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| Syndrome de glissement | |
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| Sujet: Syndrome de glissement 28.09.20 13:41 | |
| Qu’est-ce que le syndrome de glissement chez les personnes âgées ? > Santé seniors > Le syndrome de glissement Chez un proche âgé, identifier à temps un syndrome de glissement ou même l’anticiper, peut lui sauver la vie. Phénomène encore trop méconnu du grand public, on peut hélas passer à côté de signes pourtant révélateurs. Comment déceler son apparition ? Que faire en cas de doute ? Peut-on le prévenir et le traiter ? Pour protéger nos aînés, il est impératif de mieux comprendre le syndrome de glissement et d’adopter l’attitude adéquate.
Perte d’appétit ou d'intérêt, repli sur soi, mutisme, tristesse. Comment savoir s’il s’agit d’une baisse de tonus passagère chez un proche ou de signaux d’alerte révélant un syndrome de glissement ? Aidant familial, proche, voisin, chacun de nous peut un jour être confronté à une personne âgée souffrant de ce syndrome.
Qu’est-ce que le syndrome de glissement ?
C’est le gériatre Jean Carrié qui, pour la première fois, a évoqué et décrit les caractéristiques du syndrome de glissement comme « un processus d’involution et de sénescence porté à son état le plus complet ». Le terme de “glissement”, attribué par la suite, exprime une dégradation de l’état du patient qui se sent “glisser” peu à peu. On le qualifie même de “suicide inconscient”. Il concerne 1 à 4 % des personnes hospitalisées âgées de plus de 70 ans et particulièrement fragiles, mais avec une moyenne plutôt située autour des 80 ans.
Le syndrome de glissement se caractérise par un changement de comportement assez soudain chez une personne âgée, accompagné d’une perte d’autonomie. Une personne même parfaitement autonome peut ainsi perdre subitement le goût de la vie et refuser d’exécuter les gestes essentiels du quotidien comme manger, se laver ou se lever, alors qu’elle était parfaitement capable de le faire avant l’apparition du syndrome. Cette dépendance n’est au départ pas physique mais engendre une réelle incapacité à se débrouiller sans l’aide d’un tiers. Elle peut s’accompagner de diverses angoisses comme la peur de se retrouver seule, par exemple.
Ces signaux d’alerte ne doivent en aucun cas être pris à la légère et ils représentent un véritable danger pour la personne. Le manque de mouvement crée un risque d’atrophie des muscles, le corps s’affaiblit faute d’alimentation correcte et de soins, créant un terrain propice aux infections, souvent pulmonaires. Cette situation peut hélas aboutir à un décès., ce qui arrive dans plus de 80% des cas. Il est important de préciser que son évolution est très sévère mais pas irréversible. Même si dans la majorité des cas, le syndrome de glissement conduit au décès, les personnes qui le surmontent peuvent atteindre une parfaite rémission et recommencer à s’alimenter, à communiquer et à aller mieux psychologiquement. Les personnes qui en guérissent auront davantage de chances de retrouver leur autonomie si le syndrome est découvert et traité à temps. Il convient cependant de rester vigilant pour éviter tout risque de rechute, ce qui peut être parfois le cas.
Quelles sont les causes du syndrome de glissement ?
Les causes peuvent être physiques ou psychologiques. Dans la plupart des cas, après un choc comme la perte d’un proche, souvent le conjoint, une maladie aigüe, une intervention chirurgicale, une hospitalisation, une entrée en maison de retraite mal préparée et vécue comme un abandon, un accident, une fracture ou une chute et plus particulièrement s’il s’écoule un certain laps de temps avant que la personne ne soit secourue ou accompagnée de l’assistance d’un proche. Selon la fragilité de chacun, l’angoisse liée à l’événement tragique peut ainsi engendrer un syndrome de glissement, après un intervalle de quelques jours à un mois. Il touche plus fréquemment les personnes âgées de 80 ans, fragilisées et souffrant de certaines pathologies comme le diabète, les troubles cardiaques, les troubles respiratoires et des antécédents neuromusculaires.
Peut-on prévenir le syndrome de glissement chez une personne âgée ?
