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| 2018 fin de vie | |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 01.03.18 9:49 | |
| Euthanasie : sortir de l’hypocrisie Par Jean-Marcel Bouguereau, publié le 1 mars 2018 à 7h15.
La France, pays des droits de l’Homme, doit sortir de cette hypocrisie, avec le même courage qu’elle le fit pour l’IVG.
Qu’est-ce qui nous distingue des animaux ? Si peu de choses, mais tout de même, décider librement de sa mort, c’est humain, tandis que l’animal, lui, n’est mû que par l’instinct de conservation. Les animaux n’ont pas conscience de leur mort future, sauf quand elle se présente à eux. Quant à nous, le suicide est notre ultime liberté. Au plus profond du malheur, nous savons qu’il nous reste toujours cette liberté.
Sauf dans un cas, celui où, dans une souffrance extrême, ce choix nous est retiré par l’impossibilité physique, comme le montre le cas désespérant de Vincent Lambert, emmuré dans un coma végétatif et au centre de déchirements familiaux depuis des années. Mais en dehors de ces situations, la mort choisie est une expérience à deux vitesses, selon que vous ayez de l’argent et des relations pour aller chercher, en Belgique ou en Suisse, une mort très douce et médicalisée ou que vous soyez un malade ordinaire, auquel on peut refuser l’ultime délivrance. À moins de se voir imposer la mort à son insu !
Si la loi n’a théoriquement pas à trancher sur l’euthanasie, puisqu’il s’agit d’un choix personnel, c’est l’hypocrisie qui règne : dans les faits, les actes médicaux abrégeant la vie des malades en phase terminale, pratiqués en toute illégalité en France, concerneraient de nombreuses personnes par an. C’est comme l’IVG au début des années 70 : selon ses moyens, une femme avait droit à la sécurité d’une clinique en Angleterre ou la table terrifiante de la « faiseuse d’ange ».
La fin de vie est actuellement réglementée par la dernière loi en vigueur - la loi Claeys-Leonetti : le médecin ne peut plus s’opposer au souhait d’un patient réclamant une sédation jusqu’à la mort en cas « d’affection grave et contraignante ». Le suicide assisté et l’euthanasie restent, eux, illégaux, puisque la loi dispose que les actes médicaux doivent se faire pour soulager le patient en fin de vie.
Mais régulièrement, de nouveaux projets de loi sont proposés. Ainsi, ce mercredi, plus du quart des députés, pour la plupart de la majorité LREM-MoDem, ont lancé un appel dans « Le Monde » pour une loi sur l’euthanasie, afin de « donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps ». Ils rappellent que « 89 % des Français considèrent important de légaliser l’euthanasie » et que « de nombreux Français » vont chaque année demander une euthanasie dans l’un des pays européens où elle est légale mais évidemment très encadrée.
Au carrefour des questions morales, religieuses et politiques, l’euthanasie divise les Européens. Si les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg l’ont légalisée, la question demeure brûlante en France. La France, pays des droits de l’Homme, doit sortir de cette hypocrisie, avec le même courage qu’elle le fit pour l’IVG.
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 01.03.18 12:38 | |
| 156 députés appellent à légiférer sur la fin de vie cette année publié le 28/02/2018 à 14h27 156 députés appellent à légiférer sur la fin de vie cette année Crédit photo ️ Reuters PARIS (Reuters) - Plus de 150 députés issus en grande partie de la majorité demandent à légiférer pour donner aux malades en fin de vie "la libre disposition de leur corps" et de leur destin, dans une tribune publiée mercredi dans le journal Le Monde. L'aide à mourir s'obtient déjà dans les hôpitaux français auprès de médecins "courageux", notent ces 156 députés, citant des chiffres de l'Ined estimant à 2.000 à 4.000 le nombre de personnes en phase terminale choisissant leur mort chaque année. "Le choix de la personne doit pouvoir être respecté, quand il est libre, éclairé, soumis à nulle contrainte ou dépression, exprimé de façon réitérée, et que des médecins ont confirmé l'impasse thérapeutique", estiment les élus, parmi lesquels 122 issus de La République en marche. "C'est pourquoi, nous, députés issus d'horizons différents, proposons de légiférer en ce sens au cours de l'année 2018", concluent-ils, ajoutant qu'ils souhaitent réserver aux médecins la possibilité d'exercer leur "clause de conscience". La loi Leonetti de 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie encadre le développement des soins palliatifs, définit l'idée d'une obstination déraisonnable lorsque les soins sont inutiles ou n'ont "d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie" sans légaliser l'euthanasie active. Trois pays proches de la France, la Belgique, les Pays-Bas, et le Luxembourg autorisent l'administration de médicaments mortels à des patients l'ayant demandé dans certains cas précis. UNE NOUVELLE LOI ? Le vice-président de la commission des affaires sociales LaRem Jean-Louis Touraine, le radical Olivier Falorni, la présidente LaRem de la commission des Affaires sociales Brigitte Bourguignon, celle de la commission des lois Yaël Braun-Pivet, l'ex-écologiste Barbara Pompili, le socialiste Olivier Faure, l'UDI Yves Jégo, et enfin l'ancien Premier ministre Manuel Valls font partie des premiers signataires du texte. Les états généraux de la bioéthique, vaste concertation de six mois appelée à nourrir la révision de la loi bioéthique de 2011, ont débuté en janvier avec des débats potentiellement vifs sur cette question du suicide assisté, mais aussi sur la procréation médicalement assistée, le dépistage de maladies génétiques, ou l'autoconservation des ovocytes. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a jugé mercredi qu'il était "souhaitable" que les parlementaires, mais aussi la société civile dans le cadre des états généraux, s'emparent de ce "sujet extrêmement délicat" pour lequel néanmoins la question d'une loi n'est pas décidée. "La question n'a pas été tranchée", a-t-il déclaré lors du compte rendu du conseil des ministres. Dans une interview à La Croix publiée en mars 2017, en pleine campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait prévenu qu'il ne se précipiterait pas pour légiférer, notamment sur la question de la fin de vie, et que les questions éthiques ne seraient pas "prioritaires" face à la transformation économique et sociale du pays. (Julie Carriat, édité par Yves Clarisse) |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 01.03.18 12:41 | |
| Enfin ! le Suicide et l'Euthanasie Pour Tous et Toutes ! on finirait bien par y arriver ! çà a été long... |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 02.03.18 8:59 | |
| Etats généraux de la bioéthique
Fin de vie : les partisans d’une autre loi se manifestent en masse
Par Eric Favereau — 1 mars 2018 à 20:06
Seulement 44% des patients morts en 2016 ayant réclamé une prise en charge en soins palliatifs ont vu leur demande aboutir.
Seulement 44% des patients morts en 2016 ayant réclamé une prise en charge en soins palliatifs ont vu leur demande aboutir. Photo Fabrice Picard. Vu Vieux de vingt ans, le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté reprend ces derniers mois. En point d’orgue, une pétition que «Libération» publie en exclusivité. Lancée par des citoyens, elle réunit plus de 260 000 signatures. Fin de vie : les partisans d’une autre loi se manifestent en masse
C’est un même manifeste, signé aujourd’hui par plus de 260 000 personnes, qui demande une loi autorisant l’aide active à mourir en France, et que Libération publie en exclusivité. Mercredi, il y avait déjà eu un appel de 156 députés lancé dans le Monde, qui demande aussi une nouvelle loi sur la fin de vie. Autre symptôme de cette ébullition, sur le site des états généraux de la bioéthique qui se déroulent actuellement, on recense désormais plus de 3 000 contributions d’anonymes sur cette question. Et comme on pouvait s’y attendre, le thème de la fin de vie est l’un des plus discutés, avec bien sûr les questions autour de l’aide médicale à la procréation.
Le débat est bel et bien lancé. Et pourtant, «c’est un peu particulier», note le juriste Denis Berthiau, spécialiste de la bioéthique : «Car la fin de vie ne fait pas partie des lois sur la bioéthique, et rien ne justifiait que, dans ces états généraux, on en débatte.» «Le débat est toujours un bon signe de démocratie, mais quand même… poursuit un rien ironique Jean Leonetti, un des deux auteurs de la dernière loi sur la fin de vie (Claeys-Leonetti), votée en 2015. Le texte a été voté à l’unanimité par la droite, le centre, comme la gauche. Les derniers décrets d’application ont à peine un an, et il n’y a pas eu encore d’évaluation. Quand je vois que des députés veulent déjà faire voter une nouvelle, est-ce du bon travail législatif ?»
De fait, depuis vingt ans, la France adore débattre de la fin de vie. Les raisons ? Peut-être pour éviter de regarder la réalité qui est, elle, complexe, variée. Et il y a aussi ce constat qui perdure : on meurt souvent mal dans l’Hexagone, on meurt parfois isolé, sans que l’on n’écoute toujours la parole des malades.
Amitié et affection
Lors de ces états généraux organisés par le Comité consultatif national d’éthique - comme le prévoit la loi -, le professeur Régis Aubry, un de ses membres, est en charge du volet de la fin de vie. Lui comme une dizaine d’autres personnes (religieux, intellectuels, médecins…) ont dîné le 13 février à l’Elysée avec Emmanuel Macron, le Président initiant une série de trois repas autour de ces questions. «Le Président suit cela de près, et il est très ouvert», raconte Régis Aubry qui, comme d’autres, plaide pour un développement des soins palliatifs, à l’heure où seuls 44 % des patients morts en 2016 ayant réclamé une prise en charge dans ce service ont vu leur demande aboutir. «Pour autant, ajoute ce médecin, je ne suis pas bloqué sur une modification de la loi. Ce que je crains, c’est que l’on oublie ce qui se passe réellement. Et en particulier ces situations médicales nouvelles et complexes qu’apporte aujourd’hui la médecine. Comment ainsi répondre à la demande de ces patients qui ont eu un très long parcours thérapeutique et que la médecine a amenés trop loin ?» Régis Aubry insiste aussi sur des questions plus triviales : «Pourquoi la tarification des soins palliatifs est-elle toujours aussi faible ?»
Dans ce débat, il y a la société civile et ces sondages réguliers qui mettent en avant que les Français seraient en majorité partisans de l’euthanasie. «Ce qui me paraît nouveau, c’est que ceux qui portent aujourd’hui le manifeste que vous publiez pour une aide active à mourir ne sont pas des institutionnels. Ce sont de véritables personnes, incarnées dans des visages et des histoires. Cela n’a rien de théorique», lâche le sociologue Philippe Bataille.
Au départ, elles sont trois femmes. L’une vivant aux Antilles, Annie Babu, qui a accompagné il y a des années, non sans difficulté, une amie à mourir. «C’est ainsi, nous n’étions pas tristes, elle est partie comme elle le voulait», disait-elle. Il y a Marie Godard, écrivaine, membre de plusieurs associations d’accompagnement de malades en fin de vie et qui a créé la pétition «Battons-nous pour que soit votée une loi sur l’aide active à mourir». C’était sa façon, disait-elle, de dire son amitié et son affection à son amie Anne Bert, atteinte de la maladie de Charcot, qui a dû s’exiler en octobre en Belgique pour avoir droit à une euthanasie.«Les mots me manquent pour dire à quel point je suis révoltée à l’idée qu’Anne n’ait pas pu mourir chez elle», dit Marie Godard.
Enfin, on trouve Nathalie Gueirard Debernardi, qui avait lancé sa pétition «Légalisation de l’aide à mourir en France» en 2014, six mois après que son mari a été emporté, lui aussi, par la maladie de Charcot sans pouvoir recourir non plus à une aide à mourir comme il le souhaitait. Toutes les trois ont décidé d’unir leur combat dans un même manifeste, à ce jour signé par 262 000 personnes. Elles viennent de créer une association, Citoyens pour une mort choisie, comme une sorte de plateforme de témoignages et de solidarité. Leur manifeste s’échange depuis un peu partout.
Sédation profonde
Plus généralement, avec les états généraux de la bioéthique, des dizaines de débats vont avoir lieu en province pendant deux mois. Puis une synthèse sera faite et, en juillet, le Comité d’éthique fera d’éventuelles propositions. A plusieurs reprises, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a fait savoir qu’il était préférable d’appliquer la loi Claeys-Leonetti plutôt que de «relégiférer sur un sujet éminemment compliqué». De plus, une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) termine une enquête d’évaluation sur la loi Claeys-Leonneti. On le voit, des calendriers se télescopent. «Tout le monde sait que j’aurais aimé aller plus loin», raconte Alain Claeys, l’un des deux auteurs de la dernière loi. «Mais soyons réalistes, nous sommes arrivés à un texte commun, il y a aujourd’hui un besoin d’évaluation. En particulier sur les deux avancées de la loi, à savoir les directives anticipées et la possibilité d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort (1). C’est indispensable de savoir comment cela se passe sur le terrain», insiste-t-il.
Il y a enfin une autre problématique publique liée à la fin de vie, celle du suicide assisté, comme cela se pratique en Suisse. «C’est autre chose, fait remarquer Alain Claeys. Là, on n’est plus dans une aide médicale à mourir, mais ce sujet doit être abordé aussi en pleine lumière et non pas en infraction.»
(1) Le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie vient de lancer une enquête nationale sur cette pratique.
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 02.03.18 9:08 | |
| «Il faut autoriser le suicide assisté et l’euthanasie»
— 1 mars 2018 à 20:06
Le Manifeste pour une loi autorisant l’aide active à mourir en France revient sur l’impuissance du corps médical et les promesses électorales non tenues. «Il faut autoriser le suicide assisté et l’euthanasie»
Nous avons presque tous été témoins, directs ou indirects, de situations de fin de vie accompagnées de conditions trop souvent insupportables, voire de souffrances qui n’ont pas été suffisamment soulagées, malgré les moyens dont dispose le corps médical. Nous avons tous ressenti ce jour-là des sentiments d’impuissance, de colère et d’incompréhension devant les limites des médecins, lesquels, dans le meilleur des cas, ne pouvaient proposer que ce qu’autorise la loi actuelle, soit une sédation profonde et continue et l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, jusqu’à ce que la mort survienne.
Nous sommes nombreux à avoir rencontré et peut-être accompagné des personnes qui ont fait le douloureux choix d’aller finir leur vie comme elles le souhaitaient, en Belgique ou en Suisse.
Nous savons tous les difficultés psychologiques et physiques que cette décision d’exil a entraînées pour ces personnes et pour leur famille. Il n’est pas inutile de rappeler ici que beaucoup de Français ont été déçus par François Hollande, qui n’a pas respecté son engagement présidentiel, pris dans le cadre de la proposition 21, de faire voter une loi pour que «toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité». Comment la République peut-elle à ce point bafouer ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ?
