HANDICHRIST Pêle-mêle, tout et rien |
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| 2018 fin de vie | |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 30.11.18 10:36 | |
| Le patient peut souhaiter SOUFFRIR VITE POUR MOURIR VITE et çà, c'est impossible de le faire rentrer dans vos cervelles. Comme c'est incohérent car nous vivons dans l'ère du numérique où tout va très vite ! |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 30.11.18 13:43 | |
| L'EUTHANASIE SERA ECONOMIQUE pour être réelle et concrète.
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 03.12.18 13:30 | |
| JIM.fr. Publié le 30/11/2018 Les professionnels de santé freinent-ils l’application de la loi sur la sédation profonde ? Paris, le vendredi 30 novembre 2018 – Un droit, sous certaines conditions, à la sédation profonde et continue jusqu'au décès (SPCJD) a été instauré par la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016.
Malgré le consensus parlementaire, l’entrée en vigueur de ce droit inédit et spécifique a rapidement fait l’objet de polémiques, entre ceux qui auraient souhaité que la loi aille plus loin et ouvre franchement la possibilité d’une aide médicalisée à mourir, et ceux qui à l’inverse craignaient une avancée trop claire dans cette direction.
Rappelons que la loi stipule que « les patients atteints d’une maladie grave et incurable dont le pronostic vital est engagé à court terme et présentant des douleurs réfractaires aux traitements, ainsi que ceux qui demandent que soit interrompu un traitement vital et craignent l’apparition de douleurs réfractaires, ont le droit de recevoir, à leur demande, une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Chez un patient qui ne peut pas exprimer sa volonté, le médecin se doit de mettre en œuvre une sédation profonde et continue jusqu’au décès en accompagnement de la procédure d’arrêt thérapeutique au titre du refus de l’obstination déraisonnable, sauf si le patient s’y est opposé dans ses directives anticipées. Cette disposition ne s’applique pas en situation d’urgence et un médecin trouvant la demande du patient disproportionnée par rapport à son état peut refuser de l’honorer, à condition que ce refus soit collégial et consigné de façon argumentée dans le dossier du patient. »
Selon le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV) qui consacre un rapport à l’application du texte, le dispositif « peine à se mettre en place sur le terrain »… une difficulté qui n’est cependant pas traduite par des statistiques précises !
Le CNSPFV fait notamment état d’une « certaine frilosité » des équipes soignantes à mettre en œuvre cette procédure, même pour « l’accès à des pratiques sédatives banales qui ne posaient aucune question éthique jusque-là » ! Les professionnels de santé : principaux freins ? Ainsi, pour le CNSPFV les freins à l’application de la loi tiennent principalement aux professionnels « et si certains relèvent de questions de formation-information, ou sont d’ordre logistique et organisationnel et peuvent probablement être assez facilement surmontés, d’autres sont plus fondamentaux et conceptuels et donc plus difficiles à dépasser ».
La mise en œuvre de la sédation profonde et continue jusqu’au décès étant souvent confiée aux experts en soins palliatifs, le CNSPFV met en lumière qu’un « certain nombre d’entre eux sont réservés vis-à-vis de cette pratique, estimant qu’elle n’est pas la plus conforme à l’accompagnement qu’ils souhaitent apporter aux patients en fin de vie »…Cette analyse est cependant réfutée par la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, qui fait valoir que les équipes de soins palliatifs « n’ont aucune réticence à utiliser avec discernement et chaque fois que cela est nécessaire l’ensemble des techniques de sédation disponibles (…) pour y parvenir ».
Fort de ces constants, le groupe de travail propose quelques pistes, en particulier : « ne pas méconnaître les ambiguïtés éthiques inhérentes à la SPCJD ; débattre à leur sujet et accepter que certains professionnels soient résistants à la pratiquer, estimant que ce n’est pas ainsi qu’ils souhaitent accompagner leurs patients à mourir. Organiser l’accès à la SPCJD sur le terrain de façon à ce que les patients ne soient pas les otages de la position des professionnels sur le sujet et qu’ils puissent y avoir accès partout sur le territoire et de manière égalitaire (…). Poursuivre et intensifier les actions de formation/information à destination des professionnels pour rendre la pratique moins anxiogène (…) Discuter de la pertinence d’un système d’astreinte téléphonique pour offrir collégialité et coaching technique à ceux qui le souhaiteraient sur l’ensemble du territoire ».
