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 Claeys-Leonetti ?

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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime28.11.14 10:20

Copié-collé pro-vie ...Alliance Vita .. .. ..

Claeys : une « aide à mourir » ambigüe

Le député PS Alain Claeys dévoile, dans le quotidien Libération 26 novembre 2014, les « pistes d’amélioration » de la loi sur la fin de vie que contiendrait le rapport de la mission menée avec le député UMP Jean Lenoetti. Ce texte, qui sera remis au Premier ministre le 10 décembre prochain, pourrait donner lieu à un projet de loi du gouvernement ou se traduire par une proposition de loi des deux parlementaires.

Le rapport proposerait d’articuler trois dispositifs renforçant les droits des patients en vue d’une « fin de vie apaisée » :

- Rendre plus contraignantes les directrices anticipées, c’est-à-dire qu’elles s’imposeraient au corps médical, sauf cas exceptionnels à justifier dans le cadre d’une procédure collégiale de médecins.

- Renforcer l’autonomie du patient et le respect de sa volonté, en particulier pour « refuser ou ne pas subir tout traitement qu’il estime relever d’une obstination déraisonnable ». Il serait notamment précisé très clairement que « l’alimentation et l’hydratation artificielles sont des traitements et peuvent être arrêtées ».

- Créer un nouveau droit à une « sédation profonde et terminale jusqu’au décès dans un délai non déraisonnable », quand un patient « est atteint d’une maladie incurable et dont le pronostic vital est engagé à court terme ».

Le député précise, en évoquant cette « sédation forte dans le but d’aider à mourir », que « cela ne doit pas durer trop longtemps, car le temps de l’agonie devient insupportable s’il se prolonge trop ». Cette technique permettrait, selon lui, de régler la quasi-totalité des cas, y compris ceux des personnes dans un état neurovégétatif comme Vincent Lambert.

Dans cette interview, Alain Claeys assume de parler ainsi pour la première fois « d’aide à mourir », tout en refusant de rentrer dans le débat de savoir s’il s’agirait d’une « euthanasie déguisée » ou pas. A la question « Cette sédation profonde et terminale n’est-elle pas un acte dont l’intention est de donner la mort ? », il répond qu’il n’entend pas entrer « dans ce débat philosophique ». Il précise par ailleurs que son projet fait disparaître la notion de « double effet » (double action d’un médicament qui est de soulager, mais qui peut provoquer le décès).

Pour Alliance VITA, ces précisions du député ne font que confirmer et amplifier les craintes déjà exprimées à de nombreuses reprises : la combinaison de ces trois dispositifs (directives anticipées ; refus d’un traitement ; sédation terminale) risque d’aboutir à la multiplication d’euthanasies masquées ou de suicides assistés qui ne diraient pas leur nom. D’abord sous couvert du respect de la liberté des patients, puis sous les pressions de l’entourage ou de contraintes économiques, ce sont bien les personnes les plus fragiles qui sont menacées si cette « aide active à mourir » était mise en œuvre.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime28.11.14 10:24

La loi Léonetti, c'est déjà
la légalisation de l'euthanasie passive ! ! !
On laisse ... mourir ...( de faim et de soif )...
On n'aide pas, on laisse ...

Sous couvert d'une certaine dignité,
les soins palliatifs sont capables d'exploiter
une certaine vulnérabilité en fin de vie.

http://www.slate.fr/story/14993/soins-palliatifs-finir-avec-tarification-absurde-pervers

CITATION =

Tout est économiquement en place pour que surviennent des abus, des dérives pour ne pas parler de scandale. «Le comble concerne le financement des soins palliatifs, observe le Pr André Grimaldi (groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris) dans un article très critique sur la T2A. Si le malade décède avant minuit, il «rapporte» 800 euros; s'il décède après, 8 000 euros, jusqu'au 15e jour.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime28.11.14 10:46

Euthanasie
La mission Leonetti-Claeys rejette l'euthanasie et opte pour la sédation terminale
Propos recueillis par Joséphine Bataille
Créé le 27/11/2014 / modifié le 27/11/2014 à 19h27


Alain Claeys a vendu la mèche dans Libération : la mission parlementaire qu'il a conduite avec Jean Leonetti a abouti au rejet de l'euthanasie ou du suicide assisté, tels que les ont légalisés la Belgique, la Suisse ou les Pays-Bas. Mais elle préconise un changement radical dans la législation : la possibilité de procéder à une sédation - endormissement - du patient qui accélère son décès.


Voici donc venue la fin du « double-effet ». Argutie pour les uns, principe par lequel la législation française démontrait sa finesse pour les autres, il fonde depuis près de dix ans les pratiques délicates des médecins confrontés à la fin de vie. Que ce soit en réanimation, aux urgences ou en soins palliatifs, il s'agissait de soulager la souffrance, mais sans jamais hâter la mort. Ou de ne prendre le risque de hâter la mort, que parce qu'on n'avait d'autre moyen de soulager.

Ainsi la distinction entre le « faire mourir » et le « laisser mourir » devrait-elle disparaître d'un prochain projet (ou proposition) de loi, pour ménager un terrain tiers : celui d'une « aide à mourir », qui ne soit pas considérée comme de l'euthanasie. Jean Leonetti, qui fut l'artisan en 2005, de la notion de « double-effet », est celui qui décide aujourd'hui d'y renoncer (avec Alain Claeys) pour faire davantage droit aux « souhaits des patients en fin de vie ». Si la personne en toute fin de vie souhaite mourir, elle pourrait ainsi obtenir une sédation qui la rende absente à ses souffrances, avec la garantie que cela ne durera pas trop longtemps - « raisonnablement », avancent les uns et les autres.

Dès décembre 2012, le professeur Didier Sicard, ancien président du CCNE, évoquait dans son rapport de mission la possibilité « d'accélérer » le décès d'une personne en fin de vie, tout en s'opposant à toute pratique générale d'euthanasie. Sa proposition, inédite par rapport à des pratiques régies et façonnées depuis presque dix ans par l’esprit de la loi ­Leonetti, était passée plutôt inaperçue, hormis dans le milieux des soins palliatifs – où elle avait généralement scandalisé. Le 28 octobre, nous publions cette interview qui rendait compte du fond de l'idée. Qui a fait son chemin parmi les « experts », et devrait désormais devenir une réalité légale.

Vous proposez que les médecins puissent « aider à mourir ». Dans quel sens ?

On peut agoniser sans souffrir. On a le droit de ne pas en passer par là, et cela concerne heureusement la majorité des gens. Ce n’est pas pour autant que l’on n’est pas épuisé. Une personne âgée très lasse, ou une personne atteinte d’un cancer en bout de course, il nous faut être à son écoute. Certaines personnes ont peur d’avoir à mourir lentement. On ne peut pas méconnaître que la médecine prolonge parfois la vie de gens qui ne le souhaitent pas de façon inappropriée ! S’ils le demandent et que les médecins adoptent une procédure transparente et collégiale, on devrait pouvoir les aider à passer le cap par des médicaments qui les endorment doucement. L’usage de la sédation ne devrait pas être réservé aux équipes de soins palliatifs ; les libéraux doivent y avoir accès pour pouvoir s’occuper de leurs propres patients.

Avec cette sédation « efficace », vous voulez supprimer la notion de « double effet », clé de voûte de la loi Leonetti !

Que l’intention soit d’aider à mourir ne me gêne pas. Il faut que l’on soit arrivé sur ce plan à un consensus, que cela ne soit jamais une initiative solitaire, mais assumée collectivement, parce que le patient l’a demandé de façon claire. Que cela relève d’une humanité consciente. Les gens ne veulent pas que leur fin de vie soit réglée par avance par une posture, qu’elle soit religieuse, politique, institutionnelle ou médicale. Ils ont peur de quelqu’un qui est ancré dans ses certitudes, pour qui les choses sont évidentes. Il faut faire évoluer cette notion d’intentionnalité. Lorsqu’on endort quelqu’un pour qu’il ne se réveille pas, c’est une hypocrisie de dire qu’on vise le soulagement et non la mort. Je parle d’apporter, parce que le processus de mort est déjà engagé, une sorte de prothèse. Aider à mourir, c’est le propre d’une médecine qui prend conscience que raccourcir le délai de l’agonie n’est pas une exécution.

Pourquoi ne voulez-vous pas parler alors d’euthanasie ?

Cela reste un accompagnement médical ; cela se fait en 6 à 12 heures et cela donne à tous le temps de se préparer à la séparation. Je pense que dans le fait d’endormir une personne et que cette personne meure ensuite dans son sommeil, il y a une douceur qui est plus acceptable pour tout le monde. Ce contre quoi je suis, c’est de piquer les gens comme des chiens. À l’étranger, les personnes disparaissent en quelques secondes. Il y a là une modalité exécutoire dont la radicalité me paraît insoutenable et inappropriée au rapport à l’autre. L’usage de cette violence, en médecine, me paraît terrifiant. Les personnes veulent mourir mais pas qu’on les tue ! La sédation permet de ne pas affronter sa mort.

Vous ouvrez une brèche, sans épouser la logique belge du suicide assisté ?

Certains valorisent le fait de passer de vie à trépas de façon héroïque. Ce prosélytisme prégnant encourage des demandes toujours plus anticipées – ou de personnes qui ne sont même pas malades ; l’infirmité devient une idée insupportable. Or je trouve terrible que quelqu’un qui a un cancer, et qui redoute les six mois qui lui restent à vivre, puisse recevoir une aide à mourir. Il me semble que si le processus de la mort n’est pas enclenché, c’est en effet un assassinat. Valider l’euthanasie, c’est dire que l’on comprend que des êtres humains à des phases non agoniques puissent n’avoir plus de raison de vivre ; ils peuvent le ressentir mais la société n’a pas à le leur confirmer. Il faut les aider à exister.


http://www.lavie.fr/actualite/societe/la-mission-leonetti-claeys-rejette-l-euthanasie-et-opte-pour-la-sedation-terminale-27-11-2014-58213_7.php
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime28.11.14 11:12

CITATION =

Voici donc venue la fin du « double-effet ». Argutie pour les uns, principe par lequel la législation française démontrait sa finesse pour les autres, il fonde depuis près de dix ans les pratiques délicates des médecins confrontés à la fin de vie. Que ce soit en réanimation, aux urgences ou en soins palliatifs, il s'agissait de soulager la souffrance, mais sans jamais hâter la mort. Ou de ne prendre le risque de hâter la mort, que parce qu'on n'avait d'autre moyen de soulager.

Ainsi la distinction entre le « faire mourir » et le « laisser mourir » devrait-elle disparaître d'un prochain projet (ou proposition) de loi, pour ménager un terrain tiers : celui d'une « aide à mourir », qui ne soit pas considérée comme de l'euthanasie. Jean Leonetti, qui fut l'artisan en 2005, de la notion de « double-effet », est celui qui décide aujourd'hui d'y renoncer (avec Alain Claeys) pour faire davantage droit aux « souhaits des patients en fin de vie ». Si la personne en toute fin de vie souhaite mourir, elle pourrait ainsi obtenir une sédation qui la rende absente à ses souffrances, avec la garantie que cela ne durera pas trop longtemps - « raisonnablement », avancent les uns et les autres.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime28.11.14 13:18

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Soulager mais pas tuer : l’opinion française s’est fait piéger par la crainte véhiculée de l’acharnement thérapeutique

Alors que Manuel Valls a récemment annoncé que l’exécutif se penchait sur une révision de la loi Leonetti, le mouvement "Soulager mais pas tuer" lance une grande campagne pour mobiliser les opposants à l'euthanasie.

Une question d'éthique

Publié le 28 Novembre 2014

Soulager mais pas tuer : l’opinion française s’est fait piéger par la crainte véhiculée de l’acharnement thérapeutique
le mouvement "Soulager mais pas tuer" lance une grande campagne pour mobiliser les opposants à l'euthanasie.


Atlantico : Vous êtes l’un des initiateurs du mouvement "Soulager mais pas tuer". Pour quelles raisons avez-vous choisi de le lancer actuellement ?

Tugdual Derville : Il y a urgence : le Premier ministre a annoncé une loi fin de vie "consensuelle". Réviser la loi Leonetti, c’est pourtant risquer, par amendements, l’euthanasie et le suicide assisté.


Le président de l’Assemblée nationale y est favorable. Le député PS Alain Claeys, qui rendra son rapport – négocié avec l’UMP Jean Leonetti – le 10 décembre prochain, vient de se dévoiler : il veut légaliser ce qu’il nomme l’"aide à mourir" par la "sédation profonde et terminale jusqu’au décès dans un délai non déraisonnable", c'est-à-dire rapidement. Il s’agirait ni plus ni moins de légaliser l’euthanasie, une euthanasie masquée derrière l’expression "aide à mourir".

Nous lançons donc aujourd’hui un grand mouvement unitaire d’information et de mobilisation contre l’euthanasie, sous toutes ses formes, et contre le suicide médicalement assisté.

L’exécutif veut absolument éviter un mouvement social contre l’euthanasie. Alors, on contourne ce mot. Alain Claeys l’a avoué en affirmant ne pas s’intéresser au critère d’intentionnalité du geste provoquant la mort. C’est pourtant celui qui permet de distinguer une juste sédation en phase terminale, pratique exceptionnelle qui a pour but de soulager un patient, quitte à assumer un risque que la mort en soit accélérée, d’une sédation euthanasique qui a pour objectif assumé de faire mourir…


L’interdit de tuer demeure au cœur de notre contrat social et de la confiance entre soignants et soignés. Soulager mais pas tuer rassemble des usagers de la santé, des soignants et des personnes concernées par le handicap ou la maladie. Nous sommes unis pour récuser à la fois acharnement thérapeutique et euthanasie, et pour demander la généralisation de la culture palliative. Car le président de la République n’a pas tenu cette promesse.

Quel diagnostic faîtes-vous du débat autour de la fin de vie actuellement en France comme en Europe ?

La question de l’euthanasie n’en finit pas de biaiser ce débat essentiel. La priorité, pour les Français, c’est d’être pris en charge de façon compétente et humaine. Les soins palliatifs doivent être accessibles partout, à l’hôpital, en maison de retraite et à domicile. Grâce au magnifique mouvement des soins palliatifs, de grands progrès sont faits dans la lutte contre la douleur et l’accompagnement des personnes malades et de leurs proches. Mais comment faire le poids face au lobby de l’euthanasie ? Pendant que les uns écoutent et prennent soin en toute discrétion, les autres jettent de l’huile sur le feu.

Les Français finiraient par croire que mourir sans être tué est ingérable ! Bien sûr, il reste de l’acharnement thérapeutique, et des scandales. Mais l’euthanasie ou le suicide assisté – on le voit en Belgique, en Hollande et en Suisse – sont causes de scandales multiples, selon le principe de la pente glissante. Leur légalisation s’est accompagnée d’une explosion d’euthanasies clandestines et de la dénaturation des soins palliatifs…

Le "modèle belge" fait désormais figure de repoussoir, avec l’euthanasie d’enfants, de personnes démentes, et récemment d’un détenu souffrant… de son incarcération ! N’oublions pas que tout a commencé par une porte entrouverte : quand il s’agit de l’interdit du meurtre, l’exception ruine la règle. Comme Damien Le Gay dans son récent livre Le Fin mot de la vie, je pense que c’est l’externalisation de la mort à l’hôpital, loin des lieux de vie, qui explique l’angoisse des Français. Il faut oser "parler la mort", la rendre familière, et ne plus compter sur les seuls experts pour recueillir les dernières paroles de ceux qui nous quittent. La mort, notre point commun à tous, fait partie de la vie. Elle nous fait ressentir la fraternité universelle. C’est un appel à la solidarité. Voilà le vrai sujet occulté par le fantasme de l’euthanasie et du suicide, morts violentes s’il en est.

Quel est votre objectif, et comment comptez-vous rassembler suffisamment de voix ?

En même temps que 60 conférences de presse simultanées, nous lançons une pétition sur Internet qui comptera nos soutiens. C’est dans la rue que Soulager mais pas tuer va poursuivre son élan, derrière Philippe Pozzo di Borgo dont l’histoire a inspiré le film Intouchables et qui parraine notre mouvement. Nous allons informer les Français sur le choix truqué qu’on leur impose en leur faisant croire qu’il faudrait choisir entre "mourir sans souffrir" et des "souffrances insupportables". Nos porte-parole concernés par le handicap, soignants en soins palliatifs, personnes gravement accidentées s’adressent à la fois au cœur et à l’intelligence. Nous mobilisons contre une culture de l’euthanasie poussant les fragiles à l’auto-exclusion. Pour ne pas laisser penser qu’il y a des vies indignes, des suicides à ne plus prévenir…

Quant au gouvernement, à lui de voir s’il veut faire descendre dans la rue, demain, d’immenses foules.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime28.11.14 14:17

Claude Bartolone =

" il manque "trois éléments importants dans la loi".