Nous voulons croire que notre actuel président de la République et les législateurs feront preuve de volonté et de courage, et profiteront de la révision des lois de bioéthique pour voter une loi qui répondra à la demande d’une majorité importante de Français.
Deux pétitions citoyennes, apolitiques et sans l’aide d’associations, mises en ligne, l’une par Nathalie Gueirard Debernardi en 2014 et la seconde, par Marie Godard, le 2 août 2017, ont recueilli à ce jour 260 000 signatures, ce qui a décidé le Conseil économique social et environnemental à se saisir du dossier de la fin de vie, un autre signe de l’importance qu’a pris ce sujet dans l’esprit des Français.
Nous croyons que l’intention exprimée par la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, de continuer d’améliorer l’accessibilité aux soins palliatifs partout en France, est toujours louable et doit être encouragée.
Nous estimons cependant que les soins palliatifs et l’accès à la sédation profonde et continue, encore très peu connus des soignants et des patients au dernier stade de la maladie, ne prennent pas totalement en compte de nombreux cas de personnes atteintes de maladies graves et terminales qui ne peuvent plus être entièrement soulagées de cette manière ou qui ne veulent pas prolonger leurs souffrances physiques ou psychiques au-delà d’une certaine limite et, notamment, les personnes atteintes de maladies neurodégénératives. L’un des éléments clés de la loi actuelle est le respect de la volonté de la personne lorsque celle-ci est en mesure de l’exprimer, ou grâce à ses directives anticipées, si ce n’est plus le cas.
Nous pensons que cette mesure phare de la loi Claeys-Leonetti doit progresser pour permettre à chacun de choisir le moment et la manière de sa mort. La sédation profonde et continue est une avancée qui, aujourd’hui, n’est pas totalement satisfaisante. Il faut avec des critères stricts autoriser le suicide assisté et l’euthanasie, avec l’assistance de membres du corps médical et sous réserve que ceux-ci acceptent de pratiquer cet acte… De nombreux témoignages de malades démontrent que le fait d’avoir la liberté de demander et d’obtenir cette aide si leurs souffrances deviennent insupportables les apaisent et, sans forcément qu’ils choisissent d’y recourir, rend ainsi plus sereine la traversée de la fin de vie.
Nous demandons au président de la République et aux parlementaires de prendre en compte ce qui précède et de mettre tout en œuvre pour que soit maintenant votée une loi qui permette à chaque Français de choisir le moment et la manière de sa mort, lorsqu’il juge que la maladie ou un accident lui a totalement retiré toute qualité de vie.
Parmi les signataires :
Olivier Adam (écrivain), Annie Babu (infirmière), Philippe Bataille (sociologue), Etienne-Emile Baulieu (médecin), Guy Bedos (humoriste), Florence Ben Sadoun (journaliste), Francis Carrier (président de Grey Pride), Noëlle Châtelet (universitaire et écrivaine), André Comte-Sponville (philosophe), Mylène Demongeot (actrice), Olivier Falorni (député), Martine Gross (ingénieure), Bernard Lebeau (pneumologue et cancérologue), Véronique Massonneau (ex-députée), Bruno Masure (journaliste), Ariane Mnouchkine (metteure en scène), Michel Rostain (écrivain), Bernard Senet (médecin), Alfred Spira (épidémiologiste), Marthe Villalonga (actrice), Martin Winckler (médecin)…
Liste intégrale des signataires sur Libération.fr |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 03.03.18 11:32 | |
| "Je veux mourir ne signifie pas je veux être euthanasié" pour Marie-Dominique Trébuchet Présentée par Stéphanie Gallet vendredi 2 mars à 8h10 | Durée émission : 15 min "Je veux mourir ne signifie pas je veux être euthanasié" pour Marie-Dominique Trébuchet Une équipe de bénévoles dans une unité de soins palliatifs - P.RAZZOCIRIC Marie-Dominique Trebuchet, vice-présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs, réagit à une tribune promouvant l'euthanasie et le suicide assisté. "On meurt mal en France": un constat en partie vraie Jeudi 1er mars dernier, 156 députés ont publié dans le journal Le Monde une tribune demandant un droit à mourir pour les personnes en fin de vie. Cette tribune commence par un constat : on meurt mal en France. Une tribune extrêmement grave pour Marie-Dominique Trebuchet. "C’est un constat qui est en partie vrai et la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs travaille énormément avec le gouvernement pour transformer la mort à l’hôpital, dans les Ehpad, à domicile, pour que la période de la fin de vie soit davantage accompagnée, que les souffrances soient davantage soulagées, et pour que l’on puisse mourir accompagné de ses proches, soulagé, et mieux" explique Marie-Dominique Trébuchet, théologienne, enseignante à l’ICP, directrice de l’Institut supérieur de sciences religieuses, et vice-présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs. Malgré cela, il existe encore des situations difficiles dans ce domaine. "Nous manquons de moyens. Les professionnels sont encore insuffisamment formés aux soins palliatifs. Les soins palliatifs progressent et nous avons à progresser encore pour que tous les soignants soient formés à cet accompagnement et à ce soulagement, et notamment au maniement des produits, des substances utiles pour soulager au mieux les personnes" ajoute Marie-Dominique Trebuchet. Le flou des euthanasies clandestines Les signataires de cette tribune demandent donc un droit à mourir. Ils citent un rapport de l’Ined selon lequel entre 2 000 et 4 000 personnes recevraient chaque année en France une aide clandestine à mourir. "Cette tribune énonce des affirmations qui peuvent être prises pour des vérités intangibles. On ne sait pas aujourd’hui en France combien il y a d’euthanasies clandestines. Ces chiffres se basent sur une interprétation de ce rapport en extrapolant des pourcentages à partir de sondages. On ne peut pas se baser sur ces chiffres pour affirmer qu’il faut évoluer sur le fait de mettre fin à une vie" précise cette spécialiste des soins palliatifs. A l’heure actuelle, et l’euthanasie, et le suicide assisté sont interdits en France. "La loi Claeys-Leonetti qui fête ses deux ans a fait le choix de choisir de soulager et accompagner les personnes et non pas mettre fin à leur vie même si c’est sur leur demande. L’euthanasie c’est mettre fin à la vie de la personne sur sa demande avec une injection létale. Le suicide assisté consiste à donner un produit à la personne qu’elle-même pourra prendre pour mettre fin à sa vie" distingue-t-elle. "Prendre soin de la personne jusqu'au bout" La difficulté d’un tel sujet porte sur les spécificités de chaque cas de fin de vie. "L’extrême grande majorité des personnes sont soulagées par l’arsenal thérapeutique dont on dispose, jusqu’à la sédation profonde et continue, jusqu’au décès, permis par la loi Claeys-Leonetti. Dire que 100 % des situations seraient réglées serait faux, mais aucune loi ne règlera 100 % des situations humaines, qui sont complexes" lance encore Marie-Dominique Trebuchet. Car entre l’euthanasie et la sédation profonde et continue, il y a une différence fondamentale, explique-t-elle. "La différence est extrêmement importante. Nous ne parlons pas du tout de la même chose. Une euthanasie est le fait d’injecter un produit létal pour mettre fin à la vie de la personne sur sa demande. Dans le cas d’une sédation profonde et continue, il s’agit d’injecter des produits qui vont peu à peu faire perdre conscience à la personne et soulager, pour que le processus de mort puisse avancer. Il ne s’agit pas de laisser mourir, et de prendre soin jusqu’au bout" rappelle bien la vice-présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs. Former l'intégralité des médecins et des soignants Aujourd’hui, la médecine française a les moyens de soulager les souffrances des malades. "Mais l’objectif, c’est la formation. La formation de tous les médecins en particulier, non seulement ceux qui travaillent en équipe de soins palliatifs, mais également l’ensemble des médecins et des soignants" explique Marie-Dominique Trebuchet, qui rappelle que dans un cadre d’accompagnement, dans la majorité des cas, les demandes de mort des patients tombent. Les députés signataires de la tribune dans Le Monde mettent en avant la question de la liberté. Ce qui est assez nouveau. "Le suicide n’est pas un droit. Le suicide est une liberté. On s’occupe assez du suicide en France pour le prévenir : chez les handicapés, chez les jeunes, chez les agriculteurs. On s’en occupe assez pour ne pas, d’un autre côté, le réclamer comme un droit. Par rapport à la question de la liberté, c’est la nature même de la société qui est en jeu" conclut-elle. Cliquez ici pour lire en ligne le manifeste de la SFAP |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 03.03.18 11:43 | |
| Loup Besmond de Senneville , le 02/03/2018 à 12h48 Mis à jour le 02/03/2018 à 18h19
La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), qui fédère 10 000 soignants et 6 000 bénévoles, publie sur son site internet un texte s’opposant à toute légalisation de l’euthanasie.
Pour les professionnels des soins palliatifs, « donner la mort n’est pas un soin...ZOOM Robert Kneschke - stock.adobe.com « Soulager et accompagner, oui. Donner la mort, non. » Il aura fallu moins de 24 heures aux professionnels des soins palliatifs pour répondre aux partisans de l’euthanasie. Au lendemain de la publication dans Le Monde d’une tribune signée par 156 députés qui réclament la légalisation d’une « aide active à mourir », la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) a publié jeudi 1er mars un manifeste s’opposant à cette évolution. « Donner la mort n’est pas un soin », peut-on y lire.
Accéder au texte complet du manifeste de la Sfap
« La mort, un processus naturel »
« Alors même que les recommandations pour la mise en œuvre de la Loi Claeys-Leonetti de 2016 ne sont pas encore publiées, il nous semble essentiel de ne pas accroître la vulnérabilité des personnes malades par des évolutions législatives permanentes », écrit la Sfap, qui fédère 10 000 soignants et 6 000 bénévoles actifs dans le secteur des soins palliatifs. « Comment la transgression, même exceptionnelle, de l’interdit de tuer, pourrait-elle être sans effet sur ceux dont la mort approche et ceux qui les soignent ? », poursuit ce texte.
Ses auteurs soulignent en particulier l’importance des « valeurs professionnelles du soin », c’est-à-dire « des valeurs d’humanité, d’attention et de sollicitude envers les personnes qui souffrent et ceux qui les entourent, de respect du déroulement de la vie en préservant sa qualité jusqu’à la fin ».
À lire aussi Offensive des partisans de l’euthanasie à l’Assemblée
« Ces valeurs du soin et du non-abandon fondent le mouvement des soins palliatifs qui considère la mort comme un processus naturel et non comme le résultat d’un geste volontaire », insiste la Sfap.
Laisser le temps aux professionnels d’appliquer la loi actuelle
Dans une tribune publiée mercredi 28 février par Le Monde, les députés réclamaient une légalisation sans délai de l’euthanasie. « Il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c’est essentiel, de leur destin », écrivaient-ils. « Il n’est plus raisonnable d’attendre davantage, d’observer sans réagir les souffrances physiques et psychiques de nombre de ces Français. »
« Ces députés veulent nous faire croire que l’on peut balayer la loi Leonetti-Claeys, adoptée il y a à peine deux ans, d’un revers de main », déplore la vice-présidente de la Sfap, Marie-Dominique Trébuchet. Elle plaide pour que le législateur « laisse le temps » aux professionnels de santé d’appliquer la loi actuelle, ce qui passe selon elle par une poursuite des efforts de formation dans les hôpitaux et les institutions médico-sociales pour y diffuser « la culture palliative », mais aussi y mettre en place la sédation profonde et continue jusqu’au décès.
« Nous attendons aussi la mise en place d’un nouveau plan de développement des soins palliatifs, car le plan actuel, qui court de 2015 à 2018, prend fin en décembre », indique Marie-Dominique Trébuchet.
À lire aussi Les soins palliatifs progressent Une sédation profonde et continue jusqu’au décès
La tribune publiée par les députés laisse aussi entendre que le seul soulagement possible passe par une injection létale. Or depuis 2016, les médecins peuvent pratiquer la sédation profonde et continue jusqu’au décès lorsque le patient est atteint d’une affection grave et incurable, que son pronostic vital est engagé à court terme et qu’il présente une souffrance insupportable ou réfractaire aux traitements.
Cette pratique fait l’objet d’un rapport de la Haute Autorité de santé qui doit publier d’ici à la mi-mars un « guide de bonnes pratiques » pour mettre en œuvre cette sédation. Courant avril, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) devrait également rendre une évaluation sur la mise en application de la loi Leonetti-Claeys sur le terrain.
À lire aussi Notre dossier consacré aux états généraux de la bioéthique Loup Besmond de Senneville
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 03.03.18 11:54 | |
| Public Senat
Vendredi 02 mars 2018 à 15:37
Fin de vie : Rachid Temal appelle à la création d’un groupe de travail
Président par intérim du Parti socialiste et sénateur du Val-d’Oise, Rachid Temal appelle à la création d’un groupe de travail commun aux deux assemblées pour faciliter une nouvelle loi sur la fin de vie. Une initiative qui s’inscrit dans la continuité de la tribune, publiée dans Le Monde, de 156 députés pour que les malades en fin de vie aient « la liberté de disposer de leurs corps ».
Par Héléna Berkaoui
« Aurez-vous le courage de Simone Veil ? », demandait le député socialiste, Olivier Falorni, à la ministre de la Santé au sujet de légalisation de l’euthanasie, en novembre dernier. Cette question prend forme aujourd’hui. 156 députés – majoritairement En marche ! - ont signé une tribune dans le journal Le Monde pour « sortir de l’hypocrisie » qui entoure l’encadrement de la fin de vie en France. La loi Clayes-Leonetti de 2016 qui avait autorisé la sédation profonde et continue n’est pas suffisante, selon eux.
Président par intérim du Parti socialiste et sénateur du Val-d’Oise, Rachid Temal appelle les parlementaires à former un groupe de travail commun aux deux assemblées afin de déposer une proposition de loi dans les meilleurs délais. Contacté par Public sénat, Rachid Temal confie avoir déjà discuté avec plusieurs députés signataires, dont le socialiste Jean-Louis Touraine qui s’est déjà illustré dans la lutte pour le droit à mourir dans la dignité.
« Le droit à disposer de sa mort »
Le sénateur socialiste veut œuvrer pour une « conviction profonde » : « le droit à disposer de sa mort ». Comme ses collègues députés, Rachid Temal estime que la loi Claeys-Leonetti ne va pas assez loin. En 2016, cette loi a autorisé la sédation profonde et continue pour les patients atteints d’affections graves et incurables. L’amendement de Jean-Louis Touraine visant à autoriser l’euthanasie active avait alors été rejeté.