Au vu de l’évolution brutale du syndrome et des difficultés liées à la prise en charge, la prévention est d’autant plus fondamentale et reste la façon la plus efficace de protéger son proche. Tout épisode difficile, physique ou psychologique, que la personne âgée traverse, doit être accompagné d’une attention et d’une vigilance particulières. La convalescence représente une étape cruciale durant laquelle le syndrome de glissement peut survenir. La personne doit être entourée, aidée et soutenue physiquement et psychologiquement. Lorsque la personne âgée vit seule, elle peut être particulièrement exposée et surtout en cas de chute où il est important de réagir rapidement. En effet, plus la personne aura passé du temps au sol à avoir peur, plus le rétablissement sera long, et plus elle aura des risques de développer un syndrome de glissement. Il est donc impératif de lui apporter les soins nécessaires au quotidien pour un prompt rétablissement.
L’impératif de bien préparer une entrée en maison de retraite
Quelle que soit la raison qui mène à la décision d’entrer en maison de retraite, cette étape cruciale doit être bien vécue par l’intéressé. En l’intégrant à la décision, en lui permettant de visiter ou de choisir sur photos et vidéos lorsque les déplacements sont impossibles, en lui témoignant beaucoup d’affection et en maximisant les conditions d’une bonne intégration, on évitera qu’elle se sente abandonnée. La décision de réintégrer les visites de la famille en Ehpad durant le confinement apparaît en ce sens comme un point extrêmement positif pour la santé physique et psychologique des résidents. Les directeurs d’Ehpad sont les premiers à avoir accueilli la nouvelle avec beaucoup de soulagement pour leurs résidents, pour le personnel touché par l’épreuve difficile que le confinement lié à l’épidémie de Covid-19 représente pour ces personnes et pour les familles évidemment. Après une hospitalisation, la maison de retraite représente un lieu idéal de convalescence, afin que la personne ne se retrouve pas seule chez elle et puisse bénéficier de toute l’attention et des soins nécessaires à son rétablissement., ce qui diminue considérablement les risques de voir un syndrome de glissement s’installer.
Quels sont les symptômes et signes cliniques du syndrome de glissement ?
Les symptômes du syndrome de glissement peuvent parfois passer inaperçus ou se cacher derrière les apparences d’une dépression ou d’autres syndromes liés à l’âge et à la dépendance. Pourtant, une perte d’autonomie subite, un comportement inhabituel ou un refus de s’alimenter et de se lever, doivent immédiatement alerter l’aidant et la famille.
Généralement, durant la convalescence ou après un choc émotionnel, on remarque alors que la personne s’affaiblit davantage et peine à retrouver sa forme physique et mentale, malgré une guérison apparente.
Les signes cliniques peuvent être d’ordre physique et psychologique :
Anorexie et dénutrition liées à un refus de s’alimenter ( refus d’ouvrir la bouche ou même de déglutir.
Absence de soif conduisant à une déshydratation
Fatigue généralisée et très marquée
Constipation chronique et rétention urinaire
Repli sur soi, mutisme, déclin cognitif
Opposition aux soins
Agressivité ou au contraire grande passivité
Tendance dépressive
Refus de bouger, de se lever du lit
Comment réagir face à un syndrome de glissement ?
Il est important de garder à l’esprit qu’une personne souffrant d’un syndrome de glissement ne fera pas appel à l’aide d’un tiers puisqu’elle refuse justement de se soigner. L’aidant a parfois du mal à se rendre compte rapidement de la situation et à alerter à temps un aide-soignant. Il ne vit pas forcément auprès de son parent et lors de visites même fréquentes, il est difficile de se rendre compte des changements de comportement sans les mettre sur le compte d’un refroidissement, d’une fatigue passagère ou d’autres affections liées à l’âge. Pourtant, il est fondamental de rester en permanence attentif à son état afin de déceler les symptômes le plus rapidement possible pour avoir davantage de chance de rémission. Une réaction rapide augmente les chances de guérison et peut permettre d’éviter que la personne, même remise du syndrome de glissement, ne reste dépendante du fait d’un alitement prolongé et d’une atrophie musculaire.
Quelle est la prise en charge d’un syndrome de glissement ?
En cas de syndrome de glissement confirmé, une entrée en maison de retraite est souvent nécessaire car la prise en charge est complexe et les proches sont souvent dépassés par la situation et ne savent pas comment réagir face à une personne qui refuse les soins et peut même en arriver à recracher la nourriture qu’on lui donne. Une équipe de professionnels sera plus à même de prodiguer soins et accompagnement psychologique impératifs comme la prévention des escarres, un suivi psychothérapeutique, une renutrition et réhydratation progressives, la prescription des médicaments appropriés, le traitement de certaines complications comme le besoin d’une sonde rectale ou de massage en kinésithérapie. Certains cas peuvent nécessiter une hospitalisation.
