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| VINCENT LAMBERT | |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 06.06.15 9:58 | |
| [size=62]Vincent Lambert: les modalités d'un arrêt de soins[/size]
Par L'Obs avec AFP Publié le 05 juin 2015 à 14h12
Paris (AFP) - Les modalités de la mise en oeuvre d'un arrêt de la nutrition et de l'hydratation artificielles d'un patient comme Vincent Lambert, assorties si besoin d'une sédation profonde, sont encadrées par la loi française qui protège contre l'acharnement thérapeutique. En pratique cependant, le sort de Vincent Lambert, après la décision vendredi de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), dépend de la décision de la nouvelle chef de service de l'unité de soins palliatifs du CHU de Reims, qui a succédé au Dr Eric Kariger, à l'issue d'une procédure collégiale. Il faudra aussi compter avec les recours de ses parents qui veulent continuer à se "battre".
Comment "débranche-t-on" quelqu'un comme ce tétraplégique en état végétatif avec des lésions cérébrales et une dégradation de l'état de conscience irréversibles? Pour limiter les souffrances du patient, il est exclu d'arrêter les traitements qui maintiennent artificiellement en vie, sans immédiatement prodiguer des soins palliatifs, dont la sédation fait partie, souligne le Dr Bernard Devalois, responsable du service médecine palliative à l'Hôpital Pontoise. Les souffrances du malade ne sont cependant pas toujours possibles à évaluer. C'est le cas des "cérébrolésés" comme Vincent Lambert, qui peuvent souffrir de traumatisme crânien, lésions hémorragiques ou des conséquences d'une anoxie cérébrale (arrêt de l'arrivée d'oxygène au cerveau). Une sédation, aux doses suffisantes, doit assurer l'absence d'inconfort et d'éventuelle souffrance. Pour la sédation, on utilise l'Hypnovel, un médicament de la famille des benzodiazépines (Tranxène, Valium...) d'action rapide, courte et réversible et qui permet d'adapter finement les doses au patient. Avec l'arrêt simultané de l'hydratation et de l'alimentation artificielles la mort survient aux alentours d'une semaine à dix jours maximum, selon le Dr Devalois. En revanche, si l'on interrompt seulement la nutrition en donnant assez d'eau (autour d'un quart de litre par jour), pour que les reins fonctionnent, cela peut alors mettre plus d'un mois, voire un mois et demi chez quelqu'un de bien nourri. Ainsi, Vincent Lambert, bien alimenté de façon artificielle, avait survécu en 2013 à 31 jours sans nutriments. Le 10 avril 2013, l'équipe du CHU de Reims avait décidé d'interrompre son alimentation et de diminuer peu à peu son hydratation, mais le tribunal de Châlons-en-Champagne avait ordonné sa réalimentation le 11 mai. - Le rôle primordial des reins - Le décès est lié à la défaillance des organes qui cessent de fonctionner, en premier lieu les reins. Avec l'insuffisance rénale, certains produits qui ont des propriétés antalgiques naturelles ou qui altèrent la vigilance ne sont plus éliminés, ce qui entraîne un soulagement, indique le Dr Delavois. L'arrêt de l'hydratation médicalement assistée peut parfois entraîner des contractions musculaires réflexes, qui ne traduisent pas une douleur. Une sédation avec un médicament de la famille des benzodiazépines qui a aussi un effet de décontractant musculaire permet de les éviter ou de les stopper. Ces mouvements désordonnés peuvent être impressionnants pour les proches et leur laisser croire à une fin douloureuse, alors qu'une sédation correcte peut empêcher leur survenue. L'équipe soignante se doit d'accompagner le patient jusqu'au bout "dans le respect de la personne", selon Dr Jean-Marc La Piana, également spécialiste des soins palliatifs. Des "soins" comme la toilette, le toucher-massage, les soins de bouche (compresse humidifiée contre le sécheresse...) des yeux (gouttes) se poursuivent jusqu'à la fin. Et "on peut lui parler, lui expliquer ce que l'on fait, même s'il est dans l'incapacité de comprendre", ajoutait-il interrogé par l'AFP. Chaque année, selon les estimations, 25.000 décès au moins sont dus en France à une décision de limitation ou d'arrêt des soins, avait noté en 2014 le rapporteur public au Conseil d'Etat. Mais "chacune des décisions est unique, car chaque patient est unique", soulignait-il. |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 06.06.15 10:11 | |
| Le cas Vincent Humbert a fait pondre la loi du 22 avril 2005 Dix ans après, le cas Vincent Lambert est médiatisé.. pour rien ? L'un était pompier, l'autre, infirmier psychiatrique.
C'est le système médical français qui est vraiment problématiquement malade Il aurait fallu désagréger l'Académie de Médecine et le Conseil National de l'Ordre des Médecins Un genre de " mai 68 " médical ? La CEDH aurait quand même pu donner un petit coup de main ? çà va péter à l'élection présidentielle en 2017 ! |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 06.06.15 14:35 | |
| La loi sur la fin de vie « n’a aucun lien » avec l’affaire Lambert, explique Philippe Bas Natacha Gorwitz Le 05.06.2015 à 19:12 La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a rendu un arrêt crucial dans l’affaire Vincent Lambert, autorisant l’arrêt des soins. Le sort de cet homme de 38 ans, tétraplégique et plongé dans un état végétatif, déchire sa famille depuis deux ans. Saisie en urgence au moins de juin 2014 par les parents de Vincent Lambert après la décision du Conseil d’Etat autorisant l’arrêt des soins, la Cour a finalement estimé qu’il n’y avait pas eu violation de l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme consacre le droit à la vie. Depuis son accident de voiture en 2008, Vincent Lambert est hospitalisé dans une unité de soins palliatifs au CHU de Reims où il est nourri et hydraté de manière artificielle. La CEDH avait demandé le maintien du traitement, le temps qu’elle se penche et statue sur ce dossier complexe. Entretien avec Philippe Bas, président Les Républicains de la commission des lois du Sénat, Cette décision vous a-t-elle surpris ?
Cette décision n’est pas une surprise puisqu’après une nouvelle expertise médicale, le Conseil d’Etat avait déjà rendu une décision en ce sens. Comment interprétez-vous cette décision ?
Cette décision montre l’importance des précautions qui sont prises en France et en Europe avant de mettre en œuvre une décision qui touche à un droit aussi fondamental que le respect de la vie humaine. C’est la preuve qu’on est dans un Etat de droit qui place au sommet le respect de la vie humaine et la volonté de la personne y compris quand il ne peut plus l’exprimer lui-même. On ne peut pas dire que l’affaire ait traîné. Vincent Lambert est un homme qui ne souffre pas et on ne met pas fin à sa vie sans d’immenses précautions. Cette décision montre aussi que l’appréciation médicale est toujours incontournable et que la responsabilité médicale est essentielle. Enfin elle souligne que dans ces cas où le consentement libre et éclairé du patient ne peut pas être recueilli il arrive souvent que la famille et les proches soient désunis. Dans ce cas, la garantie ultime ne peut être apportée que par le juge. C’est le seul mode de régulation possible. D’où vient cette difficulté de statuer sur le cas de Vincent Lambert ?
Dans cette affaire, la difficulté ne vient pas de la loi. Un malade peut toujours refuser un traitement. Mais, Vincent Lambert, ne peut plus exercer ce droit car il ne peut exprimer sa volonté. Quand la personne est inconsciente [et dans un état végétatif], elle n’est pas en mesure de donner son consentement libre et éclairé à la décision d’arrêt des soins. Dans le cas de Vincent Lambert, la question c’est : qu’est-ce qu’il aurait décidé s’il avait pu prévoir ce type de décision ? Toutes les précautions qui sont prises visent à trouver une force de substitut à son consentement. Rien n’est écrit à l’avance et la loi n’a pas pour objet de régler par avance ce type de situation. ll faut prendre en compte la volonté de la famille, mais la principale question n’est pas celle de la famille mais de l’être humain duquel nous parlons. Cet arrêt de la CEDH aura-t-il une influence sur le débat sur la fin de vie qui a lieu actuellement au Sénat ?
La nouvelle loi sur la fin de vie, actuellement en discussion, n’a pas de lien avec la question tranchée par le Conseil d’Etat et la CEDH sur le cas de Vincent Lambert. Elle n’est pas faite pour traiter ce type de situation car elle ne vise que les personnes agonisantes. Ce n’est pas le cas de Vincent Lambert. Cet homme ne souffre pas et la question qu’il soulève, c’est l’arrêt de traitement – l’alimentation et l’hydratation artificielle. La nouvelle loi ne porte sur que deux points l’arrêt de traitement, le droit aux soins palliatifs et à la sédation profonde pour des personnes en fin de vie et l’opposabilité des directives anticipées que l’on peut exprimer en avance de manière presque testamentaire. Elle vise à traiter des situations beaucoup plus fréquentes que celle exceptionnelle du cas de Vincent Lambert. |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 06.06.15 14:44 | |
| CITATION = La nouvelle loi sur la fin de vie, actuellement en discussion, n’a pas de lien avec la question tranchée par le Conseil d’Etat et la CEDH sur le cas de Vincent Lambert. Elle n’est pas faite pour traiter ce type de situation car elle ne vise que les personnes agonisantes.
COMMENTAIRE = Donc Vincent Lambert n'est pas en fin de vie, il est handicapé ( ce que dit sa mère ) donc il ne relève pas de la loi du 22 avril 2005 Faudrait être plus net, précis et clair Mais à mon avis, personne ne l'est, volontairement et involontairement ... .... Question : à quoi sert une nouvelle loi, avec ce genre de mentalité ? ! ! ! A rien du tout.
CITATION= Cet homme ne souffre pas et la question qu’il soulève, c’est l’arrêt de traitement – l’alimentation et l’hydratation artificielle COMMENTAIRE= Comment peut-on affirmer que cet homme ne souffre pas ? ????? ????? ????? Pourquoi une sédation, s'il ne souffre pas ? Affirmations...manipulation ???
CITATION = et on ne met pas fin à sa vie sans d’immenses précautions. COMMENTAIRE= Mettre fin à la vie de quelqu'un qui n'agonise pas, ce serait juridiquement un meurtre... ...
V.L. a eu son accident en 2008, le Samu l'a réanimé, les docteurs l'ont traité et l'ont soigné, il bénéficie alors de la loi Léonetti du 22 avril 2005 |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 09.06.15 18:43 | |
| Affaire Lambert : cinq des juges fustigent la décision de la justice européenne Home ACTUALITE Société Par Delphine de Mallevoüe Mis à jour le 07/06/2015 à 22:57 Publié le 07/06/2015 à 20:48 Viviane Lambert, la mère de Vincent Lambert et son avocat Jérôme Triomphe avant le verdict rendu par la Cour européenne des droits de l'Homme, le 5 juin 2015 à Strasbourg. En désaccord avec l'arrêt rendu le 5 juin dans l'affaire Lambert, cinq des 17 juges de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) se sont dissociés de la décision et ont critiqué, dans les annexes mêmes de l'arrêt, la Cour et son institution avec une sévérité hors normes. Un fait sans précédent. Sur les 17 juges de la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) qui, à la majorité de douze, ont estimé vendredi que l'arrêt de l'alimentation de Vincent Lambert était conforme à la Convention des droits de l'Homme, cinq d'entre eux se sont désolidarisés de cette décision, avec un argumentaire d'une rare sévérité à l'encontre de ce jugement mais aussi de la Cour elle-même, qu'ils désavouent désormais jusqu'à la légitimité de porter son nom. «Après mûre réflexion, nous pensons que, à présent que tout a été dit et écrit dans cet arrêt, à présent que les distinctions juridiques les plus subtiles ont été établies et que les cheveux les plus fins ont été coupés en quatre, ce qui est proposé revient ni plus ni moins à dire qu'une personne lourdement handicapée, qui est dans l'incapacité de communiquer ses souhaits quant à son état actuel, peut, sur la base de plusieurs affirmations contestables, être privée de deux composants essentiels au maintien de la vie, à savoir la nourriture et l'eau, et que, de plus, la Convention est inopérante face à cette réalité, attaquent-ils d'emblée. Nous estimons non seulement que cette conclusion est effrayante mais de plus - et nous regrettons d'avoir à le dire - qu'elle équivaut à un pas en arrière dans le degré de protection que la Convention et la Cour ont jusqu'ici offerte aux personnes vulnérables.» « Nous regrettons que la Cour, avec cet arrêt, ait perdu le droit de porter le titre ci-dessus » Plus fermement encore, ces cinq juges, représentant Malte, la République de Moldavie, la Géorgie, la Slovaquie et l'Azerbaïdjan, remettent en cause, à travers ce jugement historique, les valeurs suprêmes qui, jusque-là, présidaient aux fondements et principes de la Cour. «En 2010, pour célébrer son cinquantième anniversaire, la Cour a accepté le titre de Conscience de l'Europe (…), rappellent les juges Hajiyev, Sikuta, Tsotsoria, De Gaetano et Gritco. Pareille conscience doit non seulement être bien informée mais doit également se fonder sur de hautes valeurs morales ou éthiques. Ces valeurs devraient toujours être le phare qui nous guide, quelle que soit “l'ivraie juridique” pouvant être produite au cours du processus d'analyse d'une affaire. Il ne suffit pas de reconnaître, comme la Cour le fait au paragraphe 181 de l'arrêt, qu'une affaire “touche à des questions médicales, juridiques et éthiques de la plus grande complexité” ; il est de l'essence même d'une conscience, fondée sur la recta ratio, de permettre que les questions éthiques façonnent et guident le raisonnement juridique jusqu'à sa conclusion finale. C'est précisément cela, avoir une conscience. Nous regrettons que la Cour, avec cet arrêt, ait perdu le droit de porter le titre ci-dessus.» Très concrets, les juges «dissidents» relèvent plusieurs incompréhensions et désaccords. Ils rappellent que si Vincent Lambert est «en état végétatif chronique» et «en état de conscience minimale», «en aucun cas on ne peut dire qu'[il] se trouve dans une situation de fin de vie». Il «n'est pas en état de mort cérébrale», «il peut respirer seul», «peut digérer la nourriture», «rien ne prouve de manière concluante ou autre qu'il ressent de la douleur». En outre, son alimentation et son hydratation par voie entérale pouvant «être administrées par la famille ou les proches», à domicile, elles «sont entièrement proportionnées à la situation dans laquelle il se trouve», indépendamment de savoir «si elles relèvent de traitement ou soins ou simplement alimentation». Ils ajoutent: «Les questions relatives à l'alimentation et à l'hydratation sont souvent qualifiées par le terme “artificiel”, ce qui entraîne une confusion inutile, comme cela a été le cas en l'espèce.» «Est-ce parce qu'il n'a plus d'utilité ou d'importance pour la société, et qu'en réalité il n'est plus une personne mais seulement une “vie biologique” ?. » Compte tenu de ce contexte, déduisent-ils, «nous ne comprenons pas, même après avoir entendu les plaidoiries dans cette affaire, pourquoi le transfert de Vincent Lambert dans une clinique spécialisée (la maison de santé Bethel où l'on pourrait s'occuper de lui et donc soulager l'hôpital universitaire de Reims de ce devoir) a été bloqué par les autorités». Les cinq juges d'enfoncer le clou: «Vincent Lambert est vivant et l'on s'occupe de lui. Il est également nourri - et l'eau et la nourriture représentent deux éléments basiques essentiels au maintien de la vie et intimement liés à la dignité humaine. Ce lien intime a été affirmé à maintes reprises dans de nombreux documents internationaux. Nous posons donc la question: qu'est-ce qui peut justifier qu'un État autorise un médecin (le docteur Kariger ou, depuis que celui-ci a démissionné et a quitté l'hôpital universitaire de Reims, un autre médecin), en l'occurrence non pas à “débrancher” Vincent Lambert (celui-ci n'est pas branché à une machine qui le maintiendrait artificiellement en vie) mais plutôt à cesser ou à s'abstenir de le nourrir et de l'hydrater, de manière à, en fait, l'affamer jusqu'à la mort? Quelle est la raison impérieuse, dans les circonstances de l'espèce, qui empêche l'État d'intervenir pour protéger la vie? Des considérations financières? Aucune n'a été avancée en l'espèce. La douleur ressentie par Vincent Lambert? Rien ne prouve qu'il souffre. Ou est-ce parce qu'il n'a plus d'utilité ou d'importance pour la société, et qu'en réalité il n'est plus une personne mais seulement une «vie biologique»?» «A notre sens, élargissent-ils, toute personne se trouvant dans l'état de Vincent Lambert a une dignité fondamentale et doit donc, conformément aux principes découlant de l'article 2 (relatif au droit à la vie, NDLR), recevoir des soins ou un traitement ordinaire et proportionnés, ce qui inclut l'apport d'eau et de nourriture.» Dans «l'exposé de leur opinion séparée», les cinq juges n'épargnent pas la loi Léonetti, ni le Conseil d'État. Ils estiment que la première «manque de clarté sur ce qui constitue un traitement ordinaire et un traitement extraordinaire, sur ce qui constitue une obstination déraisonnable et, plus important, sur ce qui prolonge (ou maintient) la vie artificiellement». Quant au second, «il ressort clairement de [sa] décision rendue le 24 juin 2014 que celui-ci a adopté inconditionnellement l'interprétation donnée par M. Léonetti et en outre a traité de manière superficielle la question de la compatibilité du droit interne avec (…) la Convention, attachant de l'importance seulement au fait que “la procédure avait été respectée”.» Mais leur plus grande sévérité est pour la CEDH: «Certes, la Cour ne doit pas agir en tant que juridiction de quatrième instance et doit respecter le principe de subsidiarité, mais pas jusqu'à s'abstenir d'affirmer la valeur de la vie et la dignité inhérente même aux personnes qui sont dans un état végétatif, lourdement paralysées et dans l'incapacité de communiquer leurs souhaits à autrui.» « Une affaire d'euthanasie qui ne veut pas dire son nom » S'ils sont «d'accord» qu'«une distinction légitime doit être établie entre l'euthanasie et le suicide assisté d'une part, et l'abstention thérapeutique d'autre part», les juges «dissidents» sont toutefois «en complet désaccord», «eu égard à la manière dont le droit interne a été interprété et appliqué aux faits», avec ce qui est dit au paragraphe 141 de l'arrêt. «Cette affaire est une affaire d'euthanasie qui ne veut pas dire son nom», n'hésitent-ils pas à dire. «En principe, il n'est pas judicieux d'utiliser des adjectifs ou des adverbes forts dans des documents judiciaires, soulignent-ils, mais en l'espèce il est certainement extrêmement contradictoire pour le gouvernement défendeur de souligner que le droit français interdit l'euthanasie et que donc l'euthanasie n'entre pas en ligne de compte dans cette affaire. Nous ne pouvons être d'un autre avis dès lors que, manifestement, les critères de la loi Léonetti, tels qu'interprétés par la plus haute juridiction administrative, dans les cas où ils sont appliquées à une personne inconsciente et soumise à un “traitement” qui n'est pas réellement thérapeutique mais simplement une question de soins, ont en réalité pour résultat de précipiter un décès qui ne serait pas survenu autrement dans un avenir prévisible.» Les juges de la CEDH s'étonnent aussi que le jugement se soit fondé sur tant d'incertitudes quant aux volontés de Vincent Lambert. «Il n'y a pas d'indications claires ou certaines concernant ce qu'il souhaite ou même souhaitait», rappellent-ils avec insistance. «Le Conseil d'État, dans sa décision du 24 juin 2014, a fait grand cas des conversations évidemment informelles que Vincent Lambert a eues avec son épouse (et, apparemment en une occasion, également avec son frère Joseph Lambert) et est parvenu à la conclusion que le docteur Kariger “ne peut être regardé comme ayant procédé à une interprétation inexacte des souhaits manifestés par le patient avant son accident”, critiquent-ils. Or, pour des questions d'une telle gravité, il ne faut rien moins qu'une certitude absolue. Une “interprétation” a posteriori de ce que les personnes concernées peuvent avoir dit ou ne pas avoir dit des années auparavant (alors qu'elles étaient en parfaite santé) dans le cadre de conversations informelles expose clairement le système à de graves abus. Même si, aux fins du débat, on part du principe que Vincent Lambert avait bien exprimé son refus d'être maintenu dans un état de grande dépendance, pareille déclaration ne peut, à notre avis, offrir un degré suffisant de certitude concernant son souhait d'être privé de nourriture et d'eau.» Un peu plus loin dans le texte, ils tiennent à préciser que «s'il s'était agi d'une affaire où la personne en question avait expressément émis le souhait qu'il lui soit permis de ne pas continuer de vivre en raison de son lourd handicap physique et de la souffrance associée, ou qui, au vu de la situation, aurait clairement refusé toute nourriture et boisson, nous n'aurions eu aucune objection à l'arrêt ou la non-mise en place de l'alimentation et de l'hydratation dès lors que la législation interne le prévoyait». Enfin, contrairement à la Cour, qui a rejeté ce point dans son arrêt, et à l'appui d'une affaire de 2014, où la CEDH avait reconnu qualité à une organisation non-gouvernementale pour représenter une personne décédée, les cinq juges sont «convaincus que les requérants (parents de Vincent Lambert, NDLR) avaient bien qualité pour agir au nom et pour le compte de Vincent Lambert». «En tant que parents proches, affirment-ils, ils ont même a fortiori une justification encore plus forte pour agir au nom de celui-ci devant la Cour.» Ce rejet avait scandalisé les parents et avocats de Vincent Lambert, vendredi, leur laissant craindre que «aujourd'hui en Europe, toute famille est infondée à défendre un parent sans défense». http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/07/01016-20150607ARTFIG00214-affaire-lambert-cinq-des-juges-fustigentla-decision-de-la-justice-europeenne.php |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 10.06.15 20:17 | |
| Vincent Lambert : acharnement des parents et vidéo controversée 10 juin 2015 | Cyrienne Clerc | mots clefs : Fin de vie, Vincent LambertPas de commentaireDepuis la décision de la Cour européenne des droits de l'homme, indiquant que l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation de Vincent Lambert ne violerait pas l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme, les parents de Vincent Lambert et leur comité de soutien multiplient les coups d'éclat comme la publication sur Youtube d'une vidéo pour le moins controversée.Après avoir annoncé, il y a quelques jours que Vincent Lambert avait recommencé à déglutir, certains de ses proches diffusent une vidéo, censé démontrer qu’il réagit aux stimulations de son entourage. Celle-ci est disponible sur le site internet de l’hebdomadaire Famille Chrétienne et sur Youtube. Tournée dans sa chambre du CHU de Reims le 5 juin dernier, elle montre Vincent Lambert, les yeux mi-clos, quand une main plaque à son oreille un téléphone portable qui diffuse la voix de sa mère, Viviane Lambert. Un autre plan serré montre son demi-frère David en train de lui parler, penché à quelques centimètres de son visage alors que le patient cligne des yeux et le suit du regard. "Vincent n’est pas en fin de vie, c’est ça qu’il faut bien comprendre", martèle Emmanuel Guépin, qui se présente comme un ancien camarade de classe de Vincent et membre du comité "Je soutiens Vincent" ainsi que comme l'auteur de la vidéo. De la "manipulation"La vidéo a suscité l’indignation de son ex-médecin, le Pr Éric Kariger. " Ça s’appelle de la manipulation. J’en ai les larmes aux yeux en vous parlant, a-t-il confié à Europe 1. C’est douloureux, c’est dramatique. C’est irrespectueux pour le malade, pour son épouse et sa fille, qui ne peuvent pas faire le deuil, à travers cet acharnement qui vient de leur propre famille ? C’est dramatique."Le médecin commente également les images pour Europe 1 et rappelle que "ces malades sont effectivement perturbants pour les communs des mortels que nous sommes. On a le sentiment qu’ils réagissent à leur environnement, puisque toutes les informations sensorielles arrivent à leurs cerveaux. Si vous faites du bruit, ils peuvent réagir, ils vont avoir un regard qui semble être capté".La vidéo examinée par le CSACette vidéo va faire l’objet d’un examen par le CSA qui " a décidé d’instruire avec une particulière vigilance les séquences de ce jour diffusées à la télévision concernant Monsieur Vincent Lambert, notamment au regard de l’application du principe de respect de la dignité humaine".Par ailleurs, à moins d’une semaine de l’examen de la proposition de loi Leonetti-Claeys, une quarantaine de sénateurs de tous bords ont déposé un amendement réclamant la possibilité d'une assistance médicale à mourir. À défaut de se contenter de la « sédation profonde et continue » prévue par l’article 3, ces élus du Palais Bourbon plaident pour que "les personnes (qu’elles soient en état ou hors d’état d’exprimer leurs volontés) pour lesquelles l’arrêt des traitements ne suffirait pas à soulager leur douleur » puissent avoir « la possibilité de bénéficier d’une assistance médicalisée à mourir". |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 10.06.15 22:26 | |
| Pour mieux comprendre l'affaire Vincent Lambert, il faut lire l'arrêt dissident de la CEDH Jean-Yves Nau — 11 juin 2015 à 5h05
[size=31]Face aux douze juges qui se sont prononcés pour l'arrêt des soins, cinq font une analyse radicalement opposée. La lecture, dérangeante, de leur arrêt, constitue un bon résumé des questions éthiques et des contradictions qui déchirent les protagonistes du dossier.[/size]C’est la dernière scène en date dans ce qui apparaît comme une tragédie sans fin: une vidéo pour prouver que Vincent Lambert «n’est pas en fin de vie». Elle a été mise en ligne, mercredi 10 juin, sur le site de l’hebdomadaire catholique Famille Chrétienne. On y voit un membre du comité de soutien à Vincent Lambert expliquer que ces images ont été filmées dans l’après-midi du 5 juin, quelques heures après la décision de la Cour européenne des droits de l’homme. La CEDH validait alors ce qui est généralement annoncé comme «l’arrêt de ses soins», et qui est plus précisément l’arrêt définitif de l’alimentation et de l’hydratation de ce malade hospitalisé au CHU de Reims. «On a pu voir Vincent réagir très fortement avec son frère. Il y a beaucoup d’interactions entre eux. Un regard soutenu et des mimiques sur le visage», raconte l’auteur de la vidéo, qui dénonce à cette occasion les décisions prises dans les tribunaux «par des gens qui ne connaissent pas l’état de Vincent». La diffusion de ces images a aussitôt déclenché une vive polémique. Sur BFM-TV, le Dr Bernard Devalois, chef de l’unité de soins palliatifs du centre hospitalier de Pontoise, s’est dit «absolument scandalisé» par la diffusion de cette vidéo. Il dénonce une «manipulation politico-religieuse». Selon lui, les images «ne montrent rien d’autre que le même patient sur lequel on s’était penché il y a plusieurs mois». Ancien médecin de Vincent Lambert (il avait déjà organisé un arrêt de l’alimentation durant un mois en mai 2013), le Dr Eric Kariger s’est quant à lui exprimé sur Europe 1, dénonçant une «manipulation [...] dramatique» de la famille.
