Quand je rencontre une ou des personnes, je ne vois que le masque, ils sont tous identiques en général, je cherche les masques originaux. Le reste ne m'intéresse pas, un regard sans le sourire ( ou une grimace ! ) est sans expression. On ne peut pas se parler de toute façon, puisqu'on ne s'entend plus. je ne rencontre pas quelqu'un, je rencontre un masque... c'est ma réalité. c'est comme çà... merci au Gouvernement ? oui, ce n'est pas une vie oui, je ne vis plus.
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 06.11.20 9:38
Covid-19. Faut-il réanimer tous les malades ? Les choix du CHU de Poitiers, exprimés par le professeur René Robert A l'heure où la deuxième vague avance, la question de placer ou non tous les malades en service de réanimation, se pose. Les soignants sont face à des choix difficiles. Entretien avec le professeur René Robert, chef du pôle urgences-réanimation-anesthésie du CHU de Poitiers.
Publié le 05/11/2020 à 12h15 • Mis à jour le 05/11/2020 à 12h48 René Robert - chef du pôle urgences-réanimation-anesthésie du CHU de Poitiers René Robert - chef du pôle urgences-réanimation-anesthésie du CHU de Poitiers • CHU Poitiers Vienne Poitiers René Robert est professeur de réanimation, chef du pôle urgences-réanimation-anesthésie du CHU de Poitiers. Par ailleurs, il est président du centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. C'est avec tous ces titres que nous l'avons interrogé.
France 3 Poitou-Charentes : Face à l'arrivée des patients atteints du coronavirus, êtes-vous amené à faire des choix d'admission en service de réanimation ?
Professeur René Robert : Cette pandémie a permis au grand public et aux médias de découvrir notre métier de réanimateur. La question, "faut-il réanimer ou non ?" est une interrogation quotidienne avec ou sans coronavirus. Si vous me demandez aujourd'hui s'il faut réanimer toutes les personnes atteintes de la Covid-19, la réponse est non. Notre but n'est pas de prolonger la vie mais de redonner une qualité de vie, la meilleure possible. Réanimer à tout-va serait de l'acharnement thérapeutique. Il vaut mieux alors se tourner vers de l'accompagnement pour une fin de vie paisible.
France 3 : Pour autant la crise du covid-19 s'accompagne de difficultés concrètes, puisqu'il manque des lits et du personnel dans de nombreux hôpitaux...
René Robert : Imaginons que notre service au CHU dePoitiers soit plein, et pourtant des malades ont besoin d'être réanimés. Des études ont fait le point sur tous les choix qui s'offraient : 1 / Trouver par exemple des algorithmes avec des critères pour que la réponse soit rentable, utile et éthique et la moins mauvaise. On peut ainsi limiter l'accès à la réanimation. 2 / Augmenter le nombre de lits avec du matériel et du personnel, mais on risque d'avoir une situation dégradée. 3 / Faire des transferts de malades en TGV ou en avion. 4 / Arrêter plus tôt le processus de réanimation pour ceux qui y sont déjà.
France 3 : Comment faire le bon choix alors ?
René Robert : Là encore la littérature médicale et scientifique a étudié la question et vous allez voir que les critères de priorisation peuvent être très divers. On peut par exemple imaginer que l'on donne la priorité à ceux qui ont le plus de chance de survivre, ou bien à ceux à qui il reste en théorie plus de temps à vivre, ou encore à ceux qui ont le moins de maladies associées. Certaines études ont évoqué des thèses encore plus difficiles, comme prioriser ceux qui sont le plus utiles à la société, ceux qui arrivent en premier ou même, faire un tirage au sort ! Tout a été envisagé dans le monde.
France 3 : Quels critères avez-vous retenu pour le CHU de Poitiers ?
René Robert : Je crois qu'il faut garder son identité de médecin réanimateur, refuser les algorithmes ou la mise en place d'équipes spécialisées dans le triage. Je pense qu'il faut voir avant tout le patient, écouter sa volonté s'il s'est exprimé, voir les maladies associées et les indices de fragilité. Un médecin ne décide jamais seul de toute façon.
France 3 : Si un EHPAD vous appelle pour un résident en détresse, comment faites-vous ?
René Robert : Nous faisons effectivement un " tri" par téléphone et souvent cela se traduit par un accompagnement de fin de vie avec les équipes mobiles des soins palliatifs. Dans la grande majorité des cas, ces décisions sont très bien comprises par les familles. Vous savez, la réanimation, ce sont des traitements très lourds. A Poitiers, nous arrivons quand même à faire encore du cas par cas, et on le fera le plus longtemps possible. Nos collègues de gériatrie font aussi le même travail d'étude pour les patients. Ils nous envoient rarement leurs malades.
France 3 : Ce coronavirus est-il fatal pour les personnes de plus de 85 ans ?
René Robert : On sait en tout cas que leur mortalité est très élevée, mais l'âge n'est pas le seul paramètre. On regarde aussi les pathologies associées.
Au jeudi 5 novembre, le taux de remplissage du service de réanimation du CHU de Poitiers est stable. Néanmoins cinq lits supplémentaires vont être ouverts pour accueillir l'ensemble des malades, qu'ils soient ou non atteints de la Covid -19.
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 06.11.20 21:56
Covid-19 : le confinement alterné une semaine sur deux pourrait être aussi efficace que le confinement total Par Camille Gaubert le 06.11.2020 à 17h55 Imaginez que la population soit partagée en deux groupes. Le premier sort les semaines A, et le second les semaines B. Ce confinement alterné promet une efficacité équivalente au confinement classique de 75 à 80% de la population. Mais sa mise en place n'est pas si évidente.
Femme masquée dans le métro Le confinement alterné, une semaine sur deux, pourrait remplacer ou compléter le confinement classique.
GWENVAËL ENGEL / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP Si nous vous disions qu'il existe une solution pour ne plus être confinés chaque semaine, mais qui aurait la même efficacité, qu'en penseriez-vous ? Cette solution existe, mais demande des efforts d'implémentation plus complexes que le confinement simple, d'après une pré-publication récemment acceptée dans la prestigieuse revue Nature Communications.
Le groupe A sort les semaines A, et le groupe B les semaines B L'idée de l'équipe, majoritairement israélienne, serait de mettre en place un confinement alterné, où chaque foyer serait autorisé à sortir de chez lui une semaine, puis confiné la suivante, de façon à ce que seulement 50% de la population soit de sortie simultanément. "Cette idée du confinement alterné c'est une sorte de mix entre deux idées qui existaient déjà", explique à Sciences et Avenir la co-autrice Nava Schulmann, seule chercheuse de l'équipe à officier en France et qui s'est chargé des simulations numériques de ce nouveau modèle. Première stratégie, ne confiner que la moitié de la population. Cela revient peu ou prou à laisser travailler les personnes aux fonctions "essentielles" et à confiner les plus fragiles, qui représentent environ 30% de la population. Deuxième stratégie, "plus originale", commente Nava Schulmann, consiste à confiner toute la population par cycles de deux semaines. En combinant ces deux idées avec la stratégie du confinement alterné, on en double l'efficacité.
Pourquoi ça marche ? "C'est le théorème du 'petit monde', selon lequel dans le monde occidental, chaque personne est connectée à une autre par environ 5 poignées de mains", explique à Sciences et Avenir le mathématicien Miquel Oliu-Barton. Même en affaiblissant les relations sociales par la distanciation, le réseau reste connecté, précise-t-il. "Mais quand on divise la population certaines personnes sont séparées par une distance infinie. Ca change tout."
Une efficacité équivalente au confinement classique de 75 à 80% de la population Et en effet, d'après les calculs de l'équipe de chercheurs, le confinement alterné serait efficace. "On voit que notre méthode est nettement meilleure que les deux qu'elle combine, et qu'elle est comparable au confinement classique de 75 à 80% de la population", précise Nava Schulmann. "Cela réduit par 4 la contamination, car chaque personne n'est que la moitié du temps dehors, et à ce moment elle ne rencontre que la moitié de la population."
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 08.11.20 15:18
Soins palliatifs : pourquoi une nouvelle dérogation a-t-elle été donnée pour prescrire du Rivotril en Ehpad et en ville ? Par Emma Donada 7 novembre 2020 à 09:06 Dans un Ehpad du sud-est de la France, le 1er octobre. Photo Jeff Pachoud. AFP
Comme au premier confinement, un décret permet aux médecins de ville de prescrire du Rivotril, un puissant sédatif utilisé en soins palliatifs, pour remplacer le midazolam. Question posée par Djana le 26 octobre 2020
Bonjour,
Dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, les pharmacies de ville ont la possibilité de vendre sur prescription, hors autorisation de mise sur le marché (AMM), du Rivotril. Cette mesure qui figure dans le décret du 29 octobre sur «les mesures générales nécessaires pour faire face à l’état d’urgence» avait déjà été prise lors du premier confinement, au mois de mars, et avait déjà suscité une polémique, étant présentée, à tort, par certains commentateurs comme un blanc-seing donné pour euthanasier les patients du Covid-19. CheckNews s’était penché sur le sujet.
En temps normal, le Rivotril est prescrit pour la prise en charge de l’épilepsie, mais il peut aussi être utilisé à l’hôpital quand les malades souffrent d’une atteinte pulmonaire particulièrement grave. Pourquoi ? Le clonazépam, la molécule du Rivotril, appartient à la même famille (les benzodiazépines) que le midazolam, un médicament très utilisé en soins palliatifs, en réanimation et qui permet d’endormir le patient jusqu’à son décès. «Les médecins utilisent de façon quotidienne cette famille [de molécules, ndlr] en soins palliatifs», explique Claire Fourcade, présidente de la société française d’accompagnement et de soins palliatifs, contactée par CheckNews.
Comme nous l’expliquions dans une réponse précédente, le Rivotril permet de ne pas «laisser mourir de suffocation» les patients. Ce médicament a donc pour but l’amélioration du confort du patient en fin de vie. Il ne signifie en revanche en aucun cas l’arrêt des soins, comme ont pu le dénoncer certains lors de la parution du premier décret sur le recours au Rivotril dans le cadre du Covid, en mars.
Mercredi 4 novembre, le ministre de la Santé, Olivier Véran, auditionné à l’Assemblée nationale, et revenu sur la polémique, dénonçant le «mauvais procès honteux» fait à l’époque.
A LIRE AUSSI Non, un décret ne facilite pas l’euthanasie dans les Ehpad ou à domicile
Pourquoi avoir octroyé une dérogation ? Le midazolam peut aussi bien être prescrit à l’hôpital qu’à domicile depuis février 2020. L’accès au Rivotril, en revanche, est plus restreint. En dehors de l’hôpital, «la prescription de Rivotril est déjà possible en cas d’hospitalisation à domicile. Les médecins peuvent aussi indiquer que cette prescription intervient dans le cadre de soins palliatifs», explique Claire Fourcade. Mais le médicament doit quand même être fourni par une pharmacie hospitalière. Avec l’article 53 du décret du 29 octobre (qui est une copie de l’article 1 du décret du 28 mars), les pharmacies de villes peuvent désormais vendre directement le Rivotril et donc fournir les patients et les Ehpad dans le cadre d’un traitement pour le Covid-19. La procédure est donc simplifiée.
«Par dérogation à l’article L. 5121-12-1 du code de la santé publique, la spécialité pharmaceutique Rivotril sous forme injectable peut faire l’objet d’une dispensation, par les pharmacies d’officine en vue de la prise en charge des patients atteints ou susceptibles d’être atteints par le virus Sars-CoV-2 dont l’état clinique le justifie sur présentation d’une ordonnance médicale portant la mention "prescription hors AMM dans le cadre du Covid-19"», indique le décret.
Lors de la première vague de l’épidémie, le recours au midazolam avait explosé, notamment en réanimation, ce qui avait poussé le gouvernement à donner la dérogation pour le Rivotril afin d’éviter la pénurie.
La justification est la même aujourd’hui. Interrogée sur ce point par CheckNews, la Direction générale de la santé (DGS) le confirme, tout en se montrant plutôt confiante : «la possibilité d’une utilisation hors AMM pour le Rivotril injectable a vocation à épargner l’utilisation de midazolam, pour prévenir de potentielles situations de tension. Néanmoins, à ce jour, aucune tension n’est à prévoir sur le midazolam : les stocks de midazolam (tout laboratoire confondu, tout dosage confondu) sont supérieurs à deux mois de couverture sur les quatre semaines à venir», indique-t-elle.
Sur le terrain, Benoît Veber, responsable de la réanimation chirurgicale du CHU de Rouen évoque aussi une mesure préventive : «Il n’y a pas de pénurie actuellement mais on anticipe une grosse vague. Toutes les prévisions le montrent. Je pense que le gouvernement anticipe pour nous permettre de diversifier les prescriptions ce qui est une bonne chose». En pratique, «le premier choix reste le midazolam», indique de son côté Claire Fourcade.
