Vincent Lambert : quels enjeux juridiques et éthiques ? Par Valérie Depadt et Emmanuel Hirsch | 19/05/2019, 10:07 |
Rachel Lambert, la femme de Vincent Lambert, à la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg, en janvier 2015. Rachel Lambert, la femme de Vincent Lambert, à la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg, en janvier 2015. (Crédits : Reuters) IDEE. Le débat autour de la décision d’arrêt des soins de M. Vincent Lambert a occulté des questions judiciaires et éthiques non moins importantes. Retour sur une situation complexe, qui fera jurisprudence. Par Valérie Depadt, Université Paris 13 – USPC et Emmanuel Hirsch, Université Paris-Saclay Vendredi 10 mai 2019, le médecin du CHU du Reims en charge du suivi de M. Vincent Lambert a informé ses proches de sa décision d'arrêter ses traitements, et de mettre en place dans la semaine du 20 mai une sédation profonde et continue, jusqu'au décès.
Il ne s'agit pas ici de commenter une décision qui semble indiquer la conclusion prochaine des controverses qui se sont développées depuis 2013. Toutefois, il est important de se pencher sur ce cas particulier, car il semble justifier une évolution de la loi du 2 février 2016créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, dite loi « Claeys Leonetti ».
Depuis le 29 septembre 2008, jour de l'accident de la route qui a provoqué les importantes lésions cérébrales ayant laissé M. Vincent Lambert dans un état neuro-végétatif jugé irréversible par ses médecins, l'arrêt des soins a été prononcé à cinq reprises. Autant de rebondissements qui mettent en lumière la complexité du processus décisionnel concernant des personnes en situation de handicap cérébral en « état d'éveil non-répondant ».
Depuis 2013, les membres de la famille de M. Vincent Lambert se livrent à une âpre bataille juridique quant à l'arrêt des soins. D'un côté la femme de M. Vincent Lambert (ainsi que sa sœur et l'un de ses neveux), qui est aussi sa tutrice légale depuis 2016, demande la sédation et l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation de son mari. Selon elle, avant son accident il avait « clairement » indiqué qu'il ne souhaitait pas d'acharnement thérapeutique. De l'autre côté, les parents de M. Vincent Lambert, opposés à l'euthanasie, demandent son maintien en vie et son transfert en établissement spécialisé.
Juridiquement parlant, la situation est complexe, puisque M. Vincent Lambert n'est pas en fin de vie, qu'il n'a pas manifesté de façon certaine sa volonté d'arrêt des soins sous forme de directives anticipées, et qu'il n'est plus en mesure de le faire. Ce contexte pose en réalité deux questions bien distinctes : d'une part celle des conditions de vie de M. Vincent Lambert en tant que personne en situation de handicap cérébral, d'autre part celle de l'arrêt de ses soins, c'est-à-dire de l'alimentation et de l'hydratation pour une personne qui n'est pas en fin de vie.
Un environnement de soins inadapté ? La focalisation judiciaire et médiatique sur la décision d'arrêt des soins semble avoir occulté la question essentielle du contrôle des conditions de vie actuelles de M. Vincent Lambert. La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé précise en effet que « la personne malade a droit au respect de sa dignité » et que « les professionnels mettent en œuvre tous les moyens à leur disposition pour assurer à chacun une vie digne jusqu'à la mort. »
En mai 2002, soit deux mois après le vote de la loi, une circulaire du ministère chargé de la Santé prescrivait les conditions de « création d'unités de soins dédiées aux personnes en état végétatif chronique ou en état pauci-relationnel ». Y est notamment évoqué le concept de « soins prolongés » s'adressant à des personnes « atteintes de maladies chroniques invalidantes avec risque de défaillance des fonctions vitales, nécessitant une surveillance médicale constante et des soins continus à caractère technique ».
Cette loi doit s'appliquer de manière inconditionnelle à toute personne, quelles que soient ses altérations cognitives et l'amplitude de ses handicaps. M. Vincent Lambert n'est pas en réanimation ou en fin de vie : il devrait donc bénéficier des droits et des soins adaptés au confort de vie d'une personne en situation de handicap.
Or, étant hospitalisé au CHU de Reims, il ne bénéficie pas de l'environnement justifié par son état de handicap : absence des dispositifs adaptés que prescrit la circulaire, contacts limités à l'équipe soignante et aux proches autorisés, chambre fermée d'où on ne le sort jamais. Cette situation dure depuis 2013, année de déclenchement de la procédure judiciaire qui devait aboutir rapidement à une décision, laquelle n'est survenue qu'au bout de six ans. De ce point de vue, on peut considérer que le droit à la dignité, tel que défini tant par l'article L1110-2 du Code de la santé publique que par la Convention européenne, est contesté à M. Vincent Lambert.
Le problème de l'arrêt des soins en absence de directives anticipées Le Conseil d'État, dans sa décision du 24 avril 2019 validant l'arrêt des traitements, prend appui sur la loi du 2 février 2016 « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie ».
Or, M. Vincent Lambert n'est pas en fin de vie. Dès lors, et en l'absence de directives anticipées, un arrêt des soins ne peut être décidé que sur le fondement de l'obstination déraisonnable, par application de l'article L 1110-5-1 du Code de la santé publique. Celui-ci définit l'obstination déraisonnable comme la situation dans laquelle les traitements destinés à maintenir une personne en vie « apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu'ils n'ont d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie ».
Or, pour certains experts consultés au cours des quatre procédures collégiales successives, notamment ceux qui ont rendu le rapport du 22 novembre 2018, les soins prodigués à M. Vincent Lambert (lesquels se limitent aujourd'hui à l'alimentation et l'hydratation artificielle) ne relèvent pas d'une obstination déraisonnable. Ils ne sont que l'accompagnement ordinaire d'une personne en état de conscience altérée. Ce même rapport confirme toutefois l'« état végétatif chronique irréversible » du patient.
Le maintien en vie de M. Vincent Lambert a été déterminé par une série d'expertises portant sur la nature de son handicap et son irréversibilité, pour arriver à conclure qu'il était dans cette situation « d'état végétatif constant ». Les échanges ont porté sur les conditions d'exercice desdites expertises, du fait de la fluctuation des réactions des personnes atteintes d'un handicap cérébral.
Ces expertises ont donné lieu à des discussions et controverses sur le caractère déraisonnable ou non de la poursuite des soins. L'enjeu est en effet important : la décision concernant M. Vincent Lambert pourrait faire jurisprudence, ce contre quoi le Conseil d'État mettait en garde, dans son premier rapport. Que comprendre de cette situation ?
Tout d'abord que la notion « d'obstination déraisonnable » telle qu'elle existe dans le droit positif donne lieu à des errements inadmissibles en la matière dans un contexte particulièrement sensible. Ensuite, que le débat n'est pas seulement juridique, mais également éthique : faut-il acter que la considération d'un handicap peut constituer le critère majeur de l'obstination déraisonnable ?
Des vies « indignes d'être vécues » ? Dans son rapport du 5 mai 2014, le Comité consultatif national d'éthique affirme que
« La situation d'une personne qui est depuis plusieurs années dans un état de conscience minimale ou état pauci-relationnel représente une situation particulière et extrême de handicap lourd et stable, ne mettant pas en jeu le pronostic vital, qui est aussi celle d'autres personnes atteintes de polyhandicap et incapables d'exprimer leur volonté. »
En France, plusieurs centaines de personnes vivent aujourd'hui en état dit « pauci-relationnel » ou « végétatif chronique ». Du point de vue éthique, aucune instance n'a autorité à « penser » comme s'il s'agissait d'une évidence, que, totalement dépendantes et entravées dans leurs facultés relationnelles, la persistance de leur vie relève d'une « obstination déraisonnable ». Sans quoi il conviendrait de renoncer à réanimer toute personne dont on estimerait a priori qu'elle ne retrouverait pas son autonomie, et de s'interroger sur le statut et les droits des personnes en phase évoluée de maladies neurologiques évolutives à impact cognitif, par exemple la maladie d'Alzheimer...
Le cas de M. Vincent Lambert montre qu'il faudrait clarifier les concepts de fin de vie et d'obstination déraisonnable s'agissant des personnes atteintes de tels handicaps, afin de nous prémunir d'interprétations préjudiciables à la personne malade. En outre, il constitue une opportunité de réflexion sur les situations inhérentes à la chronicité de certaines maladies, aux conséquences des maladies évolutives ou aux handicaps sévères qui limitent ou abolissent les facultés cognitives, voire la vie relationnelle de la personne. Ces réalités humaines ne peuvent être abordées sous le seul prisme de l'aménagement des conditions visant à mettre un terme à une existence estimée injustifiée. Reste toutefois posée la question si délicate à aborder d'une personne qui n'est pas en capacité d'exprimer son refus d'un soin ou d'un accompagnement...
Considéré parfois comme un acharnement juridique résultant de controverses intrafamiliales exacerbées par des prises de position publiques inconsidérées, notamment de la part de médecins, le cas très particulier de M. Vincent Lambert interroge plus largement sur l'effectivité de nos solidarités et de notre sollicitude à l'égard de malades en situation de vulnérabilité extrême. Autant de questions essentielles, qui alimenteront le débat à la veille de la révision des lois de bioéthique, attendue pour cet été.
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Par Valérie Depadt, Maître de conférences en droit, Université Paris 13 - USPC et Emmanuel Hirsch, Professeur d'éthique médicale, Université Paris-Saclay
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 19.05.19 17:32
« Nouveaux recours » des parents de Vincent Lambert contre l’arrêt programmé des soins lundi L'hôpital Sebastopol de Reims, photo d'illustration. L'hôpital Sebastopol de Reims, photo d'illustration. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP) « Ils saisissent également les autorités et tribunaux compétents d’une plainte disciplinaire aux fins de radiation du docteur Sanchez», précisent leurs avocats. Par L'Obs avec AFP Publié le 19 mai 2019 à 12h02
Les parents de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans, vont déposer de « nouveaux recours » lundi, jour du début programmé de l’arrêt des traitements auquel ils s’opposent, ont annoncé leurs avocats dimanche sans préciser devant quelle juridiction.
« Les parents de Vincent Lambert saisissent également les autorités et tribunaux compétents d’une plainte disciplinaire aux fins de radiation du docteur Sanchez ainsi que de poursuites pénales à son encontre », ajoutent dans un communiqué Jean Paillot et Jérôme Triomphe, à propos du médecin dirigeant le service des soins palliatifs et l’unité « cérébrolésés » de l’hôpital Sébastopol de Reims où il est hospitalisé.
Arrêt des soins prévu cette semaine Après la validation par le Conseil d’Etat fin avril de la décision médicale d’arrêter l’alimentation et l’hydratation, le Dr Vincent Sanchez a annoncé à la famille l’arrêt des soins la semaine du 20 mai.
Les avocats des parents ont depuis saisi un organisme de l’ONU, le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH), qui a demandé à la France de ne pas suspendre les soins dans l’attente de l’examen du dossier sur le fond par ses soins. Mais la France répète que ces mesures conservatoires « sont dépourvues de caractère contraignant » et met en avant le « droit du patient à ne pas subir d’obstination déraisonnable ».
Samedi, les avocats des parents ont aussi imploré Emmanuel Macron de faire maintenir les traitements dans une lettre ouverte, qualifiant la mort programmée du patient de « crime d’Etat commis au prix d’un coup de force contre l’Etat de droit ».
Avec ces « nouveaux recours dès lundi », ils entendent faire « respecter les mesures provisoires réclamées à deux reprises par l’ONU et dont le défenseur des Droits a rappelé le caractère obligatoire ». Un message que les parents du patient reprendront dimanche après-midi devant l’hôpital Sébastopol où ils ont appelé à un rassemblement pour « supplier » les médecins « de continuer à nourrir et hydrater » leurs fils.
Ancien infirmier psychiatrique, Vincent Lambert se trouve depuis plus de dix ans en état végétatif à la suite d’un accident de la route survenu en septembre 2008, quand il avait 32 ans.
L’affaire, devenue le symbole du débat sur la fin de vie en France, déchire sa famille depuis six ans: d’un côté, les parents, un frère et une soeur s’opposent à l’arrêt des soins; de l’autre, son épouse Rachel, son neveu François et cinq frères et soeurs du patient dénoncent un « acharnement thérapeutique ».
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 19.05.19 17:43
Affaire Vincent Lambert: François-Xavier Bellamy demande l'intervention d'Emmanuel Macron 19/05/2019 à 14h37 Xavier Bellamy.jpg La tête de liste Les Républicains aux prochaines élections européennes déclare avoir "du mal à comprendre qu'on se précipite" pour arrêter les traitement de ce patient en état végétatif depuis plus de dix ans. François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes, a demandé dimanche "qu'on se laisse le temps" dans le dossier Vincent Lambert, dans lequel Emmanuel Macron devrait intervenir, selon lui.
Les parents de ce patient tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans vont déposer de "nouveaux recours" lundi 20 mai, jour du début programmé de l'arrêt des traitements auquel ils s'opposent, ont annoncé leurs avocats dimanche sans préciser devant quelle juridiction.
Tout en soulignant qu'il s'agit "d'une question complexe", le professeur de philosophie, interrogé lors du grand jury RTL/Le Figaro/LCI, a estimé qu'on "devrait écouter le comité pour les droits des personnes handicapées (de l'ONU, ndlr) qui demande qu'on se laisse le temps".
"Il y a aujourd'hui 1500 patients français qui sont dans des situations proches de la sienne, des instituts spécialisés proposent d'accueillir Vincent Lambert, j'ai du mal à comprendre qu'on se précipite", a-t-il ajouté, en exprimant "sa compassion" pour ses "parents qui vivent ce compte à rebours qui a quelque chose d'atroce".
"Je crois que (Emmanuel Macron) devrait intervenir, je crois qu'il devrait donner son sentiment sur cette question fondamentale", a aussi plaidé François-Xavier Bellamy, qui juge que "derrière Vincent Lambert, c'est la question de notre rapport à l'extrême dépendance qui se joue".
Interrogé sur des appels à légaliser l'euthanasie, le professeur de philosophie a répondu que "la loi (Léonetti) mérite d'être appliquée d'abord":
"Si nous entrons dans cette voie dangereuse qui consiste à dire qu'une vie dépendante, une vie fragile, une vie malade, ne mérite pas d'être vécue, alors nous allons construire un monde inhumain et c'est un enjeu majeur des années à venir", a-t-il mis en garde.
"Je n'ai pas à dire ce que je pense de cette affaire", estime Nathalie Loiseau Alors que les élections européennes du 26 mai se rapprochent à grands pas, Nathalie Loiseau, tête de liste La République en Marche, a elle aussi réagi sur France 3 à la demande des parents de Vincent Lambert, qui réclament l'intervention du chef de l'État:
"Le président de la République ne veut pas aller à l'encontre de décisions de justice, il peut simplement donner sa grâce à un condamné, ce qui est très différent de ce que les parents de Vincent Lambert demandent. [...] Je me mets à la place de ses parents, je pense qu'ils vivent une tragédie, je pense que personne ne peut juger, que c'est très douloureux, que rien de tout cela n'est simple, mais je ne suis ni juge, ni médecin, donc je n'ai pas à dire ce que je pense de cette affaire", a-t-elle ajouté.
L'ONU demande de ne pas suspendre le traitement Après la validation par le Conseil d'Etat fin avril de la décision médicale d'arrêter l'alimentation et l'hydratation, le docteur Vincent Sanchez a annoncé à la famille l'arrêt des soins la semaine du 20 mai.
Les avocats des parents ont depuis saisi un organisme de l'ONU, le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH), qui a demandé à la France de ne pas suspendre les soins dans l'attente de l'examen du dossier par ses soins.
Mais la France répète que ces mesures conservatoires "sont dépourvues de caractère contraignant" et met en avant le "droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable".
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 19.05.19 19:09
Vincent Lambert : la tension monte avant l'arrêt des soins Par Marie Ottavi, photo Fred Kihn pour Libération — 19 mai 2019 à 18:44 Les parents de Vincent Lambert, Pierre et Viviane, à la manifestation devant le CHU de Reims, dimanche. Photo Fred Kihn pour Libération Alors que l'arrêt des soins de l'ancien infirmier en état végétatif depuis dix ans est programmé à partir de ce lundi, les avocats de ses parents et leurs troupes ont manifesté devant le CHU de Reims. Ils vont déposer de «nouveaux recours» et entamé des poursuites contre le Dr Vincent Sanchez. Vincent Lambert : la tension monte avant l'arrêt des soins Ils ne céderont pas. Jusqu’au bout, les parents de Vincent Lambert, 42 ans aujourd’hui, en état végétatif depuis dix ans suite à un accident de la route survenu en septembre 2008, useront de tous les recours possibles pour conserver leur fils en vie. Alors que le sort de l’ancien infirmier psychiatrique doit être scellé ces prochains jours, 150 personnes se sont rassemblées dimanche devant les grilles de l’hôpital Sébastopol à Reims à l’appel de Pierre et Viviane Lambert, les parents de Vincent, âgés de 90 et 73 ans. Présente à la manifestation avec son mari, Viviane Lambert voulait «supplier de laisser en vie son fils» et a demandé que les médecins continuent à «hydrater et nourrir Vincent», ajoutant qu'«en France, en 2019, personne ne devrait mourir de faim et de soif».
Suite au rejet de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) d’une autre requête des parents de Vincent Lambert contre l’arrêt du Conseil d’Etat qui a validé la décision d’arrêter les soins de leur fils, le docteur Vincent Sanchez, du CHU de Reims, avait annoncé dans une lettre adressée aux proches de son patient que «l’arrêt des traitements» et la mise en place d’une «sédation profonde et continue jusqu’au décès», ce qu’autorise la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie, seraient lancés la semaine du 20 mai. «Nouveaux recours» A l’approche de l’arrêt des soins, les parents de Vincent Lambert multiplient les actions pour réaffirmer leur opposition. Dimanche matin, leurs avocats ont une fois de plus riposté et annoncé qu’ils déposeraient dès lundi «trois nouveaux recours» contre l’arrêt programmé des soins, sans préciser devant quelle juridiction. Ils veulent également attaquer le docteur Vincent Sanchez. «Les parents de Vincent Lambert saisissent également les autorités et tribunaux compétents d’une plainte disciplinaire aux fins de radiation du docteur Sanchez ainsi que de poursuites pénales à son encontre», ont ajouté les avocats Jean Paillot et Jérôme Triomphe dans un communiqué, à propos du médecin dirigeant le service des soins palliatifs et l’unité «cérébrolésés» de l’hôpital Sébastopol de Reims où Vincent Lambert est hospitalisé.
L’affaire a aussi pris un tour politique après les déclarations de François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes qui a déclaré dimanche au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro qu’il se plaçait du côté des parents de Vincent Lambert : «Comment ne pas les soutenir dans l’épreuve qu’ils traversent ? J’ai beaucoup de compassion pour eux, ils vivent un compte à rebours atroce. Nous devrions retenir l’avis du Comité des droits des personnes handicapées.» Il faisait allusion aux mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH) au début du mois de mai, enjoignant à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins avant une instruction sur le fond. La France répète de son côté que ces mesures conservatoires «sont dépourvues de caractère contraignant» et met en avant le «droit du patient à ne pas subir d’obstination déraisonnable». Fervent catholique, François-Xavier Bellamy a plaidé dimanche pour «qu’on se laisse le temps» dans ce dossier dans lequel Emmanuel Macron devrait intervenir, selon lui.
Semaine éprouvante Proches des milieux catholiques traditionalistes, les parents de Vincent Lambert avaient reçu samedi le soutien de la Conférence des évêques français (CEF). Le groupe bioéthique de la CEF s’interroge dans un communiqué : «Pourquoi cette précipitation pour le conduire vers la mort ?» Les évêques déplorent que le gouvernement veuille passer outre l’avis du CIDPH qui recommande la suspension de décision d’arrêt des soins.
Saisi le 13 mai par les avocats des parents de Vincent Lambert, Jacques Toubon, le Défenseur des droits, avait quant à lui estimé vendredi qu’il «ne lui appartient pas» de trancher entre la demande des parents de Vincent Lambert, et les décisions du Conseil d’Etat et de la CEDH.
Dans une lettre ouverte publiée samedi, les parents de Vincent Lambert ont assuré que la mort de leur fils, si elle survient comme prévu cette semaine, «apparaîtra aux yeux de la postérité comme un crime d’Etat commis au prix d’un coup de force contre l’Etat de droit».
Pour l’heure, l’hôpital de Reims s’est organisé pour mettre Vincent Lambert en sécurité. L’accès à sa chambre d’hôpital est strictement contrôlé, autorisé à quinze membres de sa famille et à l’équipe médicale. Une semaine éprouvante débute ce lundi pour les différentes parties impliquées dans cette affaire longue de dix ans.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 19.05.19 19:22
Affaire Vincent Lambert : Jean-Luc Romero exprime sa "colère" sur RTL INVITÉ RTL - Pour Jean-Luc Romero, président de l'Association du droit à mourir dans la dignité, le cas de Vincent Lambert est emblématique des manquements législatifs sur la fin de vie en France. Jean-Luc Romero, président de l'ADMD en octobre 2017 Jean-Luc Romero, président de l'ADMD en octobre 2017 Crédit : XAVIER LEOTY / AFP Philippe Robuchon Philippe Robuchon et Claire Gaveau
PUBLIÉ LE 19/05/2019 À 18:38 MIS À JOUR LE 19/05/2019 À 19:13 L'affaire Vincent Lambert continue de susciter polémiques et avis divergents sur la gestion de la fin de vie. Sur RTL dimanche 19 mai, alors que les parents de Vincent Lambert dénoncent l'euthanasie de leur fils devant le CHU de Reims, Jean-Luc Romero exprime sa "colère".
"Évidemment, c'est une affaire douloureuse", déclare le président de l'Association du droit à mourir dans la dignité. "Mais je suis très en colère, en Belgique ça ne pourrait pas arriver. La personne qui doit décider en premier c’est la femme, après ce sont les enfants adultes, et enfin les parents. (...) Si on avait une loi bien faite, nous n’en serions pas là" poursuit-il.
Pour Jean-Luc Romero, cette affaire illustre parfaitement les dysfonctionnements de la loi français. "On voit bien que ça ne fonctionne pas. C'est une loi faite par des médecins pour des médecins", déplore-t-il.
À lire aussi Viviane et Pierre Lambert, les parents de Vincent Lambert, juin 2016 VINCENT LAMBERT Affaire Vincent Lambert : les avocats des parents annoncent de "nouveaux recours" Alors que les parents de Vincent Lambert implorent dorénavant Emmanuel Macron d'intervenir dans ce dossier, Jean-Luc Romero rappelle que ce n'est pas le "rôle" du chef de l'État. "Il y a une séparation des pouvoirs et ce qu'a décidé la justice sur la base d'expertises médicales ne peut pas être remis en cause par le président de la République. La justice a tranché".