Outre la généralisation et l’accès égal sur tout le territoire pour tous aux soins palliatifs, M. Bartolone a prôné "la légalisation du suicide assisté pour les personnes majeures, en phase avancée ou terminale d’une maladie grave et incurable" pour "donner les moyens à un individu de mettre lui-même fin à ses jours s’il en exprime la volonté".

Il a également suggéré "la légalisation de l’euthanasie dans des conditions précisément établies : un patient majeur, en phase avancée ou terminale d’une maladie grave et incurable, inconscient ou incapable d’absorber lui-même le produit létal, et qui en aurait auparavant exprimé le souhait par écrit".

"D’où l’importance de rendre opposables les directives anticipées et de les généraliser", a ajouté cet élu de Seine-Saint-Denis " .
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime28.11.14 17:34

"Directives" de fin de vie : jusqu'où peut-on vraiment anticiper ?Joséphine Bataille
Créé le 27/11/2014 / modifié le 28/11/2014 à 11h16
 

© AUGE / SIPA © AUGE / SIPA C'était attendu, mais le député Alain Claeys (PS) le confirme dans la presse aujourd'hui. Dans le rapport sur la fin de vie qu'il rendra public, avec Jean Leonetti (UMP), autour du 10 décembre, il préconisera de rendre contraignant le dispositif des directives anticipées. Une mesure réaliste ?


Geneviève a 84 ans. En 2010, elle a décidé d'écrire ses directives anticipées, après avoir réfléchi à la question avec son mari. Lui n'a rien souhaité rédiger. « Tu parleras pour moi ». Le document a été confié à son médecin ; elle a averti tout son entourage, et mentionné la chose à la page  « qui prévenir en cas d'urgence » de son agenda. « Je demande l'arrêt de tout traitement susceptible de prolonger ma vie inutilement, vu mon âge, à l'exception de ceux qui me permettront une mort calme et sans souffrance physique ou psychique », a-t-elle écrit. C'est la formule type.

La loi sur la fin de vie, dite loi Leonetti, permet à chacun de préciser sur papier libre ce qu'il souhaite en terme de limitation ou d'arrêts de traitement, au cas où il ne serait pas en état de faire connaître sa volonté. Si un document existe, le médecin est tenu, pour prendre sa décision médicale, de tenir compte des souhaits formulés par son patient, mais il garde une marge de manoeuvre et d'interprétation relative à la situation actuelle. « Bien sûr un papier ne résoudra pas tout, tout dépendra des circonstances de ma mort; mais si je n'ai rien fait, il y a encore moins de chances pour que les choses soient résolues ! », estime Geneviève.

Environ 2 % des personnes qui décèdent chaque année ont rédigé des directives anticipées. Faut-il y voir un échec, ou une limite inhérente à l'exercice ? Geneviève est une ancienne infirmière, elle est sensibilisée à la question et a préféré expliciter ses souhaits, quand tant de ses amis lui ont dit qu'elle ferait mieux « de penser à des choses plus gaies ». Sa principale préoccupation, c'était de libérer ses enfants d'une prise de décision insoluble. Elle-même a accompagné ses parents, à une époque où l'on était trop prudent dans l'emploi de la morphine, de peur de précipiter les décès, et elle en a souffert pour eux. « Les choix de fin de vie relèvent de chacun, en conscience, en fonction de sa situation ; il n'y a que des cas particuliers. Moi j'ai fait ma vie; je ne trouve aucun sens à des traitements qui peuvent être douloureux physiquement, hydratation ou autre, pour gagner deux ou trois mois de plus. Et j'ai vu trop de gens qu'on essaye de maintenir en vie sans raison valable ! »

Peut-on prévoir sa fin de vie ?
L'affaire Vincent Lambert, dont les rebondissements ont tristement animé l'année 2014, a montré combien l'absence de directives pouvait fournir à une famille l'occasion de se déchirer, jusqu'en justice, chacun supputant ce qu'aurait vraiment voulu, ou dit cet homme qui vit aujourd'hui dans un état de conscience minimale, relié à une sonde gastrique. Dans sa situation, des directives écrites auraient sans doute constitué une attestation de volonté de poids. Pourtant, elles n'auraient pas, au sens strict, été incontestables; et dans le fond, la famille aurait pu tout aussi bien les remettre en cause.

Alors pour encourager les personnes âgées ou en fin de vie à rédiger le fameux document, faut-il pour faire évoluer les directives anticipées ? C'est ce que vont recommander, dans leur prochain rapport, les députés Jean Leonetti et Alain Claeys. C'est ce qu'ont déjà préconisé dans une certaine mesure les rapports du professeur Sicard, chargé d'une mission sur la fin de vie en décembre 2012, et du Comité consultatif national d'éthique en juillet 2013. Ainsi les personnes grièvement malades pourraient-elles être invitées à fournir un vrai travail, qui leur ferait envisager toutes les possibilités auxquelles elles seraient confrontées face à l'évolution de la maladie. Et à rédiger un document beaucoup plus détaillé que celui de Geneviève.

Faut-il pour autant en attendre la réponse à toutes les questions qu'est susceptible de se poser pour l'avenir la personne vieillissante ou malade ? Pour le sociologue Tanguy Châtel, il y a comme une illusion à penser que les directives anticipées pourraient devenir un outil « rationnel » au service d'une démarche qui est tout le contraire — se préparer à la mort. D'après lui, elles constituent en revanche un outil - fondamental - de pédagogie et de discussion. « Elles doivent servir à construire un dialogue avec le patient, à lui faire comprendre la complexité de la fin de vie, et la possibilité qui lui est offerte d'élargir la discussion à une personne de confiance, voir à un plus large entourage », insiste-t-il.

Un nécessaire travail d'accompagnement
Différents acteurs hospitaliers ou du secteur des soins palliatifs ont planché sur un modèle de formulaire qui permettrait de cadrer les souhaits du patient, la difficulté étant de rester neutre pour que rien n'apparaisse comme incitatif. On s'inspire notamment du modèle en vigueur en Allemagne : « Si une atteinte cérébrale compromet ma capacité de prendre des décisions, d'être en contact avec d'autres personnes.... Si je ne suis plus en mesure d'assurer mon alimentation naturellement.... Si je suis en stade terminal d'une maladie mortelle.... Je souhaite un traitement de la douleur mais rien qui n'altère ma conscience....J'admets la possibilité d'un traitement de la douleur qui raccourcisse involontairement ma vie... etc. »

Pour le docteur Bernard Pradines, qui a exercé en long séjour au centre hospitalier d'Albi et qui est aujourd'hui formateur en gériatrie, il faut avant tout veiller à accompagner les patients, au cours de cette démarche d'anticipation si particulière. « On ne peut pas imaginer se contenter de distribuer un formulaire à de nouveaux résidents débarqués dans l'établissement pour personnes âgées ! Il faut donner aux gens les moyens de leur droits, et d'une rédaction intelligente et intelligible, donc aborder avec eux la majorité des questions concrètes qui se poseront aux équipes médicales et aux familles. Mais un questionnaire, s'il peut aider à s'approcher de la réalité, ne la définira jamais complètement ».

Et de mettre en garde contre un « diktat des directives » : « Les personnes âgées que je côtoie, qui sont avant tout dans un grand état de fragilité, du fait de polypathologies, et parfois de démence, évacuent le plus souvent la discussion. Ne confondons pas le discours des biens portants sur l'acharnement dans une société qui cultive l'autonomie, et le discours réel des malades. Le déni est un mécanisme de défense faisant de nous des gens qui n'envisagent pas qu'il soit possible un jour de mourir. Et il faut le respecter.»

Jusqu'où rendre les directives "contraignantes" ?
Si les défenseurs de la loi Leonetti cherchent à revaloriser au maximum les directives anticipées, c'est aussi pour désamorcer le discours revendiquant la dépénalisation de l'euthanasie. Donner aux citoyens des garanties qu'ils ne seront pas réanimés, prolongés, c'est leur donner l'assurance qu'ils ne seront pas conduits à vivre ces situations qui nourrissent aujourd'hui la revendication de la mort assistée.

D'où l'idée de rendre les directives anticipées « contraignantes », comme l'a annoncé le député Alain Claeys dans Libération aujourd'hui même. C'est à dire de les rendre opposables — au médecin, mais aussi à la famille. Les études montrent que cette dernière est la plus grande demandeuse d'acharnement thérapeutique. Jusqu'à présent, la loi prévoit que l'équipe soignante en tienne compte, à titre d'orientation, mais garde une marge de manœuvre, pour s'adapter à la réalité de la situation vécue.

Pour Tanguy Chatel, mettre fin à cette responsabilisation des médecins dans les décisions de fin de vie est dangereux : « On est tenté de chercher à résoudre des problèmes éminemment complexes en s'affranchissant de l'exigence de dialogue, et en s'appuyant sur des choses contraignantes qui auront force de loi. Mais l'urgence, c'est de travailler ensemble. Il ne faut pas institutionnaliser que la relation avec le soignant est d'abord une relation de force », commente-t-il. Et d'ajouter : « cette anthropologie de la maîtrise, qui ne laisse pas de place à l'imprévu, isole en réalité l'individu qui la revendique. Il est sommé d'assumer seul sa volonté et de l'imposer aux autres. Or ce qui fait une société, c'est la coopération. »

La relation avec le soignant, une "relation de force" ?
Dans son avis 121, le CCNE, à propos des directives anticipées, jugeait inconcevable de prévoir leur opposabilité catégorique. Ainsi, elles pourraient être mises de côté :
- lorsque une situation d'urgence empêche leur prise en compte
- quand des proches témoignent de façon précise que la malade avait changé d'avis après leur rédaction
- et surtout, lorsque ces directives n'apparaissent pas adaptées à la situation vécue par le patient.

Le dossier a été regardé de près par les députés chargés de proposer les bases d'un nouveau projet de loi sur la fin de vie d'ici la fin de cette année. « Leur caractère engageant devra être pleinement reconnu », était-il stipulé dans la lettre de mission qu'ils avaient reçue du Président de la République. Il est probable qu'ils adoptent le principe assorti des restrictions mises en avant par le CCNE. Ainsi, le médecin garderait, en réalité, une latitude décisionnelle. Mais l'ordre des choses serait inversé : le principe fondamental serait a priori que les volontés du malade s'imposent. Si bien que ce serait désormais aux médecins de justifier et de rendre compte, collégialement, et par écrit, de leurs raisons d'y déroger. Un pas, peut-être, vers un changement culturel.



> Les directives anticipées actuellement :
Elles indiquent ses volontés, relatives à sa fin de vie en ce qui concerne la limitation ou l’arrêt de traitements.
Elles doivent être consignées par écrit, datées et signées par leur auteur (nom, prénom, lieu de naissance).
Elles peuvent être modifiées ou révoquées à tout moment, et sont valables 3 ans.
Elles peuvent être conservées dans le dossier médical mais aussi par le patient lui-même, la personne de confiance, le médecin traitant ou un proche.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime28.11.14 18:00

Il y a du non-dit ou bien je me fais des idées ?
@ si les Directives Anticipées deviennent contraignantes à 100%, c'est inutile de légaliser quoique ce soit à propos de la fin de vie (sauf pour les DA).Si j'écris que je veux une injection de chlorure de potassium dans telle situation, j'aurai mon injection puisque je l'ai écrit
@ ou bien les Directives Anticipées seraient-elles contraignantes à 100% seulement dans le cadre de la loi Léonetti ? ( choix entre acharnement thérapeutique ou euthanasie passive ).
Je pense refaire mes DA, en mentionnant que je ne veux NI acharnement thérapeutique, NI acharnement palliatif ...et que je souhaite que mon agonie et ma mort ne dépassent surtout pas huit heures...
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime28.11.14 18:22

Fin de vie : les opposants à l'euthanasie tirent la sonnette d'alarme
Home ACTUALITE Société
Par Agnès Leclair
Publié  le 28/11/2014 à 17:50

 
À quelques semaines des propositions de la mission parlementaire sur la fin de vie, un nouveau collectif «Soulager mais pas tuer» lance une campagne de mobilisation des opposants à l'évolution de la loi Leonetti.

Les anti-euthanasie sont sur le pied de guerre. Avant même que les conclusions de la mission sur la fin de vie confiée au députés Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS) par François Hollande soient connues, un nouveau mouvement vient de se lancer pour mobiliser «contre toute forme d'euthanasie et pour le développement des soins palliatifs».

Ce collectif baptisé «Soulager mais pas tuer» a organisé vendredi des rassemblements dans une soixantaine de villes et tenu sa première conférence de presse à Paris, à quelques mètres de l'Assemblée Nationale afin de plaider pour «le développement d'une culture palliative, préservée de toute intention de provoquer la mort». Des grandes silhouettes blanches en carton étaient tenues par des manifestants pour symboliser leur soutien «aux plus fragiles».

Philippe Pozzo di Borgo, l'aristocrate tétraplégique dont l'histoire a inspiré le film Intouchables, a accepté d'être le parrain de ce nouveau collectif. «Ne touchez donc pas aux intouchables. Soulagez-nous, mais ne nous tuez pas. Quelle violence faite aux humiliés, à la vie aux extrémités!», a écrit en soutien au mouvement l'ancien patron de Pommery devenu tétraplégique.

«On fait trop croire aux Français qu'il leur faudrait choisir entre souffrir et mourir», ont déploré les associations membres du mouvement. Parmi elles, Alliance Vita, une association pro-vie, engagée de longue date contre l'euthanasie mais aussi l'initiative Convergence Soignants Soignés qui réunit depuis 14 ans des professionnels de santé engagés pour la «sauvegarde de la confiance» avec les patients ou encore Soigner dans la dignité, association créée par des étudiants en médecine.

«Une résistance est en train de naître»

Au cœur de leurs inquiétudes, un nouveau droit à une «sédation profonde et terminale jusqu'au décès, et dans un délai non déraisonnable», évoquée par le député PS Alain Claeys dans un entretien accordé au journal Libération le 27 novembre. Le parlementaire est allé jusqu'à évoquer «une aide active à mourir» pour décrire cette sédation. Une «euthanasie masquée, qui ne dit pas son nom», se sont émus les porte-paroles de «Soulager mais pas tuer» pour qui la ligne jaune risque d'être franchie. «Ce n'est pas la même chose que la pratique de la sédation en phase terminale qui peut se révéler nécessaire et légitime. Nous contestons toute pratique de sédation ayant pour objectif de provoquer la mort, notamment quand cette sédation est accompagnée d'un arrêt de l'alimentation et de l'hydratation, quand ce procédé est destiné à arrêter la vie», plaide le mouvement. «Ce n'est pas le même geste que l'euthanasie. Cette possibilité existe déjà dans le code de déontologie, il faut la faire rentrer dans la loi», avait cependant estimé Jean Leonetti dans le Figaro, le 24 octobre dernier. Mais à moins de deux semaines de la remise de leur rapport, les deux députés doivent apparemment encore accorder leurs violons.

«Une résistance est en train de naître», a estimé Tugdual Derville, porte-parole d'Alliance Vita. Ce dernier craint par ailleurs que le débat parlementaire ne «dérape» si la mission Leonetti/Claeys et ses propositions «pseudo-consensuelles» donnaient naissance à un texte législatif comme s'y est engagé le président de la République. «N'oublions pas que Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale est favorable à la légalisation du suicide assisté», glisse-t-il. «Nous ne voulons pas arriver après la bataille, nous voulons informer, prévenir, être un détonateur».

Les partisans de l'euthanasie, de leur côté, ont également déjà commencé à critiquer le travail de la mission. «Nous ne voulons pas d'une amélioration de la loi Leonetti car cette loi, faite par les médecins et pour les médecins, a échoué. Nous voulons un changement de logique plaçant la personne qui va mourir au centre», a ainsi indiqué début novembre à l'AFP Jean-Luc Romero, le président de l'ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité).
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Je tire ma sonnette d'alarme ici
depuis pas mal de temps, on fait la confusion entre les personnes handicapées physiques et les autres personnes handicapées
depuis pas mal de temps, on fait la confusion entre les soins palliatifs au cours de la vie (traitements symptomatiques) et les soins palliatifs en fin de vie
Confusion volontaairement entretenue
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Le Quotidien du Médecin

Rapport Claeys-Leonetti : vers une aide à mourir, mais pas de suicide assisté

28/11/2014

Crédit photo : S Toubon et AFP

Le député socialiste Alain Claeys et son homologue UMP Jean Leonetti devraient rendre les conclusions de leur mission parlementaire sur la fin de vie le 10 décembre au Premier ministre.

