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| 2021 fin de vie | |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 09.03.21 10:54 | |
| "toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" (proposition 21 du candidat François Hollande élu Président de la République Française... ... ). |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 09.03.21 11:41 | |
| Fin de vie : «Paulette Guinchard-Kunstler souhaitait que son geste soit connu» Ex-secrétaire d’Etat aux personnes âgées de 2001 à 2002, Paulette Guinchard-Kunstler a décidé, se sachant condamnée, de mourir assistée la semaine dernière en Suisse. Elle avait demandé à son amie depuis quarante ans, Marie-Guite Dufay, présidente (PS) de la région Bourgogne-Franche-Comté, de témoigner de ce choix pour «faire bouger les lignes» dans le débat sur la fin de vie en France.Paulette Guinchard-Kunstler, le 8 mars 2005 à l'Assemblée. (Eric Feferberg/AFP)par Marie-Guite Dufaypublié le 8 mars 2021 à 19h38
Paulette n’était pas une militante de l’euthanasie, qui offre la possibilité à un médecin d’injecter un produit létal à un malade dans l’intention de provoquer sa mort. Initialement, elle n’était pas non plus une militante du suicide assisté, qui donne la possibilité non pas au médecin mais au patient lui-même d’injecter le poison. Paulette était avant tout une militante des soins palliatifs qui visent à soulager.
Mais la vie l’a rattrapée, elle, sa famille, ses proches. La douleur l’a rattrapée. Jusqu’au bout Paulette était l’esprit vif, lucide, courageux, déterminé, combatif qui a tant séduit, toute sa vie, celles et ceux qui ont eu la chance de croiser sa route. Un esprit enfermé dans un corps qui souffrait. Un esprit qui souffrait de cette dépendance qui croissait, pour tous les actes de la vie quotidienne.
Paulette a dit sa douleur. Et puis elle a dit sa volonté d’en finir avec celle-ci.
Il faut mesurer la portée d’une telle décision, ses conséquences. Il faut mesurer le cheminement qu’il implique. Annoncer aux gens que l’on aime, et qui vous aiment, que malgré cet amour, la douleur n’est plus supportable, et qu’elle doit cesser. Annoncer aux gens qui vous aiment que, quel que soit l’amour infini dont vous les savez capables, vous refusez qu’ils vous voient dégradée, affaiblie, dépendante. Parce que vous refusez vous-même de vous imaginer ainsi. Est-ce condamnable ?
- Citation :
«Paulette a pris sa décision. L’aimer, c’était la respecter. L’aimer, c’était la laisser partir.» [size=13]— Marie-Guite Dufay
On n’est jamais prêt, dans l’entourage, à entendre une telle décision. C’est un séisme. Et le premier réflexe, l’instinct de survie qui est en chacune et chacun de nous esquive, minore, refuse. Il faut apprendre à écouter, entendre la douleur qui perce sous cette décision. Se sachant condamnée, voyant sa dépendance croître, son corps se dégrader, Paulette a pris sa décision. L’aimer, c’était la respecter. L’aimer, c’était la laisser partir. Elle ne s’infligerait pas, et elle n’infligerait pas à ses proches, cette vision-là, cette période-là. Dès lors, elle a cherché les voies et moyens pour mettre son projet à exécution.
«Le choix du bon moment»
Elle a voulu utiliser la loi de notre pays. Elle en a découvert toutes les limites. Les médecins ont été d’un appui sans faille, mais quels que soient leur écoute, leur attention, leur immense professionnalisme, Paulette ne pouvait se prévaloir de la loi française pour être aidée. Aux yeux de celle-ci, et bien que chacun la sache condamnée, c’était trop tôt. Comme s’il fallait que la maladie, dont la morsure était déjà si visible, si invalidante, produise le plein de ses effets dévastateurs pour que des droits s’ouvrent. Comme si le droit à être épaulé ne pouvait être acquis qu’au terme – au terme ! – du processus de dégradation corporel et psychique sur fond de douleur, auquel nous destinent ces maladies de long cours. Pourquoi ? Pourquoi faut-il infliger cela comme préalable pour être aidé ? Pourquoi ne laisse-t-on pas au malade le choix du bon moment, dans un cadre strict et régulé par la loi ? Pourquoi le contraindre à se voir diminuer ? Face à cette incapacité à faire valoir ce qu’elle pensait être un droit, dans son pays, Paulette s’est tournée vers l’étranger. C’est là qu’elle a mis fin à sa vie et à ses souffrances, elle-même, entourée.
- Citation :
«On condamne [les malades] une seconde fois : à vivre l’épreuve de la déchéance intellectuelle et physique.» — Marie-Guite Dufay
Paulette était mon amie depuis quarante ans. Paulette souhaitait que son geste soit connu, avec l’espoir, espérait-elle, de faire bouger les lignes. C’est le sens de ma prise de parole aujourd’hui. Il faut apprendre à écouter. Il faut entendre la parole des malades. Il faut écouter leurs souffrances, et leurs décisions. La loi doit évoluer. Elle n’est pas suffisante pour honorer les volontés de celles et ceux, lucides, qui souffrent et se savent condamnés. Car pour les aider, on les condamne une seconde fois : à vivre l’épreuve de la déchéance intellectuelle et physique, à partir de laquelle, seulement, des solutions médicales et encadrées peuvent intervenir. Ce n’est pas digne de notre pays, en 2021.
Je sais la difficulté de ce débat, car il interroge chacune et chacun d’entre nous sur son rapport intime à la vie et à la mort. Mais la mort fait partie de la vie, et nos conditions de mort valent bien un débat égal à ceux que nous avons sur nos conditions de vie. Portons-le. Ayons ce courage. Au nom des malades et de leurs douleurs, au nom de leurs proches et de leur impuissance. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 10.03.21 17:56 | |
| [size=36]BESANÇON / FIN DE VIE : RENCONTRE AVEC LE PROFESSEUR RÉGIS AUBRY[/size]
Selon le professeur Aubry, la loi ne peut pas résoudre ces questions. Ce jeudi, au sénat, le groupe socialiste présentera, en première lecture, une proposition de loi sur le droit de mourir dans la dignité. Un sujet de société toujours présent dans le débat public , mais qui est revenu au cœur de l'actualité après la décision de l'ancienne députée du Doubs Paulette Guinchard de recourir au suicide assisté pour mettre un terme à ses souffrances. Rencontre avec le professeur Régis Aubry, Chef du pôle Autonomie – Handicap au CHRU de Besançon et Président de la plateforme nationale de recherche sur la fin de vie, membre du Comité Consultatif National d'Ethique.Le professeur Aubry ne voit pas d'un mauvais œil que la société s'interroge sur le sujet de la fin de vie. Bien au contraire. « La mort, la fin de la vie font partie des sujets tabous. Comme tous les sujets tabous, il vaut mieux qu'ils fassent discussion, plutôt que l'on essaie de ne pas en parler » explique-t-il. Et de poursuivre : « Cela m'apparait essentiel dans une société comme la nôtre que nous débattions de ce genre de sujet ». Ne comptez pas sur le professeur Régis Aubry pour trancher cette délicate question et toutes les interrogations qu'elle suscite. « Plus j'avance en âge, mais aussi en expérience, moins j'ai de certitudes autour de toutes ces questions. L'expérience me rend modeste. Avoir un avis tranché est de moins en moins possible, tant les questions relatives à la fin de vie sont devenues singulières et complexes du fait des avancées techniques et scientifiques de la médecine » ajoute-t-il. Le législateur doit-il aller plus loin ? Selon le professeur Aubry, la loi ne peut pas résoudre ces questions. « Le droit doit s'adapter aux évolutions de la société et aux avancées de la science et de la médecine » explique-t-il. Selon le médecin, avant d'envisager de nouvelles mesures législatives, il convient de « faire un bilan du droit existant, des limites de l'application de ce droit, des possibilités de l'appliquer différemment et de mesurer les insuffisances en ce domaine ». « Le rapport à la mort change. Le rapport à la mort évolue. Il change souvent chez une même personne. On aimerait que cela réponde à une logique presque cartésienne – quand je veux arrêter de vivre, il faut que cela soit possible – mais dans les faits, les attitudes sont autres » ajoute le médecin. Et de conclure : « Quand on est au cœur de la finitude, l'homme est confronté à des questions métaphysiques, spirituelles, existentielles avec de fréquents revirements. L'attachement à la vie est très important à mesure que l'on sent que l'on va la perdre ». https://pleinair.net/actualites-regionales/23-vie-locale/89845-besancon-fin-de-vie-rencontre-avec-le-professeur-regis-aubry |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 10.03.21 20:11 | |
| [size=40]Fin de vie : le gouvernement s'oppose à une évolution de la législation 18h34 , le 10 mars 2021, modifié à 18h50 , le 10 mars 2021[/size] Sarah Paillou Le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, se prononcera jeudi au Sénat en défaveur d'une proposition de loi socialiste visant "à établir le droit à mourir dans la dignité". Mais l'exécutif ne sera pas pour autant débarrassé du débat.Le texte, déjà rejeté en commission, n'a aucune chance d'être adopté. Mais il relance le débat de la fin de vie : jeudi, le Sénat examine une proposition de loi socialiste visant "à établir le droit à mourir dans la dignité". L'occasion pour l'exécutif de se prononcer officiellement sur le sujet, alors que trois autres initiatives parlementaires, dont une de La République en marche, cherchent à faire évoluer la législation actuelle. Selon les informations de L'Express, confirmées au JDD, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, compte s'opposer au texte. Lire aussi : Castaner demande une réunion sur la fin de vie au Premier ministre
Son cabinet explique : "Le législateur a raison de saisir de cette question, mais elle doit faire l'objet d'un débat plus large. Le ministre se concentrera sur l'état du droit actuel : est-ce que la loi est bien connue, par la population est les soignants, est-elle bien appliquée? Et sur l'amélioration des soins palliatifs." "Ce n'est pas un sujet qui se traite en fin de mandat, via une proposition de loi, complète un conseiller ministériel. Il faut prendre le temps."
L'Assemblée nationale se prononcera le 8 avril L'exécutif ne sera pas pour autant débarrassé du débat. Le 8 avril, le texte "donnant le droit à une fin de vie libre et choisie", porté par Olivier Falorni (Libertés et Territoires), sera examiné à l'Assemblée nationale. Où 164 élus de la majorité soutiennent la proposition du député LREM Jean-Louis Touraine, en faveur d'une "aide médicalisée à mourir"... et pourraient voter le texte de Falorni. Car faute de garanties sur l'inscription de son texte à l'ordre du jour, Touraine prépare des amendements à cette proposition de loi, pour la rendre conforme à la sienne, et ensuite la voter. "Je ne peux pas parler pour chacun des 164 députés, mais cette proposition va devenir la même qu'ils ont co-signée, prévient-il. Il leur sera difficile de ne pas se prononcer en sa faveur." - Citation :
[size=30]Il y a une forte proportion de gens qui ne veut pas être endormie avec des promesses fallacieuses![/size] Signe que la pression monte, l'ex-socialiste a été entendu, en visioconférence jeudi soir, par le directeur du cabinet du Premier ministre, Nicolas Revel. "Il m'a dit comprendre mes arguments et que les discussions entre l'Elysée et Matignon n'avaient pas encore abouti à une stratégie définitive, raconte Touraine. Il se posait la question de l'agenda, de l'évaluation de la loi antérieure…" Des arguments que le professeur de médecine réfute : "On ne peut pas procrastiner. Il y a une forte proportion de gens qui ne veut pas être endormie avec des promesses fallacieuses!" Et de penser qu'il pourra compter sur des voix socialistes, insoumises, des Républicains et sur "quelques douzaines" de la majorité en plus des co-signataires de sa proposition, pour faire adopter le texte de Falorni. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 11.03.21 9:53 | |
| Revoir les droits de la « fin de vie » : une exigence morale ! par Fergus jeudi 11 mars 2021
Après la romancière Anne Bert en 2017, c’est l’ancienne ministre Paulette Guinchard qui a choisi de mourir en femme libre et digne. Elle est morte le 4 mars en Suisse où, conformément à sa volonté, elle a bénéficié d’un suicide assisté. Comme un nombre croissant de nos compatriotes, ces deux personnalités ont refusé d’être exposées physiquement et intellectuellement aux choquantes carences de notre pays dans les cas d’irréversible dégénérescence…
Avant toute chose, c’est avec une compassion sincère pour les membres de sa famille que nous avons appris il y a quelques jours le décès de Paulette Guinchard-Kunstler, ancienne secrétaire d’État aux Personnes âgées du gouvernement de Lionel Jospin. En rupture avec les tabous, cette femme courageuse a choisi de dédier sa fin de vie à toutes celles et tous ceux qui, comme elle et comme la romancière Anne Bert avant elle, sont atteint(e)s d’une pathologie incurable n’offrant comme seule perspective que la certitude de la mort au terme d’un parcours de souffrance caractérisé par une insoutenable déchéance corporelle et intellectuelle.
Anne Bert, victime de la terrible maladie de Charcot, se battait pour que soit dépassé le cadre hypocrite de la loi Claeys-Léonetti en instaurant enfin dans notre pays le droit à une fin de vie abrégée à la demande des malades. Un droit à la liberté et à la dignité dans la mort qu’elle a défendu post-mortem dans son dernier livre, Le tout dernier été, paru deux jours après qu’elle ait reçu en Belgique une piqûre létale. Paulette Guinchard a repris cette lutte à son compte, non en publiant un livre-témoignage, mais en chargeant son amie Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-France-Comté, d’être sa porte-parole dans les médias.
Écoutons sans préjugé ce qu’a écrit Mme Dufay dans Libération le 8 mars : « [Paulette] a voulu utiliser la loi de notre pays. Elle en a découvert toutes les limites. Les médecins ont été d’un appui sans faille, mais quels que soient leur écoute, leur attention, leur immense professionnalisme, Paulette ne pouvait se prévaloir de la loi française pour être aidée. Aux yeux de celle-ci, et bien que chacun la sache condamnée, c’était trop tôt. Comme s’il fallait que la maladie, dont la morsure était déjà si visible, si invalidante, produise le plein de ses effets dévastateurs pour que des droits s’ouvrent. Comme si le droit à être épaulé ne pouvait être acquis qu’au terme – au terme ! – du processus de dégradation corporel et psychique sur fond de douleur, auquel nous destinent ces maladies de long cours. Pourquoi ? »
Terrible constat, tant pour la présidente de région que pour l’ancienne secrétaire d’État aux Personnes âgées qui, bien que sensibilisée par sa fonction aux effets du vieillissement, n’avait pas pris conscience naguère des souffrances liées à l’irréversibilité des pathologies invalidantes ou dégénératives. D’où les légitimes questions que pose Mme Dufay : « Pourquoi faut-il infliger cela comme préalable pour être aidé ? Pourquoi ne laisse-t-on pas au malade le choix du bon moment, dans un cadre strict et régulé par la loi ? Pourquoi le contraindre à se voir diminuer ? Face à cette incapacité à faire valoir ce qu’elle pensait être un droit, dans son pays, Paulette s’est tournée vers l’étranger. C’est là qu’elle a mis fin elle-même à sa vie et à ses souffrances. »
Pourquoi la France est-elle si frileuse dans la prise en compte d’une telle avancée sociétale ? Car c’est un fait qui surprend et qui est ressenti par beaucoup de nos compatriotes comme une révoltante injustice, notamment chez les personnes âgées : contrairement à ce qui existe en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Suisse, et bientôt en Allemagne, en Espagne, en Italie et au Portugal – pour ne mentionner que les pays voisins –, il reste interdit en France d’apporter une assistance au suicide à des personnes gravement atteintes d’une maladie incurable. Et cela, même si les phases terminales de ces maladies sont caractérisées par d’indicibles souffrances physiques et psychologiques, aggravées par la conscience d’une irréversible dégénérescence.
Les Français massivement favorables au suicide assisté
Que prévoit la loi française ? Rien ou presque. Si ce n’est l’ensemble des dispositions de la loi Claeys-Léonetti, votée en 2016. Un texte législatif qui, à l’évidence, n’a pas contribué à apaiser les tensions autour de cette douloureuse question. Certes, cette loi introduit le droit des malades incurables à voir leur vie de souffrance abrégée, mais au terme d’un lent processus dégénératif et en restant arc-boutée sur l’illégalité de l’euthanasie et du suicide assisté. C’est donc sous la forme d’une « sédation profonde et continue » que les médecins peuvent, après une décision collégiale ou à la demande des malades, mettre en œuvre un dispositif accéléré de fin de vie pour rompre avec ce qui pouvait relever antérieurement d’une forme d’« acharnement thérapeutique ».
Or, malgré son apparence humanitaire – et vantée comme telle par les promoteurs de ladite loi –, la sédation profonde et continue n’est que la manifestation d’une choquante hypocrisie. Elle consiste en effet à administrer un double traitement sédatif et analgésique, visant pour le premier à provoquer une altération irréversible de la conscience du malade, et pour le second à supprimer les douleurs. En pratique, ce processus, accompagné de l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation, revient de facto à faire mourir le malade à petit feu. Bref, il s’agit là, quoi qu’en disent les défenseurs du texte, d’une euthanasie lente dont on refuse de prononcer le nom ! Une pratique moralement insupportable pour les proches, confrontés à la torture d’un parent livré à une lente et inconsciente agonie.
En quoi ce processus monstrueux, issu d’un « consensus mou » et qualifié à juste titre de « pratique abracadabrantesque de l’euthanasie » par le sociologue Philippe Bataille, est-il moins choquant qu’une euthanasie rapide administrée par une piqûre létale ? Poser la question, c’est y répondre, pense à juste titre l’écrasante majorité de nos concitoyens. À cet égard, il n’y a pas d’ambiguïté, comme l’a montré le 3 janvier 2018 un sondage Ifop pour le quotidien La Croix. À la question « Pensez-vous qu’il faille aller plus loin que la législation actuelle sur la fin de vie, en légalisant le suicide assisté et/ou l’euthanasie ? » 89 % des personnes interrogées ont répondu OUI.
La seule véritable avancée constructive de la loi de 2016 est la création d’un fichier national des directives anticipées* destiné à mettre fin aux pratiques d’acharnement thérapeutique trop souvent constatées dans le passé. Ce fichier, « révisable et révocable à tout moment », permet à chacun d’exprimer clairement les limites des traitements thérapeutiques qu’il accepte de subir dans le cas d’une maladie grave et incurable. Ce droit à l’affirmation d’une volonté n’est toutefois pas opposable aux médecins : ceux-ci restent en effet maîtres de leur décision.
À l’évidence, la loi Claeys-Léonetti n’est pas satisfaisante aux yeux de tous ceux qui, comme Anne Bert ou Paulette Guinchard, sont confrontés – ou craignent de l’être – à la perspective inéluctable, non de la mort, mais d’une terrible agonie caractérisée par une longue et atroce période de lente déchéance. Seule l’introduction sans hypocrisie de l’euthanasie encadrée ou du suicide assisté dans la loi française permettra aux malades incurables qui le souhaitent de s’en aller dans la liberté et la dignité.