Sur son site, la SFAP présente d’ailleurs les différents protocoles de traitements en soins palliatifs en fonction de la situation dans le contexte du Covid-19.
«Dans les régions où le système de santé n’est pas débordé et où les patients qui le nécessitent peuvent encore être hospitalisés, traités et surveillés de façon habituelle, nous conseillons aux équipes soignantes de se référer au protocole officiel de la Haute Autorité de Santé pour les pratiques sédatives», peut-on lire. Dans les Ehpad, les autres établissements médico-sociaux et à domicile, le midazolam reste effectivement le traitement «de première intention», d’après cette note de la HAS éditée en janvier 2020. En cas de difficulté d’approvisionnement, deux autres molécules dont le clonazepam (Rivotril) peuvent être utilisées.
A noter qu’en Ehpad et à domicile, la HAS remarquait toutefois dès janvier que le Rivotril était utilisé pour des pratiques sédatives, du fait de sa meilleure accessibilité que le midazolam.
Pour «les régions déjà concernées par une saturation des services hospitaliers et dans celles qui risquent malheureusement de l’être dans les jours à venir», la SFAP renvoie en revanche vers la fiche publiée en mars pour accompagner la parution du premier décret sur le Rivotril (et à laquelle renvoie ce décret de mars et celui d’octobre). Cette fois-ci, pour la prise en charge palliative des détresses respiratoires asphyxiques, le Rivotril est préconisé dans de nombreuses situations, parfois en complément du midazolam, parfois sans. «Sur tout le territoire français, nous conseillons aux équipes soignantes d’anticiper la disponibilité des médicaments concernés», recommande la SFAP.
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 08.11.20 15:26
Dr Henri-Pierre Cornu, du service des soins palliatifs de l'hôpital de Carcassonne : "Que les gens vivent, non qu’ils survivent"
Laure Windelschmidt, infirmière, Henri-Pierre Cornu, médecin, et Lydia Codou, psychologue au sein de l’équipe mobile de soins palliatifs.Laure Windelschmidt, infirmière, Henri-Pierre Cornu, médecin, et Lydia Codou, psychologue au sein de l’équipe mobile de soins palliatifs. Photo Claude Boyer
Coronavirus - Covid 19, Aude, Carcassonne Publié le 08/11/2020 à 05:11 , mis à jour à 10:51 "Notre rôle, c’est de faire en sorte que les gens vivent, pas qu’ils survivent". C’est ainsi que le docteur Henri-Pierre Cornu décrit le travail de l’équipe mobile de soins palliatifs (EMSP) du centre hospitalier de Carcassonne. D’ailleurs, un tiers des patients sortent de l’unité chaque année. L’équipe a dû faire face, comme tous les autres soignants, à l’épidémie de Covid-19, à la première vague au printemps dernier, et désormais à ce que le docteur Cornu qualifie d’inondation, plutôt que de deuxième vague : "C’est comme s’il pleuvait sans arrêt, plus qu’un déferlement. Et ça va finir par déborder", résume le médecin.
Tout au long de cette crise sanitaire, l’EMSP est donc plus que jamais sollicitée, pour répondre à deux principaux objectifs : "On travaille toujours en équipe, avec une infirmière, une psychologue et un médecin. On intervient dans l’aide à la décision sur la poursuite des traitements ; on discute avec l’équipe, avec le patient quand c’est possible, et avec sa famille", détaille Henri-Pierre Cornu.
Le deuxième rôle de l’EMSP, c’est de soulager les symptômes. Dans le cas du Covid, il faut donc aider le patient à traverser des épisodes de suffocation par exemple : "Ils peuvent être brutaux ou non, et nous, on est là pour calmer ces épisodes, endormir le patient pour qu’il ne se rende pas compte qu’il suffoque".
Un à deux patients Covid par semaine Il s’agit là d’une sédation palliative, bien différente de la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès, l’objectif étant d’aider le malade à gérer le mieux possible la douleur : "C’est une sédation pour soulager, absolument pas dans l’optique d’accélérer le décès, comme on a pu l’entendre", affirme le docteur Cornu. Dans le rayon des contre-vérités, le médecin en a entendu d’autres, notamment sur le tri des malades : "Il n’y a absolument pas de tri qui est fait. Aucun soignant ne se dit, "celui-là, il est trop vieux de toute manière." C’est juste que quand il y a des fragilités, le patient ne supporterait pas plusieurs semaines de réanimation lourde et ce serait de l’acharnement thérapeutique", explique le médecin.
L’équipe mobile de soins palliatifs prend en charge un à deux patients Covid par semaine. Comme avec tous les patients qui entrent à l’hôpital, on leur demande s’ils ont fait part de leurs directives anticipées, et/ou désigné une personne de confiance pour prendre les décisions en cas de besoin. "Il faut anticiper, ne pas attendre que les choses aillent mal, pour éviter de décider dans l’urgence", ajoute Henri-Pierre Cornu.
Parfois, et là encore à travers le prisme du Covid, la dégradation de l’état du patient peut être très rapide : "C’est brutal, mais réversible. C’est pour ça qu’on pousse les patients à accepter les soins. Un patient peut avoir dit qu’il refusait la réanimation dans ses directives anticipées. Le problème, c’est que dans le cas du Covid, la réanimation est là pour aider le patient à passer un cap, ce n’est pas de l’acharnement thérapeutique. La" réa "sert à suppléer les organes vitaux en défaillance, pour un temps qu’on espère le plus court possible", souligne Lydia Codou, psychologue au sein de l’équipe mobile de soins palliatifs.
Des leçons tirées de la première vague Les soignants ont pu apprendre de la première vague, notamment en ce qui concerne les visites des familles des personnes en fin de vie : "Les choses ont changé. On est moins craintifs, et désormais les familles peuvent venir voir le patient, bien entendu avec toutes les précautions que cela implique. Il y a eu une prise de conscience de l’importance de les laisser venir, de ne pas laisser une personne mourir sans voir personne, de ne pas laisser les proches dans ce désarroi. On a remis de l’humain dans une médecine très technique, et ça aussi c’est notre rôle", explique Laure Windelschmidt, infirmière de l’EMSP.
Rattachée au centre hospitalier, l’équipe mobile, qui compte une petite quinzaine de personnes, travaille aussi avec les Ehpad, les maisons de convalescence, la polyclinique : "On a mis en place une astreinte 24 h/24 et 7 jours sur 7. On se met à disposition pour faire du lien, informer. Pour ce qui est des visites à domicile, on ne peut plus le faire. Mais on donne au moins un avis téléphonique. On est disponible pour Carcassonne, Limoux, Castelnaudary et le 15. On a élargi nos missions, pour aider autant que possible", conclut le docteur Cornu.
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 08.11.20 15:30
Parce qu'on ne survit pas psychologiquement en France ? Dictature de Jean Léonetti pendant 15 ans, + vagues d'attentats, + vagues du covid-19, + canicule
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 08.11.20 20:52
La vie à la française, c'est jouer avec la mort. Jean Léonetti joue avec sa loi et ses révisions de cette loi et le gouvernement joue avec le covid-19 ( masques ou sans masques, confinement, déconfinement, reconfinement etc etc ). On est presque mort, mais pas tout à fait ! Jouer avec la mort, c'est s'y habituer... ... ...
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 09.11.20 10:03
Covid-19 : « Il y a des malades qui ne seront pas pris en réanimation. On s’y prépare » Bertrand Guidet, chef du service de réanimation à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, expose les dilemmes éthiques qui se posent aux médecins contraints de choisir entre plusieurs malades.
Propos recueillis par Chloé Hecketsweiler et François Béguin Publié le 07 novembre 2020 à 03h21 - Mis à jour le 07 novembre 2020 à 14h37 Article réservé aux abonnés
Le docteur Bernard Guidet, chef du service de réanimation de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, le 4 novembre. Le docteur Bernard Guidet, chef du service de réanimation de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, le 4 novembre. ROBERTA VALERIO POUR LE MONDE Bertrand Guidet est chef du service de médecine intensive réanimation de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. Il a participé en mars à la rédaction d’un texte intitulé « Priorisation de l’accès aux soins critiques dans un contexte de pandémie » commandé par le ministère de la santé. Sa thématique de recherche depuis vingt ans est la prise en charge des patients âgés en réanimation.
S’achemine-t-on vers une saturation à court terme des lits de réanimation dans certains hôpitaux du pays ? Il y a une grande inquiétude. Certains départements comme la Seine-Saint-Denis ou la Loire sont déjà sous l’eau. L’inquiétude est renforcée par le fait que cette deuxième vague survient en hiver, une période où les services de réanimation sont habituellement pleins car toutes les pathologies chroniques s’aggravent beaucoup plus lorsqu’il fait froid. A ce stade, on peut juste espérer que les différentes mesures barrières mises en place diminuent le nombre de ces affections (grippe, bronchiolite…).
Lire aussi « La deuxième vague est là et elle est violente » : la mise en garde du gouvernement moins d’une semaine après le reconfinement
Le ministère de la santé annonce pourtant une multiplication par deux du nombre de lits de « réa » disponibles… Le facteur limitant, ce ne sera ni les locaux, ni les médicaments… Ce sera le personnel. Les 10 000 lits promis par le ministre de la santé, Olivier Véran, on n’y arrivera pas. En Ile-de-France, au pic de la première vague, on est monté à 2 700 lits, contre 1 100 en temps normal. Cette fois, on n’arrivera jamais à en ouvrir autant, car nous n’aurons pas le renfort des soignants d’autres régions et le personnel est fatigué. Par ailleurs, il va falloir continuer à accueillir les patients non covid ...
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 09.11.20 15:33
[size=35]Coronavirus : quelles sont les séquelles du CoVid-19 ?[/size] Morgane GarnierJournaliste Mis à jour le 30 octobre 2020
Qu’il s’agisse d’une forme bénigne ou d’une forme grave, le CoVid-19 peut avoir des conséquences à plus ou moins long terme sur notre organisme. Perte d’odorat et de goût, fatigue mais aussi complications cardiovasculaires, rénales et neurologiques : le docteur Gérald Kierzek, médecin urgentiste, nous éclaire sur les séquelles de l’infection au nouveau coronavirus.
Depuis l'arrivée de l'épidémie de Covid-19, de nombreux patients guéris ont développé des séquelles. Et ce, en France comme partout dans le monde. “Quand on a eu une maladie, l’absence de séquelles est ce que l’on appelle une restitution ad integrum, c’est-à-dire qu’il n’y a absolument aucun changement avant et après la pathologie, explique le docteur Gérald Kierzek, médecin urgentiste et auteur du livre Coronavirus : comment se protéger ?. Mais on voit bien que même dans les formes minimes de CoVid-19, il peut y avoir des séquelles. ”
Les signes temporaires des formes bénignes
On estime que 80% des infections au SARS-CoV-2 sont des formes bénignes. Parmi les signes et les symptômes observés : la toux, l'apparition d'une perte de goût (agueusie) et/ou de l’odorat (anosmie). Chez certaines personnes, ces deux derniers peuvent perdurer. “Cela fait partie des séquelles fonctionnelles, qui sont temporaires - elles durent en général quelques semaines - mais qui nécessitent parfois de la rééducation avec un médecin ORL”, explique le médecin. Autre conséquence handicapante d’une forme mineure de l’infection : la fatigue, aussi appelée asthénie. “Elle est un peu comparable à celle que l’on a quand on souffre du virus Epstein-Barr, le virus de la mononucléose. Les patients sont véritablement invalidés. ” Chez certaines personnes, l'apparition d'une fièvre est possible. Chez 10 à 15% des malades, les signes perdurent au-delà d'une quinzaine de jours, a remarqué le CHU de Rennes qui a créé l'application de suivi des patients à domicile MyCHURennes. Ce sont souvent les jeunes personnes qui sont affectées par des signes cliniques de longue durée, a précisé à l'AFP Pierre Tattevin du CHU de Rennes, président de la Société de pathologie infectieuse de langue française. Le médecin a assuré que ce n'est pas la preuve que le virus est réapparu, mais le signe que le système immunitaire se met en marche pour nettoyer le virus, entraînant une grande fatigue, et que rien ne porte à croire que la maladie peut devenir chronique.
La fatigue persistante, un signe présent dans les formes bénignes comme les formes graves
Toutefois, une étude préliminaire menée par l’équipe du Dr Liam Townsend de l’hôpital St James à Dublin en Irlande révèle que la fatigue persistante est un "symptôme courant chez les personnes présentant une infection symptomatique au Covid-19", que celle-ci soit grave ou non. Elle a pu être observée chez 52% des patients suivis (128 personnes au total) "lors d’une évaluation réalisée en moyenne dix semaines après leur 'guérison clinique'", rapporte l'AFP. Les femmes et les personnes ayant des antécédents d'anxiété ou de dépression sont particulièrement concernées. Selon les chercheurs, ces résultats "démontrent un fardeau important de la fatigue post-virale chez les personnes ayant eu une infection au SRAS-CoV-2 après la phase aiguë de la maladie". Un symptôme qui nécessite une "intervention précoce" ainsi que l’utilisation de méthodes "non pharmacologiques".