Si Rachid Temal voit en ce texte une avancée, il considère également qu’il n’est pas suffisant. La sédation profonde - qui peut s’accompagner d’un arrêt de la nutrition et de l’hydratation – fait débat. « On peut considérer que des gens ne veulent pas vivre cela », argue Rachid Temal qui estime que cette pratique ne « répond pas à tous les drames humains ». Il estime que « le dernier mot doit revenir au patient » et plaide pour l'autorisation de l'euthanasie et du suicide assisté.
« Il n’est pas opportun d’envisager une nouvelle loi sur la fin de vie »
Jean Leonetti s’est opposé publiquement à l’initiative des parlementaires. « Il n’est pas opportun d’envisager une nouvelle loi sur la fin de vie alors qu’une législation de 2016 a été votée à l’unanimité et ne s’applique que depuis un an » a-t-il réagi sur Twitter. Un argument bancal pour Rachid Temal qui rétorque que ce ne serait pas la première fois qu’une loi serait révisée de la sorte.
La ministre de la Santé, elle, partage la position de Jean Leonetti. « La loi actuelle doit faire l’objet d’une évaluation sur ses modalités de mise en œuvre », expliquait Agnès Buzyn en réponse à la question d’Olivier Falorni. Elle ajoutait que le gouvernement n’envisageait pas « de réforme ni de calendrier spécifique concernant le sujet de la fin de vie ». Ces propos tenus en novembre sont-ils susceptibles d’évoluer ? Mis à part les 122 signatures des députés La République en marche, rien ne permet de l’affirmer. Les états généraux de la bioéthique - qui constituent une phase de concertation en vue de la révision de la loi bioéthique prévue fin 2018 - pourraient potentiellement jouer un rôle.
Ces tergiversations contrastent avec une opinion publique qui frôle l’unanimité sur le sujet. Selon un sondage Ifop pour La Croix et le forum européen de bioéthique publié en décembre, 87 % des Français – et 72 % des catholiques pratiquants – pensent que la loi sur la fin de vie doit aller plus loin par l’autorisation de l’euthanasie et/ou du suicide assisté. Le poids de l’opinion publique ne suffit pourtant pas à trancher une question qui touche une problématique sociétale majeure.
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 03.03.18 12:12 | |
| En fin de vie, non au droit d’être suicidé par un professionnel de santé!
Dans la tribune publiée dans Le Monde par un collectif de 156 députés, il s’agit de mettre en œuvre non pas un droit au suicide, mais un droit d’être suicidé par un professionnel de santé. La République ne peut pas se décharger ainsi sur les soignants.
03/03/2018 07:00 CET | Actualisé il y a 4 heures
VOISIN/PHANIE via Getty Images
En fin de vie, non au droit d’être suicidé par un professionnel de santé!
Nous nous réjouissons que la question de la fin de vie mobilise l'attention de nombreux représentants parlementaires. Nous partageons pleinement leur constat initial: on continue à mal mourir en France. Mais nous ne partageons pas la solution proposée pour y remédier. Sous une forme certes habile, ces positions publiques traduisent une vision de la question de la fin de vie qui semblait déjà dépassée lors des débats de la loi du 2 février 2016, comme si ces débats n'avaient jamais eu lieu.
Les bases éthiques et politiques de la position exprimée par ce groupe de parlementaires reposent de fait sur la primauté de la volonté de l'individu sur toute autre considération. Cette approche libertarienne n'est cependant pas poussée au bout de sa logique. En effet, sans le dire explicitement, il s'agit de mettre en œuvre non pas un droit au suicide, mais un droit d'être suicidé par un professionnel de santé. Elle est directement inspirée de l'approche belge dont les dérives mériteraient une véritable enquête non partisane. Le texte n'évoque pas les solutions suisses (bénévolat d'assistance au suicide) ou de certains états américains (Kill-pill, pilule létale mise à disposition de malades incurables et dont seulement la moitié l'utilise in fine).
Bien que fustigeant "une attitude hypocrite", ces parlementaires n'utilisent pas, sciemment, les mots précis permettant de comprendre les véritables enjeux. Ils ont recours à de nombreux euphémismes. Ils renvoient la mise en œuvre de décisions sociétales (assistance au suicide) vers les professionnels de santé. Il n'est pas possible de passer sous silence les conséquences multiples que provoquerait un tel changement de paradigme. Il s'agirait de passer d'un impératif de bientraitance -mettre en œuvre toutes les pratiques nécessaires pour accompagner les malades jusqu'à leur décès dans les meilleures conditions possibles- à la possibilité, voire au devoir de provoquer directement leur mort à leur demande.
“Pour nous, la loi de février 2016 est allée jusqu'au bout du rôle possible de la médecine, qui est celui de l'accompagnement. Si l'on veut ouvrir un droit-créance à la mort permettant à chacun de maîtriser l'heure de sa propre mort, il faut que cet acte soit démédicalisé.
L'utilisation habile de l'émotion organisée autour de situations dramatiques comme celle de Mme Bert, ou de sondages d'opinion dont le décryptage reste largement à faire, ne saurait remplacer ni la réflexion ni la discussion. L'amalgame injustifié avec la question de l'IVG est un leurre fallacieux. Aucun médecin ne pratique une IVG de gaieté de cœur. Avant sa mise en œuvre, 15.000 jeunes femmes mourraient par an d'avortements clandestins. C'était une question de santé publique. Cette référence n'a d'autre objectif que de faire faussement croire que la légalisation des injections létales serait une mesure progressiste, alors que ce serait à l'évidence une régression. L'interprétation de l'étude de l'INED ne doit pas non plus être faussée. Il existe en France trois fois moins de situations clandestines (injections létales sans demande explicite du patient) qu'en Flandre, région belge où se pratique la majorité des euthanasies. De même il est facile de démontrer, y compris à partir des chiffres publiés en Oregon, que si la légalisation du suicide assisté est souvent présentée comme une mesure de justice sociale, c'est le contraire qui se produit. Les nantis ont les moyens de s'assurer une fin de vie confortable, tandis que le recours au suicide assisté devient la seule solution pour les plus démunis et les plus fragiles.
Nous appuyant non pas sur une approche idéologique mais sur une approche de terrain rationnelle, nous pensons que l'ouverture d'un droit à la mort médicalement provoquée créerait de fait un "droit créance" qui s'exercera sur le corps soignant médical et paramédical. La clause de conscience est une fausse protection. L'exemple de la Belgique est à ce titre remarquable. Le peu de médecins qui acceptent de les réaliser deviennent de fait des "spécialistes" de l'injection létale sans que ne soit évalué l'impact psychologique de tels gestes.
Pour nous, la loi de février 2016 est allée jusqu'au bout du rôle possible de la médecine, qui est celui de l'accompagnement. Si l'on veut ouvrir un droit-créance à la mort permettant à chacun de maîtriser l'heure de sa propre mort, il faut que cet acte soit démédicalisé. La médecine ne peut pas en devenir l'instrument et les médecins ne peuvent se transformer en exécuteurs des basses œuvres de la République. Alors, il faudra bien réfléchir aux garde-fous. Comment s'assurer que la personne dispose de toutes ses capacités, qu'elle n'est pas sous influence pour une sordide histoire d'héritage? Comment contrôler la présence d'un "pistolet chimique" à l'intérieur des foyers de nos concitoyens? Est-ce cela, la société de solidarité envers les plus vulnérables à laquelle nous aspirons?
Ce sont de véritables indicateurs du mal mourir dont ont besoin les pouvoirs législatifs et exécutifs pour proposer des améliorations aux dispositifs en place, pas d'une nouvelle loi. Ce sont des moyens supplémentaires et de meilleures formations des professionnels de santé dont ont besoin les patients en fin de vie pour pouvoir finir leur vie dans la dignité, pas d'une nouvelle loi. Enfin, il s'agit de revoir le mode de financement des hôpitaux, qui en poussant à une course démente à l'activité a multiplié les situations d'acharnement thérapeutique, interdites par la loi. Il est grand temps de faire disparaître cette injonction paradoxale.
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 03.03.18 13:08 | |
| Ils répondent à la tribune des 156 députés : "L’euthanasie est une demande de bien-portants" synthèse de presse bioéthique 01 Mars 2018 Fin de vie
La tribune du Monde signée des 156 députés qui appellent à légiférer sans délai en faveur de l’euthanasie suscite de nombreuses réactions, comme celle de Bernard Devalois, responsable d’un centre de recherche sur la fin de vie pour qui une nouvelle loi serait inutile : « Les députés ont au moins raison sur un point: on continue à mal mourir en France et on ne changera pas ça avec la loi ». Il estime que les moyens de soulager la souffrance existent « mais nos collègues professionnels de santé souvent ne sont pas assez formés ». Il dénonce par ailleurs « une forme d’hypocrisie » : « On nous dit qu'il faut développer les soins palliatifs mais dans mon service, on vient de supprimer trois postes d'aides-soignants. Ce n'est pas comme ça qu'on va améliorer la fin de vie ».
Interrogé par Sud Radio, Henri Guaino considère que cette tribune est « une des manifestations de plus des doutes qui travaillent notre civilisation. Là, on touche au cœur de ce que nous sommes, c’est-à-dire notre rapport à la mort et donc à la vie. La mort, c’est ce qui définit la condition humaine et la façon dont on la regarde, dont on la considère, est essentielle nous amène à la façon dont on considère la vie ». Il ajoute : « Dans notre civilisation, nous ne donnons aucun prix à la vie ». Pour lui, la loi s’immisce « dans des domaines où elle n’a rien à faire et où elle ne peut rien résoudre ». L’ancien conseiller de Nicolas Sarkosy estime qu’« à partir du moment où on a commencé, avec la première loi Leonetti, puis une deuxième loi, on sent bien qu’on s’est engagé dans un engrenage législatif et réglementaire qui n’en finira jamais sauf le jour où on aura, finalement, autorisé l’euthanasie. Mais autoriser l’euthanasie, c’est, qu’on le veuille ou non, donner légalement un permis de tuer ».
Enfin, dans les milieux des soins palliatifs, on s’interroge : « La pratique éthique n’est pas, comme le sous-entend le député Touraine, d’encadrer l’euthanasie, mais au contraire d’accompagner et de soulager les patients en fin de vie », explique Marie-Dominique Trébuchet, vice-présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap).
En vingt ans, le docteur Claire Fourcade, responsable du pôle de soins palliatifs de la polyclinique Le Languedoc, à Narbonne a accompagné près de 10 000 patients en fin de vie. Elle n’a été confrontée qu’à deux demandes d’euthanasie qui ont toutes deux été abandonnées : « Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’euthanasie est une demande de bien-portants. Sur le terrain, les patients concernés ne la demandent pas ». Elle craint que ce projet n’ait l’effet inverse de celui escompté : « « Nos patients sont vulnérables et ils ont besoin qu’on les accompagne. Autoriser l’euthanasie reviendrait à dire à tous ceux qui espèrent que leur espoir est déraisonnable ».
Sources: La Croix, Loup besmond de Senneville et Mikael Corre (01/03/2018) ; BFMTV (01/03/2018) ; Sud Radio (01/03/2018)
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 03.03.18 13:20 | |
| année 2005 année 2006 année 2007 année 2008 année 2009 année 2010 année 2011 ( une loi a failli être votée sous Sarkozy et Fillion ) année 2012 élection de Hollande année 2013 proposition 21 ? année 2014 proposition 21 ? année 2015 proposition 21 ? année 2016 Léonetti-Claeys, une loi merdique indigne et ignoble, une répétition des révisions de la loi Léonetti du 22 avril 2005 |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 03.03.18 13:22 | |
| S.T.O.P.
" Il n’est pas inutile de rappeler ici que beaucoup de Français ont été déçus par François Hollande, qui n’a pas respecté son engagement présidentiel, pris dans le cadre de la proposition 21, de faire voter une loi pour que «toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité». Comment la République peut-elle à ce point bafouer ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ? ". |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 04.03.18 12:45 | |
| Élus, personnalités, citoyens : ils réclament une nouvelle loi sur l'euthanasie et le suicide assisté Élus, personnalités, citoyens : ils réclament une nouvelle loi sur l'euthanasie et le suicide assisté vendredi 2 mars 2018 à 11:32 - Mis à jour le vendredi 2 mars 2018 à 11:38 Par Marina Cabiten, France Bleu Euthanasie, suicide assisté : le droit autour de ces questions doit évoluer, selon les signataires d'une pétition mais aussi d'un manifeste de députés, qui ont été relayés dans les médias ces derniers jours comme un appel au gouvernement. Élus, personnalités, citoyens : ils demandent une nouvelle loi sur l'euthanasie et le suicide assisté. Élus, personnalités, citoyens : ils demandent une nouvelle loi sur l'euthanasie et le suicide assisté. ️ AFP - Roos Koole / ANP MAG / ANP La loi Leonetti ? Dépassée et insuffisante, selon les partisans d'une évolution du droit à l'euthanasie et au suicide assistée en France. Vendredi, Libération publie le texte d'une pétition qui a recueilli à l'heure où ces lignes sont écrites plus de 262.000 signatures. Mercredi, c'était dans Le Monde que plus d'un quart des députés se prononçaient en faveur d'une nouvelle législation. "Sortir de l'hypocrisie" "Il faut, avec des critères stricts, autoriser le suicide assisté et l'euthanasie avec l'assistance de membres du corps médical et sous réserve que ceux-ci acceptent de pratiquer cet acte", réclame la pétition. "Nous estimons que les soins palliatifs et l'accès à la sédation profonde et continue ne prennent pas totalement en compte de nombreux cas de personnes atteintes de maladies graves et terminales, qui ne peuvent plus être entièrement soulagées de cette manière ou qui ne veulent pas prolonger leurs souffrances physiques ou psychiques au delà d'une certaine limite, notamment les personnes atteintes de maladies neurodégénératives", expliquent les auteurs. à lire- Euthanasie en Belgique : un recours pour les patients français ? Dans la tribune publiée dans Le Monde, 156 députés, pour la plupart de la majorité LREM-MoDem, demandent de légiférer en faveur de l'euthanasie dès 2018 afin de "donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps". Appelant à "sortir de l'hypocrisie", ils rappellent que "89% des Français considèrent important de légaliser l'euthanasie" selon un sondage publié par le journal La Croix en début d'année. à lire- Les Français pour une évolution de la loi sur la PMA, la GPA et la fin de vie Bientôt une loi bioéthique Ces initiatives interviennent après le lancement des Etats généraux de la bioéthique qui donnent lieu à des débats sur des sujets sensibles comme la PMA, la fin de vie ou l'intelligence artificielle. à lire- PMA, GPA, fin de vie : des sujets brûlants au menu des Etats généraux de la bioéthique Pilotés par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE), ils dureront jusqu'à l'été et doivent nourrir la prochaine loi bioéthique, attendue au Parlement à l'automne pour réviser celle de 2011. |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 05.03.18 18:59 | |
| Fin de vie : "Je vous en supplie, laissez vivre ceux qui ont tant à nous apporter !" Le coin des experts Beatrix Paillot Tribune 05 Mars 2018 Fin de vie
Le Monde a publié mercredi la tribune de 156 députés qui demandent au gouvernent de légiférer sur l’euthanasie et le suicide assisté avant la fin de l’année 2018. Béatrix Paillot est médecin gériatre, elle réagit pour Gènéthique.
