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| ALAIN COCQ | |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 05.09.20 17:47 | |
| ????? Or, rappelle-t-il, la loi Léonetti sur la fin de vie, adoptée en 2016, qui autorise la sédation profonde, ne concerne pas que les personnes en fin de vie, mais aussi les malades "atteints d'une infection grave et incurable". Et "c'est le cas pour Alain Cocq". ?????
(petite erreur : "affection" à la place de "infection"). |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 05.09.20 19:30 | |
| [size=33]L'agonie d'Alain Cocq désormais loin des regards[/size] AFP Publié le 05/09/2020 à 15:02 | AFPL'agonie d'Alain Cocq désormais loin des regards :copyright: AFP/Archives / PHILIPPE DESMAZES Militant d'une mort digne, Alain Cocq a mis fin dans la nuit de samedi à ses traitements et a renoncé à toute alimentation. Mais son agonie ne sera pas retransmise en direct, comme il l'espérait pour faire évoluer la législation sur la fin de vie. Facebook a annoncé à la mi-journée avoir bloqué la diffusion en vidéo des derniers moments de M. Cocq, atteint d'une maladie incurable qui le cloue au lit depuis des années.
"Bien que nous respections sa décision de vouloir attirer l'attention sur cette question complexe, sur la base de conseils d'experts, nous avons pris des mesures pour empêcher la diffusion en direct sur le compte d'Alain, car nos règles ne permettent pas la représentation de tentatives de suicide", a déclaré à l'AFP un porte-parole de Facebook. Dans la nuit de vendredi à samedi, cet habitant de Dijon avait annoncé dans une vidéo avoir cessé son traitement et toute alimentation et hydratation, faute d'avoir obtenu du président de la République une injection de barbituriques "à titre compassionnel" pour abréger ses souffrances, comme cela est possible en Suisse.
"Le chemin de la délivrance commence et, croyez-moi, j'en suis heureux", avait-il alors déclaré, en référence à sa décision de se laisser mourir. En "phase terminale depuis 34 ans", comme il le dit, M. Cocq souffre d'une maladie rare qui bloque ses artères. Il dit avoir subi neuf opérations en quatre ans. Sans effet... "Ce n'est pas un suicide", a précisé le malade, rappelant qu'il est catholique. "Je suis dans le cas prévu par la loi où un patient peut arrêter son traitement", affirmait-il, disant que, dans ces cas-là, le décès suit "dans les deux à cinq voire sept jours". "Moi, avec mon état, ça risque d'être rapide". liberté d'expressionQuelques heures plus tard, alors qu'il allait poster une nouvelle vidéo, il annonçait: "Facebook me bloque la diffusion vidéo jusqu'au 8 septembre." "A vous de jouer", écrivait alors cet homme de 57 ans à l'intention de ses soutiens avant de donner l'adresse de Facebook France à Paris pour "faire savoir ce que vous pensez de ses méthodes d'entrave à la liberté d'expression". "Un système de repli sera actif d'ici 24H" pour diffuser des vidéos, a-t-il assuré.
Facebook a des règles détaillées: si elles ne prévoient pas de dispositions spécifiques concernant la fin de vie, elles sont en revanche très strictes concernant les contenus qui peuvent s'apparenter à une promotion du suicide ou de l'automutilation. Des cas qui englobent l'euthanasie ou le suicide assisté. De nombreux internautes ont apporté leur soutien au malade. "La loi Cocq arrivera, j'en suis sûre", a écrit l'une d'entre elles, persuadée que son action permettra une évolution de la loi Claeys-Léonetti de 2016 qui autorise la sédation profonde mais seulement pour les personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme". Le cas d'Alain Cocq a relancé la controverse sur la fin de vie, après l'affaire Vincent Lambert, un infirmier en état végétatif décédé en juillet 2019 après une sédation profonde voulue par son épouse et son neveu François, mais à laquelle ses parents se sont opposés. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 06.09.20 9:57 | |
| [size=59]Une exception d’euthanasie n’est-elle pas acceptable pour Alain Cocq ? [size=16]Par Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale, université Paris-Saclay — 4 septembre 2020 à 15:57[/size] [/size] Alain Cocq, 57 ans, est atteint d'une maladie dégénérative. Photo Gonzalo Fuentes. Reuters
[size=31]Faute de pouvoir accéder à un traitement létal, Alain Cocq, qui souffre d'une maladie incurable, cessera ce vendredi soir de s'alimenter. Notre société devrait pourtant pouvoir envisager «une exception d'euthanasie» circonstanciée, transparente et encadrée.[/size]
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Une exception d’euthanasie n’est-elle pas acceptable pour Alain Cocq ?
Tribune. Atteint d’une maladie rare assimilée à une ischémie, Alain Cocq a sollicité Emmanuel Macron le 20 juillet pour qu’à titre compassionnel, il l’autorise à bénéficier d’une assistance médicale active pour mourir. Le chef de l’Etat lui a répondu ce vendredi : «Je ne me situe pas au-dessus des lois, je ne suis pas en mesure d’accéder à votre demande.» Peut-être aurait-il été sage de saisir le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui, on le verra, a évoqué en quelles circonstances et avec quels encadrements transgresser la règle en faveur d’«une sorte d’exception d’euthanasie» (1). Faute de la prise en compte par les instances publiques de sa demande de suicide médicalement assisté, Alain Cocq a décidé de diffuser sa mort en direct sur sa page Facebook dès samedi, pour en faire un événement politique et dénoncer l’inadaptation à sa situation de la loi du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie. Sa volonté est argumentée et constante : il ne souhaite pas poursuivre son combat contre une maladie qui entrave ses dernières libertés et n’est plus que souffrance. Comment respecter la volonté d’une personne dépendante d’une souffrance que l’on ne parvient plus à atténuer et qui ne veut pas assumer solitairement le geste provoquant sa mort ?
A LIRE AUSSI «Je veux une fin de vie accompagnée par une présence médicale» Une «sorte d’exception d’euthanasie», ainsi que préconisait en vain le Comité consultatif national d’éthique dès 2000, n’est-elle pas conciliable avec les valeurs auxquelles nous sommes attachés et qui sont défiées dans des situations extrêmes ? Une conception personnelle de la dignité Il ne s’agit pas de consentir la moindre tolérance à l’euthanasie (comme cela se pratique parfois sous couvert légal de sédations profondes et continues) mais de comprendre où se situent nos responsabilités lorsque moralement, aucune alternative n’est sérieusement envisageable, acceptable et soutenable. Il ne s’agit pas tant de mourir dans la dignité que de vivre dignement et respecté jusqu’au terme de son parcours de vie. Comment comprendre alors la «demande d’en finir» si ce n’est afin d’éviter une circonstance pire que ne le serait la perte de la vie, cela par fidélité à une conception personnelle de la dignité ?
Les circonstances du «long mourir» ou du parcours incertain d’une maladie chronique ou évolutive semblent imposer de nouvelles approches des conditions de la mort. Notre inculture des circonstances humaines de la maladie chronique, des situations de handicap et de dépendance induit des maltraitances que certains ne supportent plus. C’est là où doit être envisagée l’exception dans une approche circonstanciée, prudente, argumentée, transparente, encadrée tenant compte de la volonté explicite de la personne respectée dans son autonomie décisionnelle. «L’être humain surpasse la règle» Le 27 janvier 2000, le CCNE a donc estimé que «la solidarité et la compassion» pouvaient permettre d’envisager «une sorte d’exception d’euthanasie». Dans des domaines aussi sensibles, il est important de reprendre l’argumentation : «Mais, ce qui ne saurait être accepté au plan des principes et de la raison discursive, la solidarité humaine et la compassion peuvent le faire leur. Face à certaines détresses, lorsque tout espoir thérapeutique est vain et que la souffrance se révèle insupportable, on peut se trouver conduit à prendre en considération le fait que l’être humain surpasse la règle et que la simple sollicitude se révèle parfois comme le dernier moyen de faire face ensemble à l’inéluctable. Cette position peut-être alors qualifiée d’engagement solidaire. […] Une sorte d’exception d’euthanasie, qui pourrait être prévue par la loi, permettrait d’apprécier tant les circonstances exceptionnelles pouvant conduire à des arrêts de vie que les conditions de leur réalisation.» (2)
Une réflexion s’impose donc en faveur d’une évolution de la loi actuelle, dont on sait désormais qu’elle était transitoire et insatisfaisante du point de vue de la justesse des dispositifs qu’elle autorise et dont nombre de professionnels évoquent les écueils. Dans les faits, notre loi du 2 février 2016 relative à la fin de vie est interprétée par certains comme une loi autorisant l’euthanasie, y compris sur des personnes qui ne sont pas en fin de vie, pour autant qu’on puisse poser une définition claire et générale du concept de fin de vie. La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) a développé ces derniers mois une consultation de ses membres à ce propos, ce qui témoigne d’approximations dans l’interprétation d’une loi que des parlementaires ont voulu à cet égard imprécise, pour ne pas dire ambiguë, afin de parvenir à un consensus. Avant d’envisager une nouvelle concertation politiquement hasardeuse portant sur l’évolution de la législation relative à la fin de vie, je comprends l’opportunité d’aborder dignement et sans hypocrisie l’appel qu’adresse à notre société Alain Cocq. Au-delà de toute ressource thérapeutique et soumis à la détresse d’une impuissance à préserver le fil de son existence d’une souffrance qui l’a dépossédé d’une force de vie, ne peut-on pas considérer que notre solidarité doit s’exprimer autrement que dans la passivité de propos compatissants ? Du reste, la sédation profonde et continue jusqu’au décès qu’on refuse à Alain Cocq n’est-elle pas appliquée de manière «exceptionnelle», y compris sur une personne qui n’était pourtant pas en fin de vie : Vincent Lambert ?
(1) «Fin de vie, arrêt de vie, euthanasie», Comité consultatif national d’éthique, «4. Engagement solidaire et exception d’euthanasie», avis n° 63, 27 janvier 2000. (2) «Fin de vie, arrêt de vie, euthanasie», Comité consultatif national d’éthique. Emmanuel Hirsch est l’auteur de [size=15]Faut-il autoriser l’euthanasie ? Collection Les Nuls, First Editions.[/size] |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 07.09.20 10:52 | |
| Fin de vie : "Ce que vit Alain Cocq, c’est de la torture", déplore Sophie Medjeberg INVITÉE RTL - Sophie Medjeberg, vice-présidente de l'association "Handi mais pas que !", soutient le combat d’Alain Cocq, qui a demandé la prescription de sédatifs pour mourir, en vain. Elle déplore une situation qui relève de la torture. Christelle RebiereL'invité de RTL Midi Christelle Rebière Fin de vie : "Ce que vit Alain Cocq, c'est de la torture", déplore Sophie Medjeberg Fin de vie : "Ce que vit Alain Cocq, c'est de la torture", déplore Sophie Medjeberg 04:38 RTL Midi - Christelle Rebière Christelle Rebière édité par Florise Vaubien PUBLIÉ LE 04/09/2020 À 14:50
Le président Emmanuel Macron a rejeté la demande d’intervention d’Alain Cocq : l’homme âgé de 57 ans tentait d’obtenir le droit de mourir par prescription de sédatifs. Il a choisi de se laisser mourir et de filmer son agonie en direct sur Facebook.
Un choix que défend Sophie Medjeberg, vice-présidente de l'association "Handi mais pas que !", une association de défense des personnes en situation de handicap. Cette dernière soutient le combat et la demande d’Alain Cocq, en soins palliatifs depuis deux ans.
Sophie Medjeberg indique que ce dernier ne filmera "que quatre heures" : il "sera accompagné de son aide-soignant" et de "trois auxiliaires de vie triés sur le volet". En revanche, aucun médecin ne sera avec lui : Alain Cocq recevra tout de même du Valium "pour lui éviter de faire des crises d’épilepsie".
C’est une descente aux enfers
Sophie Medjeberg, vice-présidente de l'association "Handi mais pas que !", sur RTL : "C’est un combat qui est un lent, c’est une descente aux enfers quand vous vous retrouvez dans un corps qui n’est plus que douleurs, (...) c’est de la torture !", regrette Mme Medjeberg qui rappelle qu’aucun médecin n’a donné une réponse favorable à leur demande en deux ans.
À lire aussi Roselyne Bachelot, le 6 septembre 2020 ROSELYNE BACHELOT Alain Cocq : Bachelot "favorable" à "aller plus loin" dans la loi Claeys-Leonetti
La loi Claeys-Leonetti de 2016 "est claire" : celle-ci prévoit une sédation uniquement pour les personnes en fin de vie, or Alain Cocq ne l’est pas. "La dignité humaine dans la constitution française", c’est aujourd’hui "son combat et le notre combat aussi", explique la vice-présidente de l'association "Handi mais pas que !". Elle dénonce un vide judiciaire, estimant qu’en France, la dignité humaine, "ça ne parle à personne". |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 07.09.20 14:08 | |
| Alain Cocq : une sédation profonde jusqu'au décès serait-elle possible ? Par Eric Favereau — 7 septembre 2020 à 08:58 Alain Cocq dans sa maison à Dijon, en août. Photo Gonzalo Fuentes. Reuters Depuis deux jours, ce quinquagénaire atteint d'une maladie dégénérative a délibérément arrêté tous ses traitements. La loi Claeys-Leonetti semble ne pas répondre à la demande de ce grand handicapé, en dépit de pratiques variables. Alain Cocq : une sédation profonde jusqu'au décès serait-elle possible ? Elle le dit avec douceur et une grande gentillesse: «Laissez-moi souffler, juste 24 heures, juste ce dimanche, et lundi je réponds de nouveau.» Sophie Mejdeberg, responsable de l’association «Handi mais pas que», a été chargée de porter la voix d’Alain Cocq depuis que celui-ci a arrêté ses traitements et son alimentation et hydratation, vendredi soir, estimant que sa vie n’est plus supportable. Depuis, cette femme engagée et discrète résiste. Elle est débordée, n’a pas un instant pour elle, se dit inquiète. Elle sait que les jours qui viennent seront incertains.
Alain Cocq a, certes, voulu faire de sa fin de vie un combat: montrer que la loi actuelle ne suffit pas. L’injection d’un produit létal, qu’il aurait voulue, n’est pas légale, la France n’autorisant pas le suicide assisté. La loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie, adoptée en 2016, a apporté quelques ouvertures, autorisant dans certaines conditions la sédation profonde et continue jusqu’au décès. «Cette mesure est faite justement pour pouvoir accompagner des personnes quand elles arrêtent toute médecine et toute assistance pour qu’elles n’en souffrent pas», a rappelé ce week-end sur Europe 1 la Dr Véronique Fournier qui vient de quitter la présidence du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV). Dans les recommandations de la Haute autorité de santé, cette sédation est néanmoins autorisée uniquement pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme. Ce n’est pas le cas d’Alain Cocq.
Dans l’entre-deux Pour autant, il y a la loi et son esprit. En France, depuis quatre ans, il y a de fait une véritable inégalité dans l’application de cette sédation finale comme l’ont montré plusieurs enquêtes récentes du CNSPFV. «Je connais des médecins, raconte ainsi Véronique Fournier, qui auraient dit à Alain Cocq : "Je suis prêt à vous accompagner, à être chez vous et mettre en place la sédation profonde et continue jusqu’au décès, de façon à ce que vous ne souffriez pas".» Et cette médecin de dresser ce constat: «Malheureusement, d’autres ont compris la loi Claeys-Léonetti différemment, et disent : “Si le patient ne va pas mourir dans les 48 heures, je ne fais pas cette sédation”.» Et c’est ce qui se passe; aujourd’hui, dans le monde des soins palliatifs, il y a bon nombre de médecins et des soignants qui restent obsédés par la question du délai, au point de de ne prescrire que très rarement cette sédation profonde.
On est là, dans l’entre-deux: soulager ou provoquer le décès. Interrogé par l’Express, Jean Leonetti, un des deux auteurs de la loi, s’est montré, lui aussi, un rien ambigu: «Le médecin est dans l’obligation d’arrêter le traitement de survie si le patient le demande de manière lucide et persistante. Cette revendication ne peut pas être refusée à Alain Cocq, de même que la non-souffrance. Si la souffrance est incoercible, le médecin peut aller jusqu’à l’anesthésie profonde. La loi est sans ambiguïté : l’atténuation de la souffrance prime sur la durée de la vie.» «Mais, a ajouté Jean Leonetti, ce que veut Alain Cocq, ce n’est pas la non-souffrance, mais le droit à demander la mort, ce que ne prévoit pas la législation française.»
A LIRE AUSSI Une exception d’euthanasie n’est-elle pas acceptable pour Alain Cocq ?
Alain Cocq a donc choisi. Il ne veut pas de cet arbitraire. Après plus de trente ans de vie de handicap, il estime que c’était fini. «C’est son choix, et je ne vois en quoi nous aurions le lui contester», nous disait Jean-Luc Romero, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Alain Cocq a voulu aussi que sa fin de vie soit filmée. Facebook a décidé, samedi, de ne pas permettre la diffusion de ces images.
Son auxiliaire de vie qui l’accompagne se dit un peu perdu. Que va-t-il faire si Alain Cocq perd connaissance? Légalement, il se devrait d’appeler le SAMU. Ensuite? Ce sera au médecin de décider, seul, ce qu’il fait: abréger ses souffrances (c'est à dire sa vie), ou l’hospitaliser. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 07.09.20 14:23 | |
| "Pas des lois pour donner la mort": où en est la législation sur la fin de vie ? Olivier Philippe-Viela, publié le 05/09/2020 à 16:53 , mis à jour le 06/09/2020 à 10:08 Alain Cocq, chez lui à Dijon le 12 août 2020Alain Cocq, chez lui à Dijon le 12 août 2020 PHILIPPE DESMAZES / AFP Le cas d'Alain Cocq, atteint d'une maladie dégénérative et ayant annoncé cesser de s'alimenter, questionne le cadre législatif de la fin de vie. "Je me garderais de condamner une demande, et il est toujours difficile d'intervenir sur ces sujets où l'émotion prime sur la raison", murmure Jean Leonetti. Le maire LR d'Antibes prend toutes sortes de précautions pour évoquer le cas d'Alain Cocq, un Dijonnais atteint d'une maladie incurable qui l'immobilise depuis des années.
Loi Leonetti L'homme de 57 ans a annoncé vendredi dans une vidéo avoir cessé son traitement et toute alimentation et hydratation, le président de la République ne lui ayant pas accordé une injection de barbituriques "à titre compassionnel" pour abréger ses souffrances. Facebook a annoncé à la mi-journée avoir bloqué la diffusion de ses vidéos . Les derniers moments d'Alain Cocq ne donc seront pas retransmis en direct, comme il l'espérait pour faire évoluer la législation sur la fin de vie.
LIRE AUSSI >> Le cas d'Alain Cocq, qui a décidé de se laisser mourir, relance le débat sur la fin de vie
Celle-ci doit beaucoup aux anciens mandats de député de Jean Leonetti, qui a donné son nom à deux lois, votées en 2005 et 2016. La première permettait à un patient atteint d'une maladie incurable de demander l'arrêt d'un traitement médical trop lourd, par directives anticipées ou par une personne de confiance. La seconde, déposée avec le socialiste Alain Claeys, a ouvert la possibilité de la sédation profonde et continue jusqu'à la mort pour les malades en phase terminale.
"Le médecin est désormais dans l'obligation d'arrêter le traitement de survie si le patient le demande de manière lucide et persistante, développe Jean Leonetti. Cette revendication ne peut pas être refusée à Alain Cocq, de même que la non-souffrance. Si la souffrance est incoercible, le médecin peut même aller jusqu'à l'anesthésie profonde. La loi est sans ambiguïté : l'atténuation de la souffrance prime sur la durée de la vie."
Mais cette loi Claeys-Leonetti "qui offre des possibilités à certains malades", "en laisse d'autres en nombre au bord du chemin, sans solution", selon le député LREM du Rhône Jean-Louis Touraine, auteur en septembre 2017 d'une proposition de loi ouvrant la possibilité d'une "assistance médicalisée active à mourir".
"Principe supérieur" L'adjoint à la mairie de Paris Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), a rendu visite à Alain Cocq. Les médecins qui le prennent en charge assurent déjà prescrire les doses maximales autorisées pour calmer la douleur. "Je ne vois pas quel est le principe supérieur dans une République laïque qui oblige à maintenir un état de souffrance. Dans le cas d'Alain Cocq, il n'existe aucune solution", clame Romero, dont la voix chavire.