Les séquelles à plus long terme des formes graves
Attaque virale et orage cytokinique
Les séquelles les plus lourdes sont observées chez les hommes et femmes ayant développé une forme grave de CoVid-19. Et elles ne concernent pas seulement les poumons, comme on a pu le penser jusqu’alors : “Le coronavirus, comme tous les virus, attaque absolument tous les organes, explique le Dr Kierzek. Le CoVid-19 provoque une attaque virale, c’est-à-dire une attaque directe du virus qui peut atteindre le cœur, les vaisseaux, les poumons, le cerveau, avec autant de séquelles possibles. Ensuite, le système immunitaire réagit, s’emballe et crée une inflammation, c’est ce qu’on appelle l’orage cytokinique. Cette inflammation peut être à l’origine de myocardite, d’ encéphalite, du syndrome de détresse respiratoire aiguë, etc. ”
Les séquelles pulmonaires
Une vidéo en 3D réalisée par des chercheurs de l'hôpital universitaire George Washington aux Etats-Unis montre les dégâts à long terme du coronavirus sur les poumons. “Quand cette inflammation se réduit, elle laisse des cicatrices sur les poumons, explique le docteur Keith Mortman, chef du service de chirurgie thoracique qui a reçu l'homme qui illustre la vidéo. Cela peut détériorer les capacités d'un patient à respirer dans le futur. ”
"Le poumon cicatrise donc sous forme de fibrose et fait perdre un certain pourcentage d’activités d’oxygénation du sang puisque le rôle d’échangeur gazeux ne peut plus se faire", précise le Dr Kierzek. Mais les traitements utilisés en réanimation ont également leur rôle à jouer dans la survenue des séquelles pulmonaires : “La ventilation artificielle peut donner des séquelles, en particulier des barotraumatismes. Une partie des poumons peut éclater. ”
Les séquelles cardiovasculaires
Une étude2 publiée fin mars dans la revue scientifique américaine JAMA Cardiology révèle que sur 416 hommes et femmes hospitalisés à cause du CoVid-19, 82 avaient des lésions cardiaques, avec un taux de mortalité plus élevé. Dans une autre étude3 parue dans la revue, le cardiologue américain Mohammad Madjid explique : “Les leçons des précédentes épidémies de coronavirus et de grippe suggèrent que les infections virales peuvent déclencher des syndromes coronariens aigus, des arythmies ou des insuffisances cardiaques. ” Dans un communiqué paru le 15 juillet, l'Académie française de médecine mentionne également les myocardites ou encore les infarctus du myocarde.
Et ce, que l’on ait des antécédents cardiovasculaires ou non : "La maladie à coronavirus de 2019 peut soit induire de nouvelles pathologies cardiaques ou exacerber des pathologies cardiovasculaires sous-jacentes", écrit-il. Interviewé par le magazine Healthline, il précise qu’ “une lésion du muscle cardiaque peut survenir chez tout patient, qu'il soit atteint ou non d'une maladie cardiaque, mais le risque est plus élevé chez ceux qui sont déjà atteints d'une maladie cardiaque". À cela s’ajoute les effets des molécules antivirales testées sur les hommes et femmes atteints de CoVid-19 : dans un communiqué4 paru le 30 mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte sur les risques associés à la prise de médicaments à base de chloroquine et d’hydroxychloroquine, susceptibles d’entraîner des troubles du rythme cardiaque. Le Dr Kierzek mentionne également les risques des médicaments vasoconstricteurs utilisés en réanimation pour maintenir la tension artérielle, comme la noradrénaline : “Si les vaisseaux se resserrent trop, cela peut entraîner des nécroses au niveau des doigts de pieds, des mains, des bras, avec un risque d’amputation. ” Par ailleurs, une étude5 internationale publiée le 8 juin dans la revue Journal of the American College of Cardiology révèle que les patients atteints d'une forme grave de CoVid-19 nécessitant l'intubation ou la ventilation artificielle ont un risque particulièrement accru de souffrir d'une phlébite (ou thrombose veineuse), caractérisée par la formation de caillots sanguins dans les veines, ce malgré la prise d'un traitement anticoagulant en prévention. Près de la moitié des patients étudiés ont présenté une thrombose veineuse profonde, la forme de phlébite la plus grave qui expose à une embolie pulmonaire, avec des conséquences dramatiques. Les auteurs insistent sur "le besoin d'une surveillance attentive des thromboses veineuses profondes" chez ces patients et d'une "évaluation du rapport bénéfices/risques d'un traitement anticoagulant plus fort".
Les séquelles rénales
Lors d'une infection au coronavirus, celui-ci peut s’attaquer aussi aux reins : si “la maladie rénale chronique apparaît comme un facteur de risque de gravité” du CoVid-19, “actuellement, en réanimation, plus de 20% des patients développent une insuffisance rénale”, explique à Medscape le professeur Stéphane Burtey, néphrologue à Marseille, qu’il y ait des antécédents de maladie rénale ou non. Les traitements médicamenteux à l’essai pourraient là encore avoir des effets néfastes : le remdesivir est “connu pour sa néphrotoxicité, rappelle le Pr Burtey, il très difficile à utiliser chez les insuffisants rénaux. L’association lopinavir/ritonavir présente, elle, une petite toxicité rénale mais les premiers résultats ne semblent pas indiquer une grande efficacité. ” Prise à forte dose et pendant une longue durée, la chloroquine pourrait également être néphrotoxique, “mais cela ne correspond pas à ses conditions d’utilisation ici”. “Nous allons nous intéresser avec les collègues aux patients sortis de réanimation qui gardent une insuffisance rénale, car il n’est pas impossible que certains d’entre eux gardent des séquelles”, conclut le médecin, qui conseille à ses confrères “de regarder le rein aussi bien au début de la pathologie quand les patients ont une atteinte peu sévère, qu’en phase aiguë de la maladie quand ils développent une protéinurie, de les surveiller et ne pas les lâcher dans la nature pour suivre ce qui se passe sur le plan néphrologique à long terme”.
Les séquelles neurologiques
Dernièrement, ce sont les manifestations neurologiques du CoVid-19 qui interrogent. La perte de goût et d’odorat pourrait en effet être le signe d’une attaque au cerveau, d’autant que plusieurs études6,7 ont mis en évidence des états de confusion et d’agitation, des douleurs neuropathiques et musculo-squelettiques, des crises convulsives, des syndromes de Guillain-Barré, ou encore des accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les patients infectés. Pour l’heure, on ne sait pas si ces troubles sont durables. Mais selon une étude parue le 18 octobre dans la revue Seizure: European Journal of Epilepsy, un tiers des patients présenteraient des anomalies au cerveau, avec de potentiels effets à long terme. Mises en évidence par des électroencéphalogrammes (EEG), ces anomalies étaient liées à des encéphalopathies et principalement observées au niveau du lobe frontal, impliqué dans la coordination motrice et le langage. Selon les auteurs, elles sont "corrélées à la sévérité de la maladie, des conditions neurologiques préexistantes et une surveillance EEG prolongée". "Beaucoup de personnes pensent qu'elles vont tomber malades, aller mieux et que tout reviendra à la normale, mais ces découvertes nous disent qu'il pourrait y avoir des implications à long terme", explique à The Wire Science le professeur Zulfi Haneef, co-auteur de l'étude.
Les drogues utilisées en réanimation peuvent également être à l’origine de séquelles neurologiques, “comme un delirium, des pertes de mémoire, une désorientation…” Dans ce cas, “elles sont assez réversibles, mais elles existent”, affirme le Dr Kierzek. Une récente étude britannique parue dans The Lancet8 s'est penchée sur les conséquences psychiatriques et neuropsychiatriques. Elle explique que ces dernières, qui correspondent à "des troubles mentaux qui sont les séquelles d'une atteinte ou d'une maladie cérébrale, peuvent être les effets directs d'une infection du système nerveux central ou survenir indirectement via une réponse immunitaire ou un traitement médical". Après avoir passé en revue plus de 2000 études, les chercheurs ont observé que 65% des patients en soins intensifs présentaient une confusion, 69% une agitation, 21% une conscience altérée. Une fois sortis de l'hôpital, 33% avaient un syndrome dysexécutif (troubles des fonctions exécutives comme la planification, la flexibilité mentale, etc.) et quelques cas d'encéphalopathie ont été décrits. "Si l'infection au SARS-CoV-2 suit une évolution similaire à celles au SARS-CoV ou au MERS-CoV, la plupart des patients devraient guérir sans souffrir de maladie mentale, notent les auteurs de l'étude. Le SARS-CoV-2 pourrait causer un delirium chez une proportion significative de patients au stade aigu de l'infection. Les médecins doivent être conscients de la possibilité de souffrir de dépression, d'anxiété, de fatigue, d'un syndrome de stress post-traumatique, et de syndromes neuropsychiatriques plus rares sur le long terme. "
Des séquelles neurologiques même dans les formes bénignes ?
Une étude9 parue 8 juillet dans la revue Brain suggèrent désormais que des manifestations neurologiques du CoVid-19 potentiellement mortelles pourraient également survenir chez les formes bénignes. Parmi les 43 patients hospitalisés pour une infection à CoVid-19 confirmée ou suspectée étudiés, 10 cas de dysfonctionnement cérébral temporaire, 12 cas d’inflammation cérébrale, 8 AVC et 8 cas de lésions nerveuses ont été observés. "Nous avons identifié un nombre plus élevé que prévu de personnes atteintes de troubles neurologiques [...], qui n’étaient pas toujours en corrélation avec la gravité des symptômes respiratoires", explique Michael Zandi, co-auteur de l'étude. Par ailleurs, aucun de ces patients n'avait de trace de virus dans le liquide céphalorachidien, suggérant qu'il n’a pas attaqué directement leur cerveau.
Selon Ross Paterson, également co-auteur de l'étude, "les médecins doivent être conscients des effets neurologiques possibles, car un diagnostic précoce peut améliorer les résultats sur la santé des patients". Néanmoins, "la très grande attention portée à cette pandémie fait qu’il est très peu probable qu’il y ait une grande pandémie parallèle de lésions cérébrales inhabituelles liées au Covid-19", tient à préciser Anthony David, directeur de l’Institut de santé mentale de l’University College London (UCL) qui a mené les travaux.
Les séquelles psychologiques et psychiatriques
Enfin, les séquelles psychologiques ne sont pas à négliger. Outre la grande anxiété associée à la pandémie et aux mesures strictes prises pour tenter de l’enrayer, le CoVid-19 peut être à l’origine de troubles mentaux chez les personnes ayant fait face à l’épreuve de la réanimation. Une étude menée par le Centre hospitalier italien San Raffaele, publiée dans la revue Brain, Behavior and Immunity le 30 juillet 2020 a montré que sur 402 anciens malades, 55% souffraient d'un trouble psychiatrique. 28% de syndrome de stress post-traumatique , 31% de dépression, 42% d'anxiété et 40% d'insomnie. 20% ont également été diagnostiqué de trouble obsessionnels-compulsifs (TOC). “Vous vous retrouvez pendant trois semaines avec une machine qui respire pour vous, vous êtes endormis, vous êtes paralysés avec des curares”, explique à l’AFP Bertrand Guidet, chef du service de médecine intensive réanimation à l'hôpital Saint-Antoine. C’est pourquoi dans certains cas les experts jugent la réanimation “déraisonnable”, et préconisent seulement des soins palliatifs.
Des séquelles ophtalmiques ?
Dans une étude de cas publiée le 8 octobre dans Jama Ophtalmology, des traces du coronavirus ont été détectées dans l'oeil d'une patiente infectée deux mois auparavent. La femme de 64 ans a eu le Covid-19 en janvier 2020, et a développé plus d'un mois plus tard, un glaucome à angle fermé ainsi qu'une cataracte, rapportent les scientifiques d'un hôpital de Wuhan, en Chine, où a débuté l'épidémie. La patiente est alors opérée et le médecin ophtalmologue lui prélève des échantillons de conjonctivite et de l'iris. C'est à travers ce prélèvement qu'il découvre une protéine du coronavirus dans des cellules oculaires.
La protéine du SARS-CoV-2 "existait au niveau intracellulaire dans les tissus oculaires de la patiente précédemment infectée par COVID-19", indiquent les auteurs. Selon leur hypothèse, "le SRAS-CoV-2 peut également infecter les tissus oculaires en plus du système respiratoire". D'autres études sont nécessaires pour confirmer cette piste de recherche.