« J’aime trop la vie pour me laisser mourir », nous avait dit Anne Bert sur la couverture de son livre témoignage. Tout est dit dans ces quelques mots auxquels il convient d’ajouter ceux de Marie-Guite Dufay : « La loi doit évoluer. Elle n’est pas suffisante pour honorer les volontés de celles et ceux, lucides, qui souffrent et se savent condamnés. Car pour les aider, on les condamne une seconde fois : à vivre l’épreuve de la déchéance intellectuelle et physique, à partir de laquelle, seulement, des solutions médicales et encadrées peuvent intervenir. Ce n’est pas digne de notre pays, en 2021. »
Ce constat, de nombreux élus de la nation le partagent désormais. En témoignent quatre propositions de loi visant toutes à faire évoluer la législation dans le sens d’une légalisation sous conditions du suicide assisté. L’une de ces propositions doit être débattue le jeudi 11 mars au Sénat, les trois autres le seront ultérieurement à l’Assemblée Nationale. Parmi elles, celle du député LREM Jean-Louis Touraine a été cosignée par… 164 députés de la majorité. Puissent les élus voter enfin la loi qui permettra à la France de rattraper son retard sur cette importante question sociétale afin que les personnes souffrant d’une pathologie incurable aient le droit de solliciter une assistance pour les aider à mourir dans la dignité ! |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 11.03.21 10:01 | |
| Fin de vie : pourquoi le débat s'annonce tendu dans les prochaines semaines 08h14, le 11 mars 2021 AA Quatre textes parlementaires sont sur la table concernant la fin de vie. AFP Partagez sur : La semaine dernière, l’ex-secrétaire d’État aux personnes âgées de 2001 à 2002, Paulette Guinchard-Kunstler, a décidé de mourir assistée en Suisse. En France, le débat promet d'être animé ces prochaines semaines à l'Assemblée nationale comme au Sénat alors que plusieurs textes doivent être examinés, malgré les réticences de l'exécutif. DÉCRYPTAGE C'est dans un contexte très particulier qu'émerge de nouveau le débat sur la fin de vie en France. Les socialistes vont déposer ce jeudi une proposition de loi au Sénat pour défendre pour l'aide active à mourir. Objectif : aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti de 2016 qui encadre la fin de vie en empêchant l'acharnement thérapeutique et en autorisant une possibilité de sédation profonde, sans pour autant permettre l'euthanasie active ni le suicide assisté. "Il faut entendre la souffrance et la douleur de ces malades" Si le contexte est particulièrement tendu, c'est parce que l’ex-secrétaire d’État aux personnes âgées de 2001 à 2002, Paulette Guinchard-Kunstler, a décidé de mourir assistée en Suisse, la semaine dernière. Avant sa disparition, elle avait demandé à son amie Marie-Guite Dufay, présidente PS de la région Bourgogne-Franche-Comté, de témoigner en son nom de son choix pour "faire bouger les lignes" dans le débat sur la fin de vie en France. "Dans un premier temps, quand [Paulette Guinchard-Kunstler] nous dit qu'elle veut partir, on est saisis d'effroi", raconte Marie-Guite Dufay jeudi sur Europe 1. "Puis après, on demande pourquoi et ce pourquoi était pour elle révoltant. Elle disait : 'Mais vous ne vous rendez pas compte de la souffrance qui est la mienne'. Elle avait une maladie invalidante qui l'empêchait de marcher. Elle perdait la parole", poursuit-elle. "À partir du moment où elle a pris cette décision, elle a essayé de faire en sorte que ce départ se fasse dans le cadre de la loi dans notre pays. Elle est entrée en contact avec le service des soins palliatifs, mais elle n'était pas dans ce qu'on appelle la phase terminale de sa maladie et donc elle est ressortie très déprimée avec le constat que rien ne pouvait se faire dans notre pays. Et elle a pris contact avec la Suisse." >> DEBAT - Fin de vie : faut-il avoir le droit de pouvoir choisir le jour de sa mort ? Dès lors, Marie-Guite Dufay estime qu'"il faut entendre la souffrance et la douleur de ces malades". "Quand on leur renvoie qu'ils ne sont pas assez malades et qu'il faut qu'ils soient complètement torturés par leur souffrance pour qu'enfin on leur dise 'oui, on va répondre à votre demande', on les torture !" "J'ai perdu une amie qui a crié sa douleur et qui n'a pas été entendue parce que dans notre pays, les choses sont organisées de façon à ce qu'on n'entende pas cette douleur-là. Ce n'est pas normal." Un mauvais timing, selon l'exécutif Les Républicains étant majoritaires au Sénat, le texte socialiste risque de ne pas passer. Mais le sujet reviendra début avril à l'Assemblée nationale, via une proposition de loi du député Libertés et Territoires Olivier Falorni. Au total, pas moins de quatre textes parlementaires sont sur la table. Des élus de tous bords, y compris de La République en marche, veulent ainsi pousser le gouvernement à légiférer sur la question. Mais l'exécutif n'est pour le moment pas favorable à une évolution de la loi sur la fin de vie. L'Élysée promet plus de moyens pour les soins palliatifs et préfère attendre d'avoir davantage de recul sur la loi Claeys-Leonetti. Du côté du gouvernement, beaucoup expliquent que ce n'est pas le moment d'aller plus loin en pleine crise sanitaire. Certains craignant d'être accusés par les anti-euthanasie de vouloir libérer des lits s'ils légifèrent. Des débats qui s'annoncent tendus Un ministre confie à Europe 1 qu'un tel sujet "nécessite bien plus qu'une journée de débat". Certes, Emmanuel Macron a déjà dit "souhaiter choisir sa fin de vie" mais il n'a jamais promis de loi. Mais qu'importe, des députés de la majorité sont prêts au bras de fer avec le gouvernement. Plus de la moitié du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale, soit 150 marcheurs, ont signé une proposition de loi de Jean-Louis Touraine (LREM) sur "l'assistance médicalisée active à mourir". Combien iront jusqu'à voter le texte concurrent de l'opposition le 8 avril quitte à mettre l'exécutif en difficulté ? Une chose est sûre, les débats risquent de ne pas être apaisés sur ce sujet hautement sensible. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 11.03.21 14:02 | |
| Suicide assisté : "La seule chose que je souhaite est de pouvoir m'en aller sans souffrir", dit une Sarthoise Mercredi 10 mars 2021 à 19:03 - Par Clémentine Vergnaud, France Bleu Maine Teloché Alors que le Sénat examine ce jeudi une proposition de loi visant à autoriser sous conditions le suicide assisté et l'euthanasie, une Sarthoise atteinte d'une maladie incurable raconte pourquoi elle a choisi d'aller en Suisse pour mettre fin à ses jours. Un goutte à goutte dans une chambre de l'hôpital Pellegrin de Bordeaux, en janvier 2005 (illustration). Un goutte à goutte dans une chambre de l'hôpital Pellegrin de Bordeaux, en janvier 2005 (illustration). AFP - Nicholas Orchard Une proposition de loi socialiste concernant la fin de vie est examinée jeudi 11 mars au Sénat. Le texte prévoit notamment de légaliser le suicide assisté et l'euthanasie pour les personnes atteinte d'une maladie grave et incurable, avec une souffrance physique ou psychique. Alors que cette question revient régulièrement dans le débat politique, une Sarthoise raconte pourquoi elle a choisi de procéder à un suicide assisté en Suisse. Cinq opérations en un an et demi A bientôt 59 ans, Marie* est rongée par la polyarthrite rhumatoïde depuis 15 ans. "Je ne peux quasiment plus tenir les objets. Parfois je ne peux même plus ouvrir un robinet. J'ai de plus en plus de mal à marcher. Là je vais bientôt ne plus pouvoir plier les coudes", énumère cette habitante de Teloché. La maladie détruit progressivement ses articulations et ses os se soudent donc dans des douleurs insupportables. "C'est comme quand vous vous cassez quelque chose", explique-t-elle pour nous donner une idée. Les articulations se déforment également : sa main est ainsi orientée à 90 degrés par rapport à son bras. La maladie, dont elle ressent les premiers symptômes en 2006, a vite gagné du terrain. Dès 2007, cette femme qui travaillait dans une banque d'affaires américaine est placée en invalidité. Dix ans plus tard, elle tente la chirurgie pour remplacer ses articulations par des prothèses. Elle se fait opérer cinq fois en un an et demi, jusqu'à un déclic. "C'était devenu quelque chose d'épouvantable. Je faisais des cauchemars. Je ne pouvais plus supporter les opérations et les anesthésies, tant sur le plan physique que psychologique", se souvient-elle. Elle décide alors d'arrêter les opérations et de laisser la maladie progresser. J'ai envisagé de me jeter du haut d'un truc mais c'est très brutal Mais, dans le même temps, Marie prend aussi la décision de choisir comment elle va mourir. Elle se renseigne pour aller en Belgique : trop compliqué. Elle choisit alors d'aller en Suisse pour un suicide assisté. Tout est déjà prêt : elle n'a plus qu'à donner son feu vert et se rendre sur place. "Je me suis fixé que quand je n'arriverai plus à manger, me laver et aller aux toilettes toute seule, ça sera le moment", explique-t-elle. Coût de son dernier voyage : 8.000 euros. Le prix pour mourir dignement, selon elle. "J'ai envisagé de me jeter du haut d'un truc mais c'est très brutal. L'accident de voiture on peut en réchapper. Les médicaments on peut tomber dans le coma et on est alors complètement impuissant, relié à des machines." Le moment venu, elle sera accompagnée par un ami. Ses proches ont d'ailleurs assez bien reçu cette décision, selon elle. Marie l'assure : elle n'a pas peur de la mort. "Quand on souffre, c'est plutôt une libération", affirme-t-elle. Elle craint plutôt d'attendre un peu trop avant d'aller en Suisse et de ne plus être en mesure d'appuyer sur le bouton de la perfusion qui va l'aider à mourir. "Je fais ça parce que mon corps me lâche, pas parce que je n'ai pas envie de vivre", justifie-t-elle, assurant aimer "les bonnes choses de la vie". |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 11.03.21 18:10 | |
| Fin de vie : le débat relancé, un plan de développement des soins palliatifs annoncé Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé ce jeudi au Sénat le "lancement à compter du mois d’avril d’un nouveau plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie", en préambule d’une proposition de loi PS visant à reconnaître le droit à bénéficier, sous conditions, de l’aide active à mourir (assistance médicale au suicide et l’euthanasie). Par La rédaction avec AFP - 17:44 - Temps de lecture : 3 min Le débat sur la fin de vie est relancé : le Sénat, dominé par l’opposition de droite, a examiné ce jeudi une proposition de loi visant "à établir le droit à mourir dans la dignité", portée par Marie-Pierre de La Gontrie, dans le cadre d’une "niche" parlementaire du groupe PS. Elle posait le droit à bénéficier, sous conditions, de l’aide active à mourir, selon deux modalités qui ne sont pas autorisées aujourd’hui en France : l’assistance médicale au suicide et l’euthanasie. Les sénateurs ne sont pas allés au bout de son examen: la sénatrice de Paris a demandé son retrait après le vote d’un amendement la "vidant de sa substance". En préambule de l'examen, le ministre de la Santé Olivier Véran s'est dit opposé à cette proposition de loi pour qui "aujourd’hui, cinq ans après la loi Claeys-Leonetti (qui autorise la sédation profonde et continue, Ndlr) le principal enjeu n’est pas tant de la faire évoluer que de la faire connaître". Un plan de développement des soins palliatifs Le ministre de la Santé a alors annoncé le "lancement à compter du mois d’avril d’un nouveau plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie". "Je ne crois pas que le moment choisi pour modifier le régime juridique de la fin de vie soit le moment opportun", a déclaré le ministre, soulignant que "nous sommes encore aujourd’hui en plein combat face à la crise sanitaire" du Covid-19. Le copilotage du nouveau plan de développement des soins palliatifs, triennal, sera confié aux docteurs Olivier Mermet et Bruno Richard, a précisé le ministre. "Il s’agira du 5e plan national, le précédant s’étant interrompu en 2019". Il prévoira "un développement de la prise en charge en ville", qui "sera très vite facilitée par la mise à disposition du (médicament) midazolam dès la fin de l’année 2021", a annoncé Olivier Véran. "26 départements n’ont aucune unité de soins palliatifs", a relevé Mme de La Gontrie, dont le texte prévoyait également "un droit universel à l’accès aux soins palliatifs". La Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP) a salué un plan dont "nos patients, leurs proches et les soignants ont réellement besoin". "Un débat national" L’exécutif n’en a pas pour autant terminé avec le sujet. Le 8 avril, une proposition de loi "donnant le droit à une fin de vie libre et choisie" doit être examinée à l’Assemblée nationale cette fois, dans le cadre de l’espace réservé au groupe Libertés et Territoires. Au sein même de la majorité présidentielle, Jean-Louis Touraine (ex-député PS) a déposé un texte en faveur d’une "aide médicalisée active à mourir" pour les personnes gravement malades et en fin de vie, qui a engrangé le soutien de plus de la moitié des députés LREM et au-delà, soit 164 élus de la majorité. Mais elle n’est pas inscrite à l’ordre du jour à ce stade. "Philosophiquement proche de cette proposition de loi", le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a jugé mercredi sur BFMTV le contexte de la crise sanitaire pas "très opportun". Cette question "nécessite le temps d’un débat, parlementaire évidemment", mais aussi d’"un débat national impliquant les Français, les associations et les corps intermédiaires", a renchéri Olivier Véran. Au Sénat, la discussion de la proposition de loi PS a donné lieu à un débat nourri, mêlant argumentaires et témoignages les plus intimes. https://www.lejsl.com/societe/2021/03/11/fin-de-vie-le-debat-relance-un-plan-de-developpement-des-soins-palliatifs-annonce |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 11.03.21 19:01 | |
| Euthanasie : le Sénat s’oppose au « droit à mourir dans la dignité » proposé par les élus PS Euthanasie : le Sénat s'oppose au «droit à mourir dans la dignité» proposé par les élus PS La suppression de cet article qui constituait le coeur du texte a été acquise par 161 voix en faveur de sa suppression et 142 contre. Crédit photo : FRED DUFOUR AFP Par SudOuest.fr avec AFP Publié le 11/03/2021 à 15h52 Le Sénat a rejeté la principale mesure proposée par la sénatrice PS Marie-Pierre de La Gontrie visant à “établir le droit à mourir dans la dignité” Fin de parcours brutale pour la proposition de loi de Marie-Pierre de La Gontrie visant «à établir le droit à mourir dans la dignité». Le Sénat à majorité de droite a supprimé sa principale mesure et la sénatrice PS a annoncé le retrait de son texte, «vidé de sa substance». 19 voix de différenceA l'issue d'un débat riche, mêlant argumentaires et témoignages les plus intimes, les esprits se sont quelque peu échauffés au moment du vote d'un amendement de Pierre Médevielle (Indépendants) visant à supprimer l'article 1er du texte. En l'occurrence l'article qui posait le droit à bénéficier, sous conditions, de l'aide active à mourir, selon deux modalités : l'assistance médicale au suicide et l'euthanasie. La suppression de cet article qui constituait le coeur du texte a été acquise par 161 voix en faveur de sa suppression et 142 contre, lors d'un scrutin public à la demande du groupe Les Républicains.Le scrutin public au Sénat permet aux élus absents de l'hémicycle, qui ne participent donc pas au débat, de prendre part au vote. Faisant le constat que le texte était ainsi «vidé de sa substance», Marie-Pierre de La Gontrie a demandé son retrait de l'ordre du jour, interrompant son examen. Selon la sénatrice, le recours au scrutin public «pose un problème démocratique». «La plus grande partie» des sénateurs présents dans l'hémicycle, «très fourni» jeudi matin, se sont exprimés «en faveur» de la proposition de loi, a-t-elle déclaré. L'écologiste Raymonde Poncet-Monge a de son côté fustigé un scrutin «hypocrite», «illisible de l'extérieur». Pas «le moment opportun» Le texte porté par la sénatrice de Paris était examiné dans le cadre d'une «niche» parlementaire du groupe PS. Il a reçu un avis «défavorable» du ministre de la Santé Olivier Véran, pour qui «aujourd'hui, cinq ans après la loi Claeys-Leonetti (qui autorise la sédation profonde et continue, NDLR) le principal enjeu n'est pas tant de la faire évoluer que de la faire connaître». Le cadre actuel «permet de résoudre l'immense majorité des situations difficiles», a ajouté le ministre, qui a annoncé le lancement dès avril d'un 5e «plan national de développement des soins palliatifs et d'accompagnement de la fin de vie». «Je ne crois pas que le moment choisi pour modifier le régime juridique de la fin de vie soit le moment opportun», a encore déclaré Olivier Véran, soulignant que «nous sommes encore aujourd'hui en plein combat face à la crise sanitaire» du Covid-19. Selon le ministre, cette question «nécessite le temps d'un débat, parlementaire évidemment», mais aussi d'«un débat national impliquant les Français, les associations et les corps intermédiaires». Jusqu’ici, la loi Leonetti a instauré en 2005 un droit au “laisser mourir” qui favorise les soins palliatifs. Puis en 2016, la loi Claeys-Leonetti a autorisé la “sédation profonde et continue jusqu’au décès”, qui consiste à endormir définitivement les malades incurables et en très grande souffrance, dont le pronostic vital est engagé “à court terme”. Mais elle n’autorise ni le suicide assisté ni l’euthanasie au sens propre. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 12.03.21 9:56 | |
| [size=50]Olivier Véran décline le plan des Socialistes sur la fin de vie[/size] Publié le 12/03/2021 à 06:25 | Mis à jour le 12/03/2021 à 08:20 Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé jeudi au Sénat le lancement d’un plan national pour la fin de vie qui prévoit peu d’évolutions par rapport à la législation actuelle.
[/size] C’est un revers pour la sénatrice Marie-Pierre de La Gontrie qui avait, au nom du Parti socialiste, présenté mercredi au Sénat une proposition de loi permettant d’autoriser le droit à bénéficier, sous conditions, de l’aide active à mourir via l’assistance médicale au suicide ou l’euthanasie. « Je ne crois pas que le moment choisi pour modifier le régime juridique de la fin de vie soit le moment opportun », a répliqué jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran, soulignant que « nous sommes encore aujourd’hui en plein combat face à la crise sanitaire. » Un plan triennalCe nouveau « plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie » prévoit notamment « un développement de la prise en charge en ville » des soins palliatifs et la mise à disposition du médicament midazolam « dès la fin 2021 », a précisé le ministre. L’usage de ce sédatif très puissant est pour l’instant réservé aux hôpitaux. Le ministre souhaite également « mieux faire connaître la loi actuelle aux professionnels et accompagnants » et d’intégrer dans le prochain budget de la sécurité sociales des financements pour les soins palliatifs. Cinquième du genre, ce plan triennal sera lancé dès le mois d’avril. Un programme qui ne remet pas en cause la loi actuelle sur la fin de vie du 2 février 2016, dit loi Claeys-Leonetti. Si ce plan va vers un meilleur encadrement de l’accompagnement à la fin de vie, il ne prévoit pas en revanche la légalisation de l’euthanasie, comme le réclame depuis quarante ans l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). « La loi Claeys-Leonetti de 2016 ne répond pas à la demande de plus 90 % des Français qui selon une enquête IFOP réclament le droit de décider de leur fin de vie », a ainsi réagi sur France Inter Marie-Pierre de La Contrie. Les soignants dans l’impasseUne question qui met les soignants face à d’importants dilemmes moraux. L’hebdomadaire savoyard Le Faucigny révélait ainsi ce jeudi qu’un médecin de 64 ans, qui exerçait depuis 2019 dans une clinique de Haute-Savoie, a été mis en examen en décembre 2020 pour assassinats et placé sous contrôle judiciaire. Selon le journal, ce médecin généraliste spécialisé dans les soins palliatifs serait soupçonné d’avoir euthanasié plusieurs patients « âgés de 85 à 90 ans ». « Beaucoup de médecins refusent d’appliquer la loi actuelle et laissent leurs patients agoniser, dans des souffrances physiques et psychiques intolérables », s’était indigné de con côté Jean-Luc Romero Michel, président de l’ADMD, le 20 juin dernier dans une tribune du Monde. Dans un communiqué du 11 mars, l’ADMD annonce entamer un recours administratif en saisissant le premier ministre afin de modifier le Code de la santé publique et de permettre l’aide active à mourir. En cas de refus, l’association prévoit de saisir le Conseil d’État puis, le cas échéant, la Cour européenne des droits de l’homme. Reconnu par la Convention européenne des droits de l’homme, ce droit « devrait permettre à chacun de choisir le moment de sa mort, en particulier lorsqu’aucun traitement ne permet de soulager des douleurs insupportables », estime l’ADMD.Que dit la loi actuelle ?La loi actuelle sur la fin de vie du 2 février 2016, dit loi Claeys-Leonetti, clarifie les conditions les conditions de l’arrêt de traitement pour les patients. Conçue comme un prolongement de la loi de 2005, elle permet de mieux prendre en compte les directives formulées par un malade ou une personne de confiance et de les rendre éventuellement contraignante auprès des médecins. Elle instaure également un droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme. Les soignants ont l’obligation de « mettre en œuvre tous les moyens à leur disposition » pour que toute personne ait le droit d’avoir une fin de vie digne et accompagnée du meilleur apaisement possible de la souffrance, d’après l’article 1 de la loi. Les soins palliatifs se retrouvent également enseignés dans la formation de nombreux professionnels de santé. https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/olivier-veran-decline-le-plan-des-socialistes-sur-la-fin-de-vie |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 12.03.21 10:14 | |
| Fin de vie : l'épineux débat de l'euthanasie, Damien Le Guay, philosophe du Perche donne son avis Philosophe installé à Saint-Julien-sur-Sarthe (Orne) Damien Le Guay a un avis bien tranché sur l'euthanasie, il donne son point de vue sur la question.
Damien Le Guay, philosophe et auteur de plusieurs ouvrages sur la mort souhaite qu'on réduise les inégalités face à la mort. Damien Le Guay, philosophe et auteur de plusieurs ouvrages sur la mort souhaite qu’on réduise les inégalités face à la mort. Par Hugo Blin Publié le 11 Mar 21 à 14:32 « Je suis contre la légalisation de l’euthanasie, mais pour le cas par cas », l’avis de Damien Le Guay de Saint-Julien-sur-Sarthe (Orne) sur la question de la fin de vie est tranché.
Et pour cause notre article sur Julien Cendres, auteur percheron, qui s’est engagé en faveur de l’euthanasie l’a fait réagir.
Damien Le Guay est philosophe, auteur de plusieurs livres dont beaucoup sur le sujet de la mort.
Il est notamment intervenu à plusieurs reprises sur cet épineux sujet de la fin de vie que ce soit dans des conférences, auprès de soins palliatifs ou dans des médias comme Le Figaro et dans l’émission politique C’ dans l’air.
« Au cas par cas » Si celui-ci a un avis tranché sur la question c’est aussi parce qu’il est très à cheval sur les définitions. L’euthanasie, qu’est-ce-que c’est ?
C'est donner prématurément la mort à quelqu'un qui, malade, ou souffrant ne peut alors plus se prononcer à l'instant T mais qui a, par le passé, exprimé cette volonté de mourir avant l'heure, volonté qui sera appliquée par un tiers de confiance en temps voulu, ce qui est différent du suicide assisté.
Damien Le Guay Philosophe Ornais Dans ce cas du suicide assisté, la personne souhaitant mourir doit réitérer sa demande plusieurs fois, « il y a une volonté claire, comme cela se fait en Belgique », poursuit l’auteur.
S’il est contre cette pratique, c’est parce que selon lui.
La personne que vous êtes aujourd'hui, qui signe un papier comme quoi vous voulez mourir ne sera pas la même sur son lit de mort. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
Damien Le Guay Philosophe de l'Orne À lire aussi
Dans le Perche, Julien Cendres s’engage pour le droit de mourir dans la dignité Risques d’abus Les décisions préalables comme l’euthanasie ont des risques d’abus.