Le premier a confié à Libération les grandes lignes de ce texte, aboutissement de près de 6 mois d’auditions, qui pourrait devenir une proposition de loi.

Prudemment, le texte s’oriente vers une aide à mourir, sans parler d’euthanasie et encore moins de suicide assisté. L’une des ambitions affichées est une meilleure prise en compte de la parole des patients (comme le soulignait le Comité consultatif national d’éthique dans son dernier rapport).

Sédation profonde et terminale jusqu’au décès et dans un délai non déraisonnable

« Nous écrivons : "toute personne a droit à une fin de vie, digne et apaisée jusqu’à la mort, et les professionnels de santé mettent en œuvre tous les moyens à leur disposition pour y parvenir, et toute personne a droit de refuser ou de ne pas subir tout traitement qu’il estime relever d’une obstination déraisonnable" », explique Alain Claeys à « Libération ».

Et de préciser : « Dans les situations où le patient est atteint d’une maladie incurable, où son pronostic vital est engagé à court terme, si le patient souhaite mourir, alors il y a d’abord, la possibilité de l’arrêt de tout traitement de survie. Ensuite, nous proposons la possibilité d’une sédation profonde et terminale jusqu’au décès et dans un délai non déraisonnable. » « Pour la première fois, nous parlons d’une sédation forte dans le but d’aider à mourir », avec un temps de l’agonie réduit, souligne Alain Claeys.

L’intentionnalité du geste n’est volontairement pas abordée. « Nous ne décidons pas du moment où la personne va mourir, nous l’aidons », insiste le député. « Nous ne parlons plus du double effet », ajoute-t-il. La question du suicide assisté est laissée de côté. « Certains diront que notre texte est de l’euthanasie déguisée, d’autres l’inverse. Ce débat n’est pas le nôtre », se défend-il.

Directives contraignantes

Le député PS affirme que « le projet de loi va rendre contraignantes les directives anticipées ». Aujourd’hui, celles-ci sont un des éléments que le médecin doit prendre en compte lorsque la personne ne peut exprimer sa volonté, au même titre que l’avis de la personne de confiance. Mais elles ne l’obligent en rien. « Si une personne écrit ses souhaits, ces derniers vont s’imposer aux médecins. Dans l’hypothèse où la demande sortirait du cadre, c’est au médecin de répondre, et il devra le justifier devant un collège de médecins », explique à « Libération » Alain Claeys.

Claude Bartolone à rebours

Le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone a, dans le cadre du colloque « Fin de vie, et si on en parlait dignement », organisé par la députée écologiste Véronique Massonneau, plaidé pour « aller plus loin que la loi Leonetti ». Au-delà d’un meilleur accès aux soins palliatifs, il a prôné la « légalisation du suicide assisté pour les majeurs, en phase avancée ou terminale d’une maladie et incurable, afin de donner les moyens à un individu de mettre lui-même fin à ses jours s’il en exprime la volonté ».

Il s’est aussi prononcé pour l’euthanasie dans certaines conditions : pour « un patient majeur, en phase avancée ou terminale d’une maladie grave et incurable, inconscient ou incapable d’absorber lui-même le produit létal, et qui en aurait auparavant exprimé le souhait par écrit ».

Véronique Massonneau, auteur d’une proposition sur la fin de vie qui sera discuté le 29 janvier dans l’Hémicycle, insiste sur « l’urgence » de changer la législation sans attendre un consensus, souhaité par François Hollande. « Aucune loi sociétale (peine de mort, IVG, mariage pour tous...) n’a obtenu un consensus ; le consensus n’arrive qu’après, une fois ces lois votées et appliquées », déclare l’élue de la Vienne.
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Les pistes qui se dessinent pour améliorer la loi sur la fin de vie
Home ACTUALITE Société
Par Caroline Piquet
Mis à jour le 28/11/2014 à 11:10
Publié le 27/11/2014 à 19:11


Les parlementaires, qui s'étaient vus confier cette mission en juin dernier par Matignon, parlent «pour la première fois» d'une «aide à mourir» et non plus du «laisser mourir».


Dans leur rapport qui sera remis à Manuel Valls début décembre, les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) parlent pour la première fois d'une «aide à mourir».

Pas d'euthanasie, ni de suicide assisté dans le rapport que s'apprêtent à remettre deux parlementaires sur le réaménagement de la loi Leonetti de 2005. Les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), chargés de proposer des pistes pour améliorer la loi sur la fin de vie, ont préféré faire des propositions de consensus, en accordant aux patients la possibilité d'«une sédation profonde et terminale jusqu'au décès», une pratique déjà courante dans les services de soins palliatifs. Ainsi, les parlementaires, qui s'étaient vus confier cette mission en juin dernier par Matignon, parlent pour la première fois d'une «aide à mourir» et non plus simplement du «laisser mourir».

Interviewé dans Libération ce jeudi, le député Alain Claeys s'explique: «Nous proposons que dans des situations où le patient est atteint d'une maladie incurable, où son pronostic vital est engagé à court terme, si le patient souhaite mourir, alors il y a, d'abord, la possibilité de l'arrêt de tout traitement de survie. Ensuite, nous proposons la possibilité d'une 'sédation profonde et terminale jusqu'au décès'». S'agit-il d'un acte dont l'intention est de donner la mort? Le député socialiste botte en touche et répond qu'il ne souhaite pas entrer dans «un débat philosophique». «Nous ne décidons pas du moment où la personne va mourir, nous l'aidons», ajoute-t-il.

Des directives anticipées qui s'imposeraient au médecin

La loi Leonetti, qui depuis 2005 régit la fin de vie, permet déjà l'administration d'antidouleurs dans certains cas bien précis au point d'«abréger la vie» mais ne prévoit pas un «droit à la sédation» pour les malades en phase terminale. En quoi consiste ce geste médical? «C'est une anesthésie qui intervient, en ultime recours», expliquait au Figaro le Dr Sylvain Pourchet, responsable de l'unité de soins palliatifs de l'hôpital Paul-Brousse à Villejuif (Val-de-Marne). «Les médicaments permettent de plonger ces malades dans un coma artificiel pour les soulager. Il peut être plus ou moins profond selon le dosage, et réversible». Si les symptômes s'améliorent, la sédation est en revanche levée. Mais bien souvent, le patient décède dans son sommeil «car il est au dernier stade de sa maladie». Dans leur rapport, les deux députés souhaitent inscrire la sédation dans la loi et encadrer sa pratique. «Ce changement permettra peut-être de libérer des médecins qui n'osaient pas ou ne savaient pas utiliser de médicaments puissants, au risque de prolonger l'agonie de certains malades», suppose le Dr Anne Richard, ancienne chef de service des soins palliatifs du CHU de Saint-Etienne.

Dans leur texte, qui prévoit aussi de développer les soins palliatifs, les parlementaires veulent faire évoluer les directives anticipées, ces instructions écrites que donne par avance une personne pour exprimer ses souhaits sur la possibilité de limiter ou d'arrêter les traitements au moment venu. A l'heure actuelle, le médecin n'est pas tenu de s'y conformer si d'autres éléments venaient modifier son appréciation. Les deux députés veulent donc les rendre «contraignantes». «Si une personne écrit ses souhaits, ces derniers vont s'imposer aux médecins», résume Alain Claeys, dans le quotidien. Et si le médecin s'y refuse, il devra s'en expliquer auprès d'un collège de médecins. Selon L'Express, la durée de validité de ces directives, aujourd'hui fixées à trois ans, est également en discussions.

Concensus

Ces pistes, qui doivent être remises au Premier ministre le 10 décembre, sont loin d'être une surprise. Jean Leonetti avait prévenu: si la question du suicide assisté s'imposait, il claquerait la porte de la mission. Le député s'est toujours montré plus favorable à la sédation, solution qu'il avait déjà introduite dans une proposition de loi qui n'a jamais été examinée. Les deux parlementaires suivent l'avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) et les recommandations du rapport Sicard qui préconisait d'abréger la vie pour écourter l'agonie, sans pour autant programmer la mort. Les deux députés veulent faire consensus. De quoi satisfaire le président de la République qui a toujours appelé à un accord «large», «sans polémique» et «sans division» sur cette épineuse question.

Pour l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), favorable à la légalisation de l'euthanasie et le suicide assisté, ce rapport préfigure «une loi Leonetti de gauche». «On espère que le gouvernement ne tiendra pas uniquement compte de ces propositions», réagit Christophe Michel, secrétaire général de l'ADMD. «Sinon, ça sera uniquement un coup de peinture sur la loi alors qu'il faudrait la refaire de fond en comble». Pour lui, ce rapport ne change rien. «La loi Leonetti interdit déjà l'acharnement thérapeutique. Donc automatiquement, le patient qui le souhaite peut aller dans un processus de sédation». Contactée par le Figaro, la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), qui milite pour favoriser le développement et l'accès aux soins palliatifs, n'a pas souhaité réagir, préférant attendre la publication du rapport, qui pourrait à terme prendre la forme d'un projet de loi ou d'une proposition de loi.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime29.11.14 10:11

CITATION =

En quoi consiste ce geste médical? «C'est une anesthésie qui intervient, en ultime recours», expliquait au Figaro le Dr Sylvain Pourchet, responsable de l'unité de soins palliatifs de l'hôpital Paul-Brousse à Villejuif (Val-de-Marne). «Les médicaments permettent de plonger ces malades dans un coma artificiel pour les soulager. Il peut être plus ou moins profond selon le dosage, et réversible». Si les symptômes s'améliorent, la sédation est en revanche levée. Mais bien souvent, le patient décède dans son sommeil «car il est au dernier stade de sa maladie». Dans leur rapport, les deux députés souhaitent inscrire la sédation dans la loi et encadrer sa pratique. «Ce changement permettra peut-être de libérer des médecins qui n'osaient pas ou ne savaient pas utiliser de médicaments puissants, au risque de prolonger l'agonie de certains malades», suppose le Dr Anne Richard, ancienne chef de service des soins palliatifs du CHU de Saint-Etienne.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime29.11.14 10:28

Mon commentaire

çà, çà me dérange, car j'y vois plein de non-dits contradictoires, non-dits actuels depuis le 22 avril 2005.
il s'agit de " libérer des médecins ".
Purée !
Citation dans la citation =
«Les médicaments permettent de plonger ces malades dans un coma artificiel pour les soulager. Il peut être plus ou moins profond selon le dosage, et réversible». Si les symptômes s'améliorent, la sédation est en revanche levée. Mais bien souvent, le patient décède dans son sommeil «car il est au dernier stade de sa maladie».
Mon commentaire=
Ceux qui sont les plus malades ne sont pas ceux qui sont en fin de vie.
On peut penser que c'est pendant ce coma artificiel qu'on arrête l'alimentation et l'hydratation et qu'on la recommence quand le patient se réveille
VOUS ETES COMPLETEMENT GIVRES
Il faudrait un flic derrière chaque soignant
JE NE VEUX PAS MOURIR DANS UN SERVICE DE SOINS PALLIATIFS
JE VEUX MES HUIT HEURES D'AGONIE ET DE MORT, pas une minute de plus
JE NE SUIS PAS UN OBJET, MAIS JE SUIS UN SUJET.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime29.11.14 10:41

Il faudrait définir l'obstination thérapeutique palliative déraisonnable car elle existe réellement depuis le 22 avril 2005.

Une définition ...parmi d'autres ?

Dysthanasie=

Prolongation du processus de la mort à travers des traitements qui n'ont d'autres buts que de prolonger la vie biologique du patient.

nom féminin (grec dusthanatos, qui meurt d'une mort lente) Difficulté à mourir.


Dernière édition par Admin le 06.12.14 15:59, édité 1 fois
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France 24

Débat sur la fin de vie : le gouvernement à l'heure du choix

Texte par FRANCE 24

Dernière modification : 29/11/2014


Deux députés doivent remettre début décembre un rapport sur le réaménagement de la loi sur la fin de vie. Leurs conclusions ne vont pas assez loin, selon une autre députée, qui demande que le gouvernement légalise l'euthanasie.

Sur le délicat sujet de la fin de vie, le président de la République optera-t-il pour une loi claire, qui marque une nette avancée ? Ou bien préférera-t-il un consensus mou, qui ferait peu de vagues mais risquerait de ne contenter pleinement aucun camp ?

C'était une promesse de campagne du candidat François Hollande. "Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité", annonçait-il en 2012 dans son engagement 21, non sans un certain flou.

Il aura fallu deux ans et demi après l’élection présidentielle pour qu’un débat semble enfin lancé sur le sujet et permette de voter une loi en 2015. D’un côté les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) s’apprêtent en effet à remettre au Premier ministre, début décembre, un rapport sur le réaménagement de la loi de 2005 sur la fin de vie. Leur texte marque une évolution par rapport aux pratiques actuelles mais prône toutefois un large consensus sur cette question de société. Moins modérée, la député Véronique Massonneau (EELV), qui vient d’organiser un colloque sur le sujet, est l’auteure d’une proposition de loi visant à autoriser le suicide assisté et l’euthanasie, qu’elle défendra fin janvier à l’Assemblée nationale.

>> À voir sur France 24 : "Euthanasie en France : la jurisprudence Vincent Lambert ?"

Alain Claeys et Jean Leonetti doivent rendre leur rapport à Manuel Valls le 10 décembre, mais leurs conclusions sont déjà connues. S’ils écartent volontairement la question du suicide assisté et ne parlent pas d’euthanasie, les deux députés proposent malgré tout la possibilité d’une "sédation profonde et terminale jusqu’au décès".

"Pour la première fois, nous parlons d’une sédation forte dans le but d’aider à mourir", affirme ainsi Alain Claeys dans une interview publiée le 26 novembre dans "Libération". "Nous proposons que dans des situations où le patient est atteint d'une maladie incurable, où son pronostic vital est engagé à court terme, si le patient souhaite mourir, alors il y a, d'abord, la possibilité de l'arrêt de tout traitement de survie. Ensuite, nous proposons la possibilité d'une ‘sédation profonde et terminale jusqu'au décès’, et dans un délai non déraisonnable", explique-t-il.

"Les souhaits du patient doivent être respectés"

La loi Leonetti, qui depuis 2005 régit la fin de vie, permet déjà l'administration d'antidouleurs dans certains cas bien précis au point d'"abréger la vie", mais elle reste mal comprise et mal appliquée par les médecins. Elle ne prévoit pas en revanche un "droit à la sédation" pour les malades en phase terminale.

Le rapport entend par ailleurs proposer de "rendre contraignantes les directives anticipées" de fin de vie. "C’est-à-dire que si une personne écrit ses souhaits, ces derniers vont s’imposer aux médecins, affirme Alain Claeys dans "Libération". Dans l’hypothèse où la demande sortirait du cadre, c’est au médecin de répondre et il devra le justifier devant un collège de médecins. Avec Jean Leonetti, notre position est claire : les souhaits du patient doivent être respectés."

Mais ces propositions, qui pourraient aboutir à une loi dans les mois à venir, ne font pas l’unanimité, en particulier auprès des tenants d’une ligne plus radicale. L’écologiste Véronique Massonneau, soutenue dans ses propositions par le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone (PS), déplore en effet que "François Hollande soit toujours à la recherche d'un consensus".

Son projet de loi entend offrir un panel de mesures pour garantir à chacun que ses volontés soient respectées et qu’il pourra bénéficier dans un cadre juridique satisfaisant pour les médecins, personnels soignants et proches, d'une aide active à mourir.

L'objectif, a expliqué à l’AFP Véronique Massonneau, est de "répondre à la demande de tous les citoyens, ceux qui veulent la sédation à visée ultime, ceux qui veulent le suicide assisté, ceux qui veulent l'euthanasie" mais aussi "protéger ceux qui ne veulent rien, notamment pas d'euthanasie".

90 % des Français en faveur de l’euthanasie dans certains cas

De leur côté, les anti-euthanasie comptent bien se faire entendre. Plusieurs associations, menées notamment par Alliance Vita, proche de la Manif pour tous, et rassemblées sous le slogan "Soulager mais pas tuer" ont lancé, vendredi 28 novembre, une campagne de mobilisation, avec une pétition sur Internet.

Le lancement du mouvement a eu lieu sous le parrainage de Philippe Pozzo di Borgo, ce tétraplégique dont le témoignage est passé à la postérité grâce au film "Intouchables". Et déjà, le gouvernement est prévenu : les "anti" sont prêts à déclencher "le moment venu", un appel à manifester dans le cas où "l'équilibre fragile de la loi fin de vie" votée en 2005 serait remis en cause.