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 19.05.19 20:54
Émotion avant l’arrêt des soins de Vincent Lambert Par Stéphane Kovacs Mis à jour le 19/05/2019 à 20:41 Publié le 19/05/2019 à 20:09 Émotion avant l’arrêt des soins de Vincent Lambert Ultimes recours, déclarations politiques, manifestation: la tension monte, alors que l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de ce patient tétraplégique en état de conscience minimale est programmé cette semaine.
Des prières, des chants et un mot d’ordre: «La vie pour Vincent!» Quelque 200 personnes se sont rassemblées, sous la pluie, dimanche après-midi devant le CHU de Reims, pour protester contre l’arrêt des soins - programmé à partir de ce lundi - de Vincent Lambert, ce quadragénaire tétraplégique, en état de conscience minimale depuis dix ans. «Vincent n’est pas en fin de vie ; il a des réactions! martèle Viviane, sa mère, qui vient apporter un bouquet de muguet pour sa chambre. «Quand Vincent a vu ses parents, venus après avoir su la nouvelle, il s’est mis à pleurer! raconte David Philippon, son demi-frère. Il sent ce qui se passe autour de lui.» Alors que débute une semaine cruciale, que le tribunal administratif de Paris vient de rejeter un dernier recours en urgence, que le défenseur des droits estime qu’«il ne (lui) appartient pas» de trancher, Pierre Lambert, 90 ans, et son épouse Viviane, 73 ans, jettent leurs dernières forces dans ce qui est devenu le combat de leur vie: trois nouveaux recours - sans autre précision - seront déposés ce lundi, pour empêcher, selon les mots de David Philippon, la «première euthanasie légale en France».
Les parents de Vincent Lambert arrivent à l’hôpital où leur fils est pris en charge dans l’unité de soins palliatifs, dimanche 19 mai. Le 10 mai, le Dr Vincent Sanchez, qui dirige le service des soins palliatifs et l’unité «cérébrolésés» de l’hôpital Sébastopol de Reims, avait annoncé aux parents qu’il allait «arrêter la nutrition et l’hydratation artificielles la semaine du 20 mai», sans préciser la date exacte. Puisque, selon les avocats des parents, «il s’évertue à violer les mesures provisoires» de maintien des soins exigées de nouveau vendredi par un organisme de l’ONU, le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH), dans l’attente de l’examen du dossier, une «plainte disciplinaire aux fins de radiation du Dr Sanchez, ainsi que des poursuites pénales à son encontre» seront par ailleurs lancées. Tandis que l’hôpital demeure portes closes «pour des raisons de sécurité», «ni la direction ni le personnel médical, explique le CHU, ne prendront la parole pour le moment».
Une affaire de plus en plus politique En attendant, plusieurs collectifs, comme l’Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et cérébrolésés (UNAFTC) ou Alliance Vita, une association pro-vie, ont tenu à faire le déplacement à Reims pour conforter les parents. «Rappelons à ceux qui soutiennent le processus visant à provoquer la mort de Vincent Lambert qu’il induit une triple extension du concept d’euthanasie, indique Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita. Casser cette digue, c’est risquer l’inondation! Car Vincent Lambert n’est pas en fin de vie, n’est pas malade et n’a rien demandé. Il a même fait preuve de sa vitalité, en 2013, en résistant déjà à un arrêt d’alimentation de 31 jours! On peut voir un “syndrome de persévération”dans le refus collectif (médical, judiciaire et politique) d’offrir à Vincent Lambert un lieu de vie et de soins réellement adapté à son état.»
« Une civilisation régresse à partir du moment où elle décide de capituler devant la souffrance »
Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate
Avec la publication samedi d’une lettre ouverte des avocats des parents Lambert à Emmanuel Macron, évoquant un «crime d’État commis au prix d’un coup de force contre l’État de droit», l’affaire a pris un tour plus politique. Après les évêques, samedi, François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes, a lui aussi plaidé pour qu’«on se laisse le temps» pour ce dossier, dans lequel le chef de l’État devrait intervenir, selon lui. «Nous n’avons pas le droit de dire d’un homme que, parce qu’il est dépendant, il n’a plus le droit de vivre», a-t-il souligné. «Une civilisation régresse à partir du moment où elle décide de capituler devant la souffrance», a renchéri Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate. «Je ne peux me résoudre à sa mise à mort, et j’ai écrit à Emmanuel Macron pour lui demander d’intervenir», a pour sa part tweeté l’ancien ministre Philippe de Villiers.
«La contradiction des différents arrêts rendus dans cette affaire prouve combien cette loi est floue et illisible»
Jean-Luc Roméro, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité
Pour l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), au contraire, «il est temps que ça se termine». «Pour éviter de nouveaux drames familiaux, la loi doit changer: c’est la demande de 96 % des Français! insiste Jean-Luc Roméro, son président, qui s’appuie sur un sondage Ipsos de mars 2019. La contradiction des différents arrêts rendus dans cette affaire prouve combien cette loi est floue et illisible. Et puis, elle ne précise pas qui, dans la famille, décide dans le cas où des directives anticipées ne sont pas rédigées. En Belgique, par exemple, il y a un ordre: le conjoint, les enfants, puis les parents. Là-bas, les parents n’auraient pas pu s’opposer à la décision de l’épouse! Ce doit toujours être à la famille de décider, quitte à ce qu’elle s’en remette à l’avis des médecins.»
Chronologie ● 29 septembre 2008
Vincent Lambert, infirmier en psychiatrie au centre hospitalier de Châlons- en-Champagne (Marne), est victime d’un accident de la route. Hospitalisé à Reims, l’homme de 32 ans, désormais tétraplégique, est plongé dans un profond coma artificiel.
● 10 avril 2013
Le CHU engage un protocole de fin de vie, en accord avec l’épouse de Vincent Lambert, Rachel, et une partie de la famille. Mais, saisi par les parents, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) ordonne en mai de rétablir l’alimentation.
● 11 janvier 2014
Le CHU informe la famille qu’il va de nouveau arrêter nutrition et hydratation, conformément à la loi Leonetti, qui permet de refuser l’acharnement thérapeutique. Mais, le 16 janvier, le tribunal, saisi par les parents, ordonne la poursuite du traitement.
● 24 juin 2014
Le Conseil d’État se prononce pour l’arrêt des soins. Saisie par les parents, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) valide cette décision le 5 juin 2015. Mais, le 23 juillet, contre toute attente, les médecins refusent de se prononcer sur l’arrêt des soins.
● 9 avril 2018
Le CHU de Reims se prononce de nouveau pour l’«arrêt des traitements». Le 31 janvier 2019, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne valide cette procédure. Saisi par les parents, le Conseil d’État confirme cette décision le 24 avril dernier.
● 30 avril 2019
La CEDH rejette l’action des parents. Ces derniers saisissent alors un comité de l’ONU, qui demande la suspension de toute décision d’arrêt des soins. La France passe outre. Le 11 mai, le médecin de Vincent Lambert annonce l’interruption des traitements.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 0:01
Affaire Lambert : Jean Leonetti appelle à ce que "chacun rédige ses directives anticipées" 12h45, le 19 mai 2019 , modifié à 13h46, le 19 mai 2019
Pour Jean Leonetti, invité d'Europe 1 dimanche, la principale leçon à tirer de l'affaire Vincent Lambert est que chacun doit "penser la mort", désigner une personne de confiance, et rédiger ses directives anticipées. INTERVIEW La décision d'arrêter les traitements de Vincent Lambert, confirmée par le Conseil d'État, devrait être exécutée à partir de lundi. Mais ses parents, toujours favorables à la poursuite des soins, en appellent à Emmanuel Macron. "C'est donner au président beaucoup plus de pouvoir qu'il n'a", souligne sur Europe 1 Jean Leonetti, qui avait porté la loi sur la fin de vie de 2005. "Rappelez-vous que Vincent Humbert avait, en son temps, demandé à Jacques Chirac le droit de mourir. Heureusement le président de la République ne peut pas se substituer aux décisions des tribunaux, aux décisions médicales, ou changer la loi", poursuit-il.
Une réflexion au cas par cas "Le Conseil d'État, à deux reprises, a validé la démarche médicale", rappelle l'homme politique, tout en comprenant que la douleur causée aux parents par cette décision. "Elle l'est d'autant plus qu'elle est tardive. Lorsque vous avez un être cher qui vient d'avoir des lésions cérébrales majeures et irréversibles, aujourd'hui, avec des examens comme les IRM dynamiques, on peut dire : non, l'activité cérébrale ne reprendra jamais", explique-t-il. Et de souligner qu'un tel diagnostic, avec autant de certitude, n'aurait pas été possible il y a dix ans.
Pour Jean Leonetti, cette affaire est un drame. "On nous demande toujours de choisir notre camp. Vous êtes pour la femme ou vous êtes pour la mère ? Vous êtes pour arrêter tous les traitements ou pour les poursuivre à l'infini ? Or la loi dit : essayons de raisonner au cas par cas. Ne nous obstinons pas dans ce qui peut paraître déraisonnable", souligne-t-il.
"Quand le malade est lucide, c'est lui qui dit ce qui est raisonnable et déraisonnable. Mais quand il ne peut plus s'exprimer, s'il n'a pas écrit ses directives anticipées - comme chacun peut le faire -, s'il n'a pas désigné une personne de confiance pour parler à sa place - comme chacun devrait le faire - on se demande ce qu'il aurait voulu. Et il y a un combat juridique dans une famille déchirée, qui malheureusement sera de manière définitive déchirée", déplore-t-il.
"Il faut appliquer encore mieux la loi" "Si on doit tirer une leçon du tragique de l'affaire Vincent Lambert, c'est qu'il faut appliquer encore mieux la loi. Que chacun d'entre nous pense la mort, désigne une personne de confiance et rédige ses directives anticipées", conclut-il.
La situation de Vincent Lambert reste toutefois exceptionnelle. "Dans les hôpitaux, 60% des patients meurent après une limitation ou un arrêt des traitements. Ça ne veut pas dire qu'on fait mourir des gens. Simplement, faire une chimiothérapie pour quelqu'un qui a une semaine à vivre, ça n'a pas de sens. La souffrance que ça peut engendrer est supérieure à l'espérance qu'on peut en avoir", explique Jean-Leonetti.
"Si vous avez 88.000 personnes pour qui des décisions d'arrêt des traitements sont prises sans faire l'objet de polémique, c'est parce qu'elles vont dans le sens d'un dialogue fructueux, dans une situation où on a fait tout ce qui était possible, et où on pense que continuer devient déraisonnable. Si la famille est d'accord avec cette position, les choses se passent de manière sereine et apaisée", précise-t-il. Ce qui n'est pas vraiment le cas dans l'affaire Vincent Lambert.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 0:28
Vincent Lambert : son ancien médecin, le Dr Kariger revient sur toute l'affaire Le CHU de Reims a annoncé la mise en place, cette semaine, d'une nouvelle procédure d'arrêt des soins pour Vincent Lambert. Le Dr Eric Kariger qui fut le premier médecin à mettre en place une telle procédure en 2013, revient sur cette expérience douloureuse.
Vincent Lambert : son ancien médecin, le Dr Kariger revient sur toute l\'affaireVincent Lambert : son ancien médecin, le Dr Kariger revient sur toute l'affaire avatar La rédaction d'Allodocteurs.fr France Télévisions Mis à jour le 19/05/2019 | 21:41 publié le 19/05/2019 | 21:41
Le Dr Eric Kariger a "le cuir épais". Pourtant, se replonger dans les rebondissements de l’affaire Vincent Lambert lui coûte. De ses années au côté de cet homme qui est devenu le symbole de la fin de vie en France et dont il a été le premier médecin après son accident de la route en 2008, le médecin garde des souvenirs douloureux. Une douleur qui est ravivée par l’actualité récente.
Alors que le Dr Sanchez, nouveau médecin de Vincent Lambert, a annoncé qu’il mettrait fin aux soins de son patient à partir de lundi, les parents du jeune homme se refusent toujours à accepter la situation. Des voix s’élèvent aussi des milieux conservateurs pour s’insurger contre la fin des soins, assimilée de manière impropre à une euthanasie. Cette violence qu’il a trop connue lorsqu’il était aux responsabilités comme chef de service des soins palliatifs au CHU de Reims, le Dr Kariger ne la supporte plus.
"La fin approche, et c’est presque encore plus violent. Dans cette période difficile, il y a de nouveaux des prises de position qui me sont, à titre personnel, très douloureuses, lâche le médecin. Je pense en particulier aux déclarations de mon archevêque (Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, a critiqué la décision des médecins validée par le Conseil d'Etat, les accusant notamment de vouloir laisser Vincent Lambert mourir de faim et de soif)."
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Médecin « pro-life » aux solides convictions catholiques Le Dr Kariger ne s'en cache pas : il est un homme de droite et un catholique convaincu. Médecin chrétien engagé, il a été trésorier du centre catholique des médecins français et s’est engagé au sein du Parti Chrétien Démocrate – l’ancien Forum Social Chrétien de Christine Boutin. "Personne ne peut venir me chatouiller sur mes convictions confessionnelles et mon combat pro-vie", se défend-il. C’est pourtant précisément sa sphère politique et religieuse qui l’a violemment attaqué lorsque lui-même a décidé, pour la première fois, d’entamer une procédure d’arrêt des soins sur Vincent Lambert, en 2013.
"Je suis médecin chrétien, mais je suis médecin d’abord. Je suis d’abord au service d’un malade et pas au service de mes convictions, assure-t-il. Et sur l’affaire Lambert et la décision que j’ai dû prendre à l’époque, je ne me suis jamais trouvé en difficulté par rapport à ces convictions."
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Au départ, de bonnes relations avec la famille Lambert Durant les premières années de soins de Vincent Lambert, en unité pour cérébolésés graves, l’équipe médicale et la famille du jeune homme poursuivent le même objectif : faire récupérer Vincent, un maximum. A l’époque, le Dr Kariger échange surtout avec Rachel, sa femme, même si il a occasionnellement rencontré ses parents, Viviane et Pierre.
Le contact passent bien avec eux : il faut dire qu'ils ont des points communs. "Je suis catholique et un médecin chrétien engagé. Ils sont aussi catholiques, même si ils sont certainement plus que cela. En plus, le père est un ancien médecin chef de service", explique le médecin. Mais très vite, il a une "intuition" : le cas Lambert n’est pas ordinaire. "On m’avait donné des éléments sur la singularité de cette famille, même si on ne savait pas grand chose à l’époque de toute la violence et la complexité qui y régnait."
Un pronostic de plus en plus sombre Les années passent et Vincent Lambert ne progresse pas. La rééducation ne fonctionne pas, l’orthophonie ne donne rien. Le pronostic est très sombre. Fin 2012, les équipes soignantes, au plus près des patients, commencent à se poser des questions : pourquoi maintenir Vincent Lambert en vie ? En avril 2013, au terme d’une procédure collégiale qui s’inscrit dans la cadre de la loi Leonetti que le Dr Kariger "connaît sur le bout des doigts", le médecin s’achemine vers un arrêt des soins et la mise en place de la sédation profonde et continue.
L'épouse de Vincent Lambert, Rachel, est d’accord. Avant de commencer, le médecin s’entretient avec Viviane, la mère. Le père, Pierre, n’a pas pu se rendre au rendez-vous. "Je l’ai préparé, je lui ai dit que nous nous dirigions vers un arrêt des soins. Je ne lui ai pas demandé son avis : je trouve ça odieux psychanalytiquement parlant. Elle m’a répondu que c’était impensable, contre ses convictions. Nous avons convenus de nous revoir quelques semaines plus tard."
"Quand on a rebranché Vincent Lambert, ça a été un des pires jours pour moi"
La procédure d’arrêt des soins est entamée au printemps 2013. "Nous l’avons fait transparence, en toute rigueur", assure le Dr Kariger. Rachel Lambert, l’épouse "aimante et aidante" est informée. Mais pas les parents. "Nous n’avons pas agi dans leur dos. Aucun médecin n’appelle tous les membres d’une famille quand décision est prise", rappelle-t-il. Le Dr Kariger a sa conscience pour lui, même si il admet une "petite précipitation, car l’arrêt a commencé avant que je ne les revoie."
Saisi par les parents, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) ordonne en mai 2013 de rétablir l'alimentation. "Ca a été un des jours les plus durs pour moi. Ca faisait 31 jours qu’on accompagnait Vincent Lambert vers la fin."
Les relations avec les parents sont dégradées. "Ils n’ont jamais évolué, ensuite. Ils ont évoqué un mauvais diagnostic, un mauvais pronostic. Tout s’est emmêlé. »
"Mon honneur et celui de mon équipe étaient sauf" Suite à ce revers, l’équipe médicale reprend le travail. "On a relancé la collégiale, on est repartis de zéro. Nous avons fait un travail magnifique, se remémore le médecin. J’en garde un souvenir ému." Mais les évènements s’emballent.
En janvier 2014, l’équipe informe la famille qu'elle va de nouveau arrêter nutrition et hydratation, procédure conforme à la loi Leonetti qui permet de refuser l'acharnement thérapeutique. Le tribunal, saisi par les parents, ordonne la poursuite du traitement. Rachel Lambert et le CHU en appellent au Conseil d'État, qui donne raison au Dr Kariger et son équipe. "A ce moment-là, mon honneur et celui de mon équipe ont été saufs", souffle le médecin. Mais Viviane et Pierre Lambert en appellent à la Cour européenne des droits de l’homme. "J’ai compris qu’ils ne lâcheraient rien et qu’on se s’en sortira plus", explique-t-il.
Menaces de mort et coups de fil anonymes
Face à ce nouveau rebondissement, le médecin spécialiste des soins palliatifs, qui n’est "pas du genre à fuir devant les difficultés et ses responsabilités", est dépassé. "On nous a parlé de 2 à 3 ans de délai avant la décision de la Cour européenne. Je ne me suis plus senti la force de travailler dans la durée. Je n’apportais plus de valeur ajoutée. J’ai décidé d’aller vaquer à d’autres fonctions."
En plus du cas médico-judiciaire inextricable, l’ancien médecin de Vincent Lambert doit faire face à des pressions considérables. "J’étais devenu l’homme à abattre. J’ai reçu des menaces de morts, des coups de fils anonymes. On a menacé de s’en prendre à mes enfants." Les pressions émanent des milieux conservateurs de droite, de son "camp de valeur". Une véritable "double peine". "Ca a été très dur. Si j'étais un mec de gauche, athée, ça m’aurait moins touché", dit-il dans un petit rire triste.
Soutien au nouveau médecin de Vincent Lambert
Quatre années "de souffrance inutile" après, c’est le Dr Vincent Sanchez qui va finalement accompagner Vincent Lambert vers la mort. "C’est un homme courageux, qui doit faire une chose qui reste difficile : c’est lui qui, finalement, sera responsable de l’arrêt des soins sur Vincent Lambert. Je lui apporte tout mon soutien confraternel, assure le Dr Kariger. "Mais dans son cas, tous les recours de la famille ont été épuisés. Il a le soutien de sa hiérarchie et d’un ministre de la Santé. Il a de la chance."
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 9:21
Vincent Lambert : "Il n'est pas malade, il n'est pas en fin de vie", martèle l'avocat des parents 08h52, le 20 mai 2019 , modifié à 09h11, le 20 mai 2019
L'avocat des parents de Vincent Lambert estime sur Europe 1 qu'en validant l'arrêt des traitements, le conseil d'État interprète la loi Leonetti "dans un sens qui n’avait pas été initialement approuvé par les députés et les sénateurs". INTERVIEW L'arrêt des traitements de Vincent Lambert, validé par le conseil d'État au mois d'avril, est prévu pour cette semaine. Mais les parents de cet homme, tétraplégique en état végétatif depuis un accident de la route en 2008, s'y opposent fermement. "Il n'y a strictement aucune circonstance médicale qui justifie un arrêt de traitement", affirme leur avocat Jean Paillot, au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1, lundi.
Il rappelle notamment que la loi Claeys Leonetti sur la fin de vie "pose comme principe qu'un traitement peut être arrêté lorsqu'il relève d'une obstination déraisonnable" et qu'elle "avait été rédigée à l'origine pour les personnes malades et les personnes en fin de vie". "Le conseil d'État a interprété cette loi en permettant qu'elle s'applique également aux personnes handicapées."
Vincent Lambert "n'est pas en fin de vie"
D'après lui, "la loi Leonetti est interprétée dans un sens qui n’avait pas été initialement approuvé par les députés et les sénateurs" et cela mène "à une discrimination à l'égard des personnes handicapées". "Vincent Lambert n'est atteint d'aucune comorbidité. Il n'est pas malade, il n'est pas en fin de vie. On va provoquer sa fin de vie par sa déshydratation. Celle-ci est absolument injustifiée comme nous le disent tous les médecins spécialistes de cette filière des personnes en état de conscience altérée", plaide-t-il.
Jean Paillot explique par ailleurs que "le Comité international pour les droits des personnes handicapées a demandé des mesures provisoires qui consistent dans le maintien de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert le temps que ce comité de l’ONU puisse statuer sur le dossier de cette personne". "La France croit pouvoir dire que ces mesures provisoires ne seraient pas obligatoires, ce qui est une erreur de droit invraisemblable." Il estime qu'il n'y a "absolument aucune urgence" à l'arrêt de traitements qui "peuvent encore être parfaitement mis en œuvre pendant ce délai de six mois demandé par ce comité de l'ONU".
"C'est avant tout devenu une affaire politique" "Nous sommes en présence d'une décision de mesure provisoire qui est obligatoire pour la France. Si la France ne respecte pas, elle sera condamnée pour violation des droits de l’Homme", prévient-il en ajoutant que "cette obligation s'impose également aux médecins". Il évoque notamment le cas du docteur Sanchez du CHU de Reims, qui a fait savoir à la famille qu'il comptait arrêter les soins cette semaine du 20 mai : "Si le Dr Sanchez continue à se croire soutenu par le ministère de la Santé, il n’en sera rien quand il sera dans le box des accusés. Là, il sera tout seul et il se rendra compte qu’en réalité, il a été l’instrument d’un mensonge d’État parce que cette affaire n’est pas une affaire seulement médicale ou judiciaire. C’est avant tout devenu une affaire politique."
Si le processus va à son terme, "ce sera une euthanasie par omission. Ce sera une euthanasie par l'absence d’un soin qui lui est dû", estime Jean Paillot. Et selon lui, "ce problème peut être résolu d'une manière extrêmement simple" en transférant Vincent Lambert "dans un établissement spécialisé" : "Nous en avons plusieurs en France qui ont d'ores et déjà indiqué qu'ils étaient prêts à le prendre. Il sera pris en charge et traité conformément à son état."