Il faut trouver un tiers de confiance qui transmettra notre décision le jour venu et nous ne sommes pas dans le même état au moment où nous signons, c'est une fausse bonne solution que de vouloir la légaliser.
Damien Le Guay Philosophe de l'Orne C’est pour cela que plus que l’euthanasie ou le suicide assisté, il plaide pour le cas par cas, et donner, quand c’est nécessaire, un coup de pouce à la mort, « parfois le faire mourir intervient au bout du processus de laisser mourir », d’où le cas par cas.
Précipiter de quelques longueurs la faucheuse, dans les cas où continuer à vivre est insoutenable car on est à bout de souffle, que nous n’avons plus de force, ou que les chimiothérapies contre un cancer nous ont achevés physiquement.
Dans ces cas-là, quid de quelqu'un qui n'en peut plus, au bout du rouleau, on peut alors devancer la mort un tout petit peu
Damien Le Guay Philosophe de l'Orne On compterait 6000 morts « au cas par cas » par an en France.
Des décès illégaux, donc, où les personnes sont aidées à mourir, « si tout le monde est d’accord et que personne ne porte plainte, il n’y a pas de problème », selon lui.
À lire aussi
Le Portugal s’apprête à légaliser l’euthanasie Bien préparer la mort Moment sacré de la vie, la mort, pour lui, doit être un processus.
Il faut, quand on le peut, préparer le deuil proprement pour soi et sa famille. C'est à ça que servent les soins palliatifs, il faut aménager la fin de vie pour mourir en paix.
Damien Le Guay Philosophe de l'Orne Mais c’est là que l’auteur ouvre sur un autre débat : pour aménager la fin de vie, il faut que l’on soit tous égaux sur la mort, ce qui n’est pas le cas, pour lui.
« Peu de gens ont accès aux soins palliatifs, réduisons l’inégalité face à la mort en améliorant l’accès à ces soins avant de penser à légaliser l’euthanasie. » |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 12.03.21 21:54 | |
| Projet de loi sur l'euthanasie : "Un coup d'épée dans l'eau" selon le responsable de l'ADMD 54 Jeudi 11 mars 2021 à 10:29 - Par Arnaud Roszak, France Bleu Sud Lorraine Meurthe-et-Moselle Ce jeudi 11 mars, les sénateurs socialistes présentent un projet de loi "visant à établir le droit à mourir dans la dignité". Droit qui serait réservé aux malades en "phase avancée ou terminale". Cela ne va pas assez loin selon Michel Denis, de l'ADMD 54. Le projet de loi des sénateurs socialistes réservent le droit à l'euthanasie aux personnes en "phase terminale ou avancée" Le projet de loi des sénateurs socialistes réservent le droit à l'euthanasie aux personnes en "phase terminale ou avancée" Maxppp - Jean-François Frey C'est un sujet très sensible qui revient dans le débat public : celui du droit à l'euthanasie. Ce jeudi, le Sénat se penche sur une proposition de loi des élus socialistes. Celle-ci veut inscrire dans le code de la santé publique "le droit à l'aide active à mourir", pour les patients atteints de cas graves, incurables, avérés, qui infligent une souffrance psychique ou physique irréversible. Les sénateurs veulent compléter la loi Leonetti-Claeys de 2016, sur les soins palliatifs et la sédation profonde et continue. Autre objectif de ce projet de loi : éviter aux malades de devoir se rendre en Belgique pour mettre fin à leurs jours. "J'ai des demandes toutes les semaines, de personnes qui ne supportent plus la maladie et qui ne trouvent pas de solution en France", explique Claudette Pierret. Cette habitante de Longwy, âgée de 76 ans, est très engagée sur la question de l'euthanasie. Depuis 12 ans, elle accompagne régulièrement des patients en Belgique. Elle voit défiler des malades venus de tout le pays, qui veulent abréger leurs souffrances. L'un des derniers exemples en date : Faustine, 31 ans, touchée par une grave maladie auto-immune. Elle était malade depuis à peu près 11 ans. Elle avait des maux de têtes très violents, elle ne pouvait plus se laver, elle ne pouvait plus rien faire toute seule. Faustine n'avait plus de vie. Lorsque je l'ai appelé pour lui dire qu'elle pouvait prétendre à une euthanasie en Belgique, j'ai entendu un ouf de soulagement inimaginable. Compléter la loi Leonetti-Claeys de 2016 Le texte présenté au Sénat aujourd'hui réserve le droit à l'euthanasie aux malades en "phase avancée ou terminale". Pour Olivier Jacquin, sénateur PS de la Meurthe-et-Moselle et signataire de la proposition de loi, "la loi Leonetti-Claeys a permis une avancée mais cette loi a été mise en échec dans le cas particulièrement sensible de Vincent Lambert, ce tétraplégique qui est resté des années dans cet état". Invité de France Bleu Lorraine ce jeudi matin, le parlementaire ajoute : Je crois que notre texte apporte des progrès considérables à la situation actuelle. Il reste encadré, il reste un texte de respect de la vie. Ce sont quelques pourcents de cas qu'on n'arrive pas à traiter actuellement par les soins palliatifs - Olivier Jacquin, sénateur PS de Meurthe-et-Moselle Mais chez certains militants, ce projet de loi n'est pas satisfaisant. "Si c'est adopté en l'état, c'est un coup d'épée dans l'eau", selon Michel Denis, responsable départemental de l'ADMD 54, l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité. Pour lui, il faut élargir davantage le droit à l'euthanasie. Je vais prendre l'exemple d'Alain. C'est un homme âgé de 50 ans j'ai rencontré. Après un accident, il est devenu tétraplégique, sourd et en partie aveugle. Son état n'évoluera pas, mais avec cette proposition de loi, il ne sera pas pris en compte, car il n'est pas en phase terminale. Il pourrait vivre dans son fauteuil encore une vingtaine d'années ! "On est dans l'hypocrisie la plus totale !" Un avis que partage également Claudette Pierret, à Longwy. Selon elle, beaucoup de malades, qui ne trouveront pas de solution en France, continueront d'aller dans les pays frontaliers pour mettre fin à leurs jours. Elle ne comprend pas cette restriction aux patients en phase terminale : "Il faudrait encore une fois que les malades se bagarrent si leur médecin refuse en disant "Non, vous n'êtes pas phase terminale." Le médecin pourra toujours dire "Je vous enverrai vers un de mes confrères quand vous serez dans le cadre de la loi". On est dans l'hypocrise la plus totale pour tout le monde." Caroline Fiat, députée insoumise de la 6ème circonscription de Meurthe-et-Moselle, n'est pas aussi critique. Elle avait déjà déposée, en 2018, une proposition de loi à l'Assemblée sur le sujet. Proposition qui ne comprenait pas le mention "phase terminale ou avancée". Mais ce projet de loi des sénateurs socialistes, s'il venait à être adopté, serait déjà une grande avancée pour Caroline Fiat : "Cela permettrait déjà de répondre à une partie de la population. Et puis ça permettrait d'entrouvrir la porte ! Ensuite, il y aurait toujours la possibilité d'apporter des changements. Si vous regardez la loi IVG entre son adoption et aujourd'hui, il y a eu des améliorations. Le plus important, c'est de poser les fondations." https://www.francebleu.fr/infos/societe/projet-loi-senateurs-euthanasie-meurthe-et-moselle-1615385713 |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 13.03.21 14:51 | |
| Fin de vie : « Le temps est venu de légiférer », plaide le député PS Guillaume Garot Euthanasie : « Le temps est venu de légiférer » selon le député PS Guillaume Garot 06:40 « Ce sont des questions intimes. C’est le rapport de chacun à la mort » mais « l’idée que chacun puisse décider de sa fin de vie de façon libre, sans contrainte […] est une avancée importante », soutient le député PS Guillaume Garot. LE 12 MAR 2021 Par Public Sénat 3mn Guillaume Garot, député PS de la Mayenne et candidat pour les élections régionales en Pays-de-la-Loire, est l’invité de Parlement hebdo ce vendredi sur Public Sénat et LCP-AN. Interrogé sur la proposition de loi de la sénatrice PS Marie-Pierre de la Gontrie visant à légaliser l’euthanasie, rejetée cette semaine au Sénat, le député s’y est dit favorable. « Ce sont des questions intimes. C’est le rapport de chacun à la mort », « moi-même j’ai évolué au fil des années », commence le député. Il souligne l’importance de « choisir sa fin de vie, surtout lorsqu’on est dans des conditions de vie tellement rudes pour soi et pour son entourage ». S’il y a eu « des avancées avec la loi Leonetti », « on peut en faire le bilan ». Or « ça ne permet pas de régler toutes les situations ». « Mettre des moyens pour accompagner chacun dans la fin de sa vie » « Le temps est venu de légiférer, je le dis. Et le temps est venu de mettre des moyens pour accompagner chacun dans la fin de sa vie, le plus paisiblement possible », soutient Guillaume Garrot. Lors du débat au Sénat, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé un nouveau plan national de développement des soins palliatifs. « Pour ce qui est des annonces, le gouvernement sait faire. C’est effet d’annonce sur effet d’annonce », réagit le député PS, qui se « réjouit » malgré tout de cette volonté. « Mais l’idée que chacun puisse décider de sa fin de vie de façon libre, sans contrainte, avec des conditions médicales strictes, comme le propose Marie-Pierre de la Gontrie, c’est une avancée importante », insiste Guillaume Garot. Publié le : 12/03/2021 à 13:13 - Mis à jour le : 12/03/2021 à 13:57 https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/euthanasie-le-temps-est-venu-de-legiferer-plaide-le-depute-ps-guillaume-garot |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 14.03.21 15:43 | |
| « J’ai décidé de voter le droit de choisir sa fin de vie », annonce Yaël Braun-Pivet La présidente de la commission des Lois votera, contre l’avis du gouvernement, la proposition de loi socialiste visant « à établir le droit à mourir dans la dignité ». Par L'Obs avec AFP
Publié le 14 mars 2021 à 08h53 Temps de lecture 1 min Yael Braun-Pivet à l’Assemblée, le 6 mars 2019 (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)Yael Braun-Pivet à l’Assemblée, le 6 mars 2019 (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
Prenant le contre-pied du gouvernement, la présidente LREM de la commission des Lois à l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet revendique le « droit de choisir sa fin de vie ». Elle affirme dimanche 14 mars qu’elle votera une proposition de loi qui sera examinée en avril au Palais Bourbon, dans le cadre de l’espace réservé au groupe Libertés et Territoires.
« J’ai décidé de voter le droit de choisir sa fin de vie, en cohérence avec mes positions : j’avais signé la tribune de mon collègue Jean-Louis Touraine en ce sens, puis sa proposition de loi. Il est temps de débattre du sujet au Parlement, car il irrigue notre société depuis des décennies », a-t-elle déclaré dans une interview au « Journal du Dimanche » (JDD).
Jacqueline a programmé sa mort : « J’adore mes petits-enfants, mais ils ne suffisent pas à remplir ma vie » La députée des Yvelines va à l’encontre de la position prudente du gouvernement qui lors d’un débat au Sénat sur une proposition de loi socialiste visant « à établir le droit à mourir dans la dignité », a opposé une fin de recevoir au texte.
Le ministre a annoncé jeudi le lancement dès avril d’un cinquième « plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie », le précédent s’étant interrompu en 2019.
Euthanasie : « Pouvoir choisir sa mort devrait être un droit absolu », estime Olivier Faure « Pas assez loin » Mais pour Yaël Braun-Pivet, « la loi Claeys-Leonetti est un progrès, mais elle ne va pas assez loin. Olivier Véran a raison de vouloir développer l’accès aux soins palliatifs. Mais c’est un sujet différent. Il faut mener une autre démarche, complémentaire. Je souhaite que le débat du 8 avril permette au gouvernement de se positionner, non pas sur les soins palliatifs, mais sur le droit à mourir dans la dignité, que nous devons garantir aux citoyens et aux familles qui le souhaitent ».
« Il ne faut plus tergiverser, il faut agir », a affirmé Yaël Braun-Pivet. Celle-ci propose que si le texte de loi « Libertés et Territoires » est adopté à l’Assemblée nationale, le 8 avril, le gouvernement ou un groupe du Sénat pourrait le reprendre.
Au sein même de la majorité présidentielle, Jean-Louis Touraine (ex-député PS) a déposé un texte en faveur d’une « aide médicalisée active à mourir » pour les personnes gravement malades et en fin de vie, qui a engrangé le soutien de plus de la moitié des députés LREM et au-delà, soit 164 élus de la majorité. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 15.03.21 11:20 | |
| CC Sandrine Néel Accueil | Éditorial par Pierre Jacquemain | 15 mars 2021ÉDITO. Fin de vie : pour un « droit d’éteindre la lumière » Alors que chaque jour en France et dans le monde, on n’en finit plus de compter nos morts du Covid, Olivier Veran promet un « nouveau plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie ». Pouvait-on choisir pire moment pour en débattre alors même que le ministre de la Santé se dit opposé à tout changement de la loi sur la fin de vie et l’euthanasie ? Certaines voies, y compris au sein de la majorité, revendiquent pourtant le droit de choisir sa fin de vie, à l’instar de la députée Yaël Braun-Pivet. La loi dont parle Véran est largement insuffisante. VOIR AUSSI SUR REGARDS.FR >> Isabelle Lorand : « Il faut accompagner la mort et se donner les moyens des soins palliatifs » Par ailleurs, les soins palliatifs sont en souffrance et de plus en plus de Français partent à l’étranger, quand ils en ont les moyens, pour se donner la mort. La France est en retard alors que bien des pays à forte imprégnation catholique ont fait ce choix de l’euthanasie. Déjà au Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, au Portugal et même en Suisse, l’euthanasie a été rendue possible (euthanasie active et/ou assistance médicale autorisée) et des dispositifs législatifs favorisant l’accompagnement de la fin de vie ont même été votés en Espagne et au Portugal. La France est l’un des derniers pays européens à ne pas vouloir légiférer en faveur de la mort assistée. Les gouvernements qui se succèdent n’ont pas le courage politique de mener à terme ce débat-là. C’est pourtant l’une des grandes questions de notre temps. La fin de vie est un enjeu civilisationnel. Mourir dans la dignité devrait être un droit reconnu pour toutes et tous. Tout est fait, pensé, organisé comme si nos corps appartenaient à l’État. Que seul l’État avait droit de mort et de vie sur nos corps. Le sujet est sensible, évidemment. Il touche à l’intime. À la vie. Et à la mort. Aux croyances parfois aussi. Faire progresser ce droit nécessite du courage politique. Et il y a beaucoup trop d’hypocrisie en la matière. Il est tout de même navrant de constater par exemple, comme l’a fait remarquer le président de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité, Jean-Luc Roméro qu’« il faut qu’il y ait, à chaque fois, une affaire pour qu’il y ait des réactions ». C’était il y a pile un an. Cette fois-ci, c’est la disparition de Paulette Guinchard, l’ancienne ministre des personnes âgées de Lionel Jospin, qui a suscité de nombreuses réactions. L’ex-secrétaire d’État souffrait du syndrome cérébelleux, une maladie neuro-dégénérative qui affecte tous les muscles et qui finissent par se paralyser. Elle avait toute sa tête mais ne se supportait plus. Son époux, interviewé sur BFM peu de temps après s’être donnée la mort en Suisse, se rappelle d’une conversation : « C’est quand même con qu’il faille aller en Suisse pour faire ça et que ça ne puisse pas se faire en France, lui a-t-il fait remarquer. Elle me dit : "Tu as raison. Il faudrait que mon cas puisse servir à faire avancer la cause" ». C’est insensé. Inhumain. Incompréhensible. Comment peut-on abandonner tant de personnes en souffrance ? Pourquoi s’acharner sur les corps quand ils ne répondent plus de rien ? Que chacun décide de sa propre mort. Que peuvent faire celles et ceux qui n’ont pas les moyens de partir à l’étranger ? Se donner la mort devant les proches, parfois même avec leur complicité passive ? Le fardeau est trop lourd. Pour tout le monde : les personnes concernées, les familles, les amis. Il faut légiférer. L’État doit légiférer C’est ce que plusieurs groupes politiques ont tenté de faire la semaine dernière au Sénat en déposant une proposition de loi qui « prévoyait d’inscrire, dans le code de la santé publique, le droit à l’aide active à mourir et sa définition ». Toujours à gauche, Jean-Luc Mélenchon porte depuis longtemps ces revendications et il le signifie avec ses mots, comme personne : « Le droit de décider de sa propre fin est une liberté fondamentale. Le droit de mourir dans la dignité est un débat qui n’a rien de morbide, est un combat essentiel. Je suis un partisan de l’inscription dans la constitution du droit de disposer de soi et d’éteindre la lumière ». Pour l’heure, et pour clore le débat, le gouvernement a balayé d’un revers de main les propositions de lois qui allaient dans ce sens. Motif : embouteillage législatif. Il n’y a, selon Véran, ni la place ni le temps d’ici la fin du quinquennat pour engager un vote et un débat parlementaire. Pierre Jacquemain http://www.regards.fr/politique/societe/article/edito-fin-de-vie-pour-un-droit-d-eteindre-la-lumiere |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 15.03.21 15:34 | |
| CITATION Pour la droite, Emmanuel Macron fera de l’euthanasie un « marqueur sociétal » comme il l’a fait avec la PMA Quelles que soient les approches observées chez Les Républicains, plusieurs élus à droite ont le sentiment que le sujet fera l’objet d’une promesse politique durant la campagne présidentielle. Par Emmanuel Galiero et Marion Mourgue Publié hier à 19:01, mis à jour hier à 20:51 COMMENTAIRE Electoraliser un nouveau droit de mourir ds la dignité, c'est à en chier et c'est à en vomir. Les personnes malades, âgées, handicapées ne sont pas de la merde ! Si, elles le sont pour Jean Léonetti. 100% des Français vont mourir. On naît pour mourir. Il y a eu l'ivg en France, il y aura le suicide assisté en France. Liberté, Fraternité, Egalité.. Votre fraternité de merde, vous pouvez vous la foutre là où je pense, dans votre cul ! STOPdonsSTOPélectionsSTOP https://www.lefigaro.fr/politique/pour-la-droite-emmanuel-macron-fera-de-l-euthanasie-un-marqueur-societal-comme-il-l-a-fait-avec-la-pma-20210314 |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 15.03.21 16:53 | |
| [size=42]Les soins palliatifs, réponse imparfaite à la fin de vie Par Laurent Bodin - 12 mars 2021 à 05:04 - Temps de lecture : 2 min[/size]
[size=70]Paulette Guinchard-Kunstler a été infirmière, formatrice aux métiers d’accompagnement de personnes âgées puis députée du Doubs. L’ancienne secrétaire d’État aux personnes âgées dans le gouvernement Jospin de 2001 à 2002 a souhaité mourir, le 4 mars dernier, par suicide assisté en Suisse. N’en pouvant plus de souffrir d’une maladie héréditaire, elle avait demandé à ses amis et à sa famille de faire connaître les conditions de sa mort et de son choix, impossible en France. « Vivre avec un sentiment de dignité jusqu’à la fin doit être permis à tous » écrivait Paulette Guinchard-Kunstler dans « Le Monde » en 2005.[/size] Par un hasard du calendrier, la question de la fin de vie en France refait surface dans l’actualité avec, ce jeudi 11 mars, la présentation par le ministre de la Santé, Olivier Véran, d’un nouveau plan national de développement des soins palliatifs. Une réponse à deux propositions parlementaires visant à permettre le choix de la fin de vie. Le sujet est sensible. Il est politique et philosophique. Il touche à l’intimité. Chaque citoyen a des droits divers et variés. Et pourtant, quand bien même la souffrance devient insupportable et l’avenir sans espoir de guérison, nul ne peut choisir le moment de sa mort en toute transparence.
