VOTE élections politiques

[size=56]Fin de vie, PMA, handicap, cannabis : les programmes des candidats à la présidentielle 2022

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Les sujets de société sont l’un des points de divergences majeures de cette campagne présidentielle. A l’exception de la question du handicap.

Les candidats se sont tous sensibilisés à la question de l'accessibilité des personnes atteintes de handicap. LP/Elsa Marnette[/size]


Par Le Parisien 
Le 3 avril 2022 à 03h00

Faut-il légaliser le cannabis ? Même Éric Zemmour n’a pas un avis définitivement tranché sur cette question. Philippe Poutou répond allègrement oui. Il se dit même favorable à la dépénalisation de la consommation de toutes les drogues en général. Le président sortant, lui, se range derrière l’idée d’un débat national pour trancher cette question. Le cannabis n’est pas le seul thème de clivage entre les 12 candidats à l’élection présidentielle. La question de la fin de vie en est aussi un exemple frappant. Voici les principales mesures portées par les postulants à l’Élysée sur quatre grands thèmes de société.

Les propositions de Nathalie Arthaud

Handicap

• Appliquer strictement la loi sur l’inclusion des personnes atteintes de handicap en garantissant l’intégration à l’école et en s’assurant de leur niveau d’embauche
  
  
• Déconjugaliser l’AAH
  
  

Cannabis

• Dépénaliser le cannabis
  
  
• Mettre « fin à la répression contre les consommateurs et les petits revendeurs »
  
  

Les propositions de Nicolas Dupont-Aignan

Handicap

• Revaloriser de 160 euros de l’Allocation adulte handicapé et la déconjugaliser
  
  
• Garantir la prise en charge par l’Éducation nationale des enfants en situation de handicap dès l’âge de 3 ans
  
  
• Attribuer une part fiscale complète aux familles ayant un enfant en situation de handicap
  
  

PMA/GPA

• Renforcer l’interdiction de la GPA
  
  

Cannabis

• Ne pas légaliser le cannabis
  
  

Fin de vie

• Doubler les unités de soins palliatifs
  
  
• Mettre en place des lits de soins palliatifs dans les Ehpad
  
  

Les propositions d’Anne Hidalgo

Handicap

• Garantir partout l’accessibilité des personnes atteintes de handicap
  
  
• Revoir le statut des AESH afin de le rendre pérenne
  
  
• Déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH)
  
  

PMA/GPA

• Ne pas autoriser la GPA mais reconnaître la filiation des enfants nés de GPA à l’étranger.
  
  
• Autoriser la méthode ROPA, permettant à un couple de femmes de partager la maternité de l’enfant, la première donnant ses gamètes, la seconde portant l’enfant.
  
  

Cannabis

• Lancer une « conférence de consensus » pour travailler à l’hypothèse de la légalisation encadrée du cannabis
  
  

Fin de vie

• Mettre en œuvre une loi ouvrant droit à l’aide active à mourir, en toute conscience
  
  

Les propositions de Yannick Jadot

Handicap

• Créer une Agence de l’accessibilité universelle chargée de veiller au respect des normes d’accès aux services et transports publics, aux médias et aux sites Internet essentiels pour les personnes en situation de handicap
  
  
• Déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés.
  
  

PMA/GPA

• Reconnaître automatiquement la filiation des enfants nés de GPA à l’étranger pour les deux parents
  
  

Cannabis

• Légaliser le cannabis
  
  

Fin de vie

• Ouvrir le droit à mourir de manière choisie et assistée
  
  

Les propositions de Jean Lassalle

• Revaloriser les AESH en généralisant les temps plein de 24 heures avec un salaire de 1700 euros
  
  
• Déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH)
  
  

Cannabis

• Légaliser le cannabis
  
  

Les propositions de Marine Le Pen

Handicap

• Revalorisation de l’AAH et des aides destinées aux proches aidants
  
  
• Lancement d’un grand plan sur l’accès à la scolarité pour les enfants touchés par le handicap, appliquer la loi sur l’accès à tous les lieux et transports publics
  