En tant que médecin gériatre, je suis choquée et navrée d’entendre parler des pressions actuelles en France pour faire passer en force une législation rendant possible une mort provoquée avant le terme naturel de la vie.
Fin de vie : retour à l’essentiel
Mon expérience humaine et professionnelle me montre qu’il y a là un leurre terrible. On veut nous faire croire que les personnes âgées dépendantes seraient un poids pour la société et qu’on vivrait plus heureux si elles n’étaient pas là. Or c’est exactement le contraire car les personnes vulnérables nous ramènent sans cesse à l’essentiel de la vie. Elles nous montrent que la vie humaine trouve son sens plénier non dans le faire, mais dans l’être. Plus nous savons nous ouvrir gratuitement à la rencontre de l’autre en prenant soin de lui dans sa vulnérabilité, et plus nous sommes révélés à nous-mêmes, plus nous trouvons le sens de notre vie personnelle et sociétale. C’est pourquoi on dit que l’humanité d’une société se mesure à sa capacité de prendre soin des plus faibles. Si on dit que les personnes âgées ou handicapées sont un poids pour la société, on les tue symboliquement et on les pousse au suicide.
Un jour en consultation, j’ai reçu une femme d’un certain âge qui me dit : « Vous savez j’ai rédigé une lettre dont j’ai donné copie à tous mes enfants pour dire que si je devais être un jour gravement dépendante, je souhaitais bénéficier du suicide assister en Suisse ». Comme elle venait de me raconter qu’elle s’était occupée pendant de nombreuses années de sa mère atteinte de maladie d’Alzheimer, je lui dis : « Avez-vous trouvé pénible toute cette période où vous vous êtes occupé de votre mère dans son état de grande dépendance ? ». Elle me répondit : « Oh non, pas du tout ! Cela a été des moments particulièrement forts où nous avons pu nous dire des choses très importantes. Et j’ai été très triste de sa mort. Oh, non, je ne regrette pas toutes ces années passées avec elle à m’en occuper, même si parfois, il y avait des moments plus difficiles ». Alors je lui ai répondu : « Et donc vous souhaitez priver vos enfants de la possibilité de vous exprimer leur affection si un jour vous deviez être malade ? ». Et j’ai rajouté : « Vous savez, c’est souvent dans les derniers moments de la vie que l’on transmet à nos proches les messages les plus forts, les lumières qui ont guidées notre vie et qui peuvent aider les plus jeunes de la famille à trouver le sens de la leur. Parfois, c’est en voyant le courage et le sourire plein d’affection d’une grand-mère bien fragilisée par ses handicaps que l’on comprend que toute vie vaut le coup d’être vécue. L’amour est plus fort que toutes les pauvretés humaines et transfigure des situations extrêmes. Mon expérience est que l’on reçoit énormément des personnes handicapées, et souvent beaucoup plus qu’on ne donne ». La consultation s’est arrêtée là et j’ai revu cette femme quelques semaines plus tard pour les résultats de ses examens. Elle m’a dit à la fin de la consultation : « Vous savez, je voulais vous remercier de ce que vous m’avez dit la dernière fois. J’ai déchiré la lettre que j’avais écrite et cela m’a complètement libérée intérieurement. J’ai failli faire une grosse bêtise ».
Le grand âge : une chance
Personnellement, aucune personne dépendante ne m’apparait comme un poids pour la société, mais plutôt comme une chance de développer une plus grande inventivité dans l’amour. Les personnes âgées sont porteuses d’un sens de la gratuité, de la tendresse et d’une vraie sagesse de vie dotée de toutes sortes d’expériences humaines qui nous ramènent sans cesse à l’essentiel, à ce qui demeure par-delà les plus grandes difficultés de la vie. Vivre un moment de rencontre gratuite avec une personne âgée nous enrichis et nous rend meilleurs. Peut-être ne peuvent-elles plus « rien faire », mais dans l’ordre de l’être, elles nous donnent en surabondance. Tout l’art est de voir non pas ce qu’elles ne sont plus (ce qui serait de la fausse pitié), mais de voir ce qu’elles sont toujours : des personnes dignes de respect et d’estime.
J’ai été très touchée par de très belles rencontres. En voici une parmi d’autres. Un jour, je recevais en consultation une vieille femme atteinte de maladie de Parkinson. Elle ne pouvait plus marcher et m’avait été amenée dans un fauteuil coquille par les ambulanciers. Je devais tester sa mémoire, mais en voyant qu’elle était à moitié endormie dans son fauteuil, je me suis demandé comment j’allais pouvoir m’y prendre… Une fois installée en face du bureau, je lui ai dit : « Bonjour madame, comment allez-vous ? ». Elle ouvrit un œil et me dit : « Bof, dans cet état, je me demande bien à quoi je peux servir ». Désolée de ce qui lui arrive, je réponds : « Et le moral dans tout cela ? ». Elle me dit : « Bof, je passe mes journées à chasser les mauvaises pensées ». Je lui réponds : « Ah c’est beau cela ! Tout le monde ne passe pas son temps à chasser les mauvaises pensées ! ». Elle ouvre les deux yeux et me regarde. Je m’aperçois que son visage est rempli d’une immense paix. Il était très pacifiant pour moi qui la regardais. Je lui dis : « Je vois qu’il y a beaucoup de paix sur votre visage. Vous devez faire immensément de bien autour de vous dans votre maison de retraite. Vous savez, il y a de nombreuses personnes qui n’ont pas la paix du cœur, même parmi les soignants. Vous devez faire beaucoup de bien à ceux qui vous approchent ». A ce moment précis, elle s’est mise à sourire. C’était comme si, en un instant, elle avait retrouvé le sens de sa vie. Cela m’a beaucoup touché car en retrouvant l’utilité de son existence, elle a instantanément retrouvé la joie. Elle est repartie toute heureuse de la consultation.
Comme vous voyez, parfois il ne faut pas grand-chose pour aider une personne âgée dépendante à retrouver le sens de sa vie. Ne les privons pas de cette période de leur existence où elles peuvent nous offrir le meilleur d’elle-même, la quintessence de leur de vie.
Et les plus grands malades ?
Même les malades d’Alzheimer nous donnent plus que nous ne pouvons imaginer. Certes ils ont besoin qu’on leur rappelle maintes et maintes fois la même chose, et parfois des troubles du comportement peuvent les rendre difficiles à vivre au quotidien. Mais à d’autres moments, ils nous font goûter le meilleur de leur cœur. Ils ont une intelligence du cœur qui leur permet toujours de comprendre jusqu’à un certain point le vrai d’une situation. Ils gardent la liberté d’accepter ou de refuser un soin selon que l’aide-soignante s’occupe d’eux avec douceur ou bien qu’elle les brusque. Ils ont un langage du cœur qui transparait dans leurs gestes de tendresse. Ainsi cette femme malade qui me frottait les mains pour les réchauffer parce qu’elle les trouvait froides. Une infirmière m’a raconté qu’un jour, elle n’allait pas bien car elle vivait une situation personnelle difficile. En arrivant ce jour-là au travail, elle ne se sentait pas la force de commencer son service. Elle s’est rendue dans une chambre au fond du service. C’était celle d’une malade d’Alzheimer. Elle s’est mise accroupie auprès d’elle et a penché sa tête sur la poitrine de la vieille femme en lui disant : « Vous savez, je ne vais pas bien, il faut que vous me consoliez ». Et la vieille dame l’a serrée sur son cœur. L’infirmière racontait qu’en quelques instants toute sa tristesse s’est évanouie et qu’elle a pu débuter sa journée comme si de rien était. Elle venait de vivre comme une véritable guérison intérieure grâce à ce geste d’affection d’une malade d’Alzheimer.
Aussi, je vous en supplie, laissez vivre ceux qui ont tant à nous apporter ! Ils nous apprennent ou réapprennent le vrai sens de la vie. Ils nous gardent dans l’humilité et nous enseignent le chemin du cœur.
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 05.03.18 19:43 | |
| Je vous en supplie, laissez choisir ceux et celles qui peuvent et qui veulent choisir...
Est-ce qu'on euthanasie tous les chiens et tous les chats âgés, malades, handicapés ? Bien sûr que non, évidemment ! |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 06.03.18 13:16 | |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 06.03.18 16:25 | |
| Euthanasie : les raisons de s’y opposer De Benoit Dumoulin 6 mars 2018 @DR Jean-Louis Touraine, député LREM du Rhône et Vice-président de la commission des affaires sociales, a récemment publié une tribune en faveur de l’euthanasie, intitulée « Pour une liberté républicaine : le choix de sa fin de vie », cosignée par 156 députés dont la très grande majorité émane de la République en Marche (LREM). Les ficelles sont grosses et les arguments toujours les mêmes, quand il s’agit de transgressions que l’on veut légitimer en se plaçant sur le registre de l’émotion et non celui de la raison. Jean-Louis Touraine s’appuie d’abord sur un sondage réalisé par l’IFOP pour La Croix, selon lequel 89% des Français considèrent important de légaliser l’euthanasie. Mais, lorsqu’on remonte à la source et que l’on analyse la manière dont on est posée la question dans ce sondage, on s’aperçoit tout de suite d’un oubli de taille : « Pensez-vous qu’il faille aller plus loin que la législation actuelle sur la fin de vie, en légalisant le suicide assisté (c’est-à-dire la possibilité pour un tiers de délivrer un produit létal permettant à celui qui le souhaite de mettre fin à ses jours) et / ou l’euthanasie (c’est-à-dire la possibilité pour un patient souffrant d’une maladie incurable de demander à un médecin de mettre fin à ses jours) ? » Le sondage sous-entend que la seule possibilité de lutter contre une maladie incurable est de légaliser l’euthanasie. Rien n’est dit du développement des soins palliatifs qui constitue pourtant la seule alternative humaine et raisonnable pour répondre à la souffrance des patients en fin de vie. En ce sens, le sondage est biaisé. Jean-Louis Touraine s’appuie aussi sur la pratique actuelle de l’euthanasie par un certain nombre de médecins en France – malgré les restrictions actuelles déjà bien insuffisantes – et à l’étranger, où elle est autorisée de manière plus large en Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse, pour dénoncer une forme d’hypocrisie et demander un alignement sur nos voisins permissifs. En quoi le fait est-il prescripteur du droit ? En quoi l’existence supposée d’une pratique généralisée commanderait-elle d’adapter le droit existant ? Celui-ci n’a pas vocation à n’être que le reflet de la réalité sociale, il est avant tout normatif en ce qu’il distingue le permis de l’interdit, et transcendant, dans la mesure où il est lié à l’idée universelle de justice. Jus id quod justum est, le droit est ce qui est juste, disait la scholastique médiévale. Lire aussi : petite philosophie du transhumanisme Jean-Louis Touraine joue aussi sur le registre d’une fausse compassion en dénaturant totalement le sens des mots. Sa proposition de loi porte en effet sur « la fin de vie dans la dignité », faisant ainsi de chaque personne l’ultime arbitre de sa propre dignité. Or, la dignité de l’homme est intrinsèque à son existence, elle ne dépend pas de son degré d’autonomie. « La dignité, explique Marie de Hennezel, ne consiste pas à donner la mort, mais à humaniser la fin de vie […] Ce n’est pas parce qu’on est physiquement dégradé qu’on perd en humanité. Entretenir une telle confusion me paraît dangereux […] On pourrait en conclure que des personnes handicapées, parce qu’elles sont moins autonomes, seraient moins dignes de considération que les personnes valides », ce qui serait révoltant. D’ailleurs, quel regard ces personnes auront-elles d’elles-mêmes ? Se sentiront-elles de trop jusqu’à demander l’euthanasie pour ne pas être un poids pour la société ou leurs familles ? Le risque serait alors non nul que par effet de mimétisme tous ceux qui éprouvent une gêne d’exister en viennent à demander la mort, conditionnés par l’atmosphère de la société valorisant le rendement, l’efficacité et la santé et donnant mauvaise conscience à tous les êtres fragiles. Il est donc indispensable de rappeler que la dignité dépasse toute perception que l’homme peut avoir d’elle-même ; vouloir la normaliser dans une situation de bien-être subjectif ou de santé physique traduirait avant tout un mépris darwinien de la fragilité, qui oblitère tout notre édifice social fondé sur la solidarité. D’une manière générale, une civilisation régresse à partir du moment où elle décide de capituler devant la souffrance. Fatalistes, les partisans de l’euthanasie oublient que les plus grands progrès ont été accomplis par la médecine parce qu’elle était au service de la vie humaine. S’il devient possible d’abréger toute souffrance en donnant légalement la mort, qui fixera le curseur du seuil de l’intolérable ? Se préoccupera-t-on de développer les soins palliatifs ? « Une loi autorisant l’euthanasie risquerait de ruiner des années d’efforts entrepris au bénéfice des patients » estime Marie de Hennezel, auteur de rapports officiels sur la fin de vie et ayant travaillé pendant dix ans dans la première unité de soins palliatifs créée en France en 1987. Lire aussi : conversation avec Laurent Alexandre : il faut augmenter le QI des pauvres Enfin, Jean-Louis Touraine se place sur le plan philosophique en faisant de l’euthanasie « l’ultime liberté » à conquérir, en précisant que « le choix de la personne doit pouvoir être respecté, quand il est libre, éclairé, soumis à nulle contrainte ou dépression ». Là aussi, l’argumentation est spécieuse. Peut-on concevoir philosophiquement qu’une personne puisse librement demander la mort ? Si cette personne est indemne de toute souffrance, peut-on alors considérer qu’elle puisse émettre un consentement éclairé concernant une situation qu’elle ne connaît pas encore mais qu’elle peut simplement imaginer dans son esprit à partir des situations qu’elle a vues chez des tiers ? Philippe Pozzo di Borgo, à l’origine de l’histoire du film Intouchables donne son témoignage : « Si vous m’aviez demandé lors de mes quarante-deux ans de splendeur, avant mon accident, si j’accepterais de vivre la vie qui est la mienne depuis vingt ans, j’aurais répondu sans hésiter, comme beaucoup : non, plutôt la mort ! Et j’aurais signé toutes les pétitions en faveur d’une légalisation du suicide assisté ou de l’euthanasie ». Dans un tel cas de figure, impossible de se projeter dans une situation tant qu’on ne l’a pas expérimenté. { Une civilisation régresse à partir du moment où elle décide de capituler devant la souffrance. { De même, lorsqu’une personne, à l’agonie, en vient elle-même à demander la mort (ce qui est beaucoup moins fréquent que les demandes d’euthanasie en provenance des tiers), doit-on considérer que son consentement est libre ou bien peut-on admettre qu’il est « violenté » par l’extrême douleur que la personne éprouve ? En droit, un acte peut être déclaré nul s’il a été effectué sous l’empire d’une quelconque violence : pression psychologique pour contracter un mariage, pression financière pour acheter un bien immobilier, etc… Doit-on alors comprendre la demande du malade comme un appel au secours pour abréger non pas sa vie mais ses douleurs ? Un médecin, s’il veut vraiment respecter son patient, ne doit-il pas décoder les intentions profondes de son patient au-delà des paroles émises, et reformuler celles-ci en conformité avec celles-là ? Sans compter qu’après la légalisation du suicide assisté, viendra la pression euthanasique, puis l’euthanasie utilitaire (notamment pour les dons d’organes). C’est déjà le cas en Belgique. Or, le 29 novembre dernier, Jean-Louis Touraine, par ailleurs président de l’association France Transplant, a été chargé par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale d’une mission sur le prélèvement d’organes. Comment ne pas faire le rapprochement ? Lire aussi : à peine 400 SDF français dans Paris : un travailleur social dit tout La vraie réponse à la souffrance des malades en fin de vie n’est pas l’euthanasie mais le développement des soins palliatifs. Le budget alloué à la mise en œuvre du Plan national 2015-2018 pour le développement des soins palliatifs, d’un montant de 190 M€, est nettement insuffisant. « Un Français sur deux n’a pas accès aux soins palliatifs » déplore le professeur Vincent Morel, chef de service de l’unité mobile de soins palliatifs au CHU de Rennes et président de la société française d’accompagnement et de soins palliatifs. C’est là que se situe l’urgence. Au-delà de la réponse médicale, la question de l’euthanasie nous renvoie au sens de la solidarité humaine face à la fragilité de la vie. Il est faux de prétendre que l’homme peut disposer comme il l’entend de sa propre vie. Sans faire appel à une quelconque transcendance, la dépendance de l’homme par rapport aux solidarités affectives nouées par lui au fil de sa vie est un fait que nul ne conteste. L’homme n’appartient-il qu’à lui-même ? N’est-il pas redevable de lui-même à l’égard des tiers, à plus forte raison s’il a partagé son destin avec un conjoint et fondé une famille dont il a la charge ? La vision prométhéenne de l’homme érigeant celui-ci en souverain maître et unique arbitre de sa propre vie n’est que le dernier avatar d’un individualisme forcené oubliant la dépendance mutuelle des êtres et les obligations qui en découlent. C’est vers cela que veut nous emmener Jean-Louis Touraine et c’est ce que nous refusons ! https://lincorrect.org/euthanasie-raisons-de-sy-opposer/ |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 06.03.18 20:00 | |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 07.03.18 15:48 | |
| Etats généraux de la bioéthique, l’Eglise précise sa méthode
Loup Besmond de Senneville , le 07/03/2018 à 6h00
Chargé des questions de bioéthique par l’Église catholique, Mgr d’Ornellas a confirmé mardi 6 mars la volonté de l’Église de participer aux débats organisés avant la révision de la loi de bioéthique, prévue à l’automne.