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 10:31
L'arrêt des soins prodigués à Vincent Lambert a commencé, malgré l'opposition de ses parents Le sort de ce patient, plongé dans un état végétatif, fait l'objet d'une bataille judiciaire depuis dix ans. Les avocats de ses parents ont à nouveau saisi la justice pour faire arrêter la sédation profonde qui a débuté lundi matin.
Vincent Lambert sur son lit d\'hôpital, en 2013.Vincent Lambert sur son lit d'hôpital, en 2013. ( FRANCE 2 / FRANCETV INFO ) franceinfo France Télévisions Mis à jour le 20/05/2019 | 10:08 publié le 20/05/2019 | 09:33
L'arrêt des soins prodigués à Vincent Lambert a commencé, malgré l'opposition de ses parents
Après des années de bataille judiciaire sur fond de débat sur la fin de vie, l'arrêt des soins prodigués Vincent Lambert a débuté, lundi 20 mai, au CHU de Reims. Son médecin traitant, le docteur Vincent Sanchez, l'a annoncé à la famille dans une lettre.
Les avocats des parents de Vincent Lambert avaient annoncé, dimanche, qu'ils allaient déposer trois recours contre cette décision. Lundi, l'un d'eux, Jean Paillot, a confirmé avoir saisi la justice pour demander l'arrêt de la sédation, confirmant une information de RTL. "C'est une honte, un scandale absolu, ils n'ont même pas pu embrasser leur fils", a-t-il réagi auprès de l'AFP, lundi, après l'annonce de l'équipe médicale. Dans sa lettre, l'hôpital explique que les horaires de visite ont été "élargis".
Une possibilité ouverte par le Conseil d'Etat Vincent Lambert, aujourd'hui âgé de 42 ans, est hospitalisé depuis 2008 et un accident de la route, qui l'a rendu tétraplégique et plongé dans un état végétatif. Son cas fait l'objet d'une longue bataille juridique qui déchire sa famille : ses parents, un frère et une sœur s'opposent à l'arrêt des soins ; son épouse et son neveu, en revanche, affirment qu'il avait pris position contre tout acharnement thérapeutique, bien qu'il n'ait pas laissé de directives anticipées.
Le 24 avril, le Conseil d'Etat avait validé l'interruption des traitements qui le maintiennent en vie. Depuis, la Cour européenne des droits de l'homme et le tribunal administratif de Paris ont rejeté des demandes de suspension de cette décision déposées par les parents de Vincent Lambert.
Le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU avait en revanche demandé de surseoir à toute décision sur les soins de ce patient le temps d'instruire le dossier, mais la France n'est pas tenue de respecter cet avis. Samedi, les avocats de la famille ont demandé à Emmanuel Macron d'intervenir pour le maintient des traitements.
Dans la foulée de la décision du Conseil d'Etat, le docteur Vincent Sanchez avait annoncé que l'arrêt des soins débuterait "la semaine du 20 mai 2019".
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 11:13
"Ceux qui veulent ramener aujourd'hui le débat sur l'euthanasie se trompent", estime, lundi 20 mai sur franceinfo, l'ancien médecin de Vincent Lambert. Le docteur Éric Kariger, ancien chef de service au CHU de Reims, l'affirme : son ancien patient subit "une obstination déraisonnable", alors que les traitements doivent être arrêtés à partir de lundi sur son ancien patient.
Si Vincent Lambert avait été en Belgique, en Suisse ou aux Pays-Bas, il y aurait quand même eu l'affaire Lambert. Dr Eric Kariger à franceinfo
"Ce n'est pas une question d'euthanasie ou pas, affirme le Dr. Éric Kariger. C'est la question que la médecine se retire tout en continuant à accompagner jusqu'au bout son malade, dans une dignité et dans un confort de fin de vie qui doit être celui de l'intime, et de la présence des proches en soutien à leur mari, à leur fils, à leur frère." Le médecin dénonce "l'obstination déraisonnable" dont fait l'objet selon lui son ancien patient. "Il faut rester sur les faits, l'obstination déraisonnable a été qualifiée par les meilleurs experts médicaux", affirme-t-il. Elle a été reconnue sur le plan de la légalité française et européenne, donc aujourd'hui il n'y a plus d'arguments qui puissent être entendus par la partie qui s'oppose à laisser partir M. Lambert."
"Jusque dans ce moment intime, une partie de la famille médiatise l'affaire. [Vincent Lambert] subit un sort déraisonnable, regrette le médecin. Malheureusement, dans ce contexte émotionnel ce sont les opinions qui prennent le dessus. Certaines sont saines, d'autres sont plus obscures." "Que l'on soit médecin chrétien, athée ou agnostique, nous sommes d'abord médecins respectueux de cet interdit de l'acharnement de notre belle médecine", conclut-il.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 11:47
Comme c'est triste que constater que des gens intelligents et cultivés soient ds l'incapacité de comprendre qu'il existe quelques patients qui ne supportent pas l'idée d'être manipulés malgré eux ( toucher et odeur ) pendant quelques jours et quelques nuits au moment de leur mourir. "belle médecine" ??? ??? ??? il suffit d'évaluer le résultat des débats sur la fin de vie... "belle médecine" ??? faut pas exagérer tout de même...
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 14:13
Des procédures judiciaires de la dernière chance. Les parents de Vincent Lambert, farouchement opposés à la décision de l'hôpital Sébastopol de Reims (Marne) d'arrêter les soins, vont tenter lundi 20 mai tous les recours encore existants pour faire modifier ce choix. "Lundi matin, ils ont à nouveau saisi la Cour européenne des droits de l'homme. Parallèlement, leur avocat pourrait lancer à Paris, peut-être dès cet après-midi, un référé. C'est une procédure en urgence absolue qui vise à obtenir de la justice qu'elle ordonne au médecin de l’hôpital de Reims de cesser immédiatement le protocole de fin de vie qu'ils ont initié", détaille l'envoyé spécial de France 3 à Reims Clément Weill-Raynal.
Plaintes de la dernière chance "D'autres procédures sont également évoquées. Une plainte contre l'État français pour non-respect des conventions de l'ONU, une plainte au pénal contre le Docteur Sanchez, chef de l'unité de soins palliatifs de l'hôpital de Reims. Tout ça, ce sont des tentatives de la dernière chance. Ce matin, les parents de Vincent Lambert sont venus lui rendre visite. Ils ont confirmé qu'il était profondément endormi. IIs sont partis et reviendront en fin de journée", conclut le journaliste.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 15:36
Affaire Vincent Lambert : six questions sur l’arrêt des soins Vincent Lambert est hospitalisé au CHU de Reims. Vincent Lambert est hospitalisé au CHU de Reims. | DANIEL FOURAY / OUEST-FRANCE François VERCELLETTO Modifié le 20/05/2019 à 14h20
Comme il l’avait annoncé, le CHU de Reims a cessé les traitements qui maintenaient en vie Vincent Lambert, en état de conscience altérée depuis 2008. La suspension des soins relève d’un processus très encadré qui pose cependant de nombreuses questions.
Le processus d’arrêt des traitements de Vincent Lambert s’inscrit dans un cadre strict du point de vue de la loi comme de l’éthique. Il intervient au terme de plus de dix ans et demi de procédures.
1. Quels traitements ont été arrêtés ? Les médecins du CHU de Reims, où Vincent Lambert est hospitalisé, ont interrompu la nutrition et l’hydratation artificielles, tout en mettant simultanément en œuvre « une sédation profonde et continue » jusqu’à son décès.
Vincent Lambert est autonome sur le plan respiratoire et n’est pas en phase terminale d’une maladie grave. Ce sont donc les sondes qui assurent son hydratation et son alimentation qui ont été retirées.
2. Que dit la loi Claeys-Leonetti ? La loi du 2 février 2016 autorise la suspension des soins : « Lorsqu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu’ils n’ont d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris, conformément à la volonté du patient et, si ce dernier est hors d’état d’exprimer sa volonté, à l’issue d’une procédure collégiale définie par voie réglementaire. »
Vincent Lambert n’a pas laissé de directives anticipées ni désigné de personne de confiance. Les partisans du maintien en vie de Vincent Lambert en tirent argument pour le prolonger dans son état. Son épouse Rachel, en revanche, assure que son mari « n’aurait pas souhaité cet acharnement ».
Cependant, le cas particulier de Vincent Lambert rentre bien dans le cadre défini par la loi Claeys-Leonetti, puisque la décision qui a été prise relève d’une procédure collégiale qui a été parfaitement respectée.
Jean Leonetti, corédacteur de la loi de 2016, et opposant déclaré à toute forme d’euthanasie, estime que l’arrêt des soins de Vincent Lambert s’inscrit bien « dans le cadre de la loi », affirmant que « dans les hôpitaux, presque 60 % des patients lorsqu’ils meurent, ils meurent après une limitation ou un arrêt des traitements ».
3. Vincent Lambert va-t-il « mourir de faim et de soif » ? Cet argument est brandi à la fois par ceux qui s’opposent à l’arrêt des traitements de Vincent Lambert et par les militants pro-euthanasie pour justifier deux attitudes diamétralement opposées.
Les spécialistes des soins palliatifs affirment, au contraire, que le patient n’éprouve ni faim ni soif et qu’il meurt naturellement.
« Les gens confondent la soif et la sécheresse de la bouche », explique Dr Bernard Devalois, spécialiste des soins palliatifs à la maison de santé protestante de Bordeaux Bagatelle. « Dans le cas de M. Lambert, il n’y a pas de sensation de soif : pour avoir soif, il faut avoir conscience », ajoute ce médecin.
Par ailleurs, la déshydratation peut renforcer le processus de sédation. Quand les reins ne sont plus assez irrigués, ils cessent de fonctionner : c’est l’insuffisance rénale. En conséquence, de nombreuses substances ne sont plus éliminées dans les urines et restent dans l’organisme. Or, certaines agissent sur le cerveau et entraînent des phénomènes naturels d’endormissement.
4. De quoi Vincent Lambert va-t-il mourir ? De la défaillance de ses organes, qui cesseront de fonctionner après l’arrêt des traitements. Le rôle des reins est essentiel : en raison de l’insuffisance rénale, le potassium s’accumulera dans le sang et finira par provoquer l’arrêt du cœur.
Avec l’arrêt simultané de l’hydratation et de l’alimentation, la mort survient généralement en quelques jours.
L’équipe soignante se doit d’accompagner le patient jusqu’au bout, avec des soins comme la toilette, le toucher-massage, les soins de bouche (compresses humidifiées contre la sécheresse…) ou des yeux (gouttes).
Le processus « n’est pas un arrêt des soins, c’est un arrêt du maintien artificiel en vie », souligne le Dr Devalois.
5. Cet arrêt des soins constitue-t-il une euthanasie ? C’est le cœur du débat. Ses parents, un demi-frère et une sœur estiment que Vincent Lambert est un handicapé et que lui couper la nutrition et l’hydratation équivaut à une forme d’euthanasie.
À l’inverse, son épouse Rachel, cinq de ses frères et sœurs et son neveu dénoncent un « acharnement thérapeutique » en raison des lésions irréversibles causées à son cerveau par un accident de la route en 2008.Leur point de vue a été conforté à plusieurs reprises par la justice, selon laquelle la poursuite du traitement traduirait bien « une obstination déraisonnable ».
« C’est une application exemplaire de la loi Claeys-Leonetti, qui interdit l’acharnement », selon le Dr Devalois. « Cela n’a rien à voir avec l’euthanasie par injection létale comme en Belgique. »
6. L’arrêt des soins de Vincent Lambert est-il précipité ? L’arrêt des soins relève-t-il d’une « décision précipitée » comme le laissent entendre ceux qui souhaitent le maintien des traitements ? Depuis l’accident qui a plongé Vincent Lambert dans cet état, le 29 septembre 2008, il s’est écoulé plus de dix ans et demi. D’autre part, les parents de Vincent Lambert ont multiplié les recours pour s’opposer à l’arrêt des soins, sans obtenir gain de cause.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 15:50
"L’équipe soignante se doit d’accompagner le patient jusqu’au bout, avec des soins comme la toilette, le toucher-massage, les soins de bouche (compresses humidifiées contre la sécheresse…) ou des yeux (gouttes)".
On veut le DROIT au CHOIX sur le MOMENT et la MANIERE de NOTRE MOURIR pour ne pas avoir a SUBIR ce genre de CONNERIES...
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 16:04
Affaire Vincent Lambert: «On peut parler d'arrêt de traitement, pas d'arrêt des soins» INTERVIEW « 20 Minutes » a recueilli les propos du docteur Olivier Mermet, membre du Bureau de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), à propos de l’arrêt des traitements de Vincent Lambert
Propos recueillis par Jean-Loup Delmas Twitter Publié le 20/05/19 à 15h41 — Mis à jour le 20/05/19 à 15h52
Vincent Lambert est toujours au CHU de Reims, dans la Marne. Vincent Lambert est toujours au CHU de Reims, dans la Marne. — FRANCOIS NASCIMBENI / AFP L’arrêt des traitements de Vincent Lambert a commencé ce lundi matin. En quoi consiste exactement cette procédure ? « 20 Minutes » a interrogé Olivier Mermet, membre du Bureau de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP). Alors que l'arrêt des traitements de Vincent Lambert a commencé ce lundi, 20 Minutes a interrogé le docteur Olivier Mermet, membre du Bureau de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), sur comment se déroule un tel arrêt.
Comment fonctionne un arrêt de traitement ? Chaque cas est bien sûr personnel, mais il existe évidemment un cadre et une procédure commune, avec un ordre précis pour s’assurer du confort du patient. Dans le cas de Vincent Lambert, il n’y a pas par exemple d’assistance respiratoire. Ce qui va se passer pour lui, c’est qu’il va y avoir un arrêt de la nutrition et de l’hydratation artificielles. Ces dernières sont considérées comme des traitements de maintien en vie et peuvent donc être arrêtées depuis la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016 si on estime qu’il y a une obstination déraisonnable.
Vincent Lambert va-t-il souffrir ? Non, il sera plongé dans un état de sédation profonde. Il faut bien comprendre que l’expression « arrêt des soins » est inexacte, c’est uniquement un arrêt du traitement nutritif et d’hydratation. Avant même d’arrêter la nutrition et l’hydratation artificielles, le patient va être plongé dans une sédation profonde et continue qui sera maintenue jusqu’au décès. Egalement, on va prévenir la douleur en lui donnant des produits antalgiques pour anticiper d’éventuelles souffrances, ou augmenter cette dose s’il en recevait déjà, avant même que les symptômes n’apparaissent. Il n’y a donc pas un arrêt des soins, mais au contraire une intensification des soins de confort.
C’est notamment pour cela qu’il est faux de dire que Vincent Lambert va mourir de faim ou de soif. La faim et la soif sont des sensations, or il ne va rien ressentir. Il aura notamment des soins de bouche pour l’humidifier, car on sait qu’il peut y avoir éventuellement une sensation de bouche sèche sinon.
Que va-t-il se passer dans les jours à venir ? C’est une sonde qui se chargeait de cette nutrition et hydratation artificielles. On renouvelait cette poche jour après jour, il va simplement y avoir un arrêt de ce renouvellement. Mais seulement une fois la sédation et la prise d’antidouleur effectuée. Ensuite, il va y avoir une déshydratation qui va atteindre les reins. Il devrait décéder d’une insuffisance rénale dans les quelques jours à venir suite à l’arrêt des traitements, même s'il est difficile de donner un délai précis.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 16:15
Vos soins palliatifs avant la mort, foutez-les là où je pense, dans votre cul. C'EST POUR QUI, le camouflage de la bouche sèche ? Hypocrites êtes-vous... Quel dommage qu'on ne puisse pas vomir sur vous, pisser sur vous, chier sur vous pendant notre mourir Il faut un minimum de flotte pour injecter des produits sédatifs et anti-douleur ce qui rallonge notre agonie, ce qui donne davantage de fric à l'hôpital, et ce qui vous permet de prélever nos organes.. qui ont besoin d'eau pour fonctionner.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 16:46
Environ deux cents personnes étaient rassemblées devant le CHU de Reims, dimanche 19 mai, pour s'opposer à l'arrêt des soins de Vincent Lambert. Ceux-ci ont pourtant bel et bien débuté, lundi 20 mai. Le sort de ce patient tétraplégique, en état végétatif depuis un accident de la route en 2008, est l'objet d'une bataille judiciaire opposant, depuis 2013, sa femme, Rachel Lambert, favorable à l'arrêt des soins, à ses parents, Viviane et Pierre Lambert, qui refusent de laisser leur fils mourir.
Ces derniers ont essayé, par le biais de nouveaux recours déposés lundi, de suspendre cette décision. "Évidemment que nous allons essayer d'arrêter cette procédure, a affirmé l'un des avocats des parents Jérôme Triomphe sur franceinfo, Vincent n'est pas le symbole de la fin de vie parce que Vincent n'est pas en fin de vie (...) La réalité c'est que Vincent n'a aucune machine qui le maintient artificiellement en vie et que l'alimentation et l'hydratation ne sont pas des maintiens artificiels de la vie".
Pourquoi les soins ont-ils été interrompus ? Le 31 janvier 2019, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a validé la procédure d'arrêt des soins lancée par le CHU de Reims. Cette décision a été confirmée par le Conseil d'Etat le 24 avril. La plus haute juridiction administrative française, tout comme la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) également consultée, a estimé que "le maintien des soins et traitements de Vincent Lambert constitue une obstination déraisonnable", s'appuyant sur la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016. Selon cette loi, les traitements peuvent être "suspendus" lorsqu'ils "apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu'ils n'ont d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie". La décision doit être prise par les médecins de façon "collégiale"
Le 10 mai, le médecin Vincent Sanchez, qui dirige le service des soins palliatifs et l'unité des "cérébrolésés" du CHU de Reims, avait annoncé aux parents qu'il allait "arrêter la nutrition et l'hydratation artificielles la semaine du 20 mai".
Est-ce la première fois que l'arrêt des soins est programmé ? Depuis que Vincent Lambert est hospitalisé dans cet état, c'est la cinquième fois que l'arrêt des soins est annoncé, après 2013, 2014, 2015 et 2016. En mai 2013, retrace Le Monde, un premier arrêt des traitements avait été interrompu au bout de 31 jours, sur injonction du tribunal administratif. Il avait été saisi par Viviane et Pierre Lambert, car ils n'avaient pas été explicitement informés de cette interruption des traitements.
A l'époque, l'équipe médicale avait fait le choix de maintenir deux cents millilitres d'hydratation par jour, ce qui avait permis à Vincent Lambert d'être toujours en vie. "L’idée était de le laisser partir lentement, de sa belle mort. C’était une erreur. A l’époque, nous ne savions pas faire", reconnaîtra le docteur Eric Kariger, le médecin alors à l’origine de la décision, dans Ma Vérité sur l’affaire Vincent Lambert (Bayard, 2015), rappelle le quotidien.
Les trois années suivantes, les procédures d'arrêt des soins se sont succédé, entre expertises médicales, décisions du tribunal administratif et avis du Conseil d'Etat et de la CEDH.
Comment se déroule, concrètement, cet arrêt des soins ? L'interruption prévoit, selon une source médicale à l'AFP, l'arrêt des machines à hydrater et alimenter de cet homme aujourd'hui âgé de 42 ans, ainsi qu'une prise d'analgésiques "par précaution".
Vincent Lambert n'ayant pas de difficultés respiratoires, ce sont donc les sondes permettant de l'alimenter et de l'hydrater qui devraient être retirées. En revanche, il n'est pas autorisé de faire une injection de produit létal en une prise, ce qui équivaudrait à de l'euthanasie, qui est formellement interdite en France. "Le décès va survenir à cause des conséquences de la déshydratation sur les organes vitaux, par insuffisance rénale", éclaire Vincent Morel, professeur associé de médecine palliative au CHU de Rennes et ancien président de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), dans Le Monde.
Le rôle des reins est primordial : en raison de l'insuffisance rénale, le potassium s'accumule dans le sang et finit par provoquer l'arrêt du coeur. L'équipe soignante se doit d'accompagner le patient jusqu'au bout, avec des soins comme la toilette, le toucher-massage, les soins de bouche (compresses humidifiées contre la sécheresse...) ou des yeux (gouttes). Le processus "n'est pas un arrêt des soins, c'est un arrêt du maintien artificiel en vie", souligne le docteur Devalois, spécialiste des soins palliatifs à la maison de santé protestante de Bordeaux Bagatelle.
Est-ce que Vincent Lambert va souffrir ? Pour éviter que le patient ne souffre, cette interruption de l'hydratation et de l'alimentation s'accompagne d'une sédation "contrôlée, profonde et continue", précise une source médicale à l'AFP. Généralement, on utilise du midazolam, une molécule "qui ralentit le rythme respiratoire, qui fait effet très vite et qui permet d’être au plus juste des besoins du patient", explique au Monde Claire Fourcade, médecin de soins palliatifs à Narbonne (Aude) et vice-présidente de la SFAP. L'utilisation de cette molécule nécessite "une grande vigilance", prévient le docteur.
"Il est vrai que, symboliquement, l'idée de couper l'alimentation et l'apport en eau peut être choquante. Aussi, les médecins ont-ils le devoir, dans le cadre de la disposition de la loi appelée la sédation profonde et continue, d'ajouter des doses d'antidouleur ou de morphine qui endorment le patient, et accélèrent aussi son décès, sans douleur", précise au Parisien un médecin spécialiste des soins palliatifs. Le docteur Bernard Devalois ajoute à l'AFP que "les gens confondent la soif et la sécheresse de la bouche. Dans le cas de Monsieur Lambert, il n'y a pas de sensation de soif : pour avoir soif, il faut avoir conscience".
Cette interruption de l'alimentation et de l'hydratation peut conduire à un décès en quelques jours au minimum. "Cela peut-être long de mourir d’un arrêt d’alimentation et d’hydratation, si le reste du corps est encore en bon état : plusieurs jours au moins, jusqu’à deux pleines et longues semaines parfois", ajoute le docteur Véronique Fournier, présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, dans La mort est-elle un droit ? (La Documentation française, 2016).
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 18:02
"Nous aurons demain une loi qui dépénalisera l'euthanasie au motif que Vincent Lambert, qui n'est pas en fin de vie, a été euthanasié à Reims", a considéré, lundi 20 mai sur franceinfo, Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale et directeur du département de recherche en éthique de la faculté de médecine de l’université Paris-Sud. "La France s'autorise un acte d'euthanasie", a-t-il estimé alors que l'arrêt des soins de Vincent Lambert a commencé lundi matin sur décision du CHU de Reims.