N'est-ce pas un angle mort des lois que Jean Leonetti a présentées ? Le maire d'Antibes souffle. "Ce que veut Alain Cocq, ce n'est pas la non-souffrance, qui peut lui être garantie, mais le droit à demander la mort, que ne prévoit pas la législation française. J'ai le droit de me tuer, je n'ai pas le droit de demander à être tué", insiste l'ancien député et cardiologue, qui a toujours cherché à éviter le changement de paradigme : "Il y a un malentendu persistant. Nous avons fait des lois pour supprimer l'acharnement thérapeutique, pour donner la liberté au malade de poursuivre ou d'arrêter un traitement de survie, d'obtenir la non-souffrance par une sédation profonde et irréversible en fin de vie ; bref, des lois d'accompagnement en fin de vie, pas des lois pour donner la mort. J'entends un certain discours qui veut que l'on aille plus loin, mais plus loin c'est ailleurs. Les lois votées ne transgressent pas l'interdit de tuer."
LIRE AUSSI >> Accompagner la mort jusqu'à la provoquer? Le débat sur l'euthanasie relancé
L'actuelle majorité semble plus encline à lever le tabou. En février 2018, 156 députés, dont Jean-Louis Touraine et 121 autres LREM, demandaient dans une tribune au Monde l'adoption d'une nouvelle loi "sans délai", pour "donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c'est essentiel, de leur destin". Mais depuis la déclaration d'intention, rien à l'horizon parlementaire, alors que le sujet ne clive pas l'opinion publique, en tout cas selon un sondage Ipsos de mars 2019 (commandé par l'ADMD), dans lequel 96% des Français interrogés se disaient favorables à l'euthanasie. "Quand vous avez d'un côté 96 %, de l'autre une infime minorité, c'est un sujet qui fait consensus. C'est donc inéluctable, retarder cette évolution devient coupable", pointe Jean-Louis Touraine. Le député du Rhône s'était vu répondre en 2017 qu'il fallait encore "un peu de temps pour évaluer la loi précédente". "L'évaluation est faite désormais : dans certains cas, cette loi convient ; dans d'autres elle ne convient ni au malade ni au corps soignant",
"L'interdit de donner la mort est un point fondamental" "Les situations comme celle d'Alain Cocq ne sont pas si marginales que cela. On nous dit que ce ne sont que des cas uniques, mais ces cas uniques prennent la parole tous les ans pour dire leur douleur. Tous les concernés n'ont pas envie de transformer leur souffrance en combat politique, mais ce serait plusieurs milliers de demandes si la France appliquait la législation belge ou suisse", poursuit Jean-Luc Romero.
La France imiterait effectivement certains de ses voisins, des lois ayant été votées en 2001 aux Pays-Bas, en 2002 en Suisse et Belgique, et en 2009 au Luxembourg. "Tous sont en train de bouger, insiste l'adjoint à la mairie de Paris. Peut-être l'Italie, le Portugal et l'Espagne bientôt."
L'argument ne porte pas pour Jean Leonetti, qui défend au contraire une spécificité française : "Je suis de l'avis de Robert Badinter : dans une société évoluée, l'interdit de donner la mort est un point fondamental, car son absence peut entraîner des dérives dans l'autre sens. La loi suffit à l'objet qu'elle s'est fixé. Sur ces sujets d'éthique, la société a toujours été traversée par des courants contraires, l'un représentant l'autonomie de la personne - "c'est mon choix, c'est mon droit" -, l'autre se plaçant à travers le collectif - "je te protège malgré toi". Un suicidaire réanimé à l'hôpital illustre cette idée de vulnérabilité protégée par rapport à la liberté de choix. C'est un conflit de valeurs qui sera toujours en tension dans la société, entre liberté et défense de la vie, entre vulnérabilité et autonomie", argumente l'élu des Alpes-Maritimes.
LIRE AUSSI >> Emmanuel Hirsch : Vincent Lambert, une mort tristement exemplaire
Jean-Luc Romero avance une autre dualité de points de vue : "On est dans un traitement médical de la question. Les lois Leonetti sont faites par des médecins pour des médecins. On a un mal fou à mettre la personne en fin de vie au centre des décisions. La sédation profonde peut durer une journée à trois semaines. Une semaine dans le cas de Vincent Lambert."
"Ce qu'il faut, ce sont des lois de soins palliatifs, de non-acharnement thérapeutique, d'accompagnement, pas des lois qui permettent de donner la mort par euthanasie ou suicide assisté, qui revient à faire peser sur le collectif le droit individuel à ne plus souhaiter vivre. Mais si une telle loi venait à être votée, il faudrait qu'elle soit précédée d'un débat, qui aurait un rôle apaisant", anticipe Jean Leonetti. Jean-Louis Touraine le rejoint sur ce point : "Il est temps de légiférer, ce qui ne veut pas dire que c'est simple, car il faut savoir où l'on met exactement le curseur. Nous avons besoin d'un débat approfondi, serein, raisonnable. Sans passion. En écoutant tous les points de vue, mais en offrant une solution."
LIRE NOTRE DOSSIER COMPLET Fin de vie, euthanasie et suicide assisté
Le cas d'Alain Cocq, qui a décidé de se laisser mourir, relance le débat sur la fin de vie Fin de vie : un sédatif bientôt disponible pour les soins palliatifs à domicile Fin de vie : la Haute autorité de santé veut des traitements plus accessibles à domicile La réouverture de la discussion dans un cadre législatif dépendra aussi de la volonté du président de la République. Si sa majorité est ouverte, le point de vue d'Emmanuel Macron se résume pour l'instant à la réponse qu'il a adressée à Alain Cocq : "Parce que je ne me situe pas au-dessus des lois, je ne suis pas en mesure d'accéder à votre demande", indique dans une lettre le chef de l'Etat. "Avec émotion, je respecte votre démarche", ajoute-t-il. "Je savais à 99,99% que la réponse serait négative. S'il autorisait, cela signifierait qu'il serait un assassin", a commenté Alain Cocq auprès de France 3. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 07.09.20 18:09 | |
| Dans une France "en retard" sur l'euthanasie, Alain Cocq veut se laisser mourir en direct Publié le : 04/09/2020 - 19:29 Atteint d’une maladie orpheline incurable, et faute d'avoir pu obtenir d’Emmanuel Macron le droit à l'euthanasie, Alain Cocq a annoncé qu’il cesserait de se nourrir et s'hydrater à partir du 4 septembre 2020. Atteint d’une maladie orpheline incurable, et faute d'avoir pu obtenir d’Emmanuel Macron le droit à l'euthanasie, Alain Cocq a annoncé qu’il cesserait de se nourrir et s'hydrater à partir du 4 septembre 2020. Philippe Desmazes, AFP Pauline ROUQUETTE France 24 Faute d'avoir pu obtenir d'Emmanuel Macron le droit à l'euthanasie, Alain Cocq, atteint d'une maladie orpheline depuis 34 ans, a annoncé qu'il cesserait de se nourrir et s'hydrater à partir de vendredi. Il a par ailleurs décidé de diffuser sa fin de vie sur Facebook à partir de samedi, afin de "montrer aux Français ce qu'est l'agonie obligée par la loi Leonetti". Alain Cocq veut mourir. Ce Français âgé de 57 ans se bat depuis plus de 30 ans contre une maladie rare et incurable. Après avoir écrit au président Emmanuel Macron pour l'implorer de le laisser "partir en paix", le quinquagénaire a obtenu, jeudi 3 septembre, une réponse de l'Élysée. "Parce que je ne me situe pas au-dessus des lois, je ne suis pas en mesure d'accéder à votre demande", lui a écrit le chef de l'État. Les lois dont parle Emmanuel Macron, ce sont les dispositions de la loi Claeys-Leonetti (2005), qui ont pour objet d'éviter les pratiques d'euthanasie, mais aussi d'empêcher l'acharnement thérapeutique. En 2016, une proposition de loi a par ailleurs créé de nouveaux droits en faveur des personnes malades et en fin de vie. En plus de clarifier les conditions de l'arrêt des traitements au titre du refus de l'obstination déraisonnable, le texte instaure un droit à la sédation profonde et continue jusqu'au décès pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme. Interrogé vendredi par France 24, Philippe Lohéac, délégué général de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) – dont Alain Cocq est membre –, a fait part de sa colère face au retard de la France sur un sujet "qui concerne 100 % des citoyens" et sur lequel les présidents échouent tour à tour. En 2016, dit-il, "François Hollande a fait voter une loi par Jean Leonetti, professeur de médecine et membre de l'UMP 'tradi-catho', qui donne comme seule échappatoire à ceux qui sont en fin de vie, la possibilité de mourir de faim et de soif". C'est cette voie qu'Alain Cocq se résout à emprunter à partir de samedi. Face au refus d'Emmanuel Macron d'accéder à sa demande de laisser un médecin lui prescrire un barbiturique afin qu'il puisse "partir en paix", Alain Cocq a confirmé son intention de se laisser mourir en cessant toute alimentation, hydratation et traitement dès vendredi "au coucher" – un dernier acte militant pour l'euthanasie. Le 4 septembre, "au coucher", Alain Cocq, atteint d'une maladie orpheline incurable, cessera tout traitement et toute alimentation. Le 4 septembre, "au coucher", Alain Cocq, atteint d'une maladie orpheline incurable, cessera tout traitement et toute alimentation. Philippe Desmazes, AFP "À force d'être plus intelligent que tout le monde, on est en retard" Selon un sondage Ipsos diffusé en 2019 par l'ADMD, qui réclame la légalisation de l'euthanasie lorsqu'un patient présente des souffrances graves et incurables, 96 % des Français sont favorables à l'euthanasie. Or, là où plusieurs de ses voisins européens ont d'ores et déjà légalisé l'euthanasie et le suicide assisté, la France, elle, en est "infoutue", dénonce Philippe Lohéac. Pourtant, précise-t-il, les médecins savent le faire. "Ceux-ci rapportent que 0,8 % des décès en France sont l'effet de l'administration d'un médicament létal. Or, 0,8 % sur 600 000 décès annuels, cela peut être comparé aux 3 % des décès par euthanasie des pays du Benelux qui ont légiféré" sur la question. Ces lois, promulguées en 2001 aux Pays-Bas, en 2002 en Belgique et en Suisse, et en 2009 au Luxembourg, incitent d'ailleurs nombreux patients français à choisir de mourir en dehors des frontières de la France qui, selon le délégué général de l'ADMD, persiste "dans cette supériorité qui consiste à constamment chercher une troisième voie". Une voie "paternaliste" qui refuse l'acharnement thérapeutique, mais juge par ailleurs les législations belge, néerlandaise ou suisse "trop libérales", poursuit Philippe Lohéac. L'Association pour le droit à mourir dans la dignité propose par exemple la simple transposition de la loi belge dans le droit français. "En France, on a toujours besoin de trouver une troisième voie parce qu'on est plus intelligent que tout le monde. Mais à force d'être plus intelligent, on est en retard." L'influence religieuse dans un pays laïc Bien qu'elle ne soit pas légale, dans les faits "l'euthanasie existe en France", affirme Philippe Lohéac, évoquant le recours de certains médecins à cette pratique "sous le manteau". Toutefois, développe-t-il, ceux-ci, "opposés à la démocratie sanitaire", se montrent réticents à l'idée de se voir dicter leur conduite par le législateur. Outre le refus de certains médecins d'une législation sur l'euthanasie, le délégué général de l'ADMD pointe par ailleurs l'influence non négligeable des responsables religieux dans l'inertie des dirigeants politiques français. "Peu de temps après être arrivé au pouvoir, Emmanuel Macron a fait un dîner à l'Élysée auquel étaient conviés Jean-Luc Romero-Michel (président de l'ADMD), Noëlle Châtelet (sociologue et sœur de Lionel Jospin, dont la mère a créé l'ADMD), mais aussi les représentants religieux qui étaient là pour dire 'c'est pas bien'", raconte Philippe Lohéac. "C'est frappant de voir qu'à chaque fois qu'il y a une décision bioéthique, que le président s'informe sur ces sujets, il réunit les responsables des grandes religions monothéistes", poursuit-il, évoquant également la place qu'ont eue ces personnalités dans les débats relatifs à l'IVG ou encore au mariage homosexuel. "Les religions indiquent que la vie ne vous appartient pas et que vous n'avez pas le droit de décider si vous allez devenir une mère ou pas, si vous allez vous marier avec une personne du même sexe ou pas, si vous avez le droit de mourir comme vous voulez ou pas… Et d'ailleurs si vous vous suicidez, vous n'avez pas le droit d'aller au paradis ! Très bien pour les religions, sauf qu'on est dans une république laïque." Ayrault, Valls et Fabius étaient pourtant favorables à l'euthanasie Ces dernières années, la France a pourtant effleuré l'hypothèse d'un changement de législation en matière de fin de vie. Lors de l'élection présidentielle de 2012, la modification de la loi Leonetti faisait d'ailleurs partie des 60 engagements du candidat socialiste, François Hollande qui, bien que n'employant pas le terme d'"euthanasie", proposait néanmoins de mettre en place "une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité". À peine trois ans plus tôt, lors de la présidence de Nicolas Sarkozy, une proposition de loi présentée par les socialistes Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls et Laurent Fabius, introduisait la nécessité de "franchir un nouveau pas" par rapport à la loi de 2005. "Notre pays est prêt à autoriser que l'on accède à la demande des personnes dont les souffrances sont telles qu'elles souhaitent, de la part des personnes qui les soignent, une aide active pour mettre fin à leur vie", écrivaient-ils. Mais à l'arrivée de François Hollande à l'Élysée, et alors que chacun d'eux a occupé une place de choix au sein du gouvernement Ayrault, le trio n'a pas impulsé le changement en faveur duquel il avait autrefois œuvré. "Je ne décolère pas de ça !", lance Philippe Lohéac qui, sur Twitter, a dénoncé vendredi l'attitude de ces trois personnalités politiques qu'il accuse d'avoir "renié leur engagement pour permettre à Jean Leonetti de faire voter une loi inhumaine et injuste". "On n'a pas avancé sur le sujet", déplore le délégué général de l'ADMD. "Après son départ de l'Élysée, François Hollande a écrit un bouquin ("Les leçons du pouvoir", éditions Stock) dans lequel il dit : 'J'aurais dû légaliser l'euthanasie'… On a envie de pleurer quand on lit ça !"Mardi, sur Facebook, Alain Cocq avait prévenu. "Si la réponse [de l'Élysée] est positive, le samedi 5 septembre dans l'après-midi, je prendrai en direct mon bonbon, comme je l'appelle, et je m'endormirai d'un sommeil qui m'apportera le soulagement permanent de toutes mes douleurs. Dans le cas d'un refus, qui sera la réponse fort probable, vendredi 4 septembre au coucher j'arrêterai toute alimentation, toute hydratation, tout traitement hormis la morphine, et tout soin." "C'est ça, la loi Leonetti", pose Philippe Lohéac, qui affirme que l'ADMD a régulièrement Alain Cocq au téléphone. "Aujourd'hui, c'est Alain Cocq, demain, ce sera quelqu'un d'autre." En janvier dernier, Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, avait promis un nouveau plan d'accompagnement de la fin de vie et des soins palliatifs. Un dossier retardé par l'arrivée de la pandémie de Covid-19. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 07.09.20 19:58 | |
| L’état de santé d'Alain Cocq s’est encore dégradé Par F. J. - 18:52 | mis à jour à 18:58 - Temps de lecture : 1 min 3| | Vu 2289 fois
Alain Cocq a cessé de s'alimenter et de s'hydrater depuis le samedi 5 septembre à minuit. Photo AFP/Philippe DESMAZES
La situation d'Alain Cocq, ce Dijonnais de 57 ans atteint d’une maladie orpheline incurable, et qui veut se laisser mourir afin de « montrer aux Français ce qu’est l’agonie obligée par la loi Léonetti », continuait de se dégrader ce lundi.
« Il est quasiment inconscient et ne peut pratiquement plus communiquer avec l'extérieur », expliquait en effet, ce lundi, en fin d’après-midi, Sophie Medjeberg, vice-présidente de l’association « Handi mais pas que » et mandataire du quinquagénaire.
Alain veut mourir chez lui « Son médecin traitant est passé aujourd’hui à son domicile. Je lui ai demandé d’augmenter la dose de morphine prescrite à Alain pour qu’il souffre moins, sans pour autant atteindre la dose létale. Mais il a refusé*. Alain m'a demandé de faire respecter ses dernières volontés, et notamment son souhait de mourir chez lui. Je le ferai jusqu’au bout. »
Sophie Medjeberg demande par ailleurs « un peu de décence à ceux qui voudraient se saisir de la cause d'Alain pour en faire n'importe quoi, en cessant notamment de se présenter à son domicile ou de tenter de le joindre par téléphone. Il est entouré par quelques soignants, dont la tâche est très difficile, ainsi que par des membres de sa famille et quelques amis de très longue date. Sa situation n'est pas un spectacle auquel chacun peut venir assister ».
* Joint par téléphone, ce médecin a refusé de s’exprimer. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 08.09.20 10:26 | |
| Ne pas respecter le choix de fin de vie d'Alain : la honte ! FRANCIS CARRIER 5 SEPTEMBRE 2020 (MISE À JOUR : 5 SEPTEMBRE 2020) Ne pas respecter le choix de fin de vie d'Alain : la honte ! Vivre sous contrainte d'une loi qui ne respecte pas le souhait profond des personnes, est-ce cela la justice ?
Alain est atteint d’une maladie orpheline et depuis 2 ans est en soins palliatifs. Il ne se nourrit plus (sonde gastrique), il ne s’hydrate plus (perfusion) , sous oxygène, des poches recueillent ses matières fécales et son urine.
Aujourd’hui il réclame de pouvoir être assisté dans son désir de mourir.
Il ne veut pas d’une sédation qui l’endormirait, il veut mourir en pleine conscience, dans la dignité.
Pourquoi ne peut-on pas répondre à sa demande ?
La crise sanitaire que nous traversons nous a montré toute la difficulté d’accompagner dignement les personnes âgées ; combien d’exemples d’abandon, d’isolement, de mort dans des situations scandaleuses ? Combien de vieux sont morts de façon indigne et pour certains dans la souffrance ? Peu de voix se sont élevées pour dénoncer ces situations !
Comment peut-on continuer à nier le droit à pouvoir finir sa vie comme on le souhaite, dans le respect de la volonté de personnes âgées ou atteintes de maladies incurables qui ne veulent plus vivre un enfer quotidien ?
Le témoignage d’Alain percute de plein fouet toutes les joutes oratoires autour de la fin de vie. Le suicide assisté enlève la responsabilité aux équipes soignante d’avoir une démarche active pour provoquer la mort de quelqu’un. Mais si cette personne choisit d’appuyer sur le bouton pour se donner la mort, n’est-ce pas la façon la plus humaine d’en finir ? Comme le dit Philippe Bataille : «La médecine des personnes âgées ne peut pas tourner indéfiniment le dos à la liberté et à la mort».
D’un côté notre société ne sait pas accueillir les vieux et ne sait pas maintenir leur désir de vivre et de l’autre côté on leur interdit leur droit de pouvoir en finir : ultime liberté. Cette situation paradoxale est en fait surtout liée à des positions morales ou religieuses.
Lorsque j’ai fait piquer mon chien, je ne l’ai pas fait pour me débarrasser d’un problème mais pour lui éviter de souffrir. Quand est-ce que les législateurs, les élus vont entendre cela et accorder le droit à l’aide à mourir quand la personne le souhaite ?
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dernière minute :
Fin de vie : Facebook bloque la vidéo d’Alain Cocq Réseaux sociaux. Facebook a bloqué samedi midi la diffusion en vidéo de l'agonie du militant pour une fin de vie «digne», Alain Cocq. Atteint d’une maladie incurable, cet homme de 57 ans avait décidé de se laisser mourir en direct sur le réseau social. «Bien que nous respections sa décision de vouloir attirer l’attention sur cette question complexe, sur la base de conseils d’experts, nous avons pris des mesures pour empêcher la diffusion en direct sur le compte d’Alain, car nos règles ne permettent pas la représentation de tentatives de suicide», a déclaré à l’AFP un porte-parole de Facebook.
«A vous de jouer», a écrit Alain Cocq à l’intention de ses soutiens avant de donner l’adresse de Facebook France à Paris pour «faire savoir ce que vous pensez de ses méthodes d’entrave à la liberté d’expression». «Un système de repli sera actif d’ici 24 heures» pour diffuser de la vidéo, a-t-il assuré. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 08.09.20 12:41 | |
| EXCLU - Euthanasie: Le Pr Emmanuel Hirsch estime que la situation d'Alain Cocq est un véritable scandale: "Il y a beaucoup d'inhumanité dans la réponse qui n'a pas été apportée" - VIDEO Vidéos | Alain Cocq, morandini live, euthanasie, santé, cnews, video
Ce matin, en direct dans "Morandini Live" sur CNews et Non Stop People, Jean-Marc Morandini proposait un débat sur l'euthanasie alors qu'Alain Cocq, qui souffre d'une maladie incurable, a interrompu vendredi soir tout traitement et alimentation faute d'avoir obtenu du président Emmanuel Macron une injection de barbituriques "à titre compassionnel" pour abréger ses souffrances.