  
• Inscrire dans la constitution la lutte contre les discriminations visant les personnes atteintes de handicap
  
  
• Déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH)
  
  

PMA/GPA

• Renforcer l’interdiction de la GPA
  
  
• Refuser de reconnaître les enfants nés de GPA à l’étranger
  
  

Cannabis

• Ne pas légaliser le cannabis
  
  
• Renforcer la répression en verbalisant les consommateurs et en adaptant les peines des dealers
  
  

Fin de vie

• Ne pas autoriser l’euthanasie et le suicide assisté
  
  
• Développer les moyens alloués aux soins palliatifs
  
  

Les propositions d’Emmanuel Macron

Handicap

• Augmenter jusqu’à 35 heures le temps de travail des accompagnants des élèves en situation de handicap
  
  

PMA/GPA

• Ne pas autoriser la GPA
  
  
• Maintenir les procédures d’adoption pour les enfants nés de GPA à l’étranger
  
  

Cannabis

• Ne pas légaliser le cannabis
  
  

Fin de vie

• Lancer un débat national sur la fin de vie, sous la forme d’une convention citoyenne
  
  

Les propositions de Jean-Luc Mélenchon

Handicap

• Mettre en œuvre un plan d’accessibilité dans les transports
  
  
• Déconjugaliser et revaloriser l’AAH
  
  
• Permettre aux préfets de fermer les bâtiments privés qui ne respectent pas les règles d’accessibilité
  
  

PMA/GPA

• Rembourser la PMA
  
  
• Rendre la PMA accessible aux personnes trans
  
  
• Refuser la GPA
  
  

Cannabis

• Légaliser le cannabis
  
  

Fin de vie

• Constitutionnaliser le droit à mourir dans la dignité
  
  
• Garantir l’accès aux soins palliatifs
  
  

Les propositions de Valérie Pécresse

Handicap

• Scolarisation des élèves en milieu ordinaire dès que possible, ouverture des dispositifs de formation aux personnes handicapées.
  
  
• Déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH)
  
  
• Durcir l’obligation d’employer des personnes atteintes de handicap
  
  
• Durcir les contrôles des entreprises
  
  

PMA/GPA

• Autoriser la PMA à condition que l’enfant puisse accéder à ses origines à sa majorité
  
  
• Refuser la GPA
  
  

Cannabis

• Pénaliser la consommation de cannabis
  
  

Fin de vie

• Ne pas modifier l’état de la loi sur la fin de vie
  
  
• Développer les moyens alloués aux soins palliatifs
  
  

Les propositions de Philippe Poutou

Handicap

• Recruter des AESH et des auxiliaires de vie (AVS)
  
  
• Embaucher massivement dans les maisons départementales des personnes atteintes de handicap
  
  

PMA/GPA

• Assurer la PMA pour toutes
  
  
• Rendre la PMA accessible aux personnes trans
  
  
• Rembourser intégralement le parcours
  
  

Cannabis

• Légaliser le cannabis
  
  
• Dépénaliser la consommation de toutes les drogues en général
  
  

Fin de vie

• Légaliser le « suicide médicalement assisté »
  
  

Les propositions de Fabien Roussel

Handicap

• Déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH)
  
  
• Inscrire dans la constitution l’accessibilité universelle
  
  
• Renforcer les obligations légales des entreprises en matière d’embauche et d’accessibilité
  
  

PMA/GPA

• Assurer la PMA pour toutes
  
  

Cannabis

• Lancer un débat national sur la légalisation
  
  

Fin de vie

• Envisager l’élaboration d’un projet de loi légalisant l’euthanasie
  
  

Les propositions d’Éric Zemmour

Handicap

• Développer des établissements spécialisés sur l’ensemble du territoire
  
  
• Recruter 50 000 AESH durant le quinquennat
  
  
• Déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH)
  
  

PMA/GPA

• Abroger la PMA pour toutes
  
  
• Œuvrer à l’échelle européenne et mondiale pour abolir la GPA
  
  

Cannabis

• Renforcer la répression contre le trafic de drogue
  
  

Fin de vie

• Développer les moyens alloués aux soins palliatifs
  
  

RAPPEL :

https://www.handichrist.net/t1175-janvier-2011-fin-de-vie-echec-d-une-loi


"toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" (proposition 21 de François Hollande... ... ).