"Des personnes handicapées, pas des personnes en fin de vie" "J'ai une pensée avec beaucoup d'émotion pour ce que vit aujourd'hui Vincent Lambert, ses proches et toutes les familles qui ont aussi des proches en état végétatif persistant", indique Emmanuel Hirsch. "Ce sont des personnes handicapées, pas des personnes en fin de vie", précise-t-il.
"Les conséquences, puisque maintenant c'est une affaire publique et politique, poursuit-il, c'est que dans les mois qui viennent cette loi qui est inacceptable aujourd'hui, la loi de 2016 sur la fin de vie, aboutira de toutes les manières à une loi en faveur de l'euthanasie".
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 18:14
"Des monstres!" : certains proches de Vincent Lambert entre larmes et colère A LA UNE POLITIQUE SANTÉ Publié le 20/05/2019 à 15h12. Mis à jour à 17h50 par SudOuest.fr avec AFP.
"Des monstres!" : certains proches de Vincent Lambert entre larmes et colère Viviane Lambert,ce lundi à Reims. FRANCOIS NASCIMBENI AFP OR LICENSORS Certains proches de Vincent Lambert se sont pressés lundi à son chevet au CHU de Reims, après avoir appris le début de l’arrêt des soins auquel ils s’opposent fermement.
Peu avant 9 heures, le docteur Vincent Sanchez, chargé du suivi de ce patient tétraplégique de 42 ans en état végétatif, a annoncé à sa famille – déchirée autour de son sort – avoir entamé le processus d’arrêt des traitements. L’épilogue d’un dossier devenu, au fil des nombreuses procédures judiciaires, le symbole du débat sur la fin de vie en France.
"On vient de l’apprendre froidement par mail", lâche, les larmes aux yeux, David Philippon, demi-frère de Vincent Lambert, en arrivant d’un pas pressé au CHU Sébastopol.
Quelques minutes plus tard, la voiture de la mère du patient, Viviane Lambert, 73 ans, s’arrête devant les journalistes. "Ce sont des monstres, des monstres ! Ce sont des nazis !", crie-t-elle à travers la vitre du véhicule, la voix étranglée par l’émotion. Depuis des années, les parents de Vincent Lambert, fervents catholiques, demandent à ce que leur fils, qu’ils considèrent handicapé, soit placé dans une unité spécialisée.
Mais son épouse Rachel et d’autres frères et soeurs dénoncent un "acharnement thérapeutique" et réclament l’arrêt des soins, une position validée fin avril par le Conseil d’Etat.
Un nouveau recours rejeté Dimanche après-midi, quelque 200 personnes s’étaient rassemblées aux côtés de Pierre et Viviane Lambert pour demander le maintien des traitements. Mais lundi matin, seules les allées et venues des patients et du personnel médical animent l’entrée de l’hôpital.
"C’est un crime, c’est tout" Devant les grilles, sous un ciel gris, une cousine de Vincent Lambert annonce entamer une grève de la faim pour dénoncer une décision "inacceptable dans un pays comme la France". "Ça va au-delà d’un membre de ma famille. Si on accepte que Vincent aujourd’hui soit tué, assassiné, ça veut dire qu’on peut (…) tuer tous les handicapés qui ne peuvent pas se nourrir. Ça fait jurisprudence", accuse Hélène Liaud. Dans ses mains, un écriteau avec la mention "Grève de la faim pour Vincent" et le livre "Indignez-vous!" de Stéphane Hessel.
"C’est un crime, c’est tout. Ça les arrange, cette loi Leonetti : (pour eux), Vincent devient le promoteur de l’euthanasie", renchérit Viviane Lambert en sortant de l’établissement en fin de matinée. "Vincent nous a bien entendus (…) mais on est en train de l’éteindre à petit feu", ajoute-t-elle. "J’ai honte pour la France et pour la médecine."
"On nous a dit que les visites étaient suspendues jusqu’à 18H", confie son mari Pierre, 90 ans. Selon lui, les proches favorables à l’arrêt des soins ne sont pas présents. Ils pourraient venir dans l’après-midi.
Les avocats des parents ont annoncé avoir déposé de nouveaux recours. Ils plaideront lundi après-midi en urgence devant la Cour d’appel de Paris pour demander le respect des mesures provisoires réclamé par l’ONU. "On ne désespère pas", veut croire David Philippon. Mais "notre préoccupation est d’accompagner Vincent au maximum."
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a de son côté indiqué ce lundi avoir rejeté la requête des parents de Vincent Lambert.
Père de la loi de 2016 régissant la fin de vie, Jean Leonetti, également premier vice-président LR, estime au contraire que l’arrêt des soins de Vincent Lambert s’inscrit bien "dans le cadre de la loi". Même si le patient n’a pas laissé de directives anticipée, son épouse et son neveu affirment que cet ancien infirmier avait pris position contre tout acharnement thérapeutique.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 18:31
Macron sur Vincent Lambert: «Il ne m’appartient pas de suspendre» l’arrêt des traitements Par Pierre Lepelletier Mis à jour le 20/05/2019 à 18:10 Publié le 20/05/2019 à 18:10 Macron sur Vincent Lambert: «Il ne m’appartient pas de suspendre» l’arrêt des traitements
Considérant qu’il n’existe «aucune réponse simple ou univoque» sur ce type de cas, le président a décidé de s’en remettre à «l’appréciation des médecins» pour juger la situation de ce patient tétraplégique en état de conscience minimale depuis 2008.
La parole du chef de l’État était attendue. Alors que l’arrêt des traitements de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état de conscience minimale depuis 2008, a commencé lundi, le très sensible débat sur la question de la fin de vie a été relancé en France. Face aux nombreuses interpellations de la classe politique, Emmanuel Macron a écrit un texte sur le sujet, publié sur ses comptes Facebook et Twitter lundi après-midi. Le chef de l’État y estime qu’il ne lui «appartient pas de suspendre une décision qui relève de l’appréciation des médecins (de Vincent Lambert) et qui est en conformité avec nos lois».
«Pas à m’immiscer dans la décision de soin» «La décision d’arrêter les soins (de Vincent Lambert) a été prise au terme d’un dialogue permanent entre ses médecins et sa femme, qui est sa tutrice légale», a voulu rappeler le président de la République. Selon lui, ce choix d’arrêt des soins a été fait «en application de notre législation qui permet de suspendre les soins en cas d’obstination déraisonnable - ce qui, selon les différentes équipes médicales, est le cas de Vincent Lambert».
Cette décision n’a pourtant été rendue possible qu’après un très long bras de fer judiciaire qui s’est conclu par un avis en ce sens du Conseil d’État, exprimé le 24 avril dernier. De leur côté, les parents de Vincent Lambert continuent cependant demander le maintien en vie de leur fils. Ils ont d’ailleurs fait savoir qu’ils saisiraient à nouveau la justice, après que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a rejeté leur dernière requête ce lundi, faute d’«élément nouveau».
«Derrière les déchirements, j’entends une angoisse: celle qu’en France, on puisse décider de manière arbitraire de la mort d’un citoyen. C’est précisément parce que ce n’est pas le cas, parce qu’il n’y a pas, dans notre pays, de place pour l’arbitraire, que je n’ai pas à m’immiscer dans la décision de soin et de droit qui a été prise dans le cas de Vincent Lambert», a ensuite affirmé Emmanuel Macron. Il a expliqué que, dans son rôle de chef de l’État, il lui revenait de «réaffirmer les principes fondamentaux qui tiennent notre Nation et prévalent sur toute autre considération: le combat pour la vie, le respect de la mort, la protection de chacun».
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.05.19 19:45
Comment l’affaire Vincent Lambert pourrait faire le jeu des partisans de l’euthanasie Par Damien Le Guay Mis à jour le 20/05/2019 à 13:18 Publié le 20/05/2019 à 11:41 Comment l’affaire Vincent Lambert pourrait faire le jeu des partisans de l’euthanasie
FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Damien Le Guay, l’affaire Vincent Lambert est catastrophique en ceci qu’elle rend impossible toute subtilité et empêche de penser la question de l’euthanasie et des soins palliatifs avec mesure.
Philosophe, éthicien, membre émérite du Conseil scientifique de la Société française d’accompagnement et de soins Palliatif (La SFAP), Damien Le Guay enseigne au sein des espaces éthiques régionaux d’Ile-de-France et de Picardie. Il est l’auteur de plusieurs essais sur la mort, dont, notamment Le fin mot de la vie (Le Cerf, 2014).
Cette «affaire Lambert» est catastrophique. Elle l’est par ses proportions, ses effets médiatiques et par les effets qu’elle pourrait avoir. Elle l’est quand de nombreuses personnes, toutes honorables, parlent d’un cas particulier qu’ils ne connaissent pas, d’un dossier qu’ils ignorent, tout en défendant leurs points de vue avec une véhémence inoxydable. Elle l’est pour opposer des arguments qui tous sont justes, et qui donc rendent impossible, depuis le début, la recherche de solutions alternatives. Elle l’est pour opposer deux camps alors que tous défendent à leurs manières la meilleure solution conforme aux souhaits du patient. Elle l’est quand elle fait croire que les unités de soins palliatifs pratiqueraient l’euthanasie et qu’il serait préférable de faire «sauter» la loi Léonetti pour promouvoir le respect de la vie. Elle l’est pour avoir demandé à la Loi et aux tribunaux de régler un conflit familial qui n’entend pas se résoudre - et ne se réglera jamais.
Cette conciliation entre la vulnérabilité et la liberté individuelle nous fait entrer dans l’espace délicat, fragile et nécessaire de l’éthique.
Elle l’est pour tout confondre et assimiler Vincent Lambert à tous les handicapés de France ou à tous les patients en unité de soins palliatifs. Elle l’est dans ce face-à-face insoutenable entre les médecins (qui respectent la loi et, pour cela, dit-on, voudraient condamner à mort un patient) et une partie de la famille qui souffre - et on comprend cette douleur. Elle l’est pour une procédure qui dure depuis dix ans avec un arrêt des traitements déjà prononcé cinq fois. Elle l’est quand des principes moraux sont brandis comme des massues et quand le respect de la Loi semble conduire à des comportements inhumains. Mais surtout, elle est catastrophique (et je mesure mes mots) pour risquer de sonner le glas des soins palliatifs en France et surtout pour offrir une fenêtre d’opportunité à Monsieur Jean-Louis Tourraine, député socialiste-en-marche, chef de file des pro-euthanasie à l’Assemblée Nationale, qui va profiter des prochaines discussions sur les lois bioéthiques, dans quelques semaines, pour introduire un droit à l’euthanasie en réponse à l’affaire Lambert.
» VOIR AUSSI - Vincent Lambert: vers une légalisation de l’euthanasie?
Vincent Lambert : vers une légalisation de l'euthanasie ? Débat sur le plateau de Points de Vue autour du sort de Vincent Lambert après l'annonce du médecin du CHU de Reims d'arrêter d'alimenter Vincent Lambert à partir du 20 mai. SharePause Unmute Current Time 1:50 / Duration 9:18
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Alors essayons de remettre un peu de réflexion. Cette réflexion est malheureusement impossible quand on en reste aux principes généraux qui, par principe, ont toujours raison. Bien entendu il faut «défendre la vie» et «ne pas tuer» et «accompagner jusqu’au bout» et éviter «les souffrances inacceptables». Ces principes méritent d’être défendus, doivent être renforcés. Mais ces principes sont ceux de Madame Lambert mais aussi au fondement des soins palliatifs et de la Loi Léonetti. Sans eux, nous serions des barbares. Mais, ils ne se suffisent pas à eux-mêmes. Encore faut-il les appliquer, les mettre en œuvre. Tout doit être fait pour les ajuster aux situations individuelles afin d’éviter les conflits irréconciliables - comme c’est le cas pour l’affaire Lambert. Tout doit être fait aussi pour écouter la volonté du malade et répondre aux expressions de sa liberté - qui existe sans être sous l’autorité des parents. Cette conciliation entre la vulnérabilité et la liberté individuelle, entre le respect des principes et les cas particuliers, nous fait entrer dans l’espace délicat, fragile et nécessaire de l’éthique. En cette affaire toutes les parties présentes cherchent à «défendre la vie», à «promouvoir l’accompagnement» et se battre «pour la dignité humaine». Après, les divergences apparaissent dans l’appréciation de ce cas particulier et surtout dans l’interprétation (difficile pour ne pas dire impossible) de ce que pense ou aurait pensé cet homme - «dont l’activité cérébrale ne reprendra jamais», selon les termes de Jean Léonetti. Dans cette affaire qui est pour «donner la mort»? Personne. Qui défend Vincent Lambert? Tout le monde croit le faire. Mais, quand tout le monde à raison, tout le monde à tort.
Chaque année des dizaines de milliers d’arrêts de traitements sont faîtes (soit 60 % de ceux qui meurent à l’hôpital) en bonne intelligence.
Certains vont, dans cette affaire, jusqu’à parler «d’assassinat», de «meurtre», de «régression de civilisation», de «mise à mort» ou «d’euthanasie». Diable! Dire cela, et le dire haut et fort, revient à jeter l’opprobre sur les pratiques palliatives actuelles et les personnels si dévoués, et revient aussi à empêcher quiconque de réfléchir autrement - sous peine de passer pour un assassin ou un complice d’assassinat. Or, essayons de réduire la focale pour éviter de gripper encore plus les soins palliatifs en France, de bloquer la loi Léonetti et, sans le vouloir mais tout en le faisant, d’ouvrir un boulevard aux solutions euthanasiques - telle qu’elles sont pratiquées, avec des régressions successives, en Belgique par exemple. À entendre certains, le problème viendrait de «l’arrêt des traitements» lui-même? Si ce principe était refusé, les situations jugées par les patients eux-mêmes «intolérables» ou «inacceptables» se multiplieraient. Chaque année des dizaines de milliers d’arrêts de traitements sont faites (soit 60 % de ceux qui meurent à l’hôpital) et faites en bonne intelligence, dans le respect des principes, avec toutes les parties pour humaniser la fin de vie. S’agit-il d’empêcher certains patients de décider si oui ou non, ils refusent les traitements? Si tel était le cas, une liberté personnelle serait amputée. Tout le pouvoir de décision reviendrait aux médecins - comme autrefois. S’agit-il d’empêcher un tiers (une «personne de confiance» - qui est, dans cette affaire, l’épouse bien que Madame Lambert croit l’être tout autant) de décider à la place de celui qui n’est plus en mesure de décider en tenant compte de ce qu’il pensait? Si tel était le cas, il serait impossible de comprendre l’intention d’un patient sans voix qui n’aurait pas rédigé de «directive anticipée». S’agit-il de considérer que les 1 700 personnes cérébrolésés en France, dans des situations un peu identiques à Vincent Lambert, connaîtront, eux aussi, la même solution que celle de Vincent Lambert?
Non. Personne ne dit cela, même si les familles sont inquiètes - et on les comprend. S’agit-il d’englober tous les handicapés dans le cas de Vincent Lambert? Non plus! S’agit-il de faire marche arrière quant à l’accompagnement palliatif? Cette question est injurieuse pour le dévouement de ceux et celles qui, au jour le jour, avec le peu de moyens alloués par l’État, apportent un geste d’humanité, une présence chaleureuse jusqu’au bout de la vie - et ce dans l’indifférence des médias qui ne cessent de faire la promotion des cas d’euthanasie ou de «suicide assistée» à l’étranger.
Alors de quoi parlons-nous? D’un cas particulier, devenu une affaire nationale qui rend impossible toutes les subtilités, toutes les distinctions (entre la sédation, l’euthanasie, l’arrêt des traitements et le suicide), toutes les réflexions possibles, toutes les conciliations possibles et surtout instaure une suspicion généralisée sur l’ensemble des pratiques de soins palliatifs. Désormais, Il faut redonner confiance à tout le monde et sortir de cette inquiétude de tous autour de cette affaire. Ma mise en garde est la suivante: attaquer la Loi Léonetti (comme le fait le camp de madame Lambert depuis dix ans) a pour conséquence d’affaiblir la cause qu’il entend défendre plutôt que de la renforcer. Et la détricoter pour l’améliorer, reviendrait à favoriser, à l’inverse, ceux qui, au nom de l’euthanasie, voudraient, eux aussi, détricoter la vie pour «avancer» le moment de la mort - et non pour le retarder. Existe alors une alliance improbable mais évidente, contre-nature mais flagrante, entre Madame Lambert et l’ADMD (association qui fait la promotion de l’euthanasie). Ensemble ils veulent mieux définir les critères d’une «vie bonne». Le risque est grand, pour ne pas dire évident, que ce que Madame Lambert croit gagner par ses actions, l’ADMD le gagnera à la fin des fins. In fine, c’est l’ADMD qui tirera les marrons du feu! Refuser l’idée même d’une décision médicale négociée, opposer un avis médical à un autre, aller de recours en recours, et ce depuis dix ans, et j’ajoute aussi, de l’autre côté (celui de l’hôpital), refuser de trouver des solutions alternatives, refuser d’envoyer Vincent Lambert dans une institution spécialisée, braquer tout le monde, n’est-ce pas la meilleure manière de lutter contre la Loi Léonetti, de l’affaiblir, de la remettre en cause et d’inviter ceux qui veulent s’en passer au profit de l’euthanasie à passer, encore une fois, à l’offensive et, bientôt, sans doute, de parvenir à une révision pro-euthanasie?
In fine, c’est l’ADMD qui tirera les marrons du feu !
Dans quelques années, je ne voudrais pas qu’on puisse dire des catholiques (en pointe dans ce combat) et de certains évêques très engagés, qu’ils furent les «idiots utiles» de l’euthanasie. Ce qu’ils disent est plein de bon sens et éminemment respectable. Mais souvent ne s’applique pas au cas particulier de Vincent Lambert ou semble remettre en cause tout l’édifice de la loi Léonetti. Et quand j’entends certains catholiques dire qu’il ne faut pas «sacrifier une vie pour sauver la loi», je me demande toujours s’ils mesurent les effets protecteurs de la loi actuelle (aussi imparfaite soit-elle) et l’incapacité de «sauver» des milliers de vies quand l’euthanasie sera instaurée. Ceux qui en veulent plus (pour respecter la vie) peuvent conduire à faire sauter la dernière digue qui nous protège de l’euthanasie. Et quand l’irrémédiable sera dans le marbre de la loi, ils n’auront que leurs yeux pour pleurer!
Alors, pour toutes ces raisons, plutôt que de livrer la Loi Léonetti en pâture à la justice et aux médias (acquis, pour l’essentiel d’entre eux, à la cause euthanasique), ne faut-il pas, tous ensemble, médecins, éthiciens, équipes de soins palliatifs, ministère et tous les Français, voir comment la renforcer, comment mieux aider les cérébrolésés, les handicapés, mieux soulager les souffrances et mieux diffuser les bonnes pratiques palliatives. Comment calmer les inquiétudes plutôt que de les augmenter. Comment aussi mieux encadrer les pratiques de la «sédation profonde et continue» pour éviter qu’elles soient le cheval de Troie de l’euthanasie. Comment aussi et surtout donner des moyens conséquents pour le plein déploiement des soins palliatifs sur tout le territoire pour les offrir à tous ceux qui souhaitent pouvoir en bénéficier. Cette injustice actuelle est scandaleuse. Comment lutter contre «l’obstination déraisonnable». Comment en somme s’opposer à cette marche inexorable (et dangereuse) de l’euthanasie dans les mentalités - comme si elle était la solution a tout.
Ceux qui en veulent plus (pour respecter la vie) peuvent conduire à faire sauter la dernière digue qui nous protège de l’euthanasie. Et quand l’irrémédiable sera dans le marbre de la loi, ils n’auront que leurs yeux pour pleurer !
Que faire tout de suite? Avant tout sortir par le haut de cette affaire. Je le demande aux autorités, aux responsables des soins palliatifs: plaçons Vincent Lambert dans un institut spécialisé ou renvoyons-le chez ses parents avec aide et assistance. Les maladresses ont été trop grandes, les incompréhensions trop nombreuses, les délais trop longs. Le retour à la sérénité dans cette affaire est désormais impossible. Les soins palliatifs (même en application du droit) pourraient tout perdre à l’application brutale de l’arrêt des traitements à partir du 20 mai. Ce serait et une injustice et une faute politique. Il ne faudrait pas que les partisans de l’euthanasie, qui sont aux aguets, et n’attendent que cela pour agir, profitent de cette situation (et ils le feront) pour faire entrer dans la loi, à l’occasion de la révision des lois bioéthiques, un «droit à une sédation profonde de nature euthanasique». Trente ans de combat palliatif seraient alors mis à bas. Des milliers de vies humaines seraient alors en grand danger. Et ceux qui auront voulu «sauver Vincent» auront exposé à l’euthanasie, comme en Belgique, des milliers de patients en fin de vie. http://www.lefigaro.fr/vox/societe/comment-l-affaire-vincent-lambert-pourrait-faire-le-jeu-des-partisans-de-l-euthanasie-20190520
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 21.05.19 10:03
Alain Claeys, co-auteur de la loi Leonetti : "Le cas de Vincent Lambert entre tout à fait dans le cadre de la loi" Propos recueillis par Soazig Quéméner Publié le 20/05/2019 à 18:35
L’arrêt de la nutrition et de l’hydratation artificielles de Vincent Lambert, dans un état végétatif chronique depuis 2008, fait l’objet d’un vif débat politique. Le maire de Poitiers, ancien député PS, co-auteur de la loi Claeys-Leonetti sur les droits des personnes en fin de vie, appelle à la « sagesse ».
Marianne : Selon Marine Le Pen, l’arrêt des soins de Vincent Lambert ne correspond pas à « l’esprit » de votre loi. Qu’en dites-vous?
Alain Claeys : Essayons d’être le plus clair possible. Vincent Lambert, se trouve depuis 10 ans dans un état végétatif. Il est maintenu en vie artificiellement suite à un accident de voiture et cela dans un contexte familial extrêmement difficile. Son épouse que j’ai eu l’occasion de rencontrer dans le cadre de la préparation de la loi, souhaite l’arrêt des traitements tandis que ses parents s’y refusent et font recours sur recours. Je n’ai pas à me positionner sur ce que disent les uns et les autres, mais je sais le calvaire que vit madame Lambert, sa femme. Aujourd’hui, on peut considérer qu’il y a une obstination déraisonnable, un acharnement thérapeutique. Le conseil d’Etat l'a affirmé à deux reprises.
Or que dit la loi que nous avons fait voter avec Jean Leonetti ? Elle permet une sédation profonde et continue jusqu’au décès avec l’arrêt de tout traitement. Nous avons placé deux bornes : pas d’obstination d’un côté, et pas non plus d’euthanasie. Le cas de Vincent Lambert entre tout à fait dans le cadre de la loi. Il y a bien un comité médical collégial, des expertises ont eu lieu, le Conseil d’Etat a tranché. Et tous estiment que toutes les conditions sont réunies pour dire que Vincent Lambert est dans une survie artificielle et dans un état végétatif. Il n’avait pas rédigé de directives anticipées mais sa femme me l’a affirmé à plusieurs reprises : s’il avait pu s’exprimer, il aurait demandé l’arrêt des traitements.