Sur le plateau, le professeur Emmanuel Hirsh a estimé que la situation d'Alain Cocq - "je voulais lui dire mon soutien' - est un véritable "scandale". "Je trouve que c'est un acte politique fort qui va bouleverser, à mon avis, notre relation au législateur par rapport à la loi de 2016. Cette loi indique qu'une personne dans un état grave ou pour laquelle il n'y a pas de traitement avéré peut solliciter de la part du médecin une assistance médicalisée en fin de vie", a déclaré le professeur d’éthique médicale.
Et d'ajouter : "Je comprends qu'une personne aspire, au nom de sa dignité et de ses valeurs, à une assistance médicalisée en fin de vie (...) Aujourd'hui, la dignité politique aurait été d'éviter ce scandale. Pour moi, c'est un scandale parce qu'il y a beaucoup d'inhumanité dans la réponse qui n'a pas été apportée. Ca aurait pu se passer d'une manière plus privée. C'est une affaire singulière, subtile, difficile et complexe".
"Alain Cocq a fait de son acte, un acte politique. Il a voulu, comme militant, aller jusqu'au bout de ses engagements. On n'a pas apporté la réponse et maintenant le législateur et les politiques doivent assumer leurs responsabilités. La loi du 2 février 2016 qui crée des nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, que cette loi puisse être revue. On voit aujourd'hui les obstacles auxquels est confrontée une personne humainement dépendante de la bonne volonté de politiques", a conclu Emmanuel Hirsh. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 08.09.20 14:17 | |
| Fin de vie d'Alain Cocq : "Si la loi est ambiguë, il faut la clarifier" 10h36, le 05 septembre 2020 Alain Cocq compte se laisser mourir. 8:15 Alain Cocq compte se laisser mourir. PHILIPPE DESMAZES / AFP Invitée samedi d'Europe 1, la médecin Véronique Fournier a réagi au débat autour de la situation d'Alain Cocq, ce patient atteint d'une maladie incurable et qui a cessé son traitement après s'être vu refusé la possibilité d'un suicide assisté. Pour elle, la loi Claeys-Léonetti de 2016 sur la fin de vie n'est pas assez claire. INTERVIEW C'est une affaire qui relance une nouvelle fois le débat sur la fin de vie. Dans la nuit de vendredi à samedi, Alain Cocq, atteint d'une maladie incurable, a annoncé avoir cessé son traitement, toute alimentation et hydratation, pour se laisser mourir en direct, afin de dénoncer "l'agonie" contrainte par la loi actuelle sur la fin de vie. Une démarche qui fait suite au refus d'Emmanuel Macron de l'aider à mourir en autorisant un suicide assisté par la prescription d'un barbiturique. Invité samedi d'Europe 1, Véronique Fournier, médecin et ancienne présidente du Centre national de soins palliatifs et de la fin de vie est revenue sur cette affaire. Selon cette spécialiste, l'un des problèmes ayant mené à cette situation est le manque de clarté de la loi Claeys-Léonetti de 2016. "Qu'Alain Cocq considère que la vie qu'il doit continuer à vivre est insupportable, et qu'il souhaite l'interrompre, est selon moi un droit absolu de tout citoyen arrivé à cet endroit de sa souffrance et de sa maladie", assure tout d'abord Véronique Fournier au micro de Frédéric Taddeï dans C'est arrivé cette semaine, plaisant pour un "droit à la non-obstination déraisonnable". Or, rappelle-t-elle, Alain Cocq, militant de la fin de vie "digne", est "maintenu en vie par beaucoup d'assistance, de sondes, de tuyaux, par une alimentation artificielle", et se trouve dans un "grand état de dépendance et de déclin". Et de poursuivre : "Qu'il dise que ça suffit, on ne peut que le respecter et l'accompagner". L'injection de barbiturique réclamée par le patient est aujourd'hui illégale, la France n'autorisant pas le suicide assisté dans la loi. Mais la loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie, adoptée en 2016, autorise d'autres la sédation profonde "justement pour pouvoir accompagner ces personnes quand elles arrêtent toute médecine et assistance et qu'elles n'en souffrent pas", rappelle encore Véronique Fournier. Seulement, cette sédation est autorisée uniquement pour les personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme". Or Alain Cocq ne peut lui pas prouver que sa fin de vie approche à court terme. Des médecins "farouchement braqués" sur la question du délai Pour l'invitée d'Europe 1, le problème vient des différentes interprétations de la loi par les professionnels. "Je connais plein de médecins qui aurait dit à Alain Cocq : 'Je suis prêt à vous accompagner, à être chez vous et mettre en place la sédation profonde et continue jusqu'au décès, de façon à ce que vous ne souffriez pas'. Malheureusement, beaucoup de gens ont compris la loi Claeys-Léonetti différemment, et disent : 'Si le patient ne va pas mourir dans les 48 heures, je ne le fais pas". Et Véronique Fournier de conclure : "Si la loi est ambiguë, il faut la clarifier, l'expliciter davantage". Car pour l'ancienne présidente du Centre national de soins palliatifs et de la fin de vie, si le cas d'Alain Cocq entre bien dans le cadre de la loi, il y a "des interprétations possible de la loi sur le terrain", et dans le monde médical, on trouve des médecins et des soignants " farouchement braqués" sur la question du délai. Elle plaide en tout cas pour accompagner Alain Cocq "dans toute la compassion solidaire qu'on peut lui apporter en tant que société". Et cet accompagnement "est possible avec la sédation profonde et continue jusqu'au décès". |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 08.09.20 16:20 | |
| Alain Cocq a-t-il été hospitalisé ? Alain Cocq, ce Dijonnais de 57 ans qui demande le droit de mourir de manière assistée, a-t-il été hospitalisé ces dernières heures ? Par B. G. et V. L. - 15:06 | mis à jour à 15:12 - Temps de lecture : 1 min | | Vu 2726 fois
Alain Cocq. Photo archives LBP /Rémy Dissoubray
Vers 14 h 30, ce mardi après-midi, Sophie Medjeberg, vice-présidente de l’association « Handi mais pas que », et qui se présente comme mandataire d’Alain Cocq, a communiqué sur Facebook.
Depuis plusieurs jours, elle s’occupe de donner des nouvelles de ce Dijonnais de 57 ans, atteint d’une maladie orpheline incurable, qui veut se laisser mourir.
Selon elle, le quinquagénaire aurait été « hospitalisé » sans le « consentement » de cette personne de confiance. Elle a ajouté : « Je n’ai plus aucun contact avec Alain depuis hier 22 heures (lundi soir, ndlr). »
Contactée, la communication du centre hospitalier universitaire (CHU) Dijon-Bourgogne n’a pas souhaité confirmer ou infirmer l’information, mettant en avant le secret médical. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 08.09.20 16:27 | |
| Alain Cocq a été hospitalisé au CHU de Dijon INFO RTL - Près de quatre jours après l'arrêt de ses traitements, Alain Cocq, atteint d'une maladie incurable, a été hospitalisé ce lundi 7 septembre au soir. Alain Cocq, le 12 août 2020 Alain Cocq, le 12 août 2020 Crédit : PHILIPPE DESMAZES / AFP
Frédéric Perruche Journaliste RTL
PUBLIÉ LE 08/09/2020 À 15:19 Alain Cocq, ce Dijonais souffrant d'une maladie incurable, a interrompu tout traitement et alimentation vendredi 4 septembre, dans le but de se laisser mourir. Ce lundi 7 septembre, Sophie Medjeberg, désignée par Alain Cocq pour faire le lien avec les médias avait déclaré qu'il était fortement déshydraté.
Selon nos informations, dans la soirée de lundi, Alain Cocq a été hospitalisé au CHU de Dijon. L'information nous a été confirmée par l'association Handi-Mais-Pas-Que, dont Sophie Medjeberg est la présidente et par l’auxiliaire de vie. Contacté, le CHU de Dijon, n'a pas communiqué sur cette hospitalisation mais n'a pas démenti pas.
Une question demeure : cette hospitalisation est-elle voulue par Alain Cocq lui même ? "Non", pensent ses proches. Ce lundi, après trois jours d'interruption des traitements, Alain Cocq connaissait "une déshydratation importante et des pertes momentanées de conscience". |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 08.09.20 16:36 | |
| Le dijonnais Alain Cocq a t'il changé d'avis face à la mort ? Mardi 8 septembre 2020 à 16:09 - Par Christophe Tourné, France Bleu Bourgogne Dijon, France Dans une vidéo publiée ce mardi sur sa page Facebook, la vice présidente de l'association "Handi mais pas que" accuse les autorités médicales d'avoir hospitalisé Alain Cocq dont l'état de santé s'aggravait, malgré sa volonté de se laisser mourir. Jean-Luc Romero, président de l'ADMD au chevet d'Alain Cocq Jean-Luc Romero, président de l'ADMD au chevet d'Alain Cocq Radio France - Olivier Estran Alain Cocq est il revenu sur sa décision de mourir ? Selon Sophie Medjeberg, la vice présidente de l'association « Handi mais pas que », le dijonnais de 57 ans aurait été hospitalisé lundi au CHU de Dijon suite à une aggravation de son état de santé. Elle explique dans une vidéo publiée ce mardi 8 septembre sur sa page Facebook qu'Alain Cocq aurait accepter de se faire soigner. Une décision que Sophie Medjeberg conteste étant donné qu'Alain Cocq avait annoncé son choix de se laisser mourir. Elle affirme l'avoir eu au téléphone, mais ne pas pouvoir vérifier que ce revirement est réellement le choix de cet homme atteint d'une maladie orpheline incurable. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 08.09.20 16:49 | |
| Droit de mourir : une médecin protestante réagit au choix d’Alain Cocq Fin de vieEn France, l'euthanasie demeure illégale, bien que la loi Claeys-Leonetti autorise dans certains cas une sédation profonde et continue. - @Javier Matheu / Unsplash Publié le 8 septembre 2020 (Mise à jour le 8/09) Imprimer Télécharger le PDF Par Augustine Passilly Une injection létale étant interdite en France, ce patient atteint d’une maladie incurable a décidé de se laisser mourir. La praticienne Béatrice Birmelé estime que la médiatisation de cette affaire empêche la prise d’une décision adaptée.
Extrêmement sensible, la question du respect de la dignité des personnes en fin de vie mérite d’être traitée dans l’intimité du cercle familial et de l’équipe médicale. Voilà en substance la réaction de la protestante Béatrice Birmelé à l’annonce le 4 septembre de la décision d’Alain Cocq de se laisser mourir après qu’Emmanuel Macron ait refusé de l’autoriser à se faire administrer des barbituriques – médicaments qui lui auraient permis de s’endormir sans souffrir.
Selon cette néphrologue médecin en hospitalisation à domicile et directrice de l’espace de Réflexion éthique de la région Centre-Val-de-Loire, la médiatisation de cette affaire empêche les professionnels de santé d’apporter une solution adéquate à ce Dijonnais de 57 ans atteint d’une maladie incurable.
Une potentielle instrumentalisation « L’euthanasie est illégale », rappelle Béatrice Birmelé, soulignant que le président n’a eu d’autre choix que de répondre négativement à la demande de ce patient. Pour autant, la médiatisation de cette affaire a fait obstacle à une alternative décente. « Du fait qu’il ait écrit à l’Elysée et qu’il soit soutenu par l’Association pour le droit de mourir dans la dignité qui milite pour l’euthanasie, on ne peut plus rien faire pour lui. Or, il aurait fallu qu’une décision soit prise dans l’intimité en fonction de ce qui s’avère le mieux pour lui », estime la médecin protestante.
Béatrice Birmelé dénonce donc une potentielle instrumentalisation de son cas, empêchant de savoir quelle est vraiment sa volonté. « C’est malsain et me laisse terriblement mal à l’aise. Heureusement que Facebook n’a pas permis la diffusion », poursuit-elle.
La loi Claeys-Leonetti en question D’après Sophie Medjeberg, vice-présidente de l’association Handi-Mais-Pas-Que, désignée par Alain Cocq pour faire le lien avec les médias, « il faut un amendement à la loi Leonetti au nom d’Alain au bout du combat qu’il m’a transmis ». Actualisé en 2016 sous le nom de « Claeys-Leonetti », ce texte autorise une sédation profonde et continue « dans le cas d’une douleur et d’une souffrance irréversibles en situation de fin de vie », précise Béatrice Birmelé, expliquant que la définition de ces maux en termes de durée reste à déterminer en pluridisciplinarité pour chaque personne concernée.
Selon elle, « le système législatif français laisse beaucoup de possibilités » en matière de soins palliatifs. Encore faut-il laisser la procédure collégiale prise par l’équipe soignante aboutir. Ce que l’ampleur de cette affaire a pu empêcher, craint la spécialiste.
Souplesse dans les situations extrêmes Une opposition binaire entre pro-euthanasie et opposants ne suffit en tout cas pas à répondre à la complexité de ce sujet. « Dans certaines situations extrêmes, on doit pouvoir faire un geste d’euthanasie mais en évitant toute dérive », insiste Béatrice Birmelé. Elle illustre la souplesse de la juridiction sur la fin de vie avec l’histoire de Vincent Humbert, jeune homme devenu muet, tétraplégique et presque aveugle après un accident de voiture, dont le médecin avait bénéficié d’un non-lieu bien que lui ayant administré une dose de chlorure de potassium létale.
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 08.09.20 17:33 | |
| Fin de vie : Alain Cocq, qui avait décidé de se laisser mourir, a été hospitalisé Atteint d'une maladie incurable, Alain Cocq a été hospitalisé, inconscient, 4 jours après avoir arrêté son traitement pour se laisser mourir.
Le malade incurable Alain Cocq sur son lit, à son domicile de Dijon (Côte-d\'Or), le 12 août 2020. Le malade incurable Alain Cocq sur son lit, à son domicile de Dijon (Côte-d'Or), le 12 août 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP) avatar franceinfo avec AFP France Télévisions Mis à jour le 08/09/2020 | 17:22 publié le 08/09/2020 | 17:14
Le militant de la fin de vie "digne'" Alain Cocq a été hospitalisé lundi soir après 4 jours sans traitement ni alimentation, a rapporté mardi 8 septembre sa mandataire. "Il a été hospitalisé hier soir après une intervention du Samu. Je pense qu'il n'était pas conscient", a déclaré Sophie Medjeberg, vice-présidente de l'association Handi-Mais-Pas-Que, qui dit craindre que le malade ait été conduit à l'hôpital et soigné contre sa volonté. Ce qu'elle n'a pu confirmer auprès de l'intéressé.
Alain Cocq, atteint d'une maladie incurable, avait annoncé dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 septembre sur Facebook, interrompre traitement, alimentation et hydratation, se laissant ainsi mourir en direct afin de dénoncer "l'agonie" contrainte par la loi actuelle sur la fin de vie. Le réseau social a toutefois annoncé avoir bloqué cette diffusion en vidéo.
Emmanuel Macron refuse le suicide assisté
Alain Cocq avait peu auparavant essuyé un refus du président Emmanuel Macron de l'aider à mourir en autorisant un suicide assisté. "Votre souhait est de solliciter une aide active à mourir qui n'est aujourd'hui pas permise dans notre pays", a écrit le président de la République en réponse à la demande d'Alain Cocq d'autoriser un médecin à lui prescrire un barbiturique, "à titre compassionnel", afin qu'il puisse "partir en paix".
La loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie, adoptée en 2016, autorise la sédation profonde mais seulement pour les personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme". Or le malade incurable ne pouvait alors pas prouver que sa fin de vie approchait à court terme. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 09.09.20 0:10 | |
| Alain Cocq accepte les soins palliatifs après quatre jours d’agonie FIN DE VIE « Je suis désolé mais j’ai besoin de sérénité pour partir en paix », a déclaré Alain Cocq
20 Minutes avec AFP Publié le 08/09/20 à 21h06 — Mis à jour le 08/09/20 à 21h48
Dijon (Côte-d'Or), le 12 Août 2020. Alain Cocq a décidé de cesser de s'alimenter et de s'hydrater pour pouvoir bénéficier d'une euthanasie active. Dijon (Côte-d'Or), le 12 Août 2020. Alain Cocq a décidé de cesser de s'alimenter et de s'hydrater pour pouvoir bénéficier d'une euthanasie active. — PHILIPPE DESMAZES / AFP Après quatre jours d’agonie, sans traitement et alimentation, Alain Cocq, atteint d’une maladie incurable et qui voulait se laisser mourir, a finalement accepté de bénéficier de soins palliatifs, ce mardi.
Alain Cocq a «été hospitalisé hier (lundi) soir après une intervention du Samu », a indiqué mardi Sophie Medjeberg, vice-présidente de l’association Handi-Mais-Pas-Que, confirmant une information de la radio RTL.
Pour sa mandataire, « on l’a aidé à prendre cette décision » L’avocate, désignée comme mandataire par le Dijonnais pour l’assister dans sa fin de vie, avait dans un premier temps confié craindre que le malade ait été transporté au CHU de Dijon et soigné contre sa volonté. Mais il lui a confirmé au téléphone qu’il avait réclamé des soins palliatifs. « Il a bien récusé le refus de soins. Il souffrait trop, c’était trop dur. Il souhaite toujours partir mais dans un processus sans souffrance. C’était trop difficile », a-t-elle déclaré. Sophie Medjeberg n’était pas en mesure de préciser mardi soir si Alain Cocq, 57 ans, était de nouveau nourri et hydraté. Sa mandataire avait contacté le médecin traitant du malade lundi soir pour lui demander de prodiguer des soins de confort. L’auxiliaire de vie qui accompagne Alain Cocq avait constaté qu'« il était délirant, avait de la mousse aux lèvres et du sang dans les selles ».
Malgré la confirmation d’Alain Cocq, Sophie Medjeberg reste convaincue « qu’on l’a aidé à prendre cette décision », même si elle affirme « respecter son choix ». En « phase terminale depuis 34 ans », comme il l’affirme, Alain Cocq souffre d’une maladie génétique rare très douloureuse qui bloque ses artères. Faute d'avoir obtenu du président Emmanuel Macron une injection de barbituriques « à titre compassionnel » pour abréger ses souffrances, il avait décidé de se laisser mourir chez lui, cessant tout traitement, alimentation et hydratation depuis vendredi soir. La loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie, adoptée en 2016, n’autorise la sédation profonde que pour les personnes dont le pronostic vital est engagé « à court terme ». Ce qu’Alain Cocq ne peut prouver. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 09.09.20 9:51 | |
| Décidé à se laisser mourir, Alain Cocq a finalement accepté d’être hospitalisé 09/09/2020 à 07h33
Décidé à se laisser mourir, Alain Cocq a finalement accepté d’être hospitalisé. Ce Dijonnais de 57 ans qui souffre d'une maladie incurable avait décidé d'arrêter tout traitement et alimentation et de filmer son agonie. Elle aura passé des heures à insister au standard de l'hôpital, mais finalement, mardi après-midi, la mandataire et amie d'Alain Cocq, est parvenue à l'avoir au téléphone. "Il m'a réitéré trois fois qu'il voulait partir: 'Je suis fatigué Sophie, je n'en peux plus, je veux partir', m'a-t-il dit", raconte Sophie Medjeberg à RMC.
Alain Cocq, 57 ans, est à bout de force, et sujet à d'atroces souffrances en raison d'une maladie incurable. Après quatre jours à refuser de s'alimenter pour se laisser mourir, le Dijonnais a finalement accepté d'être pris en charge et placé en soins palliatifs.
Mais sa mandataire redoute que désormais, sa volonté soit négligée: "Je crains qu'ils ne le remettent sur pied et qu'il retourne dans ce corps qui le fait souffrir", explique Sophie Madjeberg. Réalimenter et réhydrater Alain Cocq, c'est en effet une des deux options qui s'offrent désormais à l'équipe soignante. Considérant, comme le dit la loi, qu'Alain Cocq n'est pas en fin de vie.
Une sédation palliative ? Mais selon Bernard Senet médecin, militant pour le droit à mourir dans la dignité, les soignants ont aussi une autre solution: "Il s'agit d'un homme qui a demandé à partir et a qui on a refusé ce droit parce qu'on n'a pas le droit d'aider les gens à mourir et qui a décidé de le faire tout seul. Je pense qu'il serait respectueux de mettre en place une sédation pour lui", plaide-t-il.
La sédation palliative consiste à "diminuer la vigilance pouvant aller jusqu'à la perte de conscience" afin de "faire disparaître la perception d’une situation vécue comme insupportable par le patient", précise la Haute autorité de Santé.