Au lendemain de l’arrêt de la CEDH, un autre prise de position importante a été rendue publique: celle de l’Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et de cérébro-lésés (Unaftc). Cette association réunit une majorité des familles des mille cinq cents personnes qui sont aujourd’hui en France dans des situations et des états neurologiques comparables à celle de Vincent Lambert: - Citation :
- «Le contentieux douloureux de l’affaire Lambert doit autant aux divisions familiales qu’à la défaillance initiale de la procédure collégiale: elle n’avait pas associé l’ensemble des proches. Peu importe qu’elle ait été par la suite exemplaire, et même que la décision eût été la plus adaptée à la situation; la manière de l’engager disqualifiait d’emblée celui qui l’a menée [le Dr Eric Kariger, ndlr]. L’Unaftc affirme, plus que jamais, qu’il faut avoir le courage d’aborder collectivement et collégialement de telles décisions: c’est la seule façon de pouvoir "survivre" à la décision. Notre position n’a rien de dogmatique ni de religieux, elle n’est guidée que par l’attachement au respect de la dignité de la personne, quelle que soit la gravité de son handicap.»
L’Unaftc observe aussi que cinq des dix-sept juges de la CEDH ont, par écrit, justifié les raisons qui les ont conduit à ne pas suivre leur pairs dans la validation du jugement du Conseil d’Etat conduisant à la mort de Vincent Lambert. Ces cinq juges sont originaires d’Azerbaïdjan, de Géorgie, de Malte, de Moldavie et de Slovaquie. ,"itemid":["001-155264"]%7D]L’exposé de leurs motivations fournit, au-delà des raisonnements juridiques, une autre lecture de l’affaire Vincent Lambert et des impasses où elle a collectivement conduit. Paradoxalement, cette lecture a généralement été oubliée dans les commentaires qui depuis quelques jours ont été faits de l’arrêt de la CEDH. Elle peut être faite en trois points. [size=47]1.«Effroi» et régression[/size]Les cinq juges qualifient tout d’abord d’«effrayante» la conclusion juridique à laquelle leurs pairs parviennent: - Citation :
- «[...] Ce qui est proposé revient ni plus ni moins à dire qu’une personne lourdement handicapée, qui est dans l’incapacité de communiquer ses souhaits quant à son état actuel, peut, sur la base de plusieurs affirmations contestables, être privée de deux composants essentiels au maintien de la vie, à savoir la nourriture et l’eau […]. Nous estimons non seulement que cette conclusion est effrayante mais de plus –et nous regrettons d’avoir à le dire– qu’elle équivaut à un pas en arrière dans le degré de protection que la Convention et la Cour ont jusqu’ici offerte aux personnes vulnérables.»
Les cinq juges résument ici la question éthique essentielle qui se situe à la fois au cœur même de l’affaire Lambert et qui la dépasse. Les déchirements familiaux qui ont conduit à la saisine de la justice administrative, au jugement du Conseil d’Etat puis à l’arrêt de la CEDH ne doivent pas masquer le fond de la problématique: l’impossibilité de communiquer, associée à des résultats médicaux et scientifiques concluant à une altération profonde de la conscience, peut-elle conduire à une privation définitive de nourriture et d’hydratation? [size=47]2.Une absence de volonté manifestement exprimée[/size]Les cinq juges soulignent que si Vincent Lambert avait expressément émis le souhait qu’il lui soit permis de ne pas continuer de vivre (en raison de son lourd handicap physique et de la souffrance associée), ils n’auraient formulé aucune objection à l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation dès lors que la législation française l’aurait prévu. Or, la situation est ici d’une particulière complexité. D’une part, Vincent Lambert n’avait pas émis de «directives anticipées» et les seules informations sur ce sujet émanent, sans traces écrites, de sa femme et de l’un de ses proches. D’autre part, la question de l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation se fonde sur l’assimilation de ces soins à des «thérapeutiques». C’est à ce titre, et au nom du refus de l’«acharnement thérapeutique», que le Conseil d’Etat a pu juger que l’on pouvait mettre un terme définitif à l’alimentation et à l’hydratation de ce malade. Cette argumentation est contestée par les parents de Vincent Lambert comme par les responsables de l’Unaftc. Les cinq juges observent d’autre part que dans cette affaire, deux droits protégés par la Convention se trouvent opposés l’un à l’autre: d’une part, le droit à la vie (avec l’obligation correspondante pour l’État de protéger la vie), et, d’autre part, le droit à l’autonomie personnelle, protégé par l’article 8. [size=47]3.L'«état végétatif» n'est pas la «mort cérébrale»[/size] - Citation :
- «Selon les éléments disponibles, Vincent Lambert se trouve dans un état végétatif chronique, en état de conscience minimale, voire inexistante. Toutefois, il n’est pas en état de mort cérébrale –il y a un dysfonctionnement à un niveau du cerveau mais pas à tous les niveaux. En fait, il peut respirer seul (sans l’aide d’un respirateur artificiel) et peut digérer la nourriture (la voie gastro-intestinale est intacte et fonctionne), mais il a des difficultés pour déglutir, c’est-à-dire pour faire progresser des aliments solides dans l’œsophage. Plus important, rien ne prouve, de manière concluante ou autre, qu’il ressente de la douleur (à distinguer de l’inconfort évident découlant du fait d’être en permanence alité ou dans un fauteuil roulant).»
De fait, seul l’état de «mort cérébrale» (constaté par différents examens neurologiques et neurovasculaires) permet de conclure à la mort d’une personne –une situation qui, le cas échéant, autorise le prélèvement de ses organes. Les différents examens pratiqués sur Vincent Lambert ont conclut à un état situé entre l’«état végétatif chronique» et celui de «pauci-relationnel» ou encore de «non-répondant». Les personnes dans des états où leur conscience est, de même, gravement altérée sont susceptibles d’être levés, habillées, placées dans un fauteuil et sorties de leur chambre. Elles sont habituellement résidentes dans un établissement de soins spécialisé et peuvent passer quelques moments en dehors de ces centres, leur alimentation entérale permettant une forme d’autonomie. - Citation :
- «En d’autres termes, Vincent Lambert est vivant et l’on s’occupe de lui. Il est également nourri –et l’eau et la nourriture représentent deux éléments basiques essentiels au maintien de la vie et intimement liés à la dignité humaine. Ce lien intime a été affirmé à maintes reprises dans de nombreux documents internationaux. Nous posons donc la question: qu’est-ce qui peut justifier qu’un État autorise un médecin, en l’occurrence, non pas à "débrancher" Vincent Lambert (celui-ci n’est pas branché à une machine qui le maintiendrait artificiellement en vie) mais plutôt à cesser ou à s’abstenir de le nourrir et de l’hydrater, de manière à, en fait, l’affamer jusqu’à la mort?»
L’affaire Vincent Lambert ajoute sans nul doute aujourd’hui à la confusion qui prévaut dans l’opinion dès lors que l’on aborde les questions complexes relatives à l’euthanasie, au suicide assisté ou à l’abstention thérapeutique. «Cette affaire est une affaire d’euthanasie qui ne veut pas dire son nom»,affirment les cinq juges dissidents. Ils dénoncent l’argumentation du gouvernement français qui, en substance, soutient qu’il ne peut s’agir ici d’euthanasie au motif que le droit français interdit l’euthanasie. Et ces juges de dénoncer également l’interprétation faite par le Conseil d’Etat de la loi Leonetti de 2005 dans le cas d’une une personne inconsciente bénéficiant de soins qui ne sont pas «réellement thérapeutiques» –interprétation qui aura pour résultat de précipiter un décès «qui ne serait pas survenu autrement dans un avenir prévisible» |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 12.06.15 16:04 | |
| Laisser mourir de soif et de faim Vincent Lambert …une curieuse injonction moralePublié le 12 juin 2015 à 9:00 dans Politique Société Mots-clés : acharnement thérapeutique, euthanasie, Vincent LambertUne vidéo, tournée clandestinement, fait scandale auprès des humanistes. Parce qu’elle montre une personne, Vincent Lambert, regarder son frère qui lui parle, et aussi baisser les yeux, comme quelqu’un qui écoute, quand on lui met près de l’oreille un téléphone lui transmettant la voix de sa mère. Le scandale est si grand que le CSA enquête. Le scandale est intolérable, parce que des pontes de la médecine, et une partie de « ses proches » veulent le laisser mourir de soif et de faim. Par humanisme. Pour sa dignité. Et bien sûr, si les gens regardent cette vidéo, ça va être moins facile de faire ça. Il va y en avoir, comme moi, qui vont se dire que c’est un être humain, avec un visage d’être humain, pas un visage de légume, pas une asperge perfusée de partout qu’il faudrait juste mettre dans un doggy bag une fois qu’elle sera toute sèche. C’est une curieuse injonction morale, quand on y réfléchit, que de nous expliquer, que, par humanisme et au nom de sa dignité, il faudrait laisser mourir de soif et de faim une personne. Et aussi parce que ça commence à coûter cher, de la maintenir en vie, cette personne. Et attention, on ne parle pas de l’aider à mourir par une injection létale, un sédation définitive et rapide, non, ça, ça serait un acte, quelque chose qui demanderait une forme de responsabilité. Non non, là, on voudrait juste « arrêter », de faire, pas « faire quelque chose ». Mais arrêter de faire, en l’espèce, cela veut dire laisser mourir quelqu’un de soif et de faim. Et, il faut le rappeler, c’est une des formes d’agonie les plus atroce qui soit, qui peut être assez longue, avec des manifestations de souffrance du corps dont, bien sûr, les pontes de la médecine ne parleront pas Ou plutôt, ils parleront de « mouvements réflexes ». Les pontes de la médecine adorent parler de « mouvements réflexes » quand la souffrance ne les intéresse pas. Il n’y a pas si longtemps, par exemple, ils avaient décidé que les nourrissons ne souffraient pas, jamais. Si quelque chose ressemblait chez ceux-ci à des manifestations de douleur, il ne pouvait, bien sûr, s’agir que de mouvements réflexes. J’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi des gens qui ont fait le serment d’Hippocrate trouvent tout à fait normal, digne et moral de laisser mourir quelqu’un de soif et de faim; et pourquoi le scandale consiste à filmer cet être humain, et son humanité, plutôt que de projeter son abandon jusqu’à ce qu’il en crève. Mais bien sûr, son horrible agonie sera silencieuse, c’est ce qui compte. Que des mouvements réflexes, pas de souffrance. Et les humanistes seront contents. Il n’y aura pas eu d’acharnement. Ce n’est pas bien l’acharnement, ça coûte cher au contribuable, et c’est gênant, ça nous rappelle notre irréductible, vulnérable, fragile et dépendante humanité. Mais c’est parce que nous sommes encore une civilisation capable d’aimer une personne qui n’a pas bougé de son lit d’hôpital depuis des années, que nous avons le droit de nous dire différents de ceux qui égorgent les êtres humains comme des moutons. Sinon taisons-nous. Nos discours ne sont que les mouvements réflexes d’une humanité en laquelle nous ne croyons plus. source le causeur.fr |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 12.06.15 16:53 | |
| On lit ici ou là la question " qui peut protéger l'image de Vincent Lambert ? " Bonne question. Qu'est-ce qui est le plus grave, ignoble et indigne ? Filmer Vincent Lambert ou le laisser mourir de faim et de soif ? C'est juste une interrogation ... Ni l'un ni l'autre sont graves. Parce qu'il y a plus grave. L'entêtement stupide de Léonetti ET le non-respect de la promesse 21 de la part du Gouvernement. |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 13.06.15 15:21 | |
| Dans la tête de Vincent Lambert Eric FAVEREAU 4 juin 2015 à 21:06 FICTION Depuis près de sept ans qu’il est dans le coma, tout le monde parle à sa place. «Libération» a imaginé lui redonner la parole alors que la Cour européenne des droits de l’homme se prononce ce vendredi sur son sort.«Je n’ai pas bougé depuis si longtemps, ni même dit un mot. Je m’appelle Vincent. Je ne sais plus si les mots s’écoutent ou s’ils se prononcent. Les experts sont catégoriques : je n’ai plus de conscience. Et aujourd’hui, on va de nouveau parler de moi. Une fois encore, je ne pourrai rien en dire, une nouvelle fois je ne sais quel écho j’aurais pu en avoir. Il y a un an, presque jour pour jour, avant même que le Conseil d’Etat ne rende son avis sur mon histoire, mes parents ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Et c’est aujourd’hui, vendredi 5 juin, que les 17 juges de la Grande Chambre vont dire si oui ou non la France a violé "les droits de l’homme en autorisant l’arrêt de l’alimentation et l’hydratation artificielles sur une personne en état végétatif chronique". Et donc provoquer ma mort. «Un an déjà, rendez-vous compte du nombre de jours et de nuits ? Mon accident de voiture est déjà vieux de près de sept ans, c’était le 29 septembre 2008 sur une longue route près de Reims. Depuis plus d’un an la porte de ma chambre d’hôpital au CHU de Reims est fermée, toujours, sécurisée même. Pour y entrer, le visiteur doit déposer sa carte d’identité, et une infirmière vient vérifier avant et après la visite qu’il ne s’est rien passé. «Mais s’assurer de quoi ? Mes parents sont là maintenant presque tout le temps. Ils ont quitté le sud de la France, pour habiter près de Reims. Certains disent qu’ils occupent le terrain, comme on occuperait une terre de mission. Rachel, ma femme, se protège. Elle a bien raison. Avec notre fille, elle est venue tous les jours pendant des années me voir. Elle vient moins de peur de tomber nez à nez avec les parents. Que faire ? Je ne peux rien dire. «Un an déjà, mais ai-je la notion du temps ? Est-ce que je me rends compte de leur visite ? Est-ce que je souffre de la douleur de vivre dans ce corps immobile, dans cet espace clos ? Ou est-ce que je suis déjà si loin, déjà si près de l’autre coté, que tout m’indiffère ? «Dans une interview au journal Présent en avril, ma mère a donné sa réponse. Elle a déclaré: "Tout le monde pense que Vincent est branché de partout, qu’il est sous respirateur. C’est faux. Notre fils n’est pas en fin de vie. Il ne fait pas l’objet d’un acharnement thérapeutique. Il a, bien sûr, des moments où il est moins présent, mais nous pouvons communiquer avec lui, non pas par la parole, mais par le regard. Seulement, pour le savoir, il faut être à ses côtés. Et c’est ce que nous faisons quotidiennement depuis deux ans." Elle a même écrit au président de la République pour réclamer un "minimum d’humanité". "Mon fils est emprisonné derrière une porte de chambre d’hôpital fermée à clé et on lui refuse les soins de base, et notamment les séances de kiné et un fauteuil adapté pour lui permettre de sortir de son lit." Ma mère, je la connais, c’est une militante, elle veut me transformer en un objet de combat, elle dit qu’elle se bat pour évoquer "le sort des 1 700 personnes qui sont dans la même situation que moi". Mais c’est quoi, mon sort ? Que sait-on d’un fils ? Qui peut parler à ma place ? Même moi, je n’ai pas de mots pour le dire, et je ne sais même pas si j’entends ce brouhaha qui dure depuis des années autour de mon histoire. «Car c’est un bruit incessant, chacun a son avis, on sort les grands principes, on emploie des mots savants, tout le monde a pris l’habitude de parler à ma place. Comme si je n’étais plus qu’un miroir des autres, une éponge de leurs angoisses ou de leurs croyances. En janvier, devant la Cour européenne des droits de l’homme, ils ont tous parlé. Sauf, ma femme Rachel. Une journée infernale, car ce fut aussi celle de la tuerie à Charlie. Le 7 janvier. Mais l’ai-je su ? Me suis-je rendu compte que tous les journalistes, venus à Strasbourg pour l’audience ont déserté quand ils ont appris la fusillade ? «Dans la grande salle de la Cour européenne, c’est l’agent du gouvernement français, François Alabrune, qui a commencé. "C’est une affaire douloureuse et inédite", a-t-il répété. Ils disent tous cela. Je suis devenu "une affaire douloureuse et inédite". Puis ce fonctionnaire français a poursuivi, avec des arguments très juridiques : "C’est l’attitude vis-à-vis d’un patient qui est maintenu artificiellement en vie. La question qui nous est posée : est-ce que l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielles constitue une atteinte à la vie et une atteinte dégradante et inhumaine ? Je vais vous montrer que la loi française de 2005 a été bien appliquée, et qu’elle est conforme à nos principes."«Pour cela, il s’est montré précis, rappelant que «la loi de 2005 ne concerne pas seulement les patients en fin de vie». Puis il a expliqué que cette loi Leonetti concerne " tous les traitements, y compris l’alimentation et l’hydratation artificielles. Ces derniers reposant sur des prescriptions médicales, ce sont des traitements, et donc comme tout traitement ils peuvent être arrêtés, selon le principe du refus de soins déraisonnables". Raisonnement impeccable qu’avaient déjà tenu les sages du Conseil d’Etat. Puis revenant à mon histoire, ce fonctionnaire a repris à son compte les recommandations des experts : "Dans cette affaire, Vincent est dans un état végétatif, il a une dégradation de son état de conscience, des lésions cérébrales graves et étendues, des atteintes irréversibles. Le Conseil d’Etat a conclu que le maintien de l’alimentation et de l’hydratation ne visait qu’à le maintenir artificiellement en vie." Enfin, il a rappelé que "le Conseil d’Etat avait démontré que, d’après plusieurs témoins, Vincent ne voulait pas vivre dans cet état". «Il a raison, mais comment le dire ? Je n’entends pas tout. Je n’entends rien. Puis, ce fut le tour des avocats de mes parents. Ils ont choisi le registre de l’émotion. Pour eux, je ne serais pas "malade", mais "handicapé". "Votre décision est importante, c’est la situation de 1 700 personnes en France qui se joue aujourd’hui. Vincent a 38 ans, il est dans un état de conscience altéré. Il est sorti du coma, il est sensible au son, il tourne la tête quand on lui parle, il y a un lien avec les visiteurs. Il n’a aucun médicament, sa situation est stable, elle pourrait même s’améliorer. Il y a deux jours, sa mère lui a fait goûter un peu de yaourt."Des propos qui ont fait réagir la salle d’audience car tous contredits par les médecins qui m’ont pris en charge. Il n’empêche, les avocats de mes parents ont poursuivi : "Vincent est une personne handicapée, il ne souffre pas. Vincent peut sortir de cet hôpital, aller en famille. Votre cour ne peut accepter que Vincent soit considéré comme un infra-homme, c’est la dignité de tous les handicapés qui est en jeu." Puis ses mots : "Le doute doit profiter à la vie. Des gens ont peur, si vous refusez notre requête, vous le condamnez à mort. Nous ne nous battons par pour un légume, nous nous battons pour un être humain."«Un légume ? Même dans une plaidoirie, on devrait éviter de faire son marché. Oui, je suis un corps étendu, balourd, crispé, sans contact, sans lien aucun, et avec une poche qui me nourrit. Oui, nul ne sait où je suis. Mais est-ce cela un légume ? Je ne sais même pas si je sais qui je suis, alors qu’en savent les autres ? Depuis cette séance à la Cour européenne, une nouvelle loi a été votée au Parlement en mars. Peu de changements. Elle va juste un peu plus loin. Elle formalise la possibilité d’une sédation terminale, c’est-à-dire, dormir et dormir jusqu’à s’arrêter de vivre. Est-ce que cela changerait ma situation ? Jean Leonetti, qui a inspiré ces différentes lois, ne le croit pas. "L’affaire de Vincent entre totalement dans le cadre de la loi d’hier comme dans celle d’aujourd’hui, a-t-il analysé. Il ne survit qu’artificiellement et je ne vois pas comment la Cour européenne peut ne pas suivre l’avis du Conseil d’Etat". «Rachel, elle, se retranche. Elle ne veut pas parler. Elle a raison : se taire est parfois la meilleure façon de m’entendre. D’autant que je suis comme elle, je n’ai jamais été très bavard. On dit qu’elle veut ma mort. Elle ne la veut pas, elle veut simplement ce que je voulais : ne pas vivre ainsi. Ces derniers jours, mon neveu, François, et la plupart de mes frères et sœurs, sont remontés au créneau. " Avant la décision de la Cour européenne, je voulais que les frères et sœurs de Vincent fassent un communiqué pour dire que l’on comprendrait que ça aille vite", a expliqué mon neveu François, qui a encore dit : "J’ai juste peur qu’on continue à entrer dans le jeu des parents de Vincent, que l’on ait peur qu’ils déposent encore une plainte, que l’on attende encore, a-t-il même précisé. Débrancher dans la journée ne choquerait personne."«Les mots sont brutaux. Débrancher ? Mais je ne suis branché à rien. Si la Cour européenne valide la décision française, plus rien ne retient l’hôpital d’appliquer immédiatement l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, accompagné d’une sédation. Le Dr Eric Kariger, mon ancien médecin qui a démissionné l’année dernière, dit craindre la violence de tous bords. Il a peur que quelques militants fous s’attachent aux grilles de l’hôpital. Quant à mes parents, ils l’ont dit : si la Cour européenne ne leur donne pas raison, ils ne s’arrêteront pas pour autant. "La précédente décision a été prise par un médecin et ne peut être mise en œuvre que par ce médecin qui n’est plus en fonction au CHU de Reims, a argumenté leur avocat. Une nouvelle décision doit être prise, et elle serait alors susceptible de faire l’objet de nouveaux recours." Parcours sans fin. "Nous avons des éléments nouveaux à faire valoir sur l’état de santé de Vincent", a même affirmé cet avocat. Que me veut-on ? Faire de moi un emblème ? «Moi qui ai été longtemps infirmier, j’ai simplement confiance dans ma nouvelle médecin, la Dr Simon. C’est elle qui me suit depuis des années, c’est elle qui me connaît le mieux, c’est elle qui a participé à la décision collective d’arrêter. Certains vont vouloir examiner de nouveau mon état neurologique, d’autres susciter une nouvelle réunion d’un conseil de famille. Mais est-ce bien nécessaire ? Huit ans, qui peut savoir la lourdeur du temps ? «"Vous êtes bien chez Vincent, je ne suis pas là, vous pouvez laisser un message", dit le répondeur de Rachel, annonce qu’elle a gardée depuis ce 29 septembre 2008. Quel message va-t-on me laisser ?» Eric FAVEREAU |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 14.06.15 19:41 | |
| Affaire Vincent Lambert – Publié le 10 juin à 18:10 – Mis à jour le 11 juin 2015 à 06:26 Bernard Debré : Vincent Lambert "n'est pas en fin de vie, il n'a plus de vie" Bernard Debré, député "Les Républicains" et professeur de médecine, a réagi sur iTELE à la diffusion d'une vidéo de Vincent Lambert sur son lit d'hôpital. "Elle m'a terriblement attristée et m'a profondément choquée. Utiliser cette vidéo sur les télévisions me bouleverse", a-t-il déclaré. "Cet homme qui depuis 7 ans est dans un coma végétatif a des réactions, c'est normal", a-t-il poursuivi. "Je suis tout à fait défavorable à l'euthanasie mais aussi totalement opposé à l'acharnement thérapeutique, c'est inhumain et cette vidéo est inhumaine". "Vincent Lambert n'est pas en fin de vie (...) Il s'agit d'un homme qui n'a plus de vie." Mon commentaire=A quoi sert la réanimation, à quoi servent les soins ?Le corps médical a fabriqué un homme sans vie, mais pas mortsi on suit la logique de Bernard Debré ... ...le corps médical dépense beaucoup...le corps médical n'est jamais poursuivi ... |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 14.06.15 21:38 | |
| Selon Bernard Debré, « Aucune société ne peut reconnaître à l'homme le droit de tuer son prochain. Il y va de la notion même d'humanité. » Le Professeur Bernard Debré est opposé à l’euthanasie. Pour lui, « Si l'on autorise l'euthanasie, on prend le risque de voir certains s'engouffrer dans cette brèche pour libérer des lits [dans les hôpitaux] ou se débarrasser des malades qui dérangent, parce qu'ils coûtent trop cher, ou parce qu'ils offrent un spectacle trop pénible à voir… » Pourquoi légiférer à nouveau, s’inquiète-t-il, alors que la loi Léonetti de 2005 permet aux médecins d’arrêter tout traitement à la demande du malade ? Il est favorable au statu quo. L’Etat n’a pas à s’immiscer partout. Faisons confiance aux médecins. Pourquoi ce cri d’alarme ? Parce que, alors qu’on pensait que tout avait été dit, que le débat avait déjà eu lieu, certains proposent qu’on remette la question à l’ordre du jour. François Hollande, sans jamais prononcer le mot euthanasie, n’a-t-il entre ouvert la porte à une nouvelle loi ? Bernard Debré s’élève contre un tel projet. Et dénonce « les théoriciens de l'euthanasie, qui sont pour la plupart, je ne le dirai jamais assez, des gens bien portants » mais s’autoproclament porte-paroles des malades en fin de vie... Et si, explique-t-il, on se souciait plutôt de développer les unités de soins palliatifs ! Un plaidoyer pour la vie. Un nouveau coup de colère !Bernard Debré est professeur de médecine et député UMP de Paris. Il est également membre du Comité consultatif national d’éthique. Il a écrit plusieurs ouvrages dont un Dictionnaire amoureux de la médecine et De l’éthique ou le choix de l’homme – Petit traité subversif sur l’homme, ses arrangements avec Dieu, le diable, la vie, la mort, l’avenir. |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 16.06.15 18:07 | |