Xavier Bataille |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 04.12.18 13:46 | |
| copié-collé Je milite pour l'euthanasie et le suicide assisté et Emmanuel Macron devrait aller bien plus loin en la matière Il n’y a rien d’humain à condamner à ce chemin de croix un malade, même zombifié par des médocs, s’il a exprimé le désir de mourir au plus vite. Éloïse Lenesley Journaliste indépendante Je milite pour l'euthanasie et le suicide assisté et Emmanuel Macron devrait aller bien plus loin en la matière. VOISIN/PHANIE VIA GETTY IMAGES Je milite pour l'euthanasie et le suicide assisté et Emmanuel Macron devrait aller bien plus loin en la matière. Dans une société conditionnée par le jeunisme, la performance et la quête de la vie éternelle, qui apparaît de moins en moins apte à affronter la mort, parler d'euthanasie fait désordre. C'est glauque, ça met mal à l'aise. Aussitôt s'empresse-t-on de vous museler en vous rétorquant qu'il suffit de développer les soins palliatifs et de mieux appliquer la loi Claeys-Leonetti, qui vous octroie le privilège de crever lentement de dénutrition et de déshydratation en contemplant le plafond d'un mouroir, avec sédation profonde en prime pour feindre d'humaniser la barbarie. Sauf que, quand vous vous savez incurable, quand vous êtes momifié par un état végétatif ou une dégénérescence qui vous "emmure" vivant, comme le décrivait Anne Bert, vous n'avez pas forcément le désir de prolonger l'agonie, fût-elle aménagée dans un palace cinq étoiles. Ainsi que le notait le rapport 2016 de l'Institut européen de bioéthique de Bruxelles: "Dans pratiquement tous les cas [de demandes d'euthanasie], le médecin indique que la souffrance physique exprimée avait engendré une souffrance psychique grave qui était en grande partie existentielle et que les traitements palliatifs n'étaient pas en mesure de maîtriser cette souffrance de manière acceptable pour le patient." Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Tous ceux qui ont veillé jusqu'au bout un proche cloué dans un lit d'hôpital le savent: la fin de vie n'a rien d'héroïque ni de romanesque; c'est celle d'un corps livide bardé de sondes qui a perdu toute autonomie, pourrit peu à peu, se décharne, se couvre d'escarres et macère dans ses fluides. Il n'y a rien d'humain à condamner à ce chemin de croix un malade, même zombifié par des médocs, s'il a exprimé le désir de mourir au plus vite. Tout comme il est criminel qu'en l'absence de consignes claires du patient, certains praticiens s'arrogent le droit de hâter sa mort sans consulter la famille, pour libérer une chambre. Car ça aussi, ça existe. De même qu'il existe des cancéreux qui rationnent leur dose quotidienne de morphine pour en mettre suffisamment afin de s'administrer une dose létale le jour où ils n'en pourront plus. Ou d'autres qui commandent au Mexique les substances utilisées pour les suicides assistés. D'autres encore qui créent des associations et se débrouillent pour s'entraider à en finir, au risque d'être poursuivis pour assassinat. Marie Humbert alla jusqu'à supprimer son propre fils, Vincent, tétraplégique, aveugle, muet, mais parfaitement lucide, qui avait en vain réclamé l'euthanasie au président Chirac. Mais à l'époque, chacun préféra détourner le regard, sans se soucier que ce jeune homme de 21 ans dût s'étioler encore quelques décennies dans son calvaire palliatif. Quinze ans plus tard, rien n'a changé ou si peu. Voilà où nous en sommes, garrottés par la persistance de vieux principes moraux obscurantistes. Au nom de quel principe les pouvoirs publics s'autorisent-ils à confisquer aux malades leur libre-arbitre? Il conviendrait, à l'inverse, d'engager le débat, de revoir la législation, d'inciter les citoyens à établir en amont leurs directives anticipées, pour que soient évitées des dérives d'un côté comme de l'autre. Malgré les attentes d'une opinion publique très majoritairement favorable de longue date à l'euthanasie active et/ou au suicide assisté (89% dans le sondage réalisé en janvier par La Croix/Ifop), François Hollande a failli à sa promesse de campagne n°21, qui prévoyait une réforme de la législation. On peut redouter qu'Emmanuel Macron, qui semble déjà accorder une importance assez inquiétante aux communautés et lobbies religieux, se réfugie derrière les conclusions pusillanimes du comité de bioéthique pour perpétuer cet immobilisme: le nouveau monde attendra encore un peu, les moribonds aussi. Et pourtant. Un nombre croissant de Français s'en vont trépasser ailleurs, en clandestins, comme naguère on traversait les frontières pour se faire avorter. Encore faut-il disposer des quelque dix mille euros nécessaires. Trop longtemps la souffrance a été perçue comme une fatalité, une sorte d'épreuve initiatique expiatoire à accomplir avant de pouvoir enfin partir en paix dans un hypothétique autre monde, comme s'il fallait mériter sa délivrance. Une inclination pour le dolorisme qui reste hélas très prisée de certains esprits rétrogrades qui font de leur combat anti-euthanasie un enjeu idéologique contre une société "libérale-libertaire", "progressiste", qu'ils abhorrent, sans s'émouvoir du sort des patients pris en otages des opportunismes politiques. Ce n'est qu'en 2002, avec la loi Kouchner, que la douleur physique fut enfin prise en considération et traitée. Néanmoins privé de ses droits individuels, réifié et amoindri, le malade en fin de vie se retrouve, du fait de l'hypocrisie du législateur, assujetti au bon vouloir du corps médical, voire de l'acharnement de sa famille. En l'espace de soixante ans, nous avons gagné 14 ans d'espérance de vie (79,5 ans pour les hommes, 85,4 ans pour les femmes). Elle pourrait bien franchir les 90 ans à moyen terme. D'après une projection de la population réalisée par l'INSEE, le nombre des plus de 85 ans aura été multiplié par quatre en 2070, passant de 1,8 à 6,3 millions dans l'Hexagone, avec leur lot de pathologies lourdes et invalidantes. D'autant que l'espérance de vie "sans incapacité", c'est-à-dire en bonne santé, stagne depuis plus de dix ans (64,1 ans pour les femmes et 62,7 ans pour les hommes). Un jour lointain peut-être, le transhumanisme nous conférera-t-il l'immortalité. D'ici là, il serait grand temps que la loi évolue. |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 04.12.18 14:12 | |
| 30 Nov, 2018
Sédation profonde : un rapport très controversé du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie Catégorie(s): Accompagnement et soins palliatifs, Fil d'actus
Le Centre National des Soins Palliatifs et de la Fin de Vie (CNSPFV) a publié, ce mercredi 28 novembre, un rapport prétendant faire le bilan, presque 3 ans après le vote de la loi Clayes-Leonetti, de la pratique de la sédation profonde et continue jusqu’au décès.
Ce rapport, intitulé « La pratique de la sédation profonde et continue jusqu’au décès du patient rencontre des difficultés » s’appuie sur l’audition d’une quinzaine d’intervenants, dont un médecin belge. En revanche, la SFAP (Société Française d’accompagnement et de soins palliatifs) n’a pas été sollicitée. Ce rapport est donc à considérer avec réserve : il ne s’agit pas d’une analyse objective, ni d’une étude scientifique.