L’heure viendra du débat de fond. La société française semble prête à évoluer sur ce sujet particulièrement complexe. Mais alors que le pays est plongé dans une crise sanitaire qui a causé la mort de près de 90 000 de nos concitoyens, l’exécutif considère, non sans raison, que le moment n’est pas opportun. Il ne l’aurait pas été non plus sans le Covid-19 puisque dans un an, les Français seront invités à voter à l’élection présidentielle. Le dossier de la fin de vie est trop important pour être bouclé en quelques mois. Il s’imposera cependant dans la campagne présidentielle à venir. En attendant, le gouvernement en est réduit à prodiguer des soins palliatifs. Lesquels méritent, effectivement, d’être développés partout sur le territoire. C’est mieux que rien, certes, mais c’est un traitement imparfait.[/size] |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 15.03.21 17:04 | |
| - Admin a écrit:
- "toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" (proposition 21 du candidat François Hollande élu Président de la République Française... ... ).
ce candidat à l'élection présidentielle est devenu le Président de la République Française pendant cinq ans et il se représenterait, paraît-il, à la prochaine élection présidentielle. Ce qui signifie que si un nouveau droit de mourir dans la dignité n'est pas légiféré avant cette date, le peuple français va réellement crever de rire ! Un minimum de dignité svp. Merci d'avance. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 16.03.21 10:15 | |
| Chronique «Aux petits soins» Soins palliatifs et fin de vie : la France en retard chronique Deux propositions de loi sont à l’étude au Parlement, mais le gouvernement semble frileux sur le sujet. L’annonce du ministre de la Santé, jeudi, de créer un nouveau plan national sur la fin de vie et les soins palliatifs l’atteste. Dans une unité de soins palliatifs, à l'hôpital d'Argenteuil (Val-d'Oise), en juillet 2013. (Fred Dufour/AFP) par Eric Favereau publié le 16 mars 2021 à 6h59 Un pas de côté, puis un autre. Sur le volet fin de vie, ce n’est pas l’ancien monde qui revient, c’est l’immobilisme qui s’installe. Et les deux derniers épisodes sont en cela révélateurs. D’abord, alors que deux propositions de loi visant à instaurer un droit à bénéficier, sous conditions, d’une aide active à mourir (assistance médicale au suicide et euthanasie) vont être en discussion au Parlement, le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est empressé de clore le débat. «Je ne crois pas que le moment choisi pour modifier le régime juridique de la fin de vie soit le moment opportun», a-t-il ainsi déclaré au Sénat, soulignant que «nous sommes encore en plein combat face à la crise sanitaire du Covid-19». Dans l’entourage du Premier ministre, Jean Castex, on a ajouté «la volonté d’évaluer d’abord la loi Claeys-Leonetti», relative à la fin de vie, qui date de février 2016. A lire aussi Fin de vie : des parlementaires veulent relancer le débat Politique 7 mars 2021 Second pas de côté : quand un gouvernement ne veut pas rouvrir le dossier, à chaque fois il annonce en écho «un nouveau plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie». Ce fut donc le cas le jeudi au Sénat. Le ministre a ainsi expliqué qu’il y aurait un nouveau plan de développement des soins palliatifs, triennal, dont le pilotage sera confié aux docteurs Olivier Mermet et Bruno Richard. Ce dit plan prévoira «un développement de la prise en charge en ville», qui «sera très vite facilitée par la mise à disposition du midazolam (1) dès la fin de l’année 2021». «Mieux faire connaître la loi actuelle aux professionnels et accompagnants sera un fil conducteur de ce plan qui sera largement détaillé au cours des prochaines assises de la Société française d’accompagnement de soins palliatifs du mois de mai, a encore précisé Olivier Véran. Nous inscrirons dans ce plan la nécessité d’améliorer la formation initiale et continue de l’ensemble des professionnels de santé sur la thématique de la fin de vie.» Evoquant les moyens, le ministre a indiqué que «le prochain budget de la Sécurité sociale devra intégrer des mesures nouvelles pour augmenter la dotation socle des soins palliatifs». Monde fermé Soyons honnêtes, ces propos sont comme des copier-coller de ceux de ses prédécesseurs. Au mot près, les mêmes discours sont ainsi tenus, sous forme incantatoire et sans moyen réel. Et le développement des soins palliatifs, s’il s’améliore lentement, reste particulièrement inégalitaire et surtout insuffisant. En 2020, l’inspection générale des affaires sociales (Igas) notait une énième fois dans un rapport que «l’offre est globalement insuffisante», avec de fortes disparités régionales. «Cette offre ne répond pas à la demande de la population qui devrait recevoir des soins palliatifs», poursuivait l’Igas, notant que «62% des personnes majeures décédées en 2014 auraient dû bénéficier de soins palliatifs». Faut-il ajouter que le Covid a pointé le déficit cruel d’accompagnement dans les Ehpad, non seulement en termes de moyens mais aussi en termes de pharmacopée ? Les raisons de ce retard chronique ? Elles sont multiples. Certes, traditionnellement, le milieu médical français valorise beaucoup plus le curatif que l’accompagnement. Mais les blocages hexagonaux tiennent, aussi, au milieu même des soins palliatifs. Celui-ci fonctionne comme un monde fermé, cloisonné, avec ses règles et ses tabous, arc-bouté par exemple sur le refus de toute ouverture vers une aide médicale à mourir. Il est réticent à mettre en avant l’autonomie du patient dans les choix médicaux. On l’a vu encore sur la question de la sédation profonde et continue jusqu’au décès, une bonne partie de la Sfap (société française d’accompagnement et de soins palliatifs) a privilégié une lecture limitée de cette avancée, la pratiquant au final au compte-gouttes. Quid de la démocratie sanitaire ? «L’enjeu, aujourd’hui, est d’ouvrir les soins palliatifs, estime le professeur René Robert, chef du département de réanimation au CHU de Poitiers. On l’a bien vu avec le Covid. Le champ de l’accompagnement de la fin de vie est vaste. Il ne faut pas que cela soit une chasse gardée. Il faut intégrer les gériatres, les réanimateurs, les cancérologues, et bien sûr écouter avant tout les patients.» Avec la création, en 2016, du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV), sa première directrice, la cardiologue Véronique Fournier, a tenté de faire de ce lieu «la maison de tous». Mal lui en a pris, on lui a reproché de n’être pas du milieu. Après son départ, c’est le professeur René Robert qui devait lui succéder. Homme d’ouverture, il a été écarté brutalement, sans raison explicite. Et voilà que le ministre de la Santé donne à concevoir le nouveau plan national à deux membres de la Sfap, dont un ancien président. Bref, on reste entre soi. Quid de la démocratie sanitaire ? Et de la place des patients ? Formellement, le nouveau plan national de développement des soins palliatifs sera lancé le mois prochain. Selon le ministère, d’autres annonces devraient être faites, là encore, lors du congrès de la Sfap en mai. (1) Le midazolam est un benzodiazépine, utilisé pour les accompagnements en fin de vie en raison de ses qualités sédatives. Sa prescription est encore difficile en médecine de ville, en dépit des promesses ministérielles. https://www.liberation.fr/societe/sante/soins-palliatifs-et-fin-de-vie-la-france-en-retard-chronique-20210316_2RZBLWIL2VH2ZD7HG7SF2FT7LQ/ |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 16.03.21 12:42 | |
| Delanoë s'engage pour le droit à mourir dans la dignité et à vivre "digne jusqu'au dernier souffle" L'ancien maire de Paris milite pour une nouvelle loi qui ne serait “pas un permis de tuer” mais qui donnerait “le pouvoir au patient de décider, lui, quand trop, c’est trop”. Par Imane Lyafori Capture d'écran de Bertrand Delanoë, au micro de France Inter, ce mardi 16 mars FRANCE INTER POLITIQUE - “Nous voulons vivre libres et dignes.” Invité sur France Inter ce mardi 16 mars, l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë s’est engagé en faveur du droit à mourir dans la dignité, invoquant “un enjeu de liberté”.
Un premier pas dans ce sens avait été pris avec la loi Claeys-Léonetti, autorisant le fait d’“endormir plutôt que faire mourir” en provoquant “une sédation profonde et continue” chez les patients atteints d’affections incurables et en situation de grande souffrance.
Aujourd’hui, l’ancien édile estime que cette loi qui constituait “un progrès” a démontré “ses insuffisances”. “Il faut que nous soyons libres et dignes jusqu’à notre dernier souffle. J’ai connu beaucoup de cas de personnes dont la fin de vie a été très douloureuse du fait de souffrances physiques et morales parce qu’on ne les autorisait pas à prendre la décision elles-mêmes en toute liberté”, plaide Bertrand Delanoë.
Bertrand Delanoë rappelle que les Français souhaitant aujourd’hui recourir au suicide assisté sont contraints de se tourner vers des pays voisins comme la Belgique, les Pays-Bas ou la Suisse. Le socialiste est notamment revenu sur le décès de Paulette Guinchard, ancienne secrétaire d’État, “qui a dû se rendre en Suisse pour pouvoir terminer sa vie dignement.”
Bertrand Delanoë milite donc pour une nouvelle loi qui ne serait “pas un permis de tuer” mais qui donnerait “le pouvoir au patient de décider, lui, quand trop, c’est trop”.
L’affaire Vincent Lambert, avait déjà suscité le même questionnement autour de de la pratique de l’euthanasie en France. En janvier 2018, près de 90% des Français se disaient favorable au suicide assisté, selon La Croix.
Le retour d’un débat délicat Cette prise de position intervient après que le gouvernement a récemment annoncé un nouveau plan national de développement des soins palliatifs, en réponse à la relance au Parlement du douloureux débat sur la fin de vie et l’euthanasie.
Le Sénat, dominé par l’opposition de droite, avait examiné une proposition de loi visant ”à établir le droit à mourir dans la dignité”, portée par Marie-Pierre de La Gontrie, dans le cadre d’une “niche” parlementaire du groupe PS. Elle posait le droit à bénéficier, sous conditions, de l’aide active à mourir, selon deux modalités qui ne sont pas autorisées aujourd’hui en France: l’assistance médicale au suicide et l’euthanasie.
Les sénateurs n’étaient pas allés au bout de son examen, la sénatrice de Paris ayant demandé son retrait après le vote d’un amendement la “vidant de sa substance”.
La majorité divisée Le texte, qui avait reçu le “soutien” de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, avait recueilli un avis “défavorable” du ministre de la Santé Olivier Véran, pour qui “aujourd’hui, cinq ans après la loi Claeys-Leonetti (qui autorise la sédation profonde et continue, NDLR) le principal enjeu n’est pas tant de la faire évoluer que de la faire connaître”.
L’exécutif n’en a pas pour autant terminé avec le sujet. Le 8 avril, une proposition de loi “donnant le droit à une fin de vie libre et choisie” doit être examinée à l’Assemblée nationale cette fois, dans le cadre de l’espace réservé au groupe Libertés et Territoires.
Au sein même de la majorité présidentielle, Jean-Louis Touraine (ex-député PS) a déposé un texte en faveur d’une “aide médicalisée active à mourir” pour les personnes gravement malades et en fin de vie, qui a engrangé le soutien de plus de la moitié des députés LREM et au-delà, soit 164 élus de la majorité.
Mais elle n’est pas inscrite à l’ordre du jour à ce stade. “Philosophiquement proche de cette proposition de loi”, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a jugé mercredi sur BFMTV le contexte de la crise sanitaire pas “très opportun”. Cette question “nécessite le temps d’un débat, parlementaire évidemment”, mais aussi d’“un débat national impliquant les Français, les associations et les corps intermédiaires”, a renchéri Olivier Véran. Mais qu'avez-vous fait pendant le quinquennat précédent ? Rien, rien de rien ... Vous avez eu votre loi( le mariage pour tous ), vous êtes satisfait maintenant ? Signé : Admin. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 16.03.21 20:13 | |
| Fin de vie : le débat monte chez les députés de la majorité A l’initiative du député radical de gauche Olivier Falorni, l’Assemblée nationale se prononcera sur une proposition de loi pour «une fin de vie libre et choisir». Dans les rangs de la majorité, beaucoup de parlementaires annoncent déjà leur soutien au texte. A l'Assemblée nationale, le 26 janvier. (Gonzalo Fuentes/Reuters) par Laure Equy publié le 16 mars 2021 à 17h55 «Il est temps d’avancer», «j’ai décidé de voter le droit de choisir sa fin de vie, en cohérence avec mes positions», «il est grand temps d’agir pour améliorer en France les droits des personnes en fin de vie. Des initiatives parlementaires le permettront prochainement. Soyons à la hauteur.» Un par un, des députés LREM lèvent la main. Seront-ils assez nombreux, le 8 avril pour approuver la proposition de loi portée par Olivier Falorni (Libertés et territoires) pour une «fin de vie libre et choisie» ? Le débat monte dans la société, pas seulement dans la majorité. En témoigne l’intervention – rare – de l’ancien maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, ce mardi sur France inter, pour demander «que nous soyons libres et dignes jusqu’à notre dernier souffle». Mais voyant ses troupes nombreuses à se saisir de la question, le président du groupe LREM a pris les choses en main. En réunion mardi matin, Christophe Castaner a annoncé la tenue d’un séminaire samedi. Entre marcheurs et sans experts : «Nous sommes suffisamment matures pour ne pas avoir besoin d’œil extérieur», brosse-t-il dans le sens du poil. Le débat doit être animé par deux députés, l’un pour une nouvelle législation cinq ans après la loi Claeys-Leonetti, l’autre contre. «Une majorité très sereine» S’il s’est prononcé, à titre personnel, en faveur d’une avancée sur la fin de vie, Castaner a aussi pointé, devant ses collègues, «de vraies difficultés à titre politique». La première étant la réticence de l’exécutif à mettre maintenant le sujet à l’agenda. Le 11 mars au Sénat, le gouvernement avait émis un avis défavorable à la proposition de loi de la socialiste Marie-Pierre de la Gontrie pour le «droit à mourir dans la dignité». Le chef de file des députés LREM a aussi rappelé que la proposition de loi Falorni serait examinée dans le cadre d’une «niche» – une journée dédiée à un groupe parlementaire pour inscrire les textes de son choix. Certains LREM objectent qu’un tel sujet ne peut être discuté ni tranché en une dizaine d’heures. En réunion, les mêmes ont invoqué l’absence d’avis du Conseil constitutionnel ou d’étude d’impact – c’est toujours le cas sur une proposition de loi à la différence d’un projet de loi, présenté par le gouvernement. Voilà qui ne suffit pas à rebuter de nombreux marcheurs, qui estiment que le débat a lieu dans la société depuis de longues années. Un chiffre donne une idée de cette détermination : 151. Soit le nombre de députés LREM qui ont signé fin janvier la proposition de loi similaire de Jean-Louis Touraine, plus de la moitié du groupe. Ils sont en tout 164 signataires, en comptant les députés Modem et Agir-ensemble. Engagé de longue date sur le sujet, Touraine estime que son texte et celui de Falorni sont «de même inspiration» et se propose d’amender ce dernier pour le compléter : «Nous voterons la première proposition qui arrive.» De quoi envisager, selon lui, «une majorité très sereine à l’Assemblée». «Un vote en conscience» De fait, ils sont nombreux à grossir ces rangs transpartisans. Ce dimanche, la présidente de la commission des lois, Yaël Braun-Pivet a annoncé qu’elle voterait pour le 8 avril, appelant à «débattre du sujet au Parlement, car il irrigue notre société depuis des décennies». Falorni l’a appelée pour la remercier. D’autres marcheurs ont fait de même, réagissant à l’interview de la députée dans le JDD ou à la tribune de Marie-Guite Dufay (PS) qui expliquait, dans Libération, le choix de son amie, l’ex-secrétaire d’Etat Paulette Guinchard-Kunstler, de recourir au suicide assisté en Suisse. Ainsi du vice-président de l’Assemblée, Hugues Renson, ou de la questeure Laurianne Rossi. «Je voterai pour le 8 avril, embraye Jean-Baptiste Moreau, ça va fritter un peu mais je ne vois pas une majorité s’y opposer.» Laetitia Avia explique à son tour qu’elle approuvera le texte de Falorni : «En 2017, quand des gens m’ont interpellée sur le sujet, je n’avais pas de position tranchée, j’ai travaillé le sujet, j’ai posé beaucoup de questions à mon collègue Touraine et je suis aujourd’hui en ligne avec ce qu’il propose.» Mais elle s’inquiète de voir la proposition de loi Falorni inscrite à l’agenda un jeudi, jour où il est plus compliqué de mobiliser les députés. D’autres cosignataires du texte Touraine ne voteront pas pour autant celui de Falorni, préférant repousser le débat à la campagne présidentielle. A lire aussi Bientôt une aide active à mourir ? Santé 16 févr. 2021 Calmer l’impatience des troupes pour temporiser : est-ce l’objectif du séminaire organisé par le groupe LREM ? «Il ne faut pas jouer avec la loi Falorni pour qu’à la fin, elle ne soit pas votée et le sujet enterré comme depuis 2007», prévient Francis Chouat qui approuvera le texte. Un autre soupçonne «une partie de bonneteau pour qu’il y ait le moins de votes possibles sur la loi Falorni et que cette première étape ne soit pas franchie». Castaner insiste, lui, sur la liberté de vote qui sera laissée sur ce sujet. Quant à Falorni, il invite les marcheurs à s’en emparer. «Ce sera un vote en conscience qui comporte deux enjeux. L’un, le plus crucial, sur la fin de vie et le second sur le rôle des parlementaires. Devons-nous être le seul endroit où on ne débat pas de ce sujet et, à chaque fois qu’on ne sait pas trancher, renvoyer à une convention citoyenne ? interpelle le radical de gauche. Je connais très bien une Convention… qui s’appelle l’Assemblée nationale.» https://www.liberation.fr/politique/fin-de-vie-le-debat-monte-chez-les-deputes-de-la-majorite-20210316_EAAPEGGCBRCRFOUMFTBGDLEFCQ/ |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 19.03.21 15:09 | |
| Le débat sur la fin de vie transcende les clivages au Parlement Une nouvelle proposition de loi en faveur de l’euthanasie doit être examinée le 8 avril à l’Assemblée nationale. Des parlementaires de tous bancs s’allient face aux réticences du gouvernement.
Par Marie Pouzadoux Publié aujourd’hui à 14h27 Article réservé aux abonnés
Il y a des passages vers l’ailleurs qui sont parfois accompagnés d’un dernier message. Celui laissé par l’ancienne secrétaire d’Etat, Paulette Guinchard-Kunstler, est éthique et politique. Souffrante d’une maladie incurable, l’ex-députée socialiste a décidé de mourir par recours au suicide médicalement assisté, le 4 mars, en Suisse. En 2005, elle s’opposait pourtant à ce que l’euthanasie soit légalisée en France, dans une tribune publiée dans le Monde.
Pour Olivier Falorni, député du groupe Libertés et Territoires, « son courage dans la souffrance et sa manière d’assumer son évolution de point de vue, rappelle qu’il y a urgence à légiférer sur la fin de vie, pour que puissent choisir celles et ceux qui sont condamnés ». Alors que l’euthanasie active a été légalisée jeudi 18 mars en Espagne, M. Falorni portera le 8 avril dans l’hémicycle une proposition de loi très attendue à ce sujet. Pour la défendre se dresse avec lui un front parlementaire d’élus de tous bords, de La France insoumise (LFI) jusqu’au parti Les Républicains (LR).
Lire aussi L’Espagne légalise l’euthanasie, devenant le sixième pays au monde le faire Le combat autour de la fin de vie n’est pas nouveau. Il gagne en revanche du terrain au sein des deux chambres parlementaires. Rien que depuis 2017, quatre d’entre eux ont déposé des propositions de lois très proches : l’« insoumise » Caroline Fiat (2017), le « marcheur » et président du comité de réflexion sur la fin de vie Jean-Louis Touraine (2017), la sénatrice socialiste Marie-Pierre de la Gontrie (2020) et la députée LR Marine Brenier (2020).
Le débat infuse de plus en plus, y compris au sein de la droite conservatrice. « Le rejet de la proposition socialiste au Sénat, par une courte majorité de 19 voix, le 11 mars dernier, démontre qu’une évolution d’opinion majeure a eu lieu », soutient Mme Brenier. Si l’union est rendue possible, c’est en raison d’un constat partagé sur la loi Claeys-Leonetti, adoptée en 2016, renforçant la loi de 2005 sur l’euthanasie passive. « Elle ne suffit pas. Le texte a certes permis des avancées, mais il n’a pas donné sa voix au patient, laissant de côté nombre de souffrances », résume M. Touraine, professeur de médecine.
L’opinion très favorable... .. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 19.03.21 15:19 | |
| Les citoyens français ont toujours voulu le choix entre l'acharnement thérapeutique, l'accompagnement palliatif, l'euthanasie passive, le suicide assisté et l'euthanasie active. Le choix, juste le choix, rien que le choix. ce n'est pourtant pas compliqué à comprendre. MON choix, c'est MON droit. MON droit, c'est MON choix. JE suis MOI. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 21.03.21 9:45 | |
| Sondage – Êtes-vous pour le droit de choisir sa fin de vie ? Vient d’être examinée une proposition de loi visant à proposer des solutions pour permettre aux personnes atteintes de maladies incurables de décider de mourir, assistées par des médecins volontaires.
Rédigé par Alan Van Brackel, le 16 Mar 2021, à 8 h 00 min Sondage – Êtes-vous pour le droit de choisir sa fin de vie ?
Depuis 2019, six propositions de loi émanant de partis politiques différents sont discutées cette année 2021.
La question de l’euthanasie examinée au Sénat Comme le soulignait l’association Mourir dans la dignité relayant un sondage Ipsos, en mars 2019 96 % des Français s’exprimaient en faveur de l’euthanasie. S’entend un choix volontaire dans le cadre de maladies incurables, ce que la loi ne permet pas à ce jour en France.
D’où le cheminement vers une proposition de loi visant à établir le droit à mourir dans la dignité présentée au Sénat, lequel a supprimé l’article 1er qui visait à légiférer sur l’assistance médicale au suicide et l’euthanasie. Écartée de l’ordre du jour pour cette raison, la proposition sera probablement évoquée en avril lors des débats sur le cinquième « plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie » à l’Assemblée Nationale.