Ainsi, en cas de doute ou en constatant le moindre changement de comportement chez un proche âgé, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin traitant, ou même à appeler les secours si ce dernier n’est pas disponible. Dans ce cas-là, il vaut mieux risquer un excès de zèle plutôt qu’une réaction trop tardive. |
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| Sujet: Re: Syndrome de glissement 28.09.20 13:49 | |
| Tribunes du Docteur Bernard Pradines Le syndrome de glissement de la personne âgée : mythe ou réalité ? Partager : Tribunes du Docteur Bernard Pradines | AgeVillageProTribunes du Docteur Bernard Pradines | AgeVillageProTribunes du Docteur Bernard Pradines | AgeVillagePro 8Tribunes du Docteur Bernard Pradines | AgeVillageProTribunes du Docteur Bernard Pradines | AgeVillageProTribunes du Docteur Bernard Pradines | AgeVillagePro Tribunes du Docteur Bernard Pradines | AgeVillagePro
Le syndrome de glissement fait partie de ces zones ombrées de la médecine. Il s’agit bien d’un syndrome car il regroupe plusieurs symptômes.
En quoi consiste le syndrome de glissement ? Sa définition est établie, bien que floue et limitée à l’Hexagone. Pour Bazin (1), il apparaît typiquement chez un sujet âgé, voire très âgé, aux antécédents médicaux chargés et dont l’état somatique déjà précaire a été fragilisé récemment par un épisode somatique aigu dont il se remet à peine.
Après un fréquent intervalle libre de quelques jours, une altération de l’état général majeure s’installe rapidement avec déshydratation, dénutrition ainsi que les troubles biologiques et somatiques en rapport. La rétention urinaire et la constipation sont majeures. Le patient refuse de se lever, de s’alimenter, de boire, de communiquer. S’il en a encore la volonté et les capacités, il demande qu’on le laisse tranquille.
Pour Weimann et Pellerin (2), il s’agit d’une grande déstabilisation physique et psychique marquée par l’anorexie, la dénutrition, un comportement de repli et d’opposition. Il survient dans les suites d’une maladie en voie de guérison ou d’un événement perturbant. Son pronostic est rarement favorable.
Des causes qui restent à déterminer En pratique, le sens donné au « syndrome de glissement » a pourtant évolué insensiblement vers toute faillite progressive de l’organisme sans qu’il soit possible de lui attribuer une cause prédominante. En effet, ces termes ont été souvent utilisés de manière plus générale pour désigner la fin de la vie sans cause apparente, jadis qualifiée de « mort de vieillesse ».
Sont-elles d’abord organiques… S’agirait-il ici d’un constat empirique de défaillance multi-organe tel qu’il fut décrit en unités de soins intensifs ? Est-ce un processus d’évolution ultime du modèle du gériatre français Bouchon (3) qui nous propose d’analyser l’évolution péjorative de la personne âgée à l’aide de trois composantes : le vieillissement physiologique dit « normal », les maladies chroniques si souvent présentes au grand âge, enfin les facteurs de décompensation, encore qualifiés de précipitants, lorsqu’ils amènent spontanément à la mort ?
Sauf que, dans ces deux dernières situations, les facteurs causaux, qualifiés d’étiologiques en médecine, sont connus ou supposés. Ce qui n’est pas classiquement le cas du « vrai » syndrome de glissement.
… psychopathologiques… S’agirait-il d’une qualification par spécialité, les psychiatres suspectant volontiers d’abord un équivalent dépressif ou même un authentique état dépressif majeur ? Est-ce un équivalent suicidaire d’autant plus à suspecter que la dimension mélancolique est présente ?
La non-demande de soins peut s’accompagner d’un accord tacite de la famille au travers d’une phrase telle que « pourvu qu’il ne souffre pas » (1). Encore faudrait-il qu’une pathologie organique ne se dissimulât pas derrière le syndrome dépressif (4).
… ou « adaptatives » ? S’agit-il d’un « lâcher-prise » des patients, las de vivre, abandonnant un combat dont ils perçoivent qu’il est perdu d’avance sans qu’aucune justification ne vaille la peine d’être fournie du fait de la fatigue ou de la souffrance infligée à l’entourage ?
Si l’on écoute Brossard et Caron (5) sur la piste du désir de mort, s’agirait-il d’une « mort souhaitée et qui semble être agie par le résident » ? Face à une maladie grave, peut-on aussi y voir « la perte de confiance du médecin dans une guérison possible » ? Ou encore un ultime sursaut du patient pour maitriser sa destinée, même en l’anticipant ?