En attendant, les médecins doivent définir dans quel état de santé se trouve Alain Cocq. Ils doivent notamment estimer si ses quatre jours sans boire ont causé des lésions irréversibles, à son foie notamment. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 09.09.20 10:40 | |
| Fin de vie : Alain Cocq "nous incite à réfléchir", dit le professeur Régis Aubry La situation d'Alain Cocq fait ressurgir le débat sur la législation autour de la fin de vie en France. Nous avons interrogé le professeur Régis Aubry, membre du conseil consultatif national d'éthique et qui a longtemps dirigé le service des soins palliatifs à l'hôpital de Besançon. Publié le 08/09/2020 à 17h01 • Mis à jour le 08/09/2020 à 18h51 Archives. Archives. • France 2 Côte-d'Or Dijon Bourgogne Alain Cocq est un Dijonnais atteint d'une maladie incurable. Vendredi, il a interrompu tout traitement et toute alimentation pour se laisser mourir. Avant cela, il avait interpellé le président de la République pour obtenir "à titre compassionnel" une injection de barbituriques pour abréger ses souffrances. Demande rejetée par le chef de l'État, "une aide active à mourir qui n'est aujourd'hui pas permise dans notre pays", avait indiqué Emmanuel Macron. Nous avons interrogé le professeur Régis Aubry autour de la situation de cet homme. Le médecin a longtemps dirigé le service des soins palliatifs du centre hospitalier universitaire de Besançon et est membre du conseil consultatif national d'éthique, organisme régulièrement saisi par les pouvoirs publics pour réfléchir "sur des sujets de société liés à l’évolution des connaissances dans le domaine des sciences de la vie et de la santé", comme l'indique le site internet du conseil. Régis Aubry : La médiatisation de cette histoire a tendance à réduire un peu le champ, la complexité de sa réalité. Alain Cocq est quelqu'un qui est atteint d'une maladie rare, si j'ai bien compris. Il ne souhaite plus vivre dans les circonstances qui caractérisent son existence et qui en est rendu à arrêter de se nourrir, en demandant même à ce que l'on filme sa toute fin de vie. D'une part, je conçois qu'on ait une revendication relative à l'évolution de la loi. Mais la loi française actuelle permet tout de même, si ce monsieur est en souffrance physique ou morale, d'utiliser ce qu'on appelle la sédation profonde et continue jusqu'à son décès. À partir du moment où il décide de ne plus se nourrir, sa survie, compte tenu de son état général, sera relativement brève. Et la loi autorise à le priver de sa conscience s'il ne souhaite pas être conscient. Vous parlez de l'écho médiatique autour de son cas. Vous pensez que ça peut faire avancer la cause qu'il défend ? Régis Aubry : La démarche de ce monsieur est une démarche où il revendique effectivement une évolution du droit. Il a une légitimité à cela. Je ne vois pas de critique à cet égard. Mais j'ai souvent le sentiment que les demandes comme celle-ci ne font qu'attiser les positions complètement opposées qui existent dans notre pays, assez réduites à des pour ou des contre. Alors que pour moi, en tant que membre du comité consultatif national d'éthique, un des enjeux est peut-être de se dire : "Qu'est-ce qui fait discussion ?" Et "en quoi les dispositions légales actuelles sont irrespectueuses du désir d'une personne de ne plus vivre dans l'état où elle vit ?" Ma réponse est plus pondérée que "il faut faire avancer la loi" ou "il ne faut pas la faire avancer". Je fais partie de ceux qui pensent qu'il y a lieu d'étudier chaque situation singulière. Et dans l'absolu, j'aimerais qu'on puisse répondre à une situation singulière par une réponse singulière. Des situations très médiatisées, il y en a eu plusieurs. Vincent Lambert, Chantal Sébire… Vous pensez qu'à chaque fois, cela fait évoluer le débat ? Régis Aubry : Oui. De toute façon, les revendications imposent la réflexion. C'est-à-dire qu'on porte au public des situations très singulières. Souvent, le législateur s'empare de ces situations médiatisées pour demander une réévaluation de la loi par exemple. Pourquoi pas. Par définition, cette loi comme les autres n'est pas figée dans le marbre. Le droit est vivant, il peut être révisé. Il faut interroger une évolution dans le domaine de la médecine moderne qui, si elle guérit de plus en plus de personnes, produit aussi de temps en temps des situations épouvantables de survie. Pour ce monsieur les choses sont différentes. Il est atteint d'une maladie rare. Cette maladie génère une forme de handicap chez lui. Et il a atteint, de ce que j'ai lu, un degré d'inacceptabilité du handicap, par rapport au sens qu'il donne à son existence. Donc il revendique le droit de s'arrêter de vivre lorsque sa vie n'a plus de sens. Le moyen dont on dispose en France aujourd'hui consiste à utiliser des produits sédatifs profonds pour entraîner une espèce de coma qui enlève toute conscience douloureuse de la situation dans laquelle il est. Il est possible que ce monsieur fasse cette démarche. En tout cas, cela rentre dans le droit français. La prise d'un médicament est encore proscrite par la loi ? Régis Aubry : La prise d'un médicament létal, qui ferait mourir, n'est pas autorisée par la loi. On peut comprendre que dans des situations singulières, la question puisse se poser. Elle se pose. Mais on comprend aussi que la loi sert le global, le général. C'est pour ça qu'il y a beaucoup d'hésitations dans tous les pays, hormis quelques uns, pour autoriser l'accès à des produits qui font mourir en quelque sorte. Cela fait discussion et c'est normal que cela fasse discussion, me semble-t-il. Ce n'est pas quelque chose de simple. Vous voyez un peu l'usage ou le mésusage qu'on pourrait faire d'un droit qui ouvrirait toutes les vannes entre guillemets. Même en Belgique et aux Pays-Bas, l'euthanasie est dépénalisée, elle n'est pas légalisée. C'est-à-dire qu'il y a des conditions extrêmement strictes pour pouvoir accéder à cela. Je pense que le but de ce monsieur est d'être encore utile au moment même où il va quitter la vie. Il nous incite à réfléchir. Il nous pose des questions pour nous obliger à aller plus loin que le droit français. Et je trouve qu'en cela, c'est important. Mais il faut bien restituer cela. Cela ne se réduit pas à être pour ou contre l'euthanasie. C'est qu'est-ce qu'on fait finalement dans nos sociétés des personnes qui sont arrivées du fait d'une maladie à un état incompatible avec le sens qu'elles donnent à leur existence. Est-ce que cette situation de souffrance existentielle doit faire bouger la loi ? Ou est-ce que l'application du droit français aujourd'hui suffit ? C'est-à-dore on endort totalement les gens, on arrête la conscience des gens et ils décèdent dans une situation où ils ne sont pas conscients et donc à priori pas souffrants. Je pense que c'est discutable. Peut-être que ce monsieur cherche à ce qu'on discute de cela. Vous pensez que sa démarche va permettre qu'on ait une discussion constructive pour que la loi puisse être rediscutée, pour que ça créé un débat public ? Régis Aubry : Souvent, les démarches individuelles comme celle-ci, qui sont médiatisées, attisent des camps qui s'opposent. Des camps favorables et des camps défavorables. Il y a des mouvements très forts en France. Il est parfois difficile de poser calmement les enjeux d'un débat. De se dire : est-ce qu'il faut que dans des situations exceptionnelles – on pourrait considérer que ce monsieur est dans une situation exceptionnelle – la loi permette ce qu'elle interdit globalement ? C'est des questions qui doivent être posées. Le comité consultatif national d'éthique, dont je fais partie, s'intéresse à cette approche individuelle, exceptionnelle finalement, de la décision dans des situations de fin de vie. Heureusement que ça fait débat. C'est le jour où ça ne fait plus débat que c'est dangereux. Le jour où on banalise ces situations, où on estime que ça ne fait plus discussion, pour moi c'est dangereux. Que ça fasse débat et que régulièrement la société soit amenée à réfléchir à ces situations là, c'est heureux dans une société démocratique. Par contre, vouloir imposer une façon de faire et une façon de penser et considérer que la façon dont l'autre pense n'est pas bonne parce qu'elle est opposée à la sienne, c'est à mon avis dramatique. Malheureusement, les débats se réduisent souvent à cette approche très binaire. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 09.09.20 18:31 | |
| [size=42]Alain Cocq accepte de se réalimenter et annonce son retour à domicile «d’ici 7 à 10 jours»[/size] Mis en ligne le 9/09/2020 à 17:51Alain Cocq voulait se laisser mourir avant d’être hospitalisé lundi soir.Alain Cocq, dans son lit médicalisé à Dijon, le 12 août dernier. - Philippe Desmazes/AFP Alain Cocq, atteint d’une maladie incurable et qui voulait se laisser mourir avant d’être hospitalisé lundi soir, est réhydraté et réalimenté « avec son accord », a-t-il déclaré mercredi à l’AFP, annonçant qu’il pourrait rentrer chez lui « d’ici sept à dix jours ». « Je n’étais plus en capacité de mener ce combat », a confié le quinquagénaire, admis au CHU de Dijon pour y recevoir des soins palliatifs après avoir récusé lundi soir son refus de soins alors que son état s’aggravait. M. Cocq a assuré à l’AFP qu’« à quelques minutes près », il n’aurait « plus été là pour (nous) parler ».
M. Cocq a confirmé à l’AFP qu’il envisageait un « retour à la maison d’ici 7 à 10 jours », comme il l’a annoncé un peu plus tôt sur son compte Facebook. « Le temps de récupérer un peu et de mettre en place une équipe d’hospitalisation à domicile », a-t-il précisé.
« Le combat continue mais d’une autre manière » Atteint d’une maladie orpheline qui lui bouche les artères et lui cause d’intenses souffrances, ce militant du droit à mourir dans la dignité avait cessé vendredi soir tout traitement et alimentation après avoir buté sur l’impossibilité légale d’obtenir une injection de barbituriques, demandée « à titre compassionnel » à Emmanuel Macron pour abréger ses souffrances.
Lundi soir, le Dijonnais « souffrait trop » et a été hospitalisé « après une intervention du Samu », avait indiqué Sophie Medjeberg, avocate et vice-présidente de l’association Handi-Mais-Pas-Que, désignée comme mandataire par le Dijonnais pour l’assister dans sa fin de vie. Alain « reprend du poil de la bête ; le combat continue mais d’une autre manière », a-t-elle déclaré mercredi à l’AFP, se disant soucieuse que « ses droits fondamentaux aient été respectés ». |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 09.09.20 19:01 | |
| [size=33]Alain Cocq accepte de se réalimenter et devrait retourner chez lui « d’ici 7 à 10 jours »[/size] FIN DE VIE Alain Cocq a été hospitalisé en soins palliatifs au CHU de Dijon après trois jours et demi de calvaire20 Minutes avec AFP Publié le 09/09/20 à 18h09 — Mis à jour le 09/09/20 à 18h15Alain Cocq — AFP « Je n’étais plus en capacité de mener ce combat ». Atteint d’une maladie incurable, Alain Cocq, qui voulait se laisser mourir avant d’être hospitalisé, a finalement accepté d’être réhydraté et réalimenté, a-t-il fait savoir, ce mercredi, annonçant qu’il pourrait rentrer chez lui « d’ici sept à dix jours ». Alain Cocq, hospitalisé en soins palliatifs au CHU de Dijon après trois jours et demi de calvaire, a assuré qu'« à quelques minutes près », il n’aurait « plus été là pour parler ».
Un retour chez lui la semaine prochaine Alain Cocq a confirmé qu’il envisageait un « retour à la maison d’ici 7 à 10 jours », comme il l’a annoncé un peu plus tôt sur son compte Facebook. « Le temps de récupérer un peu et de mettre en place une équipe d’hospitalisation à domicile », a-t-il précisé.
Atteint d’une maladie orpheline qui lui bouche les artères et lui cause d’intenses souffrances, ce militant du droit à mourir dans la dignité avait cessé vendredi soir tout traitement et alimentation après avoir buté sur l’impossibilité légale d’obtenir une injection de barbituriques, demandée « à titre compassionnel » à Emmanuel Macron pour abréger ses souffrances.
« Le combat continue mais d’une autre manière » Lundi soir, le Dijonnais « souffrait trop » et a été hospitalisé « après une intervention du Samu », avait indiqué Sophie Medjeberg, avocate et vice-présidente de l’association Handi-Mais-Pas-Que, désignée comme mandataire par le Dijonnais pour l’assister dans sa fin de vie. Alain « reprend du poil de la bête ; le combat continue mais d’une autre manière », a-t-elle déclaré mercredi, se disant soucieuse que « ses droits fondamentaux aient été respectés ». |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 09.09.20 20:00 | |
| Militant pour l’euthanasie et atteint d’une maladie génétique rare, Alain Cocq a interrompu vendredi « tout traitement et alimentation », comme il l’avait annoncé après le refus du président de la République de l’autoriser à recevoir « une injection de barbituriques ‘à titre compassionnel’ » (cf.Revendiquer la mort ?). Il souhaitait retransmettre en direct son agonie sur Facebook « mais le réseau social a bloqué la vidéo samedi matin ». Lundi soir, Alain Cocq a été transféré au CHU de Dijon « pour bénéficier de soins palliatifs ». « Je suis désolé mais j’ai besoin de sérénité pour partir en paix sans souffrance » a-t-il déclaré à sa mandataire, vice-présidente de l’association « Handi Mais Pas Que ». Cette dernière « n’était pas en mesure de préciser mardi soir si M Cocq était de nouveau nourri et hydraté par les médecins », rapporte l’AFP.
Face à la médiatisation de ce suicide, la Société Française d’Accompagnement et de soins palliatifs a rappelé « qu’ il est inexact d’affirmer que l’agonie qu’il va subir est celle à laquelle l’oblige la loi Claeys-Leonetti ». Elle en appelle de nouveau à « l’adoption rapide d’un plan ambitieux de développement des soins palliatifs ».
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 10.09.20 19:47 | |
| Décryptages » Bernard Debré : "les militants de l'euthanasie feignent de ne pas voir ce qui existe déjà pour aider les patients en fin de vie" SANTÉ08 septembre 2020 PHILIPPE DESMAZES / AFPAlain Cocq fin de vie loi leonetti LOI LEONETTI Bernard Debré : "les militants de l'euthanasie feignent de ne pas voir ce qui existe déjà pour aider les patients en fin de vie" Alain Cocq, qui souffre d'une maladie incurable, a interrompu vendredi soir tout traitement et alimentation. Ce cas relance le débat sur la fin de vie. Disposons-nous actuellement d’un arsenal suffisant ? Bernard Debré décrypte les enjeux des questions sur la fin de vie et l'euthanasie. Avec Bernard Debré Atlantico.fr : Alain Cocq, condamné par une maladie ordinaire a décidé de filmer son suicide en direct pour alerter sur le « droit de choisir sa mort ». Une telle stratégie qui relève de l’intime ne va-t-elle pas pervertir le débat ? Bernard Debré : Bien évidemment, filmer sa mort est quelque peu intriguant. Il filme d’ailleurs à condition de lui donner des médicaments, il veut avoir un suicide assisté et n’est pas dans le commun. Il n’est pas dans une situation où il rentrerait dans la loi Leonetti. Ce que l’on a aujourd’hui comme matériel ou possibilité est largement suffisant, lorsque l’on a quelqu’un qui souffre, il faut l’empêcher de souffrir. S’il souffre très fort, il faut augmenter les doses même si cela abrège la vie. Il y a une finalité qui est d’abord l’antalgique. Ici, nous sommes dans l’émotionnel et nous n’allons pas mettre fin à la vie de tous les Alzheimer. Disposons-nous actuellement d’un arsenal suffisant pour rendre rarissime les cas où se posent un tel cas ? Quand quelqu’un est en fin de vie, il faut qu’il puisse rentrer dans un coma artificiel et la loi Leonetti autorise parfaitement l’administration de produits extrêmement forts allant abréger la vie. Il faut faire extrêmement attention à ce genre de réflexion. Quelqu’un qui a des troubles psychiatriques et affirme vouloir se suicider est une situation extrêmement dangereuse que ne doivent pas être gérée par les médecins. Nous avons fait la loi Leonetti qui est une loi équilibrée qui permet de soulager les douleurs même si cela abrège la vie. On a autorisé le fait de donner des produits extrêmement lourds pour rentrer dans un coma artificiel lorsque l’on est dans une fin de vie. Mais la volonté initiale n’est pas de tuer. Est-ce que le politique peut prendre une décision médicale et individuelle ? Où se situe la part du politique dans l’euthanasieur et l’euthanasié ? Le politique n’a pas à se mêler de cela, c’est au médecin dans son âme et conscience de prendre la décision ; si cet homme souffre trop, on va lui donner des antalgiques à base de morphine et on va augmenter les doses jusqu’à ce qu’il ne souffre plus même si cela abrège la vie. Quand quelqu’un est dans un état comateux et qu’il n’y a rien à faire on le fait rentrer dans un coma profond. Il ne faut pas qu’il y ait de loi, cette décision relève du malade et du médecin. Le législateur ne va pas dire : quand vous éprouvez une douleur de niveau 5 sur une échelle de 1 à 10 vous avez le droit à l’euthanasie par contre si vous avez 4 vous n’y avez pas le droit. C’est un dialogue entre le médecin, sa famille et le malade. On veut faire des lois car il y a de moins en moins de dialogue. Les médecins sont des machines à distribuer des médicaments et le dialogue avec la famille est inexistant. La loi ne va pas autoriser comme en Suisse le « je paie, on me tue ». J’y suis très opposé ethniquement parlant. La loi Leonetti est équilibrée éthiquement parlant. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 11.09.20 14:18 | |
| COMMUNIQUÉ DE LA SFAP À PROPOS DE M. ALAIN COCQ M. Alain Cocq est atteint d'un handicap lourd depuis longtemps entrainant de grandes souffrances physiques et sans doute aussi psychologiques. Cette situation inspire à chacun des émotions fortes : la compassion d’abord, mais aussi la crainte pour soi et pour ses proches de vivre une situation comparable, le sentiment de frustration de ne pouvoir guérir... Militant de multiples causes, il fait le choix de mettre fin à ses jours en cessant de s'alimenter et de boire, pour donner un ultime sens à sa vie. Il souhaite faire de la médiatisation de son suicide une occasion de remettre en question la législation sur les droits des personnes malades.
M. Alain Cocq fait un choix libre, personnel et respectable. Mais il est inexact d’affirmer que l’agonie qu’il va subir est celle à laquelle l’oblige la loi Claeys-Leonetti. Sa demande d’assistance à mourir adressée au Président de la République n’a pu trouver d’écho favorable puisque personne en France n’est autorisé à donner la mort à autrui, ce qui dans une démocratie est toujours un progrès.
La SFAP (Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs) souhaite rappeler que :
La loi garantit à tous les patients le droit d’arrêter ou de limiter les traitements qui leur sont proposés Elle fait également obligation aux soignants de mettre en œuvre l’ensemble des traitements nécessaires pour soulager les patients. S’il le souhaite, M.Cocq peut solliciter une équipe de soins palliatifs qui l'accompagnera, le soignera et le soutiendra, ainsi que ses proches. La loi actuelle permet d'accompagner dans la dignité les patients atteints de maladies graves évolutives. Elle fixe un cadre collectif dans lequel les équipes soignantes construisent avec les patients des solutions singulières qui permettent le soulagement de leurs souffrances. La SFAP souhaite que la loi actuelle soit connue et enfin appliquée afin que tous les patients puissent partout en France bénéficier de soins palliatifs de qualité dispensés précocement. C'est pourquoi elle appelle l’adoption rapide d’un plan ambitieux de développement des soins palliatifs.