Des symptômes qui persistent : le syndrome post-CoVid
Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les témoignages de personnes qui souffrent de symptômes persistants du CoVid-19. Et cela comprend aussi celles qui n'ont pas développé de complications nécessitant une hospitalisation. Des séquelles pour lesquelles certains patients ont eu recours à des électrocardiogrammes ou des scanners : on parle alors de syndrome post-CoVid. Les hashtags #aprèsj20 et #aprèsj60 regroupent des témoignages édifiants : "Aujourd'hui à J60 post-infection covid : après 2 semaines de symptômes tout allait mieux, puis au J51, grosses douleurs aux poumons et au thorax, impossible de respirer : direction l’hôpital et c'est parti pour l’assistance respiratoire et la morphine #apresJ20", rapporte le compte @nvmbrr10th. "J'ai 22 ans. J'ai été suspecté du COVID il y a 2 mois. Il y a un mois les douleurs au coeur et dans les autres organes ont commencé. Je viens de voir vos tweets. Je suis en larmes car je me sens moins seule. Merci pour vos messages !", peut-on lire dans un autre tweet. Des recherches sont nécessaires pour définir la cause de ces symptômes qui persistent ou qui ressurgissent. "Tous ces cas méritent d'être explorés. Il faut s'intéresser à ces gens et comprendre ce qu'ils ont. (...) Beaucoup de questions se posent, il faut faire passer des tests et procéder par élimination. Mais ces gens ne doivent pas penser qu'on les abandonne, nous sommes pris dans le flux de problèmes qui se posent au fur et à mesure", informe à Pourquoi Docteur1 le Dr Benjamin Wyplosz, infectiologue au service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Bicêtre.
Face à ces symptômes qui persistent, l'Académie Nationale de Médecine a publié un communiqué le 2 juin 202010. Il est destiné à la prise en charge des patients convalescents, notamment à ceux dont l'état ne justifie pas d'hospitalisation mais qui présentent des signes respiratoires, des manifestations d'allure grippale et des symptômes associés, aux malades de retour à domicile après hospitalisation, mais aussi aux malades en milieu ambulatoire qui signalent "la persistance ou la résurgence de certains symptômes notamment l'anosmie, les sensations de gêne respiratoire, les dyesthésies des extrémités et une fatigabilité intense". Des signes qui requièrent une attention particulière, "pour ne pas méconnaître d'autres affections aiguës non liées à la Covid-19", comme l'infarctus du myocarde ou une maladie thrombo-embolique. L'Académie recommande :
"une vigilance accrue des médecins qui assurent leur suivi et une prise en charge adaptée des manifestations cliniques persistantes ou résurgentes de l’infection ou des troubles séquellaires de l’hospitalisation, sans méconnaître toute affection aiguë sans rapport avec la Covid-19 ;
la prescription de tests diagnostiques (RT-PCR) chez les convalescents toujours symptomatiques, en particulier chez les patients non hospitalisés qui n’avaient pas été testés lors de l’épisode initial, et de tests sérologiques (IgM + IgG ou Ig totales) pour évaluer leur statut immunitaire ;
un recours approprié aux supplémentations nutritionnelles, à la réadaptation physique et à la prise en charge psychologique ;
un maintien des gestes barrières avec port du masque dans la sphère publique et l’interdiction de contacts rapprochés avec des personnes à risque de forme grave pendant les sept jours suivant la levée du confinement."
Quel suivi ?
En fonction des séquelles de l’infection, les patients gravement atteints devront suivre une rééducation ou être appareillés, sur une période plus ou moins longue. “Par exemple en cas de séquelles pulmonaires, le patient doit suivre une rééducation pulmonaire qui consiste à souffler contre une pression, c’est-à-dire créer une pression d’expiration positive pour rouvrir les voies pulmonaires, détaille le Dr Kierzek. D’autres auront besoin d’exercices de rééducation neurologique en cas de lésions cérébrales. C’est tout l’enjeu de la médecine physique et de réadaptation (MPR) mais également des professionnels paramédicaux comme les kinésithérapeutes, les orthophonistes... Et parfois, ces séquelles seront définitives : certains nécessiteront de l’oxygène à domicile, d’autres auront besoin de médicaments pour tonifier le cœur en cas d’insuffisance cardiaque. ”
Par ailleurs, l'hôpital Foch a annoncé le lancement le 12 juin de Rehab-covid, un service "sur mesure" pour les patients atteints d'une forme non grave de la maladie mais présentant un syndrome post-CoVid. Le but ? "Eliminer une complication à distance de la pneumopathie à SARS-COV-2 (embolie, fibrose pulmonaire, infarctus…) et réaliser un bilan d'évaluation fonctionnelle débouchant sur un traitement. " Le premier bilan consiste en une épreuve d'effort médicale et respiratoire, auquel participent également un kinésithérapeute, un diététicien et un psychologue. Ensuite, les patients bénéficient d'un programme complet "en fonction de la gravité des séquelles constatées (auto-rééducation à domicile, séances chez un kinésithérapeute libéral sur ordonnance, prise en charge dans le service de rééducation de l'Hôpital Foch)". Pour traiter les séquelles, l'Académie nationale de médecine recommande de son côté, "dans la limite de nos connaissances" :
"la reprise d’une activité physique, dont la marche est la plus simple, dès que possible.
la vigilance quant à la qualité fonctionnelle des organes les plus souvent atteints (cœur, cerveau, muscles et poumon) ;
une surveillance de l’évolution à long terme de ces séquelles en assemblant une cohorte de patients pour une étude longitudinale de plusieurs années ;
des mesures concernant l’organisation du travail dans les hôpitaux et les EHPADS (recrutement de personnels soignants ; augmentation des rémunérations), pour diminuer le risque de 'burn out' et les tensions psychologiques liées à un travail excessif ;
aider les parents d’enfants handicapés qui, en cas de reconfinement, auraient à remplacer les institutions d’accueil."
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.11.20 16:57
Une étude danoise sur le bien-être conclut que pour 100 cas positifs au Covid-19, 7.200 personnes deviennent anxieuses
La hausse des cas de Covid-19 a un effet exponentiel sur l’augmentation des cas d’anxiété dans un pays, selon une étude publiée mardi par l’Institut danois de recherche sur le bonheur, en pleine deuxième vague en Europe.
Entre avril et juillet, des chercheurs ont interrogé 3.211 personnes en majorité originaires de Grande-Bretagne et des États-Unis, pour ensuite mettre en corrélation leurs réponses avec les statistiques des cas de contamination au coronavirus.
Par million d’habitants, pour 100 nouveaux cas, 7.200 personnes deviennent anxieuses, selon les conclusions de l’étude.
Des effets qui semblent toucher davantage les jeunes, puisque 32 % des personnes âgées de 18 à 24 ans ont déclaré se sentir très seuls, tandis que seuls 16 % des plus de 64 ans ont fait état du même sentiment.
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.11.20 16:59
Admin a écrit:
Une étude danoise sur le bien-être conclut que pour 100 cas positifs au Covid-19, 7.200 personnes deviennent anxieuses
La hausse des cas de Covid-19 a un effet exponentiel sur l’augmentation des cas d’anxiété dans un pays, selon une étude publiée mardi par l’Institut danois de recherche sur le bonheur, en pleine deuxième vague en Europe.
Entre avril et juillet, des chercheurs ont interrogé 3.211 personnes en majorité originaires de Grande-Bretagne et des États-Unis, pour ensuite mettre en corrélation leurs réponses avec les statistiques des cas de contamination au coronavirus.
Par million d’habitants, pour 100 nouveaux cas, 7.200 personnes deviennent anxieuses, selon les conclusions de l’étude.
Des effets qui semblent toucher davantage les jeunes, puisque 32 % des personnes âgées de 18 à 24 ans ont déclaré se sentir très seuls, tandis que seuls 16 % des plus de 64 ans ont fait état du même sentiment.
je me cite pour voir l'effet sur mon anxiété !!!
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 13.11.20 20:58
Hold-Up, film en sortie nationale 11 novembre. Pourquoi j'ai produit ce film par Christophe Cossé? Publié le 07/11/2020 à 10:26 - Mise à jour à 10:43
Hold-Up, film en sortie nationale 11 novembre. Pourquoi j'ai produit ce film par Christophe Cossé? Tprod
Auteur(s): Christophe Cossé pour FranceSoir
TRIBUNE : Le film Hold-Up produit par Pierre Barnérias et Christophe Cossé, sort ce mercredi 11 novembre. Christophe Cossé est producteur de documentaires et de films avec une formation en anthropologie sociale et psychologie clinique.
Pourquoi j’ai produit ce film ?
Ce qui me vient en premier à l’esprit, c’est cette phrase de Kierkegaard :
« Il s'agit de comprendre ma destination, de voir ce que Dieu veut proprement que je fasse. Il s'agit de trouver une vérité qui soit vérité pour moi, de trouver l'idée pour laquelle je veux vivre et mourir».
Avec cette singulière crise politique qui remet en cause bien des principes de notre humanité, et que maquille la préoccupation sanitaire, nous sommes parvenus à l’heure des choix. Dès lors, avec nos connaissances et notre conscience, à quoi sommes-nous prêts à renoncer ? Devons-nous céder à la peur, au besoin de sécurité, ou préférer embrasser la vie et la liberté ? Ma démarche, notre démarche commune tant avec mes coproducteurs qu’avec toutes celles et ceux venus témoigner, c’est avant tout d’avertir sinon d’alerter, d’interpeller, d’informer le plus grand nombre.
L’épidémie et son traitement ont tout d’une intrigue dramatique. Cet évènement épidémique révèle en définitive une crise profonde, révélatrice de l’état actuel de notre société, de ses institutions et de sa culture. On y découvre non seulement le pouvoir de la presse, désormais inféodée au pouvoir par le jeu des actionnaires qui la détiennent, mais aussi la puissance des réseaux sociaux qui véhiculent tant le relais de cette dernière, qu’un contre-pouvoir raillé par la censure, mais ô combien salvateur pour la connaissance et la liberté d’expression ou d’information.
L’issue de cette épidémie, somme toute habituelle et saisonnière, présente donc en quelque sorte les deux genres aristotéliciens: la tragédie de l’humanisme ou l’épopée d’un renouveau. Gageons qu’elle débouche sur le renouveau. D’autres y voient une dimension biblique.
C’est donc une question de choix, d’élan instinctif, d’appel ce qui m’a poussé dans ce film. Et aussi parce que le scénario qui se déroule sous nos yeux mérite un témoignage. Sans prétention aucune, je me réfère à Alexis de Tocqueville : « ce qu’il y a souvent de plus difficile à apprécier et à comprendre, c’est ce qui se passe sous nos yeux.»
C’est la base du film, nous évertuer à comprendre : les mensonges, la manipulation, l’ingénierie sociale, la corruption. Il faut bien se figurer que la privation de nos droits, de nos libertés, de nos choix est un hold-up. Nous aurions pu l’intituler « Coup d’Etat ».
Nous sommes en fin de cycle, tout va très vite, et se radicalise. Il n’y a plus d’espace d’échange, de réflexion, de pensée. Pour Pierre et moi, comme pour Nicolas, il n’était pas envisageable de ne rien faire. Et nous prévoyons même de continuer à filmer et à suivre l’actualité, car nous pressentons un changement fondamental dans notre humanité. Notre actualité sociale et politique nous y ramène. Le président Macron a décidé de confiner derechef sa population pour six semaines.
Nouvelle étape du scénario.
La lecture des derniers relevés hebdomadaires de l’OMS et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, permet clairement de constater que tous les pays ayant pratiqué le confinement ont eu les pires résultats dans le degré de résilience de leur population au COVID-19.
Le taux de mortalité est établi à 0,15%. Plus de 98% des individus ayant contracté le virus guérissent. Le nombre de morts associés abusivement au Covid reste encore deux fois inférieur à celui des erreurs médicales ou du tabac.
Outre que le fait de confiner toute une population saine et non malade a été et demeure une première dans l’histoire de l’humanité, toutes les études qui ont été produites depuis le premier confinement rejoignent les conclusions des précédentes, à savoir l’inefficacité de cette mesure. Serait-elle politique ?
L’OMS vient, il y a quelques semaines à peine, de convenir de son inefficacité et de son inutilité. On se souvient pourtant de cette étude de Neil Ferguson, de l’Imperial College, qui prévoyait plus de 500 000 morts en Grande-Bretagne, et 10 millions de victimes en Afrique, dont s’inspiraient l’OMS et les dirigeants occidentaux dans leur décision de confiner alors que l’épidémie était déclarée.