Ou bien chacune de ces situations serait-elle possiblement en cause, isolément ou simultanément ?
Des mots à manier avec précaution Dans tous les cas, le risque de l’étiquette trop rapide estampillée « syndrome de glissement » est celui de recourir à un fourre-tout pour masquer notre incapacité à établir un diagnostic.
Récemment, le syndrome de glissement a perdu de sa vigueur. Il est souvent remplacé par de nouveaux termes à la mode, ceux de « fin de vie » (6). On mesure ici à nouveau la dangerosité potentielle d’un tel pronostic vital, souvent incertain, alors que le diagnostic devrait demeurer la seule démarche correcte des états de défaillance de l’organisme.
En somme, mieux vaudrait ne pas utiliser de dénomination que de se fourvoyer dans un diagnostic sans signification ou dans un pronostic incertain. Après tout, chez un patient chez qui il n’est plus raisonnable de proposer des investigations approfondies, on peut légitiment parvenir à des hypothèses, non à des certitudes.
Si la médecine était un art et une science faciles, cela se saurait …
Références : (1) Bazin N. Le syndrome de glissement. La Revue de Gériatrie, Tome 27, N°5. MAI 2002. (2) Weimann Péru N, Pellerin J. Le syndrome de glissement : description clinique, modèles psychopathologiques, éléments de prise en charge. Encephale. 2010 Jun;36 Suppl 2:D1-6. (3) Bouchon JP. 1+2+3 ou comment tenter d’être efficace en gériatrie ? Rev Prat 1984 ; 34 : 888-92 (4) Juddoo S, Beddock R, Sebbane G. Méningiome et syndrome de glissement. Rev Geriatr 2014 ; 39(2) : 119-23. (5) Brossard F, Caron R. Expressions et mise en acte du désir de mort chez le sujet très âgé : enjeux psychiques et éthiques. NPG. Vol 15 - N° 87, P. 178-183 - juin 2015 (6) Pradines B, Pradines-Rouzeirol V, Poli P. Fin de vie en soins de longue durée. NPG. Vol 9 - N° 49, P. 32-41 - février 2009 Dr Bernard Pradines mis à jour le 14/02/2017 |
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| Sujet: Re: Syndrome de glissement 28.09.20 13:56 | |
| Conséquences du confinement : le syndrome de glissement 26 MAI 2020Baptiste Gaborieau Télécharger l'article en PDF Bien que le 11 mai ait signé le début du déconfinement en France, les personnes âgées ont été invitées à prolonger autant que possible leur distanciation sociale. Toutefois, l’isolement dans ce contexte anxiogène est loin d’être anodin.
Le 26 février dernier, The Lancet publiait une revue de 24 études afin de mettre en lumière les conséquences psychologiques du confinement à venir [1]. En se fondant notamment sur les données recueillies au cours d’épidémies précédentes, les auteurs ont pointé du doigt la hausse significative de symptômes psychologiques allant de l’irritabilité à la dépression, et même jusqu’au stress post-traumatique.
Contexte En France, le confinement strict s’est étendu sur une période de 8 semaines. Cette isolation sociale a été particulièrement sous-tension dans les Ehpad, fermés au public, où la peur de la contamination dominait. Les personnes âgées, en plus d’être vulnérables, ont également été exposées à un facteur de stress majeur, propice à l’apparition de syndrome de glissement.
Résultats Initialement décrit par un gériatre français en 1956, ce syndrome touchant majoritairement les plus de 70 ans se caractérise par un état de grande déstabilisation somatique et psychologique, avec une évolution rapide et critique. Souvent marqué par un refus à l’alimentation, le syndrome de glissement intervient après un évènement traumatique, que ce soit sur le plan physique ou psychique, comme l’isolement imposé par la pandémie de Covid-19. Parmi les symptômes courants, on retrouve donc des manifestations physiques proches de l’anorexie et de la déshydratation mais également des troubles mentaux avec un repli notable ou encore un mutisme. Similaire à un état dépressif conduisant au « suicide », le syndrome de glissement se soigne pourtant mal avec les anti-dépresseurs comme le montre une étude relevant leur inefficacité dans 30 % des cas [2]. Malgré un pronostic mauvais, avec une évolution sévère et des décès survenant dans 80 à 90 % des cas, une prise en charge médico-sociale reste possible. Pour cela, des interventions infirmières, diététiques et physio-thérapeutiques sont recommandées [3].