Le rapport avance sept paradoxes :
La sédation profonde et continue jusqu’au décès (SPCJD) a fait apparaître un nouveau terme dans la loi qui complique l’accès possible à une sédation en fin de vie au lieu de l’élargir. Il y a une confusion entre l’euthanasie et la SPCJD L’application de la SPJCD a été confiée aux experts en soins palliatifs qui peuvent considérer que cette pratique peut ne pas être conforme au suivi des patients en fin de vie. Le fait que le patient puisse demander l’accès au SPCJD favorise une confusion des rôles au sein de la relation médecin-malade pour une pratique éthiquement sensible. Il existe un risque d’incompatibilité de temporalité entre la demande du patient et la mise en œuvre du médecin qui suit les recommandations de bonne pratique. Rien n’a été fait pour rendre possible ce type de sédations par les médecins généralistes en milieu urbain : manque de médicaments, de moyens logistiques, d’information et de formation et difficultés organisationnelles et humaines. Il demeure des inégalités sur le terrain en fonction des situations et des spécialités. La vice-présidente de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP) qui regroupe 10 000 soignants et 6000 bénévoles, Claire Fourcade, a réagi à ce constat : « Dans son rapport, le Centre fait comme si la sédation profonde était un objectif en soi. Mais dans les services, l’objectif est de soulager les gens avec tous les moyens qui sont à notre disposition, pas d’atteindre un “quota” de sédations ». Elle aurait d’ailleurs apprécié que la SFAP soit aussi consultée lors de la rédaction de ce rapport, ce qui n’a pas été le cas. Elle ajoute « Les équipes n’ont aucune réticence à utiliser avec discernement les techniques de sédations disponibles, profondes ou non, réversibles ou non, à chaque fois que cela est nécessaire ». Rappelons que Claire Fourcade est médecin et responsable du pôle de soins palliatifs de la polyclinique le Languedoc à Narbonne. Elle veut d’ailleurs insister sur une distinction nette entre la sédation et les soins palliatifs : « La loi et la Haute Autorité de santé font une distinction très claire. Et aujourd’hui, la confusion n’est entretenue que par ceux qui ont des arrière-pensées ou qui ne connaissent pas bien la question. »
Rappelons que Véronique Fournier, qui a en partie dirigé ce rapport, avait été nommée, en catimini, en avril 2016, à la présidence du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, ce qui avait suscité de nombreuses inquiétudes au sein des milieux de soins palliatifs. En effet, elle est adepte de « l’euthanasie palliative », une formule qui entretient de graves confusions.
À plusieurs reprises Alliance VITA a mis en garde contre les risques de dérives liées à une interprétation euthanasique de la loi Claeys-Leonetti. Pour lever certaines ambiguïtés, la Haute Autorité de Santé a publié, en mars 2018, des recommandations de bonne pratique pour la mise en œuvre de la « sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès ». Ces recommandations sont les conditions et modalités strictes pour mettre en œuvre ce type de sédation. Comme le souligne la SFAP dans un communiqué « Les pratiques sédatives, utilisées dans des situations humaines toujours complexes, ne peuvent être standardisées ou réduites à des protocoles. Elles sont très diverses, de l’anxiolyse à la sédation profonde et continue jusqu’au décès introduite par la loi de 2016. Elles doivent être adaptées aux besoins particuliers de chaque patient. » |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 04.12.18 14:15 | |
| Quand vous serez capable de mettre fin à votre petit jeu qui pue la merde... Catho, écolo, rigolo ????? |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 05.12.18 19:48 | |
| FIN DE VIE : UN NOUVEAU TEXTE EN VUE À L'ASSEMBLÉE NATIONALE 10/07/2018 par
[size] BIOÉTHIQUEAnnonce surprise du patron du groupe La République en marche à l'Assemblée, lundi à Versailles. Deux ans après l'entrée en vigueur de la loi Claeys-Leonetti "créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie", le projet ne manquera pas de susciter de vifs débats..."Il n’est jamais bon que l’avènement du droit soit à la traine des évolutions sociétales. C’est pourquoi il nous faudra sans tarder inscrire à notre agenda l’élargissement de l’accès à la procréation médicalement assistée comme l’interrogation sur la fin de la vie." La fin de cette phrase de Richard Ferrand, lundi lors du Congrès de Versailles, a surpris beaucoup de monde. Autant il était clair, depuis la campagne présidentielle et les promesses du candidat Macron, que la "PMA pour toutes" ferait l'objet d'un texte de loi au cours du premier semestre 2019 au Parlement, autant l'irruption d'un nouveau texte sur la fin de vie n'était pas l'hypothèse la plus évidente. Jusqu'ici, en effet, Emmanuel Macron est toujours resté silencieux sur ce sujet. La seule opinion publiquement exprimée avait été celle de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a dit qu'elle n'était pas favorable à un nouveau texte. Alors, au sein de la majorité, qui portera ce nouveau texte ? Tous les regards se tournent dorénavant sur le député LREM Jean-Louis Touraine, partisan de la légalisation de l'euthanasie. Une position qui est loin de faire l'unanimité à l'Assemblée, jusqu'au sein de son groupe...[/size] |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 21.12.18 11:04 | |
| Doit-on empêcher les gens de se suicider? Slate.fr. Daphnée Leportois — 17 décembre 2018 à 9h06 — mis à jour le 17 décembre 2018 à 9h53
Après tout, on pourrait se dire que si quelqu’un veut mourir, c’est son droit. «L’idée de suicide est l’expression d’une souffrance, d’un conflit intra-psychique dont on n’arrive pas à sortir.» | Andrik Langfield via Unsplash License by «L’idée de suicide est l’expression d’une souffrance, d’un conflit intra-psychique dont on n’arrive pas à sortir.» | Andrik Langfield via Unsplash License by
Un homme, couteau sur la gorge, menace de se suicider sur son balcon. Des policiers, prévenus par les voisins, lui tirent dessus avec un Taser pour l’empêcher de mettre fin à ses jours. Cette scène n’est pas tirée d’un film hollywoodien. Elle a eu lieu à Toulouse le 13 novembre 2018. Quelques mois plus tôt, en avril, à Marseille, des policiers avaient tiré, avec un pistolet cette fois, dans les genoux d’un homme afin qu’il arrête de se planter un couteau dans le ventre.