Ce même épidémiologiste, qui, dix ans auparavant, lors de l’épidémie de la grippe A (H1N1), avait également envisagé un désastre sanitaire de plus de 60 millions de victimes dans le monde. A l’époque, le rapport du Sénat (2010) avait clairement dénoncé l’irrationalité de ces analyses, la dérive de la politique sanitaire et avait surtout mis en lumière les conflits d’intérêts qui semblaient régir cette dernière.
Malgré cela, notre gouvernement, après s’être défendu à maintes reprises de l’envisager, l’a confirmé, ce nouvel emprisonnement. Il avance même de surcroît vouloir y associer quelques autres mesures coercitives, tout en dénonçant l’irresponsabilité, sinon l’incurie, de ceux qui s’y opposent.
Ce nouveau confinement a été officiellement décrété en conséquence de l’importance du nombre de cas de contaminations et du nombre de malades admis en réanimation. Le seuil de 60% des lits occupés a ou aurait été franchi.
Or, il serait bon de remettre en perspective les données sanitaires des cinq années précédentes pour constater que nos services hospitaliers sont toujours saturés à cette période de l’année, tant pour d’autres coronavirus, que pour la grippe ou des problèmes respiratoires. Il est éloquent de rappeler que notre Ministre de la Santé a lui-même participé à la faillite de notre système de santé, en soutenant la politique de réduction des lits en milieu hospitalier, ce qui provoque depuis quelques années déjà, l’engorgement des services de réanimation.
Il serait également bienséant de préciser, dans un souci de transparence et d’honnêteté, que le nombre de patients en réanimation tient aussi compte du nombre de patients en soins intensifs dans le privé. Toutefois, dans le calcul de Monsieur Véran et de son Comité scientifique, on compte les malades du privé, mais pas le nombre de lits; simple tour de passe-passe pour permettre d’augmenter le taux d’occupation en réanimation et de justifier la peur, la panique ou la terreur. Etrange pour des médecins.
Que dire du bilan médical des malades admis en ce début du mois de novembre en réanimation ou en soins intensifs, si ce n’est un profil type d’individus de plus de 65 ans affectés par la comorbidité, victimes de saturation de leur système immunitaire ?
Que dire du nombre réel de victimes du Covid alors que l’on recense comme tels les décès dus aux maladies cardio-vasculaires, aux cancers, aux diabètes ?
Que dire du nombre réel des cas de contaminations, avec un moyen de dépistage peu fiable et trompeur et dont la sensibilité vient d’être augmentée aux dépens de sa déjà faible efficacité ?
Que dire du gouvernement, qui, après avoir constaté il y a six mois la saturation de nos services publics hospitaliers, n’a pas investi pour de nouveaux lits en réanimation ?
Que dire de la médecine libérale, sans moyens d’agir sur la prophylaxie de la maladie, privée d’hydroxychloroquine, d’azithromycine, de macrolides ou de C3G ? En les coupant de leurs moyens, le gouvernement favorise l’orientation des soins vers l’hôpital.
De tout cela il n’est point question. Le gouvernement semble suivre sa propre feuille de route, sur cette deuxième vague et son confinement finalement induit, annoncés depuis le mois d’avril. Alors s’ils savaient, pourquoi ne pas avoir agi ? Une fois de plus ?
Ce choix d’un deuxième confinement n’est pas qu’un révélateur de l’échec de notre politique sanitaire. C’est la confirmation d’une grave et profonde crise institutionnelle et démocratique. L’état d’urgence sanitaire est anticonstitutionnel et illégal. Les élections municipales se sont déroulées hors du cadre constitutionnel. Le Conseil constitutionnel est en sommeil, prié par le gouvernement de se confiner également, les deux chambres sont au ralenti, les textes sont examinés par 10% des députés, l’exécutif détient les pleins pouvoirs, et nos libertés sont à nouveau restreintes comme jamais dans un cadre de paix.
L’état d’urgence sanitaire ne respecte nullement les applications de l’article 16 et de l'article 53 de la Constitution, le rendant anticonstitutionnel et illégal.
Au niveau des institutions, ce qui a aussi changé, dès le début de la crise, c’est que le gouvernement s’est doté d’un Conseil scientifique dont les membres sont majoritairement proches des laboratoires pharmaceutiques. Il existe pourtant des organismes réputés et sans doute plus indépendants comme l’INSERM, le CNRS, les académies de médecine, de pharmacie, ou de vétérinaires… ?
Avec ce nouveau confinement, le gouvernement restreint une nouvelle fois nos libertés. Une nouvelle fois, elles sont bafouées et notamment, la liberté d'aller et venir, la liberté d'entreprendre et la liberté de réunion. Mais d’autres plus individuelles.
La liberté d’aller et venir existe en pratique depuis la fin du servage en France. Elle apparaît dans les textes en 1315, sous Louis X. Le décret royal précisait :
“ Toute créature humaine doit généralement être franche par droit naturel. Le Roi condamne avec énergie le joug et la servitude, qui est tant haineuse et fait qu’en leur vivant, les hommes sont réputés comme morts et, à la fin de leur douloureuse et chétive vie, ils ne peuvent disposer ni ordonner des biens que Dieu leurs a prêtés en ce siècle.”
La liberté d’entreprendre est plus récente. Elle date de la Révolution française. Le décret d’Allarde de 1791 autorise tout citoyen à exercer le métier ou le négoce qu’il veut, pourvu qu’il paie ses impôts. Cela permettait d’échapper à la logique des corporations et de rang social où vous étiez plus ou moins lié par ce que faisaient vos parents avant vous. Il ne semble pas que cette liberté d’entreprendre ait connu jusqu’ici de restriction ou d’interdiction.
Puis la liberté de réunion, comme la liberté d’expression, sont des libertés fondatrices de la IIIème République. Elles marquent le droit d’exprimer son désaccord avec le pouvoir en place. Elles ont permis la création des syndicats par exemple.
Les médecins sont désormais censurés lorsque leur parole publique ne fait pas écho à la politique dominante, et même sur les réseaux sociaux, la police de la pensée s’installe.
Toutes ces libertés ont été acquises de haute lutte dans les larmes et le sang, souvent par des personnes très jeunes qui ont généreusement donné leur vie pour leurs idéaux afin que d’autres puissent en bénéficier. Et pourtant, nous demeurons contraints dans nos libertés, sans réagir, affichant par là-même notre degré de consentement.
« Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes » écrivait Machiavel dans Le Prince.
Enfin, une liberté très singulière et fondamentale dans le droit naturel humain a été violée, celle de la tendresse, du toucher, de l’attention. Sous la menace de la force en plus d’un décret, il a été interdit aux proches de visiter leurs parents. On a laissé mourir nos anciens, ils ont été cloisonnés, enfermés dans leurs EHPAD, interdits de sortie, de visite, de tendresse, de soins. Un premier pas vers l’euthanasie.
Mais le pire à mes yeux est de ne pas avoir la liberté de mourir. Le deuxième pas vers l’euthanasie a été franchi ; sa légalisation a été effective par le décret du 28 mars, autorisant les médecins à utiliser le Rivotril pour « accompagner » les patients. Ce décret a été abrogé par un nouveau le 10 juillet. Le pays des droits de l’Homme ?
Le mépris du genre humain.
Sous le prétexte de cette épidémie dont seuls les messagers de l’idéologie sanitaire autoritaire martèlent son danger, il convient de nous surveiller, de nous diriger, de nous contraindre à une société de surveillance et de soumission. De là découlent ces délicieuses valeurs nouvelles que sont la délation, la dénonciation, le repli sur soi. Les valeurs humanistes sont menacées d’implosion, on ne parle plus d’éthique, de morale ou de respect, mais d’obéissance, de protocole, de menaces et de peurs. Un véritable cheval de Troie pour notre humanité que ce coronavirus.
Ainsi, se profile la vaccination massive, et son corollaire, le fichage de chaque individu. En France, en Europe, mais dans le monde entier, au prétexte d’un virus pas plus offensif qu’un autre COVID saisonnier. Quelle incroyable et phénoménale entreprise de manipulation globale, au service d’une sombre idéologie, qui avant d’accomplir son dessein, distille la peur, la menace et la confusion afin que chacun perde ses repères pour mieux embrasser le pouvoir et l’autorité dans une servitude volontaire et rassurante. Je cite à nouveau Alexis de Tocqueville,
« ce qu’il y a souvent de plus difficile à apprécier et à comprendre, c’est ce qui se passe sous nos yeux. »
Cet état d’urgence sanitaire est une aussi une catastrophe économique et sociale qui peut déboucher sur une crise économique puis politique majeure.
Au moins 400 000 PME ont dû fermer, soit environ 4 millions de personnes au chômage, sur les 10 ou 12 millions d’indépendants, combien vont pouvoir reprendre une activité ? Combien d’entre nous vont gonfler le nombre déjà exorbitant des personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté, qui a été réévalué à 10 millions de personnes en France ? Combien de milliers de personnes vont rejoindre les 5 millions de Français qui ont déjà recours à l’aide alimentaire ? Combien de nos compatriotes vont être délogés, rejoignant la triste cohorte des 900 000 SDF ?
La loi du travail, les acquis sociaux ont déjà été revisités, corrigés, étirés. Avec la crise « sanitaire », tout employé ou salarié, au lieu de réclamer une augmentation ou une amélioration de ses conditions de travail ou de ses droits, va désormais réclamer du travail ou se plier à l’effort national, quelles qu’en soient les conditions. En majorité, il est assigné à résidence en télétravail, dans des conditions pour la plupart, d’inconfort. Dix points de PIB à rattraper…
Ces événements actuels révèlent que l’on a glissé peu à peu vers une technocratie sanitaire, relayée par une presse qui paraît encore plus docile et inféodée au pouvoir. Ce pouvoir est lui-même de plus en plus gangréné par les conflits d’intérêts, et en particulier par le pouvoir des grands laboratoires, réputés pour leur corruption.
Les scientifiques se font journalistes, sinon politiques, tout comme les journalistes se posent comme experts dans une émulation complice de coercition et de domination. Plus alarmant, les politiques deviennent quant à eux les communicants, souvent malgré eux, des puissances financières qui les soutiennent.
Nos sociétés s’orientent-elles vers ce « biopouvoir » imaginé par Foucault ?
Le philosophe voyait le pouvoir sur les hommes évoluer vers un autoritarisme de la santé. Il observait qu’après le pouvoir sur les âmes, par les ministres de l’Eglise illustré par le troupeau de brebis égarées, c’est sur l’humain que le pouvoir monarchique s’est exercé, avec le pouvoir de donner la mort. Après l’effondrement de la monarchie, il y eut toutes ces dérives autoritaires du 20ème siècle. Légitimées par le dogme visant à transformer l’humanité ou l’humain vers un monde meilleur, elles se sont illustrées dans la prise en charge de la vie, non plus des âmes, mais des hommes.
Avec le biopouvoir, le dogme, c’est la santé ; il s’agit de prendre en charge d'un côté le corps pour le discipliner, et de l’autre la population pour la contrôler. L'élément commun au corps et à la population, c'est la norme. La norme statistique. C'est elle qui fait en sorte que ce biopouvoir s'exerce, de manière rationnelle, à la fois sur un ensemble statistique, c’est-à-dire une collectivité, et sur un individu.
Et ce biopouvoir contrôle tous les mécanismes de la vie de l’individu dans la société : politiques, judiciaires, policiers, économiques, philosophiques.
La question mérite d’être posée. En effet, non seulement des hommes d’affaires, des politiques et des médecins veulent imposer un type de traitement unique, la vaccination, sans passer par les règles démocratiques habituelles grâce à l’état d’urgence, mais de plus, chaque citoyen va devoir s’y soustraire au risque d’une mise au ban social. L’individu risque de perdre non seulement sa liberté, mais surtout sa souveraineté.
Au-delà de cette sombre hypothèse, reprenons toute la terminologie, la sémantique pour ne pas dire la novlangue actuelle, en commençant par celui que nous entendons le plus : le confinement. Étymologiquement, on retrouve dans le confinement, le terme « finis » qui en latin signifie frontière, barrière, limite. Le confinement, outre sa définition médicale brandie par la gouvernance, signifie réclusion, internement.
Enfin, employé au participe, le confiné est dit d’un espace qui manque d’oxygène, d’espace ou de nourriture.
Il est aussi fait mention d’une « distanciation sociale » pour éviter la propagation du virus. Or il ne s’agit que de distanciation physique, mais on nous impose la notion de « social », car en effet, la barrière, la limite, la frontière imposée par ce confinement devient un mur entre nous. Tout contrevenant est sévèrement critiqué, dénoncé et voué aux sanctions administratives. La tendresse est déconseillée, sinon réprimée.
Le port d’un masque est devenu obligatoire bien qu’il ait au préalable été déclaré inutile, et cet artifice est une autre barrière, un autre symbole d’enfermement.