Toujours selon Marine Le Pen, au delà du cas de Vincent Lambert, le questionnement se porte sur l’euthanasie…
Il n’y a aucune injection létale ! A partir du moment ou les demandes des parents de Vincent Lambert ont été rejetées, la commission médicale de Reims a décidé de mettre en route la procédure ce lundi matin, dans le cadre de la loi. Les soins sont maintenus, on s’occupe de la personne, de Vincent. On a débranché l’alimentation et l’hydratation artificielles et on va mettre en place une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cela veut dire qu’il va être endormi et qu’il ne se réveillera pas. Il ne va pas mourir de soif et de faim. Il va y avoir une insuffisance rénale et il s’endormira pour ne pas se réveiller. Comme citoyen, je suis favorable à ce processus, qui permettra aussi à la femme de Vincent Lambert de faire enfin son deuil.
François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les européennes s’insurge également contre cette décision. Pour lui, « nous vivons dans un monde du culte de la performance où être humain, c’est être habile, agile, rapide » et parfois « nous avons la tentation de considérer que la vie absolument dépendante n’est plus digne d’être vécue ». Que lui répondez-vous ?
D’une part, le culte de la performance peut s’inverser, il peut aussi revenir à maintenir de façon artificielle en vie éternellement des gens, sans qu’ils ne puissent avoir de vie. Ce que veut évoquer en creux monsieur Bellamy, c’est la place du handicap dans notre société. Mais cela n’a rien à voir ! Quelqu’un qui par une directive anticipée ou par une personne de confiance dit qu’il ne veut pas de sédation profonde et continue, ne sera pas concerné ! Ce n’est pas une obligation. Ce n’est pas une injonction de la société qui dit que tous les handicapés doivent disparaître. Ce serait absurde, inacceptable et insultant ! Simplement, le législateur offre la possibilité, lorsqu’il y a un acharnement thérapeutique ou un risque d’acharnement thérapeutique, de permettre à une personne, si ses proches y sont favorables, d’être accompagnée dans la dernière partie de sa vie. Cela m’étonne d’autant plus que M. Bellamy prenne cette position que sa propre formation politique, pour sa grande majorité, a voté cette loi avec nous. Je crois que la polémique n’a pas sa place. Ce n’est pas digne. Il ne s’agit pas là d’une décision politique ! La femme de Vincent Lambert est, elle, au contraire très digne en refusant de s’exprimer.
Votre loi date de 2016. Trois ans plus tard, pensez-vous qu’il faille la préciser ou l’améliorer?
Une loi peut toujours être améliorée. Je suis favorable à son évaluation. Je discute beaucoup avec les gens qui s’occupent des services palliatifs. On fait deux reproches contradictoires à ce texte et il a d’ailleurs failli échouer à cause de cela. D’un côté, on nous dit que nous allons trop loin. C’est l’avis de Madame Le Pen et de Monsieur Bellamy. De l’autre, on nous reproche de ne pas aller assez loin et de ne pas accepter l’euthanasie. Si nous n’avions pas bougé, rien n’aurait avancé en France. La solution qu’offre le législateur n’est pas une instruction impérative : chacun fait comme il l’entend. Ces deux droits, les directives anticipées qui s’imposent au médecin et la sédation profonde, sont des avancées positives d’un point de vue éthique et complètent le formidable travail que font les unités de soins palliatifs aujourd’hui en France pour accompagner des gens dans des situations difficiles. Cette loi est un chemin qui marque un progrès. Sur ces sujets, il faut faire preuve de beaucoup de sagesse et de recul.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 21.05.19 11:23
"J’espère qu’à la suite de ce jugement (...) on transférera enfin et rapidement Vincent Lambert dans un service adapté aux personnes en état paucirelationnel (état de conscience minimal ndlr). Il n’a rien à faire au CHU de Reims", a réagi pour sa part sur Twitter la psychologue Marie de Hennezel, spécialiste de l'accompagnement de la fin de vie.
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Sujet: Et "çà" se dit chrétien ! 21.05.19 14:43
"L’indécence absolue autour d’un homme que l’on se 'dispute’ tel un ballon"
Dernière édition par Admin le 21.05.19 16:45, édité 3 fois (Raison : Ce type est bon pour l'enfer !)
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 21.05.19 22:23
Vincent Lambert : "La déraison de certains commence à me donner des frissons", confie son ancien médecin 19h36, le 21 mai 2019
Le docteur Éric Kariger, qui fut pendant six ans le médecin en charge de Vincent Lambert, dénonce sur Europe 1 "la déraison" des défenseurs de son maintien en vie. INTERVIEW La cour d'appel de Paris a ordonné, lundi soir, la reprise de l'alimentation et de l'hydratation de Vincent Lambert, soigné au CHU de Reims, traitements qui avaient été arrêtés le matin même. Cette décision a provoqué des scènes de liesse chez les partisans du maintien en vie de cet homme, en état végétatif après un accident de la route survenu en 2008. Les avocats des parents ont notamment hurlé : "On a gagné !" à l'annonce de la nouvelle, et ont salué une "remontada". Ces réactions n'ont pas manqué de susciter le malaise dans l'opinion publique, mais aussi dans le corps médical.
"Ceux qui défendent certaines causes ne se rendent pas compte qu'à travers leur déraison et leur passion - dont la violence a été d'une mesure encore jamais atteinte dans l'affaire Lambert - commencent à me donner des frissons, et à me rendre inquiet", a estimé sur Europe 1 le docteur Éric Kariger, qui fut pendant six ans le médecin en charge de Vincent Lambert.
"Cet homme fragile n'aurait pas les droits d'un citoyen autonome"
Au micro de Matthieu Belliard mardi soir, l'ancien chef du service de soins palliatifs du CHU de Reims a regretté qu'"un certain nombre, en voulant défendre des valeurs, vont obtenir tout le contraire." Il s'explique : "Défendre le vulnérable, c'est rappeler que le vulnérable doit avoir au moins les mêmes droits qu'une personne non vulnérable. On s'aperçoit aujourd'hui, à travers la prolongation de la situation de Monsieur Lambert, que cet homme fragile n'aurait pas les droits d'un citoyen autonome. C'est dramatique."
>> LIRE AUSSI - Fin de vie : comment faire part de ses directives anticipées ?
"Je voudrais rappeler que l'on a un corps médical de haut niveau de compétence, à tous les étages de la fusée dans ce pays, et que Vincent Lambert a bénéficié des expertises nationales et internationales les plus élevées. Je fais confiance à l'intelligence collective de notre nation pour ne pas être dupe de la manipulation qui est régulièrement mise en place aux moments les plus tendus", estime le docteur Kariger.
"L'obstination déraisonnable est un interdit déontologique" Le médecin a entendu lui aussi les arguments et propos tenus par les parents de Vincent Lambert. Devant le CHU de Reims lundi matin, Viviane Lambert, la mère de Vincent, déclarait : "Mon mari qui est médecin m'a dit : 'On enterre Hippocrate. C'est un crime, c'est tout". "Le cœur de métier d'un médecin, c'est de tenter de sauver des vies", lui rétorque docteur Eric Kariger. "Ce n'est pas dans notre cœur de métier de lâcher prise. Sauf que depuis Hippocrate, l'obstination déraisonnable est un interdit déontologique, avant d'être un interdit légal et un interdit des médecins croyants." "Autant il y a pu avoir un temps du doute et de la nécessité de mener des expertises médicales et judiciaires, autant aujourd'hui, il y a une obstination déraisonnable", poursuit-il.
Face à ce qu'il considère comme une "brèche" dans le droit, ayant permis la reprise de l'alimentation et de l'hydratation de Vincent Lambert, le médecin déplore "le temps judiciaire anormalement long, anormalement complexe." "La médecine est complexe. Mais je me suis aperçu hier (lundi) que la justice l'était au moins tout autant", conclut-il.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 22.05.19 14:10
Vincent Lambert : que va-t-il se passer maintenant ? 18h23, le 21 mai 2019
Vincent Lambert est hospitalisé au CHU de Reims, mais ses parents réclament son transfert vers une unité spécialisée (photo d'illustration). AFP
La décision rendue lundi soir contraint l'Etat français à veiller à ce qu'aucun acte irréversible ne soit pratiqué sur le patient pendant six mois. Avant, probablement, une nouvelle bataille judiciaire. ON DÉCRYPTE La semaine présentée comme un épilogue ne sera, a posteriori, qu'un rebondissement supplémentaire dans la douloureuse affaire Vincent Lambert. Saisie par les parents de cet homme de 42 ans, en état végétatif depuis un accident de la route en 2008, la cour d'appel de Paris a ordonné lundi soir le rétablissement des traitements le maintenant en vie. Le protocole entamé le matin, comprenant l'arrêt des machines à hydrater et à alimenter ainsi qu'une sédation "contrôlée, profonde et continue", aura donc duré moins de vingt-quatre heures. Et la bataille entre les deux "camps" de la famille Lambert se voit relancée, à plusieurs niveaux.
>>> LIRE AUSSI -Vincent Lambert : "La douleur des parents de Vincent, je n'y crois plus", confie son neveu
Les parents réclament un transfert vers une unité spécialisée Sur le plan médical, les parents de Vincent Lambert se sont rendus à l'hôpital Sébastopol de Reims, mardi, pour vérifier que l'équipe du CHU avait remis en place l'hydratation et l'alimentation, et mis fin à la sédation. Les horaires de visite ne leur ont pas permis de voir leur fils, a constaté notre journaliste sur place. Mais leurs avocats ont pu s'assurer que l'hôpital s'était plié à la décision rendue lundi soir. "Le combat, à partir d'aujourd'hui, c'est le transfert de Vincent dans une unité spécialisée, où il sera pris en charge de manière bienveillante par des spécialistes et non plus par ce CHU qui n'a fait de lui qu'un mort en sursis", a déclaré l'un d'entre eux, Me Jérôme Triomphe.
Le débat n'est pas nouveau : la partie de la famille du patient favorable à son maintien en vie se prononce pour un changement d'hôpital depuis 2013 et la première procédure d'arrêt des traitements - déjà suspendue par la justice. Ces proches demandent à ce que Vincent Lambert soit soigné dans une unité EVC-EPR (état végétatif chronique-état pauci-relationnel), "parce qu'(il) y aurait été pris en charge très différemment", "dans un projet de vie et non de mort", estime auprès de La Croix le professeur Xavier Ducrocq, conseil des parents Lambert.
"Vincent pourra faire les progrès dont il est probablement capable, mais qui sont empêchés depuis des années puisqu'il ne reçoit pas les soins dont il aurait besoin, notamment de rééducation pour la déglutition, qui lui permettrait d'améliorer sa situation", renchérit Viviane Lambert, interrogée par Europe 1 lundi soir. Reste que la décision de transférer le patient, majeur, ne revient légalement pas à ses parents, comme le souligne Le Monde. Son épouse, Rachel à qui la justice a confié la tutelle de son mari, s'y oppose.
De nouveaux arbitrages judiciaires à venir Sur le plan judiciaire, deux visions s'opposent également. Les magistrats de la cour d'appel ont "décrété qu'une cinquantaine de juges (...) ne valaient rien", a estimé mardi François Lambert, neveu de Vincent, favorable à l'arrêt des traitements. Une référence aux juges administratifs, dont relève le droit à la vie. Sur ce point, la justice a tranché jusqu'au plus haut niveau en la matière - le Conseil d'État. Mais lundi, c'est une décision d'une juridiction judiciaire qui a changé la donne. La cour d'appel de Paris est compétente en matière de libertés individuelles, un terme qui peut aussi recouper le droit à mourir. Pour étayer sa décision, lundi, elle s'est appuyée sur un avis du Comité international des droits des personnes handicapées (CDPH), dépendant de l'ONU, qui avait demandé à la France un délai pour examiner le dossier sur le fond, début mai.
Désormais, la France doit veiller à ce qu'aucun acte irréversible ne soit commis pour la santé de Vincent Lambert pendant six mois, le temps dudit examen. Mais cet avis ne mettra pas fin à la bataille entre droit judiciaire et administratif : quelle que soit la décision, elle sera contraignante selon le premier, et pas selon le deuxième. Dans ce type de conflit, le seul arbitre possible, le tribunal des conflits, peut-être saisi par l'État.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 22.05.19 16:01
Vincent Lambert, un enjeu idéologique Photo Le DL /Thierry Guillot Photo Le DL /Thierry Guillot
Voici donc onze ans que Vincent Lambert n’est pas mort. Et depuis aussi longtemps qu’il ne s’appartient plus. Sur son lit d’hôpital, déjà réduit à l’état végétatif, le malheureux semble maintenant rendu au statut d’enjeu idéologique. Parce que chacun peut imaginer se tenir un jour à la place de ce corps inconscient, miroir de nos peurs et de nos croyances, le débat devient national. La famille se déchire, les Français s’éparpillent. Au nom du droit à la vie, fût-elle maintenue artificiellement, les uns refusent l’idée de laisser partir un être cher. Les autres, avec des arguments non moins respectables, rejettent l’inutile et cruel « acharnement thérapeutique ». Les évêques s’en mêlent. D’un si douloureux cas particulier, trop de professeurs d’éthique s’appliquent à tirer un discours général. Comme si la question se posait de manière abstraite, tel un sujet de philosophie au bac.
Lundi, on a cru voir se terminer l’atroce feuilleton. Les médecins, conformément à la décision du Conseil d’État, décident d’interrompre l’alimentation et l’hydratation du patient. Mais la Cour d’appel de Paris, quelques heures plus tard, ordonne la reprise des traitements pendant six mois. Le temps pour un obscur comité de l’ONU, dont l’avis reste pourtant « non contraignant », d’étudier le dossier. Ainsi la quête d’humanité finit parfois par se perdre dans d’inextricables procédures. « C’est du pur sadisme » proteste le neveu du pauvre Vincent. « Une grande victoire » jubile au contraire sa mère très catholique, dont l’avocat paraît vivre la chose en supporter sportif. « On a gagné, c’est une remontada ! » croit-il bon de hurler à la cantonade. L’affaire n’a pas encore trouvé d’issue, mais l’indécence vient de se forger un nom : Me Jean Paillot.
Par Gilles DEBERNARDI | Publié le 22/05/2019 à 06:05
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 23.05.19 16:29
«Ne pleure pas» : de quand date la vidéo de Vincent Lambert ? Par Robin Andraca 22 mai 2019 à 12:22 L'hôpital Sébastopol, à Reims, où se trouve Vincent Lambert. Photo François Nascimbeni. AFP
Alors que le CHU de Reims avait mis un terme aux soins de Vincent Lambert, en état végétatif depuis dix ans, «Valeurs actuelles» a publié lundi une vidéo de lui, affirmant qu'elle avait été tournée la veille. Question posée par Louise le 20/05/2019
Bonjour,
Vous faites référence à cette vidéo publiée lundi matin sur le site de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, qui suit l’affaire de près depuis plusieurs années.
Que voit-on dans cette vidéo ? Vincent Lambert sur un lit d’hôpital, un coussin autour du cou, la tête tournée vers la caméra, les yeux dans le vide. La personne qui filme, sa mère – qui se bat depuis plusieurs années contre l’arrêt des soins – lui parle. Elle dit :
«Vincent, ne pleure pas. On est là mon petit. On t’accompagne, on est à côté de toi. Ne pleure pas mon Vincent. Qu’est-ce qu’ils t’ont dit ? Qu’est-ce qu’ils t’ont dit mon Vincent ? Regarde, il y a papa. Ne pleure pas, Vincent. Ne pleure pas. Ne pleure pas, maman est là.»
La vidéo a été publiée à un moment important : le jour même, le CHU de Reims avait commencé l’arrêt de ses soins, conformément à un rejet de la part du tribunal administratif d’un nouveau recours déposé par ses parents, qui demandaient la suspension de la procédure d’arrêt des soins.
«Activité réflexe» Sur Facebook, de nombreux comptes de soutien à Vincent Lambert ont repris la vidéo de Valeurs actuelles, estimant qu'elle était la preuve que le patient était bien conscient.
Interrogée par le Parisien, le docteur Claire Fourcade, vice-présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), se garde bien de conclure dans ce sens : «Ce que l’on voit sur cette vidéo est une personne en état d’éveil non-répondant. Il me semble qu’il est bien dans un état végétatif. On peut avoir les yeux ouverts puis fermés, et mobiles, tout en étant dans ce type d’état dit pauci-relationnel. Il s’agit d’une conscience minimale.» Elle ajoute que dans un cas comme celui-ci, «des larmes peuvent être provoquées par une activité réflexe, et n’ont pas la même signification que les larmes habituelles».
A LIRE AUSSI Affaire Lambert : «La justice a été particulièrement instrumentalisée»
A quoi correspond l’état de conscience minimale ou pauci-relationnel, qui correspondrait à celui de Vincent Lambert ? Libération a posé la question au professeur Nicolas Bruder, qui exerce à l’hôpital de la Timone à Marseille. Sa réponse : «La personne en état pauci-relationnel présente des réactions comportementales minimales mais précises, lesquelles semblent témoigner de la conscience que le patient a de lui-même ou de l’environnement (…) Le relationnel est très ténu. Il y a quelque chose, mais en tout état de cause, cela reste un handicap majeur, terrifiant.» Et l’anesthésiste réanimateur d’ajouter : «Je me demande même, parfois, si cela n’est pas pire que d’être inconscient.»
Une vidéo donnée par «un proche de la famille» Comment Valeurs actuelles, qui assure que la vidéo a été tournée dimanche soir au CHU de Reims, où Vincent Lambert est traité, s’est-il procuré cette vidéo ? «Je ne vous donnerai pas notre source, mais je peux vous dire que ce n’est pas un membre de la famille proche. Ni sa mère, ni son père, ni ses frères et soeurs, donc. C’est l’entourage de la famille, on va dire, qui nous l’a donnée. Une source avec laquelle on travaille depuis longtemps», dit Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire, contacté par CheckNews.
Comment les journalistes de Valeurs actuelles se sont-ils assurés que cette vidéo avait bien été tournée ces derniers jours ? «On a vérifié les propriétés de la vidéo [où figure parfois la date de prise de la vidéo, ndlr] que l’on nous a envoyée», explique Lejeune. Ajoutant : «Et, de plus, ça fait des années qu’on connaît ces sources, et qu’on travaille en confiance avec elles.»
Il ajoute : «Ça fait quinze jours qu’on sentait que le sujet montait, avec l’arrêt des soins de Vincent Lambert. On savait qu’une partie de la famille réfléchissait, on savait qu’il y aurait sûrement une vidéo à un moment.»
Quelques heures après la publication de la vidéo, la cour d’appel de Paris a ordonné que les soins visant à maintenir Vincent Lambert en vie soient repris, en attendant qu’un comité de l’ONU ne se prononce sur le fond du dossier.
L'épouse de Vincent Lambert porte plainte Après la publication de cette vidéo, l’avocat de l'épouse de Vincent Lambert, Rachel Lambert, a annoncé son intention de porter plainte. «Nous allons engager des actions pour faire sanctionner des agissements que nous estimons inqualifiables», a déclaré son avocat maître Francis Fossier. «Nous n’arrivons pas à comprendre comment quelqu’un qui dit aimer Vincent Lambert puisse diffuser de telles images de lui sur les réseaux sociaux.»
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 23.05.19 16:36
je l'ai vue, cette vidéo... Il semblait souffrir. Il souffrait puisqu'on lui avait ajouté cette sorte de coussin, en plus de son oreiller, en plus du lit légèrement relevé.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 23.05.19 21:56
« Récupérer le cas de Vincent Lambert n'honore pas nos politiques » INTERVIEW. Le médecin Régis Aubry revient sur l'état végétatif chronique de Vincent Lambert et détaille ce que signifie la décision d'arrêt de traitement. Par Violaine de Montclos Modifié le 23/05/2019 à 11:30 - Publié le 23/05/2019 à 08:04 | Le Point.fr
Médecin, longtemps responsable de l'ancien Observatoire de la fin de vie en France et aujourd'hui membre du Comité consultatif d'éthique, Régis Aubry s'épuise depuis des années à préciser inlassablement les termes de la loi Leonetti relative aux droits des malades et à la fin de vie et à donner des chiffres sur la réalité de la fin de vie en France. À tous ceux qui osent faire leur miel médiatique ou idéologique du cas tragique de Vincent Lambert, il réclame, surtout, un peu de modestie. Interview.
Le Point : En France, dans les services de réanimation, combien de décès sont dus à un arrêt ou à une limitation de traitement, donc à un retrait volontaire de la médecine ?
Régis Aubry : De 20 à 40 %... Mais il s'agit le plus souvent d'un arrêt de la ventilation artificielle. L'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation se pratique plutôt chez des patients en état de coma prolongé ou chez des malades en stade très avancé de cancer, par exemple.
L'arrêt de l'alimentation frappe le grand public, comme s'il s'agissait d'une pratique terrible, mais n'est-il pas extrêmement fréquent de renoncer à poser une sonde alimentaire chez des personnes âgées en fin de vie ?
En effet, chez des personnes atteintes d'Alzheimer, par exemple, qui ont perdu le réflexe de déglutition et présentent alors un risque important de fausse route, la seule solution est de poser une sonde alimentaire. On y renonce lorsqu'on estime qu'il s'agit là d'un acharnement thérapeutique. Mais ne pas faire, en l'occurrence ne pas poser de sonde, même si on sait que cela entraînera le décès, est très différent de défaire, c'est-à-dire de retirer une sonde déjà posée ; la charge décisionnelle n'est pas du tout la même.
Lire aussi Affaire Vincent Lambert : « Il ne s'agit en aucun cas d'une euthanasie »
Quelle est la différence entre le coma et l'état végétatif chronique, qui est l'état dans lequel se trouve Vincent Lambert ?
Le coma est un état de sidération, de long sommeil dont on peut sortir, parfois très tardivement : il n'implique pas une destruction de la conscience. Tandis que l'état végétatif chronique signifie une destruction de certaines zones du cerveau, notamment du cortex qui permet la relation à l'autre, qui permet la conscience. Et, par définition, puisqu'il y a destruction, il n'y a pas de retour en arrière, aucune amélioration possible. Les collèges de médecins qui ont examiné Vincent Lambert l'ont bien rappelé.
Combien de patients comme Vincent, en état végétatif chronique, ont ils déjà fait l'objet d'une décision d'arrêt de traitement ?