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 12.09.20 23:51 | |
| Alain Cocq : partir dans la dignité 5 Septembre 2020
Après Vincent Humbert et Chantal Sébire, deux malades qui avaient, eux aussi, fait appel au président de la République pour que l’on abrège leurs souffrances, Alain Cocq prend le relais. Ce Dijonnais de 57 ans est atteint d’une maladie orpheline qui détruit peu à peu les parois des vaisseaux sanguins et des artères. Cette pathologie est survenue après une chute dans un escalier, quand il avait 23 ans. « J’ai eu neuf opérations en quatre ans. Petit à petit, tous les organes vitaux ont été touchés», explique Alain Cocq au journal Libération. Et il détaille : « Maintenant, toutes les deux, trois secondes, je ressens des décharges électriques. Je suis au maximum de morphine. Mes intestins se vident dans une poche, ma vessie dans une autre. Je ne peux pas m’alimenter. Je ne veux pas de cette vie, j’ai quatre anévrismes qui menacent », ajoute-t-il. En juin dernier, Alain Cocq décide d’écrire une lettre au président de la République : « Monsieur Emmanuel Macron, je tiens à vous préciser à ce jour que je me trouve dans la situation d’un esprit sain, confiné dans un corps dysfonctionnel et perclus de douleurs. Je me retrouve dans la situation où le corps médical est impuissant à soigner ma pathologie orpheline. Je demande simplement à partir dans la dignité, avec une assistance active du corps médical ». Il précise à Libération : « Ce n’est pas un compte à rebours que je lance. C’est comme ça. Vendredi soir [4 septembre, ndlr], j’arrête de m’alimenter et de m’hydrater. Soit on m’aide en me donnant un puissant sédatif, soit on me laisse mourir de faim et de soif, et ce sera aux yeux de tous car ce sera filmé [et diffusé sur Facebook ndlr] ». En France, la loi est claire. L’euthanasie est interdite. Les médecins peuvent suspendre les traitements devenus inutiles et ont le devoir de soulager la douleur. Si l'agonie survient, ils peuvent plonger la personne malade dans un sommeil profond, mais n'ont pas le droit de donner la mort. Alain Cocq n'est pas à l'agonie et c'est ce qui pose problème à Jean-François Varet, le président de l'Ordre des médecins de Bourgogne : « On est dans le cas particulier des maladies neuro-dégénératives lentes qui sont extrêmement pénibles pour un patient, ça se comprend très bien, mais de là à dire au bout de dix ans ou quinze ans, veuillez abréger ma vie, et bien le médecin est hors-la-loi ». Cette impasse révolte Jean-Luc Romero, le président de l'association pour le Droit à Mourir dans la Dignité : « Regardez les Pays-bas, la Suisse, la Belgique, le Luxembourg, et même l'Italie où le tribunal constitutionnel demande au Parlement de réfléchir au suicide assisté. La France est le pays des Droits de l'Homme, on n’a pas envie de mourir dans une théocratie, on est un pays laïc, on devrait avoir le droit de choisir le moment et la manière de partir ». |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 13.09.20 11:47 | |
| La solution finale en débat dimanche, 13 septembre 2020
Le dijonnais Alain Cocq, 57 ans, considérablement handicapé et qui ne peut plus quitter son lit médicalisé, veut mourir. Afin d’obtenir la légalisation en France du suicide assisté, il souhaitait que son agonie soit filmée. Après l’affaire Lambert, le troublant cas d’Alain Cocq doit-il relancer le débat sur l’euthanasie ?
La loi n’autorise ni euthanasie, ni suicide assisté La loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie a été adoptée en 2016. Cette loi peut être appliquée uniquement chez un adulte atteint d’une affection grave et incurable au pronostic vital engagé à court terme (quelques heures ou jours). Au cas où cette personne deviendrait incapable d’exprimer ses choix concernant sa fin de vie, il faut qu’elle les ait formulés préalablement dans le cadre des « directives anticipées » . On peut également désigner une personne de confiance (parent, proche, médecin traitant…) qui témoignera de la volonté du malade auprès de l’équipe médicale. Consciente, toute personne peut demander que l’on arrête son traitement. Les demandes engageant le pronostic vital doivent être examinées, par l’équipe en charge du patient, au cours d’une procédure collégiale .
C’est néanmoins le thérapeute responsable des soins qui assume seul la décision finale. La loi française fait obligation au médecin de mettre en œuvre tous les moyens à sa disposition pour que le malade ait le droit d’avoir une fin de vie digne et accompagnée du meilleur apaisement possible. Dans un cadre légal précis, mais encore difficilement appliqué, une euthanasie passive, sous la forme d’une « sédation profonde et continue » jusqu’au décès, après une délibération collective, est acceptée par la loi. Elle n’autorise ni euthanasie active, ni suicide assisté.
Le consensus n’existe pas Dans l’euthanasie active, la mort est provoquée directement par un médecin. Dans l’assistance médicale au suicide, le patient prend seul la dose mortelle d’un médicament fournie par un praticien. En Europe, l’euthanasie active ou l’assistance médicale au suicide sont tolérées ou légales en Suède, aux Pays Bas, en Suisse et chez nos voisins belges. L’euthanasie passive est acceptée en Finlande, en Norvège, dans le Royaume-Uni, en Allemagne, au Luxembourg, en Autriche, en Italie, en Hongrie, en Slovaquie et en Espagne. Dans les pays comme la Pologne, la République Tchèque, la Croatie, la Bosnie, la Serbie, la Grèce et le Portugal toutes les formes d’euthanasie sont illégales et punies.
En janvier 2013, une enquête, effectuée auprès de 605 professionnels représentatifs de la population des médecins français en activité, montrait que 60 % d’entre eux étaient favorables à l’euthanasie active mais opposés à 58 % au suicide assisté. En décembre 2017, une proposition de loi, non retenue, intitulée « Proposition de loi relative à l’euthanasie et au suicide assisté, pour une fin de vie digne », a été déposée à l’Assemblée Nationale . Dans les cas d’« acharnement thérapeutique » ou d’une « obstination déraisonnable » , la France permet une euthanasie passive. L’affaire Lambert a montré que cette notion d’acharnement thérapeutique était sujette à interprétations et à contestations chez les familles comme dans le corps médical. L’émotion, l’affectivité, les croyances et les passions l’emportent souvent et le consensus n’existe pas.
Un sordide voyeurisme et une complaisance médiatique indigne Alain Cocq serait porteur d’une maladie orpheline incurable. En 1986, à la suite d’un accident, son état s’est fortement aggravé sans aucun espoir d’amélioration. Membre de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), il milite pour le suicide assisté. Il a fait plusieurs tours de France et d’Europe en fauteuil roulant pour défendre cette cause. Durant l’été, il a adressé une requête au Président de la République afin qu’un médecin français, sans risque d’être condamné, soit autorisé à l’assister dans son suicide. « Je ne me situe pas au-dessus des lois. Votre souhait est de solliciter une aide active à mourir qui n’est aujourd’hui pas permise dans notre pays », a répondu le Président afin de justifier son refus.
En effet, au moment où Alain Cocq a interpellé le Président de la République, malgré son état grabataire dramatique, son décès ne pouvait pas être médicalement envisagé à court terme pour que loi Claeys-Léonetti puisse s’appliquer. Alain Cocq a alors décidé de cesser de lui même son traitement et toute alimentation et hydratation. Il avait choisi de se laisser mourir et voulait que ses derniers instants soient filmés.
Sa vidéo a été bloquée par Facebook. Après quelques jours, son état de souffrance s’est aggravé et Alain Cocq n’a pu poursuivre son terrible projet. Il est revenu sur sa contestable décision. Il a accepté d’être pris en charge en soins palliatifs, en milieu hospitalier dans un premier temps, puis, si possible, à son domicile. Soutenu par l’association « Handi mais pas que ! », il voulait que ses dramatiques conditions de vie soient un acte militant afin de dénoncer les carences de la législation française actuelle.
Si un débat sur le grave sujet du libre choix de la mort de chacun se met en place, espérons qu’il soit apaisé et éthique, sans les parasitages équivoques d’un sordide voyeurisme et d’une complaisance médiatique indignes du combat mené par Alain Cocq…
Jean-Paul Briand |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 15.09.20 19:49 | |
| Le cas d'Alain Cocq, qui a décidé de se laisser mourir, relance le débat sur la fin de vie Par LEXPRESS.fr , publié le 05/09/2020 à 12:56 , mis à jour à 15:00 Le militant pour la "mort dans la dignité", Alain Cocq, à son domicile de Dijon le 12 août 2020Le militant pour la "mort dans la dignité", Alain Cocq, à son domicile de Dijon le 12 août 2020 afp.com/PHILIPPE DESMAZES Atteint d'une maladie dégénérative, Alain Cocq a cessé de s'alimenter depuis vendredi minuit, après le refus d'Emmanuel Macron de lui accorder un suicide assisté. La fin de vie est de retour dans le débat public depuis quelques jours. "Parce que je ne me situe pas au-dessus des lois, je ne suis pas en mesure d'accéder à votre demande", a répondu Emmanuel Macron dans une lettre datée de jeudi adressée à Alain Cocq, militant de la mort "dans la dignité", qui a fait plusieurs tours d'Europe en fauteuil roulant pour plaider sa cause.
Atteint d'une maladie dégénérative très douloureuse, il avait demandé au président de la République d'autoriser un médecin à lui prescrire un barbiturique, "à titre compassionnel", afin qu'il puisse "partir en paix".
Facebook bloque la diffusion Face à ce refus, Alain Cocq a pris la décision de se laisser mourir en arrêtant de s'alimenter, de s'hydrater et de suivre son traitement. Il a commencé en direct sur Facebook vendredi à minuit depuis son domicile à Dijon. "Je bois à votre santé une dernière fois. Le chemin de la délivrance commence et, croyez-moi, j'en suis heureux", a déclaré le malade de 57 ans aux internautes.
"Je sais que les jours qui m'attendent vont être très difficiles. Surtout avec la chaleur qui s'annonce [...] Mais j'ai pris ma décision et je suis serein [...] Vu mon état de santé ça devrait être rapide. C'est ce que je souhaite, je ne suis pas maso non plus", a-t-il encore confié. "Ça sera très dur mais ça ne sera pas trop grand-chose par rapport à tout ce que j'ai vécu, poursuit Alain Cocq. Ainsi va la vie. Au revoir".
Facebook a annoncé à la mi-journée ce samedi avoir finalement bloqué la diffusion en vidéo de ses derniers moments. "Bien que nous respections sa décision de vouloir attirer l'attention sur cette question complexe, sur la base de conseils d'experts, nous avons pris des mesures pour empêcher la diffusion en direct sur le compte d'Alain, car nos règles ne permettent pas la représentation de tentatives de suicide", a déclaré à l'AFP un porte-parole de Facebook.
"Politique de l'autruche" La loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie, adoptée en 2016, autorise la sédation profonde mais seulement pour les personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme". Or Alain Cocq, même s'il se dit "en phase finale depuis 34 ans", ne peut pas prouver que sa fin de vie approche à court terme. Selon Le Figaro, il a découvert qu'il souffrait d'une "ischémie" à l'âge de 23 ans.
A Libération, Alain Cocq, qui affirme être croyant, raconte avoir "eu neuf opérations en quatre ans. Petit à petit, tous les organes vitaux ont été touchés." "Maintenant, toutes les deux, trois secondes, je ressens des décharges électriques. Je suis au maximum de morphine. Mes intestins se vident dans une poche, ma vessie dans une autre. Je ne peux pas m'alimenter. Je ne veux pas de cette vie, j'ai quatre anévrismes qui menacent", détaille-t-il encore.
"Alain est enfermé dans un corps qui le fait souffrir jour et nuit. Ça fait deux ans qu'il se bat, qu'il essaie de trouver une solution, explique au Parisien Sophie Medjeberg, vice-présidente de l'association Handimaispasque. Ce qu'il aurait voulu c'est ce qui se fait en Suisse, prendre une dose létale d'un comprimé, mais c'est maintenant réservé à leurs ressortissants. Il veut juste en finir, librement". "Alain a déjà été réanimé neuf fois. Et à chaque fois une nouvelle dégénérescence. Il faut arrêter la politique de l'autruche en France", plaide-t-elle. De quoi relancer le débat houleux sur la fin de vie en France, qui s'est longtemps illustré à travers l'affaire Vincent Lambert.
"Electrochoc" Ainsi, dans une tribune publiée par Libération vendredi, Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale à l'université Paris-Saclay, défend l'idée "d'une 'sorte d'exception d'euthanasie', ainsi que préconisait en vain le Comité consultatif national d'éthique dès 2000". A l'époque, le CCNE estime déjà que "la solidarité et la compassion" pouvaient permettre d'envisager cette exception.
"Les circonstances du 'long mourir' ou du parcours incertain d'une maladie chronique ou évolutive semblent imposer de nouvelles approches des conditions de la mort", argumente Emmanuel Hirsch. Selon lui, "doit être envisagée l'exception dans une approche circonstanciée, prudente, argumentée, transparente, encadrée tenant compte de la volonté explicite de la personne respectée dans son autonomie décisionnelle".
Cela "montre que la loi Leonetti est une loi inhumaine", a déclaré pour sa part le neveu de Vincent Lambert, François Lambert, à l'AFP, qui a longuement rencontré Alain Cocq lundi dernier. Sophie Medjeberg espère que la mort en direct d'Alain Cocq provoquera un "électrochoc", "afin d'autoriser le suicide assisté comme en Belgique ou en Suisse", déclare-t-elle à l'AFP. "Huit Français sur dix sont pour le suicide assisté", ajoute-t-elle.
Jean-Luc Roméro-Michel, président de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), a de son côté dénoncé sur CNews la "violence" que l'État impose à Alain Cocq. Il "a des douleurs physiques qu'on ne peut pas soulager aujourd'hui et on le laisse sans réponse", s'est-il insurgé. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 15.09.20 21:02 | |
| Allodocteur.fr. Fin de vie : “Alain Cocq a tout organisé, chaque personne sait ce qu’elle doit faire” Face au rejet de sa demande de bénéficier d'un sédatif pour mourir, Alain Cocq cessera de s’alimenter et de s’hydrater dans la nuit du 4 au 5 septembre. Par Myriam Attia Rédigé le September 4, 2020 , mis à jour le September 4, 2020 Tétraplégique depuis trente ans et atteint d’une rare maladie orpheline, Alain Cocq avait demandé le recours à une “une fin de vie accompagnée par une présence médicale”, dans une lettre adressée au président de la République, le 20 juillet dernier. En France, c’est la loi Leonetti qui régit la fin de vie des maladies. Mais comme l'explique Jean-Luc Romero-Michel, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), elle ne permet la sédation profonde et continue d’un malade que s’il est en fin de vie. "Aujourd’hui, Alain Cocq n’est pas à l’agonie", précise-t-il, dans cet article. " Cette loi ne peut donc pas être utilisée. " Le 3 septembre, Alain Cocq a reçu une réponse de l’Elysée qui décline la demande de ce dernier. “Parce que je ne me situe pas au dessus des lois, je ne suis pas en mesure d'accéder à votre demande”, écrit Emmanuel Macron. “Je ne suis pas surpris, je suis déçu par la réponse du président”, déplore Jean Luc-Roméro-Michel.“ Le président n’est pas au-dessus des lois, mais à aucun moment, dans cette lettre il n’évoque la possibilité d’une révision de la loi sur la fin de vie.” Cependant, la loi Kouchner de 2002 permet à une personne de refuser des traitements, à partir du moment où son choix est libre, éclairé, et qu’elle est informée des risques qu’elle encourt. Dès lors, Alain Cocq a annoncé qu'il cessera toute alimentation, hydratation et traitement, dès le 5 septembre. Ses dernières volontés consignées C’est chez lui qu’Alain Cocq veut s’éteindre. Il souhaite d’ailleurs consacrer son vendredi après-midi “à ses amis et ses êtres chers.” Au moment d’entamer sa démarche de fin de vie, il ne sera pas seul. En effet, il sera assisté par quatre auxiliaires de vie, qui le suivent déjà depuis plusieurs années. “Elles ont été triées sur le volet, elles savent très bien ce qu’elles doivent faire”, affirme Nathalie Kurtz, vice-présidente de l’association Handi Mais Pas Que, et personne de confiance d’Alain Cocq. La vice-présidente de l’association Handi Mais Pas Que explique que tout a été pensé pour éviter des poursuites judiciaires à l’encontre des auxiliaires de vie, présentes aux côtés du malade. En effet, Alain Cocq a enregistré un message où il “décharge toutes les personnes qui vont l’aider à mourir”. Il a également exprimé sa volonté de ne pas être emmené aux urgences, ni réanimé. Une agonie de plusieurs jours Puisque son souhait est énoncé clairement, “les auxiliaires respecteront le protocole défini par Alain Cocq. Si elles venaient à avoir un doute ou une hésitation, elles doivent passer par moi. Elles n'appelleront pas les urgences sans mon accord”, affirme la vice-présidente de l’association Handi Mais Pas Que. Une situation qui pourrait être complexe pour ces auxiliaires, puisque l’agonie d’Alain Cocq pourrait durer plusieurs jours. “Nous avons aussi prévu un suivi psychologique, car il ne faut pas minimiser l’impact cette expérience peut avoir”, explique Nathalie, d’une voix calme. Des dernières heures douloureuses “Ce processus sera très violent pour lui”, alerte Francis Vanhille, médecin formateur en soins palliatifs. Sans hydratation et sans alimentation, les derniers jours d’Alain Cocq peuvent être très douloureux. Une fin de vie qui pourrait durer jusqu’à cinq jours, selon le médecin. “Ce qui est scandaleux, c’est de ne pas offrir une mort digne à cet homme.” Alain Cocq avait annoncé qu’un direct de cette “agonie” serait diffusé en direct sur sa page Facebook, pour alerter l’opinion publique de la fin de vie en France. Encore une fois, Nathalie Kurtz se veut rassurante : “Je vais surveiller les images, l’idée n’est pas que ça devienne une télé-réalité morbide." https://mobile.allodocteurs.fr/se-soigner/fin-de-vie/fin-de-vie-alain-cocq-a-tout-organise-chaque-personne-sait-ce-quelle-doit-faire_29889.html |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 17.09.20 9:23 | |
| Fin de vie : " On se bat pour le libre choix, pas pour l'euthanasie " Publié le 17/09/2020 à 06:25 | Mis à jour le 17/09/2020 à 06:25
Pour le délégué ADMD du Loir-et-Cher, la situation que traverse Alain Cocq, « une abomination du cadre légal », montre que la loi actuelle ne suffit pas.
La situation d’Alain Cocq devrait être un cri d’alarme supplémentaire. Pour Rémi Marchand, le délégué du Loir-et-Cher de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), « s’acharner à maintenir la vie coûte que coûte est hypocrite ». Il s’explique : « La loi est suffisamment hypocrite pour dire que la seule possibilité de mourir pour ces personnes est de faim et de soif. Ce n’est pas l’image que chacun a de sa fin de vie. » Alain Cocq, atteint d’une maladie dégénérative et incurable qui bloque ses artères, a délibérément cessé tout traitement début septembre avant d’accepter les soins palliatifs face à la souffrance. « Qu’il en arrive à vouloir se laisser mourir de faim montre l’abomination du cadre légal qui existe aujourd’hui », soutient Rémi Marchand. L’injection d’un produit létal qu’Alain Cocq réclame n’est pas légale en France, où le suicide assisté n’est pas autorisé. Le quinquagénaire, qui se dit « en phase terminale depuis trente-quatre ans », ne peut prouver que son pronostic vital est engagé à court terme. Et malgré des pratiques variables, la loi Claeys-Leonetti ne répond pas à sa demande : « L’ADMD n’est pas contre la loi Leonetti, elle veut qu’elle aille plus loin. Il y a urgence à ce que la loi évolue », résume le délégué, qui vient d’écrire en ce sens aux sénateurs et députés du Loir-et-Cher. « Souffrir et attendre » Au-delà des pratiques variables, Rémi Marchand dénonce un flou autour de l’euthanasie. « Il y a besoin d’un cadre juridique, et de lever ce tabou-là en France. » D’après lui, il faut aider à la fois les patients et les médecins, pour éviter la pratique clandestine de l’euthanasie. Il précise : « On ne se bat pas pour l’euthanasie, on se bat pour le libre choix. Que la personne veuille une sédation profonde ou au contraire un acharnement thérapeutique, il faut le respecter. » Il ne s’agit pas pour le délégué de permettre le suicide assisté ou l’euthanasie à tous, mais à ceux dont le pronostic vital est remis en question. « On parle de personnes atteintes de maladies graves ou incurables, ou totalement diminuées par un accident comme a pu l’être Vincent Lambert. » Parce qu’Alain Cocq est loin d’être un cas isolé, un certain nombre de personnes dans une situation similaire demandent à aller mourir en Belgique ou en Suisse. L’ADMD sert de relais. « Sauf que ça coûte cher - entre 8.000 € et 11.000 € hors transport - et que les démarches administratives sont souvent trop compliquées. » En Belgique, il faut avoir un médecin traitant dans le pays. C’est lui qui met fin à la vie du patient (euthanasie), contrairement à la Suisse où le médecin assiste la personne qui libère elle-même le barbiturique dans sa perfusion (suicide assisté). « Ici, il faut souffrir et attendre, au prix de dizaines de milliers d’euros et de sa volonté », déplore Rémi Marchand, en rappelant qu’Alain Cocq, même s’il a accepté les soins palliatifs, n’a pas renoncé à mourir. « Il a simplement dit qu’il en avait marre de souffrir. » (1) La loi Claeys-Leonetti dite « Loi Leonetti » interdit l’acharnement thérapeutique mais n’autorise pas l’euthanasie, ni active, ni passive. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 17.09.20 23:10 | |
| "Pas des lois pour donner la mort": où en est la législation sur la fin de vie ? Olivier Philippe-Viela, publié le 05/09/2020 à 16:53 , mis à jour le 06/09/2020 à 10:08 Alain Cocq, chez lui à Dijon le 12 août 2020Alain Cocq, chez lui à Dijon le 12 août 2020 PHILIPPE DESMAZES / AFP Le cas d'Alain Cocq, atteint d'une maladie dégénérative et ayant annoncé cesser de s'alimenter, questionne le cadre législatif de la fin de vie. "Je me garderais de condamner une demande, et il est toujours difficile d'intervenir sur ces sujets où l'émotion prime sur la raison", murmure Jean Leonetti. Le maire LR d'Antibes prend toutes sortes de précautions pour évoquer le cas d'Alain Cocq, un Dijonnais atteint d'une maladie incurable qui l'immobilise depuis des années.