Ainsi font, font, font
Les petites marionnettes
Ainsi font, font, font
Trois p'tits tours et puis s'en vont
(suite)
- Les mains aux côtés,
Sautez, sautez marionnettes,
Les mains aux côtés,
Marionnettes recommencez.
Ainsi font, font, font
Les petites marionnettes
Ainsi font, font, font
Trois p'tits tours et puis s'en vont
(ou)
- Mais elles reviendront
Les petites marionnettes
Mais elles reviendront
Quand les enfants dormiront.
Ainsi font, font, font
Les petites marionnettes
Ainsi font, font, font
Trois p'tits tours et puis s'en vont

en neuro on me demande de faire les marionnettes avec la main gauche et la main droite
( jamais avec les pieds, je pense qu'on pourrait demander cela, tourner une cheville puis l'autre, ds un sens ou/ et ds l'autre, ou les deux pieds en même temps )
on ne s'emmerde pas en neuro !

pourquoi je fais la grève du vote ? parce qu'après la présidentielle il y a tout de suite les législatives. On peut avoir un ou une président qui est pour l'aide active à mourir et qui ne fera rien si l'extrême-droite est majoritaire à l'Assemblee Nationale et au Sénat. ( évidemment l'inverse peut se produire logiquement ).
Mais TROP C'EST TROP. On se défend comme on peut...C'est une histoire de valse à quatre temps ou à mille temps ? ( si Manuell Valls n'a rien fait, Anne Hidalgo ne fera rien... à propos de la fin de vie ).

Photo by Carine Schmitt / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

[center]Euthanasie

[center]Par Violaine Des Courières

[center]Publié le 22/04/2022 à 19:00

Emmanuel Macron et Marine Le Pen adoptent la posture du statu quo sur les questions sociétales, telles que l'euthanasie et indiquent déléguer au peuple la prise de décision. Au risque de passer à côté des dimensions politiques, éthiques et civilisationnelles de ces thématiques.

Trois heures. C’est la durée du débat d’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Durant ce laps de temps, pas une seule fois, les questions sensibles de la gestation pour autrui et de la fin de vie n’ont été abordées. Ce silence était-il volontaire ? En réalité, ce mutisme traduit le désintérêt des deux finalistes pour ces questions délicates. Dans une campagne résolument économique et sociale, les têtes de file des deux blocs culturels ne font pas de la bioéthique un sujet d’affrontement. Faut-il pour autant le regretter ? Habituellement, les partis traditionnels – le parti socialiste (PS) et Les Républicains (LR) –  s'en chargent et font souvent des raccourcis caricaturaux. Paradoxalement, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont adopté une posture inédite : celle d'une délégation de l'arbitrage au peuple.

[size=31]PRUDENCE, FUYONS[/size]