On évoque le traçage des individus, la recherche ou la poursuite des cas contacts, le passeport numérique de santé, les camps de quarantaine…
Dans le discours ambiant, non seulement les termes sont vidés de leur sens premier, mais il ne s’agit pas de se fier à la vérité, comme le disait si subtilement Sibeth Ndiaye, mais « d’orienter la réalité pour faire accepter notre projet politique aux Français; cela ne relève pas du mensonge, mais de la désinformation positive ». Evidemment !
Michel Onfray le rappelait dans son ouvrage « Théorie de la dictature », en rapprochant notre monde actuel de celui de 1984 :
« On peut citer aussi l’inversion systématique du sens des mots, par exemple, la guerre c’est la paix, la haine c’est l’amour… qui reformate complètement les cerveaux ».
Car, conformément au concept de solipsisme, c’est dans le cerveau de chacun que le monde existe, “et que le réel est une construction mentale”.
Si la pensée est donc bien formatée, on ne voit plus que ce à quoi on croit.
Déjà dans « Surveiller et punir », en 1975, Michel Foucault expliquait comment la propagation de la peste avait permis aux Etats d’imposer au XVIIe siècle des mesures coercitives à travers leur pouvoir de normalisation :
« Espace découpé, immobile, figé. Chacun est arrimé à sa place. Et s’il bouge, il y va de sa vie, contagion ou punition [...] Le rapport de chacun à sa maladie et à sa mort passe par les instances du pouvoir, l’enregistrement qu’elles en font, les décisions qu’elles prennent [...] Derrière les dispositifs disciplinaires, se lit la hantise des contagions, de la peste, des révoltes, des crimes, du vagabondage, des désertions, des gens qui apparaissent et disparaissent, vivent et meurent dans le désordre. »
Et ce qui se passe sous nos yeux, c’est également un exemple parfait des expériences de Milgram. Chacun a tendance, pour se rassurer, à se dépersonnaliser pour embrasser la cause de l’autorité. Qui forcément détient la vérité, qui forcément peut rassurer, qui forcément peut conforter et protéger.
Il est plus rassurant de croire à une illusion qui rassure qu’à une vérité qui dérange. C’est entre autres une question de champs d’information. Pour celui ou celle qui n’a pas l’accès à un champ d’information différent de celui sur lequel il s’est construit, ou celui sur lequel on l’a construit, il y a distorsion, coupure, rejet. C’est en cela qu’il est difficile de faire comprendre à nos concitoyens les véritables contours de ce script.
C’était la triste situation de nombreux pays au XXème siècle, dont on espérait pourtant ne pas reproduire les erreurs à notre époque :
Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut pas se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez”, disait Hannah Arendt.
Par des techniques de manipulation bien connues de la PNL (programmation neuro-linguistique) comme la double contrainte, l’injonction paradoxale, l’ingénierie sociale, le saupoudrage, le discours ambiant associe manipulation, désinformation, et hypnose conversationnelle. Le piège fonctionne.
La double injonction selon laquelle tout va bien mais en fait cela ne va pas est le pire qui soit pour tomber dans le piège de la peur et l’endoctrinement. C’était le premier stade de l’épidémie, on va quand même au théâtre ou au bureau de vote. A présent c’est l’inverse. Il ne se passe rien, mais on crie alerte. Le parfait système coercitif.
On assiste aussi au système peur/ soulagement, bien connu sous le thème « good cop / bad cop ». Provoquer une crainte, une peur, par une mise en scène avec des dangers existants ou virtuels. Puis « en même temps », le locuteur ou son complice change de ton avec une ouverture possible. Ce n’est pas la peur qui provoque la soumission mais le soulagement. Et le soulagement, c’est la perspective du dépistage, du vaccin. Et en attendant on reste bien chez soi. Confiné. Emprisonné chez soi, en soi. Docile ?
Car nul n’est obligé de s’y soumettre ! C’est l’heure des choix. Pour exister, un manipulateur a besoin d’un manipulé, tout comme un maître d’un esclave. Est esclave celui qui y consent. Allons nous consentir, allez vous consentir à vous soumettre ?
« La vie vaut ce que nous sommes capables de risquer pour elle ». Il n'y a de liberté que par l'acte même de libération : celui qui ne veut pas risquer sa vie risque fort la servitude. Cependant, une fois maître, l'individu devient passif, inactif. C'est son esclave qui travaille, qui s'accomplit. Ainsi le maître devient dépendant du travail de son esclave, il devient l'esclave de son esclave, car c'est en travaillant qu'on atteint la liberté.
Tous les pouvoirs, et de plus en plus ceux de la pensée, sont désormais attribués à la médecine et aux mains de celles et ceux qui la gouvernent, l’orientent. Faut il rappeler que c’est Rockefeller qui a racheté toutes les écoles de médecine aux Etats Unis dans les années 1920, afin d’y dispenser une médecine exclusivement allopathique afin d’écouler les produits chimiques provenant du pétrole, ce qui va constituer la base de la pétrochimie et de l’industrie pharmacologique.
Il ne s’agit pas d’une médecine basée sur l’alimentation, pourtant premier principe d’Hippocrate, ou sur l’herboristerie, la phytothérapie, l’homéopathie, ou sur l’hypnose, la méditation ou la psychologie, la médecine chinoise ou ayurvédique, médecines traditionnelles à l’efficacité démontrée, mais il s’agit bien d’une médecine exclusivement allopathique. Une nouvelle religion qui n’en tolère pas d’autres.
Désormais la santé n’est plus un bien, c’est devenu une valeur. Force est de constater que c’est aussi devenu un diktat.
L’humanité doit accepter d’être soignée malgré elle, selon des codes ou des normes qui lui sont imposés. Une humanité confinée, contrainte, aux droits violés, mais protégée ! Pour appliquer un soi-disant principe de précaution, en réponse à une menace fantôme dont la virtualité ne s’inspire que de prévisions statistiques, que de calculs établis selon des modèles aux principes tronqués ou faussés, des projections qui ont été mises à mal par la réalité sanitaire. Cela n’a pas de sens. Un profond changement est en cours.
Et pour mieux comprendre cette fin de cycle globale, qui appelle à ce bouleversement profond, quelle qu’en soit l’impulsion, faisons un retour en arrière.
2019 était l’année de tous les dangers : risques bancaires avec de nombreux établissements en déroute, risques sur l’euro, économies au ralenti, manifestations sociales multiples fragilisant les pouvoirs en place. Et surtout, la fin annoncée du dollar, et l’avènement des cryptomonnaies.
La situation bancaire était critique, en particulier en Europe et aux Etats-Unis. Les milieux financiers craignaient pour la survie de la Deutsche Bank et la Commerzbank en Allemagne, de l’Intesa San Paolo en Italie, ou de la Société Générale en France. Toute faillite aurait déclenché en effet un « Bank run » partout en Europe que seule une fermeture coordonnée de toutes les banques de la zone et l’instauration d’un contrôle des capitaux aux frontières pourraient éviter.
Quand une banque importante fermera, on peut imaginer que toutes les banques de la zone euro fermeront. Que l’on se rassure, pour ces organismes qui constituent le fondement de notre « état », tout a déjà été mis en place légalement par la Directive BRRD européenne et Loi Sapin 2 pour pouvoir « chyprioter » nos comptes sous prétexte de nous protéger…. d’une catastrophe bancaire et économique.
À la situation bancaire critique s’ajoutait le risque de l’éclatement de la zone euro. Depuis les élections italiennes en mars 2019, la probabilité d’une sortie de l’euro de l’Italie s’était considérablement accentuée. En parade, il était prévu de faire tourner la machine à billets, ce qui aurait fait perdre toute valeur à l’euro, et la dépréciation des actifs. Aujourd’hui, certes, on risque d’en arriver au même point… avant le grand saut ?
A ce risque s’ajoutait également celui du système monétaire instauré depuis les accords de Bretton Woods, en 1944, visant à définir les grandes lignes du système économique et financier mondial, menacé par la nouvelle monnaie chinoise.
Un éclatement du système monétaire sous la pression d’une nouvelle monnaie chinoise. La Chine a créé une nouvelle monnaie basée et convertible en or. Or l’avantage des US de posséder la monnaie mondiale est que cela lui a permis de financer ses déficits. Le modèle économique américain repose en effet sur un abus chronique de dette qui est achetée par les pays qui cherchent à recycler leurs dollars. La Chine a lancé une alternative monétaire au dollar, et de ce fait n’a plus besoin d’acheter des obligations américaines. Bras de fer pour le leadership !
La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis était aussi particulièrement lancée, à coup de taxes, de protectionnisme et d’intimidations diplomatiques.
Enfin, le risque de crise sociale inquiétante pour les pouvoirs, tant en France que dans le monde, représentée par des mouvements populaires spontanés (Gilets jaunes...) comme par des manifestations de corporations ou de métiers, tous debout contre des réformes jugées inadaptées, injustes ou forcées au nom du marché et de ses lois.
Ainsi, ce choc anthropologique dont parlent à l’unisson les hommes politiques du monde entier que représente le Covid est une véritable aubaine.
Ce virus de pangolin serait-il à ce point opportuniste ?
Afin d’entrevoir ce que nous réserve l’avenir proche, faut-il s’inspirer des travaux du Forum Economique de Davos qui prône, comme le FMI, « The Great Reset », faut-il se tourner vers les principes collectivistes et transhumanistes de Bacon ou de Moore martelés par Attali et Minc ? S’inspirer de la Chine capitaliste autoritaire ?
Nous sommes à l’heure des choix.
Avec ce film, c’est un engagement pour la vie, le respect du vivant, mes enfants, parents, amis. Hymne à la vie, à l’amour, à l’âme humaine.
SCIENCE 12/11/2020 18:59 CET | Actualisé 13/11/2020 11:47 CET "Hold-up", le documentaire sur le Covid-19 confronté aux faits scientifiques Dans le film "Hold Up - retour sur un chaos", Pierre Barnerias et Christophe Cossé affirment vouloir répondre aux questions autour du coronavirus. La réalité est plus compliquée. Par Grégory Rozières Les fausses informations du documentaire Hold Up sur le Covid-19 LE HUFFPOST Les fausses informations du documentaire Hold Up sur le Covid-19 expliquées. SCIENCE - C’est ce qu’on peut appeler un succès fou. Sorti mercredi 11 novembre, le documentaire consacré au Covid-19 “Hold Up - retour sur un chaos” se retrouve au coeur des discussions dans de nombreux médias et sur les réseaux sociaux.
Sur la plateforme de financement participatif Tipeee, la société de production Tprod est passée en 24 heures de 28.000 euros de financement mensuel à plus de 110.000 euros, comme le rappelle le chercheur spécialiste du numérique et des milieux complotistes Tristan Mendès-France. Les différents extraits du film diffusés sur les réseaux sociaux accumulent des centaines de milliers de vues. Et vu les sommes déjà engrangées, l’objectif de 200.000 euros par mois pour le rendre disponible gratuitement pourrait bien être vite atteint.
L’accumulation d’exemples et d’intervenants avec un discours plus ou moins complotiste rend difficile de traiter dans sa totalité les fausses informations, approximations ou vraies questions (il y en a) évoquées dans “Hold Up”. Au vu du succès massif de ce documentaire, Le HuffPost va tenter de répondre à vos interrogations à ce sujet. Si vous avez des questions sur une partie du documentaire, n’hésitez pas à nous les adresser ici: vosquestions.coronavirus@huffpost.fr.
Mais que dit exactement ce documentaire, accusé de colporter un message complotiste? Le HuffPost l’a regardé dans son intégralité et vous propose ci-dessous de revenir sur quelques-unes des fausses informations propagées par “Hold-Up” sur le coronavirus et la gestion de cette pandémie mondiale. Cet article sera régulièrement mis à jour.
Le “Great Reset” Avant de rentrer dans le détail, il faut revenir sur la thèse principale de ce documentaire, qui met deux heures à apparaître à l’écran. Selon “Hold-Up”, cette pandémie a été organisée par des élites du monde politique, économique, intellectuel, technologique, afin de mettre en place un “Great Reset”, une “grande réinitialisation” de la société.
Le Forum économique mondial a bien prévu d’organiser une grande réunion en janvier 2021. Cela a même été annoncé dans un communiqué en juin. Ce projet vise à imaginer un “système économique et social pour un avenir plus juste, plus durable et plus résistant” face aux pandémies, au changement climatique et aux autres défis.
S’il est parfaitement légitime de débattre de la véritable utilité du Forum économique mondial et de cette réunion, affirmer que ce “Great Reset” est pensé depuis longtemps est factuellement sans consistance. Aucune preuve n’est présentée par le documentaire allant dans ce sens.