«Il est évident qu’il y a des méthodes plus douces pour bloquer un suicidant», plaisante Jean-Pierre Soubrier, fondateur du Centre de ressources en suicidologie (Cres) et expert de l’OMS pour la prévention du suicide. Mais ces exemples, qui sont «une démonstration des situations les plus extrêmes, nous questionnent sur le fond: jusqu’où peut-on et doit-on aller pour sauver quelqu’un?» interroge le psychiatre et professeur de médecine légale Michel Debout, notamment auteur du livre Le suicide, un tabou français. Pourquoi même devrait-on empêcher le passage à l’acte de ces personnes qui semblent résolues à se donner la mort? Ne devrait-on pas les laisser décider de leur sort?
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Un peu plus d’un suicide par heure Après tout, on pourrait se dire que, si quelqu’un veut mourir, c’est son droit –et s’en tenir là. Car le suicide n’est plus un crime (puni à une époque de la peine de mort). Robert Badinter l’avait bien précisé lors des débats sur la loi Leonetti, en 2008: «La liberté de se suicider? Chacun est libre de disposer de son corps et de sa vie. Le suicide, depuis la Révolution française, n’est ni un crime ni un délit». Certes, «le suicide peut apparaître comme le paradigme de l’acte individuel puisque c’est la mort de soi par soi, mais, comme l’a formulé Émile Durkheim dans son ouvrage Le Suicide, paru en 1897, cet acte répond à des règles sociales et pas uniquement des facteurs individuels», insiste Michel Debout.
C’est pour cela que, même dans les pays où la mort médicalement assistée est autorisée et pratiquée, on ne cesse pas subitement toute action de prévention du suicide. Outre que «la loi dit que l’on doit porter assistance à une personne en danger même lorsque le danger vient d’elle-même», ajoute le médecin psychiatre spécialiste du suicide, il faut avoir à l’esprit que ce geste n’est pas juste le fruit d’une décision individuelle: «Le taux de suicide est le reflet d’un état du lien social».
«Les zones géographiques françaises où il y a le plus de suicides sont celles où l’on reçoit le moins de certificats vides»
Selon une étude qu’il a menée pour la Fondation Jean-Jaurès, en partenariat avec l’Ifop, en février 2016, «20% des Français, quand on les interroge, disent qu’ils ont pensé au moins une fois sérieusement dans leur vie au suicide», énonce Michel Debout. En France métropolitaine, en 2015, le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc), de l’Inserm, avait enregistré 9.109 décès par suicide, c’est-à-dire environ 25 suicides par jour. Un peu plus d’un par heure en moyenne, donc. Et encore, cet état des lieux est sous-estimé.
Son directeur, Grégoire Rey, précise qu’il «manque 10% des suicides en France». En cause: un biais que la réglementation récente devrait permettre de corriger. «Dans la remontée d’informations, nous avions des trous en cas de mort violente et d’investigation médico-légale. On pourrait penser que, en cas d’autopsie, on devrait obtenir des informations plus complètes. Mais, jusqu’à un décret de 2017, nous ne recevions pas systématiquement le résultat des autopsies, les médecins ayant déjà transmis un premier certificat de décès, lequel pouvait être vide et non renseigné. Or les zones géographiques françaises où il y a le plus de suicides sont celles où l’on reçoit le moins de certificats vides et non renseignés.»
Il y aurait donc eu en 2015 environ 10.000 suicides, soit une moyenne de 27 par jour. À ces chiffres, il faut ajouter ceux dénombrant les tentatives de suicide. «En 2015, 78.128 patients ont été hospitalisés dans un service de médecine ou de chirurgie après une tentative de suicide», lit-on dans le dernier rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS), qui date de février 2018.
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Catégories à risque Les données statistiques sont éclairantes. Elles montrent les «variations à l’échelle populationnelle», poursuit Grégoire Rey. Des différences apparaissent suivant...
le sexe: «le décès par suicide touche davantage les hommes que les femmes», signale l’ONS dans son rapport);
l’âge: le suicide est la deuxième cause de mortalité pour la tranche d’âge des 15-24 ans et «le taux de suicide est nettement plus élevé chez les personnes âgées, notamment chez les hommes»;
l’orientation sexuelle, ainsi que l’indiquait une enquête de l’Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) en 2014;
les catégories socio-professionnelles. «Ce sont les ouvriers qui se suicident le plus, avec des écarts importants par rapport aux cadres.» Autre CSP considérée comme à risque: les agriculteurs. «En général, quand on compare le taux de suicide d’une catégorie à celui de la population générale, on obtient un taux de suicide inférieur car la population générale inclut les inactifs, qui, en proportion, se suicident beaucoup plus, mais pour les agriculteurs il y a bien une surmortalité par suicide», explicite le statisticien. Idem pour les surveillants de prison. Comme l’écrivent Diane Desprat et Valérie Ulrich, de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), dans le rapport de l’ONS, le taux de suicide est «révélateur de problèmes sociaux et économiques, du fait notamment du lien entre chômage, conditions de travail et suicide».
Ainsi, si le taux de suicide a globalement baissé depuis 2000, résume Grégoire Rey, «à la suite de la crise de 2007-2008, on a observé une stagnation: il a moins baissé qu’avant». Et si le taux de suicide parmi les chômeurs a, lui aussi, tendance à baisser en période de crise, c’est en fait logique: le taux de chômage augmente; or «on ne peut pas dire que le chômage provoque le suicide; certes, si on observe la population à un instant t, les chômeurs se suicident plus que les autres catégories de la population, mais le fait d’être dépressif augmente le risque de devenir chômeur», nuance le directeur du CépiDc.