| Fin de vie : en France, on meurt mal. Il est temps de légaliser le suicide assisté Publié le 16-06-2015 à 17h08 - Modifié à 17h08 Par Bernard LebeauPneumologue et cancérologue LE PLUS. La Cour européenne des droits de l'homme a autorisé, vendredi 5 juin, l'arrêt des soins de Vincent Lambert. Pour Bernard Lebeau, pneumologue et cancérologue, la loi sur la fin de vie reste insuffisante. Avec 12.000 morts annuelles par suicide en France, il estime que ce fléau social devrait être mieux contrôlé, grâce à la légalisation du suicide assisté.Édité par Anaïs Chabalier Auteur parrainé par Rozenn Le CarboulecLa Cour européenne des droits de l'homme a rendu sa décision vendredi 5 juin, permettant au médecin soignant Vincent Lambert d’interrompre ses soins pour le "laisser mourir". La loi française reste insuffisante Une décision qui satisfait sa femme, la majorité de ses proches et des Français, Monsieur Léonetti, rapporteur de la loi de 2005 sur la fin de vie, et le docteur Kariger, ex-médecin de Vincent. Celui-ci avait déjà fait ce choix d’arrêt des soins après avis collégiaux, en avril 2013 puis en janvier 2014, choix suspendu les deux fois par décision d’un tribunal administratif à la demande de la mère de Vincent. Cette mère n’a pas tort de dire que personne ne peut affirmer qu’il ne souhaite plus vivre, car il n’a pas laissé de directives anticipées écrites. De plus, il nous démontre depuis des années que son handicap extrême ne met pas en danger à court terme sa vie végétative. Nous ne sommes donc pas dans le cadre de la loi Léonetti et de ses modifications mineures, voire contradictoires, de mars dernier. Pourtant Vincent va avoir une sédation terminale et profonde, une mort apaisée (en grec : "eu-thanatos"). Répondant probablement à son souhait inexprimé, cet acte équivaudra à un suicide assisté. Cette décision fera jurisprudence, mais la loi française reste insuffisante. Les rédacteurs du texte en discussion, actuellement entre les mains des sénateurs, ont refusé d’y inclure une aide active à la fin de vie, contrairement aux souhaits de la majorité des Français. On meurt mal en France. Une prise en charge thérapeutique complète Mon ami Raymond B., 87 ans, libre penseur, brillant mathématicien, un des inventeurs du code barre, voulait rejoindre au plus vite sa femme décédée d’un Alzheimer à l’automne. Mariés depuis plus de soixante ans, ils se l’étaient promis. Il s’est d’abord tiré une balle de revolver dans le thorax en janvier, sans succès. Ensuite, malgré nos conseils, il n’a pas voulu aller en Suisse pour un suicide assisté, afin de ne pas impliquer son entourage. En mai, il a sorti son fusil et en a mis le canon dans sa bouche. Il y a environ 12.000 morts annuelles par suicide en France, 800.000 dans le monde. Ce fléau social devrait être mieux contrôlé, essayant de prévenir les drames des défenestrations, des pendaisons et autres morts violentes. Si les suicidaires savaient pouvoir bénéficier d’une prise en charge thérapeutique complète, ayant pour objectif premier de défendre la vie, mais ayant aussi possibilité d’assister un suicide, après stricts contrôles légalement définis et confirmation pérenne de la demande, peut-être consulteraient-ils alors plus confiants ? À l’appui de cette opinion, soulignons la situation en l’état américain d’Oregon, où un suicidaire sur deux n’avale pas la potion mortelle légalement prescrite, comme cela y est autorisé ! "Accordez-nous au moins une mort douce ! Aidez-nous à mourir, vous qui ne nous avez pas aidés à vivre ! Voyez, nous sommes nombreux, nous avons le droit de parler en ces jours de liberté, d’indépendance philosophique et de suffrage populaire. Faites à ceux qui renoncent à vivre l’aumône d’une mort qui ne soit point répugnante ou effroyable !" [1]. [1] "L’Endormeuse", Guy de Maupassant, 1889. |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 16.06.15 18:17 | |
| CITATION = "Répondant probablement à son souhait inexprimé, cet acte équivaudra à un suicide assisté".
FAUX, FAUX et FAUX ! un suicide assisté sous-entend une demande libre et éclairée de la part du patient. LA DUREE D'UN SUICIDE ASSISTE EST DE QUELQUES MINUTES, ce qui ne sera pas le cas pour V.L. qui va mettre plusieurs semaines à " crever de faim et de soif " ( pour satisfaire Léonetti et ses adeptes )
CITATION= "Vincent va avoir une sédation terminale et profonde, une mort apaisée (en grec : "eu-thanatos"). "
Mais vous nous gonflez avec votre idée de la mort " apaisée " ! Apaisée, en paix...Oui, très bien sédatés, les patients foutent la paix aux soignants ... Serait-ce possible de foutre la paix aux citoyens que nous sommes, en légalisant, dans l'esprit de la proposition 21, une mort choisie avec dignité ? Pas mal de Français préfèrent une injection létale à la sédation terminale et vous le savez parfaitement ( c'est ce qui se passait dans les hôpitaux avant le 22 avril 2005 avec le cocktail lytique ). C'est ce qui se passe encore avec les euthanasies dites "clandestines". Un compromis humain, utile, et intelligent aurait dû être proposé = SEDATION + INJECTION LETALE, selon le souhait des patients... |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 18.06.15 14:00 | |
| Fin de vie: les sénateurs reculent sur tout Eric FAVEREAU 18 juin 2015 à 12:12 Les parlementaires les plus conservateurs ont détricoté la proposition de loi Claeys-Leonetti. Certains espéraient que les sénateurs allaient se montrer plus ouverts sur la question de la fin de vie, et que de ce fait ils allaient ouvrir, même un petit peu, le texte leur arrivant de l’Assemblée nationale. Il n’en a rien été. Mercredi soir, tard dans la nuit, ils ont achevé l’examen en première lecture de la proposition de loi sur le sujet : ils l’ont complètement vidé de son contenu, et cela contre l’avis du gouvernement. Le vote solennel des sénateurs doit avoir leu mardi prochain. Ainsi, sur la question de la «sédation profonde et continue», qui constituait l’avancée la plus réelle de la proposition de loi Claeys-Leonetti, les sénateurs ont supprimé la précision «-et continue jusqu’au décès-». «Avec cette modification, on a purement et simplement vidé de son sens ce texte», a regretté la ministre de la Santé Marisol Touraine. «Elle ne permet pas de marquer une avancée des droits des patients en fin de vie», a-t-elle ajouté, estimant «que ce n’est pas la peine de faire une loi pour arriver à ce résultat». «C’est la partie la plus conservatrice du Sénat qui l’a remporté, revenant sur le texte transpartisan adopté à l’Assemblée nationale en première lecture, a dénoncé, plus virulent, Didier Guillaume, président du groupe socialiste. Et même le président de la commission des Affaires sociales, Alain Millon (les Républicains) a réagi fermement: «Je considère que le travail des trois rapporteurs était excellent et qu’il a été détricoté. Très certainement, mardi, je ne voterai pas ce texte.»Durant tout le débat -c’était en effet impressionnant à écouter- un certain nombre de sénateurs de droite ont ainsi monopolisé la parole, se montrant obsédés par toute forme d’euthanasie qui aurait pu se cacher derrière certains articles. Et de ce fait, ils n’ont eu de cesse de réduire toute avancée vers les droits des patients. En séance, ont été ainsi adoptés plusieurs amendements. L’un visant à limiter la procédure collégiale, aux seuls cas où le patient est hors d’état d’exprimer sa volonté. Un autre, surtout, a tenu à préciser que «la nutrition et l’hydratation artificielles ne rentrent pas dans le cadre de l’acharnement thérapeutique, et ne peuvent donc être considérées comme un traitement, dans la mesure où elles ne visent pas un effet thérapeutique mais répondent à un besoin fondamental du patient». Un tel amendement est un recul complet par rapport à la loi Leonetti, et interdirait, par exemple, toute fin de vie à Vincent Lambert. Dans le cas de la sédation terminale, le caractère continu a donc été supprimé, les auteurs de l’amendement estimant que cette formulation est dangereuse «en cela qu’elle ne laisse aucune marge d’appréciation au médecin quant à la poursuite de la sédation ».Dernière reculade votée par les sénateurs, concernant les directives anticipées, que tout un chacun peut écrire. Les députés avaient souhaité leur donner un caractère contraignant, les sénateurs l’ont limité, ces directives ne devant pas être contraires aux pratiques. Et ils ont précisé «que les directives anticipées peuvent être révoquées par tout moyen, c’est-à-dire, sans formalités particulières (verbalement, par vidéo ou message téléphonique oral ou écrit…)». Ce que nul ne contestait, déjà. Au final, c’est la frange la plus conservatrice des sénateurs de droite qui a gagné. Ironie de l'histoire, la loi Leonetti, qui devait être légèrement améliorée par ce texte, en ressort même affaiblie. |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 18.06.15 21:21 | |
| Loi sur la fin de vie : le Sénat pose ses limites Home ACTUALITE Société Par Agnès Leclair Publié le 17/06/2015 à 20:23 Le Sénat a voté deux amendements.
Les sénateurs de droite ont limité le nouveau droit à la sédation en fin de vie pour éviter toute « ambiguïté ». En pleine bataille sur l'affaire Vincent Lambert, ils ont également adopté un amendement qui sonne comme une réponse à la Cour européenne des droits de l'homme.
Le Sénat réécrit la nouvelle loi sur la fin de vie. Le texte est «dénaturé» ou «vidé de son sens», dénoncent les uns, tandis que les autres saluent une «clarification». Les sénateurs ont décidé de mettre leur grain de sel dans ce texte du duo Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (Les Républicains), adopté à une très grande majorité à l'Assemblée nationale en mars. Mercredi, ils ont notamment voté deux amendements qui limitent la portée de cette évolution législative.
Le premier concerne le nouveau droit pour les patients au terme de leur existence à «dormir avant de mourir» en cas de souffrances réfractaires. Cette sédation «profonde», déjà pratiquée en soins palliatifs, n'est plus définie comme «continue jusqu'au décès». Les sénateurs ont ainsi voulu lever une «ambiguïté» et réaffirmer que cette sédation ne devait pas avoir pour but de provoquer intentionnellement la mort.
«Il ne suffit pas d'être malade, d'aller frapper à la porte d'un médecin pour demander une sédation profonde»
Marisol Touraine, ministre de la Santé «En creux, cela veut dire que les sénateurs laissent aux médecins l'opportunité de pouvoir réveiller le malade pour réévaluer la sédation et son indication. Cela modifie le périmètre du texte de l'Assemblée Nationale mais ce n'est pas un bouleversement», juge Vincent Morel, président de la SFAP (Société Française d'Accompagnement et de soins Palliatifs). «Ce changement clarifie une pratique médicale susceptible d'être détournée de son intention de soulager. Cela ne veut pas dire que l'on empêche des patients de terminer leur vie sous sédation mais on sécurise l'intention». estime pour sa part un des porte-parole du mouvement Soulager mais pas tuer, Tugdual Derville.
«Il ne suffit pas d'être malade, d'aller frapper à la porte d'un médecin pour demander une sédation profonde», a souligné en séance Marisol Touraine, rappelant que le texte ne proposait pas «une aide active à mourir», pour tenter de rassurer les parlementaires inquiets. «On est très loin du suicide assisté», a martelé la ministre de la Santé.
«L'hydratation, un besoin fondamental du patient»
Mercredi, l'ombre de l'affaire Vincent Lambert planait également sur le Sénat. Les sénateurs ont en effet adopté un amendement qui sonnait comme une réponse à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) dans l'affaire de ce tétraplégique en état végétatif âgé de 38 ans. La CEDH a validé, le 5 juin, la décision d'arrêt des soins de Vincent Lambert. Et donc l'arrêt de son alimentation et de son hydratation, qualifiées par le conseil d'État de «traitement» qu'il était possible d'arrêter en cas d'obstination déraisonnable.
Comme en réaction, les sénateurs viennent de voter un amendement déposé par Dominique de Legge (Les Républicains) qui stipule que «l'hydratation artificielle constitue un soin qui peut être maintenu jusqu'en fin de vie.» Les auteurs de l'amendement considèrent que «la nutrition et l'hydratation artificielles ne rentrent pas dans le cadre de l'acharnement thérapeutique, et ne peuvent donc être considérées comme un traitement, dans la mesure où elles ne visent pas un effet thérapeutique mais répondent à un besoin fondamental du patient».
«L'affaire Vincent Lambert traverse toutes les interrogations au Sénat, confirme Vincent Morel. Il ne faudrait pas que cette nouvelle rédaction puisse empêcher un malade d'arrêter l'hydratation artificielle dans une situation qu'il estime relever de l'acharnement thérapeutique».
«Un cocktail qui nous mène aux frontières de l'euthanasie…»
Elle devrait en tout cas satisfaire les partisans du maintien en vie de Vincent Lambert, comme une association représentant des proches des quelque 1.700 patients cérébro-lésés dans un état proche de celui du jeune homme. Ces derniers redoutent en effet que la décision du conseil d'État, avalisée par la CEDH, puisse être utilisée pour «imposer» l'arrêt des traitements et donc la mort d'un proche en cas de désaccord entre les médecins et la famille.
Dans une tribune parue dans Le Monde le 15 juin, le sénateur Dominique de Legge (Les Républicains), à l'origine des amendements adoptés, avait exprimé avec 36 sénateurs de fortes réserves au sujet de ce nouveau texte et en particulier sur le droit à une «sédation profonde et continue» en fin de vie. «Assortie d'analgésiques et de l'arrêt d'hydratation et de nutrition, désormais assimilées à des traitements, le tout forme un cocktail qui nous mène aux frontières de l'euthanasie…», avaient-ils écrit.
Au Palais Bourbon, en première lecture, les députés avaient à l'inverse décidé de graver dans la loi la jurisprudence du conseil d'État selon laquelle «la nutrition et l'hydratation artificielles constituent un traitement», susceptible d'être arrêté. La copie du Sénat pourrait donc être revue lors de la navette parlementaire.
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 18.06.15 21:27 | |
| NOM DE DIEU ! Tous les citoyens français ne sont pas tous cathos et toutes les personnes handicapées ne sont pas toutes en Etat Végétatif Chronique C'est du nombrilisme manipulatoire... Le cordon ombilical n'est pas encore coupé entre Viviane et Vincent La France ne doit pas en être la victime NOM DE DIEU... Il semblerait que le problème soit le MELANGE DES GENRES de la part de quelques valides bien-pensants...On n'est pas tous trisomiques, en état végétatif chronique ou polyhandicapés..
Mélange des genres, cela ne vous rappelle rien ? la Manif Pour Tous !
Ceux qui militent contre le mélange des genres d'un côté,
militent pour le mélange des genres de l'autre côté ...
Un papa, une maman, un enfant.
Handicap physique, moteur, sensoriel, psychique, mental, à foutre dans le même sac ! ! ! ( une certaine forme subtile et malsaine de la culture du déchet ??? ) ... ... ...quelle hypocrisie remarquable ! |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 27.06.15 19:04 | |
| Vincent Lambert: ses camarades infirmiers mobilisés pour le "laisser partir" Publié le : Samedi 27 Juin 2015 - 17:00 Dernière mise à jour : Samedi 27 Juin 2015 - 17:31 Des camarades infirmiers de Vincent Lambert se sont réunis ce samedi à Reims devant l'établissement où il est pris en charge pour réclamer l'arrêt des soins du tétraplégique, conformément à la dernière décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Les proches de Vincent Lambert continuent à se déchirer à son sujet. ©Capture d'écran YouTube Vêtus d’un tee-shirt blanc marqué "Laissons partir Vincent", ils sont venus dire adieu à leur ami. Alors que les parents de Vincent Lambert continuent à lutter pour maintenir leur fils tétraplégique en vie, les copains de promo de ce dernier se sont réunis pour demander l’arrêt de ses soins, conformément à la dernière décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Une douzaine de camarades infirmiers étaient donc présents ce samedi après-midi devant l’établissement où Vincent Lambert est pris charge, à Reims (Marne). Après s’être recueillis en silence dans la cour de l’hôpital Sébastopol du CHU de Reims, ils ont également remis un courrier de soutien à titre symbolique à l’équipe médicale en charge du tétraplégique, dans un état végétatif "grave et irréversible" selon les médecins. "Nous avons recueilli 13 témoignages parmi ses amis de l'époque qui relatent ses propos émis à l'occasion de stages sur la fin de vie, les soins palliatifs ou le grand handicap, où il affirme clairement que, si cela devait lui arriver, il préférerait partir", a expliqué à la presse le porte-parole du "Collectif Cinquante-cinq" (LV en chiffre romain, initiales de Vincent Lambert) qui regroupe une cinquantaine d'infirmiers des promotions 1996-99 et 1997-2000 qui ont connu Vincent Lambert au cours de ses études à Laon (Aisne). "Nous nous sommes mobilisés également en réaction à l'horreur de la vidéo diffusée récemment. Nous qui le connaissions, savons qu'il aurait détesté cette médiatisation, et utiliser ainsi son image ce n'est pas être l'ami de Vincent", a poursuivi le porte-parole, préférant garder l'anonymat par peur de représailles de la part de la mouvance catholique-traditionaliste. "Cela fait mal au coeur de voir un ami dans cette situation irréversible. C'est vrai qu'on a envie, quand on lui pose une question, de lire une réponse dans ses yeux, mais il faut se rendre à l'évidence, les expertises ne laissent aucun doute sur son état", a-t-il ajouté, indiquant avoir visité Vincent Lambert il y a deux mois. Car, quelques jours après l’arrêt de la CEDH en mai, des militants pro-vies, proches de la famille de Vincent Lambert, ont diffusé sur Internet des vidéos le montrant en train de cligner les yeux et de déglutir alors qu’il écoutait la voix de sa mère au téléphone. Mais selon, Eric Kariger, l'ancien médecin du tétraplégique, il ne s’agit que de réactions physiologiques et non pas de preuves que le malade reconnait ou comprend ce qui l’entoure. Contournant cette opinion, les parents de Vincent Lambert ont déposé vendredi 26 une demande de révision de la décision de la CEDH qui avait validé l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation du tétraplégique. Selon eux, il y aurait à ce jour des "éléments nouveaux et décisifs", dans l’état de santé de leur fils qui aurait ainsi "recommencé ces derniers jours à manger et boire par la bouche". Rappelons que cela fait désormais sept ans que Vincent Lambert, 38 ans, est cloué au lit sans possibilité ni de se déplacer, ni de communiquer. |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 03.07.15 13:52 | |
| Le Sénat a voté un amendement pour Vincent Lambert et contre la « culture du déchet » Publié le 18/06/2015 dans Communiqués de presse CP La Fondation Jérôme Lejeune remercie les sénateurs qui ont voté un amendement rappelant la réalité de l’hydratation pour tout être humain : celle d’un soin fondamental qui lui est dû quel que soit son état de santé ou son niveau de handicap, et qui dès lors ne peut être interrompu, sous prétexte d’un acharnement thérapeutique. La Fondation Jérôme Lejeune salue les sénateurs de gauche et de droite (notamment à gauche mesdames Génisson et David et à droite messieurs de Legge, Retailleau, Gilles, Revet, Pozzo di Borgo, Leleux, Barbier, Chasseing, Gate et Roche) dont les prises de parole ont permis de rappeler la dignité et l’humanité des personnes handicapées ou malades, ainsi que le courage des soignants et de leurs proches qui les accompagnent. Ils semblent rejoindre la préoccupation du pape François exhortant, en tant qu’autorité morale, les responsables politiques européens le 24 novembre dernier (à Strasbourg) pour qu’ils œuvrent contre cette « culture du déchet » qui élimine les êtres humains quand ils ne sont plus jugés utiles ou dont la vie est décrétée indigne d’être vécue. Ils semblent aussi rejoindre l’encyclique sur le respect de la nature publiée aujourd’hui : « Quand on ne reconnaît pas, dans la réalité même, la valeur d’un pauvre, d’un embryon humain, d’une personne vivant une situation de handicap – pour prendre seulement quelques exemples – on écoutera difficilement les cris de la nature elle-même. Tout est lié. » - See more at: http://www.fondationlejeune.org/blog/blog-communiques-de-presse/15-communique-presse/1144/le-senat-a-vote-un-amendement-pour-vincent-lambert-et-contre-la-culture-du-dechet#sthash.dWVDNdze.dpuf |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 10.07.15 17:52 | |
| Affaire Vincent Lambert: le conseil de famille convoqué par le CHU de Reims sème le trouble Le HuffPost | Par Alexandre Boudet Publication: 10/07/2015 10h19 CEST Mis à jour: il y a 3 heures Le CHU de Reims a convoqué un conseil de famille pour tenter de régler l'affaire Vincent Lambert. | AFP FIN DE VIE - La fin de l'affaire Lambert n'est peut-être pas aussi proche que la décision de la Cour européenne des droits de l'homme l'avait laissé entendre début juin. Si la CEDH a validé l'arrêt des traitements qui maintiennent en vie Vincent Lambert, tétraplégique en état végétatif depuis un accident de la route en 2008, le CHU de Reims où il est hospitalisé envisage de relancer une nouvelle procédure collégiale. Ce qui ne va pas manquer de diviser la famille. Dans une lettre adressée à la famille de Vincent Lambert dont les membres se déchirent sur son sort, l'équipe médicale indique son intention "d'engager une nouvelle procédure en vue d'une décision d'arrêt des soins". Le 15 juillet, à l'occasion de ce conseil de famille, le CHU de Reims tentera "de recueillir l'avis de chacun sur cette nouvelle procédure", "tout en tenant compte des constatations du Conseil d'Etat et de la Cour européenne", précise l'équipe médicale dans son courrier. Les parents de Vincent Lambert, catholiques traditionalistes farouchement opposés à l'application de cette décision médicale prise en accord avec son épouse et une grande partie de ses frères et soeurs ainsi qu'un neveu, avaient demandé en vain la révision de l'arrêt de la CEDH. Les parents envisagent de saisir à nouveau le tribunal administratifMais ils envisagent désormais de nouveaux recours sur la nouvelle procédure. "Si les parents ne sont pas entendus et si nous estimons que cette nouvelle procédure collégiale ne correspond pas aux droits fondamentaux de Vincent, nous saisirons le tribunal administratif", a expliqué Jean Paillot l'avocat des parents vendredi 10 juillet. Dans l'autre camp, celui qui veut mettre fin à la situation actuelle, c'est l'incompréhension. "Tout cela est totalement ridicule. Les docteurs Simon et Oportus étaient présents lors des précédents conseils de famille, ils avaient émis des avis motivés chacun de leur côté en décembre 2013 pour arrêter les traitements en évoquant une obstination déraisonnable du fait de traitements n'ayant pour autre effet que le maintien artificiel en vie. C'est ce que le Conseil d'Etat a confirmé. Ils avaient même débranché Vincent en avril 2013, provoquant ainsi le début de l'affaire", s'étrangle François Lambert un neveu de Vincent. "Je pense pouvoir garantir une unanimité de notre côté pour que la décision d'arrêt des traitements du 11 janvier 2014 soit appliquée, et qu'elle le soit sans délai", ajoute le jeune homme. Reste à savoir ce que le docteur Simon envisage réellement de faire le 15 juillet. |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 15.07.15 14:33 | |
| S'agit-il exactement de mensonges au 1er degré ? La médecine n'est pas une science exacte, les docteurs sont obligés de travailler en faisant de l'interprétation, les patients n'étant ni des animaux, ni des extra-terrestres mais c'est certain, on fait de Vincent Lambert un otage pour donner tort ou donner raison à Léonetti |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 16.07.15 16:28 | |
| "Aimez-vous les uns les autres" ! ! !
