Piergiorgio Welby

Piergiorgio Welby
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Piergiorgio Welby en 2006Piergiorgio Welby (1945 - 20 décembre 2006) était un artiste-peintre, poète et activiste italien dont le combat pendant trois mois afin d’affirmer son « droit à mourir » a conduit à un débat sur l’euthanasie dans son pays.

Welby avait une dystrophie musculaire depuis le début des années 1960. La maladie évolua au point où, en juillet 1977, il ne lui fut plus possible de respirer sans le soutien d'un respirateur artificiel, de manger sans une sonde d'alimentation ni de parler sans un appareil de synthèse vocale.

Il déclara publiquement en 2006 qu’il refusait de suivre le traitement médical qui le maintenait en vie. Son cas suscita une importante polémique, voyant, en particulier, s'affronter des politiciens libéraux et l'Église catholique romaine. Trois mois plus tard, son droit de mourir fut accepté, mais les funérailles religieuses lui furent refusées par l’Église[1],[2].

Sommaire [masquer]
1 Les années de combat
2 Après le décès
3 Références
4 Voir aussi
4.1 Bibliographie
4.2 Liens externes


Les années de combat[modifier]Les dernières années de sa vie furent consacrées à son combat. Il se joignit d'abord au Parti radical italien puis à l'Associazione Luca Coscioni[3], un groupe militant favorable à l'euthanasie proche du parti radical, qui le nomma vice-président en 2006.

Welby utilisait Internet pour communiquer et avait ouvert un blog en 2003.

Mais, en avril 2006, l'aggravation de son état lui empêcha d'utiliser le doigt dont il se servait pour la souris de son ordinateur. Il décida alors de rendre publique sa demande de mourir, espérant provoquer un débat national sur l'euthanasie.

Le 22 septembre 2006, Welby envoya un courrier-vidéo au président italien Giorgio Napolitano : « Cher Président, Permettez-moi de mourir »[4]. L'appel fut diffusé à la télévision nationale et disponible en téléchargement sur Internet. Napolitano répondit qu'il se sentait profondément touché par sa situation, et invita les politiciens italien à ouvrir un débat parlementaire sur diverses questions éthiques[5]. Les membres du parti radical manifestèrent leur soutien par des grèves de la faim et le fondateur du parti, Marco Pannella, déclara qu'il était prêt à lui-même débrancher Welby pour exprimer un acte de désobéissance civile[6]. La plupart des politiciens catholiques adhéraient à la position de l'Église catholique romaine, s'opposant à l'euthanasie autant qu'à des traitements médicaux trop agressifs. Le Ministre de la Santé, Livia Turco, intervint pour demander que soient plutôt améliorés les soins palliatifs[7].

Après trois mois de polémiques, Mario Riccio, un anesthésiste, contacta le parti radical italien pour l'informer qu'il débrancherait les appareils permettant à Welby de rester en vie, ne voyant aucun obstacle légal à cet acte. Riccio se rendit à Rome, et après avoir vérifié la volonté de Welby, accéda à sa demande. La procédure commença à 11h le matin du 20 décembre et se termina à 11h40, heure à laquelle Welby fut déclaré officiellement mort.

Après le décès[modifier]Les politiciens italiens furent très divisés. Les membres du parti radical exprimèrent à la fois leur chagrin et leur soulagement que ses souffrance soient enfin terminées. Les politiciens conservateurs critiquèrent le médecin et l'instrumentalisation à des fins politiques du cas de Welby. Certains demandèrent l'arrestation des « meurtriers de Welby ».

Malgré la pression de l'opinion publique, le comité d'éthique médical et la Justice déclarèrent que l'acte du docteur Riccio était légitime[8],[9]. L'Église catholique romaine refusa les funérailles religieuses, déclarant officiellement que « Welby avait publiquement et de manière répété exprimé son désir de mettre fin à sa vie, ce qui est contraire à la doctrine catholique »[10]. Des funérailles civiles furent célébrées dans un lieu public de Rome[11]

Références[modifier]1.↑ (it) Piergiorgio Welby: la biografia [archive], Associazione Luca Coscioni. Consulté le 2007-01-24
2.↑ José Davin, Michel Salamolard, A quand, ce concile ?: Manifeste pour un renouveau de l'Eglise, Fidélité, 2008 [présentation en ligne [archive]], p. 97
3.↑ (it) Une mobilisation extraordinaire de 100 jours [archive], Associazione Luca Coscioni. Consulté le 2007-01-25
4.↑ «Cher Président, Permettez-moi de mourir » [archive] (en Italian), Corriere della Sera (2006-09-22). Consulté le 2007-01-26.
5.↑ Risposta del Presidente della Repubblica, Giorgio Napolitano, alla lettera aperta di Piergiorgio Welby. [archive], Associazione Luca Coscioni. Consulté le 2007-01-26
6.↑ (it) Eutanasia, la provocazione di Pannella: "Pronto a staccare la spina a Welby" [archive] (en Italian), La Repubblica (2006-09-22). Consulté le 2007-01-26.
7.↑ Bertinotti: «Giusto l'invito di Napolitano» [archive], Corriere della Sera (2006-09-25). Consulté le 2007-01-26.
8.↑ A.C, « Italie : Un médecin ayant pratiqué une euthanasie relaxé [archive] » sur lci.tf1.fr. Consulté le 7 janvier 2011
9.↑ Welby, prosciolto il medico Riccio Aveva il dovere di assecondare il malato [archive] Repubblica.it, 23 July 2007
10.↑ Church denies funeral for Italian [archive], BBC News (2006-12-22). Consulté le 2007-01-27.
11.↑ Hundreds attend Italian's funeral [archive], BBC News (2006-12-24). Consulté le 2007-01-27.
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Piergiorgio Welby » (voir la liste des auteurs)
Voir aussi[modifier]Terri Schiavo
Ramón Sampedro
Eluana Englaro
Karen Ann Quinlan
Bibliographie[modifier]Lasciatemi morire, Piergiorgio Welby, Rizzoli, 2006
Fisher Ian (19 décembre 2006). A Poet Crusades for the Right to Die His Way. New York Times
Staff report (13 décembre 2006). Italian man sparks euthanasia row. BBC News
Fisher Ian (21 décembre 2006). Euthanasia Advocate in Italy Dies. New York Times
Liens externes[modifier](it) Le blog de Welby
(it) Mémorial
Piergiorgio's Open Letter to the Italian President
La vidéo envoyée au Président italien