Une attente des citoyens Comme le rappelle la sénatrice Marie-Pierre de La Gontrie dans des propos relayés par France Inter, des citoyens français « sont contraints de se rendre en Suisse pour un suicide assisté impossible en France. Aujourd’hui, la Suisse et la Belgique, face à l’afflux de ce type de demandes, envisagent de fermer leurs possibilités d’accueil. » Selon la sénatrice, et les associations de citoyens en attente de changement, la loi Claeys-Leonetti de 2016 ne suffit pas et n’encadre pas 90 % des cas. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 21.03.21 12:39 | |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 22.03.21 10:28 | |
| Euthanasie : débat ouvert [size=12]22 Mars 2021
La présidente LREM de la commission des Lois à l'Assemblée nationale, la députée Yaël Braun-Pivet, revendique le « droit de choisir sa fin de vie ». Une position qui prend le contrepied de celle du gouvernement. La députée affirme qu'elle votera une proposition de loi qui sera examinée en avril au Palais Bourbon, dans le cadre de l'espace réservé au groupe Libertés et Territoires. « J'ai décidé de voter le droit de choisir sa fin de vie, en cohérence avec mes positions : j'avais signé la tribune de mon collègue Jean-Louis Touraine [députée LREM, ndlr] en ce sens, puis sa proposition de loi. Il est temps de débattre du sujet au Parlement, car il irrigue notre société depuis des décennies », a-t-elle déclaré dans une interview au Journal du Dimanche. La députée des Yvelines va à l'encontre de la position prudente du gouvernement qui, lors d'un débat au Sénat sur une proposition de loi socialiste visant « à établir le droit à mourir dans la dignité », a opposé une fin de non-recevoir au texte. De son côté, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé le lancement, dès avril, d'un 5e « plan national de développement des soins palliatifs et d'accompagnement de la fin de vie », le précédent s'étant interrompu en 2019. Pour Yaël Braun-Pivet, « la loi Claeys-Leonetti est un progrès, mais elle ne va pas assez loin. Olivier Véran a raison de vouloir développer l'accès aux soins palliatifs. Mais c'est un sujet différent. Il faut mener une autre démarche, complémentaire. Je souhaite que le débat du 8 avril permette au gouvernement de se positionner, non pas sur les soins palliatifs, mais sur le droit à mourir dans la dignité, que nous devons garantir aux citoyens et aux familles qui le souhaitent ». « Il ne faut plus tergiverser, il faut agir », a affirmé la députée. Celle-ci propose que si la proposition de loi « Libertés et Territoires » est adoptée à l'Assemblée nationale, le 8 avril, le gouvernement ou un groupe du Sénat pourrait le reprendre. Au sein même de la majorité présidentielle, le député LREM Jean-Louis Touraine (ex-député PS) a déposé un texte en faveur d'une « aide médicalisée active à mourir » pour les personnes gravement malades et en fin de vie, qui a engrangé le soutien de plus de la moitié des députés-es LREM et au-delà, soit 164 élus-es de la majorité.[/size]
Des paroles aux actes, plus de blablabla.SVP merci d'avance. Je propose dans l'immédiat une modification importante de la dernière loi Léonetti.Et le reste viendra après. Si vous ne voulez rien faire, cassez au moins la baraque. Signé : Admin |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 22.03.21 17:19 | |
| NON, NON, NON, NON, NON le débat sur la fin de vie n'est pas à mener lors d'une présidentielle car il a déjà eu lieu pendant le quinquennat précédent les citoyens français ne sont pas responsable des fautes et des erreurs de Jean Léonetti et de François Hollande ainsi que du fonctionnement des associations pro-vie et pro-choix STOP pour les DONS, STOP pour toutes les adhésions, STOP pour n'importe quel vote électoral, STOP ... ... "Des paroles aux actes, plus de blablabla.SVP merci d'avance. Je propose dans l'immédiat une modification importante de la dernière loi Léonetti.Et le reste viendra après. Si vous ne voulez rien faire, cassez au moins la baraque. Signé : Admin" |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 23.03.21 14:33 | |
| Euthanasie, l’histoire sans fin Chronique Jean-René Binet est professeur de droit privé à l’université de Rennes 1 et membre honoraire de l’Institut universitaire de France. Jean-René Binet, le 23/03/2021 à 12:18 Euthanasie, l’histoire sans fin S’interroger sur le sens du terme « euthanasie » dans lequel chacun peut comprendre une chose différente.
S’il est des questions pour lesquelles l’histoire législative semble se répéter, inlassablement, l’euthanasie en est une. Les propositions de loi destinées à autoriser, sous des appellations diverses, le fait de donner volontairement la mort à un individu malade sont en effet légion. Chaque initiative est alors l’occasion d’un débat de société dans lequel les mêmes affirmations sont faites, qui tournent autour du fait que l’on meurt mal en France, que la volonté individuelle n’y est pas suffisamment prise en compte, que la loi française est en retard sur la société ou sur les lois des pays voisins et, surtout, que la légalisation de l’euthanasie serait une solution à ces divers problèmes.
Les deux propositions récemment déposées, l’une au Sénat, l’autre à l’Assemblée nationale, s’inscrivent dans cette lignée. Au-delà de la permanence de cette volonté mortifère, l’histoire sans fin de l’euthanasie illustre immanquablement une tentation récurrente du législateur : agir sous la dictée des sondages d’opinion.
Confusion entre euthanasie et suicide assisté Ainsi, l’exposé des motifs des deux propositions de loi affirme que, selon un récent sondage, 96 % des Français seraient favorables à l’euthanasie. Un tel résultat invite à s’interroger sur le sens d’un terme dans lequel chacun peut comprendre une chose différente. S’il s’agit de l’envisager d’un point de vue étymologique, c’est d’une bonne mort que l’on parle, et il ne serait pas étonnant, pour ne pas dire rassurant, que la plupart des individus en souhaitent une.
Ensuite, d’une personne à l’autre, le terme renvoie parfois au suicide assisté tandis que d’autres le limitent à l’administration d’une substance létale par un tiers. Enfin, certains l’affublent parfois d’un qualificatif permettant de distinguer l’euthanasie active de sa variante passive. Parle-t-on cependant toujours d’euthanasie lorsqu’il s’agit, pour un médecin d’admettre avec son patient que le combat contre la maladie est terminé et que désormais, parce que la mort est inéluctable, il convient de s’abstenir de toute obstination déraisonnable ?
À l’évidence non, toutefois l’affaire Vincent Lambert a permis de constater cette confusion quand certains voyaient dans la situation du malade une illustration de la nécessité de légiférer sur l’euthanasie, alors que d’autres voyaient dans l’arrêt des traitements décidé par le médecin la preuve que le droit français l’autorisait déjà, de manière hypocrite.
Confusion terminologique Parce que la confusion terminologique explique au moins pour partie les résultats des sondages invoqués, il serait hasardeux de trop s’y référer pour faire évoluer la loi. C’est l’un des enseignements qu’avait tirés l’Observatoire national de la fin de vie dans son rapport annuel de 2011 qui déclarait que « sur un sujet aussi sensible que celui de l’euthanasie, l’utilisation de questions fermées ne paraît pas pertinente pour apprécier finement l’opinion des personnes interrogées (…) : les questions relatives à l’euthanasie ne sont, précisément, pas solubles à une approche de type “pour ou contre” ».
Sans interdire le recours aux sondages, cette analyse devrait conduire à tempérer l’ardeur de ceux qui souhaiteraient indexer la loi sur leurs résultats. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 23.03.21 21:16 | |
| [size=49]Suicide assisté : « Il suffirait que le seul produit qui permette une mort douce soit susceptible d’être prescrit par les médecins pour que tout obstacle disparaisse »[/size] François GalichetUniversitaireLe philosophe François Galichet rappelle, dans une tribune au « Monde », que si l’assistance au suicide est légale en France, il n’est pas possible aujourd’hui de fournir aux patients le pentobarbital.Publié le 17 mars 2021 à 05h00 - Mis à jour le 17 mars 2021 à 09h03 Temps deLecture 4 min.Article réservé aux abonnésTribune. Dix membres de l’association Ultime liberté, dont moi-même, viennent d’être mis en examen pour avoir aidé des personnes, après avoir vérifié leur volonté et leur lucidité, à se procurer à l’étranger du pentobarbital, le produit permettant de quitter la vie dignement.Il y a là un paradoxe. Contrairement à ce qu’on entend souvent dire, l’assistance au suicide est légale en France. D’abord pour des raisons de principe : le suicide n’étant pas un délit, l’assistance à un acte qui n’est pas un délit ne saurait en être un. C’est pourquoi les poursuites à ce sujet ont toujours recouru au subterfuge juridique d’un autre article du code pénal : celui qui punit la « non-assistance à personne en danger ».Mais ici encore, les difficultés sont grandes. L’aide à une personne qui se met volontairement en danger, en pleine conscience de ce qu’elle fait, n’est pas punissable, sinon, il faudrait poursuivre les moniteurs d’alpinisme, les fournisseurs de matériel d’escalade et autres sports extrêmes ! On suppose donc que la personne est en danger, non du fait de sa propre volonté, mais du fait d’une maladie qui altère son jugement (dépression, schizophrénie, etc.) ou de pressions insistantes qu’elle aurait subies (« abus de faiblesse »).Jurisprudence bien établieSi l’on peut prouver la pleine lucidité et capacité de jugement de la personne, alors il ne saurait y avoir de délit. C’est ce qu’a jugé, en novembre 2016, la cour d’appel de Lyon (jugement confirmé en cassation). Il a acquitté Jean Mercier, qui avait aidé sa femme à prendre les médicaments lui permettant de mourir quand elle l’a souhaité. C’est ce qu’a estimé l’officier de police judiciaire qui, à Grenoble, a décidé qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre les proches d’André Béranger, un enseignant et militant très populaire dans son quartier. Ils l’avaient assisté pareillement ; il avait annoncé publiquement son intention de se suicider, du fait d’une grave maladie dégénérative.Lire aussi Jean Mercier, un octogénaire qui avait aidé sa femme à mourir, définitivement relaxéNon, cela ne suffit pas. Car il faut être capable de tenir un verre et le Nembutal est un liquide très amer.(on pourrait accuser Jean Léonetti de provocation indirecte au suicide...Par exemple, essayer le jeûne total par curiosité et donc s'abîmer la santé, ou tomber dans la dépression suite à son rabâchage depuis 2005 etc ). |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 24.03.21 18:40 | |
| loi Claeys-Leonetti année 2016 année 2017 année 2018 année 2019 année 2020 année 2021 cinq ans, la durée d'un quinquennat |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 24.03.21 22:34 | |
| Didier Sicard : “La loi sur la fin de vie est mal appliquée”
ok mais à qui la faute ? |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 25.03.21 9:49 | |
| Fin de vie : "Nous sommes dans une situation d'hypocrisie" explique le député Olivier Falorni Jeudi 25 mars 2021 à 9:18 - Par Mélanie Domange, France Bleu La Rochelle Charente-Maritime Le député de La Rochelle-Ile de Ré, Olivier Falorni, se bat pour une fin de vie libre et choisie. Il est porteur d'une proposition de loi pour légaliser l'euthanasie, qui sera étudiée à l'assemblée nationale le 8 avril. Il essaie de convaincre ses homologues. Une tâche compliquée. Olivier Falorni se bat pour une fin de vie libre et choisie. Olivier Falorni se bat pour une fin de vie libre et choisie. Radio France - Marie-Laurence Dalle Permettre d'avoir une fin de vie libre et choisie... Depuis des années, c'est le combat d'Olivier Falorni. Le député de la Rochelle-Ile de Ré était l'invité de France Bleu la Rochelle ce jeudi matin. Il porte une proposition de loi pour légaliser l'euthanasie, proposition de loi qui sera étudiée à l'assemblée nationale le 8 avril prochain. En attendant, entre les auditions, Olivier Falorni, député du groupe Libertés et Territoires, essaie de convaincre les parlementaires de la majorité. France Bleu la Rochelle : Pouvez-vous présenter ce texte simplement? Olivier Falorni : C'est un texte qui, j'allais dire, prend en compte d'abord la réalité de notre pays. Tout le monde reconnaît qu'on meurt mal en France. Tout le monde constate, hélas! Ça n'est pas possible que ce soit une fatalité, qu'il y ait des agonies dans notre pays. Il y a des souffrances physiques et psychiques qui ne peuvent être apaisées malgré toute la bonne volonté des soignants. Donc, aujourd'hui, cette réalité est là. Elle est cruelle et elle est parfois un peu hypocrite dans le sens où des Françaises et des Français, quand ils en ont les moyens physiques et financiers, s'exilent à l'étranger pour pouvoir mourir ou ont recours à des euthanasies clandestines qui, par définition, ne sont pas contrôlées. Finalement, mon texte se résume en une phrase c'est donner le droit à une fin de vie libre et choisie. France Bleu la Rochelle : L'euthanasie passive autorisée par la loi actuelle, la loi Clayes-Léonetti, n'est pas suffisante? Olivier Falorni : La loi Léonetti a marqué un certain nombre d'avancées, notamment, j'allais dire, des progrès dans la reconnaissance du droit des malades. Sauf qu'aujourd'hui, elle reste encore très restrictive et on voit toutes les impasses, toutes les failles de cette loi. L'euthanasie veut dire en grec "belle mort, mort douce". Je le rappelle, c'est un médecin qui injecte le produit létal dans les circonstances, dans un cadre très précis. Il s'agit de pouvoir bénéficier de cette aide active à mourir dans le cas d'une maladie grave et incurable, à une phase avancée ou terminale. C'est un cadre très strict et qui s'inspire de la loi belge loi belge, qui a 20 ans d'expérience. J'auditionne depuis plusieurs jours des responsables belges, des médecins, des juristes qui nous disent la loi fonctionne depuis 20 ans et plus personne ne veut la remettre en cause. Donc, l'enjeu, l'enjeu, c'est de permettre aux Françaises et aux Français de bénéficier de leur ultime liberté. France Bleu la Rochelle : Vous venez d'en parler, Olivier Falorni, dans ce qui est proposé juste à côté de chez nous, chez nos voisins européens, en Belgique c'est l'euthanasie légale. Dans les hôpitaux, en Suisse, c'est l'assistance au suicide. Clairement, il faudrait se calquer sur le modèle belge. Olivier Falorni : La référence, pour moi, c'est la loi belge. Je ne suis pas très favorable au modèle suisse. Mme Guinchard, qui a été ministre sous Lionel Jospin, était défavorable au suicide assisté, à l'euthanasie et s'est heurtée à la réalité de la loi. Malheureusement, elle a été atteinte d'une maladie neurodégénérative héréditaire. Son grand-père et sa mère ont eu le même phénomène et elle savait que c'était inéluctable. Elle savait l'issue, l'issue abominable de cette maladie. La législation française ne pouvait pas répondre à sa problématique terrible et cette femme a dû s'exiler en Suisse pour pouvoir mourir dans des conditions dignes. Vous savez, moi, j'utilise le mot dignité avec beaucoup de prudence. Chacun a sa propre dignité et je conçois qu'on ait une acception différente de la mienne. Je parle de liberté plutôt que de dignité. Mais moi, je conçois que j'ai le droit de choisir ma fin de vie dans la dignité, que j'estime être la mienne. Et Mme Guinchard, elle, a dû partir en Suisse. Elle a dû s'exiler. Rendez vous compte. [00:04:13][65.5] France Bleu la Rochelle : Il y aurait 4 000 euthanasies illégales en France, c'est énorme. Légalement, il y a des risques pour les proches et les médecins. En Europe, des pays frontaliers avec la France ont légiféré sur l'aide médicalisée aux décès. Olivier Falorni : Je rappelle que la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et maintenant le Portugal et l'Espagne, pays de culture catholique, ont voté là il y a quelques semaines. Ils ont décidé d'avancer. Finalement, la France peut être à la traîne sur ce sujet majeur. Donc, la réalité, c'est qu'il y a des euthanasies clandestines et il y a des gens qui partent à l'étranger. Ça ne vous rappelle rien? En 1974, vous aviez des femmes, qui, pour pouvoir avorter, partaient à l'étranger, ou avaient recours aux faiseuses d'anges. Eh bien, moi, je n'accepte pas, en tant que législateur, qu'il y ait des euthanasies clandestines. Je peux comprendre parce que c'est un acte d'humanité d'un médecin qui répond à une demande, une souffrance absolue, mais par définition, ne sont pas contrôlées. Et vous savez, le principe de mon texte, c'est de respecter la volonté du patient. Il n'y a que le patient qui décide en accord avec le médecin. Il y aura d'ailleurs une commission de contrôle instituée par l'État et de faire en sorte que dans ce pays, on puisse partir dans des conditions satisfaisantes. France Bleu la Rochelle : On a l'impression que, finalement, on est à deux doigts de basculer. Les Français sont favorables. Et politiquement? Qu'est ce qui bloque? Olivier Falorni : Alors, vous savez, moi, c'est un combat de longue date que je mène. Il y a dix ans, c'était un sujet clivant dans la société. Aujourd'hui, un sondage Ipsos indique que 96 des Français 96 %des Français, je le dis, sont favorables à ce droit. J'ai l'impression qu'un certain nombre de nos gouvernants, pourtant parfois jeunes, considèrent que, par définition, un sujet de société est clivant. Ça a été le cas effectivement à l'époque pour l'abolition de la peine de mort et pour le mariage pour tous. Aujourd'hui, c'est une attente de l'opinion publique parce qu'ils savent que ce que je propose, ce que nous proposons, est un texte encadré et qui s'appuie sur l'expérience de nos voisins. La France n'est pas seule dans le monde. On peut quand même regarder ce qui se fait à nos frontières, d'autant plus que nos concitoyens partent pour pouvoir bénéficier d'une mort douce et respectueuse. Donc, regardons la réalité de notre pays, regardons ce que font nos voisins et légiféront. Enfin, et ne considérons pas que c'est un sujet aujourd'hui clivant qui briserait le pays puisque l'immense majorité des Français, ce qui n'était pas le cas il y a dix ans, cinq ans aujourd'hui. https://www.francebleu.fr/infos/societe/fin-de-vie-nous-sommes-dans-une-situation-d-hypocrisie-explique-le-depute-olivier-falorni-1616660326 |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 25.03.21 16:48 | |
| Euthanasie et suicide médicalement assisté : les députés corses interpellés par l'ADMD Pierre-Manuel Pescetti le Mardi 23 Mars 2021 à 09:57 Dans une lettre adressée aux députés corses, Christiane Muretti, déléguée régionale adjointe de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), demande à ce que ceux-ci votent pour la proposition de loi visant la légalisation de l'euthanasie et du suicide médicalement assisté qui sera présentée à l'Assemblée Nationale le 8 avril prochain. Christiane Muretti milite depuis des années pour la légalisation de l'euthanasie et du suicide médicalement assisté en France. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti Christiane Muretti milite depuis des années pour la légalisation de l'euthanasie et du suicide médicalement assisté en France. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti « Pourrons-nous un jour avoir le choix de notre fin de vie ? Avoir le choix de mourir de manière digne et libre ? » C’est la question que se pose Christiane Muretti, déléguée régionale adjointe de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD). Cette question elle l’a d’ailleurs posé aux députés Corses en leur demandant de voter la proposition de loi du député de la Charente-Maritime Olivier Falorni qui sera examinée le 8 avril prochain par l’Assemblée Nationale dans le cadre d’une niche parlementaire du groupe Libertés et Territoires. Cette proposition de loi vise à autoriser aussi bien l’euthanasie que le suicide médicalement assisté. Dans le cadre de l’euthanasie c’est le soignant, à la demande d’un patient atteint d'une maladie incurable qui provoque la mort pour mettre fin à ses souffrances. Pour le suicide médicalement assisté le patient prend lui-même la dose de produit prescrite pour se donner la mort. La réponse favorable de Michel Castellani et de Jean-Félix Acquaviva « Ces deux députés m’ont répondu favorablement quelques heures après avoir reçu mon mail, précisant d’ailleurs qu’ils étaient cosignataires de cette proposition de loi » explique Christiane Muretti. Si la cause semble acquise de côté-ci, c’est tout l’hémicycle de l’Assemblée Nationale qu’il faudra convaincre avant de voir la proposition de loi être examinée par le Sénat. Ce dernier l’avait d’ailleurs rejetée le 11 mars dernier. La partie ne semble pas gagnée d’avance et Christiane Muretti le sait : « le Sénat refusera la loi encore une fois mais il faut continuer à mettre le sujet sur la table car il y a une réelle prise de conscience. Si le président de la République Emmanuel Macron y est opposé, d’autres élus comme Anne Hidalgo et Jean-Luc Mélenchon sont pour ». Pour l’heure il faut continuer à communiquer et à convaincre et Christiane Muretti compte bien y associer la classe politique corse : « dans un deuxième temps nous allons demander aux sénateurs et aux partis politiques corses de donner leur position. Je pense aussi que cette question devrait être un point crucial du programme des candidats aux élections territoriales à venir ainsi que de celui des présidentielles de 2022 ». L’Eglise et les médecins comme ultimes obstacles ? Christiane Muretti en est convaincue, la population est en grande majorité convaincue qu’il faille autoriser l’euthanasie et le suicide médicalement assisté en France : « depuis de nombreuses années les sondages donnent un niveau d’adhésion de plus de 90 % des français. Je l’ai moi-même constaté en parcourant la Corse grâce aux évènements organisés par l’ADMD ». Reste à convaincre l’Eglise qui voit d’un très mauvais œil le fait de se donner la mort. La Bible considère le suicide comme un meurtre contre soi-même, enlevant toute part de décision au Divin. Autre dogme réfractaire, celui de la médecine. Pour Christiane Muretti « les médecins estiment que c’est à eux de décider si un patient doit mourir ou pas, tout en essayant de tenter tout leur possible pour guérir. Mais dans le cas de maladies incurables, ce choix doit être laissé aux patients et les médecins en prennent de plus en plus conscience ». La question fait d’ailleurs débat chez nos voisins Italiens et Allemands quand la Belgique, la Suisse, les Pays-Bas, le Luxembourg et dernièrement l’Espagne ont déjà autorisé la pratique. La France suivra-t-elle ? https://www.corsenetinfos.corsica/Euthanasie-et-suicide-medicalement-assiste-les-deputes-corses-interpelles-par-l-ADMD_a56504.html |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 26.03.21 10:14 | |