"Notre Père qui es aux Cieux,pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés" ! ! !
!!! !!! !!!
Notre Père, heureusement que Tu es dans Tes Cieux...
! ! ! |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 17.07.15 16:52 | |
| Vincent Lambert: Les médecins rendront leur décision le 23 juillet prochain
Les médecins du CHU de Reims se prononceront le 23 juillet 2015 sur l'arrêt ou non des traitements de Vincent Lambert. Les médecins du CHU de Reims se prononceront le 23 juillet 2015 sur l'arrêt ou non des traitements de Vincent Lambert. - Philippe Huguen AFP
L.C. avec AFP D Publié le 17.07.2015 à 15:40 Mis à jour le 17.07.2015 à 15:40
L'équipe médicale en charge de Vincent Lambert annoncera le 23 juillet prochain sa décision d'arrêter ou non les traitements qui maintiennent en vie le patient tétraplégique en état végétatif, a-t-on appris ce vendredi de source proche du dossier.
Un deuxième conseil de famille
«Dans le cadre de la procédure d'arrêt des traitements que j'ai engagée le 15 juillet dernier, j'ai l'honneur de vous convier à participer à un deuxième conseil de famille le 23 juillet à 11 heures», indique dans une lettre à la famille, le médecin chef du service où est hospitalisé Vincent Lambert, au CHU de Reims.
Les 5 questions encore en suspens autour de la fin de vie de Vincent Lambert
«L'objectif de cette réunion sera, tout en tenant compte des constatations du Conseil d'Etat et de la Cour européenne des droits de l'Homme, de vous informer des conclusions de la procédure collégiale menée et de la décision que j'aurai prise», indique le docteur Simon dans cette lettre que l'AFP a pu consulter.
L'équipe médicale, qui a rencontré mercredi l'ensemble des proches de Vincent, avait indiqué son intention «d'engager une nouvelle procédure en vue d'une décision d'arrêt des soins», conformément à la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) qui a validé le 5 juin dernier l'arrêt de son alimentation et de son hydratation artificielles. La justice européenne avait alors confirmé l'avis du Conseil d'Etat qui estimait que la continuation des soins du patient en état végétatif irréversible, selon les experts, constituait une obstination déraisonnable.
Les parents s'opposent à l'arrêt des soins
Ses parents, catholiques traditionalistes farouchement opposés à l'application de cette décision médicale prise en accord avec son épouse et une grande partie de ses frères et soeurs ainsi que son neveu, avaient demandé en vain la révision de l'arrêt de la CEDH. Ils ont annoncé jeudi leur intention de porter plainte contre le CHU et les médecins qui se sont occupés ou s'occupent de Vincent Lambert, pour tentative d'assassinat et pour maltraitance.
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 17.07.15 21:21 | |
| Le Quotidien du Médecin L’Ordre soutient les médecins visés par la plainte des parents de Vincent Lambert 17.07.2015
Les équipes médicales en charge de Vincent Lambert ont reçu ce vendredi le soutien de l’Ordre des médecins.
Les parents du jeune homme, catholiques traditionalistes farouchement opposés à l’arrêt des soins prodigués à leur fils en état végétatif irréversible ont porté plainte pour « tentative d’assassinat sur personne vulnérable » à l’encontre du CHU de Reims, où il est hospitalisé, et des docteurs Daniela Simon, Eric Kariger et Ana Oportus.
L’Ordre des médecins se déclare « aux côtés de toutes les équipes professionnelles, tant celle d’hier que celle d’aujourd’hui qui assurent le quotidien de Monsieur Vincent Lambert », dans un communiqué.
Respect de la dignité
« Porter plainte contre des professionnels engagés dans l’accompagnement et la prise en charge de M. Vincent Lambert et ce conformément aux dispositions déontologiques, scientifiques et humaines qui régissent l’action médicale au service du patient est une atteinte aux fondements mêmes de l’action au service de l’autre des professionnels de santé », écrit l’ordre. Il souhaite, à ce stade, que « le respect de la dignité des personnes prédomine dans cette situation douloureuse ».
L’équipe médicale, qui l’a en charge, annoncera le 23 juillet sa décision d’arrêter ou non les traitements qui maintiennent Vincent Lambert en vie, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 17.07.15 21:42 | |
| "la loi de 2005 renforce le seul pouvoir médical "
citation du Dr Jeanblanc ( qu'on n'entend plus maintenant... )
Définition des soins palliatifs ?
Limites et frontières entre l'obstination thérapeutique et l'obstination palliative ( et éventuellement l'obstination euthanasique ) ?
Ce genre de question aurait dû être traité le lendemain du 6 mai 2012
Hollande et Sarkozy ( échec de la loi de janvier 2011 ) sont des NULS bien-portants ! |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 18.07.15 9:34 | |
| L’hôpital de Reims s’achemine vers l’arrêt des traitements de Vincent Lambert
Selon l’avocat de Rachel, l’épouse, une décision d’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielles pourrait être prise « avant la fin du mois ».
15/7/15 - 18 H 00
François Lambert s’est rendu à l’hôpital de Reims ou est traité son oncle, mercredi 15 juillet.
FRANCOIS NASCIMBENI/AFP
François Lambert s’est rendu à l’hôpital de Reims ou est traité son oncle, mercredi 15 juillet. Mercredi 15 juillet, les proches de ce patient en état végétatif ont été reçus par son médecin qui leur aurait expliqué que l’état médical de Vincent n’a pas évolué.
« Sauf surprise, nous sommes dans la dernière ligne droite ». Autrement dit, à quelques jours d’une décision d’arrêt des traitements de Vincent Lambert, au nom du refus de l’acharnement thérapeutique. Tel était en tout cas, le 15 juillet, le constat de Laurent Pettiti, l’avocat de l’épouse Rachel Lambert, favorable à une telle décision.
Celle-ci venait d’être reçue au CHU de Reims par le Dr Daniela Simon, le médecin responsable de son mari, en état végétatif depuis un accident de la route. « Ce fut un entretien strictement médical, décrit l’avocat. Le médecin a expliqué à Rachel qu’un nouveau bilan neurologique montrait l’absence d’évolution de l’état de santé de Vincent ».
Une information confirmée par le neveu du patient, François Lambert, lui aussi reçu dans la matinée. « De nouveaux tests médicaux ont montré que son état est le même qu’au moment de l’expertise du Conseil d’État », affirme ce dernier. Le 24 juin 2014, la haute juridiction concluait « au caractère irréversible des lésions cérébrales » du patient et à « un mauvais pronostic clinique ».
Viviane Lambert accuse les médecins de mentir
D’après le neveu, le médecin aurait également confirmé qu’il n’était pas possible de nourrir Vincent Lambert par la bouche, contrairement à ce qu’affirment ses parents, qui se battent pour son maintien en vie. Sur Europe 1, le 15 juillet au matin, Viviane Lambert, la mère, a accusé les médecins du CHU de mentir.
Reçus à leur tour, les parents devaient tenter de faire valoir leur point de vue : « Premièrement, la nécessité d’une nouvelle expertise médicale indépendante », explique leur avocat Jean Paillot, qui affirme que Daniela Simon « n’est pas indépendante » – l’actuelle chef de service faisait partie de l’équipe lors de la précédente décision d’arrêt, suspendue par les recours en justice.
L’avocat fait également remarquer que ce médecin est citée comme « conseiller de Rachel Lambert » dans l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) du 5 juin dernier. Ensuite, les parents devaient réitérer leur demande de transfert de leur fils pour une prise en charge à domicile. Sans grand espoir toutefois.
« Se battre jusqu’au bout »
Toujours selon les témoignages des proches, le médecin a confirmé que, dans la perspective d’une décision d’arrêt, une réunion collégiale de l’équipe médicale allait être organisée et que l’avis d’un médecin extérieur allait être recueilli, comme l’exige la loi Leonetti pour ce type de protocole de fin de vie.
Autant d’éléments montrant que l’hôpital s’achemine vers un arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielles de Vincent Lambert. Selon Me Pettiti, cette décision pourrait même intervenir « avant la fin du mois de juillet ». À n’en pas douter, les parents du patient déposeront un recours devant le tribunal administratif, ce qui est possible, puisqu’il s’agit d’une nouvelle procédure.
Toutefois, compte tenu de la jurisprudence désormais en vigueur – le Conseil d’État, tout comme la CEDH, ont validé la possibilité d’un tel arrêt – ces recours n’ont que très peu de chances d’aboutir. Viviane Lambert a toutefois promis de « se battre jusqu’au bout ».
MARINE LAMOUREUX |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 20.07.15 14:18 | |
| Courrier des lecteurs L’ « affaire » Vincent Lambert : à quoi sert la loi Léonetti ?
Clicanoo.re publié le 24 juin 2015 à 12h10
Pourquoi la terrible situation de monsieur Lambert est-elle devenue une « affaire » de justice ? Comment se peut-il que des magistrats puissent interférer dans une décision médicale, décision pourtant encadrée par la loi Léonetti ?
Monsieur Vincent Lambert suite à un accident de la circulation est depuis 7 ans tétraplégique et dans un coma irréversible. En avril 2013, à l’issue d’une procédure collégiale de réflexion prévue par la loi Léonetti, l’équipe de soins palliatifs du CHU de Reims dirigée par le docteur Eric Kariger décide, avec l’accord de son épouse, de son neveu et 6 de ses frères et sœurs, l’arrêt de la nutrition artificielle, son seul traitement. Il est à souligner ici que selon la loi le docteur a la responsabilité de la décision, il doit prendre en compte l’avis de la famille mais il n’a pas l’obligation de le suivre. Dans les faits cependant, l’avis de la famille est déterminant. Mais cette responsabilité du médecin prévue par la loi ne devrait-elle pas lui permettre justement de trancher lors de litiges familiaux ?
La loi Léonetti réaffirme le droit pour toute personne en fin de vie de bénéficier de soins palliatifs. La prise en charge palliative est en effet depuis 1999 un droit pour tout patient, qu’il soit au domicile ou en institution. Les soins palliatifs, soins actifs et interdisciplinaires, ont une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale.
Leur objectif est de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres symptômes jusqu’à, si nécessaire, l’endormissement (sédation). Ils prennent également en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle. Les soins palliatifs accompagnent donc le patient, ainsi que sa famille, pour lui apporter la meilleure qualité de vie possible jusqu’au décès. Fait exceptionnel dans le milieu médical, la société civile participe à cet accompagnement grâce à l’intervention de bénévoles.
Ce que 70 / 100 des français ignorent (rapport de l’Observatoire nationale de la fin de vie de 2012) c’est que la loi Léonetti protège également les personnes malades ainsi que celles en fin de vie contre l’acharnement thérapeutique qu’elle nomme obstination déraisonnable lorsque le traitement est inutile, disproportionné ou qu’il a pour seul but le maintien artificiel de la vie. Ainsi, tout en excluant clairement l’euthanasie, la loi permet cependant le « laisser mourir ». Ce laisser mourir n’est pas une « euthanasie passive » selon une formule facile mais inexacte, car l’euthanasie est toujours, par définition, active. Laisser mourir c’est ne plus intervenir pour maintenir en vie à tout prix, éventuellement même au prix de la souffrance du patient et de sa dignité. Le laisser mourir n’est évidemment pas un abandon car si les soins qui maintiennent en vie sont arrêtés, ceux pour soulager la douleur et le confort du patient continuent. Dans la mesure où seules l’alimentation et l’hydratation artificielles, maintiennent en vie monsieur Lambert, sa situation relève de toute évidence de la loi Léonetti. Si l’on arrêtait ces techniques de réanimation médicale, le patient serait alors plongé dans un sommeil profond grâce à une sédation afin de lui éviter toute souffrance.
Malgré cela les parents du jeune homme, proches d’un mouvement intégriste religieux et deux de ses frères et soeurs ont interpellé la justice pour revenir sur la décision du docteur Kariger, remettant en cause la notion même de fin de vie de leur fils. Sa situation, affirmaient-ils, relève d’un « handicap » elle ne rentrait donc pas selon eux dans le cadre de la loi. En janvier 2014, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne reconnaissant que la loi Léonetti pouvait s’appliquer au cas de monsieur Lambert a toutefois estimé qu’il n’y avait pas d’obstination déraisonnable dans le fait de poursuivre sa nutrition artificielle.
Il est quand même stupéfiant de voir que, tout en reconnaissant que la loi s’appliquait bien à la situation de monsieur Lambert, les juges se sont arrogé le droit de dire ce qui était ou n’était pas de l’acharnement thérapeutique alors que justement selon la loi Léonetti c’est à la déontologie et à la profession médicale de définir la notion d’obstination déraisonnable. Le docteur Kariger avait pourtant rappelé aux magistrats que la décision de fin de vie s’était appuyée sur un collège de sept médecins dont quatre médecins extérieurs au service choisis par les différentes parties, (la loi Léonetti n’impose pourtant qu’un médecin extérieur). Six ont approuvé la conclusion, seul l’expert qui représentait les parents s’y était opposé. La procédure utilisée par l’équipe -médicale de Reims a été reconnue conforme à la loi Léonetti, aussi pourquoi « discuter » la décision du docteur Kariger ? En se substituant aux médecins dans le bien fondé d’une décision médicale, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a remis en cause la loi Léonetti et a fait un bond en arrière dans la lutte contre l’acharnement thérapeutique. Car tout l’enjeu de cette triste histoire n’est pas l’euthanasie comme on l’a si souvent dit dans les media mais bien l’acharnement thérapeutique.
En février 2014, le Conseil d’Etat saisi en appel, a diligenté une expertise pour pouvoir prendre une décision. Les experts en neurosciences ont affirmé en mai 2014 dans leur rapport que : « L’état clinique actuel de M. Vincent Lambert correspond à un état végétatif » et que par conséquent il était impossible d’interpréter ses réactions qui seraient de l’ordre du réflexe. Ils ont confirmé également le caractère irréversible et incurable de ses lésions cérébrales. Le 24 juin 2014, le Conseil d’Etat, suivant les recommandations du rapporteur public Rémi Keller, a décidé de ne pas maintenir en vie monsieur Lambert annulant ainsi la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. Considérant que l’alimentation et l’hydratation qui lui étaient prodiguées n’avaient d’autres effets que de le maintenir artificiellement en vie, notre plus haute autorité a estimé que les conditions d’une obstination déraisonnable étaient réunies et que la décision d’interrompre le traitement du patient était conforme à la loi Léonetti.
Comme le souhaitait sa femme, monsieur Lambert pouvait enfin partir dignement… Mais voilà que le soir même la Cour européenne des droits de l’homme, saisie en urgence par les parents de monsieur Lambert demande de ne pas appliquer cette décision et de maintenir monsieur Lambert en vie, le temps qu’elle se prononce. Son neveu parlera alors d’« un acharnement de plus pour un corps qui n’en peut plus »…
Aujourd’hui, un an plus tard, la Cour européenne des droits de l’homme valide la décision du Conseil d’Etat d’arrêter les soins prodigués à monsieur Lambert. Selon elle, cette décision ne viole pas l’article 2 (droit à la vie) de la Convention européenne des droits de l’homme. En outre la Cour « considère que les dispositions de la loi du 22 avril 2005 (loi Léonetti) telles qu’interprétée par le Conseil d’Etat, constituent un cadre législatif suffisamment clair pour encadrer de façon précise la décision du médecin dans une situation telle que celle-ci. » Les parents continuant de s’opposer à un arrêt des soins veulent à présent tenter des recours d’urgence, mais il est peu probable que ceux-ci aboutissent et l’on peut raisonnablement espérer que d’ici peu monsieur Lambert soit enfin libéré. Certes, personne ne peut s’en réjouir, c’est de sa mort qu’il est question. Mais dans l’état où se trouve monsieur Lambert, « le plus grand geste d’amour, c’est de laisser partir celui qu’on aime ». (docteur Kariger)
Ces décisions du Conseil d’Etat et de la Cour européenne des droits de l’homme raffermissant les professionnels de la santé dans leurs responsabilités prévues par la loi Léonetti était très attendues par les principales figures du monde des soins palliatifs. Tout autre verdict aurait eu pour conséquence que des médecins s’abstiennent, de peur d’être attaqués en justice, d’arrêter un traitement de survie ou agissent dans l’opacité la plus totale, sans procédure collégiale. La question de fond dans ce drame c’est : pourquoi une décision de justice est-elle nécessaire pour conforter les médecins dans leur choix de ne pas faire d’obstination déraisonnable alors que la loi Léonetti leur en donnait déjà le droit ?
Rappelons que la loi Léonetti a été votée en 2005 par l’Assemblée Nationale et fait marquant, votée à l’unanimité, ce qui ne s’était jamais produit dans toute l’histoire de la 5ème République ! Pourtant, il a encore fallu une nouvelle loi, la toute récente loi Léonetti-Claeys actuellement en discussion au Sénat pour « renforcer » la loi Léonetti, afin que les pratiques réalisées en soins palliatifs (telles que la sédation, le fait de considérer l’alimentation et hydratation artificielles comme des soins, l’écoute du souhait du patient sur la poursuite ou non de certains traitements…) ne soient plus contestées et soient enfin considérées comme de « bonnes pratiques » par tous les professionnels de santé.
La loi Léonetti, selon moi, a le mérite d’avoir trouvé un juste équilibre : pas d’acharnement thérapeutique, ni d’euthanasie. Cette position française est unique en Europe.
Mais on ne peut que regretter le fait que 10 ans après son vote, cette loi soit encore peu connue dans le milieu médical et complètement ignorée du grand public. Aussi comme le demande Marie de Hennezel « pourquoi ne pas mettre tous nos efforts dans une pédagogie de cette loi méconnue du public et des soignants » ? Je trouve, en effet, inadmissible qu’aujourd’hui encore des traitements que l’on sait tout à fait inutiles soient poursuivis, inadmissible aussi que certaines personnes finissent leur vie dans la souffrance (physique et/ou psychique) alors qu’aujourd’hui nous avons pratiquement tous les moyens de les soulager. En France, selon le rapport de l’Observatoire nationale de la fin de vie 2012, seulement une personne sur deux qui relèveraient des soins palliatifs en bénéficie …
L’« affaire Vincent Lambert » n’est hélas qu’un triste exemple de ce manque d’intégration de la loi Léonetti dans la société française. Espérons que des moyens seront donnés (promesse de madame Touraine, ministre de la santé) pour mettre en œuvre la loi Léonetti-Claeys et que jamais plus un tribunal n’aura le comble de la remettre en question. Espérons qu’il n’y ait jamais plus d’ « affaire Vincent Lambert », affaire qui en réalité n’a servi à rien (la loi c’est la loi) d’autre qu’à rajouter de la souffrance à un drame déjà trop douloureux.
Gwendaëlle Kock, accompagnante bénévole en soins palliatifs
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 21.07.15 8:04 | |
| Affaire Lambert : tensions et rebondissements dans la dernière ligne droite Home ACTUALITE Société Par Delphine de Mallevoüe Mis à jour le 20/07/2015 à 19:52 Publié le 20/07/2015 à 19:42 L'arrêt ou le maintien de l'alimentation de Vincent Lambert sera décidé jeudi 23 juillet par le CHU de Reims.
INFO LE FIGARO - Alors que l'arrêt ou le maintien de l'alimentation de Vincent Lambert sera décidé jeudi 23 juillet par le CHU de Reims, l'affaire est plus émaillée que jamais de tactiques et jeux d'influence.
Trois jours avant la décision finale des médecins qui ont entamé, le 15 juillet, une nouvelle «procédure collégiale» en vue d'arrêter l'alimentation de Vincent Lambert, tensions et rebondissements abondent autour de cette affaire qui cristallise aussi, dans cette dernière ligne droite, tous les efforts de ses parents pour s'opposer à l'interruption des soins.