Or la dépression fait partie des facteurs de risque de suicide: «Elle est à l’origine de beaucoup de passages à l’acte, mortels ou non», complète Michel Debout. «On parle alors de causalité bidirectionnelle: être en dépression peut entraîner le chômage et le chômage peut engendrer la dépression», souligne Grégoire Rey. C’est bien pour cela que l’ONS parle de «déterminants multiples» du suicide.
Intentionnalité méconnue «Si l’on connaît de mieux en mieux les facteurs de risque, les situations suicidogènes et les facteurs de protection, on connaît plus mal les raisons du passage à l’acte, ce qui fait qu’une personne passe à l’acte et pas une autre», déclare le psychiatre spécialiste du suicide. C’est en cela que le suicide reste un acte individuel. «Il y a des facteurs de risque notamment sociaux, comme le chômage, et ils sont vécus par des individus, dans ce cas la personne du chômeur.»
Ce n’est pas pour autant que tous les suicides se résument à une manifestation de libre arbitre. «Il n’y a pas une seule interprétation de l’acte suicidaire. On ne sait pas quelle était l’intentionnalité de celui qui a commis l’acte. Il arrive même que la personne n’ait pas une claire analyse de ce qu’elle veut vraiment. Dire qu’elle voulait mourir n’est jamais qu’une des interprétations possibles», renchérit Michel Debout. Il est en cela rejoint par l’expert en suicidologie Jean-Pierre Soubrier: «L’idée de suicide est l’expression d’une souffrance, d’un conflit intra-psychique dont on n’arrive pas à sortir. Le principal objectif est de sortir de l’angoisse, du trou noir». Mourir apparaît alors comme la seule solution.
«Après une tentative de suicide, rien n’est fini, tout commence»
Seule façon de savoir si les personnes qui ont «survécu» à leur tentative de suicide comptaient réellement mettre fin à leurs jours et ont survécu grâce au hasard, ou si leur geste était davantage un «appel au secours» qu’une envie de mourir: s’intéresser au devenir des personnes qui ont fait une tentative de suicide et au pourcentage de celles qui mourront effectivement en se suicidant, glisse Michel Debout. Et c’est vrai que «la tentative de suicide est le facteur le plus prédictif chez quelqu’un d’un risque de mourir de suicide», plus que de cumuler plusieurs facteurs de risque comme le chômage, la schizophrénie ou l’alcoolisme.
Mais, là encore, il faudrait affiner l’observation: ce n’est pas la même chose si une personne a fait une tentative de suicide à l’adolescence et finit par se suicider à la soixantaine que si le suicide effectif suit la tentative de quelques mois. Et il faudrait aussi s’assurer que les personnes qui ont fait une «TS», comme on le dit, soient ensuite suivies correctement afin de vraiment sauver leur vie. «Après une tentative de suicide, rien n’est fini, tout commence. Quelqu’un qui a tenté un suicide et n’en est pas mort, s’il est négligé, cela majorera sa douleur: il y aura alors un risque de récidive à plus ou moins court terme», appuie Jean-Pierre Soubrier, également président-fondateur du Groupement d’études et de prévention du suicide.
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Il faut soigner la dépression existante et analyser la situation. «Il peut y avoir reprise de travail, de vie personnelle et sociale. Et je ne dis pas ça par principe idéologique: c’est une réalité clinique. Il n’y a jamais de fatalité à la disparition des personnes», ponctue Michel Debout. Avant de conclure: «On parle du droit de mourir dans la dignité; il faudrait aussi instaurer un droit de vivre dans la dignité». Empêcher les suicidants de passer à l’acte ne reviendrait donc pas à nier leur choix de mourir: ce serait leur permettre d’exprimer tous leurs autres choix dans la vie. |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 21.12.18 11:22 | |
| Jean Léonetti me donne envie de me suicider l'ADMD me donne envie de me suicider et je ne me suicide pas.. Bizarre, non ? Je veux dire qu'il y a des gens qui songent au suicide 24h/24 et 7j/7 sans jamais passer à l'acte, ils ne rentrent jamais ds les statistiques Une envie de suicide est plus grave ou moins grave qu'une tentative de suicide ? Une TS est en général un suicide rapide raté. Il n'y a aucune réflexion sur les suicides lents, les gens qui se laissent mourir à tous les niveaux tout au long de leur vie. On ne les voit pas, on ne les entend pas... comme les vrais suicidés... ? |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 22.12.18 16:45 | |
| Maria Pacôme est décédée ce samedi 1er décembre. Son fils, François a publié un bouleversant message sur la fin de vie. C’est une triste nouvelle. Ce samedi 1er décembre, la comédienne Maria Pacôme s’est éteinte. Celle qui a joué aux côtés de Michel Galabru ou encore Daniel Auteuil est décédée à l’âge de 95 ans des suites d’une longue maladie, comme l’a annoncé son fils à l'AFP. Une douleur immense pour le monde du théâtre et du cinéma. Mais aussi et surtout pour son fils, François. Ce dimanche 2 décembre, il a publié sur son compte Facebook un bouleversant message, accompagné d’une sublime photo sur laquelle mère et fils prennent la pose. Lui, apparaît au guidon d’une moto, le regard perçant, tandis qu’elle se tient à son fils affichant un beau et franc sourire. « Maria s'est fait la paire, moins d'un an après mon père. Ça y est, je suis orphelin », débute non sans émotion François Pacôme. C’est le cri du cœur d’un fils meurtri. François Pacôme a profité de ce texte pour se livrer sur la douloureuse fin de vie de sa mère. « C'était long, douloureux et pas chic », lâche-t-il entre colère et tristesse. L’occasion donc de lancer un appel qui lui tient désormais à cœur. « Une chose à partager : il faut une vraie réflexion sur la fin de vie assistée, parce que là, on est très loin de la dignité et de l'humanité », regrette-t-il. Mais c’est tout de même avec douceur et un brin de nostalgie qu’il conclut : « En attendant, buvons une coupe de champagne à sa mémoire, elle aimait bien ça ». |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 22.12.18 16:50 | |