Sur les 1 500 à 1 700 patients connus, il y a 3 ou 4 arrêts de traitement par an. La loi ne le permet que depuis 2005. Mais ce n'est pas parce qu'elle le permet, évidemment, qu'elle y oblige. Il faut être très vigilant sur cet aspect. Il doit y avoir une demande, un questionnement, soit du côté des médecins parce que l'on ne parvient plus à contrôler les douleurs du patient, soit du côté des familles qui estiment que cette vie végétative ne correspond pas au sens que la personne souhaitait donner à son existence, qu'elle est incompatible avec ses références culturelles, idéologiques. Mais, la plupart du temps, les familles ne demandent rien. Le maintien du patient participe en quelque sorte de l'équilibre familial.
Que vous inspire la médiatisation, depuis des années, de cette affaire ? Et son actuel traitement politique ?
Il n'y a plus d'espace, dans les médias, pour le temps et les nuances. On fait court et rapide, on confond les termes, ce qui amène le lectorat ou les téléspectateurs à tout mélanger, à prendre parti, à suivre ou à s'opposer. C'est l'exact contraire de l'éthique. Quant à la récupération politique, la manière dont des partis en campagne se positionnent en ce moment même sur cette situation extrêmement complexe me choque, évidemment. Le cas de Vincent Lambert est un appel à la modestie. Le récupérer comme ils le font aujourd'hui n'honore vraiment pas nos politiques. Ni notre démocratie.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 23.05.19 22:24
On récupère les irrécupérables...Le malheur de V.L. c'est de ne pas pouvoir lui-même renvoyer la balle, de ne pas pouvoir être un patient emmerdant s'il le veut, de ne pas pouvoir être un handicapé handicapant s'il le veut.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 24.05.19 19:00
Vincent Lambert : Emmanuel Macron a hésité à prendre position Pendant plusieurs jours, le standard de l’Élysée a été inondé d’appels téléphoniques au sujet de Vincent Lambert. Une affaire sur laquelle le chef de l'État et le Palais ont hésité à prendre position, avant d'opter pour une réponse "équilibrée".
NE VOTEZ PLUS JAMAIS et NE FAITES PLUS AUCUN DON à la médecine et à l'Eglise Cela suffit, il y en a marre
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 28.05.19 15:06
JIM.fr Publié le 28/05/2019 Limitation de l’acharnement thérapeutique : les failles de la loi à nouveau constatées Paris, le mardi 28 mai 2019 – La décision inattendue la semaine dernière de la cour d’appel de Paris d’imposer la reprise de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert qui avait été interrompue en vertu d’une décision collégiale d’arrêt des soins maintes fois validée par la justice a semble-t-il une nouvelle fois mis en évidence les limites des législations françaises concernant l’accompagnement de la fin de vie et la lutte contre l’acharnement thérapeutique. On peut en effet supposer qu’une réglementation ne souffrant pas d’aussi larges périmètres d’interprétation serait moins exposée aux revirements judiciaires, qui ont été innombrables dans l’affaire Vincent Lambert. Assignation du docteur Sanchez et du CHU de Reims Faut-il s’attendre à d’autres démonstrations de ce type ? Le 20 mai, jour où la procédure d’arrêt des soins était initiée (avant qu’elle ne soit, donc, suspendue), les parents de Vincent Lambert assignaient par voie de citation directe le CHU de Reims et le docteur Vincent Sanchez pour « non-assistance à personne en péril ». Cette assignation devrait être examinée le 4 juin à l’occasion d’une audience de consignation, audience dont le principal objectif sera de fixer le montant de la somme à engager (par les plaignants) pour poursuivre la procédure, le délai de versement de la consignation et la date de l’audience correctionnelle.
S’il pourrait être considéré comme difficile de reconnaître la non-assistance à personne en danger alors que la validation du Conseil d’État et de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) semblait protéger le docteur Sanchez et le CHU de Reims, les avocats des parents de Vincent Lambert mettent en avant l’absence de prise en considération des mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées. Or, si le ministre de la Santé avait considéré que la France n’était pas liée par l’avis de ce comité, semblant donner son blanc-seing à la poursuite de la procédure d’arrêt des soins, la cour d’appel en a jugé autrement. Compte tenu de la position exprimée publiquement par le ministre de la Santé, le médecin et l’établissement hospitalier pourront plaider la bonne foi. « J’ai une totale confiance dans le tribunal correctionnel de Reims qui ne se fera pas abuser par cette manœuvre ridicule » veut croire maître Gérard Chemla, avocat de François Lambert, neveu du patient, pour sa part favorable à l’arrêt des soins. Pourtant, l’exemple de la décision de la cour d’appel invite à une certaine prudence et à considérer qu’une sanction n’est pas impossible. Dès lors, les médecins qui appliquent des procédures d’arrêt des soins doivent-ils se sentir insuffisamment protégés par les lois actuelles ? Hiérarchisation de la parole : un dispositif à encadrer Cette question est un exemple, parmi d’autres, des réserves inspirées par la loi actuelle. D’autres ont également été mises en lumière par l’affaire Vincent Lambert, concernant notamment la question du recueil de la volonté des patients incapables de s’exprimer en cas d’absence de directives anticipées. Lors du débat de la loi Claeys-Leonetti, le député Olivier Falorni (Parti radical) avait proposé un dispositif de hiérarchisation de la parole de la famille et des proches, tel qu’il existe en Belgique. Il s’agit d’accorder le plus de poids à ceux que les patients ont choisi (leur époux, conjoint, concubin), avant d’entendre la parole des enfants et des parents. Cependant, l’amendement d’Olivier Falorni avait été rejeté, ce que ce dernier déplore aujourd’hui et qui l’a incité à déposer une proposition de loi. Cependant, un tel système devra être fortement encadré pour ne pas être dévoyé : il convient en effet notamment que le temps de vie commune entre le patient et son conjoint soit précisé, afin d’éviter que soit accordée une trop grande importance à des unions très récentes aux dépens de liens rendus plus solides par le temps. Hypocrisie de la sédation terminale ? Enfin, alors que beaucoup ont fait remarquer que la complexité du cas de Vincent Lambert était notamment liée au fait qu’il n’est pas atteint d’une maladie incurable à un stade terminal et ne souffre pas, ce qui semble en partie l’exclure du champ d’application premier de la loi Claeys-Leonetti, Olivier Falorni observe plus globalement pour sa part que cette triste affaire rappelle le caractère hypocrite de la sédation terminale, euthanasie qui ne dit pas son nom.
Aurélie Haroche
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 28.05.19 15:28
Toute loi a des failles par définition On se pose la question du devenir des personnes EVC comme V.L. Je me pose la question pour ceux et celles ne respectant pas la loi du 22 avril 2005, dans le cas de Jacques Chirac par exemple.. Quitte à choquer... Une personne handicapée a la vie devant elle tandis qu'une personne âgée a la mort devant elle. J'aime la provoc Après tout, avec le comportement inadmissible de la mère Lambert... Au fait, si le Samu n'avait rien fait... Selon Bernard Debré, Vincent Lambert n'a plus de cerveau eh bien Jacques Chirac aussi est sans cerveau et on l'hospitalise à chaque fois Je provoque car j'en ai marre.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 30.05.19 11:06
Vincent Lambert : la Société de soins palliatifs déplore les «déclarations catégoriques» Par Le Figaro avec AFP Mis à jour le 20/05/2019 à 13:01 Publié le 20/05/2019 à 12:55
La Société française de soins palliatifs a déploré lundi que l'interruption des traitements de Vincent Lambert «fasse l'objet de déclarations catégoriques» au service de «causes opposées», au détriment de la sérénité de l'équipe médicale et de ses proches.
» LIRE AUSSI - Vincent Lambert: une affaire exceptionnelle qui bouscule les spécialistes des soins palliatifs
«Chaque situation est singulière, chaque décision est prise en appréciant les éléments uniques et personnels qui caractérisent l'état de santé d'un patient», a souligné dans un communiqué la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), qui associe des professionnels de santé et des bénévoles. «Comme l'a clairement rappelé le Conseil d'Etat, il ne faut en aucun cas tirer des enseignements généraux de la situation de M. Vincent Lambert sur l'ensemble des patients cérébro-lésés», ajoute-t-elle.
» VOIR AUSSI - Choqué, compréhensif, interloqué : les politiques réagissent à l'arrêt des soins de Vincent Lambert
Choqué, compréhensif, interloqué : les politiques réagissent à l'arrêt des soins de Vincent Lambert L'arrêt des soins de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif depuis plus de 10 ans, a débuté lundi matin au CHU de Reims. Un situation jugée «choquante» par Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national aux Européennes.
«Les Français doivent être rassurés sur le fait qu'un arrêt des traitements de maintien en vie ne signifie nullement un arrêt des soins, bien au contraire. (...) Un arrêt des traitements de maintien en vie est suivi d'une intensification des soins avec une attention particulière portée au confort du patient pour lutter contre la souffrance», souligne également la Sfap.
Le chef du service de soins palliatifs de l'hôpital Sébastopol de Reims a annoncé lundi «l'arrêt des traitements» et la mise en place d'une «sédation profonde et continue» de Vincent Lambert, 42 ans, tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans. De nombreuses personnalités politiques et religieuses ont réagi ces derniers jours à l'annonce de cet arrêt des traitements. La tête de liste RN aux élections européennes Jordan Bardella s'est dit lundi «choqué» par la décision du Conseil d'Etat ouvrant la voie à cette issue, tandis que François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes, a demandé dimanche «qu'on se laisse le temps» dans ce dossier. Les deux responsables politiques estiment par ailleurs que le président de la République Emmanuel Macron devrait intervenir sur cette question. La Conférence des évêques de France s'est elle étonnée samedi de la «précipitation» à conduire «vers la mort» Vincent Lambert, suggérant d'«attendre la réponse sur le fond» du Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH) de l'ONU.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 31.05.19 17:05
Affaire Vincent Lambert : le gouvernement se pourvoit en cassation Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 31/05/2019 à 16:57 , mis à jour à 16:58
Agnès Buzyn, ministre de la Santé, le 18 décembre 2018 à ParisAgnès Buzyn, ministre de la Santé, le 18 décembre 2018 à Paris afp.com/LUDOVIC MARIN Le ministère de la Santé dépose ce recours contre la décision de la cour d'appel de Paris qui ordonnait la reprise des traitements. Le gouvernement français a déposé ce vendredi un pourvoi en cassation dans l'affaire Vincent Lambert, contre la décision de la cour d'appel de Paris ordonnant la reprise des traitements de ce patient tétraplégique en état végétatif irréversible depuis dix ans.
LIRE AUSSI >> Vincent Lambert : pourquoi la cour d'appel a décidé de rétablir les traitements
"Une déclaration de pourvoi a été déposée aujourd'hui en fin de matinée auprès de la Cour de cassation pour le compte des ministères parties", a indiqué le ministère de la Santé à l'AFP.
LIRE AUSSI >> Affaire Vincent Lambert : un débat instrumentalisé par les vidéos
Victime d'un accident de la route il y a dix ans, le quadragénaire se trouve dans un "état végétatif irréversible", selon plusieurs rapports d'experts.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 02.06.19 10:34
je répète que si V.L. n'est pas en fin de vie ( en tant qu'handicapé qui n'a aucune maladie ), il rentre quand même dans le cadre de la loi Léonetti car qu'on le veuille ou non, il a subi un acharnement qui le met dans son état actuel Les malades atteints d'une maladie évoluant vers la mort n'ont pas besoin de loi car de toute façon ils vont mourir, loi ou pas loi. ceci est une de mes interprétations pour contredire ce que je peux lire ailleurs sur le web (je n'écris aucun commentaire ailleurs, seulement ici, juste pour avoir la paix virtuelle... ). j'ai trop de pbs
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 04.06.19 12:24
vincent lambert soins palliatifs
LE DIFFICILE DÉBAT SUR LA FIN DE VIE. QUE RÉVÈLE L’AFFAIRE VINCENT LAMBERT ? Lundi, 3 Juin, 2019 Pierre Chaillan rappel des faits Entre déchirements familiaux et rebondissements juridiques, depuis plus d’une décennie la situation de Vincent Lambert se retrouve surmédiatisée.
Une profonde réforme de la culture médicale Isabelle Marin Médecin à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis, secrétaire de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap)
L’affaire Vincent Lambert agite, ces derniers jours, l’univers médiatique comme le symptôme de nos aveuglements. Focaliser à la fin de l’histoire quand tout devient impensable, contradictoire, insoluble, nous permet d’oublier que l’état végétatif chronique, ou l’état pauci-relationnel dont il souffre, est le résultat non d’un malheureux accident, mais de l’action médicale : en cas de graves lésions cérébrales, seule une réanimation permet un maintien en vie avec une respiration artificielle et pour que la respiration puisse être assurée par un système réflexe et redevenir normale, il faut poursuivre fort longtemps la réanimation.
À partir de ce cas, la nouvelle loi Leonetti-Claeys a permis d’imposer le refus de l’obstination déraisonnable aux médecins : est-ce raisonnable de poursuivre une réanimation qui ne peut, dans le meilleur des cas, que permettre à un malade de vivre cette condition d’état pauci-relationnel ? Est-ce raisonnable pour le malade (et aucun d’entre nous ne peut vouloir d’une telle situation), pour la famille, pour les soignants qui vont s’occuper de ces malades tout au long de leur vie, et même pour la société ? Que privilégier dans la réduction des dépenses de santé : le soin aux personnes âgées dépendantes, ou le soin à des situations possiblement évitables ? Depuis cette loi et ces réflexions, nous ne voyons plus d’états de ce type, et la question n’a pas vraiment lieu d’être. Débat d’arrière-garde, donc, mais la médecine continue à raisonner à l’envers, posant la question de ne pas réanimer, sans poser celle de réanimer. Comme si la mise en œuvre technique s’imposait, quelles que soient ses conséquences, que le seul choix serait de suspendre.
Focaliser aussi la décision sur celle de la fin de vie nous fait oublier que nous voudrions décider surtout de notre vie. Quelle liberté que celle de choisir notre mort quand nous ne pouvons choisir notre vie (avoir un métier, un logement, etc.). Et si nous restons dans le champ de la maladie, l’enjeu est bien dès le début de la maladie que nous puissions participer aux décisions plutôt que de choisir à la fin. Un parcours de soins raisonnable nous permettant de vivre avec des soins plutôt que de vivre pour les soins n’aboutit jamais à des situations tragiques, invivables et impensables. Il est, bien sûr, plus confortable pour les médecins mais aussi la société de penser la médecine certaine et toute-puissante, et de ne donner la parole au malade que lorsqu’elle est confrontée à ses limites, poussées toujours plus loin. C’est une profonde réforme de la culture médicale qui est nécessaire.
Enfin, la question de la volonté anticipée du malade et de ses supports est au cœur des débats. Décider pour soi à l’avance, est-ce si simple ? Pouvons-nous engager à partir d’un présent fugace notre être à venir ? Notre société repose sur le leurre de l’individu isolé et autonome, et de sa volonté stable dans le temps. Faut-il accepter ce leurre ou penser le type de société et de médecine que nous voulons : celle du libéralisme qui laisse chacun libre, seul et finalement mort, ou celle de la solidarité qui défend le plus vulnérable et, collectivement, cherche le moindre mal. Le cas qui nous retient témoigne avec force de l’ensemble des liens contradictoires qui nous constituent ; nous sommes, dit Gilles Deleuze, « vagues et plis de la mer » ; même roulés dans les vagues, n’oublions pas la mer.
Réintroduire la mort dans la vie Isabelle Lorand Médecin, maire adjoint PCF de Vitry-sur-Seine
En matière de fin de vie, la loi ne peut être qu’un cadre général. La loi Claeys-Leonetti ne peut donc répondre à tous les cas particuliers. Dans l’immense majorité, la prise en charge de la fin de vie fait l’objet d’un consentement tacite entre le malade, la famille et les soignants. Plusieurs conditions permettent d’adoucir cette insupportable échéance. En premier lieu, une prise en charge « acharnée » de la douleur physique et morale. À cet égard, le développement des soins palliatifs, tant en hospitalisation qu’à domicile, devrait être une priorité nationale. Malheureusement, notre système de santé, qui peine à soigner dans la dignité, laisse peu de place à l’accompagnement de la fin de vie. Certainement que la réalité et la trop souvent défaillante prise en charge de la douleur conduisent famille et malade à réclamer « d’abréger les souffrances ». Le combat urgent devrait donc être de réunir les conditions d’application de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie.
L’affaire Vincent Lambert révèle également un débat très mal engagé. Passons sur le lobbying extrémiste de toutes parts, qu’il s’agisse des pro-life ou de certains partisans de l’euthanasie. Avec toutes les confusions dans le débat entre euthanasie, suicide assisté, acharnement thérapeutique. Concernant Vincent Lambert, il ne s’agit pas d’euthanasie pour deux raisons. La première est que son état neurologique ne lui permet pas d’en faire l’éventuelle demande. La seconde est qu’il s’agit d’interrompre des soins, qui relèvent pour certains protagonistes de l’obstination déraisonnable. Il ne s’agit pas de l’injection d’un produit létal. Dans ce cas particulier, la loi autorise cette interruption. Mais elle ne protège pas du tragique conflit entre les protagonistes.
Le débat sur la fin de vie, si important pour la civilisation, ne peut se conduire autour de cas particuliers surmédiatisés. Comment, dans cette société du spectacle, mener des débats citoyens apaisés ? Un élément devrait attirer l’attention de tous. Pourquoi les soignants en général, et plus encore ceux qui travaillent dans les soins palliatifs, sont-ils beaucoup moins nombreux et, en tout cas, beaucoup plus prudents que l’opinion publique quant à l’euthanasie ?
Il me semble qu’il faudrait réintroduire la mort dans la vie. Les premières traces d’humanité, comme les peintures rupestres, témoignent de la nécessité de rituels pour transcender l’indicible douleur. De tout temps, la mort a été un tabou. Désormais, elle est un déni. Hier, la personne mourante était accompagnée par la famille, les voisins, le village. Il y avait un processus collectif. Aujourd’hui, alors que les gamins passent des heures à tuer dans des combats virtuels, la majorité des urbains n’ont jamais vu un mort. Ce déni contribue probablement à la violence du débat sur le sujet. Cela conduit à des catastrophes, dont l’épisode de manifestants éructant de joie, applaudissant la « remontada » quand la justice ordonne la reprise des soins est une illustration profondément choquante.
Dans mon expérience de médecin, l’actuelle loi apporte une réponse à l’immense majorité des cas. Le respect de tous les protagonistes, la douceur et le temps, la prise en charge de la douleur… permettent un accompagnement digne. Aller au-delà de cette loi, dans l’actuelle situation de pénurie de lits d’hospitalisation et sans avoir développé des soins palliatifs, me semble très aventureux. Je préfère la transgression dans l’intimité de la relation soignants-malades-familles. Quitte à créer un conseil éthique qui puisse a posteriori protéger les soignants de recours abusifs devant les tribunaux.
Les insuffisances de la loi Philippe Bataille Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales
La France médusée suit l’imbroglio médico-judiciaire qui entoure la fin de vie de Vincent Lambert. La perplexité l’emporte. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la médecine ne parvient-elle pas à interrompre l’acharnement thérapeutique qu’elle a mis en place ? Qu’apprendre d’une telle histoire pour éviter qu’elle ne se reproduise ?
Tout tient à l’intervention des juges et des juridictions qui se recoupe, en se chevauchant plus ou moins. Il appartient au métier d’avocat de s’y retrouver. Les Français pensaient pourtant que leur loi sur la fin de vie s’en était souciée. À quoi auront donc servi tant de débats et controverses sur la décision de la mort à l’hôpital ? Suivons un instant le chemin qui met la médecine dans la difficulté et les Français dans la panade.
En 2008, au moment où la médecine s’engage à sauver Vincent Lambert, il n’est évidemment pas considéré en fin de vie. Ce n’est qu’à partir de 2012 que cette question se pose. La loi Leonetti de 2005 était en place. Elle invitait la médecine à ne pas abandonner son patient en l’autorisant à l’accompagner vers la mort. L’arrêt de vie est une décision médicale avant tout.
La plainte des parents devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, en mai 2013, a pourtant enrayé ce processus. Elle aurait pu ne pas aboutir dès cette époque. Le fait est malgré tout que le juge a estimé fondée la plainte des parents, qui exigeaient manu militari que leur fils bénéficie à nouveau des traitements qui le maintenaient en vie, donc son alimentation et son hydratation que la loi de 2005 autorisait suspendre.
Tout le monde a bien compris dès cette première incursion dans l’agonie de leur fils que ces parents transformaient leur chagrin en cause militante. Les avocats rétribués par la Fondation Lejeune, qu’on sait farouchement anti-avortement et anti-aide médicale à mourir, s’en sont occupés. L’intégrisme religieux catholique perdure avec l’Église de France et le pape François, qui ont plus applaudi l’inique décision de rebrancher Vincent Lambert ce 20 mai 2019, dix ans après l’accident qui lui a ôté toute conscience.
Mais la piste de l’intégrisme n’explique pas tout. Alors que la loi de 2005 a été refondue en 2016 sous l’éclairage de l’affaire Lambert, pourquoi la médecine est-elle toujours à ce point entravée ? La force donnée aux directives anticipées se noie dans le fard du masque du décès. L’intention du décès n’étant assumée par personne, elle se dilue dans des procédures qui le dénoncent. Pas plus que la loi Leonetti de 2005, celle Claeys-Leonetti de 2016 n’a résolu les nombreuses impasses éthiques et morales qui bordent très souvent la mort à l’hôpital.
Les insuffisances de la loi sur la fin de vie des Français apparaissent avec la sédation mortelle qui ne dit pas son nom, alors qu’elle prête le flanc aux recours juridiques les plus farfelus, comme de transformer un gisant en handicapé.
Nommer la mort pour la réaliser dignement ne devient-il pas une nécessité ? Faire mourir sans le dire donnera toujours de la force à la dénonciation de l’intention, offrant une voie de recours devant une juridiction quelconque, précisément ce qui se passe depuis des années.
Se réapproprier sa fin de vie Valérie Sugg Psycho-oncologue et auteure
Le drame du devenir de Vincent Lambert vient mettre en exergue le sujet de notre propre finitude, ce qui questionne, angoisse, parce que la mort est un sujet tabou.
Concernant Vincent Lambert, c’est une bien triste histoire familiale qui a débuté il y a onze ans, avec un accident qui l’a plongé dans un état végétatif. Ensuite, et on le retrouve souvent dans ces situations où des directives anticipées n’ont pas été rédigées, la famille se déchire. Chacun pense savoir ce qui est mieux pour la personne, et des enjeux de rivalité, d’amour, de jalousie, d’appartenance, de croyance peuvent mener à ce type de situation. Ici, après avis médical, une partie de la famille, dont la femme de Vincent Lambert, s’est préparée à l’arrêt des traitements, alors que, de l’autre côté, ses parents ont lutté pour le maintenir en vie. Il n’est pas question ni intéressant de prendre parti, mais plutôt de comprendre que la loi Claeys-Leonetti de 2016 n’est pas adaptée aux refus d’obstination déraisonnable, anciennement connue sous le terme d’« acharnement thérapeutique ».