| Fin de vie: «Le droit n’avalise en rien l’assistance au suicide» FIGAROVOX/TRIBUNE - Un philosophe a récemment affirmé que l’assistance au suicide était légale en France. Pour le maître de conférences en droit privé Pierre Fleury-Le Gros, il s’agit d’une contre-vérité que ni la loi, ni la jurisprudence, ne permettent d’affirmer. Par Pierre Fleury-Le Gros Publié il y a 1 heure, mis à jour il y a 1 heure «La distinction entre complicité et assistance doit être posée». CHANTAL BRIAND/AFP Pierre Fleury-Le Gros est maître de conférences en droit privé à la Faculté des affaires internationales du Havre et membre du laboratoire de recherche LexFEIM. L’assistance au suicide est-elle légale en France? Le 17 mars dernier, dans une tribune au Monde, le philosophe François Galichet répondait sans ambages par l’affirmative. Selon l’auteur, l’assistance au suicide est légale. Mais l’affirmation se vérifie-t-elle? La fin de vie est un sujet particulièrement sensible ; une prudence particulière doit donc être de mise lorsqu’il s’agit de faire publiquement le départ entre ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Dans cette démarche, c’est avec précision qu’il faut appréhender les termes de la loi, tout comme les décisions de justice qui les appliquent. Pour ne pas laisser penser que ce qui n’est pas légal pourrait l’être. Pour ne pas faire naître d’espoirs dont il ne nous appartient pas de juger s’ils sont légitimes ou non. Être privé de la possibilité de choisir la fin de vie qu’on désire peut être une source de souffrances. Mais lire qu’on peut échapper aux poursuites pénales en cas d’assistance au suicide peut être lourd de conséquences, quand la réalité juridique dicte le contraire, car contrairement à ce qui a été affirmé, l’assistance au suicide n’est pas légale en France. L’analyse de la loi et des décisions des juges le confirmera dans ces lignes. Afin d’éviter toute confusion, la distinction entre complicité et assistance doit être posée. En premier lieu, et afin d’éviter toute confusion, la distinction entre complicité et assistance doit être posée. Il est affirmé que «le suicide n’étant pas un délit, l’assistance à un acte qui n’est pas un délit ne saurait en être un». Mais l’affirmation n’est pas exacte. Elle conduit à exprimer une contrevérité. À l’origine de celle-ci, un amalgame entre deux notions: la complicité et l’assistance. Explications. En droit français, il existe un principe de base: pour que le complice d’un acte puisse être condamné, l’acte auquel il a participé doit lui-même être illégal. On dit ainsi que le complice «emprunte» la criminalité de l’acte accompli par celui qui l’a commis, parce qu’il n’a pas de criminalité propre. Par exemple, si la complicité de meurtre est punissable en droit français, c’est parce que le meurtre est lui-même un acte illégal. À LIRE AUSSI : Un collectif de médecins: «Abordons le sujet de la fin de vie sans posture ni idéologie» À la lumière de ce principe, la complicité de suicide ne pourrait être punissable que si le suicide était lui-même un acte illégal. Or, il ne l’est pas. Il ne l’est plus. Depuis 1791. Il est donc exact d’affirmer que l’acte de complicité en matière de suicide ne peut pas être poursuivi. Pour autant, peut-on aller plus loin? Peut-on affirmer, comme le fait l’auteur, que ce n’est pas seulement l’acte de complicité qui ne peut pas être poursuivi, mais aussi l’assistance au suicide d’une manière plus générale? La réponse est non. L’affirmer est une contrevérité induite par un amalgame opéré entre les notions d’«assistance» et de «complicité». Ce n’est pas parce que l’acte d’assistance au suicide ne peut pas être poursuivi sur le terrain de la complicité qu’il ne peut pas l’être du tout. L’une et l’autre ne sont pas synonymes, car la notion d’assistance est protéiforme. La complicité n’est qu’une de ses facettes, mais elle en comporte au moins une autre qui est illégale: la provocation au suicide, délit pénal qui expose celui qui s’y risque à une peine de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Autrement dit, ce n’est pas parce que l’acte d’assistance au suicide ne peut pas être poursuivi sur le terrain de la complicité qu’il ne peut pas l’être du tout. On ne peut donc pas affirmer que «l’assistance au suicide n’est pas un délit» et qu’elle est «légale en France»: celui qui fournit des médicaments ou une arme à une personne désireuse de se suicider et qui l’incite à les utiliser en fera les frais. Il pourra être poursuivi pour provocation au suicide. Il pourra donc être condamné pénalement. À LIRE AUSSI :Fin de vie: quand les conventions citoyennes remplacent la démocratie En second lieu, au soutien de sa position, François Galichet ne s’appuie pas seulement sur la loi. Il invoque aussi une «jurisprudence bien établie» des juges qui avaliseraient l’assistance au suicide. Mais l’affaire Jean Mercier sur laquelle s’appuie l’auteur ne permet pas de corroborer cette lecture. Le 10 novembre 2011, Jean Mercier avait aidé son épouse à mettre fin à ses jours en mettant à sa disposition des médicaments ; il les avait lui-même sortis de leur emballage pour les placer dans la main de son épouse, afin qu’elle les ingère. Il fut poursuivi pour non-assistance à personne en péril. Le 10 novembre 2016, la Cour d’appel de Lyon décida de ne pas le condamner, décision confirmée ensuite par la Cour de cassation le 13 décembre 2017. Mais dans ces deux décisions qui ont permis à Jean Mercier d’échapper à une condamnation, peut-on voir la preuve que l’assistance au suicide est légale? En aucun cas. Bien loin d’avaliser l’assistance au suicide, les juges ont considéré qu’il s’agissait en réalité d’actes qui auraient justifié des poursuites sur un fondement beaucoup plus grave : le meurtre. Contrairement à ce qui est soutenu, elles n’avalisent en rien l’assistance au suicide. En réalité, les juges n’ont pas eu le choix de se prononcer autrement, pour deux raisons intrinsèquement liées: Premièrement, les poursuites ont été réalisées sur un mauvais fondement - la non-assistance à personne en péril. Or, le rôle actif joué par Jean Mercier n’autorisait pas une condamnation sur ce fondement qui implique au contraire qu’un rôle passif soit joué. C’est pour cette raison que la Cour d’appel de Lyon a pris la décision de ne pas le condamner. Elle considère qu’il a joué un rôle actif caractéristique du meurtre, mais pas un rôle passif caractéristique de la non-assistance à personne en péril. Deuxièmement, le droit français n’a pas autorisé la Cour d’appel à ouvrir de nouvelles poursuites sur le fondement adéquat du meurtre, car cette possibilité avait été définitivement écartée par le juge d’instruction: obstacle lié à la procédure. La Cour de cassation le confirma, tout en relevant elle aussi que des poursuites pour meurtre auraient été justifiées... Ainsi, bien loin d’avaliser l’assistance au suicide, les juges ont considéré qu’il s’agissait en réalité d’actes qui auraient justifié des poursuites sur un fondement beaucoup plus grave: le meurtre. Il apparaît ainsi que ni la loi, ni la position des juges ne permettent de conclure que l’assistance au suicide est légale en France. Même si on peut avoir la conviction profonde que le suicide assisté devrait être légalisé, celle-ci ne doit pas primer sur la réalité juridique. https://www.lefigaro.fr/vox/societe/fin-de-vie-le-droit-n-avalise-en-rien-l-assistance-au-suicide-20210326 |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 27.03.21 0:13 | |
| Fin de vie : pour Mireille Clapot (députée LREM), « l’attente entre la sédation profonde et la mort est intolérable » Alors que l’Assemblée nationale examinera, dès le 8 avril, une proposition de loi “donnant le droit à une fin de vie libre et choisie”, la députée La République en marche de la Drôme, Mireille Clapot, devrait très probablement voter en faveur de ce texte. La parlementaire, qui organise un débat en visioconférence ce samedi 27 mars sur le sujet, souhaite que la loi sur la fin de vie aille plus loin. Elle estime que l’attente entre la sédation profonde et continue et la mort est « intolérable et cruelle » pour la personne comme pour son entourage. Le débat se déroulera sur Zoom dès 10 heures. Parmi les invités, le député LREM et médecin Jean-Louis Touraine, grand défenseur de l’aide médicale à mourir, l’association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) et Robert Riou, secrétaire adjoint de la Jalmalv (Jusqu’à la mort, accompagner la vie).
Par Amandine BRIOUDE - Hier à 06:05 | mis à jour à 22:19 -
je pense que c'est surtout le manque de choix qui est intolérable |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 30.03.21 14:34 | |
| DROIT À MOURIR DANS LA DIGNITÉ : LE SÉNATEUR JEAN-FRANÇOIS LONGEOT REGRETTE L'ABSENCE DE DÉBAT Le 11 mars dernier, une proposition de loi visant à établir le droit à mourir dans la dignité a été examinée, puis retirée le l’ordre du jour après la suppression de l’article 1er, considéré comme le cœur du texte Droit à mourir dans la dignité : Le sénateur Jean-François Longeot regrette l'absence de débat Depuis le 4 mars 2021, date de disparition de l’ex-secrétaire d’Etat Paulette Guinchard, ayant eu recours au suicide assisté en Suisse, le débat parlementaire s’est agité à nouveau à ce propos. Cinq propositions de loi avaient été déposées à l’Assemblée nationale et au Sénat avant son décès. Le 11 mars dernier, la proposition de loi visant à établir le droit à mourir dans la dignité de la sénatrice Marie-Pierre de La Gontrie a été examinée, puis retirée le l’ordre du jour par cette dernière après la suppression de l’article 1er qu’elle considérait comme le cœur du texte. Jean-François Longeot, sénateur du Doubs, s’est exprimé à ce propos. Il regrette une telle suppression d’article estimant que cela empêche la tenue d’un débat sur la fin de vie, qui est crucial pour la société.
Une pratique interdite en France
« Il est indispensable et urgent qu’un débat serein et approfondi sur ce thème sociétal crucial ait lieu, tout comme une réflexion sur l’accompagnement des personnes en situation palliative respectant leur dignité puisse être menée et qu’ils soient accompagnés de mesures concrètes » notifie Jean-François Longeot. Selon lui, il est primordial que soit tenu un débat sur la fin de vie, qui intéresse et qui affecte bon nombre de citoyens français. Parce qu’actuellement en France, les personnes confrontées à des pathologies particulièrement lourdes au pronostic irrémédiable, se voient dans l’impossibilité de décider librement des modalités de leur fin de vie. Et cela les conduit à se rendre à l’étranger afin de bénéficier de l’euthanasie ou de l’assistance au suicide, comme ce fut le cas pour Paulette Guinchard. Une pratique que l’on nomme parfois de manière lugubre le « tourisme du suicide » ou encore le « tourisme de la mort ».
La nécessité d’un débat
Ce qui est important pour Jean-François Longeot, ce n’est pas le fait que l’on se positionne, en se prononçant pour ou contre le droit à mourir dans la dignité. Il faut se projeter outre les avis et les différends personnels. « Je n’incite personne à avoir la même pensée que moi » souligne-t-il, en arguant que chacun est libre de penser ce qu’il veut. « Mais j’incite tout le monde, notamment les parlementaires, à permettre un débat sur ce sujet, qui est un débat essentiel de notre société, et qui concerne les hommes et les femmes de notre pays » poursuit le sénateur du Doubs. Un débat, c’est tout ce que souhaite Jean-François Longeot. Un dialogue, qui paraît indispensable selon lui, portant sur ce thème de société, et qui s’adresse à toutes et à tous. « On ne peut pas éviter ce débat, ce serait une fuite en avant qui ne convient pas. Le débat est quelque chose d’essentiel dans notre pays » proclame l’élu.
Un sujet encore tabou en France
« Je pense qu’on a un peu de retard sur ce domaine, parce qu’on a un certain nombre de tabous qu’on ne veut pas lever » explique Jean-François Longeot. Et aussi parce que beaucoup ont tendance à se reposer sur la loi Léonetti (relative au droit des malades et à la fin de vie) en place depuis 2005, qui a été « très bien pendant un moment », mais désormais perfectible. « On le fera un jour, c’est à mon avis évident. L’évolution de notre société fait qu’un jour on appliquera ce droit à mourir dans la dignité » confie le sénateur du Doubs. Mais pour l’heure, Jean-François Longeot estime qu’il est encore tôt, et que ce sujet est peut-être un peu trop avant-gardiste dans la tête des français. « C’est un grand tort d’avoir raison trop tôt » conclut-il en reprenant la célèbre citation d’Edgar Faure. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 30.03.21 14:39 | |
| "toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" (proposition 21 du candidat François Hollande élu Président de la République Française... ... ).
S.T.O.P.don.STOP.vote.S.T.O.P.
"Que votre oui soit oui, que votre non soit non" pauvres connards et connasses les attentats, bien fait pour vous l'incendie de Notre-Dame, super ! le covid-19, c'est tant mieux vous avez ce que vous méritez. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 30.03.21 19:17 | |
| Euthanasie : la fin de vie doit être "libre et choisie", plaide Olivier Falorni INVITÉ RTL - Le député de Charente-Maritime, auteur d'une proposition de loi débattue le 8 avril prochain à l'Assemblée nationale, réclame le respect de la volonté du patient. RTL Midi - Christelle Rebière Christelle Rebière édité par Florine Boukhelifa PUBLIÉ LE 30/03/2021 À 15:11 Quatre pays européens ont légalisé l'euthanasie : la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et, il y a quelques jours, l'Espagne. Au Portugal, la loi a été adoptée, mais invalidée par la Cours constitutionnelle. En France, le débat autour de la fin de vie refait également surface. Plusieurs propositions de loi ont été déposées au Parlement, dont celle d'Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, pour "une fin de vie libre et choisie", qui sera débattue à l'Assemblée nationale le 8 avril prochain. Il faut "répondre à la douleur exprimée avec beaucoup d'émotions et beaucoup de force par Françoise Hardy et par tant de Françaises et de Français", explique le député sur RTL. Olivier Falorni regrette la situation actuelle où des malades sont soumis à des "souffrances inapaisables" et souhaite se rapprocher de la législation belge, adoptée il y a vingt ans et permettant ainsi d'avoir "du recul" sur la situation.
"En France, la réalité est que vous avez des Français qui sont obligés de s'exiler lorsqu'ils veulent bénéficier d'une euthanasie", constate l'élu, rappelant notamment que les médecins belges ont assuré à plusieurs reprises qu'ils ne pourraient pas faire face au nombre de demandes françaises, ou que certains patients ont finalement recours à l'euthanasie clandestine, faute d'accompagnement. "La volonté du patient doit être respectée", a également martelé à plusieurs reprises Olivier Falorni au micro de RTL, qui espère être entendu par l'hémicycle lors des débats. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 30.03.21 19:39 | |
| peut-on être libre lorsqu'on se situe en opposition par rapport à la loi ( si on peut parler d'une loi ) actuelle ? peut-on être libre ds la très grande souffrance ? Liberté, j'écris ton nom... penser est une chose dire et écrire, c'est autre chose agir, c'est encore autre chose j'imagine les gens des soins palliatifs parcourant mes délires en diagonale je suis tjrs vivante, pas encore morte avec de la haine et de la fatigue qu'avez-vous fait du Myolastan, qu'avez-vous fait du Décontractyl ? Qu'avez-vous fait de vos patients au cours de leur vie ? en fin de leur vie ? je pourrais tjrs sauter par la fenêtre. Inutile de surcharger les hôpitaux. VOUS ME TUEZ.. Passez-moi le covid-19 et je serai enfin tranquille ! h1n1, loi 2009 euthanasie suicide assisté covid 19 année 2020 + blablabla sur la fin de vie vive la France, vive la République au nom du Père, du Fils et du St-Esprit maintenant et à jamais... il y a de quoi être fou furax et çà veut encore discutailler et le roi Macron fait joujou avec ! et on va remettre cela en 2022 grâce à ou à cause du quinquennat précédent la proposition 21, qui s'en souvient ? |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 31.03.21 9:58 | |
| POITIERS Fin de vie : une jurisprudence poitevine éclaire "l'aide à mourir" Fin de vie : une jurisprudence poitevine éclaire "l'aide à mourir" Publié le 31/03/2021 à 06:25 | Mis à jour le 31/03/2021 à 09:22
Une femme risquait la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir aidé sa maman à mettre fin à ses jours, à sa demande, en 2014, à Poitiers. Elle a bénéficié d’un non-lieu, motivant une jurisprudence.
C’est une information juridique à la croisée des chemins. Dans un débat sociétal et politique loin d’être tranché (lire en savoir plus), entre euthanasie et « droit à mourir dans la dignité », « l’aide à mourir » vient de s’inviter en justice. Un rendez-vous permettant d’affiner les contours de la responsabilité pénale d’une « aidante. » Elle tente de l’empêcher et se résout à l’aider Une dramatique histoire est à l’origine d’une jurisprudence poitevine récente sur cette assistance officieuse à la fin de vie dont le législateur préfère taire l’existence. Voici une mère et sa fille. Un amour fusionnel obéré par un profond mal être de la maman. Dans le huis clos d’un appartement, cette mère de cinq enfants implore sa progéniture de l’aider à mourir, une nuit d’août 2014, à Poitiers. Sa fille tente vainement de l’empêcher mais se résout à assister sa mort médicamenteuse (lire repères). « Homicide volontaire sur ascendant » Dehors, la justice des hommes l’attend pour assumer ses actes : information judiciaire ouverte pour « homicide volontaire sur ascendant », mise en examen, détention provisoire et perspective d’un renvoi devant la Cour d’assises de la Vienne. Sept ans plus tard, l’histoire judiciaire a écrit, dans un arrêt rendu le 5 janvier 2021, une autre conclusion : un non-lieu et l’apparition d’une jurisprudence sur ce cas, si particulier, de la responsabilité d’une tierce personne dans le « droit à choisir sa fin de vie. » Ni actes « positifs », ni passivité Comment est-ce possible ? Pour comprendre, il faut décortiquer le raisonnement judiciaire. « Donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre », indique l’article 221-1 du code pénal [30 ans de réclusion criminelle encourue, NDLR]. Mais un meurtre, c’est un homicide volontaire nécessitant l’accomplissement d’actes « positifs » de la part de l’auteur pour entraîner la mort de la victime. Et dans ce cas précis, la victime avait consciemment ingéré les anxiolytiques préparés par sa fille. Pas d’acte positif dans sa démarche mais pas de passivité non plus. Les juges ont finalement retenu l’empoisonnement à son encontre en s’appuyant sur une jurisprudence datant de 1993 (1). Le choix d’absorber ou non les substances En mai 2020, cette primo délinquante était renvoyée devant la cour d’assises de la Vienne pour « empoisonnement sur un ascendant » (2). Sans la perspicacité de son avocat, Me Laurent Sillard, elle risquait la réclusion criminelle à perpétuité. Tout s’est joué en décembre 2020, lors d’une audience à huis clos de la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Poitiers. L’avocat rappelle à cette occasion la volonté clairement exprimée par la victime de mourir, après plusieurs tentatives de suicide et des attitudes autodestructrices, estimant qu’elle était « seule maître de son destin, libre du choix d’absorber ou non les substances mortifères. » « Il s’agit clairement d’une aide à mourir » Surtout, selon lui, sa cliente n’avait pas obéi à ses seuls sentiments, dissuadant sa mère de commettre l’irréparable, « agissant dans la soumission et non l’initiative » (3). En clair, une « aide à mourir », mue par une « force extérieure à laquelle elle n’a pas pu résister. » Le conseil avait alors demandé aux magistrats de prononcer un non-lieu. Accordé dans cet arrêt du 5 janvier 2021. « De mon point de vue, il s’agit clairement d’une “ aide à mourir ”. Cette décision me semble constituer une évolution et une clarification essentielle de la jurisprudence, se félicite Me Laurent Sillard. À la lecture de l’arrêt, on peut considérer que la volonté maintes fois répétée par la victime de mettre fin à ses jours, ainsi que la participation de l’auteur, limitée à la fourniture des moyens d’y parvenir, ont été les deux éléments déterminants de la décision rendue. J’y vois une évolution salutaire d’une jurisprudence obsolète qui posait un principe général lourd de conséquences. » (1) Dans un arrêt rendu le 8 juin 1993, la Cour de cassation estime, concernant une affaire d’empoisonnement dans l’Est de la France, qu’une remise à la victime de médicaments susceptibles d’entraîner son décès s’apparente à une administration (article 301 du code pénal). Mais dans ce dossier, la victime ne voulait pas mourir. (2) Article 221-5 du code pénal : « Le fait d’attenter à la vie d’autrui par l’emploi ou l’administration de substances de nature à entraîner la mort constitue un empoisonnement. » (3) Article 122-2 du code pénal : « N’est pénalement responsable la personne qui agit sous l’empire d’une force ou d’une contrainte à laquelle elle n’a pas pu résister. »
repères « Aider à mourir » sans « attenter » à la vie Dans la nuit du 22 au 23 août 2014, dans un appartement du centre-ville de Poitiers, les policiers découvrent une femme âgée de 66 ans décédée dans un fauteuil. Enlacée par sa fille, alcoolisée et en état de choc. Dans la pièce, gisent des dizaines de canettes de bière et des boîtes d’anxiolytiques. La sexagénaire, décrite par ses proches comme alcoolique chronique, dépressive et sous dépendance médicamenteuse, faisait état depuis plusieurs mois de propos suicidaires. Cette nuit la, elle avait supplié son enfant de l’aider à mourir. Une demande ultime, couchée par écrit dans une lettre signée de sa main et remise à sa fille. Au cours d’un dernier échange, cette dernière avait tenté une dernière fois de la dissuader. Les enquêteurs avaient retrouvé une liste pesant le pour et le contre de son choix à mourir. En vain. Sur la table, un verre d’eau et une grande quantité d’anxiolytiques mis à disposition de la maman. La fille est à ses côtés pour l’accompagner. Jusqu’à son dernier souffle, dans la tendresse d’une main caressant ses cheveux.
en savoir plus Fin de vie : le tabou français Depuis l’adoption de la loi Claeys/Leonetti en 2016 instaurant le « droit à la sédation profonde et continue pour les patients en toute fin de vie dont la souffrance est insupportable », le débat sur le droit à choisir sa fin de vie bouleverse régulièrement la société française. Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran a annoncé mi-mars un nouveau plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie. Une nouvelle proposition sur des soins palliatifs mais pas sur l’euthanasie active ou médicalement assistée, comme c’est déjà le cas dans plusieurs pays européens. Un sujet tabou en France. Preuve récente de la frilosité des législateurs à se pencher sur cette question, le 11 mars 2021, la sénatrice Marie-Pierre de La Gontrie a purement et simplement décidé de retirer sa proposition de loi visant à établir le droit à mourir dans la dignité. Le Sénat venait de voter la suppression de l’article Ier, considérée par l’auteure comme le « cœur de sa proposition » de loi visant à « faire évoluer la législation vers une aide active à mourir, seule voie permettant d’ouvrir et de faciliter le libre choix de nos concitoyens pour leur fin de vie. » |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 31.03.21 11:52 | |
| Olivier Falorni : «Le droit à mourir, c’est la conquête de l’ultime liberté» Marqué par la fin de vie de sa mère et militant de toujours du droit à mourir, le député auteur d’une proposition de loi sur l’euthanasie est convaincu que les Français y sont prêts.