"Mais aucune loi sociétale (peine de mort, IVG, mariage pour tous...) n'a obtenu un consensus ; le consensus n'arrive qu'après, une fois ces lois votées et appliquées", rétorque Véronique Massonneau, qui met en avant les exemples européens de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas, seuls pays au monde où l’euthanasie active est autorisée.

Toutefois, un consensus ne semble pas inatteignable. Quelque 90 % des Français se déclarent en faveur de l'euthanasie pour les personnes en état végétatif et ils sont toujours près de 80 % à garder le même avis lorsqu'on les interroge sur ce qu'ils feraient s'il s'agissait d'un proche, selon un sondage publié dimanche 16 novembre par "Le Parisien-Aujourd'hui en France". Des chiffres en accord avec ceux présentés dans la plupart des enquêtes déjà réalisées et qui montrent que les Français souhaitent une loi qui autorise l'euthanasie dans des cas bien définis.

Avec AFP
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Article avec abonnement

Vifs désaccords à la mission sur la fin de vie
LE MONDE | 28.11.2014 à 12h17 • Mis à jour le 01.12.2014 à 10h59 | Par François Béguin

                             Le député UMP Jean Leonetti conteste le « chemin commun » évoqué par son collègue socialiste Alain Claeys (photo d'illustration). | JEFF PACHOUD/AFP

Les derniers ajustements sont souvent les plus délicats. Alors que les députés Alain Claeys (PS, Vienne) et Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes) doivent remettre au premier ministre, Manuel Valls, leurs propositions communes pour faire évoluer l’actuelle loi sur la fin de vie dans moins de deux semaines, la sortie du premier dans Libération, jeudi 27 novembre, a valu une sérieuse mise au point entre les deux responsables de la mission parlementaire.
« Rien n’est acté, on est encore dans une phase de rédaction », fait valoir l’entourage du maire d’Antibes, où l’on déplore ce « coup de pression ». « Les grands principes sont là, l’économie générale du texte ne va plus bouger », rétorque-t-on chez M. Claeys, où l’on veut dédramatiser l’épisode.
Dans l’entretien, titré « Pour la première fois, nous parlons d’une aide à mourir », M. Claeys assure avoir trouvé un « chemin commun » avec son homologue UMP. Il détaille même les positions auxquelles les deux parlementaires seraient parvenus après avoir auditionné, ensemble, depuis septembre, plus d’une quarantaine de personnalités qualifiées.
Le député PS révèle ainsi – sans grande surprise – qu’ils proposeront que les direc...
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"Soulager mais pas tuer": les excès du lobby anti-euthanasie

Par Jérémie Pham-Lê publié le 02/12/2014 à 11:46, mis à jour à 12:00 L'Express


A quelques jours de la présentation de la loi sur la fin de vie, un collectif intitulé "Soulager mais pas tuer" mène une campagne active contre l'euthanasie et toute forme d'aide à mourir. Mais force un peu trop le trait.


"Soulager mais pas tuer": les excès du lobby anti-euthanasie


Le logo du collectif "Soulager mais pas tuer" représente une main avec un coeur dessiné sur la paume, par opposition à la piqure censée symboliser l'euthanasie.

Affiche collectif "Soulager mais pas tuer"

Pétitions, slogans chocs, activisme sur les réseaux sociaux et happenings: les anti-euthanasie ont sorti tout un attirail de communication. Regroupés au sein d'un collectif, "Soulager mais pas tuer", ils se mobilisent contre la future proposition de loi sur la fin de vie qui doit être présentée le 10 décembre et qui ne devrait pourtant comporter que des évolutions mineures par rapport à la législation actuelle.

Le mouvement se dit destiné à "protéger les personnes gravement malades ou en fin de vie, de l'euthanasie sous toutes ses formes et du suicide assisté". Il regroupe plusieurs associations hétérogènes: certaines sont liées à des professions de la santé, certaines sont "pro-vie" et proches de la Manif pour tous, comme Alliance Vita. Comme le mouvement opposé à la loi Taubira d'ailleurs, "Soulager mais pas tuer" a tendance à surfer sur les craintes. Passage en revue de quelques-unes de leurs interrogations.

L'euthanasie et le suicide assisté vont-ils être légalisés?

Sur Twitter, le collectif ne cesse d'alerter contre les dangers supposés de la légalisation de l'euthanasie: la pratique pourrait être élargie aux enfants, aux personnes simplement fatiguées de vivre et/ou non pas en phase terminale. L'usage de l'euthanasie de façon clandestine se développerait.


Certes, des dérives peuvent exister. Mais non seulement ces situations ne relèvent bien souvent pas de la fin de vie, cadre fixé par le gouvernement pour la prochaine loi, mais ni l'euthanasie, ni le suicide médicalement assisté ne sont à l'ordre du jour. Du moins dans un futur proche. Les deux députés missionnés par le gouvernement, l'UMP Jean Leonetti et le PS Alain Claeys, ont d'ores et déjà exclu leur légalisation. L'entourage du premier l'a confirmé à L'Express, le second à Libération.

Bien sûr, la future loi pourra encore être amendée au Parlement. Mais Manuel Valls a demandé un texte "consensuel" aux deux députés pour ne pas crisper la société, surtout après les débats houleux qui ont émaillé le mariage pour tous. Dès lors, difficile de croire que le gouvernement laissera la porte entrouverte à l'une ou l'autre des deux pratiques, d'autant que le Comité d'éthique a récemment assuré qu'elles suscitaient encore "de profondes divergences".

La sédation profonde est-elle une forme d'euthanasie?

Le collectif concentre aussi ses attaques sur une autre proposition, cette fois-ci vraiment formulée par les deux députés: le droit d'un patient en fin de vie à demander une sédation profonde. Laquelle consiste à arrêter le traitement (hydratation et alimentation comprises) d'un patient dont le pronostic vital est engagé à court terme et à l'endormir jusqu'à altérer son état de conscience, quitte à accélérer la mort. La pratique existe déjà, à différentes doses, mais n'est pas inscrite dans la loi, ce qui dissuade certains médecins de l'utiliser, par craintes d'aller trop loin et d'être poursuivis par la justice.

Sur Twitter, Tugdual Derville, l'un des responsables de "Soulager mais pas tuer" mais aussi directeur général d'Alliance Vita, estime qu'il s'agit ni plus ni moins d'une "salade empoisonnée". Joint par L'Express, il précise sa pensée: "C'est une euthanasie masquée. On est en train de détourner la définition du mot euthanasie par sédation. C'est un piège et une porte entrouverte." L'objectif serait ainsi d'éviter une mobilisation des anti-euthanasie dans les rues en instaurant "un cheval de Troie".


Ce qui n'est pas du tout l'interprétation du conseil de l'Ordre des médecins, pourtant réputé conservateur et ouvertement opposé à l'euthanasie. "Depuis février 2013, nous nous sommes dits favorables à la sédation pour les situations insupportables où la thérapeutique ne peut plus soulager. Cela n'a rien à voir avec un acte euthanasique, qui est un acte létal. On ne pousse pas la seringue, on attend que la mort survienne", rectifie Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique à l'Ordre, également contacté par L'Express. Le délai de survenu du décès est très variable mais cela peut dépasser les 12 heures.

La psychologue Marie de Hennezel, également anti-euthanasie, ne dit pas autre chose. Cette spécialiste de la fin de vie assure sur Twitter que lors d'une sédation, "on meurt de ne plus être alimenté" et non pas de celle-ci en tant que telle.

Aux Pays-Bas, les sédations se déroulent-elles si mal?

L'affirmation fait froid dans le dos: "En Hollande, chaque année, 1700 cas de sédation en fin de vie pourraient cacher des euthanasies." C'est le collectif qui brandit ce chiffre, citant un rapport du Centre intégral du cancer néerlandais (INKL) daté d'octobre 2013.


Vérification faite sur Internet, aucune trace de ce dernier, les mots-clés renvoient à un article du journal néerlandais Volkskrant. Le chiffre de 1700 y est effectivement évoqué mais non pas pour parler de sédations qui cachent des euthanasies mais des sédations qui ne se sont pas déroulées comme prévues. De plus, il est cité non pas par l'INKL, bien que l'institut est évoqué maintes fois dans l'article, mais par la professeur Agnes van der Haide, du centre médical de l'université Erasme de Rotterdam.

Contactée par mail par L'Express, cette dernière nuance clairement l'interprétation de ses chiffres par le collectif. "Ce chiffre de 1700 se réfère aux cas de sédations où quelque chose, même de mineur, s'est passé. Cela peut être des cas où le patient a été endormi plus longtemps qu'attendu, des cas où le laps de temps avant le décès était plus court qu'attendu par la famille, qui du coup n'a pas pu arriver à temps, des cas où le patient s'est réveillé alors qu'il n'aurait pas dû... Ces 1700 cas ne représentent certainement pas des cas d'euthanasies cachées. Cela peut arriver mais tout dépend de la définition de l'euthanasie que vous vous faites." Elle ajoute: "Ces 1700 cas sont une estimation et ne représentent que 10% des sédations pratiquées annuellement aux Pays-Bas. En réalité, ce pourcentage de sédations à incidents n'est pas si haut comparé à d'autres interventions médicales complexes."

Les soins palliatifs vont-ils en pâtir?

C'est l'autre argument brandi par le collectif sur son tract: faire une nouvelle loi sur la fin de vie, c'est prendre le risque "de ruiner ou de dénaturer les soins palliatifs". Les militants rappellent que François Hollande n'a jamais développé l'offre de soins palliatifs promise en juillet 2012, ce qui est vrai. Et qu'aucun investissement supplémentaire n'a été mis sur la table depuis le plan 2008-2012 de Nicolas Sarkozy, ce qui est également vrai.


Ce qui est faux en revanche, c'est de croire que la prochaine loi ira se fera au détriment des soins palliatifs. "Le développement de la médecine palliative" est même l'un des trois objectifs fixés dans la lettre de mission des députés Leonetti et Claeys. Tous deux ont déjà leurs idées en tête, comme l'a rapporté l'entourage du premier auprès de L'Express: augmentation du nombre d'unités de soins palliatifs dans les hôpitaux, de lits dédiés à cette médecine, formation renforcée pour les étudiants et instaurer davantage de dispositifs médicaux dans les établissements pour seniors EHPAD. Le coût de ce plan n'a, en revanche, pas encore été évoqué.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime02.12.14 13:04

Je rappelle qu'il existe une OBSTINATION PALLIATIVE DERAISONNABLE non-dite ... ... ...
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime02.12.14 13:10

CITATION =

"Ce qui n'est pas du tout l'interprétation du conseil de l'Ordre des médecins, pourtant réputé conservateur et ouvertement opposé à l'euthanasie. "Depuis février 2013, nous nous sommes dits favorables à la sédation pour les situations insupportables où la thérapeutique ne peut plus soulager. Cela n'a rien à voir avec un acte euthanasique, qui est un acte létal. On ne pousse pas la seringue, on attend que la mort survienne", rectifie Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique à l'Ordre, également contacté par L'Express. Le délai de survenu du décès est très variable mais cela peut dépasser les 12 heures."
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime02.12.14 13:22

Commentaire =

Sur ce point, je serais à moitié O.K.
Il faudrait être plus clair, net et précis... ... ...
C'est absurde de dire qu'on peut mourir en 12 heures sans que la seringue soit poussée
Le cœur ne s'arrête pas tout seul

Ce flou ( bien entretenu ) m'exaspère à fond la caisse.
C'est pour cela que je suis pour une légalisation d'une sédation TERMINALE de HUIT HEURES MAXIMUM + arrêt cardiaque provoqué.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime02.12.14 13:56

CITATION =

Les militants rappellent que François Hollande n'a jamais développé l'offre de soins palliatifs promise en juillet 2012, ce qui est vrai.

COMMENTAIRE =

Parce que François Hollande est le roi des imbéciles
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime02.12.14 19:12

EditorialSur la fin de vie, la vigilance s’imposeJean-Pierre Denis, directeur de la rédaction
Créé le 02/12/2014 / modifié le 02/12/2014 à 18h22

© Zir / Signatures pour La Vie © Zir / Signatures pour La Vie

Le débat sur l’euthanasie n’en finit pas. Adoptée à l’unanimité il y a dix ans, la loi Leonetti apportait une solution raisonnable au problème de la fin de vie. Notre journal avait soutenu ce texte sans réserve. Mais des zones de clair-obscur subsistaient. D’abord sur le plan éthique. Jusqu’où faut-il respecter les volontés des patients ? Nourrir et hydrater un malade, est-ce répondre à une exigence minimale ou, parfois, prolonger artificiellement sa vie ? Ensuite sur la pratique médicale. Faute d’un vrai plan de financement des soins palliatifs, la générosité des intentions n’a cessé de contraster avec la réalité de l’hospitalisation. La Vie le rappelait récemment : on meurt mal en France. Trop souvent seul et loin de chez soi, en ayant des raisons de craindre ses volontés bafouées et son agonie indûment prolongée.

Mais l’essentiel reste d’ordre philosophique. L’approche de la fin de vie change selon la conception que l’on se fait de l’homme, de sa liberté, de sa dignité, de sa fragilité – autant de notions que les politiques peinent à appréhender et qui ne gagnent jamais à être gouvernées à coups de sondages simplistes et de postures idéologiques. C’est ici que s’ouvre potentiellement un gouffre irréconciliable. C’est ici, pourtant, que le président de la République affirme qu’un autre consensus est possible. Au-delà, ou aux marges, de la loi Leonetti.

Est-ce crédible ? On veut le croire en observant que le gouvernement a mis beaucoup d’eau dans son cocktail létal. Échaudé par le débat sur le mariage pour tous, coincé par son impopularité, François Hollande promet désormais une approche apaisée, transpartisane. Dans cet esprit, une mission a été confiée à deux députés, un de droite réputé pragmatique – Jean Leonetti lui-même – et un de gauche, Alain Claeys, connu pour ses positions favorables à l’euthanasie. Du coup, les militants de l’euthanasie et du suicide assisté se proclament furieux. Le sont-ils vraiment ? Ont-ils raison de l’être ? Difficile à dire. Le président se cherche sans doute sur ce plan comme sur d’autres. Quant à son Premier ministre, il a semé des indices contradictoires.

Les déclarations d’Alain Claeys incitent à la ­prudence. « Pour la première fois, nous parlons d’une sédation forte dans le but d’aider à mourir, et nous précisons que cela ne doit pas durer trop longtemps », déclare-t-il à Libération. Si le mot d’euthanasie est ainsi évacué, la chose ne semble plus très loin, tapie derrière les périphrases. À ce stade, le rapport Claeys et Leonetti n’a pas encore été rendu public – il devrait l’être le 10 décembre. A fortiori, le gouvernement n’a pas dit quels seront les termes exacts du projet de loi, ni s’il laisserait à sa majorité, fait encore plus déterminant, un vrai droit d’amendement. Or nul n’ignore qu’une bonne part des parlementaires écologistes, socialistes, mais aussi UDI et UMP, sont partisans d’une réforme radicale, et qu’ils peuvent compter sur le soutien du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone.

Chacun sait aussi que, dans la future loi, chaque mot sera significatif, chaque virgule parlera. Un exemple de ces subtilités ? La « sédation terminale » est généralement comprise comme un acte d’euthanasie, car accélérant la mort, tandis que la « sédation en phase terminale », relèverait des soins palliatifs, sans intention de tuer. Du choix d’un simple adjectif pourrait surgir, de prime abord imperceptible, un changement radical de société ou, au contraire, un compromis raisonnable et durable. À ce stade, la prudence reste donc un devoir éthique et la vigilance une vertu civique. Il faudra juger sur pièces.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime02.12.14 19:38

Tous responsables, tous coupables ?????
QUI s'est opposé au vote de la loi de janvier 2011 ??? loi qui aurait permis un changement avec la loi du 22 avril 2005
QUI a géré le mariage homosexuel de manière à faire descendre les gens dans la rue ?
QUI a joué avec la fin de vie sans jamais prononcer les mots mort, euthanasie, suicide assisté ?
QUI a promis une proposition de loi sur la mort dans la dignité dans laquelle aucune référence à la loi de Léonetti ne se trouvait, et QUI a voulu ensuite " perfectionnaliser " cette loi Léonetti ?
QUI " s'amuse " sur le web de manière indigne ?
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime04.12.14 16:22


Mission sur la fin de vie: la proposition est toujours en discussion (député PS)

Par AFP le 04 décembre 2014

Les deux députés Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS) continuent d'élaborer leur proposition pour améliorer la loi actuelle sur la fin de vie et ce texte pourrait être remis à l'exécutif la semaine prochaine, a déclaré jeudi à l'AFP M. Claeys.