La situation de Vincent Lambert n’est que la partie émergée d’un iceberg qui englobe des situations où la personne n’est plus en état d’exprimer ses volontés, mais aussi où d’autres personnes, nombreuses, en fin de vie, demandent en conscience à être entendues elles aussi afin de pouvoir mettre un terme à leur vie qui n’est plus supportable pour elles, comme c’est le cas dans plusieurs pays d’Europe. Que chacun puisse avoir le choix, dans un cadre précis, de pouvoir dire stop et, franchement, pour avoir accompagné des personnes ayant fait ce choix et ayant dû partir à l’étranger, ce n’est pas une décision facile à prendre.
Après l’étape de la loi Claeys-Leonetti, il est temps de voter une loi qui réponde mieux aux attentes des Français. Dans le cas de Vincent Lambert, il peut y avoir un acharnement de proches, de certains proches mais aussi parfois de certaines équipes soignantes, de certains médecins, selon les convictions religieuses, philosophiques et autres de chacun. Il y a là des convictions que chacun met en avant et qui sont toutes respectables d’un point de vue personnel, puisque chacun ne peut émettre un tel choix que pour lui-même. Alors, une loi doit permettre à chacun de choisir.
Les Français sont prêts pour qu’une loi qui permette à ceux qui le souhaitent le suicide assisté et/ou l’euthanasie active. Ayant accompagné de nombreuses personnes malades en fin de vie, j’ai constaté que certaines préféraient s’accrocher à leurs derniers instants mais que d’autres exprimaient leur volonté que soit mis un terme à leur calvaire. Pour parler clairement, on ne peut ignorer que des êtres en partance endurent des douleurs tant physiques que psychiques, et que, sans espoir d’amélioration de leur état, ils puissent choisir non pas une sédation profonde et continue qui peut durer plusieurs jours, voire plus, mais bien l’arrêt immédiat de leur vie. Voilà, sans tabou, ni hypocrisie, ce que souhaitent certaines personnes malades. Du fait du flou actuel, ces demandes sont rejetées ou mises en œuvre sans aucun cadre, ni soutien pour les soignants qui accompagnent ces personnes. Il est grand temps que chacun puisse, dans le respect du choix de l’autre, obtenir une réponse adaptée en la matière.
Il est donc urgent d’informer les Français et de les encourager à écrire leurs directives anticipées (seuls 11 % l’ont fait à ce jour) et de les inclure sur la carte Vitale ou dans le dossier médical partagé (DMP) en prévoyant un paragraphe complet avec une lettre type, des explications, afin d’aider chacun à exprimer ses directives anticipées au plus près de ce qu’il souhaite.
Il va donc falloir aussi voter une loi qui permette à chacun de choisir, du mieux possible, sa fin de vie et que les directives anticipées soient connues et respectées pour tous, pour que des situations comme celle de Vincent Lambert ne puissent plus exister. De nombreux pays européens y sont parvenus, je ne vois pas pourquoi la France n’en serait pas capable.
Décider de demander qu’on mette un terme à sa vie n’est pas une décision facile, bien au contraire. Les personnes en phase palliative qui souhaitent qu’on abrège leurs souffrances y ont mûrement réfléchi et ne cherchent à convaincre personne. Elles aspirent à ce qu’on les laisse choisir de pouvoir en finir avec la vie et d’éviter une agonie qu’elles ne souhaitent ni pour elles, ni pour leurs proches. Cependant, le chemin semble encore semé d’embûches, de barrières psychologiques, philosophiques, religieuses, etc. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de vivre et de mourir. Chacun fait ce qu’il peut face à sa propre finitude, personne n’est à juger. On ne peut décider à la place de l’autre ce qui est bon pour lui.
Auteure de Cancer : l’accompagnement, aux éditions Kawa. Membre du comité d’honneur de l’association Le choix : citoyens pour une mort choisie.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 05.06.19 8:53
Vincent Lambert : le recours des parents contre le médecin examiné le 26 novembre Le CHU de Reims, où est hospitalisé Vincent Lambert. Photo François NASCIMBENI/AFP Le CHU de Reims, où est hospitalisé Vincent Lambert. Photo François NASCIMBENI/AFP
Le recours des parents de Vincent Lambert contre le CHU de Reims et le docteur Vincent Sanchez, qui avait annoncé l'arrêt des traitements du patient, sera examiné fin novembre, a-t-on appris ce mardi.
C’est le 26 novembre que sera examiné par la justice le recours des parents de Vincent Lambert, contre le CHU de Reims et le docteur Vincent Sanchez, chef de service des soins palliatifs et de l’unité des cérébrolésés, "pour non-assistance à personne en péril".
La date a été fixée ce mardi après-midi par le tribunal correctionnel de Reims au cours d’une audience dite de conciliation.
L’affaire Vincent Lambert, ce patient hospitalisé en état végétatif chronique à la suite d’un accident de la route en septembre 2008 est devenue, aux yeux de l’un des avocats des parents, "une espèce d’affaire Dreyfus du XXIème siècle". Pour Me Jean Paillot, "on voit qui est notre véritable adversaire". Visé : le gouvernement.
Et en juillet pour la cour de cassation Dans cette affaire, qui déchire une famille entre pro-vie et opposants à l’acharnement thérapeutique, le bras-de-fer judiciaire a évolué depuis le 20 mai dernier. Ce jour-là, et contre toute attente, la cour d’appel de Paris avait ordonné à l’État, et au CHU de Reims, d’interrompre l’arrêt des traitements de Vincent Lambert entré en vigueur le matin-même, selon une procédure médicale collégiale validée par le Conseil d’État et la Cour européenne des droits l’Homme.
La cour d’appel de Paris s’est référée à la demande d’un Comité de l’Onu, en charge des droits des personnes handicapées, de suspendre cet arrêt des traitements, le temps de se prononcer sur le fond.
En réaction, vendredi dernier, les ministères de la Santé et des Affaires étrangères se sont pourvus en cassation. Le CHU de Reims s’est associé à cette démarche. L’affaire devrait être examinée début juillet, pour un arrêt rendu à la fin de juillet.
Plainte contre la vidéo En parallèle, Me Gérard Chemla, avocat de François Lambert, neveu du patient favorable à l’arrêt de l’alimentation et l’hydratation artificielles, a porté plainte ce mardi matin pour "atteinte au droit à l’image contre une personne vulnérable".
Les parents de Vincent Lambert, via leurs avocats, ont en effet montré, lors de l’audience de la cour d’appel de Paris, une vidéo de leur fils, présentée comme filmée le 19 mai. Vidéo en outre non mentionnée dans l’arrêt de la cour et qui avait été, parallèlement, diffusée par le magazine Valeurs actuelles.
Deux volets judiciaires Il s’agit là d’un des deux volets judiciaires actuellement en cours dans cette affaire qui déchire une famille : d’un côté, des parents, un demi-frère et une sœur pro-vie, et, de l’autre son épouse et tutrice légale, Rachel Lambert, son neveu, François Lambert, six autres membres de la fratrie, opposés à l’"acharnement thérapeutique" et rappelant que tel était le souhait du patient. L’affaire a aussi relancé le débat sur la fin de vie en France.
Les avocats de Viviane et Pierre Lambert ont assigné l’hôpital de Reims et le médecin-chef de service, le 20 mai, lors de l’interruption des traitements de Vincent Lambert. Décision pourtant mise en œuvre à l’issue d’une procédure médicale collégiale et validée par la plus haute instance administrative, le Conseil d’État, ainsi que la Cour européenne des droits de l’Homme. Pour mémoire, le docteur Vincent Sanchez est le troisième médecin en charge de Vincent Lambert, ses deux prédécesseurs ayant fini par "craquer".
En toile de fond de cette démarche judiciaire, il y a la volonté des parents de réussir à faire transférer le patient dans une "unité spécialisée". Transfert que, pour mémoire, peut seule autoriser l’autorité de tutelle, à savoir Rachel Lambert ou, en suppléante, l’Union départementale des familles (UDAF) de la Marne.
L’autre volet judiciaire concerne, lui, la décision surprise de la cour d’appel de Paris, ce même 20 mai, contraignant l’État, et donc le CHU de Reims, à rétablir l’alimentation et l’hydratation artificielles de Vincent Lambert, quelques heures après leur interruption.
Vendredi dernier en effet, les ministères de la Santé et des Affaires étrangères se sont pourvu en cassation contre cette décision, le CHU de Reims s’est associé à ce pourvoi. Pour le gouvernement, il s’agit d’obtenir de la Cour de cassation qu’elle "tranche définitivement" les questions de droit soulevées par la demande du Comité international des droits des personnes handicapées. Cette instance de l’Onu avait réclamé du temps afin de pouvoir se prononcer sur le fond. Et de rendre un avis… auquel la France "n’est pas tenu", avait rappelé la ministre de la Santé, début mai.
Par Catherine DAUDENHAN | Publié le 04/06/2019 à 16:30 | Vu 5859 fois
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 06.06.19 11:30
Communiqué de Mgr Michel Aupetit à propos de la situation de M. Vincent Lambert Lundi 20 mai 2019 Paris, le 20 mai 2019. Sommes-nous devenus de simples déchets ?
Si aujourd’hui je me permets de prendre la parole au sujet de ce qui est en train de se passer pour M. Vincent Lambert, c’est que son cas si particulier est emblématique de la société dans laquelle nous voulons vivre.
Tout d’abord, mon cœur de prêtre me porte à prier pour lui, soumis à tant de pressions, et dont la vie ne peut dépendre que de décisions qui lui échappent. Il y a quelques années, il a déjà subi un arrêt de l’alimentation et de l’hydratation auquel il a survécu de manière étonnante. Cet homme de 42 ans, traumatisé crânien lors d’un accident de la route est actuellement lourdement handicapé, tétraplégique et dépendant dans un lit au CHU de Reims. Son cas est tout proche de celui de Michaël Schumacher, traumatisé crânien avec de lourdes lésions cérébrales et, lui aussi, en état pauci relationnel. Malgré la célébrité de ce champion de Formule 1, les médias ne se sont pas emparés de son cas médical et il peut jouir de soins spécialisés très attentifs en milieu privé. Dans le cas précis de M. Vincent Lambert, on constate qu’il a les yeux ouverts, qu’il respire normalement, qu’il est dans un état stable, pas du tout en fin de vie. Il a besoin d’une aide-soignante et d’une infirmière qui assurent le nursing et le changement de position, d’un kinésithérapeute pour éviter les escarres. La nutrition et l’hydratation se font par gastrostomie ou par sonde nasogastrique.
La décision d’interrompre les soins de confort et de nutrition de base chez un patient handicapé s’oppose à la loi Léonetti. Il n’est pas mentionné qu’il présente de souffrance insupportable qui nécessite une sédation profonde sauf évidemment dans le cas où l’arrêt de l’hydratation par les médecins entraînerait la douleur cruelle de mourir de soif. Il ne s’agit pas d’une « obstination thérapeutique » puisque ce ne sont pas des soins curatifs d’une maladie incurable, mais simplement les soins corporels et nutritionnels de base que l’on doit aussi aux personnes âgées dépendantes, hémiplégiques, et aux bébés qui ne sont pas encore autonomes.
On cite à l’envi les pays moins-disant éthiques comme la Belgique ou les Pays-Bas. Force est de constater que dans ces pays il y a une anesthésie totale de la conscience. On entend des enfants parler de manière naturelle de l’euthanasie de leurs parents comme s’il s’agissait d’une éventualité normale. Un membre du gouvernement belge, assise en face de moi lors d’une rencontre chez M. le Président de la République, était très fière que son pays soit « en avance », comme elle disait. Pourquoi ne cite-t-on jamais les pays qui ont une plus haute conscience éthique, comme l’Allemagne ou l’Italie ? Il y a aujourd’hui un choix de civilisation très clair : soit nous considérons les êtres humains comme des robots fonctionnels qui peuvent être éliminés ou envoyés à la casse lorsqu’ils ne servent plus à rien, soit nous considérons que le propre de l’humanité se fonde, non sur l’utilité d’une vie, mais sur la qualité des relations entre les personnes qui révèlent l’amour. N’est-ce pas ainsi que cela se passe lorsqu’une maman se penche de manière élective vers celui de ses enfants qui souffre ou qui est plus fragile ? C’est le choix devant lequel nous nous trouvons. Le Christ nous a révélé la seule manière de grandir en humanité : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ». Et il nous a donné la seule manière d’exprimer cet amour : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».
Une fois de plus nous sommes confrontés à un choix décisif : la civilisation du déchet ou la civilisation de l’amour.
+Michel Aupetit Archevêque de Paris
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 06.06.19 11:54
le Samu ramasse les déchets et on mesure les conséquences !!! l'amour ??? quel amour ??? çà existe vraiment, l'amour ??? M.S. est un ancien sportif, V.L. un ancien infirmier, deux situations incomparables. "Aimez-vous les uns les autres" alors nous nous renvoyons la balle. Si vous faisiez le ménage chez vous, dans vos paroisses ! même pas. L'incendie de Notre-Dame peut être interprété comme un avertissement du St-Esprit. Conflit habituel entre deux cultures, latine et anglo-saxonne. Rien de nouveau sous le soleil. Sauf que Jean Léonetti a fait des lois sur la fin de vie et que la famille de V.L. n'est pas vraiment catholique si catholique signifie universel.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 07.06.19 21:06
Affaire Lambert : comment la bataille judiciaire est-elle financée ? La semaine dernière, le gouvernement s'est pourvu en cassation contre la décision de la cour d’appel de Paris qui a ordonné la reprise des traitements… L’audience se tiendra le 24 juin prochain. La bataille judiciaire se poursuit et coûte cher...
La rédaction d'Allodocteurs.fr France Télévisions Mis à jour le 07/06/2019 | 17:30 publié le 07/06/2019 | 17:30
En plus des questions morales et éthiques posées par le maintien en vie de Vincent Lambert, la bataille judiciaire qui sévit depuis une dizaine d'années entre les membres de la famille de cet infimier en état végétatif a un coût non négligeable. Pour aider Rachel lambert, la femme de Vincent, à assumer les coûts financiers de ces procédures, une cagnotte participative a été lancée. Du côté des parents de Vincent Lambert, c’est la Fondation Jérôme Lejeune qui paie… Cette dernière a indiqué leur verser 100 000 euros par an pour payer les frais d’avocat.
A lire aussi : Affaire vincent Lambert : les dates-clés
Qu’est-ce que la fondation Jérôme Lejeune ? C’est une fondation reconnue d’utilité publique depuis 1996 qui poursuit l’œuvre du Professeur Jérôme Lejeune, un célèbre généticien. C’est l’un des découvreurs de la trisomie 21 en 1959. Grand catholique, c’était un ami du pape Jean-Paul II, connu pour avoir milité contre l’avortement, notamment au moment de la loi Veil. A sa mort en 1994 une fondation est créée à son nom. Elle soutient la recherche pour les maladies comme la trisomie 21, mais pas seulement. Comme Jérôme Lejeune, la fondation est aussi anti-avortement et anti-euthanasie.
Pourquoi est-elle considérée « controversée » ? À cause de ses positions, la fondation Jérôme Lejeune est loin de faire l’unanimité. Chaque année, la fondation participe activement à « la marche pour la vie » des rassemblements anti-avortement. Il y a 2 ans, elle a même suscité la colère d’une partie de la communauté scientifique. 146 médecins et chercheurs ont signé une pétition dans le journal Le Monde. Ils reprochaient à la fondation de systématiquement bloquer la recherche sur l’embryon en multipliant les procédures judiciaires.
Pourquoi la fondation soutient-elle les parents de Vincent Lambert ? Vincent Lambert est devenu le symbole du débat sur la fin de vie en France. Pas étonnant que cette fondation pro-vie ait décidé de s’y intéresser. Jean-Marie Le Méné, son président, accompagne les parents Lambert depuis plusieurs années. Malheureusement il n’a pas souhaité nous répondre. Jean-Marie le Méné est le gendre du Professeur Lejeune, il a épousé l’une de ses filles. Il est lui aussi très conservateur, et présent chaque année aux marches pour la vie. C’est grâce à lui que la fondation est devenue l’un des piliers du mouvement pro-vie en France.
Une aide financière à des fins de lobbying ? 100 000 euros par an pour payer les avocats, c’est un atout majeur. Car ce qui caractérise l’affaire Vincent Lambert, c’est la multitude des recours judiciaires lancés par les parents. Et pour multiplier tous ces recours, il faut beaucoup d’argent. On peut supposer que sans cette aide financière, le combat des parents de Vincent Lambert n’aurait pas pu aller aussi loin… Du côté de la Fondation, au-delà du cas Vincent Lambert, cette affaire très médiatique permet de faire vivre leurs positions anti-euthanasie.
Comment l’autre camp (la femme et le neveu) finance t-il les procédures ? A notre connaissance, ils ne sont pas soutenus financièrement par une association ou une fondation. C’est pour ça qu’il y a quelques semaines, un ancien ami de Vincent Lambert a lancé un appel aux dons.
Depuis 2015, il existe une cagnotte en ligne pour aider Rachel Lambert, sa femme, et grâce à l’appel lancé par cet ami, elle a reçu beaucoup de dons, plus de 1800 personnes y ont participé. Si on fait des estimations, avec un don moyen d’une vingtaine d’euros par personne, ils auraient récolté pour l’instant autour de 40 000€. C’est un beau résultat mais c’est bien en dessous de l’aide reçue par les parents de Vincent Lambert.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 09.06.19 19:10
[size=49]Affaire Vincent Lambert : le monde politique divisé après la reprise des traitements La reprise des traitements étant acquise, les parents du patient réclament désormais son transfert, tandis que les responsables politiques opposent droit à la vie et droit à mourir dans la dignité.[/size]
Le Monde avec AFP Publié le 21 mai 2019 à 15h26 - Mis à jour le 22 mai 2019 à 08h18
L’un des avocats des parents de Vincent Lambert, Me Jean Paillot, a confirmé mardi 21 mai que les traitements sur ce patient tétraplégique en état végétatif depuis dix ans avaient repris, au lendemain d’une décision de la cour d’appel de Paris ordonnant qu’ils soient rétablis. « Nous avons le plaisir de vous annoncer que le docteur Sanchez et le CHU ont remis en place l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert et ont arrêté sa sédation continue », s’est félicité Me Paillot devant la presse à la sortie de l’hôpital Sébastopol de Reims.
La cour d’appel de Paris avait ordonné lundi soir « à l’Etat français (…) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées (CDPH) le 3 mai 2019 tendant au maintien de l’alimentation et l’hydratation » de Vincent Lambert.
Cet arrêt est survenu alors que l’interruption des traitements avait commencée le matin même au centre hospitalier universiatire (CHU) sur décision médicale. Le CDPH, comité des Nations unies, avait demandé à la France de surseoir à l’arrêt des traitements dans l’attente d’un examen du dossier sur le fond, mais la France considérait que cette préconisation était « dépourvue de caractère contraignant », mettant en avant le « droit du patient à ne pas subir d’obstination déraisonnable ». Lire aussi Les questions que pose la décision d’arrêt des traitements de Vincent Lambert
Les parents demandent le transfert de M. Lambert
Dorénavant, les parents de M. Lambert demandent sa prise en charge dans un autre établissement de santé.
« Ce n’est pas un sursis, c’est un nouveau départ. Le combat, à partir d’aujourd’hui, c’est le transfert de Vincent dans une unité spécialisée où il sera pris en charge de manière bienveillante par des spécialistes et non plus par ce CHU qui n’a fait de lui qu’un mort en sursis », a également déclaré l’autre avocat des parents, Me Jérôme Triomphe, reprenant une position maintes fois affirmée.
La mère du patient, Viviane Lambert, s’était exprimée dans le même sens plus tôt dans la matinée en arrivant au CHU : « Vincent va bien. Nous demandons qu’il sorte de cet hôpital. Vincent n’est pas en fin de vie. Regardez les vidéos. Tout se passe dans le regard. Vincent n’a besoin que de boire, manger et d’amour. »
Rachel Lambert, épouse du patient, va porter plainte
Me Francis Fossier, l’avocat de Rachel Lambert, l’épouse et tutrice de Vincent Lambert, a annoncé sur Franceinfo qu’une plainte allait être déposée à la suite de la publication sur le site de l’hebdomadaire Valeurs actuelles d’une vidéo vraisemblablement tournée par les parents de M. Lambert montrant le patient allongé sur le côté tandis que sa mère lui parle. « On est dans l’intime d’un couple, d’une famille, dénonce Me Fossier. Diffuser de telles images, parler de “remontada” [expression utilisée par un des avocats des parents de Vincent Lambert, au moment où la cour d’appel de Paris a ordonné la reprise des traitements] , vous vous rendez compte ? Comme dans un match de foot… C’est inqualifiable ».
Les responsables politiques divisés
Les partis politiques sont divisés sur le cas de M. Lambert. La majorité campe sur une position d’équilibre, dénonçant la récupération politique de l’affaire, tandis que droite et gauche opposent droit à la vie et à droit à mourir dans la dignité.
Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique, a dénoncé sur Twitter les « images de liesse footballistique » des soutiens à la poursuite du traitement : elles « entrent directement dans le panthéon de l’indécence humaine (…) quoi qu’on pense de la décision prise hier » par la cour d’appel. Il a noté sur France 2 l’existence en Belgique d’une loi « qui aurait empêché ce calvaire » en donnant « la décision à la compagne et ensuite aux enfants majeurs s’il y en a et ensuite aux parents ». Cet exemple a également été mis en avant également par la tête de liste Europe Ecologie-Les Verts, Yannick Jadot, sur RTL.
Dans la majorité, le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, s’est dit « très choqué par les avocats qui dansaient, qui sautaient au plafond ». Il s’est prononcé sur Franceinfo pour que la question de la fin de vie fasse partie des révisions des lois bioéthiques. Pour l’épouse de Vincent Lambert, son neveu et cinq frères et sœurs, la poursuite des traitements relève de l’acharnement thérapeutique.
Nathalie Loiseau, tête de liste de La République en marche (LRM) a critiqué la « moindre récupération politicienne sur une tragédie familiale », elle a également attaqué François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains (LR), qui avait demandé dès dimanche une prise de parole d’Emmanuel Macron sur le sujet, aussi souhaitée par la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen. « Je n’ai pas à m’immiscer dans la décision de soin et de droit qui a été prise dans le cas de Vincent Lambert », avait réagi le chef de l’Etat lundi, « profondément touché » par cette situation.