Contre toute attente, Vincent Lambert pourrait refaire l'objet de nouvelles expertises médicales sur la proposition du Professeur Olivier Lyon-Caen, qui n'est pas moins que le neurologue du président de la République et son conseiller sur les questions de santé et de recherche médicale. C'est en tout cas ce que l'éminent médecin a laissé entendre à Viviane Lambert, la mère du jeune handicapé, et à son médecin conseil, le Professeur Xavier Ducrocq, dans un entretien à l'Élysée qui a eu lieu le 2 juillet, en compagnie d'un membre du cabinet du ministre de la Santé, Marisol Touraine.
Venus parler de «la réelle situation clinique de Vincent», explique Viviane Lambert, vidéo à l'appui (que Le Figaro a pu regarder) pour montrer les progrès accomplis sur le plan de la déglutition, ils sont repartis confortés «étant convenu, sur la proposition du Professeur Lyon-Caen, que de nouvelles expertises médicales étaient nécessaires pour envisager ou non l'opportunité d'un transfert», rapporte la mère de Vincent Lambert.
Alors que l'échéance se rapproche, de nombreux établissements hospitaliers ou médico-sociaux spécialisés dans l'accueil des grands handicapés ont proposé à la famille d'accueillir Vincent Lambert dans leurs services Les parents du jeune homme réclament depuis des mois le transfert de leur fils dans un établissement spécialisé. Cette perspective a de nouveau fait l'objet d'un échange téléphonique vendredi dernier, le 17 juillet, entre le Professeur Lyon-Caen et elle. «Il m'a demandé si, depuis cet entretien, «on m'avait passé des informations à ce sujet» et a paru très surpris quand je lui ai dit «non, pas du tout», raconte Viviane Lambert. Un peu comme si les consignes n'avaient pas été passées. Il m'a alors dit qu'il allait s'informer et me rappeler». Pour l'Élysée, joint par Le Figaro, le Pr Lyon-Caen «a eu une conversation privée», «il n'est pas en mesure de commenter» ce dossier car «il n'en est pas chargé, seul le CHU de Reims l'est», élude le palais présidentiel.
Alors que l'échéance se rapproche, de nombreux établissements hospitaliers ou médico-sociaux spécialisés dans l'accueil des grands handicapés ont proposé à la famille d'accueillir Vincent Lambert dans leurs services. Dans le Nord, le Gard, le Morbihan, à Paris… Mais aussi en Pologne à l'Hospicjum Dom Opatrznosci Bozej de la ville de Bialystok. Le Docteur Tadeusz Borowski-Beszta écrit dans une lettre: «Le conseil d'administration de la Société des Amis des Malades de l'«Hospicjum» a adopté une résolution autorisant le chef de l'hospice à accueillir M. Vincent Lambert en tant que patient, s'il y a une acceptation de la part de son entourage. Nous souhaitons prendre soin de lui et le protéger de l'exécution de l'arrêt de la CEDH».
Une plainte pour «privations», «mauvais traitements», «séquestration», rétention «carcérale, arbitraire et illégale» et «tentative d'assassinat sur personne vulnérable» a été déposée le 17 juillet contre le CHU de Reims, qui s'oppose au transfert de ce patient, auprès du procureur de la République de Reims. Ce dernier, Fabrice Belargent, qui fait «un examen attentif» de cette plainte, a-t-il fait savoir, devrait décider ces jours si des investigations seront ou non diligentées. S'il la classait sans suite, les parents de Vincent Lambert pourraient saisir un juge d'instruction.
Imbroglio éthico-judiciaire
Ces derniers jours aussi, un soupçon de conflit d'intérêt pèse sur les Dr Daniela Simon et Ana Oportus. Médecins «historiques» de Vincent Lambert, elles sont chargées de conduire la «procédure collégiale», et donc de statuer en dernier lieu sur le sort de Vincent Lambert. Or des documents officiels (notamment l'arrêt de la CEDH du 5 juin 2015) prouvent leur qualité de «médecins conseil» depuis des mois auprès de Rachel Lambert, l'épouse du patient, favorable à l'arrêt de son alimentation.
Face à la médiatisation de cette découverte, l'avocat de Rachel Lambert, Me Laurent Pettiti, a demandé à la CEDH de retirer cette mention… qu'il avait lui-même attribué aux deux médecins dans une lettre adressée à la CEDH le 11 décembre 2014 pour prévenir la Cour de leur présence aux côtés de Rachel Lambert à l'audience du 7 janvier 2015. Mais à la Cour, selon Le Monde, on explique que «les demandes de rectification envoyées par l'avocat et les deux médecins ne pourront être examinées qu'en septembre».
Dans cet imbroglio éthico-judiciaire, qui convulse depuis deux ans au rythme des polémiques et des procédures, une énigme supérieure à toutes les autres demeure aux yeux des parents: «Que le CHU de Reims ne veuille plus s'occuper de Vincent, nous pouvons l'entendre, disent Pierre et Viviane Lambert. Qu'il refuse de nous rendre notre fils pour que nous puissions nous en occuper nous même avec quelques aides extérieures - infirmier, orthophoniste et kiné - cela serait totalement incompréhensible et scandaleux».
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 21.07.15 10:18 | |
| site Boulevard Voltaire
Entretien avec Me Jérôme Triomphe Avocat au barreau de Paris
« Plainte des parents de Vincent Lambert : on ne peut plus attendre ! » Maître Jérôme Triomphe est l’avocat des parents de Vincent Lambert.
Les parents de Vincent Lambert viennent de déposer une plainte contre le CHU de Reims, pourquoi ? Parce qu’ils avaient annoncé qu’ils le feraient si l’hôpital et son épouse gardaient le même comportement invraisemblable à l’égard de Vincent. On ne peut plus attendre, l’hôpital et les médecins visés se sont totalement discrédités : le docteur Daniela Simon, responsable du service dans lequel se trouve Vincent, vient de reprendre une procédure pour le faire mourir alors qu’elle est en conflit d’intérêt majeur. D’abord, c’est ce même médecin qui avait, avec le docteur Oportus, fait pression sur le docteur Kariger (ancien chef de service) lors de la procédure collégiale de 2013, pour que les parents de Vincent ne soient pas informés de cette procédure ni de la décision de mort prise ! Pouvait-elle mépriser davantage la famille ? Et on voudrait nous faire croire aujourd’hui qu’elle s’apprête à prendre une troisième décision en toute indépendance ? Mascarade !
Vous parlez de « conflit d’intérêt » à propos du docteur Simon, qu’en est-il exactement ? C’est aussi simple qu’ahurissant : le docteur Daniela Simon accompagnait Rachel Lambert qui souhaite la mort de son mari, à l’audience de la CEDH ! Et elle n’était pas seule : à la demande écrite de l’avocat de Rachel, ce sont 4 personnes du service, qui est censé aujourd’hui réfléchir de manière impartiale, qui ont accompagné Rachel. La CEDH a porté les Dr Simon et Oportus comme étant les « conseillers » de Rachel auprès de qui elles comparaissaient !
La plainte accuse notamment les docteurs Simon et Oportus de tentative d’assassinat… Pourquoi ? Parce que c’est exactement ce qu’ils ont essayé de faire à Vincent en avril et mai 2013 : cette première procédure a été déclarée illégale par la Justice. Même si la 2ème a été validée, puisque Daniela Simon veut reprendre une décision de mort alors qu’elle est conflit d’intérêt majeur, nous la poursuivons pour ce qu’elle fait en 2013. Elle est totalement discréditée et disqualifiée.
La plainte évoque également la maltraitance, la violence et le délaissement d’une personne fragile, en l’occurrence Vincent Lambert. Qu’en est-il exactement de cette maltraitance ? Vincent Lambert est privé des soins de kinésithérapie depuis plus de 1.000 jours ! Ce sont des soins obligatoires pour les patients immobilisés dans l’état de Vincent.
Qu’en est-il des « séquestration et privation de liberté » également évoquées dans la plainte ? Depuis janvier 2014, Vincent est enfermé à clé dans sa chambre, il y a une caméra qui le surveille, les parents sont obligés de déposer une pièce d’identité avant d’entrer, les amis n’ont pas accès à la chambre… Et deux vigiles sont même postés devant sa chambre depuis quelques jours ! A la base, ce dispositif était censé empêcher qu’un « déséquilibré » vienne tuer Vincent. En réalité, ce sont ses parents et Vincent lui-même qui subissent ce dispositifpuisqu’il est impossible de simplement le promener à l’air libre pendant quelques dizaines de minutes. Ce dernier est un patient, mais il vit dans un univers carcéral. L’hôpital se comporte comme s’il était le propriétaire de Vincent, ce qui est inacceptable. La plainte vise également le docteur Kariger pour violation du secret médical dans le livre qu’il a écrit sur cette affaire. Tous se comportent sans le moindre respect pour Vincent !
Viviane et Pierre Lambert souhaitent aujourd’hui que leur fils soit transféré dans un autre établissement… Pourquoi n’est-ce pas fait ? Pourquoi ? Il faut le demander au CHU, il n’y a absolument aucune raison valable. Il y a actuellement une demi-douzaine d’établissements qui sont prêts à l’accueillir. Daniela Simon a osé déclarer à la famille le 15 juillet que, « médicalement (sic), le transfert n’est pas de l’intérêt de Vincent » ! L’intérêt de Vincent serait donc de le tuer ?
La plainte évoque également le « faux et usage de faux ». Qui cela vise-t-il ? Jusqu’à ce jour, les parents ont voulu ménager Rachel, l’épouse de Vincent. Ce n’est plus possible. Toutes les décisions de mort ont été justifiées par ses déclarations. Or, nous avons démontré qu’elle a menti de manière spectaculaire. Dans deux attestations du 24 décembre 2013 produites en justice, elle déclarait qu’elle était toujours domicilié à Reims, sans doute pour laisser entendre qu’elle était une épouse dévouée, proche au quotidien de son mari handicapé. Il n’en était rien. A l’époque, cela faisait déjà quatre mois déjà que Rachel vivait en Belgique où elle a refait sa vie. Ce n’est pas un jugement de valeur. Tout le monde peut très bien comprendre sa situation. Mais pas au prix du mensonge et de la mort d’un homme. A l’inverse, les seuls au quotidien au chevet de Vincent, ce sont ses parents, à qui on refuse le transfert dans un autre établissement.
Concrètement, qu’en est-il aujourd’hui ? Une question d’heures, de jours ? Le docteur Simon a convoqué une procédure collégiale le 15 juillet et annonçait le lendemain que sa décision était prise. En réalité, sa décision a toujours été prise, elle fait semblant d’y réfléchir. Sauf rebondissement, nous savons tous ce qu’elle annoncera le 23 juillet. Si le docteur Simon décide une fois de plus de tuer Vincent le 23 juillet, nous repartirons en référé liberté. Ce n’est certainement pas à ce médecin discrédité, disqualifié, en conflit d’intérêt spectaculaire, de prendre une décision !
Et comment va Vincent ? Vincent n’est branché à aucune machine qui le maintiendrait en vie. Il n’a besoin que d’être nourri et hydraté, comme n’importe quel être humain, comme un nourrisson. Du 12 au 17 juin, et de nombreuses autres fois depuis, Viviane Lambert a nourri et hydraté son fils par la bouche et l’a filmé : il déglutit sans difficulté et il faut donc le rééduquer à manger par la bouche ! Mais dans ce cas, on ne pourra plus justifier sa mise à mort par arrêt de son alimentation et de son hydratation donnée par sonde. Pourtant, le 15 juillet, le docteur Simon a refusé de regarder la vidéo ! C’est un aveu ! Le but de ce médecin n’est pas que Vincent Lambert vive, mais qu’il meure. Il va falloir maintenant qu’elle rende des comptes et nous ne la laisserons pas faire son œuvre de mort.
Entretien réalisé par Charlotte d’Ornellas
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 21.07.15 10:51 | |
| France tv info
Judge Marie
Je suis la loi L'arrêt des soins n'est pas un assassinat.
Publié le 20 juillet 2015
Le 16 juillet dernier, les parents de M. Vincent Lambert (dont l’état depuis un accident de la circulation survenu en 2011 est décrit comme pauci-relationnel ou végétatif chronique, selon les soignants et experts consultés) ont annoncé leur intention de déposer plainte du chef notamment de tentative d’assassinat à l’encontre de plusieurs médecins exerçant ou ayant exercé au centre hospitalier de Reims et de l’hôpital lui-même, en qualité de personne morale.
Viviane Lambert répond aux journalistes devant le CHU de Reims (Marne), le 15 juillet 2015.
Cette plainte fait suite aux différentes procédures qui se sont succédé depuis 2013, jusqu’à une décision du Conseil d’Etat autorisant l’arrêt des soins concernant M. Lambert conformément aux dispositions de la loi Léonetti sur la fin de vie, confirmée le 5 juin 2015 par la Cour européenne des droits de l’homme. Cette dernière juridiction a encore plus récemment rejeté la demande de révision engagée par M. et Mme Lambert sur le fondement d’une vidéo publiée dans les médias, démontrant selon eux une évolution de l’état de conscience de leur fils mais n’affichant, selon divers experts en réanimation, que les mouvements réflexes effectués quotidiennement par tout patient en état végétatif chronique.
Selon les informations parues dans la presse, la plainte qui devrait être déposée prochainement entre les mains du Procureur de la République viserait des faits de tentative d’assassinat (soit une tentative de meurtre avec préméditation telle que prévue par l’article 221-3 du code pénal) et concernerait la période, à compter du mois d’avril 2013, durant laquelle l’équipe médicale a cessé de prodiguer des soins à M. Lambert, ne lui administrant que 500 ml d’eau par jour.
On peut raisonnablement nourrir des doutes quant aux chances d’aboutissement d’une telle plainte à l’encontre du personnel médical et de l’hôpital.
S’il n’est pas contestable qu’à compter d’avril 2013, ces personnels aient engagé un protocole d’arrêt de soins supposé entraîner le décès du patient, des poursuites et a fortiori une condamnation du chef de tentative d’assassinat me semblent totalement improbables. Rappelons que cet arrêt de soins a été réalisé dans un cadre légal, l’article 122-4 du code pénal précisant que « N'est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé par des dispositions législatives ou réglementaires ».
En matière médicale, il est admis que le praticien qui procède à une intervention sur un patient ne saurait être poursuivi pénalement, alors même qu’une intervention (planter un bistouri ou une aiguille dans le corps d’un tiers, lui ôter un membre, un organe ou des tissus ou lui administrer des substances toxiques, par exemple) est souvent constitutive d’une atteinte à l’intégrité physique du patient. Concernant plus particulièrement M. Lambert, la loi Léonetti, intégrée au code de la santé publique, prévoit selon des procédures prédéfinies de permettre l’arrêt des soins dans certaines hypothèses, l’article L. 1111-10 du code la santé publique visant la « phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause ». L’applicabilité de cette loi au cas de M. Lambert constitue tout l’enjeu de l’affrontement judiciaire entre ceux de ses proches qui considèrent que les séquelles de son accident ne lui ont laissé que la survie d’un corps sans conscience dont il convient d’accompagner le départ, et ceux qui affirment qu’il est désormais un homme lourdement handicapé pour qui il faut construire un projet de vie en espérant une évolution positive de son état.
Pour en revenir à la plainte déposée par les parents de M. Lambert, il est vrai que le Tribunal administratif a, par une décision du mois de mai 2013, estimé notamment que la famille de M. Lambert aurait dû être consultée, ce qui n’avait pas été fait, et que dans ces conditions le protocole de soins devait être poursuivi, la décision d’arrêt du traitement s’en trouvant annulée. M. et Mme Lambert semblent, à travers leur plainte, soutenir que compte tenu de cette décision du tribunal administratif, l’arrêt des soins par le personnel hospitalier ne répondait pas aux conditions légales posées par l’article 122-4 du code pénal, ce qui justifierait l’exercice de poursuites pénales contre les médecins et l’hôpital.
Il ne peut cependant qu’être observé que l’arrêt des traitements ne saurait constituer un assassinat au regard du code pénal et de la jurisprudence en la matière, puisque cette infraction suppose un acte positif de violence entraînant le décès, les actes d’omission étant spécifiquement réprimés par le code pénal (non-assistance à personne en péril prévue par les articles 223-6 et 223-7 du code pénal, privation volontaire de soins et d’aliments envers un mineur prévue par les articles 227-15 et 227-16 du même code). Il n’est nulle part affirmé que le protocole d’arrêt des soins mis en œuvre par l’hôpital ait comporté un acte positif, comme par exemple l’injection d’une substance mortifère de nature à entraîner son décès.
Par surcroît, le Procureur de la République aurait vraisemblablement jugé inopportun d’exercer des poursuites dans ce contexte, dans la mesure où très rapidement après la période considérée, un deuxième protocole d’arrêt de soins avait été engagé dans le même cadre légal, validé in fine par le Conseil d’Etat et la Cour Européenne des droits de l’homme.
Un classement sans suite de la plainte déposée par M. et Mme Lambert est donc prévisible. Il paraît tout aussi vraisemblable que ce classement sera suivi d’une plainte avec constitution de partie civile de leur part, pour les mêmes faits, auprès d’un juge d’instruction, dont les décisions pourront donner lieu à appel et éventuellement à pourvoi en cassation. Le combat judiciaire autour de M. Lambert me paraît donc loin d’être terminé.
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 21.07.15 19:57 | |
| Médecins "pro-life" : rencontre avec une minorité silencieuse
Euthanasie, IVG ( ANCIEN ARTICLE )
Médecins "pro-life" : rencontre avec une minorité silencieuse
par Bruno Martrette
ENQUETE - Alors que débute au Parlement l'examen de la proposition de loi sur la fin de vie, les médecins "pro-life" se sont confiés. Pas tous catholiques, ils défendent leurs convictions avec des états d'âme.
Médecins \ MISTRULLI LUIGI/SIPA
Publié le 09.03.2015 à 18h11
« Après réflexion, je ne préfère pas répondre à votre interview. A la veille de la décision de la CEDH (1) sur l’affaire Vincent Lambert, je crains que le moment ne soit pas bien choisi. Depuis 2 ans, en tant que conseil médical des parents, j’ai été mis sous l’étiquette : "catholique, intégriste, extrême droite". C’est de la calomnie. Je ne souhaite plus apporter du grain à moudre à mes détracteurs », a confié à Pourquoidocteur le Pr Xavier Ducrocq.
Avec ce premier refus, notre enquête sur les médecins "pro-life" commence bien mal. Après l’exposition médiatique, ces praticiens auraient-ils choisi le silence ? Pas vraiment. Le Pr Ducrocq continue, par exemple, à participer aux "Marches pour la vie". La dernière organisée à Paris en janvier 2015 a rassemblé des milliers de manifestants. Tous scandaient les mêmes slogans : « Je suis Vincent Lambert », « Mort sur ordonnance : médecine en déshérence », ou encore « J'ai été un embryon ».
Ces manifestations ne rassemblent pourtant pas tous les professionnels défenseurs de la vie. Les "praticiens-militants", en colère contre ces évolutions de la société, sont en réalité très minoritaires. La grande majorité des "pro-vie" arrive, en effet, à concilier la foi et l'exercice médical.
« Tu ne tueras point » : une même devise pour 3 codes Alors que débute ce lundi au Parlement l’examen de la proposition de loi Claeys- Leonetti sur la fin de vie, le Dr Eric Kariger, l'ex-médecin de Vincent Lambert favorable à l'arrêt des traitements, explique que pour lui, concilier sa foi catholique et son métier n'est pas difficile. D’ailleurs, il confie que les médecins « intégristes », comme il les qualifie, sont très isolés dans le monde médical. « De nombreux praticiens juifs, musulmans, et même athées partagent le credo : "Tu ne tueras point". Cet engagement je l’ai pris aussi en prêtant serment d’Hippocrate », rappelle le tout nouveau directeur médical d’un groupe de maisons de retraite.
Ecoutez le Dr Eric Kariger, ex-médecin de Vincent Lambert : « Le Code civil, de déontologie et la Bible sont d'une cohérence totale. Ils sont en phase sur le principe du respect de la personne dans son autonomie. Celui-ci s'arrête lorsqu'il... »
Mais malgré l’apparente facilité avec laquelle il semble exercer, le Dr Kariger n’est pas insensible aux évolutions de la législation et donc de la médecine. Euthanasie, IVG, recherche sur les embryons, sont des sujets qui peuvent perturber ses convictions religieuses.
Pour réfléchir à ces thématiques, il est membre depuis près de 20 ans du Centre catholique des médecins français (CCMF) présidé par le Dr Bertrand Galichon. Lui est médecin aux urgences de l'Hôpital Lariboisière (Paris). Pour lui, son groupe permet aux médecins catholiques d’ajuster leur engagement professionnel avec la vie spirituelle. Il accueille pour cela 200 médecins croyants et pratiquants. Un chiffre satisfaisant ? Pas vraiment, pour le Dr Galichon qui parle avec nostalgie d’un temps où ce groupe comptait des milliers de médecins. « On ne fait pas trop de battage, il y a des choses à revoir je l’avoue ». Jusqu’à participer aux Marche pour la vie ? Non, car l’homme se dit d'une réflexion de l'Eglise « plurielle et diverse. Je ne me reconnais pas dans ce mouvement très identifié. » Sans en dire plus, il concède cependant partager les mobiles de ces manifestations.
L’IVG et l’euthanasie non négociables Sur l’avortement par exemple, le CCMF n’hésite pas à s’afficher ouvertement contre. Le Dr Galichon rappelle néanmoins, qu’après discussion avec la patiente, le médecin, qui souhaite appliquer sa clause de conscience, se doit de rediriger la femme concernée vers un gynécologue qui prendra en charge l’intervention. Cet urgentiste précise qu’il est personnellement contre l’avortement, « aussi en tant que médecin. » Il cite à nouveau le "Tu ne tueras point" du serment d’Hippocrate... Pour ces raisons, Bertrand Galichon regrette donc « l’évolution de la société française qui comptabilise aujourd’hui plus de 200 000 avortements par an alors que les méthodes de contraception ont considérablement évalué. » Sa crainte, « le glissement vers des avortements non justifiés, que certaines femmes utilisent comme un moyen de contraception ».
Au-delà de sa conception de la vie, chaque IVG est un drame, selon lui, surtout pour la femme qui avorte. Il déplore donc « les mesures incitatives » promises par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pour rendre l’acte gratuit du début à la fin. « Ça déresponsabilise et c’est grave. D’ailleurs, de nombreux médecins pensent comme moi. Le corps médical est toujours très gêné par le fait de supprimer une vie. Et c’est pareil pour l’euthanasie. La grande majorité des praticiens y sont opposés », ajoute-t-il.
Consensus autour de valeurs issues d'un humanisme chrétien ? Une version confirmée par le second médecin conseil des parents de Vincent Lambert. Contrairement au Dr Kariger, lui était pour la poursuite des traitements (hydratation, nutrition) et donc le maintien en vie de ce patient en état de conscience minimale "plus". Ce spécialiste de la prise en charge des personnes dans le coma n'est autre que le Dr Bernard Jeanblanc, médecin-chef de l'Unité de vie spécialisée (UVS), de la maison de santé Béthel, un établissement privé installé à Oberhausbergen (Bas-Rhin). Là-bas, ce médecin accueille des patients à la conscience altérée, qui se retrouvent « trop souvent dans des structures peu adaptées, comme des unités de soins palliatifs. Ils ne sont pourtant pas du tout en fin de vie », insiste-t-il, en faisant un parallèle avec le cas de Vincent Lambert.
Ce médecin est, en revanche, très loin de l’image qu’on a dressé de lui. Êtes-vous un catholique intégriste ? « Pas du tout, je suis protestant et non-pratiquant, mais avec des valeurs chrétiennes. Par rapport à l’avortement et le mariage pour tous je ne rejoins pas du tout les idées de la Marche pour la vie. Pour moi, s’opposer à l’euthanasie c’est plus de l’humanisme », plaide-t-il en toute décontraction. Il faut dire que les critiques glissent sur cet homme confronté au quotidien à des patients à l'état incurable.