| Le scandale, c'est le fait que Jean Léonetti parle de " fraternité " à propos de sa loi de fin de vie. La fraternité hypocrite, ou l'hypocrisie fraternelle, je crache, je pisse, je chie, je vomis dessus... |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 14.02.19 15:25 | |
| [size=45]EUTHANASIE : LES RAISONS DE S’Y OPPOSER[/size] [size=30]Jean-Louis Touraine, député LREM du Rhône et Vice-président de la commission des affaires sociales, a récemment publié une tribune en faveur de l’euthanasie, intitulée « Pour une liberté républicaine : le choix de sa fin de vie », cosignée par 156 députés dont la très grande majorité émane de la République en Marche (LREM).[/size] Les ficelles sont grosses et les arguments toujours les mêmes, quand il s’agit de transgressions que l’on veut légitimer en se plaçant sur le registre de l’émotion et non celui de la raison. Jean-Louis Touraine s’appuie d’abord sur un sondage réalisé par l’IFOP pour La Croix, selon lequel 89% des Français considèrent important de légaliser l’euthanasie. Mais, lorsqu’on remonte à la source et que l’on analyse la manière dont on est posée la question dans ce sondage, on s’aperçoit tout de suite d’un oubli de taille : « Pensez-vous qu’il faille aller plus loin que la législation actuelle sur la fin de vie, en légalisant le suicide assisté (c’est-à-dire la possibilité pour un tiers de délivrer un produit létal permettant à celui qui le souhaite de mettre fin à ses jours) et / ou l’euthanasie (c’est-à-dire la possibilité pour un patient souffrant d’une maladie incurable de demander à un médecin de mettre fin à ses jours) ? » Le sondage sous-entend que la seule possibilité de lutter contre une maladie incurable est de légaliser l’euthanasie. Rien n’est dit du développement des soins palliatifs qui constitue pourtant la seule alternative humaine et raisonnable pour répondre à la souffrance des patients en fin de vie. En ce sens, le sondage est biaisé. Jean-Louis Touraine s’appuie aussi sur la pratique actuelle de l’euthanasie par un certain nombre de médecins en France – malgré les restrictions actuelles déjà bien insuffisantes – et à l’étranger, où elle est autorisée de manière plus large en Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse, pour dénoncer une forme d’hypocrisie et demander un alignement sur nos voisins permissifs. En quoi le fait est-il prescripteur du droit ? En quoi l’existence supposée d’une pratique généralisée commanderait-elle d’adapter le droit existant ? Celui-ci n’a pas vocation à n’être que le reflet de la réalité sociale, il est avant tout normatif en ce qu’il distingue le permis de l’interdit, et transcendant, dans la mesure où il est lié à l’idée universelle de justice. Jus id quod justum est, le droit est ce qui est juste, disait la scholastique médiévale. Jean-Louis Touraine joue aussi sur le registre d’une fausse compassion en dénaturant totalement le sens des mots. Sa proposition de loi porte en effet sur « la fin de vie dans la dignité », faisant ainsi de chaque personne l’ultime arbitre de sa propre dignité. Or, la dignité de l’homme est intrinsèque à son existence, elle ne dépend pas de son degré d’autonomie. « La dignité, explique Marie de Hennezel, ne consiste pas à donner la mort, mais à humaniser la fin de vie […] Ce n’est pas parce qu’on est physiquement dégradé qu’on perd en humanité. Entretenir une telle confusion me paraît dangereux […] On pourrait en conclure que des personnes handicapées, parce qu’elles sont moins autonomes, seraient moins dignes de considération que les personnes valides », ce qui serait révoltant. D’ailleurs, quel regard ces personnes auront-elles d’elles-mêmes ? Se sentiront-elles de trop jusqu’à demander l’euthanasie pour ne pas être un poids pour la société ou leurs familles ? Le risque serait alors non nul que par effet de mimétisme tous ceux qui éprouvent une gêne d’exister en viennent à demander la mort, conditionnés par l’atmosphère de la société valorisant le rendement, l’efficacité et la santé et donnant mauvaise conscience à tous les êtres fragiles. Il est donc indispensable de rappeler que la dignité dépasse toute perception que l’homme peut avoir d’elle-même ; vouloir la normaliser dans une situation de bien-être subjectif ou de santé physique traduirait avant tout un mépris darwinien de la fragilité, qui oblitère tout notre édifice social fondé sur la solidarité. D’une manière générale, une civilisation régresse à partir du moment où elle décide de capituler devant la souffrance. Fatalistes, les partisans de l’euthanasie oublient que les plus grands