Les deux parlementaires avaient été chargés en juin par Matignon de proposer des aménagements à la loi Leonetti sur la fin de vie, en vigueur depuis 2005.

"Notre objectif est de converger vers une proposition de loi (...) si on arrive à cette convergence, le texte pourrait être remis à l'exécutif la semaine prochaine", a précisé M. Claeys, qui s'est refusé à donner une date précise pour la remise du document.

Dans une interview accordée la semaine dernière au quotidien Libération, le député PS de la Vienne avait indiqué que le projet de texte serait remis le 10 décembre au Premier ministre.

Mais cette date n'est aujourd'hui plus d'actualité et le texte pourrait être remis soit au Premier ministre, soit au président de la République, voire aux deux, selon M. Claeys.

Il a précisé que les deux parlementaires discutaient encore de "certaines formulations", mais s'est montré optimiste, soulignant qu'il y avait "de grandes chances pour qu'on arrive à un accord".

"La loi de 2005 a été ressentie comme une loi surtout à destination de médecins, nous voulons insister sur le droit des patients", a souligné le député PS, qui s'est refusé à indiquer quels étaient les points d'accord ou de désaccord avec M. Leonetti.

Dans son interview à Libération, M. Claeys avait notamment révélé que les deux parlementaires allaient proposer que les directives anticipées sur la fin de vie soient rendues contraignantes.

Il avait annoncé la possibilité d'une "sédation profonde et terminale jusqu'au décès" dans certaines conditions comme une maladie incurable.

Mais il avait également utilisé le terme "d'aide à mourir", ce qui avait suscité un vif agacement dans l'entourage de M. Leonetti.

"Nous avons encore plusieurs réunions de travail" avait aussitôt précisé une source proche de M. Leonetti, tout en rappelant que le président de la République avait souhaité un texte "consensuel".

La loi Leonetti permet l'administration d'antidouleurs dans certains cas bien précis au point "d'abréger la vie" mais n'autorise ni l'euthanasie des malades en phase terminale, ni le suicide assisté.

Elle reste globalement mal comprise et mal appliquée par les médecins.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime04.12.14 16:53

A mon avis, je ne vois pas pourquoi la sédation terminale supprimerait d'office la sédation en phase terminale
C'est nécessaire que les patients puissent avoir le choix.
Que ceux qui veulent mourir avec une coupe de champagne à la main puissent mourir ainsi.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime05.12.14 11:47

copié-collé du web

« Clivages sémantiques»

« Quand, dans un pays, on a 80 % de risque de ne pas voir sa douleur et sa souffrance correctement prises en charge à la fin de sa vie, toute alternative peut sembler préférable. » Y compris une aussi radicale que l’euthanasie : selon les sondages, plus de 90 % des Français y seraient favorables.

Cependant, pour le CCNE, quand on approfondit le débat, la légalisation de l’euthanasie et celle du suicide assisté, sont très loin de faire consensus. « Il y a non seulement des divergences profondes sur le fait d’autoriser ou non ces pratiques, mais il y a des clivages sémantiques sur ce qu’elles recouvrent », a expliqué Jean-Claude Ameisen.

La différence entre une euthanasie ou un suicide assisté tient-elle au produit administré ? au mode d’administration ? à la présence ou non d’un médecin ? Autant de débats qui feraient obstacle à toute nouvelle législation.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime05.12.14 11:48

Ma réaction =

Force est de constater la débilité du CCNE
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime05.12.14 11:57

Fallait pas foutre les personnalités religieuses à la porte du CCNE dans ce cas !

Le Gouvernement est complètement taré !
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime05.12.14 16:46

Le Quotidien du Médecin

Fin de vie : les députés Leonetti et Claeys soumettront une proposition de loi mi-décembre

05/12/2014

Crédit photo : S TOUBON et AFP

Le député UMP Jean Leonetti et son homologue socialiste Alain Claeys, chargés en juin 2014 par Matignon d’une mission sur la fin de vie, rendront leur copie à l’exécutif « le 12 décembre ou plus tard », selon Jean Leonetti.

Nourrie par six mois d’audition, leur mission devrait conduire à une proposition de loi, associée à un rapport. « Nous sommes en cours de finalisation ; nous sommes déterminés à aboutir », explique au « Quotidien » le député des Alpes-Maritimes. La PPL devrait aborder la sédation en phase terminale et les directives anticipées qui pourraient être rendues plus contraignantes ; en dehors du cadre législatif, des propositions devraient concerner les soins palliatifs.

« Nous ne parlons pas d’euthanasie, ni de suicide assisté, car il n’en était pas question dans la lettre de mission, affirme Jean Leonetti. Nous nous sommes acharnés à décrire des procédures : que faire, dans quelles circonstances », précise-t-il, se méfiant du « flou des mots, qui ne recouvrent pas toujours la même chose. » Dans une interview à Libération Alain Claeys se montrait aussi vigilant à l’égard des interprétations : « Certains diront que notre texte est de l’euthanasie déguisée, d’autres l’inverse. Ce débat n’est pas le nôtre. »

Le patient au centre de la décision

Deux constats ont orienté le travail de la mission. « Les Français ont l’impression de n’être pas entendus et la souffrance en fin de vie concerne 3 personnes sur 10 », indique Jean Leonetti. La mission s’est également appuyée sur l’avis 121 du Comité consultatif national d’éthique et sur son rapport sur le débat public, ainsi que sur les travaux de la Commission Sicard.

« On a dit que la loi de 2005 était une loi pour les médecins. C’était surtout une loi de devoir pour les médecins. Il faut peut-être la rééquilibrer et mettre le patient au milieu de l’arbre décisionnel, concède Jean Leonetti. Mais je ne suis pas favorable à l’idée que les malades doivent gagner contre les médecins. C’est un dialogue de confiance, fertile, entre deux consciences qui se rencontrent », estime le député.
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime05.12.14 16:58

Mon commentaire ironique ! =

Qu'il est loin, le refrain du son de cloche de Mme la Ministre de la Santé Marisol Touraine ....

UN DROIT A LA MORT COMME UN DROIT A L'AVORTEMENT ... ... ...


Dernière édition par Admin le 09.12.14 18:41, édité 1 fois (Raison : refrain ou refrein ? j'hésite)
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime06.12.14 12:59

JEAN LEONETTI, député des Alpes-Maritimes, ancien ministre

Penser la mort

5/12/14 - 09 H 01

Avec cet article

Fin de vie, au-delà du débat sur l’euthanasie

Ces malades qui demandent à mourir


Le débat sur la fin de vie est un débat sans fin parce qu’il pose, dans la complexité et la diversité des situations rencontrées, le problème du tragique de la mort et du sens de nos vies.

La mort est devenue « taboue » dans nos sociétés modernes et la peur de « mal mourir » l’emporte sur la peur de mourir. Cette mort « impensée » est aussi la grande absente des études médicales comme si la médecine pouvait triompher de tout et ne heurtait jamais son impuissance au mur de la mort. Comme si tout ce qui était techniquement possible était humainement souhaitable.

La mort s’est médicalisée excluant quelquefois l’environnement affectif familial et familier des derniers instants en utilisant sa technicité pour aboutir à des survies dans des situations de souffrance et de complexité que redoutent nos concitoyens.

On meurt mal en France et le débat sur l’euthanasie a occulté l’ensemble des problèmes sur la fin de vie, la dépendance, le handicap, le grand âge et l’accompagnement des plus fragiles.

Des lois ont été votées en 1999, en 2002, pour développer les soins palliatifs et le droit des malades, et en 2005 à l’unanimité pour prôner le « non-abandon », la « non-souffrance » et le « non-acharnement thérapeutique ». La loi est mal connue et mal appliquée et nos concitoyens demandent que leurs paroles soient mieux entendues et leurs souffrances apaisées à cet instant de fragilité.

Réfléchir sur les améliorations et les précisions qui peuvent être apportées à nos lois ne nous dispense pas d’aborder le délicat problème de la mort dans notre société. Deux désirs traversent nos cœurs et notre temps : désir de liberté et d’affirmer son choix, désir de protéger la fragilité et la vie humaine. L’éthique d’autonomie et l’éthique de vulnérabilité ne doivent pas s’opposer dans un conflit de valeurs stérile et sans vainqueur mais se réconcilier auprès du mourant de manière pragmatique et humaine.

Désir de mort, désir de vie, qui n’a pas ressenti ce double sentiment devant la vie finissante d’un être aimé, partagé entre l’espoir de la vie qui se poursuit et l’attente du soulagement de voir la souffrance disparaître avec la vie.

La reconnaissance des droits des malades en fin de vie doit s’accompagner d’une réflexion sur le regard des autres envers le souffrant considéré comme un sujet à part entière et non comme un objet d’investigation. Personne n’est indigne dans la vulnérabilité, seul le regard de l’autre peut l’être. La personne handicapée, le malade mental, le vieillard dépendant font partie de ce lien qui nous unit dans la fragilité de ce qui est l’essentiel de notre humanité.

Malraux disait que toute civilisation est hantée par ce qu’elle pense de la mort. Elle doit aussi être jugée à la façon dont elle traite ses membres les plus fragiles, ceux qui vont mourir.

Une société qui nie la mort n’est pas en bonne santé. Aujourd’hui l’accessoire domine l’essentiel, l’instant efface la durée, l’individu prime sur le collectif et la réaction remplace la réflexion. L’homme oublie de vivre et ne pense pas à mourir.

Il faut substituer à une vision prométhéenne de toute-puissance la vision d’Ulysse refusant l’immortalité à Calypso pour retrouver sa terre et son foyer et la mort qui va avec. Camus disait à ce propos que nous manquons de cette « fierté de l’homme qui est fidélité à ses limites, amour clairvoyant de sa condition », fierté de notre vulnérabilité qui fait de notre existence une destinée humaine faite d’incertitude et de volonté.

L’individu revendique toujours plus de sécurité, de maîtrise, de certitudes, de performance mais restera démuni devant sa mort que rien n’empêchera ni ne codifiera. Cette mort et les instants qui la précèdent font partie de sa vie, faite d’ombre et de lumière, qu’il découvrira peut-être à cet instant dans sa plénitude et son mystère.

JEAN LEONETTI, député des Alpes-Maritimes, ancien ministre
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime08.12.14 11:02

Non à une loi Leonetti de gauche !

Le mercredi 10 décembre, les députés Alain Claeys et Jean Leonetti doivent remettre un texte au président de la République qui devrait être une proposition de loi sur la fin de vie.
Si Alain Claeys a semblé vouloir aller plus loin que le « laisser mourir » de la loi de 2005, le militant anti euthanasie Jean Leonetti s’y est opposé fermement et, comme nous le redoutions, aurait bien sûr gagné la partie…
Il n’y aurait dans leur texte ni légalisation de l’euthanasie ni autorisation de suicide assisté !
Certes, nous ne pourrons qu’approuver l’opposabilité des directives anticipées que nous réclamons depuis presque 10 ans. Mais cela est bien maigre…
Nous aurons donc droit à un droit à « être endormis » !
Pour cela des médecins feront des gestes actifs, mais la mort pourra prendre des jours voire des semaines. On est en pleine euthanasie mais on préfère laisser mourir les gens de faim et de soif plutôt que d’entendre leur demande de partir sans souffrance entourés des leurs.
Si mes inquiétudes se confirment, il nous reviendra, à l’ADMD, d’exiger que le gouvernement prenne ses responsabilités et présente un autre projet de loi qui entende enfin les 96% de Français qui demandent la légalisation de l’euthanasie.
Une chose est sûre, nous dirons « Non à une loi Leonetti de gauche » !

Source : le blog de Jean-Luc ROMERO-MICHEL
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime08.12.14 16:20


Le texte sur la fin de vie sera dévoilé le 12 décembre

C’est à l’Élysée que les députés Jean Leonetti et Alain Claeys donneront les détails d’une proposition de loi réformant le texte de 2005.

8/12/14 - 14 H 52

Unité de soins palliatifs de la clinique privée Saint-Laurent, à Saint-Grégoire au nord de Rennes.

Marc OLLIVIER/OUEST FRANCE/MAXPPP

Unité de soins palliatifs de la clinique privée Saint-Laurent, à Saint-Grégoire au nord de Rennes.


Avec cet article

Fin de vie, au-delà du débat sur l’euthanasie

Les mesures concernant les directives anticipées et la sédation sont les plus attendues.

Le collectif « Soulager mais pas tuer » appelle à manifester le 10 décembre à Paris.


La date et le lieu sont symboliques. Vendredi 12 décembre, à 10 heures, les conclusions des travaux menés par les députés Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes) et Alain Claeys (PS, Vienne) sur la fin de vie seront rendues publiques à l’Élysée, en présence de François Hollande.

> Retrouvez notre dossier spécial sur la fin de vie

De multiples consultations menées

Vendredi, cela fera deux ans, quasiment jour pour jour, que le professeur Didier Sicard a remis son rapport, premier travail d’envergure mené après la promesse présidentielle de légaliser « une assistance médicalisée pour mourir dans la dignité » (engagement 21 du programme du candidat socialiste).

Depuis lors, d’autres consultations ont été engagées et ont donné lieu à des propositions pour réformer la loi du 22 avril 2005 (avis du CCNE, le Comité consultatif national d’éthique en juillet 2013, « avis citoyen » en décembre 2013, etc.).

Jusqu’à la nomination de la mission parlementaire Leonetti-Claeys en juin 2014, dont l’aboutissement est la remise, vendredi, non seulement d’un rapport, mais aussi d’une proposition de loi en bonne et due forme.

L’Élysée très attentif

Le lieu, lui aussi, est symbolique, signe de l’intérêt que l’Élysée porte à ce sujet sensible sur lequel la présidence a toujours gardé une main. Dès l’été 2012, juste après son élection à la tête du pays, François Hollande lui-même avait donné le coup d’envoi des concertations, en nommant Didier Sicard à la tête d’une mission de réflexion.

Après la remise de son rapport, en décembre 2012, c’est encore l’Élysée qui charge le CCNE de plancher sur trois pistes de réforme : les directives anticipées, la sédation et le suicide assisté. Ce dernier point, le plus controversé, ne fait pas partie du champ de réflexion de la mission Leonetti-Claeys.

> À lire : Fin de vie, un consensus est-il possible ?

Des craintes chez les pro et les anti-euthanasie

La proposition de loi « transpartisane » qui sera dévoilée vendredi n’en est pas moins très attendue. Deux points divisent, voire inquiètent : le fait de rendre les directives anticipées contraignantes – du moins certaines de ces directives ; et les conditions d’une sédation en phase terminale.

Quand les partisans de l’euthanasie redoutent un texte de loi « Leonetti 2 », très loin de leurs revendications d’une aide active à mourir, ses opposants redoutent au contraire un texte qui, à travers une éventuelle « sédation terminale », franchirait la ligne jaune…

Une lecture attentive de la proposition de loi permettra d’y voir plus clair. En attendant, le collectif de sept associations « Soulager mais pas tuer » – dont la plus importante est Alliance Vita –, appelle à manifester mercredi 10 décembre, au Trocadéro à Paris, à 18 h 30, afin de « réaffirmer l’interdit de tuer comme fondement de la confiance entre soignants et soignés et de notre pacte social ».

> À lire : Un nouveau mouvement contre « l’euthanasie masquée »

MARINE LAMOUREUX


Fin de vie, au-delà du débat sur l’euthanasie


8/12/14 - 14 H 52
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Fin de vie : oui au suicide assisté. Ne laissons pas les experts guider nos choix

Publié le 08-12-2014 à 20h26 - Modifié le 09-12-2014 à 08h19

Avatar de Daniel Carré
Par Daniel Carré
Délégué national de l'ADMD


LE PLUS. Le texte sur la fin de vie va bientôt être dévoilé. Le 12 décembre prochain, les députés Jean Leonetti et Alain Claeys doivent présenter à l'Élysée les détails d'une proposition de loi censée réformer le texte adopté en 2005. Daniel Carré, délégué national de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), explique pourquoi une loi sur le suicide assisté est nécessaire.

Édité par Sébastien Billard Auteur parrainé par Rozenn Le Carboulec


Photo d'illustration sur la fin de vie : un couple se tenant la main (L.MCDERMOTT/SIPA).



Jacqueline Herremans, présidente de l’Association belge pour le droit à mourir dans la dignité, a très bien décrit la situation française au colloque d’EELV à l’Assemblée nationale, le 27 novembre dernier, lorsqu’elle a déclaré ironiquement :



"Vous allez donc passer du laisser mourir au faire dormir !"



Jean Leonetti confirme dans les médias ses certitudes inébranlables, appuyées sur des personnes qualifiées majoritairement "bien choisies". La sédation terminale n’est pour lui qu’un traitement de la douleur et en aucun cas une réponse à une demande d’aide à mourir.