L’Église compte bien prendre part aux débats bioéthiques. C’est le message délivré mardi 6 mars par Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et responsable de la commission de travail mise en place par l’épiscopat sur le sujet. Devant des journalistes réunis à la Conférence des évêques de France, l’archevêque a longuement exposé la méthode de l’Église pour prendre part aux états généraux de la bioéthique qui précèdent actuellement la révision de la loi, prévue cet automne.
« L’Église pense que nous ne devons pas laisser la bioéthique être la proie des spécialistes », a affirmé l’archevêque, encourageant à nouveau les catholiques à s’emparer de ces sujets et à participer aux débats organisés dans toute la France par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). « Je ne veux plus qu’un catholique soit tétanisé parce qu’il lirait un article trop complexe pour lui », a-t-il ajouté.
Le groupe dirigé par Mgr d’Ornellas, qui a déjà publié une douzaine de fiches destinées à aider à la réflexion des catholiques sur ces sujets éminemment complexes, a auditionné ces derniers jours plusieurs personnalités. Parmi elles : les philosophes Corine Pelluchon et Jean-Michel Besnier, spécialiste de l’intelligence artificielle, le généticien Arnold Munnich, le juriste Jean Morange ou encore le président du comité d’éthique du CNRS, Jean-Gabriel Ganascia.
Sur le fond, l’archevêque de Rennes a évoqué les questions les plus discutées dans ces débats. Sur la fin de vie, alors que le débat a été relancé la semaine dernière par la publication dans Le Monde d’une tribune signée par 156 députés demandant la légalisation « sans délai » d’une aide active à mourir, l’archevêque de Rennes a plaidé pour que le gouvernement laisse le temps à la loi Leonetti-Claeys, adoptée en 2016, d’entrer en application. « L’application de la loi demande du temps, et ne pas respecter ce temps prouve une incompétence du législateur », a estimé Mgr d’Ornellas.
Mais au-delà des questions les plus précises, qui seront traitées dans un livre publié fin août ou début septembre par la Conférence des évêques de France, l’archevêque de Rennes s’est interrogé sur la nécessité de réviser régulièrement la loi, comme c’est actuellement le cas. « Est-ce que c’est l’éthique qui guide les avancées scientifiques, ou est-ce que ce sont les avancées scientifiques qui font que l’on révise la loi ? », s’est-il interrogé. Avant de revenir sur les trois grands principes qui structurent actuellement le droit français en la matière : la gratuité, l’indisponibilité du corps humain et l’anonymat des dons, manifestant surtout son attachement aux deux premiers.
« Si l’on fragilise la gratuité, cela signifie qu’il y a une marchandisation des personnes, et donc qu’une personne pourrait être un bien », s’est inquiété l’archevêque, qui a précisé que « dès que l’on ira, d’une manière ou d’une autre, vers la marchandisation de l’humain, l’Église parlera fort ». Des questions que l’Église catholique aura l’occasion d’aborder directement avec Emmanuel Macron le 9 avril, lors d’une soirée – la première du genre – organisée au Collège des Bernardins.
Loup Besmond de Senneville
Pour ceux et celles qui ne sont pas d'accord avec ce point de vue, une seule méthode s'impose, baisse de la pratique ecclésiale et jeûne absolu de tous les dons, surtout ceux qui alimentent les soins palliatifs de fin de vie. Si vous n'avez pas encore compris, tant pis pour vous... ... ... années 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 il y a des limites à ne pas dépasser... .... |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 07.03.18 16:30 | |
| Il n’est pas inutile de rappeler ici que beaucoup de Français ont été déçus par François Hollande, qui n’a pas respecté son engagement présidentiel, pris dans le cadre de la proposition 21, de faire voter une loi pour que «toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité». Comment la République peut-elle à ce point bafouer ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ? |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 07.03.18 16:34 | |
| Faire appel à un protestant, le Pr Didier Sicard, et à la communauté des Diaconesses, religieuses protestantes qui gèrent des établissements de soins palliatifs, pour s'agenouiller devant des cathos bien à droite, faut le faire tout de même ! De quoi avoir envie de dégueuler dans les urnes électorales. De quoi avoir envie de cracher devant l'entrée d'une église Plus digne mon mépris, plus digne ma vie. (quand on sait que " la Marche pour la Vie" est faite pour rassembler traditionnalistes et progressistes afin de faire des victimes et des otages...) Amen amen amen amen je rappelle que la proposition 21 de F.H. était le 1er article d'une loi de Manuel Valls en 2009 sur le droit de mourir dans la dignité Emmanuel Macron est un pauvre con Vive la France et vive la République Eglise, je te hais France, je te hais Merci aux islamistes qui n'ont pas " parlé la mort", grâce à eux, nous avons " vécu la mort", un passage étrange des paroles aux actes. Je ne pensais pas écrire un jour de telles choses, j'y suis obligée... |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 07.03.18 17:09 | |
| çà me rappelle quelqu'un.... ( un truc perso ). En tout cas, les soignants croyants sont pire que de la merde ils sont de la " sur-merde ". Il faut aussi ne plus alimenter financièrement les médias chrétiens qui utilisent le problème de la fin de vie à leur façon... .... ... |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 08.03.18 10:29 | |
| Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et auteur de La Bataille de l’euthanasie (Salvator) :
« Les professionnels et les volontaires des soins palliatifs nous rappellent aujourd’hui que la culture palliative est incompatible avec celle de l’euthanasie. A l’heure où certaines personnalités tentent de les confondre, cette voix est essentielle. Les acteurs des soins palliatifs doivent être entendus et soutenus ; leur pratique est source de pacification devant le défi de chaque fin de vie dont ils assument la complexité, loin des slogans réducteurs et des solutions de facilité ». |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 09.03.18 12:22 | |
| Fin de vie : “ Il faut prendre le temps ” selon Alain Claeys Publié le 09/03/2018 à 04:55 | Mis à jour le 09/03/2018 à 09:34 Il faut avant tout développer les soins palliatifs, estime Alain Claeys. Il faut avant tout développer les soins palliatifs, estime Alain Claeys. (Photo d’archives Martine Roy) Faut-il une nouvelle loi sur la fin de vie comme le pensent trois députés de la Vienne ? Pas pour le maire de Poitiers, co-auteur de la loi Claeys-Leonetti. Que pensez-vous du débat sur la bioéthique et sur la fin de vie ? « Je m’inscris totalement dans la méthode du gouvernement : concertation tant au niveau national que régional et évaluation. La loi bioéthique devra étudier plusieurs sujets : la procréation médicalement assistée, élargie aux couples de femmes, la congélation des ovocytes, les données personnelles, l’intelligence artificielle, les dons d’organes… et la gestation pour autrui, pour laquelle je suis hostile car c’est une marchandisation du corps de la femme. Débattre avant de proposer, c’est une méthode à laquelle je souscris. Il n’y a que les ignorants qui ont des vérités absolues sur ces sujets-là. » Votre agenda est toujours occupé par ces questions ? « Je vais être auditionné à plusieurs reprises. Le 14 février, j’ai déjà été entendu par le comité économique social et environnemental (CESE) sur la fin de vie. Samedi prochain, je vais rencontrer Caroline Janvier, députée du Loiret (LREM) qui souhaite échanger sur ces sujets avec moi. Le 10 avril, le Conseil d’État veut m’auditionner ; le 18 avril, c’est le député Jean-François Eliaou (Hérault, LREM), rapporteur sur la loi bioéthique qui veut m’entendre. Et, à ma demande, Marie Fontanel, conseillère solidarité santé auprès du président de la République va me recevoir. » Faut-il une nouvelle loi comme l’ont demandé 156 députés dont trois de la Vienne ? « Sur la fin de vie, la loi est applicable depuis août 2016, on est en mars 2018. Il y a donc moins de deux ans qu’elle a été adoptée. Certains députés proposent une nouvelle loi. Mais la loi actuelle doit être évaluée. Il est nécessaire de voir ce qui a marché et ce qui ne marche pas pour éventuellement la modifier. La loi avait pour but de soigner, d’apaiser et de soulager avec de nouveaux droits, les directives anticipées, la personne de confiance et la sédation profonde et continue lorsque le pronostic vital est engagé. » Est-ce suffisant ? Ne doit-on pas aller vers un suicide assisté ? « Le débat est important et ne me gêne pas. On ne peut pas ignorer le sujet. La dégénérescence cérébrale, c’est un vrai sujet par exemple. Mais il ne faut pas que la société fasse un contresens. Il ne faut pas laisser croire qu’une évolution réglerait l’ensemble du sujet. Il faut faire en sorte que la fin de vie se fasse de façon apaisée et digne, c’est une responsabilité collective. La société doit-elle autoriser le suicide assisté ? Il ne faut pas traiter cette question par effraction. C’est suffisamment important pour la traiter au grand jour et je ne pense pas que la meilleure façon de le faire soit par une proposition de loi. » Ce n’est pas le bon moment ? « Il faut prendre le temps. Les soins palliatifs ne sont pas suffisamment développés, on termine trop souvent sa vie aux urgences. » Mais il y a une injuste à laisser certains, ceux qui en ont les moyens, partir à l’étranger pour bénéficier d’une euthanasie ? « La loi ne peut pas réparer toutes les injustices. Une société ne peut pas dire que la seule solution est le suicide assisté. Le sujet est que la fin de vie soit améliorée pour le plus grand nombre. Il peut y avoir d’autres débats mais il ne faut pas faire de contresens. » Le fait que cette loi soit proposée, entre autres, par trois députés de la Vienne, ça vous dérange personnellement ? « Jamais je ne prendrai ombrage de ça, il faut avoir de l’ouverture d’esprit sur ces sujets. Quand j’ai commencé à aborder ces questions en 1997, j’étais ignorant et j’avais quelques certitudes. J’ai appris à me poser les bonnes questions. Et avec la dernière loi, j’en suis sorti avec plus de questions que de réponses. » |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 09.03.18 12:29 | |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 09.03.18 12:33 | |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 09.03.18 19:10 | |
| "Et il peut en témoigner : "Quand on a eu notre niche parlementaire, on avait choisi cinq propositions de loi qui, franchement, auraient pu faire consensus. Il y en avait une sur la reconnaissance de la maladie professionnelle. Le fameux 'burn out'. (…) Il y avait le fait de rendre constitutionnel le droit à l’eau. Et enfin, sur la fin de vie. Rien de tout ça n’a pu passer le barrage des motions de renvoi de la majorité." Et ce qu’il l’a d’autant plus marqué, c’est que "quelques semaines après, ils nous pondent une tribune dans Le Monde dans laquelle ils demandent une loi sur la fin de vie. On vous l’avait proposée il y a quelques semaines, ça veut dire quoi ? Quand c’est 'La France insoumise' qui propose le contenu ne vous intéresse pas ?" |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 09.03.18 19:16 | |
| Jouer sur la fin de vie, si ce n'est pas politiquement pervers, malsain, indigne et ignoble !