Loi Leonetti L'homme de 57 ans a annoncé vendredi dans une vidéo avoir cessé son traitement et toute alimentation et hydratation, le président de la République ne lui ayant pas accordé une injection de barbituriques "à titre compassionnel" pour abréger ses souffrances. Facebook a annoncé à la mi-journée avoir bloqué la diffusion de ses vidéos . Les derniers moments d'Alain Cocq ne donc seront pas retransmis en direct, comme il l'espérait pour faire évoluer la législation sur la fin de vie.
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Celle-ci doit beaucoup aux anciens mandats de député de Jean Leonetti, qui a donné son nom à deux lois, votées en 2005 et 2016. La première permettait à un patient atteint d'une maladie incurable de demander l'arrêt d'un traitement médical trop lourd, par directives anticipées ou par une personne de confiance. La seconde, déposée avec le socialiste Alain Claeys, a ouvert la possibilité de la sédation profonde et continue jusqu'à la mort pour les malades en phase terminale.
"Le médecin est désormais dans l'obligation d'arrêter le traitement de survie si le patient le demande de manière lucide et persistante, développe Jean Leonetti. Cette revendication ne peut pas être refusée à Alain Cocq, de même que la non-souffrance. Si la souffrance est incoercible, le médecin peut même aller jusqu'à l'anesthésie profonde. La loi est sans ambiguïté : l'atténuation de la souffrance prime sur la durée de la vie."
Mais cette loi Claeys-Leonetti "qui offre des possibilités à certains malades", "en laisse d'autres en nombre au bord du chemin, sans solution", selon le député LREM du Rhône Jean-Louis Touraine, auteur en septembre 2017 d'une proposition de loi ouvrant la possibilité d'une "assistance médicalisée active à mourir".
"Principe supérieur" L'adjoint à la mairie de Paris Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), a rendu visite à Alain Cocq. Les médecins qui le prennent en charge assurent déjà prescrire les doses maximales autorisées pour calmer la douleur. "Je ne vois pas quel est le principe supérieur dans une République laïque qui oblige à maintenir un état de souffrance. Dans le cas d'Alain Cocq, il n'existe aucune solution", clame Romero, dont la voix chavire.
N'est-ce pas un angle mort des lois que Jean Leonetti a présentées ? Le maire d'Antibes souffle. "Ce que veut Alain Cocq, ce n'est pas la non-souffrance, qui peut lui être garantie, mais le droit à demander la mort, que ne prévoit pas la législation française. J'ai le droit de me tuer, je n'ai pas le droit de demander à être tué", insiste l'ancien député et cardiologue, qui a toujours cherché à éviter le changement de paradigme : "Il y a un malentendu persistant. Nous avons fait des lois pour supprimer l'acharnement thérapeutique, pour donner la liberté au malade de poursuivre ou d'arrêter un traitement de survie, d'obtenir la non-souffrance par une sédation profonde et irréversible en fin de vie ; bref, des lois d'accompagnement en fin de vie, pas des lois pour donner la mort. J'entends un certain discours qui veut que l'on aille plus loin, mais plus loin c'est ailleurs. Les lois votées ne transgressent pas l'interdit de tuer."
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L'actuelle majorité semble plus encline à lever le tabou. En février 2018, 156 députés, dont Jean-Louis Touraine et 121 autres LREM, demandaient dans une tribune au Monde l'adoption d'une nouvelle loi "sans délai", pour "donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c'est essentiel, de leur destin". Mais depuis la déclaration d'intention, rien à l'horizon parlementaire, alors que le sujet ne clive pas l'opinion publique, en tout cas selon un sondage Ipsos de mars 2019 (commandé par l'ADMD), dans lequel 96% des Français interrogés se disaient favorables à l'euthanasie. "Quand vous avez d'un côté 96 %, de l'autre une infime minorité, c'est un sujet qui fait consensus. C'est donc inéluctable, retarder cette évolution devient coupable", pointe Jean-Louis Touraine. Le député du Rhône s'était vu répondre en 2017 qu'il fallait encore "un peu de temps pour évaluer la loi précédente". "L'évaluation est faite désormais : dans certains cas, cette loi convient ; dans d'autres elle ne convient ni au malade ni au corps soignant",
"L'interdit de donner la mort est un point fondamental" "Les situations comme celle d'Alain Cocq ne sont pas si marginales que cela. On nous dit que ce ne sont que des cas uniques, mais ces cas uniques prennent la parole tous les ans pour dire leur douleur. Tous les concernés n'ont pas envie de transformer leur souffrance en combat politique, mais ce serait plusieurs milliers de demandes si la France appliquait la législation belge ou suisse", poursuit Jean-Luc Romero.
La France imiterait effectivement certains de ses voisins, des lois ayant été votées en 2001 aux Pays-Bas, en 2002 en Suisse et Belgique, et en 2009 au Luxembourg. "Tous sont en train de bouger, insiste l'adjoint à la mairie de Paris. Peut-être l'Italie, le Portugal et l'Espagne bientôt."
L'argument ne porte pas pour Jean Leonetti, qui défend au contraire une spécificité française : "Je suis de l'avis de Robert Badinter : dans une société évoluée, l'interdit de donner la mort est un point fondamental, car son absence peut entraîner des dérives dans l'autre sens. La loi suffit à l'objet qu'elle s'est fixé. Sur ces sujets d'éthique, la société a toujours été traversée par des courants contraires, l'un représentant l'autonomie de la personne - "c'est mon choix, c'est mon droit" -, l'autre se plaçant à travers le collectif - "je te protège malgré toi". Un suicidaire réanimé à l'hôpital illustre cette idée de vulnérabilité protégée par rapport à la liberté de choix. C'est un conflit de valeurs qui sera toujours en tension dans la société, entre liberté et défense de la vie, entre vulnérabilité et autonomie", argumente l'élu des Alpes-Maritimes.
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Jean-Luc Romero avance une autre dualité de points de vue : "On est dans un traitement médical de la question. Les lois Leonetti sont faites par des médecins pour des médecins. On a un mal fou à mettre la personne en fin de vie au centre des décisions. La sédation profonde peut durer une journée à trois semaines. Une semaine dans le cas de Vincent Lambert."
"Ce qu'il faut, ce sont des lois de soins palliatifs, de non-acharnement thérapeutique, d'accompagnement, pas des lois qui permettent de donner la mort par euthanasie ou suicide assisté, qui revient à faire peser sur le collectif le droit individuel à ne plus souhaiter vivre. Mais si une telle loi venait à être votée, il faudrait qu'elle soit précédée d'un débat, qui aurait un rôle apaisant", anticipe Jean Leonetti. Jean-Louis Touraine le rejoint sur ce point : "Il est temps de légiférer, ce qui ne veut pas dire que c'est simple, car il faut savoir où l'on met exactement le curseur. Nous avons besoin d'un débat approfondi, serein, raisonnable. Sans passion. En écoutant tous les points de vue, mais en offrant une solution."
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Fin de vie, euthanasie et suicide assisté
Le cas d'Alain Cocq, qui a décidé de se laisser mourir, relance le débat sur la fin de vie Fin de vie : un sédatif bientôt disponible pour les soins palliatifs à domicile Fin de vie : la Haute autorité de santé veut des traitements plus accessibles à domicile La réouverture de la discussion dans un cadre législatif dépendra aussi de la volonté du président de la République. Si sa majorité est ouverte, le point de vue d'Emmanuel Macron se résume pour l'instant à la réponse qu'il a adressée à Alain Cocq : "Parce que je ne me situe pas au-dessus des lois, je ne suis pas en mesure d'accéder à votre demande", indique dans une lettre le chef de l'Etat. "Avec émotion, je respecte votre démarche", ajoute-t-il. "Je savais à 99,99% que la réponse serait négative. S'il autorisait, cela signifierait qu'il serait un assassin", a commenté Alain Cocq auprès de France 3. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 20.09.20 12:09 | |
| Pour le droit à mourir dans la dignité : soutien à Alain Cocq Sep 9, 2020 | Actualités
Europe Écologie les Verts exprime son soutien à Alain Cocq et à ses proches dans l’épreuve qu’ils vivent actuellement. Son combat est symptomatique des difficultés qui restent à surmonter pour permettre le droit à mourir dans la dignité pour toutes et tous.
On nous avait promis que la loi Clayes-Léonetti de 2016 (loi créant de nouveaux droits pour les personnes malades en fin de vie) suffirait à régler de manière satisfaisante l’ensemble des situations. A l’évidence, ce n’est pas le cas. Cette loi ne permet pas à Alain Cocq de mourir dans la dignité, sans souffrir, alors qu’il ne souhaite plus subir de soins.
Ce constat rejoint celui des associations de patients et de patientes qui ne jugent pas cette loi suffisante. Même si la possibilité de rédiger des directives anticipées et de désigner une personne de confiance a constitué une avancée, la sédation profonde ne constitue pas une solution universellement satisfaisante, et son accès demeure inégalitaire.
Europe Écologie les Verts appelle le gouvernement à écouter Alain Cocq, les citoyen.ne.s et les associations qui travaillent sur la question de la fin de vie pour rouvrir, sans tabou, le débat. Sur ce sujet, comme sur l’ensemble des sujets qui touchent à la santé, le point de vue des professionnel·e·s de santé est primordial mais ne peut pas constituer à lui seul la totalité des avis. Ils sont par ailleurs nombreuses et nombreux à souhaiter une évolution de la loi, tant ils se trouvent trop souvent face à des situations humainement inacceptables, sauf à se mettre juridiquement en danger. Selon les sondages, neuf français sur dix se disent favorables à la légalisation de l’euthanasie.
Chaque personne doit être en mesure de prendre les décisions qui lui conviennent quant aux soins qui lui sont prodigués et pouvoir choisir une fin de vie digne.
Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 20.09.20 19:58 | |
| "On devrait lui permettre le suicide assisté" une députée LREM réagit au combat d'Alain Cocq La députée LREM de la Nièvre Perrine Goulet s'est déclarée favorable au suicide assisté pour Alain Cocq. Elle considère que la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie n'est pas satisfaisante, et qu'il faudra la faire évoluer. Publié le 05/09/2020 à 07h31 Alain Cocq, le 4 septembre 2020 Alain Cocq, le 4 septembre 2020 • France 3 Bourgogne Côte-d'Or Dijon Bourgogne « On voit qu’il est diminué, on sait qu’il souffre. C’est dramatique qu’il se laisse mourir en arrêtant de s’alimenter. On devrait lui permettre le suicide assisté.» La députée LREM de la Nièvre n'y va pas par quatre chemins. Pour elle, Alain Cocq est un "cas emblématique" qui pourrait faire évoluer la loi sur la fin de vie. Pour Perrine Goulet, la loi Claeys-Leonetti de 2016 n’est « pas satisfaisante » : « Cette loi laisse mourir des gens par dénutrition et en leur donnant des sédatifs. C’est dramatique pour la famille ». Pour la députée, le combat d’Alain Cocq pour faire évoluer la loi sur la fin de vie est aussi celui porté à l’Assemblée Nationale par le député Jean-Louis Touraine. En février 2018, Perrine Goulet et Rémy Rebeyrotte (député LREM de Saône-et-Loire), avaient d’ailleurs co-signé une tribune dans le journal Le Monde pour mieux encadrer les droits et la liberté de mourir des personnes en fin de vie. Au total, la tribune avait été co-signée par 156 députés de la majorité. La société n'est pas encore prête - Perrine Goulet, députée LREM de la Nièvre Si la députée est favorable à une nouvelle loi autorisant le "suicide assisté", elle craint qu’il faudra encore du temps avant que les français ne s’emparent de cette thématique : « La société n’est pas encore prête je pense. C’est un sujet délicat où l’on peut craindre toutes les dérives possibles. Il faudra que l’on puisse mettre des garde-fou » indique Perrine Goulet. La députée de la majorité regrette toutefois le choix d’Alain Cocq de diffuser son agonie en direct sur les réseaux sociaux : « Je comprends la démarche pour le coup de gueule, mais la méthode m’inquiète. Il ne devrait pas filmer son agonie. » conclut Perrine Goulet. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 11.10.20 12:30 | |
| Au cours de la 40ème assemblée générale de l'ADMD, le dijonnais Alain Cocq déclare à nouveau renoncer à ses soins L'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), présidée par M.Jean-Luc Romero-Michel, organise sa 40ème assemblée générale à Dijon samedi 10 octobre. A l'occasion des différentes discussions prévues dans l'après-midi, Alain Cocq est intervenu. Publié le 10/10/2020 à 17h53 • Mis à jour le 10/10/2020 à 19h08 Jean-Luc Romero-Michel (à g.) président de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, lors de la 40ème assemblée générale Jean-Luc Romero-Michel (à g.) président de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, lors de la 40ème assemblée générale • FTV Rodolphe Augier Côte-d'Or Dijon Bourgogne L'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité est forte de près de 75000 adhérents. Elle tient sa 40ème Assemblée Générale à Dijon. Au cours de ce rassemblement, le dijonnais Alain Cocq a annoncé par visioconférence qu'il renonçait à nouveau à ses soins, à compter de dimanche 11 octobre à 23h59. Alain Cocq, un malade incurable Alain Cocq est un dijonnais de 57 ans, atteint d'une maladie incurable, depuis . Il avait initialement demandé au Président de la République fin août de pouvoir mourir en bénéficiant d'une dose de barbituriques. Cela lui avait été refusé. Puis il a annoncé l'arrêt de ses soins, le 4 septembre. Quatre jours plus tard, il était admis à l'hôpital en soins palliatifs. Le 9 septembre, il annonçait son retour à la maison "dans 7 ou 10 jours". Ce samedi 10 octobre, Alain Cocq déclare, lorsqu'il avait accepté de revenir à l'hôpital pour soulager sa douleur début septembre, qu'il s'agissait "d'un quiproquo", où les médecins ont fait "plus que le requinquer et ont repris l'hydratation et l'alimentation." A ce sujet, il précise: "Je ne leur en veux pas, car en ce moment, en cette période de tension, ce sont des pères et mères courage pour tous" Alain Cocq va laisser sur sa page Facebook que le "seul soin accepté sera la sédation profonde." De plus, les directives anticipées qu'il publie sur sa page ont été rédigées avec François Lambert, son avocat (neveu de Vincent Lambert) Alain Cocq Alain Cocq • D.R. Une majorité de Français pour le droit à l'euthanasie Un sondage Ipsos de mars 2019 indique que 96% des français réclament le droit à l'euthanasie. C'est-à-dire, pouvoir choisir entre deux façons de mourir lorsque la vie est arrivée à son terme et que la maladie ou la grande vieillesse conduisent à la mort : l'une qui leur serait imposée par la famille, les médecins, la religion, et l'autre, qu'ils pourraient choisir librement, lucidement, et en conscience. De plus, 60% des médecins sont favorables à l'euthanasie, selon un sondage commandé par le Conseil National de l'Ordre en janvier 2013. Jean-Luc Romero-Michel dénonce la "médicalisation" Dans un entretien avec France 3 Bourgogne, Jean-Luc Romero-Michel déclare que : "les lois de 2005, 2010 et 2016 ont été faites par des médecins, pour des médecins. On est dans la médicalisation. Le problème, c'est qu'on oublie la personne qui est concernée, celle qui meurt et qui est dans le lit. C'est pour cela qu'il faut changer ces lois, c'est changer de logique. C'est s'occuper d'abord de le personne qui meurt et d'entrendre sa parole, car on voit bien que ce n'est pas qu'une affaire médicale, la fin de vie. C'est votre droit, votre liberté, votre choix, c'est une question éthique, citoyenne, il faut entendre la parole des français." La crise sanitaire du Covid lève le voile "sur le scandale d'Etat des soins palliatifs", selon Jean-Luc Romero-Michel : "Les Français veulent d'une part avoir accès aux soins palliatifs : il faut avoir une loi qui permet l'accès universel aux soins palliatifs. Depuis fin 2018, il n'y a plus de plan de développement des soins palliatifs. On parle aujourd'hui de gens qui meurent dans des conditions terribles à cause de la Covid. Ils ne sont pas envoyés dans les soins palliatifs, il n'y a pas assez de place et ils ne sont même pas associés à cette fin de vie. Et de l'autre côté, dans 3 ou 4% des cas, ça ne suffit pas, il faut légaliser le suicide assisté dans notre société." "La crise sanitaire nous a donné raison. Les moyens à l'hôpital, on voit bien qu'ils ne sont pas à la hauteur. 11% des français meurent dans les Ehpad, dans les trois lois Léonetti, rien n'a été fait pour les Ehpad. Il n'y a pas de plan de formation national sur les Ehpad à la fin de vie." Selon lui, les freins existants à légaliser le suicide assisté reposent essentiellement sur "les médecins, qui ont un mal fou à comprendre que c'est la personne qui doit décider. On ne choisit pas notre naissance, mais à côté on doit pouvoir choisir notre fin de vie." "Il y a aussi le poids des religions, où on voit paradoxalement, et pas seulement sur cette question de société-là, on a un lobbying extrêmement puissant avec une puissance financière derrière de l'église catholique et des religions en général." Entretien avec Jean-Luc Romero-Michel et Marie Jolly, par Rodolphe Augier Entretien avec Jean-Luc Romero-Michel Que fait l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) ? L'association agit auprès des pouvoirs publics pour que la législation française évolue vers une meilleure prise en charge de la fin de vie, qu'elle autorise enfin ceux qui le souhaitent à bénéficier d'une euthanasie ou d'un suicide assisté. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 11.10.20 14:23 | |
| Fin de vie : Alain Cocq renonce de nouveau à ses soins Le dijonnais de 57 ans a annoncé renoncer à ses soins, lors de la 40ème assemblée générale de l'Association pour Mourir dans la Dignité (ADMD). Il a laissé des directives anticipées spécifiques et arrêtera ses soins ce dimanche 11 octobre à 23h59. Publié le 11/10/2020 à 12h04 Alain Cocq, le 11 octobre 2020 Alain Cocq, le 11 octobre 2020 • FTV Rodolphe Augier Côte-d'Or Dijon Bourgogne Le dijonnais de 57 ans, atteint d'une maladie incurable, a annoncé samedi 10 octobre au cours de la 40ème assemblée générale de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité renoncer à ses soins. Changer la loi sur la fin de vie Alain Cocq souhaite faire bouger les lignes autour de la fin de vie en France. Il s'est entouré du soutien de plusieurs associations à ce sujet : Handi mais pas Que, l'ADMD, Article 10.org Il a déposé des consignes particulières concernant "la reprise du protocole d'arrêt de soins initié le 4 septembre 2020" Il a publié sur sa page Facebook samedi 11 octobre : "Je vous informe qu’a compté du lundi 12 je reprend le protocole d’arrêt de soins initié le 04 septembre 2020. En effet les engagements qui mon amené à ma décision de suspendre ce dit Protocole ne sont pas rempli ; notamment dans la gestion de la douleur. De par cette présente, je charge l’ADMD, Ultime Liberté, et Article-10.org (François Lambert) de l’ensemble de la communication selon leurs compétences respectives. Pour toutes communications sur ma pages Facebook, il faut l’adressé à Sophie Medjeberg, ou Nathalie Kurt de Handi-Mais-Pas-Que ( qui reste en charge du volet juridique) ; et elle se chargeront de le diffuser Ceci faisant force de droit Fait à Dijon le 08/10/2020 Lue et approuvé" Je vous informe qu’a compté du lundi 12 je reprend le protocole d’arrêt de soins initié le 04 septembre 2020. En effet... Publiée par Alain Cocq sur Samedi 10 octobre 2020 De même, lors d'une interview accordée ce dimanche 11 octobre, Alain Cocq décrit comment il va entamer son protocole d'arrêt de soins : "je vais continuer à prendre de la morphine, que ce soit par patch ou en orodispersible, mais c'est le seul traitement que je vais prendre. Tous les autres sont arrêtés. En cas de douleur extrême, le seul soin que j'autorise, c'est la mise en sédation profonde. A l'heure actuelle, j'ai rédigé ces directives en pleine conscience. Au moment où les services d'urgence interviendront, s'ils ont à intervenir, je serai en conscience réduite, donc seul mon écrit aura valeur de droit." L'avocat François Lambert et l'association "article 10.org" François Lambert est le neveu de Vincent Lambert. Sous l’impulsion de “l’affaire Vincent Lambert”, et pour venir au secours de son oncle, il entreprend ses études de droit et devient avocat en 2020. Débutée en mai 2013, l’affaire s’achèvera dans un grand bruit médiatique avec le décès de Vincent en juillet 2019. Le site Article 10.org poursuit "alors que des médecins, des magistrats et une partie de la famille en ont orchestré les nombreux rebondissements, François Lambert relate le parcours de plus de trente décisions de justice, dans son ouvrage “Pour qu’il soit le dernier”, Editions Robert Laffont, publié en mars 2020. Après après un passage à l’association Le Choix en 2019, qu’il quittera quelques mois plus tard, avec les derniers membres fondateurs, il décide avec Nathalie Debernardi de fonder l’association “Article 10” " |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 16.10.20 15:11 | |
| Le Français Alain Cocq cesse sa deuxième grève des soins et de la faim Alain Cocq, militant français de la fin de vie "digne" atteint d'une maladie incurable, a cessé la deuxième grève de la faim et des soins qu'il avait commencée lundi, après une brève hospitalisation, ont annoncé vendredi des associations.