Dormez bien sagement, tous ceux qui souffrent dans l’attente de leur mort inéluctable et qui ne veulent pas ni n’ont pas le courage d’endurer leurs derniers instants. Oubliez aussi que vous êtes des déviants tolérés qu’il faut contrôler.



Je ne conteste aucunement l’usage de la sédation par le médecin qui doit calmer de violentes douleurs d’agonie, mais la sédation utilisée comme un leurre pour dévier des demandes d’aide à mourir interpelle, car si c’est une sédation profonde et prolongée, la perte de conscience est définitive.



Le médecin ne peut plus abandonner son patient devant la mort



La seule différence avec l’euthanasie est le délai entre l’injection et le constat de la mort. Or, comme l’écrit Corinne Van Oost [1], aucune certitude n’existe sur l’activité cérébrale du patient sédaté, qui peut connaître des cauchemars affreux pendant plusieurs jours.



La sédation profonde est présentée par certains comme une simulation de la "mort naturelle", un concept contesté depuis 1975 par Ivan Illich dans la "Némésis médicale", car la mort est désormais médicalisée. Donc la "mort naturelle" préparée par le médecin dans un protocole de sédation, n’est pas plus naturelle qu’une mort choisie par le patient, euthanasie ou suicide assisté.



La sédation marque enfin une volonté, consciente ou non, du médecin d’exercer son contrôle sur le patient, au lieu d’ouvrir la voie à un dialogue confiant, d’égal à égal, pour l’accompagnement compassionnel d’un ultime soin choisi d’un commun accord. Le médecin ne peut plus abandonner son patient devant la mort, qui fait partie de la vie.



Je cite, avec son autorisation, le témoignage du docteur Marie-Pierre Kuhn Rodriguez, publié le 23 novembre dernier dans "Sud Ouest" :



"L’arrêt de soins – euthanasie passive ou laisser mourir – est le plus médiatisé, notamment avec l’affaire Vincent Lambert. Elle correspond à des situations singulières. Mais nous les médecins, sommes davantage confrontés à des fins de vie (derniers jours) et à l’agonie (dernières heures) en ville comme à l’hôpital.



On sait que près de 80% des personnes âgées qui meurent à l’hôpital ont leur dernier souffle avant la troisième nuit d’hospitalisation. Il faut donc arrêter de réduire le débat au tout palliatif. Il y a dans nos pratiques cette urgence de la mort, de l’agonie, où il n’est plus question de faire un colloque pour valider les arrêts de soins, où il n’y a plus de place pour l’équipe de soins palliatifs. Il a cette solitude.



Finalement dans cette confusion, tout le monde souffre, les soignants, les familles, les médecins – parfois cruellement, comme les docteurs Tramois, Chaussoy et, plus récemment les docteurs Bonnemaison et Kariger – mais surtout les patients, probablement bien plus que ce que l’on accepte de voir."



Prendre en compte la voix des plus vulnérables



L’engagement de la proposition 21 du programme de François Hollande implique que "toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité".



Cette écoute de la volonté du patient recueillie par le médecin a été largement prise en compte par le Conseil d’État, dans sa décision contentieuse du 24 juin dernier :



"Le Conseil d'État a donc jugé que le médecin ayant pris la décision d’arrêt des traitements avait fait une exacte interprétation des souhaits manifestés par le patient avant son accident."



La voix des plus vulnérables, handicapés, polyhandicapés, pauci relationnels s’élèvent devant cette interprétation de la loi qui a valeur de jurisprudence. Interdire toute possibilité d’aide active à mourir constitue cependant une atteinte inacceptable à mes droits, à vos droits.



Cela revient à condamner à vivre celui qui a clairement indiqué qu’il ne souhaitait pas être maintenu en vie dans une situation d’inconscience irréversible.



Notre société doit ouvrir les yeux



Pour illustrer cette situation, une étude a montré que 70% des locked-in syndrom désirent vivre dans leur état. Est-ce une raison pour ne pas entendre les 30% qui estiment intolérable leur situation ?



Ceux qui font la promotion de telles campagnes doivent considérer que la meilleure façon de faire respecter leurs libertés et leurs droits est qu’ils respectent mes choix. Car, au nom des droits de l’homme, je me bats pour eux, comme je me bats pour ceux qui veulent choisir le moment et la manière de leur propre mort.



Comme je me bats aussi pour le respect des droits des pauvres et des exclus, ceux qui meurent trop jeunes faute d’accès à un suivi médical, ceux qui meurent dans la rue faute de toit pour dormir.



Je me bats enfin contre les trop nombreux dénis qu’accompagne la fin de vie. Ceux-ci concernent massivement le grand âge, cantonné dans un monde de silence et de désespérance.



Plus généralement, notre société doit ouvrir les yeux sur les changements de paradigmes qu’entraînent à la fois les nouvelles donnes de la situation sanitaire, de l’évolution de la médecine et des conditions de vie.



Ne pas laisser les experts guider nos choix législatifs



Ce ne sont ni les experts, ni encore moins les systèmes experts qui doivent guider les choix législatifs qui nous concernent dans l’intimité de notre chair et de notre conscience et les décisions individuelles personnelles qui concernent notre fin de vie.



Comme le proclame Debbie Ziegler, la mère de Brittany Maynard, cette jeune américaine dont les vidéos tournées avant sa mort choisie ont été vue par 16 millions de personnes :



"The culture of cure has led to a fairy tale belief that doctors can always fix our problems" [2]



Si vous voulez comme moi une nouvelle loi sur la fin de vie qui dépénalise dans des conditions strictes l’aide active à mourir à la demande du patient, faites vous entendre, parlez-en à vos amis, vos voisins, vos collègues, vos élus, vos soignants, vos médecins, car seule la pression sociale fera prendre en compte nos choix.



Manifestez-vous aussi sur internet pour vous joindre aux 80.000 personnes qui ont déjà signé cette pétition: www.change.org/SuicideAssiste

---------------------------------------------------------------------------------------------------

[1] Médecin Catholique, Pourquoi je pratique l’euthanasie Presses de la Renaissance 2014

[2] "La culture de l’efficacité des soins médicaux a crédibilisé dans l’opinion un conte de fée qui serait que les médecins peuvent toujours résoudre nos problèmes de santé"
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Le rapport Leonetti-Claeys sous haute surveillance
Joséphine Bataille
Créé le 09/12/2014 / modifié le 09/12/2014 à 16h33
Revue  " La Vie "

© PFG/SIPA/SIPA © PFG/SIPA/SIPA On connaîtra vendredi la teneur du rapport des députés Alain Claeys et Jean Leonetti sur la fin de vie. Dont le contenu pourrait faire des mécontents de tous bords.


A quelques jours de la divulgation du rapport parlementaire d'Alain Claeys et Jean Leonetti, le débat public se radicalise dans un pour ou contre l'euthanasie qui désole les tenants d'un débat approfondi sur la fin de vie. La question étant de savoir s'il s'agira, à terme, de proposer un simple aménagement de la loi existante – supposée limitée dans l'applicabilité des dispositifs qu'elle prévoit : conditions de la sédation, opposabilité des directives anticipées, généralisation des soins palliatifs, etc. Ou bien s'il y aura un changement substantiel de la loi Leonetti, un changement de paradigme, jusqu'à la possibilité, pour les médecins, de provoquer la mort des patients qui le demandent.

Ils veulent aller au plus loin
L'ADMD, Association pour le droit de mourir dans la dignité, est le fer de lance du combat pour la légalisation de l'euthanasie. Faisant campagne assidue, elle accuse François Hollande d'avoir renoncé à une promesse qu'elle jugeait explicite lors de sa campagne : celle de légaliser l'euthanasie, mort donnée au malade qui le demande.

A ses côtés, les Radicaux de gauche, qui ont déjà déposé des propositions de loi au Parlement, ont fait monter la pression récemment en exigeant du gouvernement – en échange de leur fidélité à la majorité malgré les différents – qu'il exécute ladite promesse. Manuel Valls a confirmé qu'il y aurait une loi sur la fin de vie; eux demandent qu'elle soit une loi sur l'euthanasie.

Enfin le 27 novembre, Europe Ecologie les Verts a tenu colloque sur le sujet à l'assemblée nationale, en présence de Jean-Luc Romero (président de l'ADMD), et du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone. C'est la députée écologiste Véronique Massonneau, auteur déjà en 2013 d'une proposition de loi de légalisation de l'euthanasie, qui en était l'instigatrice. Elle défendra un prochain texte le 29 janvier 2015, lors d'une niche parlementaire écologiste, et évoque une proposition "équilibrée", grâce à laquelle chacun se verrait garantir ses volontés, y compris celles d'obtenir une aide active à mourir.

Ils veulent mettre le holà
Face aux politiques, l'associatif. Le 28 novembre, le nouveau collectif "Soulager mais pas tuer" a lancé dans 60 villes de France une grande mobilisation contre l'euthanasie. Les silhouettes "la main sur le coeur, le coeur sur la main" disant "stop à l'euthanasie" se sont dressées les unes après les autres place des Invalides pour manifester la "chaîne de solidarité sociale qui seule peut contrer la culture de l'euthanasie". Objectif : lutter contre toute forme d'euthanasie "y compris masquée" – allusion à la proposition planante d'élargir les modalités de la sédation (endormissement des patients dont les souffrances ne peuvent plus être apaisées par les médications).

Alliance Vita, association très mobilisée sur tous les sujets de bioéthique au sens large – du Mariage pour tous jusqu'à l'avortement –, est le fer de lance de ce mouvement qui compte encore de nombreux groupes comme Soigner dans la dignité, créée au début de l'année par les étudiants en médecine, ou encore l'association de personnes handicapées 100% vivants et l'Association pour la protection des soins palliatifs contre l'euthanasie. "L'objectif est d'expliquer, de faire de la pédagogie", a expliqué Tugdual Derville, le secrétaire général d'Alliance Vita. "Actuellement on fait croire aux gens que l'alternative, c'est de vivre en souffrant, ou bien de mourir sans souffrir. Ça n'est pas vrai. On peut soulager sans tuer !". Le collectif a promis de grands mouvements de rue "pour la protection des plus vulnérables" si le gouvernement "brisait" le consensus.

Rassemblés au sein du think tank "La Boîte à idées", de jeunes militants UMP cherchent quant à eux à mobiliser leur parti sur la fin de vie, et soulignent le désengagement de la classe politique sur ce thème. "Reléguant le problème au rang des questions de société laissées à la discrétion des consciences individuelles, ou jugeant la question bien trop technique pour faire l'objet d'un débat public, notre famille politique elle – même a souvent fait preuve d'une fausse pudeur sur le sujet", précisent les auteurs du rapport, qu'ils ont remis la semaine dernière à la direction de l'UMP.  Le message qui en ressort est clair : "L'évolution de la Loi Leonetti est nécessaire" ; ils réclament de "l'adapter à la marge". Mais assurent-ils, "sa révolution n'est pas souhaitable". A partir des grands thèmes qui ont émergé dans le débat public depuis deux ans, ils ont formulé huit propositions qui présentent l'avantage de la précision, de la pédagogie et du pragmatisme. Ainsi de leur analyse sur les conditions de la sédation ou sur les directives anticipées, et sur l'extension de l'accès aux soins palliatifs, pour lequel ils évaluent l'investissement annuel nécessaire à 550 millions d'euros.

Un consensus est-il possible ?
François Hollande recherche l'apaisement, comme en témoigne son choix de confier à deux députés d'un bord et d'une sensibilité opposée en la matière, le soin de préparer un éventuel projet de loi. Le 6 novembre derniers sur TF1, le Président de la République déclarait vouloir "une loi préparée dans le cadre d’un consensus", et se refuser à voir "politiser le sujet".

Il s'est aussi prononcé en faveur des soins palliatifs, semblant plaider avant tout pour un développement de la loi de 2005 : "qu’est-ce que les soins palliatifs ? C’est de permettre la fin de vie sans la douleur. C’est déjà largement le cas avec la loi Leonetti, et c’est ce qu’on doit améliorer : permettre que les fins de vie se fassent sans la douleur et dans la dignité des personnes", avait-il déclaré.

Mais le rapport d'Alain Claeys et Jean Leonetti semble promettre de faire des mécontents de tous côtés. Qu'en feront les députés une fois que et si l'Assemblée nationale s'en saisit ? De son côté, Claude Bartolone s'est fait remarquer au colloque d'EELV en prenant position très clairement en faveur du droit à l'euthanasie des malades incurables, tout en remarquant qu'il serait sans doute difficile de faire évoluer la loi dans ce sens. François Hollande devrait préciser la suite du processus dès ce vendredi, à réception du travail des députés.

Entre réalisme politique, tractations politiciennes et recherche du bien commun, la route semble encore longue pour arriver au projet dont pourrait accoucher la représentation française d'ici la fin de l'année prochaine.
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Fin de vie : Hollande joue les équilibristes
Home ACTUALITE Société
Par Agnès Leclair
Publié le 09/12/2014 à 21:52

La proposition de loi devrait porter davantage sur les droits du malade que sur les devoirs du médecin.

Vendredi, le président précisera ses orientations après la remise d'un rapport de deux députés PS et UMP.

François Hollande veut aller vite. Vendredi matin, le rapport sur la fin de vie, rédigé par les députés Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS), sera remis au président à l'Élysée. Le chef de l'État prendra ensuite la parole pour annoncer ses orientations sur un sujet ultrasensible, évoqué pendant sa campagne présidentielle. Sauf surprise, Hollande annoncera son soutien à la proposition de loi élaborée par les deux parlementaires à partir des conclusions de leur rapport. Un moyen de rendre les mesures annoncées le plus consensuelles possible aux yeux de l'opinion.

Selon un proche du dossier, la proposition de loi des deux députés devrait aller plus loin qu'un «simple toilettage» de la loi actuelle sur la fin de vie, rédigée par le même Jean Leonetti et votée à l'unanimité en 2005. «Elle comportera des avancées significatives. On est sur les droits du malade plutôt que sur les devoirs du médecin», indique cette source. Deux avancées sont déjà connues dans les grandes lignes. Jean Leonetti et Alain Claeys devraient sans surprise proposer de légiférer sur la possibilité d'une sédation profonde, sous certaines conditions, pour les malades en fin de vie et de rendre contraignantes les directives anticipées, ces volontés laissées par un malade pour sa fin de vie.

Chaque mot du texte sera examiné à la loupe par les partisans de l'euthanasie comme par les défenseurs des soins palliatifs. Alors que les premiers attaquent déjà «une loi Leonetti de gauche» jugée trop timorée, les seconds redoutent «une euthanasie masquée». Dans l'entourage du président, on parle de «respect» et de «convergences» pour définir le cadre dans lequel ce dossier a été traité. On rappelle également que le choix de faire travailler sur le sujet deux députés de sensibilité et d'appartenance politique différentes a valeur de symbole.

Hollande souhaite «rassembler»

À la recherche de sujets forts et emblématiques pour rebondir, le chef de l'État a préempté la fin de vie. À l'origine, Alain Claeys et Jean Leonetti devaient remettre leurs travaux à Manuel Valls, le 10 décembre. C'est finalement à l'Élysée qu'ils se rendront vendredi. «Si la proposition a le blanc-seing de l'Élysée, elle sera plus difficile à chahuter», fait valoir un parlementaire. S'il a voulu porter lui-même les annonces autour de la fin de vie, le président ne souhaite pas pour autant ouvrir un nouveau front. À plusieurs reprises depuis deux ans et demi, Hollande a prévenu qu'il souhaitait «rassembler» autour de ce débat hautement inflammable.

Échaudé par les profondes divisions et manifestations suscitées par le mariage pour tous, le président - qui n'est pas très à l'aise sur les sujets sociétaux - ne veut pas engager une nouvelle épreuve de force. «Pendant ce quinquennat, deux seuls sujets sociétaux, c'est-à-dire qui touchent à la vie, à la filiation ou à la mort auront été examinés, explique un proche du président. Le mariage pour tous et la fin de vie. Une chose est sûre: après la séquence houleuse sur le mariage pour tous, le président ne veut pas que la fin de vie divise la société. Il ne veut pas que ce sujet devienne une polémique. Il souhaite au contraire tendre vers un accord général.» Un fidèle du chef de l'État va plus loin: «Après le mariage pour tous, il ne fera pas le suicide pour tous.» Jean Leonetti avait d'ailleurs prévenu qu'il claquerait la porte si jamais la mission abordait la question très controversée du suicide assisté.