« L’euthanasie, ça fait partie des sujets de société dont je dis qu’ils doivent être tranchés par la société et pas par la politique. Je préfère qu’il existe des référendums », précise Marine Le Pen dans Le Dauphiné Libéré le 18 février dernier. Dans son programme, la candidate frontiste s'engage à un moratoire de trois ans sur les sujets sociétaux. « La seule façon d’ouvrir des débats sur ces sujets ne pourra se faire pendant trois ans que par le biais du Référendums d’Initiative Citoyenne que Marine Le Pen mettra en place », écrit son équipe de campagne.
Le 17 mars dernier, lors de la présentation de son projet présidentiel, Emmanuel Macron indique, lui, mettre en place une « Convention citoyenne »​​​​​ pour poser la question d'une « fin de vie plus humaine ». Avec une conséquence possible – commission théodule après commission théodule – celui de l'enterrement définitif de ces sujets clivants. Certes, une partie de l'entourage du président-candidat ne l'entend pas de cette oreille. « La grande réforme de société d'Emmanuel Macron sera la reconnaissance du droit de mourir dans la dignité » a affirmé Richard Ferrand, sur France info, le 11 avril. À une femme qui lui demandait de légaliser l'euthanasie, Emmanuel Macron a indiqué être « favorable à ce qu'on évolue vers le modèle belge ». Si l'évolution de la loi n'est pas exclue, rien n'est en réalité joué pour les partisans de l'euthanasie. Beaucoup à LREM, à commencer par les médecins, souhaitent aussi s'en tenir à la loi Leonetti de 2016. Difficile de concilier ces approches…

À LIRE AUSSI : GPA : à la mairie de Paris Centre, les dessous d'une opération lobbying
Au sujet de la gestation pour autrui, les deux candidats optent pour un statu quo avec, tout de même, une petite divergence. Emmanuel Macron s'en tient à son engagement de 2017. « La GPA n'a pas à avoir cours en France » indique-t-il aux journalistes de Têtuen mars 2022. Marine Le Pen, quant à elle, plaide pour un meilleur contrôle des contournements de la loi française – sans préciser les moyens mis en place.
« C'est un manque de courage, dans le sens où ces candidats abordent à pas feutrés ces questions », déplore, sans surprise, Caroline de Roux, vice-présidente de l'association Alliance Vita – organisation proche de la Manif pour tous. De son côté, Alexandre Urwicz, cofondateur et président de l’Association des familles homoparentales (AFH) déclare : « Les sondages montrent que la société est en avance sur ces sujets, tandis que les politiques restent globalement très frileux sur ces questions ». Et d'affirmer : « Ce désengagement est dû à l’influence du lobby catho ». Alexandre Urwicz ferraille pour une gestation pour autrui dite « éthique » sur le même modèle que le Canada. Tandis que Caroline Roux, chez Alliance Vita, demande un engagement de la France pour une interdiction de cette pratique au niveau mondial. « Il faudrait faire prendre conscience aux gens que ces pratiques sont contraires aux droits de l'Homme, spécialement ceux des femmes et des enfants », avance-t-elle.

[size=31]UN DÉSENGAGEMENT POLITIQUE INÉDIT[/size]

Le désengagement politique des candidats à la Présidentielle vis-à-vis de ces sujets bioéthiques est une nouveauté de la campagne 2022. Lors du débat de l’entre-deux-tours, en 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’étaient aventurés sur le terrain bioéthique, dans la continuité du clivage opposant les partisans du Mariage pour tous et ceux de la Manif pour tous. Chacun avait défini des lignes claires. La candidate frontiste avait assuré abroger le mariage et l’adoption pour tous pour revenir à un « pacs amélioré », tandis que le leader d’En marche ferraillait en faveur de la PMA pour toutes.
Lors du quinquennat qui a suivi, Emmanuel Macron a progressivement changé de posture. En juin 2021, il a concrétisé sa promesse de campagne, avec le vote de la PMA pour toutes. Mais au lendemain, il a refusé de mouiller sa chemise sur la question de l'allongement de l'interruption volontaire de grossesse à quatorze semaines. Alors qu'il avait exprimé une opinion personnelle opposée à cette question, dans un entretien donné à Elle en juin 2021, sa majorité LREM profitait d'une niche parlementaire pour faire passer cette mesure en février 2022 et en faire un nouveau marqueur sociétal. Selon la majorité parlementaire qui se dégagera, plus ou moins conservatrice ou progressiste, les législatives de juin prochain pèseront évidemment dans la balance. Certains députés LREM et PS, très attachés à une révision de loi Leonetti sur l'euthanasie, recommenceront à coup sûr à faire pression pour faire avancer leurs idées.