Rédaction 16-10-20, 14:59 Source: AFP "Comme la première fois, il a été hospitalisé à sa demande et a repris son traitement, l'alimentation et l'hydratation", a indiqué à l'AFP François Lambert, président de l'association "article 10" en lien régulier avec M. Cocq.
Lire aussi Alain Cocq accepte de se réalimenter Alain Cocq accepte de se réalimenter "Comme la première fois, il n'a pas supporté" les souffrances qui s'accentuent quand cesse le traitement, a expliqué Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui est également en contact avec Alain Cocq.
Début septembre, Alain Cocq avait déjà cessé une première grève des soins et de la faim, qu'il avait débutée trois jours auparavant, évoquant des "douleurs insupportables" qui l'avait convaincu de demander son hospitalisation.
De retour chez lui "Mon état de santé se dégrade rapidement", a indiqué M. Cocq dans un bref texto à l'AFP, précisant être actuellement de retour chez lui, à Dijon, dans son lit médicalisé.
"Son état est très altéré. Il est très fatigué, très affaibli", ajoute M. Lambert, neveu de Vincent Lambert, un infirmier en état végétatif décédé en juillet 2019 après une sédation profonde contestée par une partie de la famille.
Alain Cocq, qui souffre d'une maladie orpheline très douloureuse, avait commencé, lundi, sa deuxième grève des soins et de la faim en assurant vouloir cette fois aller "jusqu'au bout" alors que, lors de la première grève début septembre, son hospitalisation avait provoqué la reprise de ses soins et de son alimentation.
“Conscience altérée” Pour que cela ne se reproduise pas, il s'était fait aider de M. Lambert, avocat, pour rédiger ses dernières volontés qui signifiaient que, même s'il demandait son hospitalisation, "cela ne voulait pas dire" qu'il "voulait vivre" mais qu'il voulait "bénéficier d'une sédation profonde et continue".
"Mais l'hôpital ne lui a pas proposé de sédation profonde", a expliqué M. Lambert. Souffrant d'une "conscience altérée”, M. Cocq n'était pas non plus en mesure de la demander.
Alain Cocq, 57 ans, estime ne plus avoir une vie "digne" en raison d'une maladie très douloureuse qui le cloue au lit. Il avait demandé en vain en août au président de la République Emmanuel Macron d'autoriser, à titre compassionnel, le corps médical à lui prescrire du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de "partir en paix". Le Président avait refusé, disant "ne pas pouvoir demander à quiconque d'outrepasser notre cadre légal actuel". |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 19.10.20 19:58 | |
| ]Alain Cocq : plus forte la vie Publié le : 19 octobre 2020 Genethique Deuxième tentative, deuxième échec. N’en déplaisent à ceux qui lui murmurent à l’oreille que sa vie, dans ces conditions, est insupportable, si Alain Cocq a intégré leur discours, s’il pérore brutalement sur l’euthanasie pour les malades même pas en fin de vie, la vie lui est rivée au corps. Même malade, même soumis à d’insupportables traitements, même en souffrance, la vie reste la vie, chevillée à soi, innervant chaque instant et la quitter n’est pas une tâche aisée (cf. Revendiquer la mort ?). Alain Cocq s’époumone mais ressemble à ces échoués qui invoquent la mort pour mieux saisir la main qui se tend pour les sauver, parce qu’ils ont surtout besoin d’attention, de présence, d’amitié. Autant de signes qui attestent la vraie dignité d’être. Celle qu’ils estiment avoir perdu. Il a beau clamer son désir de mourir, au pied du mur, le tutoiement de la mort confine à l’absurde et le renvoie à la vie. Ce que montre cette macabre mise en scène, c’est à la fois la puissance de vie qui habite chaque homme, quel que soit son état de santé et l’ambivalence terrible contenue dans cette demande. La première des sagesses serait d’essayer de décrypter ce qu’elle cache vraiment, pour répondre d’une façon moins radicale, moins définitive, aux besoins d’un patient constamment en butte avec la maladie, une maladie orpheline invalidante et douloureuse. Il est clair que si la loi pouvait s’appliquer à son cas, l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation accompagné d’une bonne sédation, lui permettrait une mort lente, pas forcément moins douloureuse, mais qui, au moins, lui épargnerait de faire marche arrière. Ses supporters seraient assurés de le voir mourir et appuyer du sacrifice de sa vie leurs ultimes demandes auprès du Parlement (cf. A propos de l’euthanasie de la championne paralympique Marieke Vervoort…). Seulement, dans le fond, Alain Cocq ne semble pas vouloir mourir. Il parle désormais de « se rendre en Suisse où le suicide assisté est autorisé »[1]. Faire appel à un autre pour mettre fin à son mauvais sort, pour se faciliter la tâche, n’est-ce pas faire peser sur d’autres épaules, le poids d’un acte qu’on s’interdit à soi-même ? N’est-ce pas enfouir la vraie détresse qu’on porte en soi sous une chape de plomb ? Et si l’euthanasie était la très mauvaise réponse à une question mal posée qui nécessiterait « juste » de notre part un sursaut d’humanité ? [1] AFP (16/10/2020) |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 19.10.20 20:01 | |
| La fin de vie incertaine d’Alain Cocq — 19 octobre 2020 à 19:41
Ce n’est pas simple de mourir, ce n’est pas simple non plus de vouloir mourir. Alain Cocq, 57 ans, est comme tout le monde, c’est-à-dire particulier. Il hésite, se reprend, recommence, arrête ses traitements, est hospitalisé, et au final revient chez lui. Cela peut surprendre, cela peut déranger, mais c’est ainsi. «Oui, c’est compliqué, on peut en perdre la tête», dit Jean-Luc Romero, qui préside l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) et accompagne Alain Cocq. «Mais nous l’avons toujours dit, chacun a toujours la liberté jusqu’au dernier moment de changer d’avis.»
Alain Cocq est malade depuis plus de trente ans, et depuis quelques mois il souffre trop. Il considère que sa vie n’est plus digne, et souhaite mourir. Il en a fait un combat public. En septembre, il avait ainsi arrêté traitements et soins, et quelques jours plus tard, son corps trop douloureux, il avait accepté de les reprendre. La semaine dernière, il a souhaité arrêter de nouveau. Dans un texte, il a écrit : «Je vous informe qu’à compter du lundi 12 octobre, je reprends le protocole d’arrêt de soins commencé le 4 septembre. En effet, les engagements qui m’ont amené à ma décision de suspendre ce dit protocole ne sont pas remplis ; notamment dans la gestion de la douleur.»
Trois jours après, Alain Cocq a de nouveau fait volte-face. «Comme la première fois, il a été hospitalisé à sa demande et il a repris son traitement, l’alimentation et l’hydratation», indique son avocat, Me François Lambert, qui est aussi le neveu de Vincent Lambert, mort en juillet 2019 après onze ans dans un état végétatif. «Comme la première fois, il n’a pas supporté les souffrances qui s’accentuent quand cesse le traitement», précise Jean-Luc Romero. Alain Coq est depuis rentré chez lui. Ce week-end, il a été de nouveau hospitalisé «pour suspicion d’embolie pulmonaire». Et lundi, de retour chez lui.
Comment éviter ces allers-retours entre l’hôpital et son domicile ? L’équipe du CHU de Dijon ne semble pas vouloir le faire bénéficier d’une sédation profonde et continue jusqu’au décès. La loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016, qui réglemente la fin de vie, est de ce point de vue ambiguë, d’autant que les recommandations de la Haute Autorité de santé pour l’appliquer sont restrictives, parlant d’un décès devant survenir dans les 72 heures, ce qui n’est pas le cas ici. Pour autant, cette sédation est possible lorsque les douleurs ne peuvent être soulagées, ce que vit manifestement Alain Cocq. On en est là. Entre les deux, face à une fin de vie qui ressemble à une impasse médicale. «On le soutient. S’il veut bénéficier d’un suicide assisté en Suisse nous l’aiderons», indique Jean-Luc Romero. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 21.02.21 16:03 | |
| Euthanasie : « Je pars la fleur au fusil »… Pour Alain Cocq, la fin de vie justifie les moyens PORTRAIT Lourdement handicapé, Alain Cocq a décidé de se rendre en Suisse pour bénéficier d’un suicide assisté et milite pour l’aide active à mourir en France Vincent Vantighem Twitter Publié le 21/02/21 à 11h05 — Mis à jour le 21/02/21 à 14h57 Alain Cocq — PHILIPPE DESMAZES / AFP
Âgé de 57 ans, Alain Cocq est atteint d’une maladie orpheline tellement rare qu’elle ne porte pas de nom. Il estime être en permanence à 8 sur 10 sur l’échelle de la souffrance. En septembre 2020, il avait menacé de se laisser mourir en direct sur Facebook si Emmanuel Macron ne changeait pas la loi pour autoriser le suicide assisté, mais avait dû renoncer à son projet en cours de route. Aujourd’hui, il a décidé de se rendre en Suisse pour bénéficier d’un suicide assisté. A Dijon (Côte d’Or),
C’est lui qui a décroché son téléphone le premier. Il avait appris qu’on s’intéressait à son histoire et voulait nous convier chez lui, à Dijon. Le lendemain, il a rappelé pour savoir si on avait acheté notre billet de train. Le jour suivant, c’était pour donner son adresse. Et celui d’après pour vérifier qu’on avait bien noté le nom de la rue permettant d’accéder, plus facilement, à l’arrière de son appartement médicalisé. « Très bien, je vous attends, alors. Je m’occupe de préparer le café. »
Évidemment, à notre arrivée en ce jour neigeux de janvier, ce n’est pas Alain Cocq qui fait bouillir la marmite. Mais l’un des six auxiliaires de vie qui, chaque jour, se relaient à son chevet. A l’une, il réclame « le dossier médical noir ». A l’autre, « l’ordinateur ». Et entre les deux, « une tasse de café ». Torse nu, allongé dans son lit, cigarette aux lèvres, cet homme de 57 ans distribue les ordres sans affection particulière. Mais il ne faut pas y voir un manque de respect. C’est simplement sa manière de mener « le combat », comme il l’appelle. Lui en première ligne. Et ses aides-soignants en renfort.
« Je pars la fleur au fusil. Mais le fusil à l’épaule… », résume-t-il d’ailleurs d’une jolie image guerrière. Car, oui, Alain Cocq va mourir. Il veut mourir. Après une première tentative avortée en France en septembre, il a finalement décidé d’entamer les démarches pour bénéficier d’un suicide assisté à Berne (Suisse). Dans les prochaines semaines. Ou les prochains mois, peut-être. Tout est ficelé. Il attend simplement qu’on lui communique la date pour entamer son dernier voyage. Et il souhaite que les Français soient informés de son projet. « Je veux que la fin de vie devienne le thème majeur de la campagne présidentielle de 2022 », assume-t-il.
L’ultimatum à Macron n’a pas fonctionné Lourdement handicapé, atteint par une maladie tellement orpheline qu’elle ne porte même pas de nom, il a déjà tenté, en septembre 2020, de faire plier Emmanuel Macron sur la question de l’euthanasie active et du suicide assisté. L’ultimatum était aussi simple que brutal : si le chef de l’État ne change pas la loi, il avait promis de se laisser mourir de faim et de soif et de diffuser son agonie sur Facebook.
En dépit d’un « profond respect », Emmanuel Macron lui a répondu qu’il n’était pas « en mesure d’accéder à [sa] demande ». Facebook a coupé la diffusion en direct. Et, après quelques jours de souffrances atroces, Alain Cocq s’est finalement réalimenté et réhydraté à l’hôpital avant de rentrer chez lui, à Dijon.
Dans son lit, donc. Dans une petite chambre attenante à la cuisine. A sa gauche, un tableau avec des formes géométriques « trouvé dans une poubelle ». Et une photo symbolisant « les retrouvailles de deux inconnus ». En face, un écran géant qui descend du plafond et sur lequel il regarde les infos en continu. Derrière lui, « Sara la noire », la sainte patronne des gitans. « Elle veille sur moi, sourit-il. Mais ces derniers temps, je suis fatigué. J’ai vraiment hâte de partir… »
NOTRE DOSSIER SUR LA FIN DE VIE « Mon échelle de douleur va jusqu’à 12… » Il n’en a pas toujours été ainsi. Malade depuis trente-quatre ans, l’ancien plombier a longtemps utilisé son corps pour faire avancer la cause des personnes handicapées. En 1993, il se lance dans un voyage en fauteuil roulant jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme, à Strasbourg (Bas-Rhin). L’année suivante, c’est un tour de France qu’il entreprend. Puis d’Europe. Avant que plusieurs accidents cardiaques et cérébraux ne l’immobilisent vraiment.
Strasbourg (Bas-Rhin), le 17 juin 1998. Alain Cocq arrive au conseil de l'Europe après un périple en fauteuil roulant de plus de 2.000 kilomètres. Strasbourg (Bas-Rhin), le 17 juin 1998. Alain Cocq arrive au conseil de l'Europe après un périple en fauteuil roulant de plus de 2.000 kilomètres. - DAMIEN MEYER / AFP « Aujourd’hui, je suis en permanence à une douleur de 8 sur 10, assure-t-il en montrant le patch de morphine collé à sa poitrine. Mon échelle personnelle va jusqu’à 12. Mais je souffre quand même. » Difficile d’expliquer comment… Alain Cocq est atteint d’une forme d’ischémie. Les parois de ses artères se collent les unes aux autres. « Toutes les deux ou trois secondes, des décharges électriques parcourent mon corps… »
« Sa situation est terrible, confie un de ses proches. Mais lorsqu’il a vu que tous les médias se mettaient à parler de lui, il s’est senti grisé et a hésité à lancer son projet de suicide assisté en Suisse. C’est normal, d’hésiter… » Aujourd’hui, le doute n’est plus à l’ordre du jour. « Le dossier est constitué, informe Sophie Medjeberg, la mandataire qu’il a choisie pour l’assister dans la démarche. Nous avons un rapport psychologique qui assure qu’il a toute sa tête. Le projet est financé. Nous attendons simplement la date pour partir en Suisse. »
Des cendres dans une urne dans un cercueil Cloué au lit en patientant, Alain Cocq ne passe pas, pour autant, ses journées à ne rien faire. Tout en allumant une nouvelle cigarette, il évoque pêle-mêle les sujets sur lesquels il « travaille » actuellement : une procédure pour acte de torture devant la Cour pénale internationale, le « foutage de gueule » de la loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie et son accès VPN qui lui permet d’aider les autres sur Internet sans être espionné par les autorités.
Interrogé sur ce drôle d’activisme, il ne souhaite pas en dire davantage. « Mais pour faire ce que je fais, il faut un certain nombre de capacités intellectuelles. Si j’avais voulu les utiliser pour moi, j’aurais un compte bancaire à six chiffres aujourd’hui… » Désormais, il s’intéresse plus à la politique et au combat pour les plus faibles. Lucide derrière ses lunettes rectangulaires, il invoque ainsi la figure de Jean Jaurès, celles des « gilets jaunes » et, plus surprenant, évoque le message du Pape. « Dans son encyclique, il explique bien qu’il ne faut pas souffrir pour racheter ses pêchés avant de mourir… »
Moyen d’ajouter son visage à la galerie des portraits de Vincent Lambert, Chantal Sébire ou Vincent Humbert qui, avant lui, sont devenus les symboles de la mobilisation en faveur de l’euthanasie active. Ne reste qu’à convaincre les responsables politiques qui souhaitent se présenter à la prochaine présidentielle. « Emmanuel Macron m’a évidemment déçu. Mais c’est toujours mieux que Le Pen… », assure-t-il.
Alain Cocq le sait bien : c’est maintenant qu’il lui faut parler politique. Au soir du premier tour de l’élection, il espère bien ne plus être en mesure de voter. Ce serait la preuve que son « projet » a été mené à bien. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 07.04.21 16:08 | |
| Fin de vie : Alain Cocq lance un appel aux députés Le militant pour la fin de vie "digne" Alain Cocq interpelle les députés sur la proposition de loi débattue le 8 avril qui autorise le suicide assisté. Cet homme atteint d’une maladie incurable demande depuis des mois à en bénéficier. Par la rédaction d'Allodocteurs.fr, avec AFP
Rédigé le 07/04/2021
Fin de vie : Alain Cocq lance un appel aux députés Alain Cocq en août 2020. "Je veux que cesse l'agonie". C’est l’appel que lance Alain Cocq aux députés à la veille d’un débat à l’Assemblée nationale sur l’adoption d’une proposition de loi sur la fin de vie.
Perclus de douleurs du fait d'une maladie incurable diagnostiquée à l’âge de 23 ans, cet homme de 58 ans, militant de la fin de vie "digne", est en soins palliatifs depuis 35 ans. Quand il mentionne son "agonie", il évoque aussi celle des quelque "10.000 personnes en France" qui pourraient avoir recours à l'euthanasie mais qui en sont empêchés par "ces médecins" s'arrogeant le "droit de vie ou de mort".
A lire aussi : L'Espagne légalise l'euthanasie… bientôt la France ?
Suicide assisté plutôt que sédation Car actuellement, la loi en vigueur dite Clayes-Leonetti adoptée en 2016 n’autorise "la sédation profonde et continue, pouvant aller jusqu'à la mort" que pour des personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme".
La proposition de loi qui doit être débattue le 8 avril à l'Assemblée nationale, prévoit, elle, qu'une personne atteinte d'une affection "grave et incurable" lui infligeant "une souffrance physique ou psychique jugée insupportable et qui ne peut être apaisée" puisse disposer du suicide assisté.
"Il faut être riche pour (...) une fin de vie digne" Alain Cocq pourrait alors en bénéficier, ce qui n’est pas le cas avec la loi en vigueur. Il avait déjà demandé en août 2020 au président Emmanuel Macron d'autoriser le corps médical à lui prescrire du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de "partir en paix".
Face au refus du président, il a tenté à deux reprises de se laisser mourir, en faisant la grève des soins et de la faim, mais il a dû renoncer face à des douleurs qu’il qualifie d’insoutenables. De guerre lasse, Alain Cocq a accepté l'offre d'une association - dont il tait le nom - prête à financer les "8 à 10.000 euros" que coûte un suicide assisté en Suisse.
"Mon dossier est validé et j'attends qu'on me convoque", dit-il, ne cachant pas son écœurement de constater qu'il "faut être riche pour avoir le droit d'avoir une fin de vie digne, dans le pays des droits de l'Homme".
Un premier texte retoqué au Sénat La question de la fin de vie avait déjà été discutée au Sénat le 11 mars dernier dans une proposition qui visait à "établir le droit à mourir dans la dignité". Mais ce texte avait été retiré de l’ordre du jour. La nouvelle proposition en discussion le 8 avril à l’Assemblée vise quant à elle à "donner le droit à une fin de vie libre et choisie".
Mais le ministre de la Santé Olivier Véran avait jugé le 11 mars que "le moment choisi pour modifier le régime juridique de la fin de vie" n’était "pas le moment opportun", puisque "nous sommes (…) en plein combat face à la crise sanitaire" du covid.
Mais Alain Cocq demande aux députés de ne pas oublier "qu'ils sont là pour appliquer la volonté rémanente de la population", et que les sondages donnant une majorité de Français favorable au suicide assisté sont "nombreux". Le dernier en date, une enquête Ipsos d'avril 2019, évalue en effet à 96% la part d'opinions favorables. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 15.06.21 15:49 | |
| Fin de vie : le militant Alain Cocq est mort en Suisse à l'âge de 58 ans par suicide assisté Atteint d'une maladie orpheline et incurable, Alain Cocq avait demandé en 2020 à Emmanuel Macron une "assistance active" pour mourir. Il a bénéficié d'un suicide assisté, mardi, en Suisse.