Conclusion Afin de mieux diagnostiquer ce syndrome affectant de 1 à 4 % de la population gériatrique hospitalisée [4], la prévention reste un atout majeur. Les communications, notamment familiales, sont donc primordiales, mais pas au détriment de la sécurité. En effet, alors que les Ehpad mettent progressivement en place des dispositifs pour permettre aux résident(e)s de revoir leurs proches, certains établissement attirent l’attention sur le risque infectieux de ces visites aménagées et appellent à plus de moyens et de personnel. Pour autant, un éventuel retour à domicile n’est pas non plus sans conséquence et est sujet à débat [4]. Il existe donc une réelle balance bénéfices/risques qui doit être évaluée dans chaque cas. |
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| Sujet: Re: Syndrome de glissement 28.09.20 14:14 | |
| Regard juridique sur le syndrome de glissement et le refus de soins - 29/11/08 Doi : SGER-10-2007-12-67-1268-6034-101019-200600091 Carène Ponte
Voir les affiliations PDF Article Résumé Mots clés
Références Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé. L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
S'abonner pages 2 Iconographies 0 Vidéos 0 Autres 0 Résumé Aujourd’hui, chaque soignant ne peut agir qu’avec le consentement de la personne soignée. Mais il faut savoir que celle-ci peut refuser un soin et mettre par là même sa vie en danger. En tant que soignant, comment se positionner face à un tel refus ?. Que faire lorsque ce dernier est lié à un désir de mourir ? Loin d’apporter des réponses toutes faites, cet article vise à poser les contours juridiques du refus de soins et à initier une réflexion éthique.
Mots clés : Consentement aux soins , Droit , Éthique , Personne âgée , Refus de soins , Relation de confiance , Soignant , Syndrome de glissement
Plan Résumé De la nécessité de recueillir le consentement aux soins… … À la possibilité de les refuser Le refus de soins comme conséquence du syndrome de glissement Conclusion |
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| Sujet: Re: Syndrome de glissement 28.09.20 14:24 | |
| Syndrôme de glissement : la descente aux enfers des personnes âgées. Vous êtes ici : AccueilGénéralSyndrôme de glissement : la…
danger syndrome de glissementLe titre que j’ai choisi pour cet article sur le syndrome de glissement peut sembler un peu fort à qui ne connaît pas ce phénomène. Pourtant, il rend dépendantes et tue de nombreuses personnes âgées, presque du jour au lendemain.
Si le syndrome de glissement n’est pas aussi brutal qu’un AVC, la réactivité de l’aidant pour alerter le médecin reste capitale. En effet, une personne âgée autonome peut devenir complètement dépendante et se laisser mourir en quelques semaines.
Si j’aborde le sujet aujourd’hui, c’est que plusieurs lecteurs m’ont déjà contactée pour me parler d’un proche présentant des symptômes tristement similaires au syndrome de glissement. Pourtant, ce phénomène étant assez méconnu, beaucoup hésitaient à contacter un médecin en urgence, se disant que le problème était lié à une faiblesse temporaire.
Dépister rapidement un syndrome de glissement permet de diminuer le risque de décès, mais aussi d’augmenter les chances pour que la personne âgée retrouve l’autonomie qu’elle avait avant cet épisode.
Pour vous aider préventivement face à ce fléau qui touche de bien trop nombreuses personnes âgées, je vais tenter de répondre à toutes les questions que vous pouvez vous poser :
Qu’est-ce que le syndrome de glissement ? Qui peut être touché par le syndrome de glissement ? Quels sont les symptômes d’un syndrome glissement ? Quelles sont les conséquences d’un syndrome de glissement ? Comment soigner une personne âgée d’un syndrome de glissement ? Qu’est-ce que le syndrome de glissement ? Le syndrome de glissement est le changement important de comportement d’une personne âgée, alliée à une soudaine perte d’autonomie.
La personne autrefois plutôt autonome n’a plus goût à rien. Elle ne veut plus non plus se laver, se lever, manger. À cela, s’ajoutent d’importantes angoisses. Cela peut par exemple être la peur de se retrouver seul.
La personne serait physiquement capable de se lever et d’aller seule aux WC par exemple, mais n’en est psychologiquement pas capable. Elle devient donc dépendante à tout niveau.
Petit à petit, à force de ne pas bouger, de mal s’alimenter, de ne pas se soigner, la personne perd réellement en autonomie. Ses muscles s’atrophient, elle développe des infections… et peut aller jusqu’à décéder.
C’est une véritable descente aux enfers.