Ecoutez le Dr Bernard Jeanblanc : « Il y a le problème de la transgression de l'interdit que je ne ferai pas. Par contre, je ne suis pas contre une certaine sédation. Mais pas celle de la loi Claeys- Leonetti qui pour moi est euthanasique. »
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 22.07.15 21:13 | |
| Affaire Lambert, quelles conséquences pour les autres patients en état végétatif ?
En France, on estime que 1 500 à 1 700 personnes se trouvent en état végétatif chronique ou de « conscience minimale ».
7/6/15 - 16 H 58
version papier version web Malade en fin de vie dans l'unité de soins palliatifs de l'hôpital des Diaconesses Croix-Saint-Si...
Malade en fin de vie dans l'unité de soins palliatifs de l'hôpital des Diaconesses Croix-Saint-Si...
P.RAZZO/CIRIC/
Malade en fin de vie dans l'unité de soins palliatifs de l'hôpital des Diaconesses Croix-Saint-Simon à Paris. Avec cet article Mgr Ribadeau-Dumas : « L’arrêt de la CEDH sur l’affaire Lambert marque la très grande complexité de cette situation » Vincent Lambert : la pudeur d’un homme Les évêques de Rhône-Alpes appellent à maintenir en vie Vincent Lambert Affaire Lambert, une semaine cruciale
Malgré certaines inquiétudes, la décision de la CEDH rendue le 5 juin sur le cas Vincent Lambert a été bien accueillie par les médecins qui s’occupent de ces patients.
Ce jugement ne devrait pas avoir de conséquences sur leur prise en charge.
Vendredi 5 juin, la cour de Strasbourg (CEDH) a tranché : la décision médicale d’arrêter les traitements de Vincent Lambert est conforme à la convention européenne des droits de l’homme. Au-delà de cette affaire singulière, cet arrêt aura-t-il des conséquences sur les 1 500 à 1 700 patients souffrants de troubles similaires, dit en état végétatif chronique (EVC) ou « pauci-relationnel » (EPR) en France.
L’inquiétude a tout de suite été exprimée par l’entourage des parents de Vincent Lambert, qui se battent pour son maintien en vie. « C’est une décision extrêmement grave, un très mauvais signal pour les personnes les plus vulnérables, qui ne sont plus conscientes d’elles-mêmes », considère ainsi le docteur Bernard Jeanblanc, lui-même à la tête d’une unité accueillant des patients en état végétatif, à Strasbourg. Certes, on ne va pas arrêter demain l’alimentation et l’hydratation des 1 500 patients dans ce cas, mais c’est une brèche et des dérives sont possibles ».
« un message symbolique très fort »
C’est aussi le point de vue de Tugdual Derville, porte-parole de l’association Alliance Vita. « L’arrêt de la CEDH insécurise la situation des personnes cérébrolésées, estime ce dernier. Une société se doit de protéger les plus faibles et de rappeler que tout être humain mérite le respect. Or là, que fait-on ? On envoie un message symbolique très fort, disant qu’il y a des ‘sous-vies’ que l’on peut interrompre. Une digue vient de sauter ».
> Lire aussi : Affaire Lambert, ce que dit la Cour européenne
Là encore, le responsable associatif ne prétend pas que la vie des personnes en état de conscience minimale est menacée à court terme. C’est le « mouvement de fond » qui l’inquiète. « Si ces vies ne valent pas la peine d’être vécue, peu à peu, on ne fera plus de place à ces patients : moins de services financés, des soignants dénigrés, etc. C’est maintenant qu’il faut se mobiliser. »
Ces craintes, toutefois, sont loin d’être unanimes. Le député Jean Leonetti, dont la loi de 2005 vient d’être confortée par la cour européenne, se veut au contraire rassurant : « Toute décision d’arrêt de traitement se fait au cas par cas et l’arrêt de la CEDH ne peut en aucun cas être généralisé », souligne le parlementaire.
> A lire : Jean Leonetti : « La décision dans l’affaire Lambert est un soulagement, pas une victoire »
À cet égard, l’arrêt du conseil d’État du 24 juin 2014, est très clair : « Pour décider d’un éventuel arrêt d’alimentation et d’hydratation artificielles d’un patient en état végétatif, écrit la haute juridiction, le médecin doit se fonder sur un ensemble d’éléments dont le poids respectif ne peut être prédéterminé et dépend des circonstances particulières et de la situation singulière propres à chaque patient. »
« son corps était en grande souffrance »
Parmi eux, les données médicales « analysées collégialement », la volonté antérieurement exprimée par le patient, l’avis de la personne de confiance, etc. Chaque situation est donc spécifique.
C’est ainsi un faisceau d’éléments graves et concordants qui a conduit l’équipe du docteur Éric Kariger – qui a depuis démissionné du CHU de Reims – à engager une procédure d’arrêt des traitements de Vincent Lambert, il y a deux ans. « Dans l’unité où Vincent est hospitalisé, l’équipe, dont je faisais partie, est dévouée aux plus vulnérables et à la défense de la vie, c’est le cœur de notre engagement, témoigne ce médecin. Seulement, lorsque la situation devient extrême, on est en devoir de se poser des questions. Au fil des années, le pronostic de Vincent s’est assombri, les espoirs d’un retour à la conscience se sont étiolés, son corps était en grande souffrance… Au final, il est apparu que nous tombions dans la déraison en le maintenant artificiellement en vie dans de telles circonstances ».
« une décision rassurante »
Pour Brigitte Soudrie, chef de pôle à l’hôpital marin d’Hendaye, en charge de patients lourdement handicapés ou atteints de maladies neurologiques rares, l’arrêt de vendredi est ainsi à saluer. « C’est une décision rassurante, car elle permet de maintenir l’équilibre indispensable entre le droit à la vie et le refus de l’acharnement thérapeutique, un équilibre au cœur de la loi de 2005. »
Une décision contraire aurait fait peser une menace grave, selon elle, en cautionnant l’acharnement thérapeutique. Une analyse partagée par Jean Leonetti : « Chaque année, rappelle celui-ci, 20 000 personnes en situation d’obstination déraisonnable font l’objet d’un arrêt de traitement de survie dans le cadre d’une procédure collégiale et dans un dialogue apaisé avec la famille ».
> Lire aussi : « L’affaire Lambert révèle une profonde érosion de la confiance dans les médecins »
Parmi ces personnes, certaines sont en état végétatif. « Lorsque les facultés cognitives d’un patient sont détruites et qu’il se trouve réduit à une vie biologique, le risque, en prolongeant ses traitements, c’est de créer une situation monstrueuse pour le malade lui-même et pour ses proches », fait remarquer Brigitte Soudrie.
le cas par cas reste la règle
« C’est la médecine qui créé ces états de vie végétative, ils n’existent pas dans la nature », rappelle de son côté le professeur Louis Puybasset, neuro-réanimateur à la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Mais quoi qu’il en soit, le cas par cas reste la règle. « Quand j’entends dire que la décision de la CEDH est une menace pour les personnes en état végétatif ou lourdement handicapées, je suis scandalisée », poursuit Brigitte Soudrie.
Bernard Jeanblanc lui-même, à Strasbourg, dit « avoir confiance » dans ses confrères des unités EVC-EPR pour prendre soin de leurs malades, même si la décision de la cour européenne le choque.
De son côté, Louis Puybasset considère que la solution est en amont : « A l’avenir, tout l’enjeu est de pouvoir pronostiquer le mieux possible et dans un délai raisonnable, l’avenir neurologique des patients en réanimation, pour ne pas créer de situations d’impasse ».
MARINE LAMOUREUX |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 22.07.15 21:36 | |
| CITATION = C’est aussi le point de vue de Tugdual Derville, porte-parole de l’association Alliance Vita. « L’arrêt de la CEDH insécurise la situation des personnes cérébrolésées, estime ce dernier. Une société se doit de protéger les plus faibles et de rappeler que tout être humain mérite le respect. Or là, que fait-on ? On envoie un message symbolique très fort, disant qu’il y a des ‘sous-vies’ que l’on peut interrompre. Une digue vient de sauter ».
MON COMMENTAIRE = Si digue il y a, elle saute depuis longtemps, quand il s'agit de libérer un lit pour accueillir un nouveau patient .. Le fait qu'on évoque la notion de sous-vies peut laisser penser qu'on croit vraiment à l'existence de ces sous-vies sans se le formuler à soi-même. Bon, c'est tordu comme raisonnement.. En passant, la loi du 22 avril 2005 élimine sans éliminer vraiment. Elle élimine quand même, lentement mais sûrement |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 22.07.15 21:47 | |
| Certains chrétiens ne considèrent-ils pas l'au-delà comme une sorte de sous-vie quand ils osent faire des Marches pour la Vie ( avec un très grand V majuscule ) ??? ??? ??? Un genre de blasphème ? la vie ou la Vie ou la VIE nous sommes actuellement dans laquelle ? |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 23.07.15 15:33 | |
| Le CHU de Reims maintient Vincent Lambert en vie et s’en remet au ministère
Le 23 juillet 2015 à 15h10 , mis à jour le 23 juillet 2015 à 15h17, par LCP.fr
Le CHU de Reims a rendu sa décision concernant le sort de Vincent Lambert Crédit Image : AFP Crédit Média : Odile Pouget Le CHU de Reims a rendu sa décision concernant le sort de Vincent Lambert Crédit Image : AFP Crédit Média : Odile Pouget
Contre toute attente, l’équipe médicale du CHU de Reims n'a pas suivi la décision de la cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Les équipes médicales du CHU de Reims ont décidé de maintenir en vie Vincent Lambert. Victime d’un accident de la route en 2008, il est depuis plongé dans un état végétatif. Son sort fait l’objet d’une bataille judiciaire acharnée entre ses parents et le reste de sa famille. Sa femme Rachel Lambert, une grande partie de ses frères et sœurs et son neveu plaide pour l’arrêt des soins tandis que ses parents multiplient les recours pour s’opposer à sa mort.
Selon les informations du Figaro, la responsable de la procédure collégiale de la fin de vie, le docteur Daniela Simon, a décidé de ne pas stopper son alimentation. Elle laisse au ministère de la Santé le soin de décider des suites à donner à ce dossier. Un marathon judiciaire qui n’est donc pas terminé et qui dure depuis 2013.
Contactée par LCP.fr, Véronique Massonneau députée écologiste favorable au droit à mourir dans la dignité dit sa déception : "Je suis très surprise par cette décision, très déçue aussi, je pensais qu’enfin cela allait être terminé. J’espère qu’il y aura bientôt un déblocage de la situation" . Et de regretter "Cette affaire aurait pu faire jurisprudence." La députée de la Vienne ne désespère toutefois pas et souhaite que la loi soit modifiée : "Il ne faut pas décourager, la loi revient en septembre à l’Assemblée et je ferais tout pour que la France puisse légiférer sur la question et laisser partir les patients en fin de vies."
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 23.07.15 17:00 | |
| Rachel Lambert : «Je pensais que Vincent pouvait enfin être respecté»
Jérémie LAMOTHE et Sofia FISCHER 23 juillet 2015 à 14:47 (Mis à jour : 23 juillet 2015 à 15:01)
Au CHU de Reims le 27 juin. Au CHU de Reims le 27 juin. (Photo François Nascimbeni. AFP)
À CHAUD Le médecin en charge de Vincent Lambert s'en remet au ministère de la Santé. La poursuite ou non de l'alimentation artificielle n'a pas été statuée.
Coup de théâtre au CHU de Reims ce jeudi. A la surprise générale, le Dr Simon, qui devait se prononcer sur l’arrêt des soins de son patient Vincent Lambert a décidé de se référer au ministère de la Santé quant aux suites à donner à ce dossier. Le Dr Simon a également déclaré à la famille qu'elle souhaitait saisir le procureur de la République, car Vincent Lambert aurait été victime d’un projet d’enlèvement. Elle a par ailleurs demandé la mise sous protection de son service qui aurait fait l’objet de menaces.
Sur le même sujet
Récit Le cas Vincent Lambert réveille les militants pro-vie Par Jérémie Lamothe et Sofia Fischer
édito Les parents de Vincent Lambert auraient pu faire la paix avec leur fils Par Eric Favereau
Portrait François Lambert, à la vie, à la mort Par Eric Favereau Après l'annonce donnée à la famille, Rachel Lambert, l'épouse de Vincent Lambert est apparue en pleurs à la sortie du CHU. Elle en veut notamment aux militants pro-vie : «Ce sont des groupes de pression qui terrorisent l’hôpital. Ce moment devait être intime, je suis choquée qu'on puisse dire "Je suis Vincent, je suis sa voix" alors qu'ils ne le connaissent même pas.» Après deux ans de parcours judiciaire, l'épouse pensait «qu’avec la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (qui a validé l'arrêt des soins NDLR), Vincent pouvait enfin être respecté.»
Egalement ému aux larmes, le neveu, François Lambert est sous le choc : «On ne vit pas dans un État de droit mais un État où les intégristes font ce qu’ils veulent.» La soeur de Vincent, Marie, s’en prend, elle aussi, aux militants issus des milieux catholiques traditionnalistes : «C’est une forme de terrorisme catholique qu’ils mettent en place, ils sont prêts à tout»
Dans une déclaration écrite transmise à l’AFP, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, «apporte tout son soutien à l’équipe soignante». D’après la ministre, le corps médical «n’a pas pris cette décision parce qu’elle refuse d’arrêter le traitement de Vincent Lambert […] Mais parce qu’elle considère que les conditions de sécurité et de sérénité nécessaires pour mettre en œuvre ce type de décision ne sont pas réunies.»
De son côté, c’est sous les applaudissements et les accolades que Viviane Lambert a annoncé la nouvelle aux dizaines de militants présents devant le CHU. «C’est une preuve que Vincent est bien vivant», a-t-elle répété.
Au micro d’i-Télé, le demi-frère de Vincent Lambert, David Philippon, explique : «Le Dr Simon a abordé la partie juridique du cas de Vincent. Elle estime qu’il est en danger, par rapport à certaines menaces qui arrivent de partout. Le docteur a donc saisi le procureur afin qu’il statue sur la protection globale de Vincent.» En plus de sa protection, le procureur devra se prononcer «sur une éventuelle mise sous tutelle» du jeune homme. Pour lui, «c’est un soulagement, c’est une preuve que Vincent est bien vivant si on veut le protéger».
«Ce sont des groupes de pression qui terrorisent l’hôpital»
Cette annonce du Dr Simon a également surpris l’un des avocats des parents Lambert, Me Jean Paillot. Contacté par Libération, l’avocat se félicite de ce retournement de situation : «C’est une grande surprise, nous étions prêts à aller dès cet après-midi au tribunal administratif avec un référé sous le bras. Nous étions persuadés que le Dr Simon allait arrêter les soins.»
Quant aux raisons de cette volte-face du CHU de Reims, l’avocat lui-même semble perplexe. «Je ne sais pas sur le compte de quoi il faut le mettre», explique-t-il. «Je ne sais pas ce qui a joué exactement. Je sais juste qu’un certain nombre de personnes sont intervenues, notamment en sous-marin, comme le professeur Lyon-Caen et des membres du ministère de la Santé.»
Un transfert vers un autre hôpital ?
Cette annonce surprise ouvre la porte vers un éventuel transfert de Vincent Lambert vers un autre hôpital, ce que souhaitent ses parents son demi-frère, qui militent depuis plusieurs mois et qui ont déposé une demande formelle de transfert au CHU le mois dernier. Selon eux, six établissements se seraient portés volontaires pour accueillir Vincent Lambert.
L’affaire a scindé la famille en deux à tel point que le «conseil de famille» qui s’est déroulé le 15 juillet au CHU de Reims a dû entendre chaque membre séparément, «pour éviter les conflits». D’un côté la femme, le neveu, et une bonne partie des frères et sœurs souhaitent l’arrêt des soins alors que les parents qui s’y opposent. Les deux camps s’affrontent devant les tribunaux depuis 2013, et les possibilités de recours s’amenuisent depuis que le Conseil d’Etat puis la CEDH ont validé l’arrêt des soins.
Ces derniers jours, à l’approche de la décision du Dr Simon, la crispation est montée d’un cran autour du cas du patient. Sur les réseaux sociaux, certains militants pro-vie préconisaient des actions très radicales comme le blocus des fournitures alimentaires du CHU, empêchant tous les patients de manger tant que Vincent Lambert ne sera pas réalimenté, ou encore l’enlèvement de l’équipe médicale et «d’un ou plusieurs des membres de la Cour européenne des droits de l’homme dans un endroit secret, sans alimentation ni hydratation».
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 23.07.15 18:40 | |
| Vincent Lambert, victime de "projets d'enlèvement" ?
L' Obs Par L' Obs
Publié le 23-07-2015 à 16h21
Les médecins de Vincent Lambert ne se sont pas prononcés sur l'arrêt des soins et ont annoncé vouloir saisir le procureur pour que soit désigné un représentant légal du patient.
Image d'illustration du CHU de Reims où est pris en charge Vincent Lambert. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)Image d'illustration du CHU de Reims où est pris en charge Vincent Lambert. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)
À lire aussi Les dernières cartouches judiciaires des parents de Vincent Lambert Les parents de Vincent Lambert portent plainte : "Ça risque d'impressionner le CHU" INFO OBS. Affaire Lambert : la famille entière convoquée au CHU le 15 juillet
Les médecins du CHU de Reims, en charge de Vincent Lambert, ne se sont finalement pas prononcés, jeudi 23 juillet, sur l'arrêt des soins, ou non, du patient tétraplégique.
Cela pourrait être un énième rebondissement judiciaire dans cette histoire qui déchire les proches de l'ancien infirmier souffrant de lésions cérébrales irréversibles. Sauf que maintenant, il est question de... "projets d'enlèvement".
Dans un communiqué, l'hôpital explique que "les conditions de sérénité et de sécurité nécessaires à la poursuite de la procédure ne sont pas réunies". Le médecin en charge de Vincent Lambert, le Docteur Simon, "a décidé de suspendre la procédure collégiale placée sous sa responsabilité", indique le CHU.
LireVincent Lambert : les dernières cartouches des parents
"L'évaluation de Vincent Lambert a conduit à constater que la situation clinique était comparable à celle qui avait été rapportée par les experts mandatés par le Conseil d'Etat", note toutefois l'hôpital dans son communiqué. "Les conditions d'un échange serein doivent absolument être rétablies dans l'intérêt de Vincent Lambert et de son accompagnement", ajoute l'établissement.
"Mettre Vincent sous protection globale"
La mère de Vincent Lambert, Viviane Lambert, proches des milieux catholiques intégristes, annonce par ailleurs, à la sortie de la réunion où était convoqué l'ensemble de la famille, que le CHU de Reims veut saisir le procureur pour que soit désigné un représentant légal du patient.
Une décision prise après avoir eu vent "de projets d'enlèvement", affirme le père de Vincent Lambert, Pierre Lambert. "Elle nous a parlé d’un projet d’enlèvement de Vincent. Mais quand nous l’avons interrogée, le docteur Simon n’a pas voulu en dire plus". Les médecins souhaitent saisir le procureur de la République "pour mettre Vincent sous protection globale et déterminer un référent qui pourrait le représenter légalement", déclare de son côté à l'AFP François Lambert, neveu de Vincent Lambert.
Les proches de Vincent Lambert, qui se déchirent sur son sort, se sont retrouvés à 14h à l'hôpital de Reims, où est soigné l'ancien infirmier psychiatrique de 38 ans, qui souffre de lésions cérébrales irréversibles depuis un accident de la route en 2008. Depuis deux ans, ils s'opposent par tribunaux interposés ou dans les médias sur le sort de leur époux, fils ou frère, dont le dossier a rouvert le débat sur la fin de vie en France.
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 23.07.15 18:59 | |
| Vérités et mensonges sur l'affaire Vincent Lambert
Quelques rectifications utiles sur une affaire complexe pour se garder, par égard pour le jeune tétraplégique, d'écrire n'importe quoi. Par Violaine de Montclos Publié le 23/07/2015 à 16:36 | Le Point.fr
Vincent Lambert au CHU de Rheims, ici en janvier 2015, en compagnie de sa mère, qui refuse l'arrêt des soins. MaxPPP©PHOTOPQR/L'UNION DE REIMS
Cette affaire a connu tant de rebondissements judiciaires, elle est si complexe que, comme souvent, on ne sait plus aujourd'hui de quoi on parle. Et les tribunes qui fleurissent ici ou là, les prises de position de philosophes, d'autorités religieuses, de partisans d'un bord ou de l'autre sont truffées de raccourcis et d'erreurs. Quelques précisions pour se garder, par égard pour cet homme, d'écrire n'importe quoi.
Vincent pourrait, un jour, se « réveiller ». FAUX
L'idée qu'on laisserait mourir un homme simplement enfermé en lui-même, qui ne demanderait, à force de soins et de rééducation, qu'à retrouver le contact avec les siens, est terrifiante. Mais elle est fausse. Dans une tribune publiée le 23 juillet par Le Figaro, le philosophe François-Xavier Bellamy ose rapprocher le cas de Vincent Lambert de celui d'Angèle Lieby, cette femme plongée dans le coma mais parfaitement consciente dont les médecins croyaient qu'elle ne percevait et n'entendait rien. Dans un témoignage publié en 2012 et qui a, à juste titre, frappé les esprits (Une larme m'a sauvée), Angèle Lieby a raconté l'horreur de cette conscience parfaitement alerte enfermée dans un corps que les médecins tenaient presque pour mort et de surcroît maltraitaient. Mais laisser entendre, comme le fait l'auteur de cette tribune, que l'on pourrait ainsi passer à côté de la conscience de Vincent Lambert est, à vrai dire, scandaleux. Depuis ses premiers séjours en neurochirurgie, puis dans le centre de référence du professeur Steven Laureys, jusqu'aux dernières expertises demandées il y a un an par le Conseil d'État et effectuées durant trois jours à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, aucun patient en France n'a sans doute bénéficié d'autant d'expertises neurologiques, d'autant d'explorations cérébrales, que ce jeune homme. Et les conclusions sont sans appel. Des zones essentielles de son cerveau sont définitivement endommagées, Vincent Lambert ne peut avoir aucune relation avec l'extérieur, ses mouvements et son regard, dont des militants ont osé diffuser des images sur le Net, ne sont pas des signes de conscience. S'il existe une part de mystère concernant ce à quoi peut ressembler une telle existence humaine, et si on a le droit de croire que le devoir de la société est de le garder en vie, il n'est pas sérieux de comparer des situations qui ne sont pas comparables. Angèle Lieby, comme le célèbre locked-in syndrom Jean-Dominique Bauby, avait le corps paralysé mais le cerveau en état de marche. Celui de Vincent Lambert est, hélas, en grande partie détruit.
Vincent Lambert n'est pas en fin de vie. VRAI
C'est l'argument brandi par les militants pro-vie, et ils ont tout à fait raison. Vincent Lambert n'est pas en phase terminale d'une maladie dont il conviendrait d'abréger les souffrances. Il peut, alimenté par une sonde, continuer de vivre ainsi pendant des années. Mais la loi Leonetti de 2015, dans le cadre de laquelle s'inscrit le processus d'arrêt de traitement de ce jeune homme, ne concerne pas seulement les malades en fin de vie. Elle proscrit aussi, fermement, l'acharnement thérapeutique. Or, un collège de médecins a, à plusieurs reprises, considéré que continuer de nourrir Vincent était, bel et bien, de l'acharnement thérapeutique. Si Vincent n'avait pas été réanimé, il serait mort depuis bien longtemps. Et le législateur a pris conscience que les progrès de la réanimation permettaient de sauver beaucoup d'individus, mais en laissaient d'autres dans des situations de survie inhumaine, il a donc imposé à la médecine toute-puissante, quand cela était nécessaire, de se retirer. Ainsi, en réanimation néo-natale, trop de nouveau-nés inconsidérément réanimés étaient laissés ensuite à la responsabilité de leurs parents dans un état de survie indigne. Désormais, la médecine apprend aussi à se retirer quand, et seulement quand, elle est allée trop loin, dès les premières semaines. Et comme Vincent Lambert, ces nouveau-nés ne sont pas par définition en fin de vie.