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 10.03.18 11:03 | |
| C'est dans ma tête. Une nouvelle loi sur la fin de vie ? 156 députés dont 122 LREM sont favorables à une nouvelle loi sur la fin de vie. La loi Leonetti de 2005 doit évoluer. C'est l'avis de la psychanalyste Claude Halmos. Claude Halmos franceinfo Radio France Mis à jour le 10/03/2018 | 09:01 publié le 10/03/2018 | 09:01 156 députés demandent une loi sur la fin de vie en 2018 156 députés demandent une loi sur la fin de vie en 2018 (MAXPPP) 156 députés ont signé, le 28 février dernier, une tribune pour demander qu’une nouvelle loi donne aux malades atteints d’une maladie incurable, dont on ne peut plus soulager les souffrances, le droit d’être aidés, s’ils le demandent, à mourir. La psychanalyste Claude Halmos revient aujourd'hui sur la nécessité de défendre cette évolution, qu'elle estime complètement justifiée. Pourquoi, à votre avis, le désir d’une telle loi peut-il émerger aujourd’hui ? Je pense que cette émergence met en jeu aussi bien des facteurs individuels que des facteurs sociaux. Quels facteurs individuels ? Nous sommes à une époque où l’individualisme et le souci de soi sont particulièrement valorisés. Cette valorisation peut avoir des conséquences problématiques, notamment sur le plan politique, mais elle a aussi des conséquences positives, comme le désir qu’ont aujourd’hui les individus d’être respectés par les instances sociales. Ce qui est important pour tous, et particulièrement pour les malades en fin de vie. Pourquoi respecter ce désir des malades en fin de vie ? Parce qu’être gravement malade, c’est déjà ne plus pouvoir se sentir tout à fait libre et propriétaire de sa personne, puisque l’on est l’otage à la fois de sa maladie et des décisions médicales. Ce qui est toujours très violent. Mais quand le malade, parce qu’il souffre tellement que sa vie - qui n’est plus qu’une torture - n’a plus de sens pour lui, en arrive au point de demander qu’on l’aide à mourir et qu’il se voit opposer l’interdiction de la loi, cette violence devient véritablement inhumaine. Et une grande partie de l’opinion n’est plus prête à le supporter. D’autant qu’il y a eu, à ce sujet, au fil des années, toute une évolution de la société. Vous pouvez expliquer cette évolution ? Le maintien de la vie à tout prix, même si le patient le refusait, a longtemps été considéré comme une règle absolue. En 2005, la loi Leonetti a introduit une première brèche dans ce système. Elle a proscrit l’acharnement thérapeutique et elle a permis au patient de refuser les soins, en faisant obligation au médecin d’essayer de le convaincre mais de respecter néanmoins sa décision finale. En 2016 la loi Claeys-Leonetti a fait un pas de plus : elle impose toujours au médecin de respecter le refus de son patient. Mais elle ne l’oblige plus à essayer préalablement de le convaincre. Et, s’il réclame une sédation profonde jusqu’à la mort, elle lui interdit de la lui refuser. Que proposent les 156 signataires de la tribune ? Ils vont encore plus loin sur deux points. Si la loi qu’ils réclament était votée, le patient serait, cette fois, totalement décisionnaire quant à sa vie. Et il pourrait demander non plus seulement une sédation mais une aide active pour mourir. Si elle était votée, cette loi poserait donc que le patient, propriétaire de sa vie et de sa personne, doit l’être aussi de sa mort. Et ce serait un changement aussi considérable que justifié. Parce que quand la médecine est impuissante à vaincre une maladie qui vole, à un patient, sa vie, elle devrait avoir un dernier devoir à remplir envers ce patient : celui de lui rendre sa mort. https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/c-est-dans-ma-tete/c-est-dans-ma-tete-une-nouvelle-loi-sur-la-fin-de-vie_2626014.html |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 10.03.18 11:41 | |
| Jean Léonetti et ses adeptes, violeur et voleur... ... ... faire miroiter une autre loi pendant tant d'années est psychologiquement inacceptable et moralement condamnable. Le pire étant qu'ils n'en ont même pas conscience.... ce qui donne envie de cracher dans les urnes et les bénitiers. |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 11.03.18 12:05 | |
| Euthanasie et soins palliatifs sont incompatibles Présentée par Philippe de Lachapelle
156 députés ont signé récemment une tribune pour que l’euthanasie soit inscrite dans la loi, qu’ils appellent « une aide active à mourir ». Philippe de Lachapelle réagit ce matin.
« Euthanasie, une piqûre, deux morts ». Ce titre sur le site de La Croix est pour le moins intrigant. C’est quoi ces deux morts ? L’auteur, Claire Fourcade, est médecin en soins palliatifs à Narbonne. Un journaliste lui a posé récemment cette question assez brutale : « Vous accompagnez les patients. S’ils vous demandent d’aller jusqu’au bout, vous n’allez pas les laisser tomber. C’est votre travail de médecin, je ne vois pas où est le problème ! ». « Aller jusqu’au bout », c’est euthanasier, où est le problème ?
Alors Claire Fourcade explique douloureusement : « Pour chacun de mes patients, parler de sa souffrance, de son angoisse, de sa mort, c’est difficile… la parole vient lentement, elle se noie de larmes. Alors, j’écoute, avec les oreilles, bien sûr. Mais aussi avec les yeux, pour mieux entendre ce qui ne peut se dire. Avec les mains, pour toucher du doigt la douleur et le mal. Avec ma voix pour relancer d’une question les mots qui s’étranglent. Avec mon corps tendu qui jamais ne se relâche pour ne pas renvoyer à la solitude celui qui me fait face, et qui exprime ses peurs les plus profondes ». On devine dans ces mots la grande humanité de cette femme qui porte une telle attention à celui qu’elle soigne, et dont elle a la confiance.
Elle écrit : "Si je devais en point final de ces conversations, même si on me le demandait, tuer celui qui m’a parlé : préparer la seringue, entrer dans la chambre, dire un mot (lequel d’ailleurs ?) injecter le produit, recueillir le dernier soupir, consoler la famille, et signer le certificat. Comment ensuite prendre à nouveau le risque d’écouter vraiment ? Le médecin en moi mourrait." Les voilà les deux morts, le patient, et le médecin dont la vocation est de soulager, pas de tuer.
Vous savez, en Belgique où l’euthanasie se pratique de plus en plus, le Professeur Beuselinck, oncologue, constate que l’euthanasie constitue une « menace réelle pour la pratique de la médecine ». Il révèle dans un ouvrage universitaire que beaucoup d’infirmières et médecins démissionnent d’une unité de soins palliatifs qui se voit obligée de pratiquer l’euthanasie. Le témoignage du Docteur Fourcade nous aide à en comprendre la raison.
Euthanasie et soins palliatifs sont incompatibles. Les débats ont déjà eu lieu, on ne va pas les réouvrir sans cesse, comme si l’interdit de tuer était optionnel, alors qu’il est fondateur. La priorité absolue en France est de rattraper les énormes retards pris en matière de soins palliatifs. Ils sont prévus par les lois précédentes encore toutes fraiches, il est temps de les mettre en œuvre.
Mais c'est l'idéologie de l'OCH ( Office Chrétien des Personnes Handicapées ) qui devrait plus exactement être présenté comme l'Office "Catholique" des Personnes Handicapées" ( selon moi ). On confond à la fois exprès et involontairement les soins palliatifs au cours de la vie ( traitements symptomatiques ) et les soins palliatifs en fin de vie, qui relèvent d'un certain palliativisme, ou acharnement palliatif obstinément déraisonnable... ( mourir de soif et de faim pendant des heures, et des jours et des nuits... agonie payant économiquement les unités de soins palliatifs de fin de vie ). |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 11.03.18 19:31 | |
| Visiblement on est tous et toutes d'accord sur un point, le droit à une mort apaisée. Mais les soins palliatifs exploitent ce droit pour interdire le désir d'une mort rapide. alors on joue au chat et à la souris, chacun ayant ses raisons... |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 14.03.18 12:54 | |
| Le Quotidien du Médecin Fin de vie : une nouvelle tribune de parlementaires s'oppose à toute évolution de la loi Coline Garré | 13.03.2018 Fin de vie : une nouvelle tribune de parlementaires s'oppose à toute évolution de la loi By Coline Garré Crédit Photo : S. Toubon Zoom
SUR LE MEME SUJET 156 députés appellent à légaliser l'euthanasie Fin de vie : le Parlement a définitivement adopté la loi Leonetti-Claeys Le CCNE a officiellement lancé les États généraux de la bioéthique, avec l'espoir d'un débat serein
Tribune contre tribune. En réponse à l'appel de 156 députés issus majoritairement de la majorité publié le 1er mars dans « Le Monde » en faveur de la légalisation de l'euthanasie, au nom d'un « droit au choix », 85 parlementaires (dont de nombreux sénateurs) mettent en garde contre une évolution de la loi Leonetti-Claeys, toujours dans le quotidien du soir. À noter, les deux tribunes ne font pas clairement de distinction entre euthanasie (acte pour un soignant de provoquer le décès d'un patient à sa demande) et assistance au suicide (acte d'aider une personne à se suicider).
« Ouvrir la porte à la légalisation de l'euthanasie, n'est-ce pas un encouragement de cette pratique ? », s'interrogent les signataires de cette tribune, au premier rang desquels se trouvent les sénateurs Michel Amiel, LREM, et Gérard Dériot, LR, tous deux co-rapporteur de la loi Claeys-Leonetti, Philippe Bas (LR), ou encore Alain Milon (LR, président de la commission des affaires sociales).
Et de répondre par l'affirmative, en raison d'un double contexte. D'une part, le « problème de l'insuffisance des soins palliatifs, pour ne pas parler de grande misère ». D'autre part, le regard que notre société « déshumanisée, hygiéniste », porte sur la mort « devenue indécente, tel un dernier tabou ».
Deux conceptions de la liberté
Les députés partisans de l'euthanasie mettent en avant « le choix souverain du malade, et son désir de maîtriser son destin » ; « l'exercice de ce droit n'enlève rien à personne », écrivent-ils. Les auteurs de cette seconde tribune renversent l'argument. « Vouloir une loi, donc un cadre normatif pour la fin de vie, c'est alimenter un "bio-pouvoir", une société de contrôle », argumentent-ils en faisant référence à Michel Foucault. « Faut-il une uniformisation de la bonne façon de mourir (euthanasie), une mort aseptisée et cachée, presque honteuse ? », demandent-ils sur le ton de la provocation.
Les auteurs mettent aussi en garde contre l'évolution « vers une médecine eugénique » et s'interrogent sur le sort des malades incurables, qui peuvent exprimer leur volonté.
« Laissons à celui qui voudrait choisir le moment de sa mort, la liberté de le faire en dehors de tout cadre normatif », concluent-ils.
Bouleversement du contrat entre soignant et patient
En regard de cette contribution, « le Monde » publie un texte d'Anne de la Tour, présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), qui répond également à la tribune des 156 députés. Avant toute nouvelle modification législative, elle demande l'application de toutes les lois sur la fin de vie votées depuis 1999 pour que l'on puisse mourir mieux en France. Dépénaliser l'euthanasie ne serait pas un droit de plus, « mais un peu plus de conflits intérieurs, de tensions familiales, de culpabilisation, d'inconfort et d'angoisse », en ce que cela obligerait les personnes à l'envisager.
Réfutant l'idée que le droit à l'euthanasie n'enlève rien à personne, le Dr de la Tour estime que cela « bouleverserait le contrat de confiance entre le soignant et le patient, et renverserait le code de déontologie médicale : tuer la personne qui souffre, même avec la plus grande compassion n'est pas un soin ». « Nos choix personnels ont tous une dimension collective, surtout quand, pour l'euthanasie ou le suicide assisté, ils requièrent nécessairement l'assistance d'un tiers », écrit la présidente de la SFAP, tout en se souciant des conséquences de cette ouverture sur les plus faibles « c’est-à-dire chacun d'entre nous ».
La fin de vie est l'un des neuf thèmes soumis au débat public et citoyen, dans le cadre des États généraux de la bioéthique, lancés le 18 janvier. Lors de son audition devant la commission des affaires sociales, le 8 mars dernier, Jean-Claude Ameisen, ancien président du Comité consultatif national d'éthique, invitait les sénateurs à penser ensemble euthanasie et soins palliatifs, comme des « manières de répondre à une souffrance individuelle, et d'écouter la détresse des personnes ». « En France, on a l'impression que c'est soit euthanasie pour tous, soit soins palliatifs pour tous », a-t-il regretté.
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 14.03.18 13:10 | |
| *s'il y a une loi, l'euthanasie et le SA seront mis en pratique dans le cadre de cette loi, et pas en dehors de manière automatique *cette nouvelle loi tiendra compte des DA de A jusqu'à Z. Il reste le problème des patients incapables de rédiger leur DA, problème déjà actuel de toute façon... ... ... *s'il y a une loi, les soins palliatifs de fin de vie peuvent disparaître, mais ils peuvent aussi au contraire mieux se développer... *cela fait presque quinze ans que la loi Léonetti du 22 avril 2005 est refaite... ... .... |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 14.03.18 16:22 | |
| TOUTE DICTATURE A UNE FIN comment être sûr et certain qu'on fichera la paix au patient pendant la Sédation Profonde de quelques jours et quelques nuits ? il suffit de constater la gestion politique de la proposition 21 pendant 5 ans... il suffit de lire les écrits des uns et des autres depuis des années sur internet... On peut faire tout et n'importe quoi sur un corps profondément anesthésié pendant quelques jours et quelques nuits et il suffit d'avoir vécu quelques anesthésies générales au cours de la vie.... c'est possible d'être " palliativement pervers et malsain "... |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 14.03.18 18:22 | |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 15.03.18 0:50 | |
| Fin de vie médicalisée : la sédation très encadrée Par Eric Favereau — 14 mars 2018 à 21:06 Fin de vie médicalisée : la sédation très encadrée
Avec la loi Leonetti-Claeys de 2016 sur la fin de vie, le législateur avait laissé un certain flou autour de cette nouveauté que constituait «la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès». La Haute Autorité de santé (HAS) a voulu le lever. Rendues publiques ce jeudi, ses recommandations portent une vision restrictive de cette avancée, en créant une frontière stricte entre ladite sédation qui vise à faire dormir et l’euthanasie qui vise à provoquer le décès.
Mais est-ce possible ? Y a-t-il vraiment une limite ? Une fin de vie médicalisée est souvent complexe. Entre le «laisser mourir» et «le faire mourir», la frontière est ténue. Lorsqu’on arrête un respirateur artificiel avec un fort sédatif, n’est-on pas déjà dans le faire mourir ?
De fait, que dit la loi ? Que la sédation, c’est-à-dire endormir une personne jusqu’à la perte de toute conscience, peut être mise en œuvre chez un patient qui, «atteint d’une affection grave et incurable, demande d’éviter toute souffrance et de ne pas subir d’obstination déraisonnable». Cela est possible dans deux situations. Si le patient «présente une souffrance réfractaire aux traitements et que le pronostic vital est engagé à court terme ». Et s’il «décide d’arrêter un traitement et que cette décision engage son pronostic vital à court terme et qu’il est susceptible d’entraîner une souffrance insupportable». Dans ces deux cas, le patient peut alors demander une sédation jusqu’à la mort, et le médecin ne peut pas la lui refuser. Si le patient n’est pas conscient, c’est au médecin de faire le choix.