La Rochelle, le 19 mars 2021. Portrait de Olivier Falorni, député de la 1ère circonscription de la Charente-Maritime, membre du groupe Liberté et Territoires (LT), à l'Assemblée nationale. (Théophile Trossat/Libération) par Laure Equy et photo Théophile Trossat publié le 26 mars 2021 à 20h32 Et si le moment était venu ? Olivier Falorni veut croire qu’une «majorité de conscience» peut se dessiner à l’Assemblée nationale pour adopter sa proposition de loi «pour une fin de vie libre et choisie». Le débat doit avoir lieu le 8 avril dans l’hémicycle et divise les députés LREM, nombreux à annoncer qu’ils voteront le texte malgré la réticence du gouvernement à avancer maintenant sur le sujet (lien Victor). Son auteur, élu du groupe Libertés et territoires, scrute de près leurs prises de position et se fait raconter par le menu leurs échanges à huis clos. Les yeux clairs, que plisse toujours son imperturbable sourire caché sous le masque, il s’efforce de ne pas s’emballer. Lui qui a «quitté il y a longtemps le camp des naïfs» a l’endurance tranquille des combattants de longue haleine.
Depuis le temps qu’il milite pour un droit à l’euthanasie, Olivier Falorni connaît les objections par cœur et ironise sur cette «procrastination imaginative». A ceux qui jugent malvenu de parler de fin de vies au moment où l’on s’échine à en sauver, le député de Charente-Maritime assure que son engagement n’a rien de morbide : «C’est un combat pour la vie, la conquête de l’ultime liberté», celle de choisir sa mort. A d’autres qui demandent l’évaluation de la loi Claeys-Leonetti de 2016, il rétorque qu’on en voit «chaque jour les lacunes». Et critique un texte «qui fait l’autruche», inscrit dans une logique du «laisser mourir» quand il propose «une aide active à mourir».
Un texte à quatre mains En témoigne, selon lui, le récent décès de Paulette Guinchard. Jeune socialiste et déjà militant de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), le Rochelais l’a rencontrée en 2005 à l’université d’été du parti, lors d’un débat sur l’euthanasie. L’ex-secrétaire d’Etat (PS) aux personnes âgées avait pris position contre sa légalisation. Malade et se sachant condamnée, elle est partie en Suisse pour recourir, début mars, au suicide assisté. «Elle est l’exemple d’une personne engagée dans la vie publique et sur la question du vieillissement et de l’accompagnement des gens, qui avait une conviction forte sur le sujet, rappelle Falorni. Elle croyait que la loi actuelle suffisait et s’est trouvée confrontée à une loi ne répondant pas à la situation qu’elle vivait.»
C’est la détermination d’une autre femme qui lui a inspiré la proposition de loi bientôt débattue. En 2016, Anne Bert demande un rendez-vous au député. Atteinte de la maladie de Charcot qui l’emmure petit à petit dans son corps, l’écrivaine a entrepris des démarches en Belgique pour une euthanasie. Avec Falorni, ils écrivent à quatre mains l’exposé des motifs de sa loi. Elle, qui sait précisément la date de sa mort, lui demande de déposer symboliquement le texte ce jour-là. «Vous vous sentez porteur de quelque chose», souffle l’élu qui avait écrit une première proposition de loi sous le précédent quinquennat.
«Son décès a renforcé ma détermination à me faire élire» Lors de la campagne de 2012, le fidèle de François Hollande avait aussi œuvré pour inscrire dans le programme du candidat la promesse d’une «assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité». C’était du temps où Falorni était au PS. Aux législatives qui suivent, il l’emporte dans un duel âpre et rocambolesque face à une célèbre parachutée, Ségolène Royal. Le premier fédéral de Charente-Maritime n’avait, paraît-il, «pas démérité»… Mais ce 18 juin 2012, alors que ses soutiens l’acclament, Falorni n’a pas le cœur à la fête. Une autre soirée lui revient en tête. «Epouvantable, celle qui précède la dernière nuit». Un an jour pour jour auparavant, sa mère succombait à un cancer. Lui militait déjà pour l’aide à mourir. «Son décès a renforcé ma détermination à me faire élire. Je me suis dit qu’en tant que député, je porterais le sujet.» Lors d’une séance de questions au gouvernement en 2013, le député, qui a rejoint les radicaux de gauche, choisit d’emmêler à la première personne sa douleur de fils et son «devoir de législateur». Il dit «je l’ai vécu» et parle de «la souffrance absolue d’un être cher qui n’en peut plus de ne pas partir». Ces derniers temps dans les couloirs de l’Assemblée, ils sont nombreux à venir lui confier des épreuves similaires et tristement ordinaires qui touchent toutes les familles.
Certains d’entre eux sont prêts à voter son texte, en particulier parmi les 151 marcheurs qui ont cosigné en janvier la proposition de loi très proche de leur collègue Jean-Louis Touraine. L’élu LREM du Rhône, lui aussi très engagé, est décidé à faire adopter le texte Falorni. Les deux hommes, tous deux ex-socialistes, se connaissent bien et ont prévu de s’accorder sur les amendements. «Entre nous, il n’y a pas de revendication de paternité ou d’antériorité, on est animés par le même respect de tous les points de vue, ajoute Jean-Louis Touraine. On n’interdit rien à personne, on donne juste à chacun le droit de choisir sa fin de vie.»
A lire aussi Fin de vie : des parlementaires veulent relancer le débat Politique 7 mars 2021 Au sein de la majorité, le débat n’a cessé de monter. Face à ceux qui se sont exprimés pour une nouvelle législation (Yaël Braun-Pivet, François de Rugy, Hugues Renson), d’autres invoquent des problèmes de fond et de méthode. Ainsi d’Aurore Bergé qui estime que la proposition de loi porte «une vision extrêmement extensive» du sujet. «Une rupture aussi fondamentale dans notre droit doit être largement débattue et tranchée dans le cadre d’une campagne présidentielle. D’autant que ces sujets, on le sait, sont irrévocables. On ne revient pas en arrière», prévient la députée des Yvelines. On ne pose pas toutes les questions, on ne tire pas les fils jusqu’au bout lors d’un examen de quelques heures à l’Assemblée.» Pour Falorni, au contraire, ce débat vieux de quarante ans a mûri dans la société. «Dans la tête de certains politiques, il y a un fatalisme à penser que ce sujet, certes sensible, ne peut pas être consensuel.» Dans son téléphone, il garde la capture d’écran d’une enquête Ipsos de 2019, prêt à la dégainer pour prouver à ses collègues, tous bords confondus, que leurs électorats respectifs y sont prêts : 96 % des sondés se disaient pour un droit à l’euthanasie. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 31.03.21 13:12 | |
| Mourir d'une thrombose cérébrale ou mourir d'un virus contagion ou non-contagion nombre de victimes séquelles mort avec agonie insupportable ou pas cela sert à quoi d'empêcher les gens de mourir d'un virus s'il y a un grand nombre de victimes collatérales ( cancers non traités par ex.) on essaie de résoudre un pb pour en créer un autre est-ce politiquement éthique ? Parallèlement, on NE fait RIEN au sujet de la fin de vie. est-ce logique ? NON |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 31.03.21 18:15 | |
| Aide médicale à mourir, nul besoin d’une loi sur le suicide assisté Tribune Marc Sindou, ancien président de la Société de neurochirurgie de langue française. L’autorisation du suicide médicalement assisté risquerait d’effacer la frontière entre assistance au malade et euthanasie « indirecte », alors que les lois existantes permettent déjà d’accompagner correctement la fin de vie La Croix le 31/03/2021 à 14:34
Aide médicale à mourir, nul besoin d’une loi sur le suicide assisté L’aide médicale et humaine
Nul ne peut à notre époque, au nom des Droits de l’Homme, dénier à tout citoyen le droit de décider de sa fin de vie.
► Mais y a-t-il pour cela un réel besoin d’une loi autorisant le suicide assisté, ce qui pourrait mettre en question l’essence même de l’éthique médicale ?
La teneur des lois existantes, Leonetti (votée le 22 avril 2O05) et Claeys-Leonetti (du 2 février 2016), de même que le dispositif législatif (clairement exposé dans la fiche 22 du Ministère des solidarités et de la Santé sur la fin de vie), ainsi que les recommandations de la Haute Autorité de Santé, proposent des solutions concrètes, avec d’importantes garanties réglementaires. Le principe de ces lois « reconnaît le refus de l’acharnement thérapeutique ». Il admet aussi - expressément - que « pour apaiser les souffrances d’une personne en fin de vie, ou atteinte d’une affection chronique incurable, ou encore victime d’un handicap majeur avancé, peuvent être engagés des traitements contre la souffrance réfractaire, qu’elle soit physique ou psychique ».
→ ANALYSE. Pourquoi le débat sur l’euthanasie resurgit-il en Europe ?
En outre le principe est posé par la loi que « la personne malade, si elle est en état d’exprimer sa volonté, peut refuser tout traitement, même si ce refus met sa vie en danger ».
C’est ainsi que la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès (SPCMD) est autorisée comme solution-recours par la loi.
►Une (éventuelle) nouvelle loi autorisant le suicide médicalement assisté, serait-elle dénuée de risques de dérives ?
Rappelons que : « Le Suicide assisté est par définition l’acte de fournir un environnement et des moyens nécessaires à une personne pour qu’elle se suicide, déclenchant elle-même sa propre mort ».
Il est clair que, de plus en plus, les contraintes économiques et certaines orientations sociétales peuvent amener les personnels soignants à une sélection des malades graves quant à l’accès aux soins.
Dans ce contexte, la légalisation du suicide médicalement assisté pourrait exercer - insidieusement - une pression psychologique sur les patients fragilisés à s’orienter vers cette demande, en quelque sorte « par défaut ».
→ ENQUÊTE. Fin de vie, des dispositifs mieux connus
Ainsi, la frontière entre assistance au malade et euthanasie « indirecte », voire un certain eugénisme, risquerait de devenir de plus en plus mal définie, y compris en présence d’un arsenal réglementaire et juridique apparemment bien réglé. La mission des soignants ne peut être de celle-là.
►Comment progresser en respectant l’essence de l’éthique médicale ?
Il faut mettre davantage en œuvre les principes et les recommandations correspondant aux lois déjà existantes (Leonetti et Claeys-Leonetti) et aux directives de la Haute Autorité de Santé (HAS). D’expérience nous pouvons dire que celles-ci sont encore insuffisamment connues et appliquées. Leur enseignement devrait être renforcé dans les facultés de médecine et les structures de soins, et cela pour toutes les catégories de personnels soignants et administratifs. D’un autre côté, les citoyens devraient en être mieux informés. Sur ce sujet les recommandations de la HAS sont des plus claires et incitatives.
Par ailleurs, s’il est admis que davantage de malades souhaiteraient finir leur vie au sein de leur milieu familial, la mise en œuvre de l’accompagnement et de l’apaisement des fins de vie dans le cadre de la « Médecine de famille » pourrait être plus largement pratiquée. La France a encore la chance que cette médecine existe ; mais pour combien de temps encore ? |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 01.04.21 11:25 | |
| LCP Assemblée Nationale EUTHANASIE : FEU VERT EN COMMISSION POUR UNE "ASSISTANCE MÉDICALISÉE ACTIVE À MOURIR" ACTUALITÉ PartagerFacebookTwitter par Maxence Kagni, le Mercredi 31 mars 2021 à 17:54, mis à jour le Jeudi 1 avril 2021 à 00:49 La proposition de loi "donnant le droit à une fin de vie libre et choisie", présentée par Olivier Falorni (Libertés et Territoires), a été soutenue par des députés de tous bords. Ce texte vise à créer un droit qui serait accordé aux personnes "majeures, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable" qui en feraient la demande et après des examens médicaux. C'est un premier pas vers une éventuelle autorisation de l'euthanasie en France. Les députés de la commission des affaires sociales ont adopté, mercredi 31 mars, la proposition de loi "donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie". Ce texte n'en est qu'au tout début de son parcours parlementaire. Il sera examiné en première lecture, jeudi 8 avril, dans l'hémicycle de l'Assemblée, avant d'être transmis au Sénat si les députés confirment le vote qui a eu lieu en commission. Compte tenu du processus législatif, une adoption définitive avant la fin du quinquennat semble aujourd'hui peu probable. Rédigée par Olivier Falorni (Libertés et Territoires), la proposition de loi vise à ouvrir le droit à une "assistance médicalisée active à mourir" qui consiste en une "prescription à une personne par un médecin, à la demande expresse de celle-ci, d’un produit létal et l’assistance à l’administration de ce produit par un médecin". Cette technique médicale serait ouverte à "toute personne capable et majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable" provoquant "une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou que la personne juge insupportable". Video Url "Pourquoi refuser à des [personnes malades] le droit de mourir sereinement, de façon apaisée ?", a demandé Olivier Falorni en ouverture des débats. Le député "Libertés et Territoires", qui a déposé sa proposition de loi en octobre 2017, estime que son texte répond à "une très forte attente des Français", puisque, selon "un sondage d'Ipsos", 96% d'entre-eux y sont favorables. Olivier Falorni pointe "la grande hypocrisie" française dans le domaine, puisque certains patients se tournent vers la Belgique et la Suisse ou ont recours à "l'euthanasie clandestine" dans l'Hexagone : "Selon une étude de l'institut national d'études démographiques, il y en aurait entre 2.000 et 4.000 par an." CLAUSE DE CONSCIENCE L'"assistance médicalisée active à mourir" serait strictement encadrée : elle serait réalisée après une vérification du consentement de la personne malade et de "l'impasse thérapeutique" dans laquelle elle se trouve. Ces données seraient évaluées par le médecin traitant ainsi que par deux autres praticiens, choisis par ce même médecin traitant : un de ces deux praticiens devant être un spécialiste de la pathologie dont souffre le patient. Ce dernier ayant la possiblité de faire appel "à tout autre membre du corps médical susceptible d’apporter des informations complémentaires". Les députés ont voté une clause de conscience pour les médecins qui ne souhaiteraient pas participer au processus. Quatre jours après l'évaluation, qui donnera lieu à un rapport, le patient devra donner une deuxième fois son consentement, en présence d'une "personne de confiance". Une décision révocable à tout moment. Un jour plus tard, l'"assistance médicalisée active à mourir" pourra avoir lieu, notamment au domicile de la personne. Quatre jours après le décès, le médecin ayant accepté "d'apporter l'assistance" devra adresser un rapport à la "commission nationale de contrôle et d’évaluation" créée par le texte. En cas de non-respect de la loi, cette commission pourra saisir le procureur de la République. Une personne qui se "trouve de manière définitive dans l’incapacité d’exprimer une demande libre et éclairée" pourra elle aussi bénéficier d'une "assistance médicalisée active à mourir", si elle en avait fait la demande au préalable : sa volonté devra être rapportée par ses directives anticipées ou par sa personne de confiance. "CONSENSUS TRANSPARTISAN" La majorité disposait d'une liberté de vote sur un sujet "éthique et social qui ne fait pas consensus", selon les mots de Christine Cloarec-Le Nabour (La République en marche). Video Url "Evidemment, la règle sera la liberté de vote", avait lui aussi commenté en début de séance le président du groupe "MoDem" Patrick Mignola. La même règle était en vigueur du côté des élus communistes, des élus "Les Républicains" ou encore du groupe "UDI et indépendants". Des députés de tous horizons ont défendu le texte, comme Agnès Firmin Le Bodo (Agir ensemble), qui a salué une "loi de liberté et d'humanité, [qui] ne retire rien à personne". La "très large majorité" du groupe Socialiste a soutenu le texte, Marie-Noëlle Battistel saluant un "consensus social et transpartisan". "Le 1er février 2018, lors de notre première niche parlementaire, nous avions porté [un texte similaire]", a rappelé Caroline Fiat (La France insoumise) : "A l'époque, les députés de la majorité nous avaient expliqué qu'il était très bien, mais que c'était beaucoup trop tôt." Mercredi, la proposition de loi a notamment été défendue par Monique Iborra (LaREM), Philippe Vigier (MoDem) mais aussi Stéphane Viry, (Les Républicains), Isabelle Valentin (LR), Maxime Minot (LR), Adrien Quatennens (LFI) ou encore Guillaume Chiche (non inscrit). "Pensez-vous qu'un seul malade demande à recourir à l'aide active à mourir de gaieté de coeur ?", a de son côté demandé Marine Brenier (LR), qui a parlé d'une "opportunité historique". Video Url Signe du large soutien dont dispose le texte d'Olivier Falorni, l'amendement qui inscrit dans le titre de la proposition de loi la "garantie" du droit à une fin de vie libre et choisie a été signé par 225 députés. LOI CLAEYS-LEONETTI Du côté des opposants au texte, le rapporteur général du projet de loi de financement de la Sécurité sociale Thomas Mesnier (La République en marche) a, tout comme son collègue Marc Delatte, jugé la proposition de loi contraire au serment d'Hippocrate. Video Url D'autres, comme Caroline Janvier (La République en marche), ont estimé qu'un sujet de cette dimension devait a minima être étudié dans le cadre d'un projet de loi rédigé par le gouvernement. Didier Martin (La République en marche), qui partage la même position que sa collègue, a par ailleurs jugé que "demander la mort parce qu'on souffre n'est pas un choix libre". Les opposants ont surtout plaidé pour une meilleure application de la loi Claeys-Leonetti, qui a développé en France les soins palliatifs. C'est notamment le cas de Thomas Mesnier, qui a salué "l'équilibre absolument remarquable" de cette loi de 2016 qui permet une "sédation profonde et continue" des personnes en fin de vie. Video Url "L'urgence est de donner les moyens à la loi d'être appliquée", a ajouté le député, qui a expliqué que "le ministre de la Santé et des Solidarités a exprimé devant le Sénat la volonté de porter des crédits supplémentaires dans le prochain PLFSS". "La culture palliative reste à développer en France", a abondé Bernard Perrut (Les Républicains). "On estime que seulement entre 20 et 30% des personnes qui pourraient avoir recours aux soins palliatifs y ont effectivement accès", a ajouté Emmanuelle Ménard (non inscrite). Michèle de Vaucouleurs (MoDem) a elle aussi défendu la loi Claeys-Leonetti : "Ce texte, si les moyens lui étaient donnés, permettrait de régler 99% des situations de fin de vie." LES "FAILLES" DU DROIT Ces arguments n'ont pas convaincu. Olivier Falorni a pointé les "failles et insuffisances majeures" des lois Leonetti de 2005 et Claeys-Leonetti de 2016 : "La sédation profonde et continue jusqu'au décès pose question [car] dès lors que vous arrêtez la nutrition et l'hydratation du patient et que cette situation peut durer plusieurs jours voire plusieurs semaines, peut-on considérer cela comme humainement tolérable ?" Video Url En plus de regretter des interprétations différentes des textes par les équipes soignantes, Olivier Falorni a mis en cause des "moyens humains et financiers" qui "n'ont jamais été à la hauteur de l'ambition affichée". Ainsi, "un quart des départements ne compte aucune unité de soins palliatifs". "48% des lits de soins palliatifs sont en Ile-de-France" a ajouté Philippe Vigier (MoDem). Les députés ont tenté de répondre à cette inégalité territoriale : ils ont adopté un amendement visant à "réaffirmer dans la loi que chaque personne a le droit d’accéder à des soins palliatifs et à un accompagnement, sur l’ensemble du territoire, quand son état de santé le requiert". AMENDEMENT VINCENT LAMBERT Les députés ont par ailleurs adopté un amendement "Vincent Lambert" visant à régler la question des "patients incapables d’exprimer leur volonté, lorsqu’il est envisagé de limiter ou d’arrêter leurs traitements, ce qui est susceptible d'entraîner leur décès". En cas d'absence de directives anticipées ou de "personne de confiance", le médecin se tourne en effet vers la famille du malade. L'amendement voté mercredi soir crée une hiérarchie entre les proches du patient : le médecin devra recueillir en premier lieu le témoignage de l'époux, du concubin ou du partenaire lié par un Pacs. A défaut, il devra recueillir celui des enfants majeurs. Ensuite, le témoignage sollicité sera celui des parents. Enfin, les frères et soeurs majeurs seront interrogés. Selon Jean-Louis Touraine (La République en marche), l'affaire Vincent Lambert a montré "qu'il fallait doter notre arsenal législatif d'une meilleure modalité que de simplement dire 'on consulte la famille'." Le but est, selon l'élu, d'éviter les conflits familaux autour du sort d'une personne et de limiter l'influence des parents qui "peuvent avoir la tentation de substituer leur propre volonté à celle de leur enfant adulte". https://lcp.fr/actualites/euthanasie-feu-vert-en-commission-pour-une-assistance-medicalisee-active-a-mourir-60872 |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 01.04.21 13:31 | |
| [size=33]Fin de vie[size=33]A l’Assemblée, premiers pas vers «une fin de vie libre et choisie»[/size] Mercredi soir, en commission spéciale, les députés ont adopté une proposition de loi du groupe «Libertés et Territoires» créant un droit à une mort médicalement assistée, malgré la frilosité de l’exécutif et les clivages politiques. L’examen du texte doit débuter la semaine prochaine dans l’hémicycle.[/size] A l'Assemblée nationale, le 1er février. (Albert Facelly/Libération)par LIBERATION et AFPil y a 7 min
«C’est une première grande victoire pour le droit à notre ultime liberté.» Ce jeudi matin, sur ses réseaux sociaux, Olivier Falorni ne cachait ni «sa fierté», ni «son émotion», ni «sa gratitude». La veille au soir, la proposition de loi du groupe «Libertés et territoires» sur la fin de vie, que le député de Charente-Maritime porte avec Jeanine Dubié (PRG), Sylvia Pinel (PRG) et Stéphane Claireaux (LREM), a passé sans encombre la première étape des discussions à l’Assemblée nationale en étant approuvée en commission spéciale. Après six heures de débats «respectueux» et malgré les réticences de l’exécutif à vouloir légiférer dans ce dossier.