Arrêter d'alimenter et d'hydrater Vincent Lambert est dégradant. FAUX
En tout cas pas d'après la loi Leonetti, ni d'après le Conseil d'État, ni d'après la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). À partir du moment où l'alimentation et l'hydratation passent par une sonde, il s'agit d'un traitement, et non des soins qui sont dus, eux, jusqu'au bout à la personne humaine. Il n'empêche qu'arrêter l'alimentation est un geste symboliquement choquant, à tout le moins transgressif. Mais quand le patient a récupéré ses capacités à respirer sans machine, c'est le seul moyen de le laisser partir, en tout cas dans un pays où l'euthanasie n'est pas légale. Aux premiers temps de l'application de la loi Leonetti, des cas d'arrêt d'alimentation difficiles, trop lents, spectaculaires pour les proches, ont été rapportés, notamment celui, terrible, du jeune Hervé Pierra. Mais les nombreux experts médicaux qui se sont penchés sur cette question assurent qu'avec du personnel soignant bien formé, ces arrêts, correctement menés, ne sont ni douloureux ni inhumains pour les patients qui n'ont ni faim ni soif, comme on serait tenté de l'imaginer. On ne pose pas de sonde de force à toutes les personnes en fin de vie qui décident de ne plus s'alimenter. Et personne ne juge cela inhumain.
Les médecins de l'hôpital de Reims mènent un combat idéologique pro-euthanasie. FAUX
Si cette affaire est en effet devenue un enjeu idéologique pour les militants, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité et les partisans pro-vie, qui, eux, soutiennent les parents de Vincent, il faut rappeler cela, qui n'est pas le moindre des paradoxes de cette histoire : le docteur Éric Kariger, qui lança la première procédure collégiale d'arrêt de traitement en 2013 et qui, usé, a aujourd'hui quitté l'hôpital, est lui-même un fervent opposant à l'euthanasie. Chrétien pratiquant et affiché, il a même été membre du Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin.
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 23.07.15 19:29 | |
| CITATION = "Contactée par LCP.fr, Véronique Massonneau députée écologiste favorable au droit à mourir dans la dignité dit sa déception : "Je suis très surprise par cette décision, très déçue aussi, je pensais qu’enfin cela allait être terminé. J’espère qu’il y aura bientôt un déblocage de la situation" . Et de regretter "Cette affaire aurait pu faire jurisprudence." La députée de la Vienne ne désespère toutefois pas et souhaite que la loi soit modifiée : "Il ne faut pas décourager, la loi revient en septembre à l’Assemblée et je ferais tout pour que la France puisse légiférer sur la question et laisser partir les patients en fin de vies."
On voudrait bien y croire, mais seulement on ne croit plus rien, on ne croit plus personne ! 6 mai 2012 6 mai 2013 6 mai 2014 6 mai 2015 6 mai 2016 |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 24.07.15 14:00 | |
| Affaire Lambert: pour Marine Le Pen, "c’est une condamnation à mort" Home ACTUALITE Flash Actu Par Emmanuel Galiero Mis à jour le 23/07/2015 à 13:03 Publié le 23/07/2015 à 12:54
Alors qu'un collège familial se tient aujourd'hui au CHU de Reims pour reprendre la procédure en vue d’une éventuelle décision d’arrêt des traitements, Marine Le pen a déclaré ce matin:
"Le débat consistant à s’interroger sur le droit de tuer quelqu’un, de tribunaux en tribunaux et de journaux télévisés en journaux télévisés, est épouvantable", a estimé la présidente du Front National. Et d'ajouter: "Un pays doit pouvoir conserver sa liberté totale, notamment dans ce domaine et n’a pas à se soumettre aux exigences, y compris de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Surtout quand cette cour ne semble pas avoir le souci véritable de défendre Vincent Lambert. Quoi que l’on en dise, il s’agit d’une condamnation à mort car je précise que le cas de Vincent Lambert n’entre pas dans la cadre de la loi Léonetti (que je défends par ailleurs depuis toujours), car il n’est pas en fin de vie mais il est très lourdement handicapé. C’est la raison pour laquelle la condamnation à mort de ce très grand handicapé ne peut que heurter nos consciences ".
ERREUR ! V.L. rentre dans le cadre de la loi Léonetti en tant que victime de l'obstination thérapeutique déraisonnable. A mon avis, il subit alors une seconde peine en tant que victime de l'OBSTINATION PALLIATIVE (mourir de soif et de faim en plusieurs heures, jours et nuits) ... Signé : Admin |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 26.07.15 13:48 | |
| Vincent Lambert : Alain Claeys comprend le désistement des médecins de Reims
Climat ni serein, ni apaisé
Vincent Lambert : Alain Claeys comprend le désistement des médecins de Reims
par Julien Prioux
Les médecins de V. Lambert ont suspendu la collégiale qui visait à arrêter les soins. Alain Claeys, co-rapporteur de la future loi sur la fin de vie, comprend cette décision. Il met en cause le climat délétère au CHU de Reims.
Vincent Lambert : Alain Claeys comprend le désistement des médecins de Reims WITT/SIPA
Publié le 26.07.2015 à 10h33 site Pourquoi Docteur
Le coup de théâtre du Dr Daniel Simon (en charge de Vincent Lambert) personne ne l'avait vu venir. Jeudi 23 juillet, après avoir auditionné les membres de sa famille, les médecins du CHU de Reims ont pris la décision, contre toute attente, de maintenir les soins apportés à ce patient en état végétatif irréversible depuis 2008. Comme explications, le CHU de Reims a indiqué que « les conditions de sérénité et de sécurité nécessaires à la poursuite de la procédure ne sont pas réunies ». Il a donc saisi le procureur de la République afin que soit désigné un représentant légal du patient. Une décision motivée après que l'établissement ait eu vent de projets d'enlèvement sur la personne de Vincent Lambert. Face à cette situation des plus complexes, l'ensemble du corps médical (Ordre des médecins, SFAP, Eric Kariger) a apporté son appui au Dr Daniela Simon. Une chaîne de solidarité qui se poursuit ce week-end puisque ce médecin a reçu un autre soutien de poids.
« Un climat qui est tout sauf serein et apaisé »
Il s'agit d'Alain Claeys, député-maire de Poitiers (Vienne, 86), co-rapporteur de la future loi Claeys/ Léonetti sur la fin de vie. Sur le site de France 3 Poitou-Charentes il confie : « Je suis bouleversé pour Vincent Lambert, bouleversé pour son épouse. Je comprend l'équipe médicale qui devait faire un travail médical dans un climat qui est tout sauf un climat de sérénité et d'apaisement ».
Pour rappel dans leur rapport sur la fin de la vie remis à François Hollande en décembre 2014, les députés Jean Leonetti et Alain Claeys ont prévu deux nouveaux droits pour aider les patients en fin de vie à mourir. Désormais, ces malades pourront exiger des médecins l’arrêt des soins et la sédation « profonde et continue jusqu’au décès ». De plus, les « directives anticipées » - sorte de testament écrit par les patients, qui permet d’exprimer son opposition à l’écharnement thérapeutique - auront un caractère contraignant pour les médecins.
Ce texte a débouché sur la proposition de loi Claeys / Léonetti sur la fin de vie qui a été votée en première lecture à l'Assemblée nationale en mars dernier, puis vidée de son contenu en juin par les sénateurs. Fin septembre, elle doit repasser devant les députés. |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 27.07.15 13:11 | |
| Affaire Lambert : pourquoi les pro-vie peinent à mobiliser en France
L' Obs
Publié le 24-07-2015 à 18h40
Surexposé médiatiquement avec l’affaire Vincent Lambert, le mouvement pro-vie est pourtant en perte de vitesse en France.
"Je suis Vincent Lambert" : marche des pro-vie dimanche 25 janvier à Paris, pour dénoncer "la menace de l'euthanasie à l'Assemblée nationale". (BERTRAND GUAY / AFP)"Je suis Vincent Lambert" : marche des pro-vie dimanche 25 janvier à Paris, pour dénoncer "la menace de l'euthanasie à l'Assemblée nationale". (BERTRAND GUAY / AFP)
À lire aussi 9 Français sur 10 favorables à l'euthanasie Vincent Lambert : cinq questions sur son éventuelle mise sous tutelle Un "projet d'enlèvement" contre Vincent Lambert ?
Icônes éphémères du mouvement pro-vie dans l’hexagone, les parents de Vincent Lambert peinent à mobiliser au-delà d’un cercle conservateur médiatisé mais à l’ampleur limitée. Jeudi, près du CHU de Reims, on distinguait tout au plus une cinquantaine de t-shirt blancs ornés du slogan "Il se tait, on le tue" en guise de soutien au maintien en vie de Vincent Lambert, pourtant plongé dans un état végétatif irréversible.
Un nombre restreint de soutiens qui s’explique "par la torpeur de l’été", veut croire un vétéran du mouvement pro-vie en France, Jean-Marie Le Méné. Pour le président de la Fondation Jérôme Lejeune, qui milite depuis plus de 20 ans contre l’euthanasie ou l’IVG, "l’hôpital a choisi le moment opportun : celui de la grande transhumance entre juillet et août". En juin pourtant, le feu vert donné à l’arrêt des traitements par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) n’a pas suscité une grande vague d’indignation pro-vie.
Militants pro-vie jeudi 24 juillet près du CHU de Reims (AFP / FRANCOIS NASCIMBENI)
Hors période d’estivage, et malgré les multiples rebondissements de l’affaire Lambert, la dernière manifestation pro-vie d’ampleur remonte au mois de janvier. La 10e édition de la Marche annuelle pour la vie a réuni à Paris entre 11.000 et 45.000 manifestants munis de ballons noirs et d’affichettes "Je suis Vincent Lambert". Traditionnellement concentré sur la dénonciation de l’IVG, le mouvement pro-vie a officiellement élargi son combat à l’euthanasie, en invitant la mère de Vincent Lambert en tête de cortège. En mars, seules 600 personnes se sont mobilisées à Paris lorsqu’ont repris les débats sur la fin de vie au Parlement. Pourquoi ce mouvement peine à convaincre en France ?
# L’euthanasie mobilise moins que le mariage pour tous
Décousu, le mouvement pro-vie en France mobilise moins que le mouvement anti-mariage pour tous. Revenant sur la marche pour la vie du mois de janvier, le politologue Gaël Brustier, auteur de "Mai 68 conservateur, que restera-t-il de la Manif pour tous ?", observe qu’avec la marche pour la vie, "on est très loin de l’ampleur des plus petites Manifs pour tous, qui rassemblaient au moins 100.000 personnes".
En France, le chef de file du mouvement pro-vie est Alliance Vita, créé en 1993 par Christine Boutin et aujourd’hui dirigé par Tugdual Derville, figure emblématique de la Manif Pour Tous et auteur d’un livre consacré au sujet "La Bataille de l’euthanasie".
Le mouvement pro-vie n’a pas su rebondir sur l’élan insufflé par la Manif pour tous, l’opposition à l’euthanasie suscitant moins de ferveur. "Il y a une réticence à s’engager sur ce sujet intime", admet Gaël Brustier. Image emblématique de ce clivage : Christine Boutin a elle-même refusé de prendre position dans l’affaire Vincent Lambert. "Nous n’avons plus de lien avec elle", abrège pudiquement Blanche Streb, directrice des études à Alliance Vita. Elle ajoute :
Les gens sont moins mobilisés contre le projet de loi actuel sur la fin de vie, compliqué à décrypter mais qui reste une euthanasie masquée".
Avant de préciser qu’à Alliance Vita, "on n’aime pas du tout le terme de 'pro-vie'", considéré comme une "étiquette réductrice".
# L’euthanasie clive moins qu’avant
Aux Etats-Unis pourtant, les mouvements anti-euthanasie ou anti-avortement assument et revendiquent cette étiquette pro-life. "Mais l’Amérique dispose d’un réservoir de mobilisation sans précédent avec la France", concède Jean-Marie Le Méné, dont le beau-père Jérôme Lejeune n’est autre que le fondateur en 1971 du premier grand mouvement pro-vie en France, "Laissez-les vivre", créé pour combattre la célèbre loi Veil qui a dépénalisé l’avortement.
Le politologue Gaël Brustier rappelle :
1975 est la défaite historique du mouvement pro-vie en France. Aujourd’hui, le mouvement suscite des interrogations dans son propre camp. Je ne dirais pas qu’il décline mais qu’il mute."
Année après année, la galaxie anti-euthanasie se morcelle au fil de ponctuelles controverses sur la fin de vie qui agitent la France.
Dans les années 2000, la mort provoquée du quasi homonyme de Vincent Lambert, Vincent Humbert, a suscité des réactions bien plus virulentes et tranchées qu’aujourd’hui. Devenu tétraplégique après un accident de la route, il avait exprimé son désir de mourir dans une lettre adressée à Jacques Chirac, alors président. Son histoire a conduit à l’adoption de la loi Leonetti de 2005, relative aux droits des malades et à la fin de vie. Elle est l’une de celles, qui, nombreuses, ont contribué à l’évolution des mœurs sur la vie finissante. Aujourd’hui, 9 Français sur 10 se disent favorables à la sédation profonde lorsque le patient le choisit.
# Le conservatisme du mouvement pro-vie rebute
"Aujourd’hui c’est vrai, ce sont surtout les milieux conservateurs qui affichent des positions anti-euthanasie", reconnaît Jean Marie Le Méné. Pourquoi ? "Je ne sais pas répondre à cette question". L’entourage des parents de Vincent Lambert ne déroge pas à la règle. Les avocats qui les épaulent sont réputés conservateurs et ont entre autres défendu Civitas ou l’hebdo d’extrême droite Rivarol par le passé. Rodés aux communiqués de presse, ils répondent volontiers aux sollicitations des journalistes, et se font caisses de résonnance des positions pro-vie de leurs clients.
Au fil de la mêlée familiale et judiciaire en faveur ou en défaveur du maintien en vie de Vincent Lambert, de nombreuses personnalités conservatrices sont venues grossir les rangs des soutiens des parents. Jean Marie Le Méné en fait partie, il accompagne désormais les parents Lambert au CHU de Reims lorsqu’ils s’y rendent, n’hésitant pas à fustiger sur son compte Twitter la fosse aux lions – entendre la fosse médiatique – qu’ils doivent à chaque visite traverser. Selon "Le Monde", sa fondation Jérôme Lejeune participe aux frais de financement des avocats des parents.
Certains expriment leur soutien de façon plus discrète : ainsi, Grégor Puppinck, proche du Printemps français et à la tête de l’European Center for Law and Justice, admet par exemple avoir encouragé les parents à déposer au printemps un recours devant la CEDH. D’autres soutiens se sont manifestés sur le tard, tel celui d’Isabelle Muller, ex-attachée de presse d’Éric Zemmour et ex-directrice de cabinet de Philippe de Villiers, qui conseille depuis peu Vivianne Lambert, en qualité "d’assistante en relations publiques".
# Le mouvement pro-vie parasité par un "terrorisme catholique"
Viviane Lambert, la mère de Vincent Lambert, en tête de la marche pour la vie le 25 janvier 2015. (NICOLAS MESSYASZ/SIPA)
L’omniprésence du religieux dans l’affaire Lambert a été dénoncée hier par la sœur de Vincent, Marie, comme l'a tweeté un journaliste du "Monde" présent devant le CHU de Reims :
Cette forte implication de l’Eglise dans le combat pro-vie rebute, et est parfois source de controverse. "Dire que Viviane est aveuglée par la fraternité religieuse à laquelle elle appartient, c’est souhaiter la décrédibiliser", estime l’Abbé Grosjean, au sujet de son adhésion à la fraternité Saint-Pie X, une branche du catholicisme "farouchement opposée à l’abrègement de toute vie, au motif du sacerdoce "tu ne tueras point".
Ces accointances dérangent, voire poussent certains militants à la défection. En janvier dernier, la responsable de la Marche pour la vie, Julie Graziani déclarait dans La Vie :
C’est un problème bien français : au lieu de se demander pourquoi on marche, on se demande à coté de qui on va marcher. Aucun mouvement n’échappe au militantisme inadapté ou critiquable. Raison de plus pour être nombreux et diluer certains éléments extrémistes".
Au-delà de l’affaire Lambert, un dernier indice enfin dit combien cette ferveur pro-vie s’amenuise en France. Alors qu’approchent l’automne et la reprise au Parlement des discussions sur la fin de vie, aucun chef de file du combat pro-vie n’a encore programmé de date ou d’action précise de mobilisation à la rentrée.
Charlotte Cieslinski
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 08.08.15 22:24 | |
| Vincent Lambert : Quel rôle pour le tuteur légal ? synthèse de presse bioéthique 27 Juillet 2015 Fin de vie
Jeudi 23 juillet, le docteur Daniela Simon a décidé de suspendre « la procédure collégiale » visant à arrêter l’alimentation et l’hydratation de M. Vincent Lambert. Le Dr Simon aurait envoyé un « signalement » au procureur de la République de Reims pour lui demander de saisir les juges de tutelles afin de désigner un tuteur à son patient (cf. Synthèse Gènéthique du 23 juillet 2015 ).
« Représentant légal », le tuteur aurait pour rôle de défendre les intérêts de Vincent Lambert et de s’exprimer en son nom. Pour saisir le juge des tutelles, le procureur devra « joindre à sa requête un certificat médical circonstancié de Vincent Lambert, effectué par un médecin qu’il aura obligatoirement choisi dans la liste du parquet », et prendre connaissance de ce certificat pour juger de la nécessité ou non de saisir le juge des tutelles. Cette première étape peut prendre « deux à trois mois », estime un magistrat.
Le juge devra ensuite rendre une ordonnance de « non-audition », puisque Vincent Lambert ne peut pas communiquer, puis entendre les proches et la famille pour connaître leur avis. Il lui incombera ensuite de choisir un tuteur.
La famille étant divisée, « il apparaît difficile de suivre les préceptes du Code civil qui privilégie toujours la désignation d’un membre de la famille ». Le juge devra donc confier la tutelle à un « mandataire judiciaire à la protection des majeurs, professionnel ou particulier qui a passé un diplôme inscrit sur la liste du Tribunal de Grande Instance ». Ce tuteur sera consulté par les médecins pour toute décision concernant Vincent Lambert et pourra participer à une nouvelle « procédure collégiale » si celle-ci devait avoir lieu.
« S’il doit donner son aval pour une anesthésie générale, une amputation ou tout autre acte médical, il ne peut que donner un avis dans une telle procédure. Il n’a pas le pouvoir de vie ou de mort », souligne un juge.
En revanche son pouvoir est important quand il s’agit de choisir le lieu de vie du majeur protégé. Il peut en toute liberté choisir de le transférer d’un hôpital à un autre, ce qui compte beaucoup aux yeux des parents de Vincent Lambert qui demandent ce transfert depuis des mois (cf. Synthèse Gènéthique du 21 juillet 2015).
« Aucun tuteur n’a jamais endossé un tel rôle avec une si lourde responsabilité, ce sera une première qui créera une jurisprudence », déclare un juriste. Il convient de préciser que le tuteur peut se dessaisir de sa charge s'il rencontre des difficultés auxquelles il n'arrive pas à faire face.
Sources: Le Figaro (Delphine de Mallevoüe) 25/07/2015
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 08.08.15 22:39 | |
| copié-collé d'un commentaire sur le site de " Famille Chrétienne " =
Vos commentaires ( 1 )
Anne B. Le 31/07/2015 à 21:14 Signaler pour abus
"Permettez moi de vous dire que je n'y comprends rien. Comment un chrétien peut il considérer la mort physique comme un drame, comme si la mort était la fin de tout, le trou noir absolu ? La mort n'est elle pas un passage vers la contemplation bienheureuse du Père, du Fils, dans la lumière du Saint Esprit ? Pourquoi refuser de cesser l'acharnement à le maintenir artificiellement dans cette situation à un homme dont ce passage est tout proche, qui vit une vie sur son lit de mort dans l'attente de cette rencontre bienheureuse, ? J'ai l'impression en lisant les lignes de votre article, de me trouver en face d'incroyants. Pardonnez moi si cela vous heurte, mais St Paul lui-même disait que la mort aurait été pour lui un avantage, mais que son devoir était de rendre témoignage. Pauvre Vincent qui trouve tant de tensions autour de son Passage, alors qu'il aurait du depuis longtemps être soutenu par une neuvaine, de l'affection, de la Paix et de la prière autour de son lit, de ceux qui l'aiment vraiment et qui l'auraient accompagné dans ces noces avant le débranchement de ses "soins". Je crois à la vie éternelle, je crois au bonheur éternel. Et vous ? "
"la sacralisation de la vie terrestre" est un genre de blasphème. |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 10.08.15 16:36 | |
| site Médiapart
L’honneur presque perdu des médecins rémois
03 août 2015 | Par Dominique MATHIS
On apprenait hier 23 juillet avec surprise que Daniela Simon, responsable de la procédure collégiale et cheffe du service de soins palliatifs du CHU de Reims avait décidé de maintenir en vie Vincent Lambert, en état végétatif depuis 2008, et avait saisi le procureur de la République d’une demande de mise sous protection d’un supposé projet d’enlèvement et pour nommer un référent qui pourrait représenter légalement Vincent Lambert.
Nombre de juristes avaient déjà été surpris la semaine précédente de la décision du CHU d’ouverture d’une nouvelle procédure collégiale d’arrêt des soins, alors que – les arrêts successifs du tribunal administratif, du Conseil d’Etat et de la Cour européenne des droits de l’Homme le 5 juin ayant écarté les obstacles et menaces juridiques accumulés par les parents Lambert, opposés à la volonté de l’épouse, d’une partie des frères et sœurs et du neveu – il aurait sans doute été plus simple de réactiver et mener à son terme la démarche collégiale antérieure afin d’abréger une procédure qui n’a que trop duré.
La Dre Daniela Simon ne communiquant pas, les analystes supputaient que la désignation d’un référent permettrait surtout aux médecins de se couvrir et se mettre à l’abri d’éventuelles poursuites. Sauf que cette saisine d’un procureur en congé jusqu’à la mi-août, va rajouter un délai aux délais ; et ce ne sera pas le dernier, le dossier sera ensuite transmis au juge des tutelles, car c’est lui qui choisira le référent.
Demande procédurière et tatillonne, selon ces analystes, rappelant que d’habitude, quand un patient est dans le coma et qu’il faut prendre une décision, on sollicite son épouse, la mieux placée pour protéger les intérêts et la vie de son mari ; or l’épouse de Vincent Lambert ne cesse de réclamer l’arrêt des soins…
Tentant de venir au secours de la Dre Daniela Simon, la ministre de la santé a tenté de plaider que le médecin « n’a pas pris cette décision parce qu’elle refuse d’arrêter le traitement de Vincent Lambert mais parce qu’elle considère que les conditions de sécurité et de sérénité nécessaires pour mettre en œuvre ce type de décision ne sont pas réunies ».
Explication laborieuse qui n’a convaincu quasiment personne : la plupart des médias considéraient hier soir et ce matin que Daniela Simon « a botté en touche »… ce qui ne serait certes pas à l’honneur de la déontologie et de l’éthique médicales.
L’opinion publique douterait de cette mise en cause si elle n’émanait que de journalistes accoutumés aux imprécations et jugements hâtifs. Mais cela fait mal à la respectabilité médicale lorsque la critique vient d’un journaliste aussi pondéré et compétent que Dominique Verdeilhan, lequel cachait mal son indignation : « L’équipe du CHU de Reims avait tous les feux verts législatifs et juridiques possibles. Le feu vert est passé au rouge par la volonté même des médecins. C’est un aveu d’incapacité. Le dossier n’est plus médical mais il est devenu judiciaire. Il est impossible aujourd’hui quelle sera l’issue de l’affaire et le temps que cela va prendre. C’est un retour à zéro pour cette affaire devenue médiatique. »
Les responsables en charge de cette affaire semblent sous-estimer les ravages que cette reculade occasionne dans des milieux professionnels pourtant portés à la modération :
Hier soir, une vieille connaissance, médecin passé par des cabinets ministériels, me donnait sa version des tenants et aboutissants du conflit. Pour lui, la cheffe de service Daniela Simon ne voulait pas se mettre en délicatesse avec son confrère, maire Les Républicains de Reims et président du conseil de surveillance du CHU, Arnaud Robinet, PHU en biochimie et biologie moléculaire (après avoir échoué trois fois à l’entrée en médecine), qui a fait ses classes au collège Jeanne-d’Arc puis au lycée Saint-Joseph, donc influencé par l’hostilité des milieux catholiques à la fin de vie assistée [1].