Article rédigé par
franceinfo France Télévisions Publié le 15/06/2021 15:28 Mis à jour il y a 5 minutes Temps de lecture : 1 min. Alain Cocq dans son lit médical, à Dijon, le 6 juin 2021. (JEFF PACHOUD / AFP) Alain Cocq dans son lit médical, à Dijon, le 6 juin 2021. (JEFF PACHOUD / AFP) Il ne demandait qu'à mourir. Alain Cocq s'était fait connaître pour le combat de sa vie, celui de pouvoir mourir dignement, sans douleur. L'homme de 58 ans, originaire de Dijon (Côte-d'Or), est mort mardi 15 juin en Suisse par suicide assisté, ont annoncé ses proches à l'AFP. Atteint d'une maladie orpheline incurable, il avait demandé aux autorités françaises en 2020 de lui offrir une "assistance active pour mourir" et ainsi mettre fin à ses souffrances.
"Alain Cocq est décédé ce matin à 11H20. A Berne (CH), selon son désir, dans la dignité. Repose enfin en paix Alain", a précisé sur Facebook une de ses proches, Sophie Medjeberg. Avant de mourir, il avait rédigé une lettre ouverte adressée au président de la République, au gouvernement et aux parlementaires, informant "par la présente, de [s]on décès dans la dignité, dans le cadre d'une procédure de suicide assisté en Suisse".
Il avait tenté de se laisser mourir Diagnostiqué à 23 ans d'une maladie aussi incurable que douloureuse, Alain Cocq ne pouvait pour autant pas bénéficier de la loi en vigueur, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016. Car cette dernière qui autorise "la sédation profonde et continue, pouvant aller jusqu'à la mort" s'applique uniquement pour des personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme", ce qui n'était pas son cas. L'infatigable militant avait appelé en 2020 le président Emmanuel Macron à autoriser le corps médical à lui prescrire du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de "partir en paix". Face à son refus, il avait tenté à deux reprises de mourir en cessant toute hydratation, alimentation et traitements. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 15.06.21 17:13 | |
| Mort par suicide assisté en Suisse, Alain Cocq dénonce un "manque de courage" des politiques Mort par suicide assiste en Suisse, Alain Cocq denonce un "manque de courage" des politiques Mort par suicide assisté en Suisse, Alain Cocq dénonce un "manque de courage" des politiques AFP/Archives/JEFF PACHOUD Source AFP Publié le 15/06/2021 à 16h55 Militant de la fin de vie digne, Alain Cocq, 58 ans, est décédé mardi dans un suicide assisté en Suisse, geste ultime mettant fin à des décennies de souffrance qu'il a accompagné d'un dernier message fustigeant "le manque de courage" de la classe politique. "Je tiens à vous informer, par la présente, de mon décès dans la dignité, dans le cadre d'une procédure de suicide assisté en Suisse (mort naturelle)", écrit M. Cocq dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, au gouvernement et aux parlementaires et diffusée par ses soutiens. Alain Cocq a été diagnostiqué à 23 ans d'une maladie aussi incurable que douloureuse, qui l'a conduit à vivre pendant 35 ans "en soins palliatifs", selon ses termes. Clamant son droit à ne plus souffrir, le Dijonnais avait tenté à deux reprises courant 2020 de se laisser mourir, en faisant la grève des soins et de la faim, mais il avait dû renoncer face à des douleurs insoutenables. Il avait alors annoncé son intention de se rendre en Suisse, où le suicide assisté est légal. Une association, dont il avait tu le nom, lui avait offert de financer les "8.000 à 10.000 euros" nécessaires. "Il a pris un cachet. Cela a été très rapide. C'est chose faite et c'est une très bonne chose qu'il soit parti comme il le souhaitait", a déclaré à l'AFP François Lambert, un de ses proches qui est aussi avocat et neveu de Vincent Lambert, autre cause célèbre des partisans de l'euthanasie. Dans sa "lettre d'outre-tombe", M. Cocq prend d'abord à partie le Président de la République Emmanuel Macron qui avait refusé en août de donner l'autorisation au corps médical de lui prescrire, à titre compassionnel, du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de "partir en paix". Le malade y dénonce ensuite le "manque de courage politique" du gouvernement, accusé d'avoir refusé "de mettre à l'ordre du jour un projet de loi sur la fin de vie dans la dignité, que ce soit par le suicide assisté lorsque la personne est consciente, ou par euthanasie lorsque la personne n'est plus en capacité de s'exprimer". "Archaïsme du Sénat" Malgré un large appui, une proposition de loi ouvrant un droit à "une fin de vie libre et choisie" du député Olivier Falorni (groupe Libertés et territoires) n'avait pu être adoptée dans un temps contraint en avril face à des milliers d'amendements déposés par quelques élus LR. "Je tiens à féliciter Mesdames et Messieurs les députés qui ont eu le courage et la conscience de voter pour l'article 1 du projet de loi de M. Falorni", ajoute M. Cocq, avant de "fustiger l'archaïsme du Sénat" qui a rejeté "un projet de loi similaire". Malgré ses souffrances, Alain Cocq ne pouvait bénéficier de la loi en vigueur, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016: cette dernière autorise "la sédation profonde et continue, pouvant aller jusqu'à la mort" mais uniquement pour des personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme". "La loi Leonetti de 2016 est une aberration française, que nul autre pays au monde n'a adoptée et qui laisse de côté les malades atteints de maladies neurodégénératives", estime dans un communiqué l'Association au droit à mourir dans la dignité (ADMD). "Ces morts à l'étranger sont indignes de notre pays. Car à la souffrance générée par la fin de vie s'ajoute l'exil, seulement accompagné de quelques proches", ajoute l'ADMD. M. Cocq interpelle également les candidats à l'élection présidentielle 2022 et leur demande s'ils sont "prêts à soutenir un projet de loi relatif à la fin de vie dans la dignité dans lequel serait défini tant le suicide assisté que l'euthanasie". "Quant à moi, d'où je serai, je ne manquerai pas de vous observer tous", lance M. Cocq, très politique jusqu'à ses derniers instants. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 15.06.21 17:23 | |
| Puis-je me permettre de trouver çà drôle ? Alain Cocq est mort et il continue de dénoncer un manque de courage des politiques...
Alain, si tu es quelque part, il faut mettre le feu au Sénat et à l'Assemblée Nationale. Signé : Admin |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 15.06.21 20:36 | |
| "Il a pris son comprimé et il est parti en 2 minutes": Alain Cocq est mort en Suisse Deux petites minutes, juste un comprimé, mais loin de chez lui deux minutes, un seul comprimé mort en deux minutes avec un seul comprimé mort express... |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 15.06.21 21:13 | |
| Suicide assisté d'Alain Cocq en Suisse : "J'ai un sentiment de soulagement", pour lui, affirme François Lambert, neveu de Vincent Lambert Atteint d'une maladie orpheline incurable, Alain Cocq avait demandé aux autorités françaises en 2020 de lui offrir une "assistance active pour mourir" et ainsi mettre fin à ses souffrances.
Article rédigé par
franceinfo Radio France Publié le 15/06/2021 18:10 Mis à jour le 15/06/2021 18:15 Temps de lecture : 4 min. Alain Cocq alité chez lui à Dijon (Côte-d'Or), le 12 août 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP) Alain Cocq alité chez lui à Dijon (Côte-d'Or), le 12 août 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP) "J'ai plutôt un sentiment de soulagement pour Alain, puisque c'est quelque chose qu'il préparait depuis des années", a indiqué mardi 15 juin sur franceinfo, François Lambert, avocat et co-fondateur de l’association Article 10 ainsi et du site vivresamort.org, (neveu de Vincent Lambert décédé en 2019), après le suicide assisté d'Alain Cocq en Suisse. Alain Cocq, 58 ans, était un fervent militant de la fin de vie digne. Atteint d'une maladie incurable, il avait fait deux grèves des soins et de la faim en 2020 pour réclamer le droit à l'euthanasie. "On m'a rapporté qu'il avait été très serein jusqu'au bout et qu'il avait toujours eu la possibilité de reculer s'il le voulait et il ne l'a pas fait".
franceinfo : Quel sentiment vous anime après la mort d'Alain Cocq en Suisse ?
François Lambert : J'ai plutôt un sentiment de soulagement pour Alain, puisque c'est quelque chose qu'il préparait depuis des années. Il y a eu les deux grèves de la faim l'année dernière. Et puis le choix, finalement, de devoir quitter la France pour pouvoir aller mourir dignement ailleurs. Et c'est quelque chose qu'il avait beaucoup préparé. On en parlait régulièrement. Ça fait un mois ou deux qu'il connaissait exactement la date, on avait pu voir venir et il était de plus en plus serein à mesure que ça approchait. Je n'étais pas sur place, mais on m'a rapporté qu'il avait été très serein jusqu'au bout et qu'il avait toujours eu la possibilité de reculer s'il le voulait et il ne l'a pas fait.
"Personne n'a voulu considérer qu'il était sincère et sérieux dans sa demande puisqu'il y a un profond mépris pour ce genre de demande en France."
François Lambert à franceinfo Ça s'est passé précisément comme il s'y attendait ?
A priori, oui sinon il aurait reculé. Pour moi c'est plutôt un soulagement puisque je sais qu'il a été jusqu'au bout et c'est son choix et c'est quelque chose qu'on a pu lui dire qu'on a pu préparer. Il était très digne avec tout le monde, il a essayé de mettre tout le monde à l'aise par rapport à son choix. Une fin de vie en Suisse, c'est très libre, c'est le moins médicalisé possible, c'est qu'il avait choisi. On lui donne un comprimé, il l'avale et deux minutes après il est parti. C'est extrêmement rapide pour éviter justement de sentir ce corps qui s'en va et cette souffrance qui va avec et ça s'est fait extrêmement sereinement.
Il militait pour un élargissement des possibilités de fin de vie mais son pronostic vital n'était pas engagé ?
La loi Leonetti ne concerne pas uniquement les gens dont le pronostic vital est engagé. C'est une partie de la loi. Je suis défavorable totalement à cette loi pour plusieurs raisons. Alain Cocq a fait deux grèves de la faim, sinon il aurait peut-être eu le droit à une sédation profonde et continue. Si les médecins avaient bien voulu le faire. Mais personne n'a voulu considérer qu'il était sincère et sérieux dans sa demande puisqu'il y a un profond mépris pour ce genre de demande en France, Ensuite, la loi, effectivement, ne concerne pas tous les cas dont je considère qu'il serait légitime dans leurs demandes. Mais Alain, je ne suis pas du tout convaincu qu'il n'entrait pas dans le cadre de la loi. Je pense que c'était borderline, on va dire, mais concrètement, la loi n'étant appliquée que si le médecin le souhaite, de toute façon, quand il a essayé de partir les médecins ont traité sa demande avec du mépris et c'est pour ça qu'il n'a pas pu partir.
"Il y a une mouvance médicale qui est dans le mépris des proches, le mépris des patients".
François Lambert à franceinfo On sait combien de personnes en France demandent cette possibilité-là mais n'obtiennent pas ce droit ?
On ne peut pas savoir parce qu'il y a une mouvance médicale qui est dans le mépris des proches, le mépris des patients et le fait aussi qu'on considère que quand les gens le demandent, ce n'est pas vraiment ce qu'ils demandent, ils demandent autre chose, c'est ce qui est considéré par la médecine. Du coup, on traite votre demande par du mépris. Après vous arrêtez de demander et on dit, ça va il va mieux, puisqu'il a arrêté de le demander. Et concrètement, il n'y a aucune trace de ça. On ne peut pas savoir combien de gens le demandent et à combien de gens on le refuse à longueur de temps. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 15.06.21 21:33 | |
| Disparition Alain Cocq, la mort au bout du combat Après une année de lutte pour pouvoir mourir, celui qui ne considérait plus sa vie «digne» est allé en Suisse, où sont autorisés les suicides assistés.
Alain Cocq, en août 2020. (GONZALO FUENTES/REUTERS) par Eric Favereau publié le 15 juin 2021 à 16h25 Alain Cocq est mort, ce mardi matin, à Berne, en Suisse, à la suite d’un suicide assisté. «Une mort apaisée et douce, comme il le voulait», nous a raconté Jean-Luc Romero, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui l’a accompagné.
Corps trop douloureux Cela faisait presqu’un an qu’Alain Cocq voulait mourir et le réclamait «haut et fort», par voie de presse et de médias. Une fin de vie qu’il a voulu transformer en combat. Alain Cocq était malade depuis plus de trente ans, et depuis le printemps il l’avait dit, répété : il souffrait trop. Il considérait que sa vie n’était plus digne. Il avait écrit une lettre au président de la République, multiplié les vidéos pour demander à mourir. En septembre, il avait ainsi arrêté traitements et soins. Mais, quelques jours plus tard, le corps trop douloureux, il avait accepté de les reprendre. Mi-octobre, il avait souhaité arrêter de nouveau. Trois jours après, Alain Cocq avait de nouveau fait volte-face. «Comme la première fois, il a été hospitalisé à sa demande et il a repris son traitement, l’alimentation et l’hydratation», indiquait maître François Lambert, qui est aussi le neveu de Vincent Lambert, mort en juillet 2019 après onze ans dans un état végétatif. «Comme la première fois, il n’avait pas supporté les souffrances qui s’accentuaient quand a cessé le traitement», précisait, alors, Jean-Luc Romero-Michel.
A lire aussi Didier Sicard : «La médecine française reste dans une grande difficulté face à la mort» Société 11 juil. 2019 Voilà. Ce n’est pas simple de mourir, même quand on le souhaite fortement. A l’hôpital, Alain Cocq n’avait plus rien dit. Il n’était pas en état de parler. L’équipe du CHU de Dijon (Côte-d’Or) ne semblait pas vouloir lui faire bénéficier d’une sédation profonde et continue jusqu’au décès. La loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016, qui réglemente en effet la fin de vie, est de ce point de vue ambiguë, d’autant que les recommandations de la Haute Autorité de santé pour l’appliquer sont restrictives, parlant d’un décès devant survenir dans les soixante-douze heures, ce qui n’est pas le cas ici. Pour autant, cette sédation est possible lorsque les douleurs ne peuvent être soulagées, ce que vit manifestement Alain Cocq.
«Pas simple d’accompagner quelqu’un» On en était là. Entre les deux, face à une fin de vie qui ressemblait à une impasse médicale. Alain Coq est revenu, chez lui. «On le soutient. S’il veut bénéficier d’un suicide assisté en Suisse nous l’aiderons», nous indiquait Jean-Luc Romero-Michel. Les mois ont passé. Ce n’était pas simple, le Covid bousculant les habitudes. «Ces dernières semaines, il était de plus en plus décidé», poursuit Jean-Luc Romero-Michel. Le choix a été fait par l’ADMD de l’aider et de l’accompagner en Suisse où le suicide assisté est autorisé par le biais de certaines associations, en l’occurrence Ex-international. Coût : 15 000 euros. «Alain était rassuré, il avait le visage serein. Nous étions là, avec Cyril son aide-soignant qui ne l’a jamais quitté, et après avoir même plaisanté il s’est alors endormi très vite», poursuit Jean-Luc Romero-Michel qui ajoute : «Ce n’est pas simple d’accompagner quelqu’un, d’autant que j’ai perdu ma mère du Covid, il n’y a pas longtemps.»
Avant de mourir, Alain Cocq a adressé un message aux parlementaires, mais aussi au président de la République, pour que sa mort permette de faire bouger la loi. Alors qu’un projet de loi a été récemment adopté par une majorité de députés allant dans ce sens, le gouvernement a expliqué que «ce n’était pas encore le moment». |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 16.06.21 12:55 | |
| Alain Cocq, militant pour une fin de vie digne, est mort dans un suicide assisté en Suisse A 58 ans, ce Dijonnais souffrait d’une maladie incurable. Pour alerter l’opinion et les autorités sur les conséquences de la loi actuelle sur la fin de vie, il avait décidé de se laisser mourir, et de diffuser son calvaire « en direct sur [sa] page Facebook ». Par L'Obs avec AFP
Publié le 15 juin 2021 à 15h06 Mis à jour le 15 juin 2021 à 20h31 Temps de lecture 1 min Alain Cocq le 12 août 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)Alain Cocq le 12 août 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)
Favoris Commenter Nous suivre Alain Cocq, 58 ans, atteint d’une maladie incurable et qui avait fait deux grèves des soins et de la faim en 2020 pour réclamer le droit à l’euthanasie, est décédé ce mardi 15 juin dans la matinée en Suisse par suicide assisté, a annoncé son entourage.
« Je tiens à vous informer, par la présente, de mon décès dans la dignité, dans le cadre d’une procédure de suicide assisté en Suisse », écrit Alain Cocq dans une lettre ouverte adressée au président de la République, au gouvernement et aux parlementaires et diffusée par ses soutiens.
Les dernières heures d’Alain Cocq : « J’espère que les Gitans joueront à mon enterrement » « Il est mort avec grande sérénité. Cela a été extrêmement rapide », a témoigné Jean Luc Romero, président de l’Association au droit à mourir dans la dignité (ADMD), qui a assisté aux derniers instants d’Alain Cocq.
« Il était très déterminé. Il a ouvert le robinet de la perfusion, il a fait une blague et s’est endormi », a-t-il déclaré à l’AFP, de retour dans le train de Berne où Alain Cocq s’est donné la mort.
Françoise Hardy : « Je suis partisane de l’euthanasie depuis mon adolescence » Ces articles peuvent également vous intéresser Recherche : étudier les maths favorise la présence d’un neurotransmetteur crucial pour le cerveau EXCLUSIF. Kylian Mbappé se confie à « l’Obs » : « Je connais le poids de mes mots et de mes actes » « Alain Cocq est décédé ce matin à 11h20. A Berne (CH), selon son désir, dans la dignité. Repose enfin en paix Alain », a précisé sur Facebook, Sophie Medjeberg, une autre proche du Dijonnais.
Ses tentatives en France infructueuses Alain Cocq a été diagnostiqué à 23 ans d’une maladie aussi incurable que douloureuse, qui l’a conduit à vivre pendant trente-cinq ans « en soins palliatifs », selon ses termes.
Malgré toutes ses souffrances, Alain Cocq ne pouvait bénéficier de la loi en vigueur, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016 : cette dernière autorise « la sédation profonde et continue, pouvant aller jusqu’à la mort », mais uniquement pour des personnes dont le pronostic vital est engagé « à court terme ».
« Peut-on continuer à laisser faire ça sous le manteau ? » : en France, la légalisation de l’euthanasie fait débat Alain Cocq avait demandé en août 2020 au président Emmanuel Macron d’autoriser le corps médical à lui prescrire du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de « partir en paix ». Face au refus du président, il avait tenté à deux reprises de se laisser mourir, en faisant la grève des soins et de la faim, mais il avait dû renoncer face à des douleurs insoutenables.
Il avait alors annoncé son intention de se rendre en Suisse, où le suicide assisté est légal. |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 16.06.21 13:04 | |
| Ben alors, faudrait savoir il a pris un comprimé OU il a ouvert le robinet de la perfusion ????????? ce n'est pas pareil ! il faut pouvoir boire sans trembler, le cp ( de Nembutal je suppose est amer à 150% ) il faut pouvoir ouvrir le robinet de la perfusion au niveau du geste c'est différent au niveau du temps aussi si le Net n'est pas net... parce que des contradictions sur internet peuvent donner à l'imagination la possibilité de s'envoler un peu trop ( par ex. tentative de suicide assisté ratée avant le décès ? pour quinze millle euros...) ! |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 16.06.21 13:15 | |
| d'où la complexité d'aider quelqu'un qui est lucide à mourir !!! je suis désolée,, mais ce sont des détails importants JE VAIS FAIRE VENIR TOUT LE WEB ici maintenant ! quinze mille euros c'est quinze mille euros on ne critique pas Léonetti pour avoir une mort moins bien qu'avec Léonetti un point c'est tout. ( Alain Cocq a peut-être souffert physiquement avant de mourir ? et bien sûr on doit cacher cela..) 15 000 euros ! |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 16.06.21 13:52 | |
| « Il a pris un cachet ; cela a été très rapide. C’est chose faite, et c’est une très bonne chose qu’il soit parti comme il le souhaitait », a déclaré François Lambert, un de ses proches,
Suicide assisté: Alain Cocq, militant de la fin de vie "digne", et qui était atteint d’une maladie incurable, est mort en Suisse - "Il a ouvert le robinet de la perfusion, il a fait une blague et s'est endormi" |
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| Sujet: Re: ALAIN COCQ 16.06.21 14:01 | |
| EST-IL VRAIMENT MORT ? je suis désolée, mais on demande un minimum de cohérence, cela se nomme de la dignité ! |
| | | | ALAIN COCQ | |
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