Un texte prochain sur l'euthanasie et le suicide assisté

Si le président accélère aujourd'hui le pas, il avait jusqu'alors temporisé. Dans son engagement de candidat, comme dans sa conférence de presse de janvier dernier, c'est dans des termes vagues qu'il évoquait «une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité». En se gardant bien de prononcer le mot qui fâche: «euthanasie».

Hollande a lancé la réflexion dès juillet 2012, deux mois après son élection, en confiant une mission sur la fin de vie au professeur Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d'éthique. Dans la foulée de ce travail, rendu public en décembre 2012, l'Élysée a renvoyé la balle au CCNE (Comité consultatif national d'éthique). Ce dernier a rendu un avis, consulté un panel de citoyens sur le sujet et finalement rédigé à l'automne un rapport de synthèse sur ce débat public. Cette séquence de réflexion permettra-t-elle d'apaiser les esprits récemment échauffés par l'affaire Vincent Lambert?

Pour éviter une cristallisation des oppositions, le texte devrait arriver sans tarder à l'Assemblée nationale. À l'UMP, les députés de l'Entente parlementaire, défendant les valeurs familiales, s'y préparent déjà. Si ces derniers estiment que Jean Leonetti, auteur de la loi actuelle, «ne pourra pas se contredire», ils évoquent «un risque que des amendements viennent court-circuiter tout le travail effectué».

La proposition des deux parlementaires trouvera également un autre texte sur sa route, celui de Véronique Massonneau (EELV) sur l'euthanasie et le suicide assisté, en principe débattu le 29 janvier prochain.
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cliquer ICI


Débat TV quelle fin de vie pour demain ( 30 mn environ )



Dernière édition par Admin le 12.12.14 0:03, édité 1 fois
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Alain Claeys dépose ses propositions sur la fin de vie

Le socialiste Alain Claeys et l'UMP Jean Léonetti remettent au président de la République leurs propositions sur la fin de vie. Il s'agit de réaménager la loi Léonetti d'avril 2005.

Par Sophie Goux
Publié le 10/12/2014 | 15:26, mis à jour le 10/12/2014 | 15:44

Aider à mourir. C'est bien de cela dont il est question dans les propositions des deux députés au président de la République. On ne parle ni d'euthanasie ni de suicide assisté, mais d'une sédation profonde et terminale jusqu'au décès. Jusqu'à présent, ce sont les médecins qui avaient le dernier mot, les recommandations des deux députés ne laissent plus le médecin seul face à la décision, les volontés du malade devront être respectées.


De nouvelles dispositions
La loi de 2005 interdisait l'acharnement thérapeutique et autorisait l'administration de produits contre la douleur, les nouvelles propositions vont plus loin et permettent d'aider à mourir et non plus de laisser mourir. Mais le clivage reste présent dans la société, avec ceux qui réclament un suicide assisté et ceux qui désirent que "l'interdit de tuer reste le fondement clair de la relation entre soignants et soignés". Les anti-euthanasie doivent manifester ce mercredi soir au Trocadéro. Quant à l'Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité, (l'AMD) elle organise des rassemblements vendredi devant l'Assemblée nationale et dans de nombreuses villes en France.
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Fin de vie: "on fait ce qu'on peut" pour accompagner, témoigne un généraliste

Le Parisien | 10 Déc. 2014, 08h17 | MAJ : 10 Déc. 2014, 08h17

La loi Leonetti qui, depuis 2005, régit la fin de vie, interdit l'acharnement dans la poursuite des soins et permet l'administration d'antidouleurs dans certains cas bien précis au point d'"abréger la vie".
La loi Leonetti qui, depuis 2005, régit la fin de vie, interdit l'acharnement dans la poursuite des soins et permet l'administration d'antidouleurs dans certains cas bien précis au point d'"abréger la vie". Fred Dufour

"Lorsqu'un patient me dit : +vous ne me laisserez pas tomber+, je lui réponds que je continuerai tant que ce sera possible", raconte le Dr Pascal Bonnet qui, comme beaucoup de médecins généralistes, est amené à assister de plus en plus de patients âgés jusqu'à leur décès.
"On fait ce qu'on peut" pour les accompagner tout en restant dans la légalité, mais ce n'est pas toujours facile, témoigne ce médecin, chargé de la mission éthique au syndicat MG-France et qui exerce à Cessieu (Isère).

Dans la très grande majorité des cas, ajoute-t-il, "les choses se passent naturellement: on peut administrer des sédatifs s'il y une souffrance qui peut être traitée, mettre des antidépresseurs pour éviter que les gens souffrent moralement".
Mais il se résout à "passer la main à l'hôpital" lorsque les patients développent certaines complications comme des infections graves, des escarres ou des "fausses routes" (troubles de la déglutition).
C'est également le cas lorsqu'ils souffrent trop et que les moyens disponibles "en termes de sédation ou d'anxiolytiques" sont insuffisants ou encore que l'entourage ne peut plus le supporter "parce que c'est difficile de voir mourir un proche dans la longueur et la souffrance".
"Mais qu'on en ait envie ou pas, note-t-il, on n'a pas les moyens de faire une injection létale aujourd'hui dans le cadre de la loi".
La loi Leonetti qui, depuis 2005, régit la fin de vie, interdit l'acharnement dans la poursuite des soins et permet l'administration d'antidouleurs dans certains cas bien précis au point d'"abréger la vie". Mais elle reste mal comprise et mal appliquée par les médecins. Elle ne permet en revanche ni l'euthanasie, ni le suicide assisté.
-rester dans la légalité-
"Chaque médecin généraliste gère les patients en fin de vie comme il pense et comme il peut et pour ceux que je connais, la règle est ne pas faire de choses illégales", souligne le Dr Bonnet.
Les généralistes ont à leur disposition plusieurs types de médicaments pour accompagner la fin de vie (anxiolytiques, antidépresseurs, antalgiques) qu'ils n'utilisent pas tous de la même manière.
"On peut être amené à donner des doses importantes de morphine, mais uniquement dans les dernières heures ou dernières dizaines d'heures", précise le Dr Bonnet.
Il reconnaît également ne pas "avoir l'habitude" de certains sédatifs puissants comme l'Hypnovel, d'action rapide et réversible, utilisé dans les services de soins palliatifs.
"Ca m'est arrivé une seule fois d'obtenir une ampoule, mais ce n'est pas une situation courante", indique-t-il.
Pour que les quelque 62.000 médecins généralistes libéraux puissent accompagner "de manière individualisée" la fin de vie de leurs patients - qu'ils connaissent souvent depuis très longtemps -, le Dr Bonnet insiste pour qu'ils soient mieux formés.
Moins d'un tiers auraient, selon lui, reçu une formation spécifique. Ils devraient également "disposer de plus de moyens", pouvoir faire partie d'équipes pluridisciplinaires, incluant des infirmiers, des kinés, des psychologues.
Le Dr Bonnet préconise également de mieux écouter "les personnes qui viennent faire le ménage ou la toilette. Les médecins qui passent un quart d'heure ou une demi-heure auprès de leurs patients les interrogent rarement alors qu'elles sont "dans une réelle dynamique d'accompagnement".
Interrogé sur la situation actuelle, il estime qu'il faudrait une loi "qui aille un peu plus loin, avec la possibilité d'une sédation réelle de façon à ne pas laisser des situations dont on sait qu'elles sont perdues, irrémédiables". Mais, ajoute-t-il, "il faut que la société soit prête à l'accepter et je ne sais pas si c'est le cas aujourd'hui".
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime10.12.14 16:59

question question question


Fin de vie : François Hollande va prendre positionEn est-il capable ???
           

Publié le : 10 Décembre 2014 par  Cécile Coumau  

Cécile Coumau

« Une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité », c'est ce qu'avait promis le candidat François Hollande. Et le président de la République a manifestement décidé de passer à l'action. C'est en effet à François Hollande, et non à Manuel Valls comme prévu initialement, que les députés Jean Leonetti et Alain Claeys vont remettre leur rapport sur la fin de vie ce vendredi. Et comme nous l'apprennent le Monde et le Figaro, le chef de l'Etat annoncera, dans la foulée, « ses orientations sur un sujet ultrasensible ».


D'ores et déjà, quelques certitudes se dessinent : le suicide assisté a été écarté de la mission Claeys-Leonetti et François Hollande ne devrait donc pas s'avancer sur ce terrain difficile. En revanche, comme Alain Claeys l'avait révélé à Libération, les parlementaires devraient proposer de rendre contraignantes les directives anticipées et possible « la sédation profonde et terminale jusqu'au décès ». Ce sera plus qu'un « simple toilettage » de la loi actuelle sur la fin de vie, affirme une source proche du dossier dans le Figaro. « Elle comportera des avancées significatives. On est sur les droits du malade plutôt que sur les devoirs du médecin », indique cette source.


Mais, dans l'état actuel, les décisions du président de la République risquent bien de ne faire que des déçus. Les pro-euthanasie pressentent déjà que les avancées ne seront pas à la hauteur de leurs espérances. Jean-Luc Romero, le président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) se prépare déjà à manifester vendredi après-midi pour dire « Non à une loi Leonetti de gauche ! » Et le mouvement pro-vie a appelé à un rassemblement ce mercredi sur le parvis du Trocadéro. Pour Tugdual Derville, un des porte-parole du mouvement, dans le Monde, le danger pourrait venir d'amendements parlementaires sur l'euthanasie.

Pas sûr donc que François Hollande parvienne à rassembler sur le sujet de la fin de vie. Pas sûr que la longue phase de réflexion préalable – avis du CCNE, mission de Didier Sicard, consultation d'un panel de citoyens et débat public – suffise à réconcilier les pros et les antis...
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nicematin.com

Fin de vie: des propositions pour mieux tenir compte des souhaits des patients
.Publié le mercredi 10 décembre 2014 à 10h28

Fin de vie: des propositions pour mieux tenir compte des souhaits des patients

Un patient âgé dans une unité de soins palliatifs à l'hôpital d'Argenteuil en juillet 2013 - Photo de Fred Dufour - AFP/Archives © 2014 AFPafp logo

Paris (AFP)
Deux députés, l'un de la majorité, l'autre de l'opposition, s'apprêtent à rendre publiques des propositions pour améliorer la loi sur la fin de vie qui devraient mieux tenir compte des souhaits des patients, sans aller jusqu'à l'euthanasie ou au suicide assisté.

Mandatés en juin dernier par le Premier ministre, les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), auteur de la loi en vigueur sur la fin de vie, sont tombés d'accord sur un texte consensuel qui sera présenté vendredi à François Hollande. Le chef de l'Etat avait promis d'améliorer la loi Leonetti pendant sa campagne électorale en 2012.

Ses auteurs souhaitent que ce texte serve de base à une proposition de loi qui pourrait être discutée au Parlement l'an prochain.

Les deux parlementaires devraient notamment proposer que les directives anticipées - qui permettent à chacun d'exprimer à l'avance son opposition à tout acharnement thérapeutique - s'imposent aux médecins, ce qui n'est pas le cas actuellement.

Selon des informations fournies récemment par M. Claeys au quotidien Libération, le texte pourrait également, pour la première fois, proposer la possibilité "d'une sédation profonde et terminale jusqu'au décès" des patients dont le pronostic vital est engagé à court terme.

Des discussions sur les formulations utilisées se sont toutefois poursuivies jusqu'à ces derniers jours, M. Leonetti refusant l'idée d'une "aide à mourir" comme le candidat Hollande l'avait suggéré en 2012, mais qui pourrait être assimilée, selon le député, à une forme d'euthanasie.

Dans l'entourage de ce dernier, on souligne que le premier rôle de la sédation est de soulager le malade, même si elle peut avoir comme "effet secondaire" d'accélérer le décès.

La loi Leonetti, qui régit depuis 2005 la fin de vie en France, interdit déjà l'acharnement thérapeutique et autorise l'arrêt des traitements lorsqu'ils sont jugés "disproportionnés".

Elle permet également l'administration dans certains cas précis d'antidouleurs pouvant aller jusqu'à "abréger la vie", mais elle reste globalement mal comprise et mal appliquée par les médecins.

- Démarche consensuelle -

Lors de sa campagne, François Hollande avait évoqué la possibilité pour toute personne "en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable" de demander "dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité".

Malgré des rapports et des avis successifs rendus ces deux dernières années par diverses instances dont le Comité consultatif national d'éthique (CCNE), aucun projet de texte n'avait toutefois vu le jour jusqu'à présent.

Le gouvernement insiste depuis l'été dernier sur la nécessité d'une démarche consensuelle autour de ce sujet qui continue à diviser la société.

Dans un rapport publié en octobre dernier, le CCNE soulignait l'existence d'un "profond clivage" dans l'opinion sur les questions du suicide assisté et de l'euthanasie, des pratiques autorisées dans plusieurs pays européens.

Le CCNE reconnaissait en revanche qu'en ce qui concerne le soulagement des douleurs en fin de vie, il existait en France "une demande forte d'un droit à une sédation permanente jusqu'au décès" lorsqu'on est dans la phase terminale de sa vie ou qu'on a décidé d'interrompre ses traitements.

L'association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité), qui revendique 58.000 membres, estime en revanche qu'il existe un consensus autour de l'euthanasie, la part des Français y étant favorables dépassant régulièrement les 90% dans les sondages. Leur part a même atteint 96% dans le dernier sondage publié fin octobre, contre 92% un an plus tôt.

Plusieurs associations anti-euthanasie, rassemblées depuis peu sous le sigle "Soulager mais pas tuer", ont pour leur part lancé une campagne de mobilisation ces derniers jours afin de réaffirmer "que l'interdit de tuer doit rester le fondement très clair de la confiance entre soignants et soignés". Elles ont prévu de manifester mercredi soir au Trocadéro à Paris.

Selon M. Claeys, interrogé récemment par l'AFP, "le débat qui traverse la société ne sera pas tranché par le projet de texte". L'objectif, ajoute-t-il, est "de faire progresser les choses au bénéfice du patient".
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source Médiapart

Leonetti Claeys : et après ?

11 décembre 2014 | Par Daniel Carré

Mon dernier billet paru dans le Plus Nouvel Obs.com[1] m'a valu de nombreux commentaires. Certains très pessimistes compte tenu des fuites autour du futur rapport Leonetti Claeys. La manifestation croissante de la présence des adversaires de tout changement provoque une réaction de crainte que j'estime trop forte.

Sur le premier point, nulle surprise. Qui pouvait être naïf pour croire un changement de position de Jean Leonetti, imbus de lui même à cause de sa grande Loi? Le discours des sachants ou experts qui le soutienne n'est pas crédible, car tout le monde voit comment ses parents, ses amis meurent dans la souffrance. Pour quelques 10 000 mort par an Unité de soins palliatifs, 100 000 en soins intensifs, des centaines de milliers de mort se passent dans l'abandon et la souffrance de l'agonie, qui sont largement sous estimés et ignorés.

Ce rapport est une première étape. Certes un rempart contre le changement fondamental de la mort choisie. Mais un rempart fragile. Si, comme le laissent entrevoir les propos de Leonetti, le projet qui va être remis à François Hollande dans quelques heures met en avant le respect de la volonté du malade, cela signifie que ce respect devrait aussi être celui de la demande d'aide à mourir. Une bataille d'amendement peut faire changer la face des choses au Parlement, comme la proposition de loi préparée par Véronique Massonneau pour la niche parlementaire EELV du 29 janvier. Les propos de Claude Bartolone laissent un certain espoir...

La fragilité du rempart motive les Tugdual Derville et les fanatiques. Leur activisme sur le Web est très visible, mais ne surestimons pas son efficacité. Les arguments déployés pour nous contrer sont très souvent éculés et ne constituent pas des éléments de débat.
•Halte à l'euthanasie des vieux !!!!! : du délire par rapport à nos propositions.


•Promotion du suicide : certes le terme suicide assisté est ambigüe. Il conviendrait de mettre en avant celui de mort choisie. Mais il a été si largement utilisé pour décrire la situation Suisse qu'il s'est imposé à nous. De plus les Anglo Saxons parlent de Patient Assisted Suicide dans les lois et projets de loi type Oregon. C'est une grave erreur de confondre suicide et suicide assisté. L'un est un geste de désespoir, un raptus entrainant dans le secret un passage à l'acte. C'est l'ultime appel au secours des 10 000 personnes qui se suicident chaque année, mais surtout des 200 000 tentatives de suicides identifiées. L'autre est l'expression d'une volonté répétée et lucide, en accord le plus souvent avec les proches aimés qui entourent le départ de celui qui ne veut plus vivre.


•Quant à "Intouchable", Monsieur Pozzo di Borgo a eu des envies de mort après son accident. Mais ce désir n'a rien à voir avec le passage à l'acte d'une mort choisie qui est accomplie après un long accompagnement. Pour une centaine d'expression d'une envie de mourir, il n'y a au bout du compte qu'une seule mort assistée par la médecine là où c'est possible.