progrès ont été accomplis par la médecine parce qu’elle était au service de la vie humaine. S’il devient possible d’abréger toute souffrance en donnant légalement la mort, qui fixera le curseur du seuil de l’intolérable ? Se préoccupera-t-on de développer les soins palliatifs ? « Une loi autorisant l’euthanasie risquerait de ruiner des années d’efforts entrepris au bénéfice des patients » estime Marie de Hennezel, auteur de rapports officiels sur la fin de vie et ayant travaillé pendant dix ans dans la première unité de soins palliatifs créée en France en 1987. Enfin, Jean-Louis Touraine se place sur le plan philosophique en faisant de l’euthanasie « l’ultime liberté » à conquérir, en précisant que « le choix de la personne doit pouvoir être respecté, quand il est libre, éclairé, soumis à nulle contrainte ou dépression ». Là aussi, l’argumentation est spécieuse. Peut-on concevoir philosophiquement qu’une personne puisse librement demander la mort ? Si cette personne est indemne de toute souffrance, peut-on alors considérer qu’elle puisse émettre un consentement éclairé concernant une situation qu’elle ne connaît pas encore mais qu’elle peut simplement imaginer dans son esprit à partir des situations qu’elle a vues chez des tiers ? Philippe Pozzo di Borgo, à l’origine de l’histoire du filmIntouchables donne son témoignage : « Si vous m’aviez demandé lors de mes quarante-deux ans de splendeur, avant mon accident, si j’accepterais de vivre la vie qui est la mienne depuis vingt ans, j’aurais répondu sans hésiter, comme beaucoup : non, plutôt la mort ! Et j’aurais signé toutes les pétitions en faveur d’une légalisation du suicide assisté ou de l’euthanasie ». Dans un tel cas de figure, impossible de se projeter dans une situation tant qu’on ne l’a pas expérimenté. - Citation :
Une civilisation régresse à partir du moment où elle décide de capituler devant la souffrance. De même, lorsqu’une personne, à l’agonie, en vient elle-même à demander la mort (ce qui est beaucoup moins fréquent que les demandes d’euthanasie en provenance des tiers), doit-on considérer que son consentement est libre ou bien peut-on admettre qu’il est « violenté » par l’extrême douleur que la personne éprouve ? En droit, un acte peut être déclaré nul s’il a été effectué sous l’empire d’une quelconque violence : pression psychologique pour contracter un mariage, pression financière pour acheter un bien immobilier, etc… Doit-on alors comprendre la demande du malade comme un appel au secours pour abréger non pas sa vie mais ses douleurs ? Un médecin, s’il veut vraiment respecter son patient, ne doit-il pas décoder les intentions profondes de son patient au-delà des paroles émises, et reformuler celles-ci en conformité avec celles-là ? Sans compter qu’après la légalisation du suicide assisté, viendra la pression euthanasique, puis l’euthanasie utilitaire (notamment pour les dons d’organes). C’est déjà le cas en Belgique. Or, le 29 novembre dernier, Jean-Louis Touraine, par ailleurs président de l’association France Transplant, a été chargé par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale d’une mission sur le prélèvement d’organes. Comment ne pas faire le rapprochement ? Lire aussi : à peine 400 SDF français dans Paris : un travailleur social dit toutLa vraie réponse à la souffrance des malades en fin de vie n’est pas l’euthanasie mais le développement des soins palliatifs. Le budget alloué à la mise en œuvre du Plan national 2015-2018 pour le développement des soins palliatifs, d’un montant de 190 M€, est nettement insuffisant. « Un Français sur deux n’a pas accès aux soins palliatifs » déplore le professeur Vincent Morel, chef de service de l’unité mobile de soins palliatifs au CHU de Rennes et président de la société française d’accompagnement et de soins palliatifs. C’est là que se situe l’urgence. Au-delà de la réponse médicale, la question de l’euthanasie nous renvoie au sens de la solidarité humaine face à la fragilité de la vie. Il est faux de prétendre que l’homme peut disposer comme il l’entend de sa propre vie. Sans faire appel à une quelconque transcendance, la dépendance de l’homme par rapport aux solidarités affectives nouées par lui au fil de sa vie est un fait que nul ne conteste. L’homme n’appartient-il qu’à lui-même ? N’est-il pas redevable de lui-même à l’égard des tiers, à plus forte raison s’il a partagé son destin avec un conjoint et fondé une famille dont il a la charge ? La vision prométhéenne de l’homme érigeant celui-ci en souverain maître et unique arbitre de sa propre vie n’est que le dernier avatar d’un individualisme forcené oubliant la dépendance mutuelle des êtres et les obligations qui en découlent. C’est vers cela que veut nous emmener Jean-Louis Touraine et c’est ce que nous refusons ! |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 14.02.19 15:36 | |
| Sans compter qu’après la légalisation du suicide assisté, viendra la pression euthanasique, puis l’euthanasie utilitaire (notamment pour les dons d’organes). C’est déjà le cas en Belgique. Or, le 29 novembre dernier, Jean-Louis Touraine, par ailleurs président de l’association France Transplant, a été chargé par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale d’une mission sur le prélèvement d’organes. Comment ne pas faire le rapprochement ?