Ce matin même un ami, ancien juriste au niveau gouvernemental, me fit part de son« étonnement face au silence persistant de Mme Dominique de Wilde, DG du CHU, d’habitude énergique et volontariste (les médecins des hôpitaux Avicenne à l’AP-HP, de Bondy et de Sevran s’en souviennent). Il lui aurait suffi de rappeler haut et clair que le CHU assume évidemment le principe fondamental de protection fonctionnelle de ses agents publics, médecins ou non, poursuivis en justice, ce qui eût rassuré Daniela Simon et l’eût persuadée qu’engager une nouvelle procédure devant le Procureur “pour se couvrir” était parfaitement redondant. »
Quoi qu’il en soit des raisons plus ou moins claires de la décision de Daniela Simon, et au-delà de l’opinion qu’on en a, ce nouveau rebondissement dans l’affaire Lambert souligne encore plus cruellement deux évidences que je n’ai cessé d’évoquer : •La loi actuelle, dite Léonetti, est inadaptée puisqu’elle permet les doutes, les hésitations, les atermoiements, les manœuvres dilatoires, à un degré indigne d’un droit positif adapté aux libertés fondamentales : il faut la réformer au plus vite… •Le Président doit être stigmatisé pour son énorme irresponsabilité, lui qui nous a promis début 2012, dans son engagement n° 21 « la possibilité de bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité, dans des conditions précises et strictes »… et qui visiblement joue la montre.
En décembre 2012, récipiendaire du rapport Sicard, il promit qu’un projet de loi serait présenté au parlement. Mais pour se hâter lentement… il demanda un nouvel avis au CCNE, lequel fut émis en juin 2013. Alors le Président attendit encore un peu rien qu’un peu, un an ! Et missionna en juin 2014 deux députés pour une « nouvelle réflexion » : Alain Claeys… et Jean Leonetti himself, qui remirent leur proposition fin 2014. Le débat ne fut engagé qu’en mars 2015 à l’Assemblée, voté le 17 mars… mais rejeté par le Sénat le 23 juin 2015.
Pendant ce temps, Vincent Lambert et des centaines de citoyens attendent, pour en finir… que la palinodie en finisse aussi !
***
[1] Cette analyse par les influences politiques me semble fragile, dans la mesure où le prédécesseur de Daniela Simon à la chefferie de service, le Dr Éric Kariger, avait engagé la procédure de fin de vie assistée pour Vincent Lambert, étant résolument hostile à toute obstination déraisonnable, alors même qu’il est réputé très proche politiquement de Mme Christine Boutin, comme on sait farouchement opposée à toute forme d’abrègement de la fin de vie.
Dominique MATHIS - 24 juillet 2015
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 14.08.15 15:48 | |
| Comment libérer le destin de Vincent Lambert, otage de militants intégristes?
Par Bruno Roger-Petit
Publié le 24-07-2015 à 12h56
Sous pression de militants intégristes dans l'affaire Vincent Lambert, l'équipe médicale a demandé à la puissance publique de prendre ses responsabilités. Avait-elle un autre choix ?
Les membres du comité de soutien pour que Vincent Lambert soit maintenu en vie le 23 juillet 2015 devant le CHU de Reims. (c) AFPLes membres du comité de soutien pour que Vincent Lambert soit maintenu en vie le 23 juillet 2015 devant le CHU de Reims. (c) AFP
"Vincent Lambert doit-il être maintenu en vie ?" ose demander Valeurs actuelles à ses lecteurs. Et l’on se demande quel cerveau malade a pu imaginer qu’une telle question puisse être ainsi posée, de cette façon, avec une légèreté qui révèle si peu d'empathie pour autrui ? Faut-il avoir peu de considération pour tous les acteurs de cette tragédie pour en arriver là : « En un clic, amusez-vous à décider du sort de Vincent Lambert » ? Peut-on dire ici à Valeurs actuelles qu’avant de lancer un vibrant appel au sauvetage des églises chrétiennes, il serait utile de réviser le message du Christ ? Compassion. Partage. Humanité. On pense à Alfred Loisy : "Le Christ a annoncé le Royaume, et c’est l’Eglise qui est venue".
La décision de ne rien décider prise par l’équipe médicale en charge de Vincent Lambert est tragédie, qui vaut indiciblement plus que la question terrifiante posée par Valeurs actuelles. En vérité, c’est un appel au secours qu’ont lancé le docteur Simon et son équipe aux pouvoirs publics, soumis qu’ils sont à une intolérable pression de groupe(s) militant(s) catholique(s) intégriste(s).
"Les conditions de sérénité et de sécurité nécessaires à la poursuite» de la procédure collégiale engagée pour décider du sort de Vincent Lambert, "tant pour (lui) que pour l’équipe soignante, ne sont pas réunies" a fait savoir le CHU de Reims.
Protection de la justice
Les responsables médicaux demandent que la justice désigne désormais un référent unique, afin de décider avec lui des conséquences à tirer de l’état du patient en rapport avec les décisions de justice françaises et européennes qui ont ouvert la voie à la possibilité d’un arrêt de soins, dans le cadre prévu par la loi Léonetti de 2005.
C’est une façon pour eux d’inviter la puissance publique à prendre ses responsabilités dans le dossier. Et de faire en sorte que des décisions à venir (ou pas) prises dans un cadre juridique précis soient respectées et acceptées par toutes les parties en présence.
Comment ne pas comprendre la position du docteur Simon et de ses collaborateurs, qui travaillent sous la pression, voire les menaces, d'éléments catholiques intégristes ? De ce que nous savons, il leur est en effet impossible de se prononcer "en toute sérénité". Tout cela parce que des activistes ont décidé de prendre politiquement en otage Vincent Lambert et toute sa famille, qu’il s’agisse de ses parents, qui s’accrochent à un espoir qui parait médicalement infondé, mais aussi de l’épouse, Rachel Lambert, et des frères qui souhaitent que se termine une situation les contraignant à subir une peine d’emprisonnement moral indéterminée.
Il est sidérant de lire que le docteur Simon et les membres de son équipe médicale ont toutes les raisons de craindre qu’en cas de décision de leur part qui déplairaient à des militants intégristes, leur sécurité puisse être mise en cause. Et il est atterrant de voir qu’ils sont obligés de révéler qu’ils demandent que soit assurée la protection de Vincent Lambert car ils redoutent que ce dernier puisse être l’objet d’un enlèvement.
Le droit a parlé
Entendons-nous bien : face à cette tragédie, l’humilité est de rigueur. Celui qui prétend à la vérité est un insensé. Et celui qui demande à n’importe qui, n’importe comment, de se prononcer sur le cas Vincent Lambert ne mérite que peu de considération, à l’image de l’auteur anonyme de la question posée par Valeurs actuelles à ses lecteurs en guise de sondage.
Mais à la fin, il y a le droit. Et le droit a été dit, tant par la Cour de cassation que la Cour européenne des Droits de l’Homme. Et le droit s’est prononcé de telle façon qu’il a reconnu que, dans le cadre de la loi française, il était possible, si besoin était, de prendre la décision d’arrêter ce qui est médicalement vain. Et le droit qui a été dit doit être respecté par tous et partout, y compris quand il peut déplaire à une conscience subjective. Y compris celle de croyants intégristes qui placent leur foi au-dessus du droit, donc de la République. De ce point de vue, c’est devenu une affaire de principe.
Contrairement à ce qui peut être écrit, ici ou là, l’équipe du CHU de Reims ne dispose pas d’un droit de vie discrétionnaire sur le corps de Vincent Lambert, mais d’une possibilité de choisir ce qui lui parait la solution la plus adaptée à une situation très particulière. Ni plus, ni moins. Quand le cardinal Philippe Barbarin, hostile à l'arrêt des soins, décrète que "le terme de la vie n'appartient à personne", il se place lui-même dans une contradiction qu'il ne paraît pas saisir : si Vincent Lambert est encore "en vie", il le doit à la technique médicale moderne. Sans elle, sans la décision humaine de maintenir ce dispositif en fonction, la vie de l'ancien infirmier serait naturellement achevée depuis longtemps. Or, qui a décidé ce maintien sinon des hommes à défaut de puissance divine ?
Dans un tel contexte, on mesure ce que doit représenter pour les membres de l'équipe médicale la responsabilité terrible qui pèse sur leur conscience. Et l’on comprend qu’ils en soient venus à se tourner vers la puissance publique, afin que celle-ci leur garantisse sérénité et liberté de conscience face au cas hors-norme auquel ils sont confrontés.
Reprise en main par les pouvoirs publics
La première des urgences, c’est donc de faire en sorte que le destin de Vincent Lambert ne soit plus pris en otage par des militants intégristes, décidés à user de tous les moyens possibles, y compris éventuellement hors la loi, pour parvenir à leurs fins. On sait de quoi certains de ces gens sont capables, depuis la publication d’images de Vincent Lambert sur son lit d’hôpital, le tout au nom au nom du respect qui est dû à sa vie, mais en contradiction totale avec ses droits de citoyen et le respect de sa personne.
Le fait est que certains de ces militants-là ne respectent rien ni personne, et que Vincent Lambert est devenu pour eux un objet de communication destiné à populariser leur combat "pour la vie". Si le docteur Simon et son équipe en sont venus à craindre des actions susceptibles de mettre en danger, c’est qu’ils savent ce qu’ils vivent et endurent depuis des semaines, si ce n’est des mois et des années. Il est temps pour l’Etat de leur porter secours. A eux, et à leur patient.
En l’état, personne ne peut dire quelle est la juste solution à l’écrasant problème que pose la situation de Vincent Lambert. De ce point de vue, on le répète, la question sondage de Valeurs actuelles est aussi vaine qu’odieuse. En revanche, il est impératif que soit assuré le respect du droit tel qu’il prévaut aujourd’hui en France, et qui a été réaffirmé par toutes les instances appelées à se prononcer sur ce cas douloureux. C’est à la puissance publique de prendre ses responsabilités dans cette affaire. A elle de faire en sorte que le destin de Vincent Lambert ne soit pas pris en otage par des intégristes.
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 14.08.15 16:26 | |
| "Famille Chrétienne" Vincent Lambert : « La pire erreur médico-judiciaire de ces dernières années »
ARTICLE | 26/06/2015 | Par Bertille Perrin
Des éléments « nouveaux et décisifs » dans l’affaire Vincent Lambert ont amené ses avocats à saisir la CEDH d’une demande en révision. Me Paillot explique les raisons de son recours.
Quels sont les éléments « nouveaux et décisifs » à l’origine de votre demande en révision ?
Le premier et le plus déterminant sans doute, c’est que nous avons essayé de donner une alimentation à Vincent par la bouche. Nous avons alors constaté qu’il était capable de déglutir autre chose que de la salive, alors qu’il n’avait pas été nourri par voie buccale depuis 7 ans. Suite à la vidéo qui a fait polémique, des orthophonistes nous ont en effet contactés spontanément pour nous dire que Vincent semblait susceptible de recevoir une rééducation à l’alimentation par la bouche. Le résultat impressionnant et confondant, même si nous savons qu’il aura besoin d’une véritable rééducation à la déglutition pour qu’il puisse faire des progrès.
Depuis le mois d’octobre 2014, nous avions constaté qu’il faisait des progrès dans la déglutition, sans que cela ne provoque le moindre travail de rééducation, ni la moindre prise en compte de cette demande des parents par le CHU. Pourtant, il y a beaucoup de patients en état pauci-relationnels ou végétatifs qui bénéficient quand même d’une « alimentation plaisir » en plus de leur alimentation artificielle. C’est normal, cela fait partie des bonnes pratiques médicales.
Nous avons alors fait une vidéo du moment où les parents de Vincent lui ont fait boire de l’eau et avaler des aliments liquides. Elle ne sera pas rendue publique mais elle est à disposition de tous les journalistes qui peuvent se déplacer dans nos cabinets d’avocats : il faut qu’ils puissent dire simplement ce qu’ils voient dans cette vidéo. Tout simplement parce qu’elle mène à réfléchir au bien fondé de l’arrêt de l’alimentation de Vincent Lambert. On est obligé de se poser la question. Et elle a bien sûr été envoyée à la cour européenne en complément de la demande de révision.
La ministre de la santé Marisol Touraine, a déclaré le 16 juin dernier au Sénat que « l’expression de la volonté de Vincent Lambert fait l’objet d’interrogations et de débats ». Est-ce pour vous un élément déterminant ?
(http://replay.publicsenat.fr/vod/seance/proposition-de-loi-creant-de-nouveaux-droits-en-faveur-des-malades-et-des-personnes-en-fin-de-vie/179493 à 13 min 45)
Bien sûr ! Elle est membre du gouvernement, ministre de tutelle du CHU de Reims et s’adresse au Sénat, pour dire l’inverse de ce qui a été affirmé jusqu’à présent par le gouvernement français ! Pendant 8 mois le gouvernement français a dit, devant la cour européenne, que la volonté de Vincent était certaine, qu’elle avait été rapportée de façon précise par son épouse et son environnement familial… en bref, nous n’avions aucun doute sur la volonté de Vincent. Là la ministre dit bien qu’en réalité cette volonté n’est pas certaine, et que c’est même la source d’un grand nombre de problèmes dans cette affaire.
Or, tout l’arrêt de la cour européenne est fondé sur cette volonté présumée de Vincent de ne pas vivre dans cet état, ce qui légitimerait d’arrêter son alimentation. C’est pour cette raison que nous avions été déclaré irrecevables, et que la CEDH a suivi les yeux fermés le conseil d’Etat : nous ne pouvions pas aller contre la volonté de Vincent. Cela change donc tout de même la donne.
Vous pointez également l’erreur de droit commise par la Cour européenne dans son arrêt concernant Vincent Lambert…
En effet, nous avons constaté que la Cour ne connait pas sa propre jurisprudence. Elle a donc utilisé l’arrêt GLASS du 9 mars 2004 (une décision concernant des faits similaires au Royaume-Unis), pour légitimer son verdict sur l’affaire Lambert, alors que l’arrêt Glass va exactement dans le sens inverse ! La Cour a dit que cet arrêt avait conclu à une non-violation de l’article 2, qui garantit le droit à la vie, alors qu’en fait elle avait conclu à une violation.
Depuis que j’ai déposé la demande en révision, dans laquelle je cite cette erreur décisive, la CEDH a modifié le texte de son arrêt où elle cite l’arrêt Glass, mais sans modifier la suite du raisonnement. Or, il ne s’agit pas uniquement d’une faute de plume mais bien d’une faute de droit, puisque cet arrêt faisait partie des arguments de la Cour.
Comment expliquez-vous que vous soyez obligés de montrer des vidéos de Vincent Lambert pour faire entendre votre voix ?
Je le répète depuis le début, pour moi nous sommes en présence d’une demande d’euthanasie de Vincent, car certaines personnes ont estimé qu’il devait mourir. Il s’agit pour moi de la pire erreur médico-judiciaire de ces dernières années. Mais comme on s’attaque à l’institution qu’est le monde médical, qui croit qu’il a le droit de vie et de mort sur les personnes, cela fait des remous. Le corps médical se serre les coudes quitte à ne pas voir la réalité. Quand on montre une vidéo de Vincent bien différent de l’image que les gens se font de lui, tout le monde hurle au scandale : ils s’arrêtent à ce qui est secondaire pour ne pas voir l’essentiel. Nous espérons que cette amélioration de l’alimentation de Vincent par la bouche permettra à certains d’enfin ouvrir les yeux.
En attendant, nous préparons aussi un recours en révision pour le Conseil d’Etat : celui-ci sera plus à même d’ordonner une nouvelle expertise médicale par exemple. Et il n’est pas impossible que la CEDH souhaite alors attendre la décision du Conseil d’Etat. |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 17.08.15 11:47 | |
| L’affaire Vincent Lambert ou l’insupportable pression extra-médicale
TRIBUNE du Docteur Jean-François Loriferne, médecin réanimateur spécialiste des hôpitaux, chef de service honoraire.
3/8/15 - 10 H 52
Avec cet article
Le suicide assisté d’une Anglaise relance le débat au Royaume-Uni
Vincent Lambert, la recherche d’une solution d’apaisement
Les évêques de France appellent à la discrétion autour de Vincent Lambert
« Médecin réanimateur, chrétien pratiquant et engagé, ayant exercé pendant vingt-cinq ans la lourde responsabilité de la coordination d’une équipe qui, tous les jours, réfléchissait au sens profond « de la vie » pour les patients en défaillance viscérale dont elle avait la charge, je suis très ému et attristé par la position de certains de nos évêques (dans la région Rhône-Alpes) prise dans le cadre du traitement de M. Vincent Lambert.
Faire confiance aux médecins
Comment, dans un premier temps, ne pas accepter de faire confiance aux médecins chargés des soins, comme le signifiait le 12 juin dernier Mgr Pierre d’Ornellas, chargé des questions bioéthiques pour les évêques de France ?
Notre métier est extrêmement dur mais nous le faisons avec beaucoup de dignité, de recul et de discernement dans le cadre d’une loi (loi Leonetti) parfaitement adaptée à notre exercice et qui a été saluée par l’ensemble des professionnels concernés comme étant ajustée.
Des pressions inacceptables
C’est cette équipe qui avec empathie et écoute, soigne, vit jour et nuit au rythme des angoisses et des peines des familles. Elle sait écouter et discerner ce qui va dans le sens du « bien pour le patient », qui demeure sa seule mission.
Quel affront de voir ses décisions (dans ce cas particulier, plus que pluri-professionnelles) mises en doute et « traînées devant la justice », puis de se voir au banc des accusés avec des pressions multiples inacceptables. N’oublions pas le docteur Éric Kariger, qui lui aussi a vécu cette infamie au point d’en démissionner…
Un acharnement thérapeutique indigne
Comment en tant que chrétien se prévaloir du « Tu ne tueras point » (Mt, 5) quand il s’agit au contraire de savoir reconnaître les propres limites du corps et surtout la dignité de laisser faire ce qui est irréparable : « Laisse les morts ensevelir leurs morts et toi, va annoncer le royaume de Dieu » (Lc, 9 et Mt, 8).
L’acharnement thérapeutique est non seulement indigne mais contraire à l’éthique médicale et spirituelle. Il n’a aucun sens au jour d’aujourd’hui où les techniques peuvent se substituer à toute réflexion en profondeur sur le « projet de vie » des patients soignés.
La place du conjoint
Par ailleurs le sens du mariage chrétien ne laisse-t-il pas toute sa place au conjoint : « Tu quitteras ton père et ta mère et désormais vous ne ferez plus qu’un » (Mt, 19) ?
Enfin et c’est ce qui me fait le plus de mal : comment ignorer que ces prises de position (tenues souvent par des communautés intégristes) vont encore accélérer la pression des tenants de l’euthanasie, faisant valoir que cette loi est trop fragile en forçant la main des équipes médicales dans des orientations contraires à leurs serments.
Comment expliquer à nos jeunes qui désertent nos églises, que cette Église est en phase et à l’écoute de notre monde sur des sujets de société aussi importants que la bioéthique… J’ai mal à mon église qui se vide sans que nous arrivions à prendre la mesure de cette désertion… »
> Retrouvez notre dossier spécial sur l’affaire Vincent Lambert
Docteur Jean-François Loriferne, médecin réanimateur spécialiste des hôpitaux, chef de service honoraire |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 31.08.15 10:43 | |
| INFO 20 MINUTES La médecin qui s’occupe du patient en état végétatif a fait cette demande au parquet de Reims (Marne) « compte tenu du contexte familial »… Le parquet de Reims saisit un juge pour que Vincent Lambert soit placé «sous protection» Vue du CHU de Reims, où Vincent Lambert est hospitalisé, le 27 juin 2015 - Francois Nascimbeni AFP Vincent Vantighem
- Publié le 27.08.2015 à 15:55
- Mis à jour le 27.08.2015 à 15:55
Une nouvelle étape judiciaire pour Vincent Lambert. Selon nos informations, un juge des tutelles du tribunal de Reims (Marne) a été officiellement saisi, mercredi 26 août, d’une demande de mise sous protection du patient en état végétatif depuis un accident de la route en 2008. Le procureur de la République de Reims a confirmé à 20 Minutes avoir reçu la semaine dernière un signalement du docteur Daniela Simon, à la tête de l’équipe médicale de l’hôpital Sébastopol de Reims qui soigne ce patient au cœur d’un imbroglio familial. « Le docteur Simon m’a signalé qu’elle sollicitait la mise sous protection de Vincent Lambert, confie, ce jeudi, François Belargent. J’ai donc saisi un juge des tutelles qui va instruire cette affaire et prendre une décision dans les prochaines semaines. » Une demande justifiée par le contexte familialFin-juillet, alors qu’elle devait annoncer sa décision de maintenir Vincent Lambert en vie ou d’arrêter l’alimentation et l’hydratation de ce patient, la docteur Simon avait surpris toute sa famille en annonçant son intention de saisir la justice pour demander finalement sa mise sous protection juridique.Les faits : Le CHU de Reims demande à protéger Vincent Lambert« Elle justifie cette demande en évoquant le contexte familial que tout le monde connaît », poursuit François Belargent. Depuis 2013, la famille de Vincent Lambert se déchire en deux camps : celui de son épouse qui souhaite le « laisser partir » et celui de ses parents qui multiplient les recours pour le maintenir en vie. « Si on le protège, c’est qu’il mérite de vivre »A cette évocation, lors de la dernière réunion, les parents de Vincent Lambert s’étaient d’ailleurs réjouis de cette initiative, estimant que « si on demande la protection de leur fils, c’est bien parce qu’il mérite de vivre et non pas de mourir ». Rachel Lambert : « Peut-on encore avoir de l’espoir ? »Favorable à un arrêt des soins, son neveu François, avait à l’inverse, critiqué cette décision. « Cela va encore retarder l’échéance. Toutes les mesures prises par un éventuel tuteur seront contestées en justice pendant des années par un camp comme par l’autre… » Un projet d’enlèvement trouvé sur un blogFin-juillet, le docteur Simon avait également informé les proches de Vincent Lambert des pressions et des menaces subies par son équipe médicale, évoquant même un « projet d’enlèvement ». Sur ce point, le procureur de Reims précise qu’il n’en a pas été informé officiellement. « Je veux qu’on clarifie les choses. Je n’ai pas été saisi de quelconques menaces à l’encontre de Vincent Lambert. Ce n’est pas pour cette raison que sa mise sous protection m’a été réclamée. » Se qualifiant de « contre révolutionnaire », un blogueur nommé Fikmonskov avait publié, le 17 juin dans un billet, plusieurs « options » pour « sauver Vincent Lambert ». Dans la liste, il proposait notamment « d’enlever Vincent Lambert, ça ne pourra hélas se faire que par la violence, (afin de) l’emmener dans un lieu où il pourra être soigné » ou encore « de séquestrer sans alimentation et hydratation la médecin qui s’occupe de lui » tant que Vincent Lambert n’a pas été placé dans un « endroit sûr ». Extrait du billet publié sur le blog Fikmonskov |
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| Sujet: Re: VINCENT LAMBERT 31.08.15 10:53 | |
| Autre question :
Protéger les patients en fin de vie de la loi Léonetti ?
Car il est évident que pendant la sédation profonde terminale qui dure plusieurs heures, plusieurs jours, plusieurs nuit, et plusieurs semaines, les soignants ont éventuellement la possibilité de faire quelques expériences sur le patient qui meurt ... ... ... |
| | | | VINCENT LAMBERT | |
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