De son côté, François-Xavier Bellamy s’est dit heureux que le président soit intervenu, regrettant toutefois que sa déclaration ne se fasse pas sur le fond du dossier. La tête de liste LR aux européennes s’est également félicitée de la reprise des traitements, considérant que c’est la « question de notre relation à la dépendance » qui est en jeu dans cette affaire.
La loi Claeys-Leonetti de 2016 qui, tout en interdisant l’euthanasie et le suicide assisté, permet la suspension des traitements, fait aussi l’objet d’un débat. Nathalie Loiseau (LRM) et Jordan Bardella (RN) l’ont qualifiée d’équilibre, tandis que François-Xavier Bellamy s’est étonné des demandes de réécriture de la loi, s’inquiétant de personnes qui utiliseraient l’affaire pour promouvoir l’euthanasie.
« Si l’évolution de la loi doit avoir lieu, c’est par un référendum auprès des Français » pour poser la question de l’euthanasie, a de son côté réagi auprès de la presse Jean-Christophe Lagarde, au nom du groupe UDI-Agir. Pour Manon Aubry (LFI), le cas de Vincent Lambert « montre les limites de la loi actuelle ». Elle a déclaré sur France 2 que la législation française devait évoluer et évoqué le cas de la Belgique et du Luxembourg, « qui ont constitutionnalisé le droit à une fin de vie digne ». Lire aussi Affaire Vincent Lambert : tout comprendre en 8 dates
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.06.19 10:48
[size=30]Les cinq choses qu'il faut savoir sur Viviane et Pierre Lambert, opposés à l'arrêt des traitements de leur fils[/size]
"Une grande victoire" ou encore "remontada". Les propos des avocats des parents de Vincent Lambert, favorables à la poursuite des traitements de leur fils, ont choqué l'opinion publique ce lundi 20 mai. Retour sur les cinq éléments qu'il faut connaître pour comprendre leurs motivations. Par Florence MorelPublié le 24/05/2019 à 10:52
Lunettes rouge et noir à écaille, Viviane Lambert soigne ses apparitions médiatiques. Face à la masse de journalistes attroupée devant l'entrée de service du CHU Sébastopol à Reims, elle baisse la vitre de sa voiture, prétendant ne pas vouloir être filmée. "Ce sont des monstres, ce sont des nazis", lance-t-elle en pleurs en décrivant les médecins et le personnel hospitalier. Elle marque une pause pour être sûre d'avoir été entendue. Le soir de ce lundi 20 mai, elle revenait accompagnée de deux moines, s'assurant de nombreuses questions de la part des médias, auxquelles elle répondra sans donner plus de détails : "Ce sont des amis de la famille qui connaissent Vincent et les enfants depuis tout petits."
Les moines à l'entrée de l'hôpital Sébastopol à Reims, n'ont répondu à aucune question.
[ltr] [/ltr]
Citation :
Florence Morel@Flo_Morl
[ltr]Les parents de #VincentLambert sont arrivés aux alentours de 18h40 accompagnés de deux moines[/ltr]
[size=33]1- L'influence de groupes intégristes religieux[/size]
Viviane et Pierre Lambert, ancien gynécologue farouchement opposé à la loi Veil, ne sont pas seulement des catholiques pratiquants. Elle et son époux fréquentent l'Eglise Notre-Dame de France à Reims, même si Viviane Lambert affirme que ses croyances religieuses n'interfèrent pas dans le combat qu'elle mène pour son fils. La paroisse appartient à la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, excommuniée de l'Eglise en 1975 (le pape Benoît XVI lèvera les excommunications qui pesaient sur quatre évêques de la Fraternité en 2009). "Madame Lambert doit venir déjeuner chez moi dimanche prochain. C'est une femme très forte, très entourée et soutenue heureusement, qui puise sa force dans la grâce et le sacrement", nous expliquait Elisabeth, 28 ans, une amie venue au rassemblement devant l'hôpital Sébastopol le 19 mai dernier.
"Il y a de l'idéologie très forte et sous la forme d'un groupuscule qui s'approche plus de la politique, nous assurait la demi-sœur de Vincent, Marie-Geneviève Lambert, en février 2018. Ce groupuscule est actif financièrement." Son fils, François Lambert, dénonçait au même moment : "C'est un catholicisme dévoyé des parents de Vincent, qui n'est plus reconnu par le Vatican."
L'avocat de Pierre et Viviane, Jean Paillot, assure quant à lui que "l'Eglise n'est pas le moteur" de ses clients. Son demi-frère, David Philippon, qui soutient que Vincent Lambert n'est pas en fin de vie, nous disait en février 2018 :
Citation :
Ce n'est pas un combat idéologique. Ce n'est pas un combat de la vie à tout prix. C'est là toute la nuance. Je ne demande pas aux médecins de guérir Vincent, on ne le retrouvera pas comme on l'a connu. Mais c'est un être humain qui doit être écouté jusqu'au bout. - David Philippon, demi-frère de Vincent Lambert, contre l'arrêt des traitements.
Pour Gérard Chemla, l'avocat de François Lambert, le neveu de Vincent, cette proximité des mouvements religieux n'est pas illégale, mais permet de rallier du monde à la cause du camp adverse : "On est dans un pays qui respecte la liberté de penser, de culte et même d'appartenir à une secte. La technique utilisée par les parents est une technique qui a déjà été utilisée lors de la lutte contre l'avortement. C'est un mouvement activiste qui au nom de Dieu et de la vie, dit qu'on peut se permettre d'aller au-delà de la décence, de ce qu'on devrait faire car on se bat pour une idée supérieure. Ils sont en légitime défense. Qu'il y ait des sectes derrière, cela leur permet d'avoir de l'argent et du monde."
[size=33]2- Des soutiens financiers colossaux[/size]
Outre cette appartenance, la proximité des époux Lambert avec les milieux religieux leur apporte un soutien financier colossal. Selon un communiqué diffusé à l'AFP, la fondation Jérôme-Lejeune aide les parents de Vincent Lambert à hauteur de 100.000 euros pour les frais de justice. La fondation, qui est ouvertement anti avortement et contre l'euthanasie, avait été visée par une tribune signée par 146 scientifiques dans le Le Monde le 30 mars 2017. Ils y dénonçaient alors les procédures judiciaires lancées contre des autorisations de recherche sur l'embryon.
A noter que le camp adverse ne bénéficie pas d'un tel soutien financier. Interrogé, l'avocat de François Lambert, Gérard Chemla, affirme qu'il "n'a pas eu un euro" pour cette affaire. C'est d'ailleurs dans ce contexte qu'un proche de Rachel Lambert, Vincent Caruel, a lancé une cagnotte participative qui a ramené un millier de participations.
[size=33]3- Deux avocats proches des mouvances intégristes et d'extrême-droite[/size]
"Remontada" ou encore "une très grande victoire". Les mots de Jean Paillot et Jérôme Triomphe lundi 20 mai ont choqué l'opinion, le soir où la cour d'appel de Paris a demandé au CHU de Reims de reprendre les traitements de Vincent Lambert. Les deux avocats n'ont pas été sélectionnés au hasard. Sur son site internet, on peut voir que Jean Paillot participe à la master-class bioéthique de la Fondation Jérôme-Lejeune et qu'il est proche des associations catholiques alsaciennes.
Jérôme Triomphe s'est quant à lui fait remarquer en défendant des manifestants appartenant à la Manif pour Tous. Il est également connu pour sa proximité avec le mouvement intégriste Civitas et la rédaction d'articles sur les sites de mouvance intégriste Riposte laïque et Salon beige ou encore Boulevard Voltaire. Il a également plaidé le 1er juillet 2014 contre le dessinateur Plantu, pour une affaire de dessin représentant le Pape en train de sodomiser un enfant. Le 30 juillet 2019, il participera à une table ronde intitulée "Les juges et les médecins de la culture de mort" aux universités catholiques d'été organisées par l'Agrif (l'alliance générale française contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne).
[size=33]4- Une stratégie de communication et d'intimidation bien rodée[/size]
La famille Lambert ne se prive pas d'utiliser les images de leur fils pour défendre sa cause. Outre la vidéo publiée lundi 20 mai par Valeurs actuelles, dans laquelle on voit Vincent Lambert pleurer et sa mère tentant de le rassurer, elle en a déjà publié à de nombreuses reprises dans le passé. Un usage qui choque Marie-Geniève Lambert, qui nous affirmait ne pas comprendre "qu'on puisse mentir". Elle pointait alors la vidéo tournée en 2015 où l'on voit une cuillère tendue à la bouche de Vincent, dont il semble boire le contenu. Un mensonge selon elle :
Citation :
Quand on dit qu'il a récupéré son réflexe de déglutition,j'ai vérifié auprès du personnel soignant et c'est faux. J'ai demandé s'ils lui donnaient à manger, parce que c'est dangereux. Et non, ils ne le font pas. Il y a eu un test en septembre dernier, il ne peut pas déglutir. Les soignants sont chargés à chaque visite des parents de vérifier sa bouche et de voir si on a essayé de le nourrir. Il fait déjà des fausses routes avec sa propre salive. Le but est de dire que s'il peut manger par la bouche, il est hors loi Leonetti. - Marie-Geneviève Lambert, demi-soeur de Vincent, favorable à l'arrêt des traitements.
Selon elle, Vincent Lambert est sous haute surveillance du personnel médical de Sébastopol, à cause des différentes menaces qu'ont reçu les membres du personnel médical : "Vincent est quand même très instable. Il est plus surveillé que n'importe qui dans son cas. A la moindre infection, tout le personnel est mobilisé parce que sinon il va y avoir des accusations de la part des personnes qui sont contre l'arrêt des traitements qui accusent l'hôpital de vouloir l'assassiner. Dans d'autres cas équivalents, on lutterait moins."
[size=33]5- Le placement des enfants au sein de la Fraternité Saint Pie X[/size]
Tous les enfants Lambert ont reçu eux aussi une éducation dans différents établissements privés hors contrat dirigés par la Fraternité Saint Pie X, un peu partout en France. Vincent est envoyé dans le sud de la France, dans un pensionnat de Saint-Joseph-des-Carmes, près de Carcassonne. Il y a étudié seul, ses frères et soeurs étant éparpillés à Roubaix ou ailleurs. "Sympa la famille", décrivait sa demi-soeur, en précisant : "Parfois il a vécu des choses heureuses dans ce milieu, il a découvert la musique, le cheval", avant d'ajouter :
Citation :
On a une famille très compliquée. Cela vient des contradictions entre les convictions religieuses et les actions qui ne sont pas claires. Je pense que Vincent a vécu des choses difficiles, c'est quelqu'un de tourmenté. Il est l'aîné d'une deuxième fratrie qui au départ n'a pas été reconnue par mon père mais par le premier mari de ma belle-mère. Il a nommé deux hommes 'papa' jusqu'à l'âge de six ans. Il est allé vivre avec mon père à six ans, mais sans qu'il y ait d'affection très grande manifestée de la part de mon père, et il en a beaucoup souffert. Je pense que pour papa, c'est une sorte de rattrapage de quelque chose. Qui peut être faux et sincère. - Marie-Geneviève Lambert, demi-soeur de Vincent, favorable à l'arrêt des traitements.
Son fils François, qui n'a pas fréquenté les mêmes établissements, dénonce : "Il a été éduqué dans les pensionnats de la fraternité Saint Pie X. Une fois adulte il n'a plus fréquenté personne de la fraternité. Il n'y a plus mis un pied. Il s'en était fait chasser. Viviane dit que parce qu'il en avait pleuré, c'est qu'il l'aimait. Mais non, c'est qu'il s'était attaché aux personnes."
Une appartenance familiale qui n'a pas épargné François Lambert de menaces venant de sa propre famille. "Ce n'est pas effrayant pour moi. Je sais que ça peut l'être pour les gens de l'extérieur, mais j'ai grandi avec eux, je connais l'aveuglement dont ils peuvent faire preuve." Et d'ajouter : "Il y a de la condescendance qui se transformerait en ultra-violence si l'affaire venait à se débloquer. Ces gens-là sont extrêmement violents. Ils incitent, quand ils disent 'On veut tuer un être humain'. Ils incitent à défendre la vie d'une personne, mais ils ne prendront pas la responsabilité de le faire. Ils espèreront plutôt qu'un cinglé le fasse ou espéreront qu'en face, les personnes aient peur qu'un cinglé le fasse."
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.06.19 17:05
C'EST LA VIE 20/06/2019 14:40 CEST Affaire Vincent Lambert: il ne fallait pas reprendre les traitements, selon François Molins La Cour de cassation examinera ce cas lundi. Par Alexandre Boudet Procureur auprès de la Cour de cassation, François Molins préconise de casser la... THOMAS SAMSON VIA GETTY IMAGES Procureur auprès de la Cour de cassation, François Molins préconise de casser la décision de reprise des traitements de François Lambert. FIN DE VIE - Voilà qui va redonner espoir à la femme de Vincent Lambert. François Molins, nouveau procureur auprès de la Cour de cassation, préconise d’aller dans son sens en cassant la décision de reprise des traitements du quadragénaire hospitalisé à Reims dans un état végétatif profond.
Dans un avis écrit rendu public ce jeudi 20 juin et qu’il défendra lundi devant les magistrats de la plus haute instance judiciaire française, il explique que la cour d’appel de Paris qui a ordonné la reprise des traitements n’avait pas le droit de le faire.
Le 20 mai, la cour d’appel avait donné raison aux parents du patient. Les juges avaient estimé qu’il fallait reprendre l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert, interrompues par les médecins le matin même, en attendant qu’un comité de l’Onu se prononce sur le fond du dossier. L’État mais aussi le CHU de Reims s’étaient pourvus en cassation.
Un mois plus tard, François Molins considère que l’arrêt des traitements ne constitue pas une atteinte à la liberté individuelle au sens de la Constitution. En conséquence, la cour d’appel n’avait pas à se prononcer dessus.
Si l’avis du procureur était suivi par la Cour de cassation, cela pourrait entraîner dans les heures suivantes un nouvel arrêt des traitements et donc le décès de Vincent Lambert.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.06.19 17:09
eh bien... faut peut-être que le Samu soit au chômage ou en grève ??? ou bien... retour à l'époque du cheval comme transport !!!
j'avais lu maintes fois et je ne sais plus où que Viviane Lambert va elle-même accélérer une légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté tout ce vacarme médiatique, tout ce gaspillage financier et cette remise en question de la loi du laisser mourir du 22 avril 2005
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 23.06.19 20:25
Affaire Vincent Lambert : ce qui est attendu de l'audience de la Cour de cassation ce lundi
Ce lundi 24 juin, un nouvel épisode judiciaire débute dans l'affaire Vincent Lambert. Les juges de la Cour de cassation auront quelques jours pour décider si oui ou non, la cour d'appel de Paris était compétente pour ordonner l'arrêt des traitements du Rémois le 20 mai 2019.
Par Florence Morel Publié le 23/06/2019 à 19:13
"Remontada." L'expression de l'un des avocats des parents de Vincent Lambert, opposés à la fin des traitements, avaient choqué l'opinion publique, en évoquant la décision de la cour d'appel le 20 mai 2019. Jean Paillot avait utilisé l'expression footballistique lorsque la juridiction avait ordonné la reprise des traitements de Vincent Lambert, hospitalisé au CHU de Reims, qui se trouve dans un état végétatif depuis plus de dix ans.
Au cours de cette audience qui devrait durer quelques jours, la Cour de cassation doit décider si oui ou non, la cour d'appel de Paris avait le droit d'ordonner la reprise de l'alimentation et de l'hydratation du patient, lesquelles avait été stoppées le matin du 20 mai par l'équipe médicale du CHU de Reims. La cour de cassation jugeant sur la forme, et non sur le fond, elle répondra donc à une question juridique très technique, qui pourrait marquer un tournant dans l'affaire.
Un avis sur la forme, pas sur le fond Si la cour de cassation estime que la cour d'appel n'était pas compétente, elle "casserait" alors la décision du 20 mai, comme si cette dernière n'avait jamais eu lieu. L'arrêt des traitements pourrait reprendre, sur décision des médecins.
Le procureur général de la cour de cassation, François Molins, préconisera ce lundi de "casser, sans renvoi devant une autre juridiction" d'après l'AFP. "Le but, c'est que le dossier soit effectivement clos", "puisqu'il n'est pas possible d'aller voir d'autres juges que les juges administratifs, qui se sont déjà prononcés", rapporte à l'AFP Patrice Spinosi, l'avocat de l'épouse de Vincent, Rachel Lambert.
Effectivement, le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative, avait de nouveau validé la décision médicale d'arrêter les traitements de Vincent Lambert en avril 2019.
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 27.06.19 15:16
Affaire Lambert : la tentation du simplisme Par Claire Chartier, publié le 08/06/2019 à 07:30
Vincent Lambert est hospitalisé depuis 2008.Vincent Lambert est hospitalisé depuis 2008. Getty Images L'interminable querelle suscitée par le sort de l'ex-infirmier en état végétatif illustre notre incapacité à penser la complexité de la fin de vie Il n'aura pas fallu longtemps. Quelques jours après les élections européennes, le gouvernement d'Emmanuel Macron décidait de contester en cassation l'arrêt de la cour d'appel de Paris suspendant la fin des soins maintenant Vincent Lambert en vie. Au contraire de ses rivaux de l'opposition, le président s'était pourtant gardé avant le scrutin de se prononcer sur cette tragédie mauriacienne, dont le premier acte s'ouvrait voilà plus de dix ans sur la tôle froissée d'une voiture accidentée en bord de route.
On serait tenté de déceler dans ce choix une certaine malice politique : en se rangeant, par l'entremise de son ministère de la Santé, du côté de ceux qui réclament la "liberté" pour l'ex-infirmier psychiatre tétraplégique et en état végétatif chronique, le chef de l'Etat affirme son pedigree "progressiste" face à la famille catho conservatrice agitant la bannière du droit à la vie. Famille dont plus d'un membre, en France comme dans le reste de l'Europe, vote justement pour ces populistes redoutés, dont les libéraux ont réussi à rogner l'essor lors du dernier scrutin européen.
Les pouvoirs publics contraints de se positionner De ce malheur hexagonal sortirait ainsi la confirmation de la pertinence du clivage "Anciens contre Modernes", dont Emmanuel Macron a fait le ressort de sa stratégie. Il est vrai que la fin de vie est de ces sujets dont la portée éthique, donc idéologique, met à rude épreuve la neutralité du pouvoir politique. D'aucuns se souviendront de l'énergie avec laquelle Silvio Berlusconi s'employa, lorsqu'il était président du Conseil, à tenter de bloquer l'arrêt des soins d'Eluana Englaro, peu ou prou dans le même état que Vincent Lambert.
En 2008, l'inénarrable césar transalpin avait convoqué les députés en urgence en vue de leur faire voter un décret empêchant "l'euthanasie" - c'était son mot - de la jeune femme. Manoeuvre vaine, puisque Eluana Englaro s'est finalement éteinte sous la supervision attentive de ses médecins. Une lecture "instrumentale" du pourvoi du gouvernement Macron oublierait cependant combien la fin de vie, par les questions brûlantes qu'elle pose, contraint depuis plusieurs années déjà les pouvoirs publics à se positionner.
LIRE AUSSI >> Fin de vie : "La médecine n'a pas toutes les réponses"
La première loi Leonetti est née en 2005 des travaux de la mission parlementaire constituée sous la houlette du député des Alpes-Maritimes en réponse au vif débat soulevé par le cas de Vincent Humbert, un tétraplégique sourd et aveugle, dont la mère réclamait le suicide assisté. Aussi peut-on penser que dans l'affaire Lambert, l'Etat ne fait que veiller au respect de l'application de cette législation, précisée en 2016 (loi Claeys-Leonetti), puisque tant le Conseil d'Etat que la Cour européenne des droits de l'homme ont considéré dans un argumentaire très motivé que l'ex-infirmier aurait perçu sa survie médicale comme de l'obstination déraisonnable.
Affiner la pratique de la délibération Sur le fond, l'impossible épilogue de ce drame atteste avant tout de notre difficulté à penser la complexité de nos existences sous prolongation. Notre science prométhéenne, en prolongeant la vie de malades naguère condamnés à bien plus court terme, soulève de nouveaux dilemmes. Comment répondre aux angoisses de cancéreux chroniques ou de patients atteints de maladies multiples, dont la qualité de vie s'altère au point de rendre le quotidien insupportable ? En "changeant la loi", comme l'exigent les militants de l'euthanasie ?
LIRE NOTRE DOSSIER COMPLET
Fin de vie, euthanasie et suicide assisté
Jean Mercier, qui avait aidé sa femme à mourir en 2011, s'est éteint à 91 ans Affaire Vincent Lambert : une audience cruciale à la Cour de cassation Aux Pays-Bas, les demandes d'euthanasie en forte hausse depuis l'histoire de Noa Pothoven
On trouverait là de quoi se rassurer à moindres frais, tout en cédant au péché mignon de l'époque, la simplification à outrance. Demander au législateur de trancher pour nous, en rangeant dans des cases préfabriquées des situations toutes singulières, ne changera rien au réel, qui commande d'affronter ces apories par la pratique de la délibération, de la collégialité médicale et du consensus familial. Le professeur Régis Aubry, l'un des meilleurs spécialistes du sujet, insiste depuis longtemps sur l'intérêt d'enseigner l'éthique de la discussion aux futurs médecins et juristes. Qu'attend-on pour l'écouter ?
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Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 27.06.19 15:38
Régis Aubry comme tant d'autres fait son blablabla sans aucun passage à l'acte car il est payé pour cela et il attend sa retraite comme tant d'autres. ( en attendant le décès de Jacques et Bernadette Chirac ? ) ( les présidents des deux associations pro-vie et pro-euthanasie sont au courant ) voilà où se situent le non-dit et le complot. Tout est une histoire de fric et de manipulation... Par exemple, ici j'ai essayé de me prouver mes capacités en informatique, c'est tout ! le reste, je n'en ai rien à foutre car vous me faîtes tous et toutes chier... Voilà ! le monde, c'est de la merde, sauf moi ! je suis bien obligée d'aboutir à ce genre de conclusion ! Débiles sont ceux et celles qui prient pour V.L. et sa famille ici et là. Il faudrait redescendre sur terre ! car le Ciel semble vide... avec autant de calculs et de mensonges. et c'est très bien ainsi...difficile d'imaginer la famille Lambert dans l'éternité !!! d'où l'intérêt de l'existence du néant ! alors pourquoi je vis ? mais je ne vis pas, je fais semblant de vivre pour ne pas me retrouver ds la situation de V.L. Blouses blanches et aubes blanches, vous faîtes tout pour qu'on vous fuit.