??? ??? ??? à l'heure actuelle, il faut s'inscrire sur le registre du refus du don d'organe post-mortem sinon le prélèvement serait automatique...Sait-on ce qui se passe pendant une Sédation Profonde Continue Jusqu'au Décès, tout organe ayant besoin d'eau ? signé: Admin |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 14.02.19 15:48 | |
| A part TROIS révisions de sa loi du 22 avril 2005, qu'a fait Jean Léonetti et ses confrères sur le terrain ? Visiblement rien sinon on ne serait pas encore là à débattre de la politique française de la fin de vie... Par ailleurs, le lobby Léonetti pourrait être l'origine, la cause et la raison de suicides volontaires biologiques lents dans le but de diminuer la durée de l'agonie palliative du laisser mourir de faim et de soif... |
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| Sujet: Re: 2018 fin de vie 17.05.19 13:26 | |
| [size=59]La sédation, issue floue pour la fin de vie [size=16]Par Eric Favereau — 28 novembre 2018 à 19:56[/size] [/size][/size] [size=31]Introduit par la loi Claeys-Leonetti de 2016, ce droit visant à éviter la souffrance des patients n’ayant plus de perspectives de guérison reste sous-utilisé, montre un rapport publié mercredi. Nombre de soignants y voient en effet un début d’euthanasie.[/size]Une histoire comme il en arrive parfois. Une femme de 92 ans, atteinte d’un cancer. Sa chimio ne donne plus de résultats, un traitement de confort est décidé. La patiente a dit récemment qu’elle voulait mourir chez elle et ne plus avoir de traitement. «Maintenant, c’est le moment», a-t-elle précisé à son médecin généraliste, qui décide de lui prescrire «une sédation profonde et continue jusqu’au décès», comme le lui permet la loi Claeys-Leonetti de février 2016. Cela porte un sigle impossible - une SPCJD - mais c’est la grande innovation de cette loi : endormir jusqu’au décès. «Les proches de la patiente étaient présents. Elle est morte quarante-huit heures après», raconte cette médecin, qui reconnaît néanmoins que ce n’est pas simple et qu’elle doit, en général, «se débrouiller». Il n’empêche, la praticienne a pu donner suite au souhait de sa patiente. Confusion A Bordeaux, récemment, ce ne fut pas le cas. Une femme de plus de 90 ans, en insuffisance cardiaque majeure, a demandé à ses proches d’être endormie et d’arrêter tous ses traitements. C’était clair, elle ne voulait plus être réanimée, ni conduite à l’hôpital si elle faisait un nouvel infarctus. Elle l’a dit et elle l’a écrit : elle souhaite être endormie. Cette nuit-là, elle étouffe, on appelle le Samu, il vient. Celui-ci refuse de l’endormir mais veut l’hospitaliser. C’est ce qui sera fait. Cette toute vieille dame va survivre, rentrer chez elle. Et mourra une semaine plus tard, quand la famille aura réussi à faire jouer tous ses réseaux pour trouver un médecin qui veuille bien lui procurer une SPCJD. Vérité ici, erreur au-delà. Mettre un peu d’ordre, en finir avec la confusion et l’hypocrisie autour de ces pratiques, c’est ce qui avait guidé le législateur avec cette nouvelle loi. Il s’agissait d’accorder un nouveau droit : permettre à des personnes «atteintes d’une maladie grave et incurable, dont le pronostic est engagé à court terme, présentant des douleurs réfractaires, ainsi que celles qui demandent que soit interrompu un traitement vital et craignent de ce fait l’apparition de douleurs», de demander à être endormies jusqu’à la mort. Une proposition parfois critiquée, les uns pointant son caractère hypocrite, les autres y voyant un pas vers l’euthanasie, la majorité estimant, au contraire, que c’est une bonne façon de concilier le souhait du patient et le sacro-saint principe de «ne pas tuer». C’était donc il y a deux ans. Depuis, la loi est-elle appliquée ? Y a-t-il beaucoup de demandes ? Des réticences ou de la gêne des médecins à la mettre en œuvre ? Bref, comment cela se passe-t-il ? Le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV), que préside la cardiologue Véronique Fournier, s’est saisi du dossier. C’est, de fait, le premier travail en France sur la question (1). Le centre a mis en place un groupe de travail, lancé des enquêtes, un questionnaire. Et mercredi, il a présenté ses conclusions. Un résultat passionnant car imparfait, non définitif, qui rend compte avec nuances de la complexité de la situation, mais aussi de la difficulté d’avoir des données claires. Ainsi, on ne sait toujours pas combien de SPCJD ont eu lieu en France en 2017, ni où elles se déroulent. On ignore aussi si elles sont majoritairement effectuées à la demande du patient et le nombre de refus. C’est le premier constat d’un flou qui demeure. «Face à ce brouillard, nous avons pu dégager néanmoins une série de paradoxes qui décrivent les ambiguïtés du moment», a expliqué la directrice du CNSPFV. D’abord, une surprise : cela se passe moins bien maintenant qu’hier… Le centre note ainsi que la SPCJD, «censée élargir l’accès possible à une sédation, a eu plutôt tendance à compliquer son accès». Les raisons ? Le terme est peu clair, Il n’est en tout cas pas utilisé par les patients, qui disent«vouloir être endormis», ou «que cela s’arrête», ou «ne pas vouloir mourir étouffé» ; aucun ne parle de «sédation profonde et continue jusqu’au décès». Et puis, quelle différence avec une sédation terminale ? Ce qui fait que les équipes médicales mélangent un peu tout, mettant derrière ce terme des pratiques diverses. Inégalités Second paradoxe : alors que cette pratique était faite pour lever toute ambiguïté avec un geste euthanasique, «sur le terrain, beaucoup ressentent une certaine confusion éthique», note le groupe de travail. «Sans être l’équivalent d’une euthanasie, la SPCJD n’est-elle pas une pratique trop active ?» s’interroge-t-il, des équipes médicales restant sur l’idée «que la mort ne doit survenir que naturellement» et, qu’à ce titre, la sédation ne doit être utilisée qu’à la toute fin. Se pose ainsi la question du délai avec la mort attendue. Quelques jours ? Quelques semaines ?«Quand le décès survient trop vite, on va nous dire que c’est de l’euthanasie. Quand cela dure plusieurs semaines, c’est insupportable pour l’équipe comme pour les proches», raconte une psychologue. Autre paradoxe de la situation : le centre note que la loi a favorisé un certain rééquilibrage dans la relation malade-médecin, «mais c’est parfois mal vécu par les médecins».«Lorsqu’un patient dit "j’ai le droit à une SPCJD selon la loi", cela est susceptible de crisper le médecin, qui peut alors chercher à se retirer», note Véronique Fournier. Enfin, il y a, encore et toujours, de fortes inégalités d’application. D’abord, alors que la loi précise que la SPCJD doit être accessible à tout un chacun, y compris à domicile, dans les faits, c’est très compliqué, - voire impossible en médecine de ville -, avec des médicaments non disponibles et la difficulté d’une décision collégiale comme le demande la loi. «Il faudrait alléger la procédure, mais il reste crucial que le médecin généraliste ne soit pas seul à poser ce fameux diagnostic de mort prochaine»,souligne le rapport. Enfin, sont notées des différences réelles de pratiques selon les disciplines, entre les neurologues, les réanimateurs et les gériatres. Et l’on revient au point de départ : cette variabilité des pratiques pose un problème réel d’égalité devant les soins. La loi n’y a pas encore répondu. |
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