Tout n’est pas réglé, car les mots peuvent être interprétés. La HAS a opté pour une position tranchée. D’abord cette affirmation : «Une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès est une réponse à la souffrance réfractaire ; elle n’est ni une euthanasie ni une réponse à une demande d’euthanasie.» Des propos bien définitifs… Ensuite ? Pour y avoir droit, la HAS crée un parcours du combattant : s’il est conscient, c’est au patient de décider, mais «le médecin doit s’assurer de sa vraie volonté», demander éventuellement un avis à des psychiatres, évoquer avec lui les différentes possibilités, y compris celle d’une sédation limitée avec possibilité de réveil, et bien sûr une procédure collégiale doit être faite avant de l’entreprendre. Bref, cela se mérite.
Deuxième limitation forte : le pronostic du patient doit être engagé à court terme. Mais que veut dire le court terme ? Quelques heures, jours, semaines ? Cette incertitude législative permettait de faire face à des situations diverses. Réponse sèche de la HAS : «Une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès ne peut être envisagée que si le décès est proche, attendu dans les quelques heures ou quelques jours qui viennent.» Et ce rappel, à nouveau : «Si le décès est attendu dans un délai supérieur à quelques jours et que les symptômes sont réfractaires, une sédation réversible de profondeur proportionnée au besoin de soulagement est discutée avec le patient.» Pour la HAS, le court terme se limite donc à quelques jours. A mettre autant de garde-fous et de contraintes à la sédation, la HAS risque fort de relancer le débat sur la nécessité d’une nouvelle loi. A rebours de l’effet escompté.
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 15.03.18 11:01 | |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 15.03.18 16:06 | |
| "Selon les dernières recommandations de la HAS, la sédation profonde ne doit être utilisée uniquement si le décès doit survenir "dans quelques jours".
J'avoue que cela m'échappe complètement ! je commence à en avoir marre, n'étant pas que "virtuelle" et je me demande si je ne vais pas franchir la ligne jaune, ou orange, ou pourquoi pas rouge, en allant plus loin dans mes quelques démarches... Ma T.A. est un peu élevée et j'ai des préoccupations bien concrètes... au raz des pâquerettes. Vous me...........tous et toutes. |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 15.03.18 16:12 | |
| JE VOUS EMMERDE, PAUVRES CONNARDS ET CONNASSES |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 16.03.18 10:30 | |
| copié-collé sur le web "La sédation profonde et continue concerne potentiellement des patients de tout âge, qu'ils soient hospitalisés, en maison de retraite médicalisée (Ehpad) ou à domicile. Le médicament "le plus utilisé" est le midazolam, un puissant hypnotique sédatif, "en privilégiant la voie intraveineuse", indique la HAS. Elle ne conseille les opioïdes que comme complément".
Je n'y comprends rien ( personne n'est net, clair et préçis ) et j'ai en ce moment pleins de petits problèmes qui s'accumulent alors arrêtez de tourner en rond, mais vous ne pouvez pas vous en empêcher, c'est votre manière de manipuler la société française républicaine...
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 16.03.18 10:37 | |
| Je me demande si je ne vais pas 1) demander par écrit ma débaptisation ( il suffit d'écrire à la paroisse où on a été baptisé ) et 2) arrêter de prendre mes traitements... et 3) porter plainte contre Jean Léonetti pour harcèlement moral et " prise d'otage".. |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 16.03.18 14:07 | |
| Qu’est-ce que l’euthanasie ? Un problème de définition… Le coin des experts
Beatrix Paillot Tribune 15 Mars 2018 Fin de vie
Alors que la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié aujourd’hui ses recommandations pour la mise en œuvre de la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès, Béatrix Paillot, médecin gériatre, réagit pour Gènéthique.
Faisant suite à la Loi Leonetti-Clayes sur la sédation profonde, l’HAS vient de publier ses recommandations pour la mise en œuvre pratique de cette nouvelle législation.
A lecture du guide remis aux professionnels de santé, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur la définition retenue pour distinguer le mot euthanasie de la sédation profonde. Il y a un risque réel de dérive.
Un problème de définition…
Dans le dictionnaire Larousse, le mot euthanasie est ainsi défini : « Acte d’un médecin qui provoque la mort d’un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie ».
Nous voyons que dans cette définition traditionnelle de l’euthanasie, on ne préjuge pas de la manière dont le médecin va s’y prendre pour provoquer la mort du malade. L’euthanasie est le fait de poser des actes qui vont avoir pour effet de provoquer intentionnellement la mort d’un malade. Or, l’acte de tuer peut être réalisé soit par un geste (ex : injection d’un produit à dose mortelle), soit par l’omission d’un geste proportionné et normalement dû au malade (par ex, ne pas lui donner son traitement pour le cœur, ou bien ne pas lui apporter l’hydratation dont il a besoin pour vivre).
Dans l’euthanasie par omission d’un traitement ou d’un soin proportionné à l’état du malade, la mort ne va pas survenir instantanément, mais au bout de quelques jours (il faut environ 6 jours pour faire mourir quelqu’un par déshydratation).
Une manière habile de faire en sorte que cette période soit moins pénible pour le malade que l’on décide de ne plus hydrater, c’est de l’endormir profondément en attendant que la mort survienne. C’est alors une euthanasie déguisée. On dit qu’on l’endort profondément le malade, alors qu’en fait, on provoque la mort par déshydratation.
Tous les cas envisagés par la Loi Leonetti-Clayes ne sont pas de cet ordre-là, mais il y a un risque d’intégrer cette possibilité en affirmant que l’alimentation et l’hydratation artificielles relèvent d’un traitement.
Une vie qui a encore du sens
Imaginons qu’une personne malade qui n’est pas en fin de vie décide de provoquer sa mort en arrêtant l’alimentation et l’hydratation artificielles qui lui sont nécessaires pour vivre, cela signifie qu’elle est tentée par le suicide et qu’elle expérimente une souffrance qu’elle juge intolérable. La manière traditionnelle d’agir pour les soignants est d’essayer de voir pourquoi elle souhaite mourir. Quelle est cette souffrance qu’elle juge intolérable ? N’y a-t-il aucun moyen de la soulager ? Bien souvent, en faisant cette enquête, on trouve un moyen de remédier à ce qui la fait souffrir, et la tentation suicidaire disparait d’elle-même. Au bout de quelques jours, la personne accepte souvent que l’on remette en route l’alimentation et l’hydratation. Bien souvent, le désir de mourir exprimé par la personne n’est en fait qu’un appel au secours qui signifie en creux : « Il y a quelque chose qui ne va pas. J’ai une souffrance non soulagée. Pouvez-vous l’apaiser ? Dites-moi que ma vie vaut encore le coup d’être vécue ».
La sédation profonde signifie que l’on endort profondément un malade. En soi, ce n’est pas un acte de mort. Ce qui peut devenir un acte de mort, c’est de ne pas subvenir à ses besoins élémentaires pendant qu’il dort. Avec la loi Leonetti-Claeys, que risque-t-il de se passer ? Le soignant peut être tenté de répondre : « Puisque vous le demandez de manière répétée et que la loi vous y autorise, c’est d’accord, nous allons arrêter l’hydratation et l’alimentation artificielle. Mais pour que cela ne soit pas trop pénible, nous allons vous endormir profondément jusqu’à votre mort ».
Autrement dit, le soignant, plus ou moins rapidement, peut être tenté de renvoyer le message suivant : « Oui, votre vie ne vaut effectivement plus le coup d’être vécue ». Dire cela, c’est tuer symboliquement le malade avant de poser les gestes qui provoqueront effectivement le décès. L’acte qui peut provoquer la mort, c’est d’endormir profondément la personne malade associé à l’arrêt de l’alimentation et l’hydratation artificielles. L’endormissement profond et irréversible empêche le malade de revenir éventuellement sur sa décision de ne plus se nourrir et s’hydrater comme son organisme en aurait besoin. Si son espérance de vie est de moins de 6 jours, cela peut éventuellement se concevoir, mais si son espérance de vie est plus longue, l’absence d’hydratation est un moyen suffisant pour provoquer la mort. Autrement dit, le soignant réalise une euthanasie sur la demande d’un malade tenté par le suicide.
Un malade qui n’est pas en fin de vie…
Un autre cas de figure problématique est celui d’un malade qui ne peut exprimer sa volonté et qui n’est pas en fin de vie. Il peut être tentant de décider arbitrairement dans le cadre d’une procédure collégiale d’arrêter l’alimentation et l’hydratation artificielles d’une personne handicapée, dont on ne voit plus le sens de la vie. Si elle ne s’y est pas opposée dans le cadre de directives anticipées ou par l’intermédiaire de sa personne de confiance, l’équipe soignante peut se croire autorisée à réaliser une sédation profonde avec arrêt définitif de l’alimentation et de l’hydratation artificielle, puisque le cadre législatif le rend possible.
Le crime était parfait…
A qui profite le crime ? Il profite surtout aux Pouvoirs Publics car cette législation va drôlement arranger les finances de la sécurité sociale ! C’est formidable, cela résout tous les problèmes. Mais pour que l’opération atteigne parfaitement son but, il reste encore à convaincre les personnes âgées ou lourdement handicapées qu’elles sont un « poids » pour la société. Mais là encore, pas de souci, elles en sont déjà presque toutes convaincues : les médias se sont fait un devoir de diffuser ce message depuis plusieurs années.
Le crime est vraiment parfait.
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 16.03.18 14:11 | |
| Béatrix Paillot, consacrée dans le célibat au sein de la communauté de l'Emmanuel, est médecin gériatre. Elle exerce comme praticien hospitalier depuis 2003 dans une consultation mémoire de proximité. Elle a également travaillé pendant 7 ans au Centre de Mémoire de Ressource et de Recherche d'Ile de France à la Pitié-Salpêtrière. Formée en soins palliatifs et en neuropsychologie, elle accompagne des personnes atteintes de maladie d'Alzheimer et troubles apparentés depuis plus de quinze ans.
Depuis 2010, elle propose un cycle de 12 conférences aux Bernardins (École cathédrale, Paris) sur la maladie d'Alzheimer en abordant les questions cliniques, psychologiques et sociales pour mieux comprendre la maladie et ses répercussions. Elle donne également des éclairages et des pistes de réflexion sur les questions soulevées par cette pathologie en matière d'anthropologie, d'éthique et de spiritualité à la lumière de la foi chrétienne.
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 17.03.18 11:25 | |
| Fin de vie : la HAS met un guide à destination des professionnels 16.03.18 Mise à jour le 16.03.18 La loi Leonetti-Claeys du 2 février 2016 sur la fin de vie autorisait les malades à demander une « sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès » si celui-ci était envisagé « à court terme ». La HAS vient de publier sur son site internet, le 15 mars dernier, un guide afin d’aider les professionnels à prendre en charge leurs patients en fin de vie : quand la sédation profonde peut-elle être indiquée ? En quoi est-elle différente de l’euthanasie ? Comment prendre en charge la famille ? On vous dit ce qu’il faut retenir. Bougie fin de vie Une souffrance est dite « réfractaire » si tous les moyens thérapeutiques et d'accompagnement disponibles et adaptés ont été proposés et/ou mis en œuvre. En France, trois personnes sur quatre désirent finir leur vie chez elles et 11 % (seulement) des Français de plus de 50 ans ont rédigé leurs directives anticipées. Un dernier chiffre qui montre à quel point “les Français demeurent mal informés ou peu à l’aise pour envisager concrètement leur fin de vie”, rappelle la Haute Autorité de Santé (HAS). Deux ans après la loi Leonetti-Claeys sur la fin de vie, la HAS vient de publier un guide “à destination des professionnels de santé afin de les aider à mettre en œuvre une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès” que “les patients peuvent demander dans des circonstances précises”. Un plan en 2016 et une première campagne d’information La HAS insiste surtout sur la nécessité de préparer sa fin de vie. “L’accompagnement de la fin de vie est un sujet dont il faut discuter, avec son médecin et ses proches, afin de faciliter sa propre prise en charge le moment venu”. Pour améliorer la situation, le ministère chargé de la Santé avait lancé en 2016 un plan « Soins palliatifs et fin de vie » et mené en 2017, avec le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, une première campagne d’information du grand public et des professionnels. Dans le même temps, la HAS a élaboré plusieurs travaux sur la fin de vie qu’elle complète aujourd’hui avec ce guide. Fin 2018, un dernier travail actuellement en cours viendra préciser les stratégies médicamenteuses des pratiques sédatives. Que dit la loi ? Votée le 22 avril 2005, la loi dite « Leonetti » relative aux droits des malades et à la fin de vie introduit l’arrêt des traitements en cas d’ “obstination déraisonnable”et pose l’obligation de dispenser des soins palliatifs. Le médecin doit respecter la volonté d’une personne en phase terminale qui décide de limiter ou d’arrêter les traitements. Elle instaure les directives anticipées et élargit le rôle de la personne de confiance. La loi du 2 février 2016, la loi dite « Claeys-Leonetti », vient renforcer la précédente et crée de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie. Elle donne le droit à chaque personne d’avoir une fin de vie digne et apaisée. Concrètement, elle autorise une “sédation profonde et continue” pour les personnes atteintes “d'une affection grave et incurable […] dont le pronostic vital est engagé à court terme” (soit “de quelques heures à quelques jours”) et dont la souffrance ne peut être apaisée par des traitements antidouleur. Par ailleurs, en l'absence de directives anticipées, la volonté de la personne qui ne peut plus s'exprimer peut être relayée par une personne de confiance. “L’accompagnement de la fin de vie est un sujet dont il faut discuter, avec son médecin et ses proches, afin de faciliter sa propre prise en charge le moment venu » (HAS) Sédation profonde et continue : quels outils ? Le guide publié par la HAS décrit les conditions et les modalités pratiques pour mettre en œuvre une sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès, dans le cadre prévu par la loi de 2016 ; “elle peut être réalisée à la demande d’un patient qui souffre trop et dont la mort est proche ou à l’initiative d’un professionnel de santé. Cette sédation a pour objectif d’endormir profondément la personne jusqu’à son décès et se distingue de la sédation proportionnée, également prévue par la loi, qui vise à diminuer la conscience de façon proportionnelle à l’intensité des symptômes et qui peut être transitoire ou intermittente, pour un malade dont les souffrances sont trop difficiles à supporter”. De plus, la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès doit pouvoir être mise en œuvre partout : dans un établissement hospitalier, au domicile ou en Ehpad. Pour aider les professionnels -en particulier ceux de premier recours - le guide de la HAS décrit les situations dans lesquelles elle peut être effectuée et propose 4 outils spécifiques : • une liste des professionnels de soins palliatifs à contacter pour évaluer puis mettre en œuvre une sédation ; • une fiche sur les modalités de la procédure collégiale ; • une grille des éléments à prendre en compte pour évaluer la demande du patient et une fiche décrivant les modalités d’administration du midazolam chez l’adulte et chez l’enfant (mise en route, doses…). • un exemple de feuille de surveillance du patient. Ces documents ont une vocation pratique : permettre aux professionnels de savoir quoi faire et comment dans le cadre légal existant et qui solliciter en cas de besoin. La sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès n’est pas une réponse à une demande d'euthanasie : c’est une réponse à la souffrance réfractaire du patient qui doit être informé de cette possibilité thérapeutique Distinguer sédation profonde et euthanasie La HAS consacre plusieurs pages de son rapport à établir la nette distinction entre sédation profonde et euthanasie, à travers six critères : “l’intention, le moyen pour atteindre le résultat, la procédure, le résultat, la temporalité et la législation”. Selon la HAS, “la sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès n’est pas une réponse à une demande d'euthanasie : c’est une réponse à la souffrance réfractaire du patient qui doit être informé de cette possibilité thérapeutique”. La HAS anticipe également la souffrance des soignants confrontés à la sédation d’un patient “en particulier s’il y avait un désaccord sur la pertinence de la sédation, lorsque le processus se prolonge et en cas de sédation des enfants” et propose des pistes : “faire participer toute l’équipe de soins au processus conduisant à la prise de décision”, ou mettre en place “une réunion de débriefing après le décès”, notamment. La SFAP : « les professionnels vont pouvoir s’approprier le texte de loi » Deux ans après le vote de la loi Claeys-Leonetti, en février 2016, la Société Française d'Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP) salue la parution du guide de la HAS. “Très attendu, il va permettre à l'ensemble des professionnels de santé (acteurs d'établissement de santé ou du domicile) de s'approprier ce texte de loi”, précisent les acteurs du soin palliatifs, ajoutant que “ces recommandations doivent maintenant être diffusées largement et l'ensemble du personnel soignant formé”. Creative Commons License Susie BOURQUIN Journaliste susie.bourquin@infirmiers.com@SusieBourquin |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 17.03.18 11:28 | |
| "Cette sédation a pour objectif d’endormir profondément la personne jusqu’à son décès et se distingue de la sédation proportionnée". Et qu'on arrête de me faire chier. Gloire au Père, au Fils, au St-Esprit, pour les siècles des siècles... Vive la France et vive la République ? |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 18.03.18 16:55 | |
| Lassitude et souffrance
Malaise dans les hôpitaux Français : pas que les urgences et pas que les moyens financiers
Par le Dr Axel de Saint-Cricq Il ne se passe pas une semaine, sans un épisode médiatique dramatique rapporté aux urgences. Toutefois ces services ne sont que la partie émergée d’un iceberg, qui menace de se retourner, avec un raz de marée de conséquences dont nous serons tous les victimes, si rien n’est entrepris rapidement. "Lassitude et souffrance" vient d'avouer le directeur des hôpitaux de Paris. Les réformes doivent suivre. Vite.