Qui peut être touché par le syndrome de glissement ? Le syndrome de glissement concerne principalement les personnes âgées.
Le syndrome de glissement se développe en très grande majorité chez les personnes âgées venant de vivre un choc.
En fonction de la personne et de la personnalité, ce choc peut avoir une nature différente. Toutefois, cela survient régulièrement dans certaines situations :
après une ou plusieurs chutes. Plus la chute sera grave (en termes de blessure ou de temps passé au sol à avoir peur), plus le risque sera important. Toutefois une personne peut faire un syndrome de glissement même sans avoir souffert de fracture. Elle réalise que la chute est un risque et développe un blocage pour la marche, puis un syndrome de glissement. après une hospitalisation, un séjour en maison de repos, ou tout autre déménagement. après avoir guéri d’une maladie qui lui a semblé éprouvante. Toute personne âgée doit être surveillée après la convalescence d’une chute ou d’une maladie. Car même si elle semble aller bien juste après sa guérison, le syndrome de glissement peut s’installer quelques jours plus tard.
D’autres évènements doivent vous pousser à surveiller le comportement de votre proche âgé :
le décès d’une personne proche, l’éloignement d’un membre de la famille (syndrome de glissement provoqué par une sensation d’abandon). interruption soudaine et involontaire d’une activité longtemps pratiquée Quels sont les symptômes d’un syndrome de glissement ? Le syndrome de glissement peut laisser penser à une dépression soudaine et intense. D’ailleurs, cela fait encore l’objet d’une réflexion au niveau international. Certains pays classent le syndrome de glissement comme une forme de dépression spécifique de la personne âgée, à évolution morbide.
En effet, atteinte d’un syndrome de glissement, la personne âgée semble ne plus avoir goût à rien. Elle arrête ses activités de loisirs, mais aussi les tâches vitales. Elle maigrit, s’affaiblit, devient incontinente. Comme si elle attendait la mort.
Parallèlement, une angoisse importante peut s’installer. Ainsi, les personnes atteintes d’un syndrome de glissement peuvent avoir beaucoup de mal à rester seules. Elles peuvent également avoir très peur de la chute ou d’une maladie. Alors même que leur comportement les rend plus à risque de tomber et de s’affaiblir !
Dans une telle situation, de nombreux symptômes apparaissent en moins d’un mois après le choc l’ayant provoqué :
un désintérêt pour toutes choses, allant jusqu’à la clinophilie (fait de ne plus vouloir bouger du tout du fauteuil ou du lit, dans une passivité extrême) un amaigrissement lié à une anorexie, car la personne n’a plus le goût de faire à manger, puis n’a plus le goût de manger du tout. Elle peut même aller jusqu’à recracher ou vomir son repas, si elle a été forcée à manger. une fatigue importante une déshydratation, liée à une absence de soif et de volonté de boire. Cette déshydratation favorise les infections rénales et urinaires, mais aussi les épisodes de confusions. une incontinence des troubles cognitifs, liés à la déshydratation, la dénutrition, la fatigue et la dépression l’opposition aux soins, avec parfois de l’agressivité. un repli sur soi progressif allant vers une disparition complète de la communication. Quelles sont les conséquences d’un syndrome de glissement ? Dans 85% des cas, le syndrome de glissement est fatal à la personne âgée !
Elle a en effet de gros risques de mourir d’une complication. Les infections peuvent en effet se multiplier, en lien avec l’absence de toilette et l’incontinence, mais aussi avec la dénutrition et l’épuisement du corps et de l’esprit.
Ce chiffre est d’autant plus important que souvent les aidants ne se rendent pas toujours compte rapidement de la situation et hésite à alerter les soignants. Il faut en effet garder en tête que la personne âgée n’alertera pas d’elle-même son médecin ou son aidant. Elle est dans le refus du soin. Le syndrome de glissement peut être vu comme une forme de suicide inconscient.
Dans les cas où la personne âgée ne décède pas, elle peut néanmoins garder une certaine forme de dépendance, même après guérison. En effet, une personne âgée déjà fragile n’arrivera pas forcément à entièrement récupérer après un alitement prolongé. Elle perd en masse musculaire, ce qui rend ses déplacements plus compliqués et donc toute activité devient pénible. Elle peut alors rechuter ou développer une dépression détachée d’un syndrome de glissement.
Enfin, pris en charge rapidement, le syndrome de glissement peut également ne devenir qu’un vilain souvenir. Toutefois, l’aidant sera particulièrement vigilant à l’avenir si son parent subit à nouveau un choc important.