Toujours sans preuve, les auteurs affirment que le but de cette pandémie pour les élites mondiales est à la fois de détruire une partie de l’humanité inutile, mais aussi de faciliter le déploiement de la 5G pour mieux contrôler l’argent, via la virtualisation de la monnaie par l’intermédiaire des cryptomonnaies.
Cela peut sembler très gros, dit comme ça. Mais après deux heures de débats sur les origines du coronavirus, sur l’impact réel du Covid-19, la mortalité, les traitements, l’éthique du confinement, on a légitimement envie d’entendre une solution permettant d’expliquer tout cela.
Sauf que justement, une écrasante majorité de ce que l’on a entendu avant est également soit faux, soit exagéré, soit détourné. Voici des exemples. Beaucoup sont des théories du complot ou des approximations utilisées depuis des mois.
L’efficacité de l’hydroxychloroquine C’est l’un des sujets qui a entraîné le plus de débats et le plus de polarisation, sur les réseaux sociaux, mais aussi chez les médecins et les hommes politiques. Il est donc logique que Hold Up s’empare du sujet.
Les affirmations sur ce sujet sont très nombreuses et il serait vain d’essayer d’en refaire le tour. Il est par contre clair que le documentaire affirme que l’hydroxychloroquine est un traitement très efficace contre le Covid-19. Hold Up affirme également que si ce médicament n’a pas été autorisé, c’est justement car un complot d’envergure visait à ce que le coronavirus ne puisse être traité jusqu’à l’arrivée d’un vaccin.
Après plusieurs mois de débats, il y a pourtant des choses claires à dire sur la chloroquine. D’abord, il faut rappeler que lors des premiers mois de la pandémie, on ne savait pas quoi faire contre le coronavirus. Il est donc logique de tester des médicaments existants, comme la chloroquine, ou encore le Remdesivir (très critiqué dans Hold Up car émanent du laboratoire Gilead, censé faire partie d’un grand complot).
Certaines molécules semblaient efficaces selon des résultats très partiels. Dont l’hydroxychloroquine, alors vantée par Didier Raoult. La question de savoir s’il fallait laisser les médecins prescrire est un débat à part entière (plus d’informations ici). Il est par contre claire que la médiatisation de ce débat, notamment du fait des sorties du professeur de l’IHU de Marseille ou des déclarations de Donald Trump, n’ont pas aidé à apaiser ces controverses pourtant courantes dans le milieu médical. Et ont eu des effets indésirables.
Mais depuis, les choses ont évolué. Car derrière ces débats éthiques, il y a une recherche scientifique qui a essayé d’avancer vite (plus de détails ici), pour produire des études de qualité, robustes, permettant de dire avec beaucoup plus de certitude si ces médicaments existants testés dans l’urgence étaient d’une quelconque utilité face au Covid-19.
Hold Up parle également énormément de la fameuse étude publiée dans The Lancet, qui a conduit l’OMS a suspendre (puis à reprendre) son analyse de l’efficacité de l’hydroxychloroquine. A raison. Ces problèmes ont été évoqués par les scientifiques, par les médias (résumé ici). L’étude a été rétractée par la revue scientifique et la recherche a continué à avancer. Par contre, Hold Up ne fait pas état des nombreusesapproximations et contre-vérités dites par Didier Raoult dans ses différentes interviews ou certaines de ses études.
Toujours est-il qu″aujourd’hui, après tous ces débats et toutes ces polémiques, on en sait beaucoup plus sur le Covid-19. L’un des seuls médicament avec une efficacité vraiment prouvée par des essais cliniques en double aveugle, bien encadrés, est la dexamethasone, sur laquelle personne n’avait vraiment parié. A l’inverse, de très nombreux essais cliniques ont rendu leur conclusion sur la chloroquine. Les deux plus grands celui de l’OMS (solidarity), de l’université d’Oxford (recovery) vont dans le même sens: l’hydroxychloroquine n’a pas d’effet.
Des chercheurs ont également réalisé une meta analyse et n’ont trouvé aucun impact. Cette étude est critiquée de manière très virulente dans Hold Up, pourtant, lamajoritédesautresanalysessimilaires vont dans le même sens.
Le masque pour les non-malades est une aberration Le médecin nutritionniste (opposé aux vaccins) Pascal Trotta affirme dans “Hold-Up” que “les médecins qui imposent le masque à ceux qui ne sont pas malades sont des jean-foutre, des médecins de Molière”.
L’utilité du masque a été longuement débattue au début de l’épidémie, comme nous l’avons expliqué plusieurs fois. Et sans parler des erreurs des différents gouvernements, même les scientifiques n’étaient pas d’accord. Mais après plus de 11 mois, il y a des choses que l’on sait et qui constituent un consensus scientifique. Celui-ci se crée par l’accumulation d’études, d’essais, d’analyses, d’observations.
Celui-ci est très clair: il est possible pour une personne infectée par le coronavirus de transmettre la maladie sans avoir de symptôme. Notamment dans les 48 heures qui précèdent l’apparition des symptômes. Il est également de plus en plus clair que le masque diminue le risque de contamination.
Logiquement, si le coronavirus circule beaucoup dans une population, demander de porter le masque doit réduire la proportion de présymptomatiques ou asymptomatiques qui vont contaminer des personnes saines.
Il y a eu une prime pour les médecins faisant de la “délation” Le documentaire affirme que les médecins ont eu une prime pour signaler des cas Covid-19 et leurs personnes contact. La question a, il est vrai, fait débat en mai, lorsque le gouvernement mettait en place sa stratégie de déconfinement, notamment basée sur le traçage des contacts.
Mais comme le rappelait à l’époque Libération, la rémunération pour ce travail de traçage a été évacuée lors de la finalisation de la loi en commission paritaire par les parlementaires. Il est par contre vrai que pour un patient malade dont le test PCR confirme qu’il est bien touché par le coronavirus, le médecin a une majoration.
Pourquoi? L’assurance maladie expliquait à Libération: “Cette majoration correspond à la valorisation de l’annonce du test positif, la prescription des tests pour les cas contacts proches […], l’information donnée au patient sur les mesures barrières, l’enregistrement dans l’outil “Contact Covid” du patient et des cas contacts proches”.
L’OMS a interdit les autopsies sur les morts du Covid-19 Dans “Hold-Up”, on entend un médecin préciser que les autopsies sont utiles pour savoir comment mieux traiter les patients atteints de Covid-19. Juste avant, le documentaire affirme que l’OMS avait justement interdit les autopsies.
Il suffit pourtant d’aller sur le site de l’Organisation mondiale de la santé pour se rendre compte qu’il n’en est rien. Dans un document publié le 24 mars sont listées les précautions à prendre dans le cadre d’une autopsie sur un patient décédé de Covid-19 afin d’éviter une possible infection. Cet article de l’AFP propose un point détaillé sur cette question.
Le virus a été créé dans un laboratoire C’est l’une des théories qui a le plus circulé sur les réseaux sociaux. Et ce dans de très nombreuses formes. Dans “Hold-Up”, si quelques intervenants expliquent ne pas avoir la réponse sur les origines du Sars-Cov2, certains sont plus catégoriques. À l’instar de Jean-Baptiste Fourtillan, anti-vaccin connu pour avoir participé à un essai clinique sauvage dans une abbaye, qui affirme que le nouveau coronavirus est un Sras modifié génétiquement avec des bouts du génome de la malaria. Preuve en est: des brevets existent.
L’origine du Sars-Cov2 est encore floue, mais cette hypothèse d’une modification génétique est rejetée par la communauté scientifique, surtout que ces brevets ne veulent pas du tout dire que le virus a été “créé” des années plus tôt, comme nous l’expliquions en mars.
Le génome du coronavirus, étudié en détail depuis 11 mois, ne semble pas accréditer la thèse d’une modification humaine pour diverses raisons (plus de détails ici). Cette thèse avait notamment pris de l’ampleur après une enquête des services de renseignements américains en avril qui a finalement conclu que le Sars-Cov2 n’avait pas été fabriqué par l’homme.
La communauté scientifique ne sait toujours pas exactement comment celui-ci a touché l’homme. Un hôte intermédiaire, tel le pangolin, aurait pu être faire le lien entre la chauve-souris et l’homme, mais le débat reste ouvert.
Une loi pour le confinement dès 2019 Au bout d’une heure trente, “Hold-Up” commence doucement à entraîner le spectateur sur la piste d’un complot prévu de longue date, une manière de préparer le terrain à la thèse d’un “Great Reset” fomenté dans l’ombre. Le documentaire évoque alors une loi française qui aurait rendu “légal le confinement”... dès décembre 2019.
Interrogée, la députée Martine Wonner, exclue du groupe LREM pour ses positions (parfois contestables) sur le coronavirus, s’interroge. “C’est très étonnant, je vous avoue que c’est quasiment passé sous silence”, expliquant qu’on “peut se poser la question”.
Le texte en question n’est pas précisé, mais on retrouve sur le site du Sénat une “proposition de loi relative à la sécurité sanitaire” datant du 5 décembre 2019. Y sont évoquées des “mesures d’éviction et de maintien à domicile” pour “les personnes présentant un risque élevé de développer une maladie transmissible”. Un autre article de la proposition évoque des mesures d’isolement contraint “lorsqu’une personne atteinte d’une maladie transmissible hautement contagieuse crée, par son refus de respecter les prescriptions médicales d’isolement prophylactique, un risque grave pour la santé de la population”.
Mais il suffit de regarder l’exposé des motifs de cette loi pour remettre tout cela en contexte et comprendre qu’il y avait des raisons antérieures au Covid-19 pour justifier cette loi. “Notre pays se heurtant à des difficultés grandissantes face au développement des maladies vectorielles transmises par les insectes, telles que la dengue, le chikungunya, le zika, la fièvre jaune”, affirme le sénateur Michel Amiel. Quelques mois plus tôt, le virus Zika a été contracté pour la première fois en France métropolitaine.
Le sénateur évoque également le retour de la rougeole qui met en évidence “que l’État ne dispose pas de tous les moyens d’action nécessaires”. En 2019, la France est en effet pointée du doigt avec d’autres pays face au retour de cette maladie qu’on croyait maîtrisée. Le fait que la population française soit l’une des plus opposées aux vaccins n’y est pas étranger.
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.11.20 12:42
Covid-19 : dix contre-vérités véhiculées par «Hold-up» Par Service Checknews — 12 novembre 2020 à 20:56 Le Pr Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches, et fervent soutien de Didier Raoult, est au centre du documentaire Hold-up. Photo Thana TV. Tprod. Tomawak L’équipe «CheckNews» de «Libération» a passé au crible, minute par minute, les affirmations des nombreux intervenants du documentaire qui dénonce une manipulation mondiale sur le Covid-19. Covid-19 : dix contre-vérités véhiculées par «Hold-up» L’idée générale du documentaire Hold-up - qui agite Internet depuis quelques jours -, selon laquelle la pandémie de Covid-19 servirait un dessein caché (et assez fumeux) des autorités, ne relève pas de la critique factuelle. Le propre des discours conspirationnistes, ne s’appuyant sur aucun élément tangible, étant qu’il échappe au fact-checking. Pour autant, tout au long de ses deux heures quarante-trois, le docu distille, dans la bouche de ses nombreux intervenants, quantité d’informations erronées, trompeuses, qui, elles, peuvent être aisément infirmées. Florilège non exhaustif.
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1. L’OMS ne préconise pas le port du masque pour le grand public (à 5 min) «La France n’applique pas les recommandations de l’OMS. L’OMS ne dit pas que tout le monde doit mettre un masque», affirme Astrid Stuckelberger, «docteure en médecine et professeure universitaire». Les recommandations, dont la dernière version date du 20 octobre, sont pourtant claires : «Si le Covid-19 se propage dans votre communauté, protégez-vous en prenant quelques précautions simples, comme maintenir une distance physique avec autrui, porter un masque, bien ventiler les pièces […]. Considérez le port du masque comme normal lorsque vous êtes avec d’autres personnes.» Et de préconiser le port du masque en tissu en population générale, et le masque chirurgical pour les personnes à risque, ainsi qu’en cas de symptômes évocateurs de la maladie. En juin, l’OMS conseillait déjà aux autorités «d’encourager le port du masque par le grand public dans des situations et lieux particuliers, dans le cadre d’une approche globale de lutte contre la transmission du Sars-CoV-2».
EDITORIAL «Je ne suis pas complotiste mais quand même...»