Malaise dans les hôpitaux Français : pas que les urgences et pas que les moyens financiersPablo_K
Publié 18.03.2018 à 16h28 Pourquoi Docteur Ne parler de la détresse des hôpitaux qu’à travers le problème des urgences, serait comme rendre une entreprise compétitive en se contentant de nettoyer le hall d’accueil et désembouteiller le standard ; important mais pas essentiel ; utile mais pas suffisant.
Parce que si des malades souffrent dans les couloirs de nos urgences, ce qu’il se passe derrière est moins médiatique mais beaucoup plus préoccupant. La machine hospitalière fait eau de tous ses pores. Les témoignages sont moins spectaculaires que les quelques drames rapportés aux urgences, mais la somme de souffrances des malades et de découragement des soignants sans équivalence.
On connaît les recettes pour rendre l’hôpital digne de la qualité des gens qui y travaillent et il n’y aura pas de grande réforme sans investissements, non seulement en locaux et en équipements techniques, mais d’abord en moyens humains. C’est le début de l’ordonnance et tout le monde semblent d’accord, y compris les responsables actuels de la santé. Les médecins hospitaliers Parisiens, qui viennent de rédiger une lettre ouverte au directeur des Hôpitaux de Paris, le résument bien :
« Le déficit de l’APHP, comme celui de la majorité des hôpitaux de France n’est pas dû à l’incompétence des directeurs, à l’irresponsabilité des médecins, à la paresse des personnels, aux abus des patients, tous arc-boutés sur leurs « privilèges » . Il est voulu et programmé par la puissance publique qui d’une main diminue d’année en année les tarifs et les dotations (recherche, enseignement, centres de références, précarité) tandis que de l’autre, elle accepte quand elle ne décide pas elle-même l’augmentation des charges (prix des médicaments et des dispositifs médicaux, coût des équipements, remboursement des emprunts, partenariats public-privé, inflation des règles administratives auxquels il faut ajouter les mises aux normes et l’entretien des bâtiments, les revalorisations catégorielles…que l’hôpital se doit de financer).
Mais penser qu’un chèque – dont d’ailleurs on connaît mal le montant - pour faire autre chose que du rafistolage, serait la solution au problème est sans doute naïf .
Réorganiser en profondeur
La réorganisation est aussi urgente que les finances.
Il faut, par exemple, mettre fin aux doublons en regroupant les services d’hôpitaux localement concurrents – l’Hôtel dieu à Paris en étant l’emblème - en ayant le courage de fermer des petits hôpitaux sous utilisés. Mieux répartir les forces. Etre impitoyable sur les faiblesses et les dérives
Il est indéniable qu’il faut revoir complétement les urgences débordées par certains malades qui n’en ont pas besoin, mais qui cherchent un conseil que leur donnait autrefois la médecine générale.
Que le problème se cristallise sur les urgences n’est pas surprenant parce qu’il s’agit d’un espace où le temps de passage – même s’il peut parfois paraître interminable – est par définition très court. Il ne permet pas à ceux qui y passent, de s’attacher au personnel soignant pour témoigner que le problème vient plus de l’organisation que la qualité des soins. Qui sont globalement parmi les meilleurs dispensés sur cette planète. C’est sans doute pour cette raison que le mécontentement réel est moins médiatique dans les services hospitaliers qui récupèrent les malades après leur passage par les urgences.
Une bombe à retardement
On ne dressera pas en un article l’immensité du chantier qui attends le ministère de la santé.
En revanche, les solutions, pour la plupart, sont connues. Souvent douloureuses, et l’on peut penser qu’elles demanderont beaucoup de courage, donc d’impopularité, de la part de celui qui prendra la décision ; ce qui, probablement, a interdit leur mise en œuvre ces dernières années, bien que la situation ne soit pas nouvelle. Désormais à court terme, l’immobilisme, est une analyse un peu rapide et stupide : la situation est urgente ; très urgente. On ne répétera jamais assez que l’hôpital est une bombe à retardement, à mèche très courte.
Nous ne sommes pas à l’abri de voir la grogne se transformer en colère et en désespoir, avec leur cortège de drames inévitables… Et nombreux !
Emmanuelle Macron qui veut réformer vite et bien, possède avec l’hôpital, un chantier de premier choix. Avec de vrais motifs de réforme et au total des résultats probablement rapides et populaires car concernant toute la nation, sans distinction… Une des qualités majeurs de l’hôpital public est de ne pas (encore) faire de distinction entre ceux qui ont besoin de soins.
Certes le coup de balais attendu fera grincer des dents, en redistribuant de façon inévitable les cartes de l’emploi dans tous les hôpitaux. Il ne faut jamais oublier que le président du conseil d’administration est toujours le maire de la ville et l’hôpital le premier employeur. Mais beaucoup moins d’administratifs, et beaucoup plus de soignants, font que le nombre total des salariés ne devrait pas changer.
Quelque soient les décisions rapides à prendre, elles ne doivent pas casser les motivations, l’énergie et la conscience professionnelle des soignants.
Et chez les autres ?
Comme toujours les Français, peuple leader chez les râleurs, pensent que l’herbe du voisin est plus verte… Ce qui est sans doute vrai dans les pays du Nord de l’Europe où les moyens ont toujours été plus importants et les problèmes mieux pris en amont. On parle moins des hôpitaux Allemands, mais le problème y est sous-jacent. Et que dire du Canada, où les soins sont gratuits comme chez nous mais où on attend encore plus.
C’est vrai qu’il existe un endroit où le service est parfait : les Etats-Unis. Au royaume de la carte bleue, dans la plupart des grands hôpitaux, le simple fait de présenter la certitude d’un moyen de paiement garanti – même dans les unités d’urgence – ouvre la porte d’un service quasi parfait. Mais cela ne concerne qu’une partie des Américains. Le « Trumpcare » en laissera plus de 50 millions sans protection. Pour eux notre système est probablement l’Eldorado.
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 18.03.18 17:14 | |
| Mais cela me ravit, Messieurs et Mesdames les Docteurs !!! parce qu'à la longue si le problème n'est pas résolu, on se foutra complètement de la Sédation Profonde Continue ( qui demande un lit, du temps et un coût ) pour passer à l'injection létale, plus rapide et plus économique. Mourir entre vos mains à toute vitesse, à toute allure, très rapidement, tel est mon rêve. Mourir en étant accompagnée par vous exclusivement. Mourir en un clin d'œil, l'estomac plein, la vessie pleine, les intestins pleins....Ce qui se passerait si je m'endors le soir, au lit, sans jamais plus me réveiller. Tout le reste n'est que vaste foutaise merdique... soit-disant noble et digne... Pour quand, la démission de Jean Léonetti ? Désolée. |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 20.03.18 12:09 | |
| Mardi 20 mars 2018 à 11:36 La fin de vie, un test de cohésion pour la majorité Sujet très clivant et relevant de l'intime, la création réclamée par certains d'un droit à l'euthanasie divise au sein du...Par Par Jérémy MAROT Sujet très clivant et relevant de l'intime, la création réclamée par certains d'un droit à l'euthanasie divise au sein du gouvernement et des députés La République en marche, sans cap clair fixé par le président Emmanuel Macron. C'est un thème sur lequel le candidat Macron s'était montré évasif et des plus prudents, se contentant d'une brève réponse au quotidien La Croix. "Je suis favorable à ce que ce débat avance mais je ne me précipiterai pas pour légiférer", avait-il déclaré en mars 2017, se disant toutefois favorable à améliorer "encore l'accompagnement dans les derniers moments de la vie". Un cadre a certes été posé avec les "Etats généraux de la bioéthique", lancés en janvier et qui comportent un volet sur la fin de vie. Parallèlement, la Haute autorité de santé (HAS) vient de rendre des recommandations et un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) évaluant la législation actuelle est attendu début avril. Mais, dans ce brouillard idéologique et à peine deux ans après l'entrée en vigueur de la loi Claeys-Leonetti, fruit d'un consensus transpartisan, qui avait formalisé le droit à la "sédation profonde et continue", le débat s'est ravivé dans les rangs des marcheurs, devançant le calendrier prévu. Fer de lance du combat pour l'euthanasie, le député (LREM) du Rhône Jean-Louis Touraine a déposé dès septembre 2017 une proposition de loi ouvrant la possibilité à une "assistance médicalisée active à mourir". L'ancien socialiste s'est aussi fendu d'une tribune remarquée dans Le Monde, cosignée par 156 députés dont une majorité de marcheurs. "Dans le groupe LREM, plus de la moitié sont prêts à voter pour (aller plus loin). Un petit pourcentage est contre. Et encore un pourcentage notable de gens sont en cours de réflexion", affirme à l'AFP M. Touraine. Ce professeur de médecine, à la tête à l'Assemblée d'un groupe d'études transpartisan réuni mercredi pour la première fois, diagnostique "que la loi (actuelle) ne correspond pas aux demandes de la société française". "Les gens demandent une aide active à mourir, d'autres des accompagnements en soins palliatifs, mais il n'y a pas de gens qui veulent être endormis pendant des semaines", assure-t-il, rappelant que des pays voisins (Belgique, Luxembourg, Suisse) autorisent l'euthanasie. - 'Dépassionner le sujet' - A la tribune des 156 a répondu le 12 mars celle de 85 parlementaires, dont quelques LREM, s'opposant à la légalisation de l'euthanasie et demandant à s'en tenir à la législation actuelle. Une ligne conforme à celle de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, "convaincue que la loi Claeys-Leonetti répond aux besoins sans aller vers une loi différente". "Mais c'est pas insensé de vouloir aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti. Je pense qu'au gouvernement, on a tous des sensibilités différentes là-dessus", pointe un autre ministre, qui comme beaucoup des marcheurs les plus concernés, tire ses convictions d'une expérience personnelle forte. Ravivant des débats connus sous le précédent quinquennat, un député, touché au plus près et en faveur du statu quo, évoque ainsi un "sujet intime", "hyper-clivant" et "très sensible", quand une autre qualifie ce sujet de "nitroglycérine", tout en dénonçant "des hypocrisies terribles sur la fin de vie". "Il faut savoir dépassionner le sujet", plaide un cadre du groupe en demandant d'être "prudent dans l'approche". Consigne d'ailleurs passée en réunion de groupe. Pendant ce temps, au sommet de l'Etat, la réflexion mûrit. Edouard Philippe, dont le père, gravement malade, avait choisi d'arrêter ses traitements, avait confié à l'été dernier au JDD ne pas "avoir arrêté une position définitive qui (lui) permette de résoudre (s)es interrogations". M. Macron, lui, consulte, en attendant de trancher sur une loi -beaucoup plus générale, sur la bioéthique- attendue fin 2018, peut-être 2019. Mi-février, il a tenu un premier dîner sur ce thème. "C'est un sujet qui l'intéresse. Mais je ne peux pas vous dire quel est le fond de sa pensée", indique M. Touraine. #euthanasie#mort#partis#LREM#parlement#gouvernementPublié le : 20/03/2018 à 11:36 - Mis à jour le : 20/03/2018 à 11:36 Crédits photo principale : AFP/Archives |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 20.03.18 12:15 | |
| eh bien si c'est clivant, bande de connards et de connasses, on ne discute plus de toutes les options possibles, on les légifère ( par ordonnance ? ). "mais il n'y a pas de gens qui veulent être endormis pendant des semaines" l'enterrement vivant est sans doute plus rapide, plus efficace, plus economique ! |
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