Comment soigner une personne âgée d’un syndrome de glissement ? Une orientation souvent tardive vers un professionnel de santé… La première chose à faire face à un syndrome de glissement est d’alerter ! Mais ce n’est pas toujours si évident.
Les aidants n’ayant pas toujours la possibilité de se rendre fréquemment chez leur proche, ils ne constatent pas la dégradation soudaine de son état de santé.
Et même quand l’aidant se rend compte que quelque chose ne va pas… il est fréquent qu’il n’alerte pas de suite ! En effet, beaucoup d’aidants mettent ce changement d’attitude sur le dos d’un virus affaiblissant momentanément leur parent, ou sur celui d’une fatigue extrême. La personne âgée est tellement souvent malade que l’aidant ne veut pas déranger le médecin une fois de plus. Souvent, l’aidant se donne le temps de voir comment cela évolue. Cela, ajouté aux délais parfois importants pour avoir rendez-vous chez le médecin traitant… la personne âgée a le temps de glisser, de glisser…
Si vous constatez donc un changement d’attitude important de votre proche âgé, peu de temps après un choc, et qui évolue rapidement… alertez le médecin traitant ! Il n’est pas disponible avant un moment ? Dans ce cas, faites intervenir SOS médecin ou les secours. Au pire des cas vous vous serez inquiété un peu hâtivement… mais il vaut mieux cela que l’inverse. Personne ne pourra vous reprocher d’avoir appelé les urgences parce que vous étiez inquiet face à un problème de santé qui vous semblait majeur et à évolution rapide !
Quels soins pour un syndrome de glissement ? Dans la majorité des cas, la personne âgée sera hospitalisée.
L’état général de la personne âgée est souvent très mauvais au moment où les soins peuvent commencer. Il est donc important de surveiller la personne à chaque instant. La famille, déboussolée et ne reconnaissant pas son proche, se retrouve déstabilisée à domicile. Comment soigner une personne qui s’oppose aux soins ? Nourrir quelqu’un qui vomira son repas ensuite, s’il n’envoie pas simplement l’assiette au sol ?
Par ailleurs, hospitaliser la personne permet de faire différents examens de santé qui permettront d’être certains du diagnostic, mais également de surveiller l’état général de la personne.
En établissement, la prise en charge est globale.
Dans un premier temps, il faut faire face à l’urgence :
réalimenter et réhydrater la personne malade, avec ou non une alimentation par perfusion en fonction de l’état de la personne. soigner ses éventuelles infections. traiter la sphère urinaire et sphinctérienne en fonction de la situation (sonde, lavement…) prévenir et soigner les escarres liées à la dénutrition et aux appuis prolongés stabiliser les autres troubles de la personne âgée, qui a potentiellement cessé de prendre les médicaments qu’elle prend pourtant depuis des années pour une maladie sans rapport avec le glissement. Mais pour que la personne guérisse totalement après un syndrome de glissement, il faudra également :
rééduquer la personne à l’effort, notamment si elle est cardiaque. En effet, ce manque d’activité prolongé ainsi que la dénutrition impacte la masse musculaire. Il devient difficile de tenir sur ses jambes, de rester debout de façon prolongée, de porter des objets, se baisser… mais aussi et surtout de veiller au rétablissement psychologique de la personne âgée. Il ne faut pas oublier que la dépression est un symptôme majeur du syndrome de glissement, qui a été causé par un choc. Un suivi de l’état psychologique de la personne est donc indispensable. |
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| Sujet: Re: Syndrome de glissement 28.09.20 14:38 | |
| Covid 19 – Prévention du syndrome de glissement ou décompensation
Définition Décompensation rapide de l’état général d’une personne, faisant suite à une affection aiguë qu’elle soit médicale, chirurgicale ou psychique.
Touchant plus spécifiquement les personnes âgées, le sujet refuse les soins, de bouger, de s’alimenter, et renonce à la vie. Petit à petit, la personne perd réellement en autonomie. Ses muscles s’atrophient, elle développe des infections et peut aller jusqu’à décéder.
1 à 4% de la population gériatrique hospitalisée souffrirait du syndrome de glissement.
Or, dans 85% des cas, il mène malheureusement au décès.
Plusieurs épisodes dans la vie d’une personne âgée peuvent conduire au syndrome de glissement, tels que : un deuil, un conflit familial, à la suite d’une chirurgie, ou l’isolement social.