Le texte, censé autoriser «l’aide active à mourir» pour les personnes souffrant d’une maladie incurable, doit désormais être examiné avant d’être éventuellement approuvé la semaine prochain par les députés pour poursuivre sa destinée législative. Mais ce premier feu vert réjouit déjà les partisans de la légalisation du «droit à mourir». «Pour la première fois de son histoire, la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale adopte une assistance active à mourir, s’est par exemple félicité sur Twitter Jean-Luc Romero-Michel, le président de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD). Soutenons les députés pour que le 8 avril, la France ait enfin une loi d’ultime liberté !»
Sortir de l’«hypocrisie»
Car la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté avance en Europe (cela vient d’être voté en Espagne ce mois de mars) et, voilà le gouvernement pressé, y compris par la majorité présidentielle, de sortir de l’immobilisme. Au total, quatre propositions de loi au total sont en effet dans les cartons du Parlement, dont un texte du LREM Jean-Louis Touraine signé par 150 parlementaires. Mais avec un objectif partagé : sortir de l’«hypocrisie» de la législation actuelle sur la fin de vie qui oblige notamment les personnes à partir en «exil» en Belgique ou en Suisse, à l’instar de l’ex-secrétaire d’Etat socialiste Paulette Guinchard, pour avoir recours au suicide assisté.
En créant une «aide active» à mourir, la proposition d’Olivier Falorni va bien plus loin que la «sédation profonde et continue jusqu’au décès» pour des personnes dont le pronostic vital est engagé «à court terme» permise par la mal connue et appliquée loi Claeys-Leonetti de 2016. Elle prévoit néanmoins une liberté de conscience pour les médecins qui ne souhaiteraient pas fournir cette aide médicalisée, garantit le consentement des malades et encadre la place des familles dans l’exercice de ce nouveau droit pour les personnes en fin de vie.
Police / Justice 7 mars 2021abonnés
Reste à savoir si le gouvernement compte changer de fusil d’épaule. Devant le Sénat début mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait en tout cas affirmé que «le principal enjeu n’est pas tant de faire évoluer que de faire connaître» les dispositions actuelles sur la fin de vie et les soins palliatifs. Il avait alors annoncé «un nouveau plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie». https://www.liberation.fr/societe/sante/a-lassemblee-premiers-pas-vers-une-fin-de-vie-libre-et-choisie-20210401_6XNONLL4ZNH23DOTCD3XYFDEBA/ |
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| Sujet: Le cas de Paulette Guinchard 01.04.21 15:52 | |
| Fin de vie : "On parle beaucoup de dignité. La dignité, c'est d'écouter la souffrance" par Hélène Chevallier, Valeria Emanuele publié le 11 mars 2021 à 6h08 Un texte visant "à établir le droit à mourir dans la dignité" sera débattu ce jeudi au Sénat, pour que certains ne soient plus obligés d'aller terminer leur vie à l'étranger, comme a dû le faire l'ex-secrétaire d’État aux personnes âgées Paulette Guinchard. Son amie, Marie-Guite Dufay, témoigne. Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste de Bourgogne Franche Comté témoigne de la souffrance et du choix qu'a du faire son amie Paulette Guinchard Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste de Bourgogne Franche Comté témoigne de la souffrance et du choix qu'a du faire son amie Paulette Guinchard Maxppp / JC Tardivon / Thomas Padilla "On meurt mal en France", c'est le constat pointé par Marie-Pierre de la Gontrie. La sénatrice socialiste portera au Sénat, ce jeudi, sa proposition de loi pour le droit à mourir dans la dignité. "L’insuffisance de l’offre de soins palliatifs", "la difficulté de mise en œuvre des lois Claeys-Leonetti" font qu’un "nombre assez significatif de personnes partent à l’étranger pour terminer leur vie conformément à leur souhaits", expose la sénatrice de Paris. C'est d'ailleurs la décision qu'a prise Paulette Guinchard . L'ex-secrétaire d'État aux personnes âgées s'est donnée la mort il y a une semaine, en ayant recours à un suicide assisté en Suisse. Elle souffrait d'une maladie génétique dégénérative. Aujourd'hui des proches, comme Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste de Bourgogne-Franche-Comté, témoignent de son choix et de sa souffrance. Marie-Pierre de La Gontrie au Sénat le 27 janvier 2021 À lire - POLITIQUE Euthanasie : un débat sur fond de consensus politique et citoyen FRANCE INTER : Vous êtes, en quelque sorte, la porte-parole de Paulette Guinchard, c'est pour cela que vous avez publié une tribune dans Libération ? MARIE-GUITE DUFAY : "Oui, Paulette a souffert terriblement d'une maladie extrêmement invalidante, qui enferme, qui paralyse le corps, qui empêche de marcher, qui empêche de parler, alors que Paulette avait toute sa tête. Son intelligence était intacte, son cœur était là, son esprit était là, mais totalement enfermé dans un corps qu'il l'abandonnait. Elle a exprimé sa douleur, sa souffrance. Et à un moment, elle a dit qu'elle, elle ne voulait plus continuer. D'autant plus qu'elle savait que ce serait de mal en pis, puisqu'elle avait et vu sa grand-mère et son père avoir cette terrible maladie, qui est une maladie dégénérative du cervelet. Donc, elle a voulu en finir et elle aurait voulu en finir en France, dans le cadre de la loi. Mais ça n'a pas été possible et c'est pour cela qu'elle a pris des contacts en Suisse, pour pouvoir s'inscrire dans cette démarche de suicide assisté. Et donc, elle nous a demandé, à quelques-uns, de le rendre public. On lui a demandé si elle voulait que son geste soit rendu public, elle a dit : 'Vous pouvez le dire publiquement et ces témoignages publics, je l'espère, feront bouger les lignes'. Aujourd'hui, ce qui est permis en France, n'est permis qu'à partir d'un état absolument terrible d'avancée de la maladie. Si on parle de maladie comme celle-ci, totalement invalidante, il faut attendre un moment où les souffrances sont extrêmes pour pouvoir l'aider, en finir. Cela s'assimile à de la torture que de ne pas pouvoir aider, ne pas pouvoir répondre à la détresse de la souffrance." Paulette Guinchard voulait-elle que la loi évolue ? "Elle a toujours été, dans sa vie publique, une ardente défenseure des soins palliatifs. Elle n'était pas du tout sur les thèses de l'ADMD (Association pour le droit à mourir dans la dignité). Le constat, c'est que la vie et la souffrance l'ont rattrapée et qu'à un moment, elle a voulu en finir et elle a essayé par le biais des soins palliatifs. Et le constat est que ce n'était pas possible parce qu'elle n'était pas, comme on dit, en phase terminale de sa maladie. Elle ne s'est pas appesantie. Elle a simplement été extrêmement déprimée quand elle a appris qu'en France, la médecine ne pouvait pas la secourir. Elle a été totalement déprimée et ce n'est que quand elle a pris contact avec une association suisse et que cette association suisse, après pas mal de temps d'ailleurs, a repris contact avec elle et qu'elle a vu le processus s'enclencher, qu'elle a retrouvé le moral, parce que ce qu'elle voulait, c'était être soulagée. Au-delà du suicide assisté, moi, je pense que c'est la prise en compte de la souffrance, la prise en compte de la douleur des gens. Toute la vie de Paulette a été un combat. Elle a combattu d'abord pour l'écologie de façon extrêmement forte, à un moment où on ne parlait pas de l'écologie. Après, elle a combattu pour le droit des femmes. Ensuite, elle a combattu pour les personnes âgées, pour que la perte d'autonomie soit la plus douce possible pour les personnes. Toute sa vie a été un combat. "Son geste, dit : 'Écoutez ! Écoutez la souffrance !'" Elle a mené un combat personnel contre la contre la souffrance et je pense que son geste dit : 'Écoutez ! Écoutez la souffrance !' On ne peut pas le laisser sans réponse. Alors bien sûr, il faut que le chemin soit balisé. Il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton, tout ça doit être encadré, bien entendu, mais il faut écouter la souffrance ! Je pense qu'il y a un débat important à avoir, mais un débat où les hommes et les femmes politiques, ceux qui font la loi, le droit, doivent entendre, parce que j'ai l'impression que la société est un peu plus en avance que les responsables politiques. Je ne suis que la porte-parole de cette souffrance qui a été extrêmement vive et qui aurait pu trouver un apaisement dans notre pays et qui ne l'a pas trouvé. On parle beaucoup de dignité. Je pense que la dignité, c'est d'écouter cette souffrance." |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 03.04.21 19:06 | |
| Fin de vie : 2 000 amendements déposés sur une proposition de loi controversée ouvrant un droit à l'euthanasie L'auteur de la proposition, le député Olivier Falorni, dénonce une tentative "d'obstruction parlementaire". Article rédigé par franceinfo avec AFP France Télévisions Publié le 02/04/2021 22:46 Mis à jour le 03/04/2021 12:00 Temps de lecture : 1 min. Le député Olivier Falorni lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 13 octobre 2020. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / AFP) Le député Olivier Falorni lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 13 octobre 2020. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / AFP) Elle doit être débattue jeudi à l'Assemblée nationale. La proposition de loi controversée créant un droit à l'euthanasie pour les personnes souffrant d'une pathologie incurable, faisait déjà l'objet d'environ 2 000 amendements vendredi 2 avril au soir. La date limite de dépôt des amendements sur ce texte est fixée à samedi en fin d'après-midi. Un tel nombre d'amendements devrait rendre impossible l'examen du texte instituant un "droit à une fin de vie libre et choisie" du député Olivier Falorni (groupe Libertés et Territoires), prévu dans le cadre de la niche parlementaire attribuée à ce groupe. "Un quarteron de députés prétend par l'obstruction parlementaire empêcher l'Assemblée de débattre sur un sujet de société majeure", a-t-il dénoncé auprès. Son texte a été adopté mercredi soir en commission. "La démocratie parlementaire est mise en cause" "C'est la démocratie parlementaire qui est mise en cause", a-t-il fustigé, visant "une poignée de députés LR" qui ont multiplié les amendements "copié-collé". "Cela va scandaliser des millions de Français qui espèrent que cette loi soit enfin votée." Le texte du député de Charente-Maritime veut apporter une nouvelle réponse au douloureux et sensible débat sur la fin de vie et l'euthanasie, cinq ans après la loi Claeys-Leonetti, qui autorise la sédation profonde et continue. Le sujet divise tous les groupes parlementaires et suscite l'embarras du gouvernement, mais plusieurs figures de la majorité ont apporté leur soutien à la proposition d'Olivier Falorni, dont la présidente de la commission des Lois Yaël Braun-Pivet. Certains opposants estiment qu'un tel sujet ne peut être débattu dans le temps réduit d'une niche parlementaire quand d'autres sont radicalement hostiles à la mesure pour des principes philosophiques et religieux. https://www.francetvinfo.fr/societe/euthanasie/euthanasie-2-000-amendements-deja-deposes-a-la-proposition-de-loi-controversee_4357543.html |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 04.04.21 19:10 | |
| 3.000 amendements, révolte de 272 députés : pourquoi l'Assemblée se déchire sur la fin de vie 11h39 , le 4 avril 2021 ParRedaction JDDavec AFP Une proposition de loi portant sur la fin de vie doit être débattue jeudi à l'Assemblée. Mais le dépôt de 3.000 amendements met en péril le vote du texte, poussant 272 députés à dénoncer dimanche dans le JDD une "obstruction" parlementaire. De quoi relancer le débat sur une question sensible et douloureuse en France. Le député Olivier Falorni, à l'initiative de la proposition de loi sur la fin de vie qui sera débattue jeudi à l'Assemblée. (Photo d'illustration) Le député Olivier Falorni, à l'initiative de la proposition de loi sur la fin de vie qui sera débattue jeudi à l'Assemblée. (Photo d'illustration) (Sipa ) Partager sur : Ce que prévoit le texte. Une proposition de loi sur la fin de vie arrive jeudi à l'Assemblée nationale. Déposée par le député Olivier Falorni (groupe Libertés et Territoires), elle est prévue dans le cadre de la niche parlementaire attribuée à son groupe. Le texte qui donne "droit à une fin de vie libre et choisie" avait passé une première étape mercredi après avoir été adopté en commission. L'article 1er prévoit que "toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, provoquant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable", peut demander une "assistance médicalisée" pour mourir "par une aide active". D'autres dispositions prévoient notamment une liberté de conscience pour les médecins, apportent des garanties sur le consentement des malades, ou encadrent l'assistance médicalisée et la place des familles. Lire aussi - Qu'est-ce que l'euthanasie? L'examen du texte est compromis. Quelque 3.000 amendements, dont 2.300 venant de députés LR, ont été déposés sur ce texte. Ce revirement de situation risque de compromettre l'adoption de la proposition par les députés. Ce grand nombre d'amendements, s'ils sont bien défendus par leurs auteurs jeudi dans l'hémicycle, va en effet rendre mécaniquement impossible l'examen de leur totalité sur une seule journée. Dans le JDD, des députés réclament de pouvoir voter. 272 députés de tous bords ont dénoncé une "obstruction", dimanche, dans une tribune du JDD. Parmi eux figurent quatre présidents de groupes politiques, Jean-Luc Mélenchon (LFI), Valérie Rabault (PS), Olivier Becht (Agir) et Bertrand Pancher (Libertés et territoires) mais aussi Marine Brenier (LR) et Yaël Braun-Pivet (LREM). Lire aussi - L'appel de 270 députés sur la fin de vie : "Nous voulons débattre et voter" "Nous voulons débattre. Nous voulons voter. Le temps du Parlement est venu. Respectons-le", réclament ces députés. Et d'ajouter : "Cette question traverse notre société depuis quarante ans. Plusieurs textes ont été déposés à l'Assemblée comme au Sénat depuis 2017. Nos concitoyens nous interpellent, attendent que nous en débattions et, pour une majorité d'entre eux, que nous l'adoptions." Dans le JDD dimanche, Jean-Louis Touraine, député LREM du Rhône et professeur de médecine favorable à cette proposition de loi, rappelle ainsi que les Français "sont 96% à se prononcer en faveur" de l'euthanasie, selon un sondage Ipsos datant de 2019. D'après lui, ce droit représente "un progrès immense" et une "nécessité alors que la pandémie, avec son lot de souffrances infinies, a encore renforcé le 'mal-mourir' français". De son côté, Thomas Mesnier, député LREM de Charente et médecin urgentiste, estime que le combat est ailleurs. Il considère qu'il faut "faire connaître" et appliquer la loi Claeys-Leonetti qui autorise la sédation profonde et continue. "L'euthanasie, c'est ouvrir le droit à quelqu'un de mettre fin à la vie d'un autre. Ce n'est pas ce que je souhaite, ce n'est pas l'idée que je me fais de notre société", écrit-il, en outre, dans le JDD. Pourquoi c'est important? Notamment parce qu'aujourd'hui, la loi Claeys-Leonetti est critiquée. Elle permet à toute personne majeure "en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable" de faire une déclaration écrite pour préciser ses souhaits concernant sa fin de vie. Le malade a le droit de désigner une personne de confiance qui sera le porte-voix de sa volonté. Il peut également donner son accord pour subir une sédation profonde et continue l'aidant à abréger ses souffrances jusqu'à sa mort. Une majorité de députés déplorent la mauvaise application de cette loi, notamment un manque de services de soins palliatifs. Par ailleurs, certains malades, qui refusent de souffrir, contournent la loi, en se rendant à l'étranger pour y avoir recours. D'autres parviennent à se faire euthanasier clandestinement en France. Le sujet divise tous les groupes parlementaires, y compris la majorité. "Aller plus loin [que la loi Claeys-Leonetti] me semble dangereux", a déclaré mercredi en commission la députée Caroline Janvier (LREM). Marc Delatte (LREM) s'est, lui, inquiété de risques de "dérive éthique". D'autres parlementaires sont, par ailleurs, radicalement hostiles à la proposition de loi pour des principes philosophiques et religieux. Le gouvernement est par ailleurs embarrassé par cette question. Le président Emmanuel Macron n'avait pas pris d'engagement sur ce thème lors de son élection, appelant simplement à "d'abord faire pleinement appliquer la loi Claeys-Leonetti". Toutefois, il avait glissé : "Moi, je souhaite choisir ma fin de vie". https://www.lejdd.fr/Politique/3000-amendements-revolte-de-272-deputes-pourquoi-lassemblee-se-dechire-sur-la-fin-de-vie-4036189 |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 0:35 | |
| Loi fin de vie : le coup de gueule de la députée Catherine Fabre Lecture 1 min Accueil Gironde Bordeaux Loi fin de vie : le coup de gueule de la députée Catherine Fabre Catherine Fabre, députée de LREM de Bordeaux. Crédit photo : archives guillaume bonnaud Par X. S. Publié le 04/04/2021 à 16h12 Avec 270 autres députés, elle a cosigné une tribune pour protester contre l’obstruction sur la loi fin de vie qui ne pourra pas être votée ce jeudi Catherine Fabre, députée de LREM de Bordeaux, est furieuse et elle n’est pas la seule. Avec 270 députés, toutes tendances confondues, elle cosigne une tribune, parue ce dimanche dans le “JDD” intitulée « Loi fin de vie : Nous voulons débattre. Nous voulons voter ». « C’est du gâchis et un non-respect du débat démocratique ou quand une majorité est prise en otage par quelques-uns », explique-t-elle. Compte tenu du nombre d’amendements, un peu plus de 3 000 déposés par une poignée de députés LR, la loi un « droit à une fin de vie libre et choisie » qui ouvre le champ à l’euthanasie, portée par le député maritime Olivier Falorni dans le cadre de la niche parlementaire attribuée à son groupe, Libertés et Territoires, ne pourra être votée. « 3 000 amendements, c’est impossible, et l’on ne pourra revoter que lors de la prochaine mandature. Nous sommes face à une honteuse stratégie d’obstruction. C’est d’autant plus agaçant que c’est un texte dont on parle depuis des années, il est attendu par les Français », relève la Girondine. Dans un récent sondage IPSOS, 96 % des Français se disaient favorables au droit de choisir sa fin de vie. La députée bordelaise, elle, reconnaît un dysfonctionnement du règlement de l’Assemblée lié notamment à la liberté donnée aux députés de déposer des centaines d’amendements. Un travail va être lancé sur le sujet. Travail exemplaire Catherine Fabre est d’autant plus en colère que ce texte « a fait l’objet d’un travail exemplaire en commission des affaires sociales, transpartisan et de haute volée. Nous sommes nombreux à nous être dits que c’est de cette manière dont nous devrions travailler ». Fait rare, aucune formation n’a donné de consignes de vote pour ce sujet passionné et passionnel. Sans cette obstruction, cette loi aurait eu de grandes chances d’être adoptée. « Ce texte devait autoriser et encadrer l’aide active à mourir pour les personnes se trouvant dans une impasse thérapeutique, sans caractère obligatoire pour le patient comme pour les médecins », précise Catherine Fabre. |
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