•Enfin quand Axel Kahn dit respecter la volonté de suicide "stoïcien", mais refuser toute assistance, il perpétue l'inégalité terrible devant la fin de vie qui caractérise notre société moderne. Si vous êtes riche vous allez en Suisse, très riche, l'aide à mourir vient à vous, paumé ou pauvre, vous mourrez dans les souffrances d'une agonie solitaire.


Dans cet affrontement inéluctable, attention de ne pas polémiquer. Trop prendre en compte l'adversaire, c'est le valoriser et la réplique est un signe de l'importance des positions opposées à la nôtre.

Il faut donc nous préparer à la seconde manche dès maintenant et déployer les bons arguments pour exprimer avec force, conviction et pertinence ce que 96 % des Français souhaitent. Il n'y a pas de temps pour la lamentation...
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime11.12.14 17:02

Loi sur la fin de vie : ce qui va changer

Par la rédaction d'Allodocteurs.fr
rédigé le 10 décembre 2014, mis à jour le 10 décembre 2014

Le président François Hollande doit recevoir, vendredi 12 décembre, les propositions des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), pour réformer la loi de 2005 sur la fin de vie. La teneur de ces propositions a déjà été détaillée dans la presse. Les parlementaires proposent notamment de donner aux directives anticipées un caractère contraignant et d'autoriser la sédation profonde et terminale jusqu'au décès.

Entretien avec le Dr Bernard Devalois, responsable de l'unité des soins palliatifs de l'Hôpital de Pontoise

Les directives anticipées permettent à chacun d'exprimer à l'avance ses dernières volontés thérapeutiques. C'est une disposition prévue par la loi Leonetti, qui régit depuis 2005 la fin de vie en France, mais qui n'a aucun caractère contraignant. L'équipe médicale a juste un devoir de consultation.

La loi Leonetti interdit déjà l'acharnement thérapeutique et autorise l'arrêt des traitements lorsqu'ils sont jugés "disproportionnés". Elle permet également l'administration dans certains cas précis d'antidouleurs pouvant aller jusqu'à "abréger la vie", mais elle reste globalement mal comprise et mal appliquée par les médecins.

Pour le Dr Bernard Devalois, responsable de l'unité des soins palliatifs de l'Hôpital de Pontoise, rendre les directives anticipées contraignantes serait un réel progrès : "L'un des points importants de cette réforme de la loi de 2005, sera d'intégrer davantage la volonté des patients".

L'autre proposition de réforme concerne l'autorisation de la sédation profonde et terminale pouvant aller jusqu'au décès, quand le prognostic vital du patient est engagé à court terme.

Cette proposition soulève selon le Dr Devalois deux problématiques, en apparence assez proches, mais qui sont en réalité très différentes : "Il y a la sédation profonde où l'on donne des médicaments visant une perte de conscience et pour être certain qu'il n'y a pas de souffrance chez des personnes dont le processus de mort est déjà engagé. D'autre part, il y a une dérive, et la nuance se fait à une virgule près, qui est la sédation euthanasique. Il s'agit de quelqu'un qui ne va pas mourir dans les jours qui viennent, mais à qui on va donner la mort par sédation. C'est l'équivalent d'une injection létale".
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime11.12.14 17:23

nouvelle proposition de loi Jean Léonetti Février 2013

https://www.handichrist.net/t1974-nouvelle-proposition-de-jean-leonetti
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime11.12.14 17:34

Citation de Mr Jean Léonetti :

"La définition de la sédation en phase terminale telle qu’elle figure dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé est la suivante : « la recherche, par des moyens médicamenteux, d’une diminution de la vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de conscience, dans le but de diminuer ou de faire disparaître la perception d’une situation vécue comme insupportable par le patient, alors que tous les moyens disponibles et adaptés à cette situation ont pu lui être proposés et mis en œuvre sans permettre d’obtenir le soulagement escompté par le patient ».
Cette proposition de loi donnera donc un droit exigible à la sédation pour les malades conscients, et atteint d'une affection grave et incurable en phase terminale, quelle qu'en soit la cause, lorsque les traitements et les soins palliatifs ne peuvent plus soulager leur douleur physique et leur souffrance psychique qu’ils jugent insupportables. Le même droit sera reconnu aux malades hors d’état d’exprimer leur volonté, lorsqu’ils ont exprimé cette demande dans leurs directives anticipées. Ce droit devient donc exigible".
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime11.12.14 17:39

ATTENTION =

La sédation en phase terminale N'est PAS la sédation terminale
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MessageSujet: Re: Claeys-Leonetti ?   Claeys-Leonetti ? - Page 3 Icon_minitime11.12.14 19:46

Xavier Lacroix : « Veut-on soulager ou donner la mort ? »

ARTICLE | 11/12/2014 | Par Antoine Pasquier

Xavier Lacroix

Xavier Lacroix est professeur de philosophie et de théologie morale à la faculté de théologie de l'Université catholique de Lyon
©S.OUZOUNOFF-CIRIC

Demain, 12 décembre, François Hollande se prononce sur la fin de vie à la lumière des conclusions du rapport Leonetti-Claeys. Xavier Lacroix, membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), demande que la loi apporte de la clarté, et non de la confusion, dans un domaine aussi délicat et complexe.


Dans leurs conclusions sur la fin de vie, Jean Leonetti et Alain Claeys pourraient proposer la possibilité de mettre en œuvre en fin de vie « une sédation forte dans le but d’aider à mourir ». Ne franchirions-nous pas là une ligne rouge en basculant vers une forme masquée d’euthanasie ?

Jusqu’à présent, on distinguait « sédation en phase terminale » (c’est-à-dire diminution de la vigilance) et « sédation terminale » (c’est-à-dire hâter la survenue de la mort). L’expression que vous évoquez est intermédiaire entre ces deux notions. J’espère que ce n’est pas une concession de Jean Leonetti à Alain Clayes, plus proche du pouvoir de par son appartenance politique. Auquel cas, en effet, la ligne rouge en question serait franchie.

En faisant de la sédation une alternative « soft » à l’euthanasie ne risque-t-on pas d’en dévoyer le sens premier qui est de soulager ?

Le fait qu’elle soit « soft » est déjà une avancée par rapport à l’euthanasie pure et simple, que l’on pourrait appeler « dure » et qui est toujours une violence. Il est vrai que la limite est difficile à définir, au moins dans les faits et les actes. C’est pourquoi je suis de ceux qui pensent que la fonction du droit est d’apporter de la différence, de la différenciation, de la clarté là où les faits sont confus. De la place sera toujours laissée aux « cas de conscience », quelle que soit la loi. Mais on m’a toujours enseigné que la fonction de la loi n’est pas de gérer les « exceptions ».


Comme l’Académie de médecine, je pense que “donner la mort n’est pas un acte médical”.

Raccourcir une agonie la rendrait-elle plus supportable ?

Je ne pense pas qu’une agonie « raccourcie » soit plus supportable. La mort est toujours une épreuve et si elle est « choisie » par le mourant, elle est de surcroît une violence pour l’entourage. C’est pourquoi je pense que l’on abuse aujourd’hui du mot « dignité », mot qui a fait tous les métiers, et que beaucoup prennent plus en son sens stoïcien qu’en son sens intrinsèque, lié à la notion même de « personne ». C’est le sens de la personne qui est aujourd’hui contesté.

L’intention de l’acte est-elle un critère important dans la décision des équipes médicales ?

L’intention compte, mais je crois que plus importante est la finalité de l’acte. Est-ce que l’acte est oui ou non un acte de mort ? Ce qui est visé consiste-t-il à soulager la souffrance ou à donner (activement) la mort ? Comme l’Académie de médecine, je pense que « donner la mort n’est pas un acte médical ».

Quelle est l’origine du principe du double effet ? Quelles seraient les conséquences s’il venait à disparaître ?

Il remonte à saint Thomas d’Aquin qui, dans la Somme théologique écrivait : « Rien n’empêche qu’un même acte ait deux effets, dont l’un seulement est voulu, tandis que l’autre ne l’est pas. Or, les actes moraux reçoivent leur spécification de l’objet que l’on a en vue, mais non de ce qui reste en dehors de l’intention, et demeure accidentel à l’acte. Ainsi, l’action de se défendre peut entraîner un double effet : l’un est la conservation de sa propre vie, l’autre la mort de l’agresseur. Une telle action sera donc licite si l’on ne vise qu’à protéger sa vie, puisqu’il est naturel à être de se maintenir dans l’existence autant qu’il le peut » (IIa IIae, Q. 64, a 7).

Je pense que ce principe est important et que s’il venait à disparaître, comme certains le souhaitent aujourd’hui, on perdrait le sens de la solidarité face à la mort et de la confiance dans le corps médical.

Rendre les directives anticipées contraignantes, n’est-ce pas porter atteinte à la liberté du médecin ?

Une des clés du problème est la trop grande médicalisation de la fin de vie. Rendre contraignantes les directives anticipées, je ne suis pas contre. C’est d’ailleurs un des points sur lesquels Jean Leonetti reconnaît que sa loi est « améliorable ». Mais je suis rêveur devant cette toute-puissance accordée à la volonté, à la liberté. Et les dites « directives anticipées » peuvent évoluer avec le temps...
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Fin de vie : les anti-euthanasie divisés sur le rapport à venir
Joséphine Bataille
Créé le 11/12/2014 / modifié le 11/12/2014 à 11h28


© AUGE/SIPA © AUGE/SIPA À quelques heures de la remise du rapport parlementaire des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), qui doit servir de base à un nouveau texte de loi sur la fin de vie, la tension est montée d'un cran.


Il est acquis qu'il n'y sera pas proposé dans le rapport parlementaire qui doit être rendu public vendredi 12 décembre de légaliser l'euthanasie. Mais à partir d'une sortie d'Alain Claeys dans la presse, le doute plane sur le sens qui pourrait dorénavant être donné à la pratique exceptionnelle de la sédation – endormissement médicamenteux du malade dont les souffrances sont inapaisables. Qu'entend le député lorsqu'il affirme qu'il s'agira d'une « aide à mourir » ? S'agit-il, comme l'a notamment dénoncé l'association Alliance Vita, autour de laquelle s’est lancé un grand mouvement de mobilisation contre l'euthanasie — « Soulager mais pas tuer » — de rendre licite une forme d'« euthanasie masquée » ?

En pratique, les députés vont consacrer une part de leur rapport à la « sédation profonde jusqu'au décès ». Ce qui consiste à endormir le malade non pas seulement le temps d'une crise, de façon réversible, mais durablement. Sur un patient très fragile, étant entendu qu'il est en toute phase terminale, cela peut jouer sur le temps qui lui reste à vivre - sans que rien soit jamais certain. « Nous voulons une loi d’équilibre qui réponde aux attentes des Français sans en passer par le suicide assisté. Mais il faut que notre texte ne soit interprété ni dans le sens d’une permissivité excessive, ni d’une restriction qui rendrait la sédation sans objet », commente Jean Leonetti.

> A lire aussi : La mission Leonetti-Claeys rejette l'euthanasie et opterait pour la sédation terminale

Sur un sujet aussi délicat, chaque mot – ou son absence - va compter. Endormira-t-on le malade dans l'optique de le « soulager » ? Ou bien dans l'optique délibérée d'accélérer les choses ? Telle sera la question décisive. « Le risque serait qu’on passe d'une loi qui indique des normes et des principes généraux, à une loi qui instaurerait des procédures réglementées et vérifiables, de l'ordre du protocole », s’inquiète le philosophe Damien Le Guay, auteur de Le fin mot de la vie, contre le mal mourir en France (Cerf). « La clé c’est la notion d’intention. Il n’est pas possible de juger de ce qu’un médecin est passé de la volonté de soulager à celle de tuer. Va-t-on donner une autorisation a priori au praticien de passer la ligne rouge ? Ou au contraire s’appliquer à améliorer les conditions de la décision médicale collective ? »

Ainsi parmi les opposants à l'euthanasie, tous ne voient pas d'un même œil la possible émergence d'un « droit à la sédation profonde jusqu'au décès ». « Cette multiplication des termes et nuances utilisés pour parler de la sédation, sans qu’on sache ce qui est visé, me paraissent destinés à constituer un écran de fumé. Pourquoi insister autant sur des questions d'ordre médical très limitées, alors que l'enjeu est d'apporter des réponses sociétales, en termes de solidarité », déclare ainsi Emmanuel Hirsch, directeur de l’Espace éthique de l’AP-HP et auteur de Fin de vie, le choix de l'euthanasie ? (Cherche Midi).

> A lire aussi : Le rapport Leonetti-Claeys sous haute surveillance

À la question de la sédation, s’ajoute celle des directives anticipées qui peuvent être rédigées par le malade, qui pourraient devenir « contraignantes » pour le médecin. « Je pense qu’on inquiète la population en laissant supposer qu'il faut des procédures notariales pour approcher sa fin de vie, alors que l’urgence est de restaurer la confiance ! »

D'après Vincent Morel, le président de la Société française de soins palliatifs (SFAP), pratiquer la sédation de manière profonde et continue n'est pourtant pas une pratique inédite. « Sédation profonde ne veut pas dire doses importantes, et encore moins doses mortelles », martèle-t-il. Cette pratique s'impose chez un malade dont on arrête les traitements artificiels – une ventilation artificielle par exemple, pour s'assurer qu'il n’en souffre pas. Elle est aussi une réponse apportée à des malades en phase terminale avancée, souffrant d'une maladie évolutive, dont le pronostic vital est engagé, et qui font état d'une grande souffrance, comme des difficultés respiratoires ou une forte détresse psychique. « Cela peut avoir pour effet d'accélérer la survenue du décès mais ce n'est pas l'effet recherché ; l'objectif est de soulager » assure le médecin. « Que cela apparaisse dans la loi me paraît une bonne chose pour rassurer les Français sur l’existence de cette pratique. »

Reste la question cruciale du temps, face au spectre des agonies longues que tant de Français disent redouter. D'où l'idée qu'il faudrait cantonner l'agonie à un « délai raisonnable ». La sédation peut-elle être ce moyen de contrôle ? « Elle le peut mais ce ne doit pas être le cas. Pour nous, ce qui garantit qu’une agonie ne durera pas abusivement, c’est que l’on arrête tous les traitements d’un malade en toute fin de vie, sur lequel on a décidé de ne pas s’acharner », insiste Vincent Morel. Autrement dit, oui, les agonies qui se prolongent au-delà de deux ou trois jours existent. Mais d’après le président de la SFAP, cela survient lorsque les médecins n’ont pas été jusqu’au bout de leur logique de « laisser mourir ».

Beaucoup laissent par exemple le malade sous dialyse, ou sous ventilation. Sans parler de l’hydratation et de l’alimentation artificielles qui, pour certains, sont des soins dus au patient jusqu’au bout. « La vraie réticence médicale aujourd’hui n’est pas tant de pratiquer la sédation parce qu’on craindrait d’accélérer les choses : c’est d’assumer de tout arrêter quand un malade l’a demandé », révèle Vincent Morel.

La psychologue Marie de Hennezel s’insurge elle aussi contre « le grand mouvement de mobilisation actuel qui cherche la petite bête et va provoquer l’inverse de ce qu’il souhaite, à savoir la radicalisation du débat. » D’après elle, les députés ne vont faire que « clarifier ce qui était implicite » précédemment dans l’usage de la sédation. « Certains, et ils sont peu nombreux, souhaitent s’endormir, et ensuite mourir ! Il faut entendre cela plutôt que de tenir à tout prix à ce que le malade puisse avoir encore des moments de réveil ! ».

Il reste que le rapport Claeys-Leonetti n’est pas un document conclusif. Pour Damien Le Guay, c’est d’autant plus inquiétant: « Si nous avions affaire à de simples questions d'ordre techniques, dans l’esprit de la loi Leonetti, un décret devrait suffire. Prendre le risque de la loi, c'est risquer son caractère incontrôlable ! ».

Les Verts, les Radicaux de gauche et le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone ont ainsi rappelé récemment leur volonté de légaliser l’euthanasie. Même inquiétude pour Emmanuel Hirsch : « Nous n’avons pas besoin de juridicisation mais d’humanisation ! Un admirable travail de fond et de concertation publique a été réalisé depuis deux ans. Au moment où il faudrait décider de façon neutre, il ne faut pas se recentrer sur l’euthanasie. La fin de vie dépend de tout ce qui est en amont : continuité du soin, accompagnement à la décision, prise en charge de la qualité de vie et du lieu de vie. » Rapport de force…à suivre.
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