Les effet du confinement Bien que nécessaire pour assurer la sécurité sanitaire des résidents et des équipes des EHPADs, le confinement et la fermeture des portes des EHPADs aux familles ont forcément été vécus comme un épisode terrible dans la vie des résidents d’EHPAD.
De nombreuses études ont démontré que les personnes âgées ont une appréciation du temps plus longue. Lorsque que l’on dit à une personne âgée que l’on revient dans 5 minutes, et que l’on respecte ce laps de temps, elle a eu la sensation d’attendre entre 15 et 30 minutes, selon les personnes. Deux mois de confinement total ont donc été perçus comme une durée interminable et ont plongé beaucoup de résidents dans une solitude profonde.
Quels sont les signes du syndrome de glissement? Un désintérêt pour toute chose, menant à une incapacité psychologique de bouger du fauteuil ou du lit. Un état de passivité extrême. Une absence d’envie de manger, anorexie. Une absence de soif ou de volonté de boire, amenant à une déshydratation. Celle-ci pouvant causer des infections (rénales et urinaires) et mener à une confusion. Une grande fatigue Une incontinence Des troubles cognitifs Une opposition aux soins Un repli sur soi et un arrêt progressif de la communication
Comment prévenir le syndrome de glissement? Parmi les solutions pour prévenir autant que possible la décompensation, on peut bien sûr compter sur l’attention des soignants aux moindres signes listés ci-dessus et au suivi personnalisé des résidents. Il ne fait aucun doute qu’en cette période de pandémie, le personnel des EHPAD est sensibilisé à ces risques, et prête une attention particulière à ses résidents.
La prévention va également reposer sur le fait de stimuler les résidents à participer à des activités et à leur donner un intérêt à vivre :
Maintenir l’autonomie et une activité physique. Les personnes âgées perdent en confiance en elles si leurs fonctions motrices ne sont pas stimulées et qu’elles se sentent de plus en plus limitées dans leurs mouvements. Procurer un environnement agréable et dynamisant. Leur permettre de choisir leurs activités. Proposer des activités à plusieurs (en respect avec les mesures barrières), afin de créer un échange, une émulation. |
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| Sujet: Re: Syndrome de glissement 30.09.20 21:53 | |
| En médecine, le choc ou état de choc est une défaillance circulatoire périphérique aiguë conduisant à un apport insuffisant de sang riche en oxygène aux cellules du corps (hypoxie). Il entraîne la mort des cellules et la désorganisation des tissus et des organes. |
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| Sujet: Re: Syndrome de glissement 30.09.20 22:03 | |
| La décompensation, passage d'une névrose à une psychose La décompensation, passage d'une névrose à une psychose La décompensation, passage d'une névrose à une psychose - Tous droits réservés Le terme de décompensation est utilisé en médecine pour désigner la dégradation d'un organe. En psychiatrie, il sous-entend le passage d'une névrose à une psychose, selon un psychologue clinicien. "La pression est tellement forte que la personne craque." Dans la nuit de vendredi à samedi, une mère de famille a tué son fils de 8 ans à Schaerbeek. Elle affirme que son acte est dû à une crise de décompensation. Même si la définition et l'emploi du terme sont "débattables", selon ce psychologue, la décompensation désigne communément le passage "d'un état stable à une rupture d'équilibre", ajoute une pédopsychiatre exerçant à Liège. "C'est le moment où "la vulnérabilité psychologique s'exprime, précise le psychologue. On passe d'une état non pathologique à un état pathologique", pouvant engendrer un passage à l'acte. Celui-ci est alors perçu comme "la seule solution". "Il y a souvent quelque chose de sous-jacent", explique ce psychologue. La décompensation peut être entraînée par un stress continu, et le cerveau ne réagit plus de la même manière, notamment au niveau de l'inhibition (zone du cortex pré-frontal), ce qui peut rendre une personne "incontrôlable", faisant "qu'elle ne sait plus faire la part des choses". "On a tous normalement une barrière psychologique qui nous empêche de passer à l'acte, qui nous vient par notre culture et notre éducation, déjà avant l'âge de 3-4 ans", et la décompensation signifie qu'à un moment donné, cette barrière tombe et peut entraîner "un coup de folie passagère". |
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| Sujet: Re: Syndrome de glissement 30.09.20 22:12 | |
| Douceur des contacts, refus de soins agressifs mais maintien des soins de confort, faits avec tact. Certaines d'entre elles précisent qu'elles ne «veulent pas être forcées à s'alimenter si elles n'ont plus faim» et cette dernière demande est bien une demande de respect du syndrome de glissement. |
| | | | Syndrome de glissement | |
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