2. Le confinement n’a servi à rien (à 8 min) C’est une des thèses martelées tout au long du documentaire : le confinement, en plus d’être liberticide, est inutile sur le plan sanitaire. Les auteurs en ont la preuve, courbe de mortalité de l’Insee à l’appui : «Le virus a particulièrement sévi du 15 mars au 15 avril, période où nous étions tous confinés grâce à une mesure historique censée ne pas faire apparaître cette courbe», note la voix off. C’est effectivement après l’entrée en vigueur du confinement (le 17 mars) que le pic de mortalité est apparu. Ce qui, sauf à ne pas comprendre la dynamique d’une épidémie, ne prouve pas que le confinement n’a servi à rien. Car les décès interviennent, en moyenne, trois semaines après la contamination. Il est donc logique que le pic du nombre de morts, apparu à la fin de la première semaine d’avril, ait eu lieu trois semaines après l’instauration du confinement, qui correspondait, lui, au pic des contaminations.
3. La Suède n’a pas confiné et compte beaucoup moins de morts que nous (à 10 min) «Quant à la Suède, qui n’a pas confiné, les chiffres parlent d’eux-mêmes», explique la voix off, soucieuse de souligner, en termes de décès, la différence entre la France et ce pays scandinave. Et de montrer une infographie selon laquelle la Suède a connu un pic à 111 morts au printemps, tandis que la France affichait un sommet à 1 438 morts le 15 avril. Problème : le «pic français» du 15 avril n’a pas grand sens. Ce jour-là, les données incluent le bilan quotidien des morts à l’hôpital (514), mais aussi et surtout celui des Ehpad (924 morts), qui n’est, lui, remonté que tous les trois ou quatre jours, et qui représente donc plusieurs jours de décès cumulés. Ainsi, les chiffres, pris en moyenne sur sept jours, afin de lisser les soubresauts statistiques propres à chaque pays, montrent un pic suédois de 99 morts le 16 avril, tandis que l’Hexagone connaît le sien, avec 974 morts, le 9 avril.
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Rapporté à la taille de chaque population, cela donne un pic de 9,7 morts pour un million d'habitants en Suède, contre 14,5 morts pour un million d'habitants en France. Soit un pic 1,5 fois plus important pour la France par rapport à la Suède, contre 13 fois plus important dans le documentaire. Et encore, le pic Français, à ce moment-là, est gonflé par la remontée tardive des décès dans les Ehpad, qui ne sera mise en place que début avril. Car sur toute la première vague, et pas seulement au moment du pic, la Suède comptait, en cumulé, davantage de morts que la France : au 18 juin, elle enregistrait ainsi 494 morts par million d’habitants, contre 442 par million d’habitants pour la France.
Par ailleurs, dire que la Suède n’a pas confiné, c’est aller un peu vite en besogne. Certes, le pays n’a pas connu de confinement strict comme la plupart des pays européens. Mais sa population a d’elle-même réduit, sur «recommandations» du gouvernement, une grande partie de ses interactions sociales. Par ailleurs, lors de la première vague, les lycées et facs ont été fermés et les rassemblements de plus de 50 personnes, tout comme les visites dans les maisons de retraite, étaient interdits.
4. La «délation rémunérée» des médecins (à 38 min) Les médecins ont été incités financièrement à signaler les cas contacts de leurs patients, affirme le documentaire. Une «délation rémunérée», dénonce la voix off. Pour illustrer le propos : une capture d’écran d’un article de CheckNews. Détail cocasse, ce dernier expliquait le contraire. En effet, si cette piste a été un temps évoquée, elle a vite été abandonnée. Et notre article était ainsi titré : «Finalement, les médecins ne bénéficieront pas d’une prime au signalement des cas contacts». Ce qui témoigne, de la part des auteurs, d’une grossière manipulation.
5. L’OMS interdit les autopsies (à 39 min) Le documentaire s’interroge sur la possibilité d’une évaluation fiable du nombre de morts du Covid-19. L’endocrinologue et gynécologue Violaine Guérin l’affirme : «Il faut réaliser qu’on a interdit les autopsies.» Pour quelle raison, interroge l’intervieweur ? «Instruction de l’OMS, etc.» Une allégation là encore mensongère. L’OMS n’interdit pas les autopsies, puisqu’elle en précisait dès mars les modalités : «Les procédures de sécurité appliquées aux personnes décédées infectées par le virus du Covid-19 doivent être compatibles avec celles utilisées pour n’importe quelle autopsie de personne décédée de maladie respiratoire aiguë. Si une personne est morte pendant la période de contagiosité du virus du Covid-19 […] des mesures de protection respiratoire supplémentaires seront nécessaires pendant les actes générant des aérosols.» Il est simplement précisé que «s’il est pris la décision d’autopsier un corps présumé ou confirmé infecté par le virus du Covid-19, les établissements de santé doivent vérifier que des mesures de sécurité sont en place pour protéger les personnes qui pratiqueront l’autopsie».
6. On nous prévoyait 500 000 morts au Royaume-Uni (à 57 min) Surfant sur l’idée que les autorités ont voulu générer la peur, l’infectiologue Christian Perronne raille «le plus grand canular» de l’épidémie : la projection, par Neil Ferguson, de 500 000 morts au Royaume Uni. Les modélisations de l’épidémiologiste star de l’Imperial College of London ont bien pesé dans les décisions des Etats européens (y compris en France) de prendre des mesures sévères pour endiguer l’épidémie. Mais l’argument selon lequel la projection s’est révélée fausse parce que le Royaume-Uni n’a pas connu l’hécatombe annoncée est absurde. La modélisation entendait évaluer le risque encouru si aucune mesure n’était prise contre l’épidémie. Certes, on ne saura jamais ce qu’il serait advenu si le confinement n’avait pas été décrété. Mais c’est pour éviter qu’il y ait 500 000 morts qu’il a été décidé.
7. Laurent Toubiana a prédit la fin de l’épidémie (à 1 h 12) «J’ai pu donner le moment où l’épidémie allait atteindre son pic, j’ai pu donner aussi le moment où elle allait atteindre la fin. Je l’ai écrit, et je n’ai pas lu cela dans une boule de cristal : je l’ai déduit de mes connaissances de la maladie», fanfaronne l’épidémiologiste Laurent Toubiana. Dans un texte écrit le 11 mars, le chercheur de l’Inserm explique : «Il est très possible d’espérer que l’épidémie atteigne son pic en Europe avant la fin mars, et avec une fin de l’épidémie vers la fin avril 2020.» Si le pic de l’épidémie, en France par exemple, a bien été atteint début avril, la «fin», elle, se fait encore attendre… Mercredi, et pour ne parler que des décès, l’Hexagone connaissait 385 morts dus au Covid (en moyenne sur sept jours), soit 74 % du pic de la première vague (514 morts le 8 avril). Toubiana se targue donc d’avoir prédit la fin d’une épidémie… qui n’est pas finie.
8. Avec le Rivotril, l’Etat a organisé l’euthanasie des seniors (à 1 h 14) C’est Serge Rader, pharmacien et figure du mouvement antivaccin, qui l’affirme, à propos des personnes âgées en Ehpad : «On leur a préparé la seringue de Rivotril avec un arrêté à la clé, pour les achever complètement.» L’affirmation fait écho à une intox largement relayée depuis des mois, selon laquelle l’Etat aurait organisé l’euthanasie des personnes âgées en autorisant par décret l’utilisation du Rivotril, un sédatif utilisé en soins palliatifs. Un décret a bien été publié fin mars, pour faciliter la dispensation de la molécule. Mais il ne visait pas à rendre possible l’euthanasie - illégale - mais à pallier la pénurie de midazolam, une autre molécule pour laquelle les hôpitaux craignaient une érosion des stocks, utilisée pour endormir les patients en réanimation, mais aussi en soins palliatifs, pour adoucir la fin de vie des malades.
A LIRE AUSSI La promotion du film assurée par France Soir
9. L’Institut Pasteur a créé le virus (à 1 h 52) Jean-Bernard Fourtillan, connu pour avoir récemment mené un essai clinique sauvage sur plus de 350 malades de Parkinson et Alzheimer (et proche du docteur Henri Joyeux, figure du mouvement antivaccin), affirme, lui, que le Sars-CoV-1, puis le Sars-CoV-2, ont été créés en insérant une «séquence d’ADN de la malaria» dans un virus peu dangereux. Le responsable ? L’institut Pasteur, qui aurait déposé un brevet vieux de quinze ans sur le sujet. Problème : ces brevets sont des documents publics, qui comportent par exemple des descriptions de séquences d’un coronavirus de 2002 (responsable du Sras) et des premières pistes pour trouver un vaccin. Quoi qu’il en soit, «on n’invente pas un virus», comme l’explique Olivier Schwartz, directeur de l’unité virus et immunité de l’Institut Pasteur, ajoutant qu’il existe des centaines, voire des milliers de brevets de ce genre chaque année. Le 2 novembre, le tribunal correctionnel de Senlis a d’ailleurs condamné pour diffamation un homme qui avait diffusé les mêmes accusations contre l’Institut Pasteur. Il a écopé d’une amende de 5 000 euros avec sursis et 1 euro de dommages et intérêts.
10. Les tests Covid existaient déjà en 2015 (à 1 h 52) Dans la même veine que ces vrais-faux brevets, est reprise l’idée selon laquelle des tests PCR détectant le virus existaient bien avant l’apparition de la maladie. Au moins depuis 2015, enchaîne l’intervenant, en brandissant des images issues d’une base de données de la Banque mondiale, censées montrer que des «tests Covid» ont été vendus avant cette année. En réalité, pour aider les pays à avoir une idée globale des stocks et échanges des produits en tension pendant la crise, comme les réactifs utilisés dans les tests, les codes de ces biens commerciaux ont été mis à jour pour être regroupés sur une même page de la banque mondiale et intitulés Covid-19. Et ce sont des produits commercialisés depuis des années qui se sont retrouvés sous cette appellation. La rumeur a pris tellement d’ampleur, à l’automne, que la Banque mondiale a dû modifier en urgence ses pages pour faire apparaître ces produits sous le nom «tests médicaux» et non plus «test Covid». Cette fois, Jean-Bernard Fourtillan en rajoute une couche puisqu'il parle de «brevet sur les tests pour détecter le Covid» déposé en 2015. Comme l'ont expliqué nos confrères d'AFP Factuel il y a quelques semaines, il s'agit d'un brevet sur les techniques d'analyse de données biométriques mis à jour en 2020 permettant d'utiliser ces techniques dans le cadre du Covid, comme le permet la réglementation américaine.
La suite et fin du documentaire se perd entre le transhumanisme, la 5G, le «Great reset», ou l’avènement prochain d’un gouvernement mondial à la faveur de la pandémie (dont on parle de moins en moins). Les trois derniers quarts d’heure ne semblent même plus prétendre reposer sur des faits, rendant sans objet l’examen factuel des propos tenus.
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.11.20 12:56
« Hold-up », le documentaire sur le Covid taxé de complotisme qui échauffe les réseaux sociaux Accusé de complotisme par plusieurs élus, ce film de presque trois heures, commercialisé sur la plateforme Vimeo, entend dénoncer « mensonges, corruptions, manipulations » autour de la pandémie de Covid-19 en France. Par E. B.
Publié le 12 novembre 2020 à 14h32 Mis à jour le 12 novembre 2020 à 15h35 Temps de lecture 6 min Affiche du film documentaire « Hold-up » de Pierre Barnérias. (Capture d'écran YouTube)Affiche du film documentaire « Hold-up » de Pierre Barnérias. (Capture d'écran YouTube)
Les réseaux sociaux et une partie de la classe politique sont en ébullition depuis la sortie mercredi 11 novembre du documentaire « Hold-up », réalisé par l’ancien journaliste Pierre Barnérias. « L’Obs » fait le point en cinq questions sur ce film au ton conspirationniste, qui circule sous le manteau depuis le début de la semaine et suscite déjà l’effarement de plusieurs élus et membres du gouvernement, ainsi que d’ONG telles que Conspiracy Watch.
Quelle est la promesse du film ? « Revenir sur ce hold-up incroyable. » Le but du documentaire est clairement affiché : répondre à toutes les interrogations, aux « mensonges, corruptions, manipulations » autour de la pandémie mondiale de Covid-19. L’affiche du film, montrant un homme et une femme masqués avec, dans les yeux, les logos de grands médias français, comme l’AFP, CNews, TF1 et BFMTV, donne le ton – dans une seconde version, postérieure au passage du réalisateur dans l’émission de Pascal Praud sur CNews, le logo de cette chaîne d’information est remplacé par celui de sa concurrente LCI.
Ce très long film commence par présenter sur un ton dramatique et suspicieux des données déjà connues, notamment les tergiversations et contradictions de la classe politique et des experts sanitaires sur le port du masque ou l’hydroxychloroquine durant les premiers mois de la pandémie. Comme l’évoque CheckNews, le service de fact-checking de « Libération », la thèse principale défendue par le film n’apparaît qu’au bout de presque deux heures, et se révèle pour le moins farfelue : le Forum économique mondial de Davos utiliserait « le virus du Covid-19 (maladie qui serait causée par un virus fabriqué par l’homme) dans le cadre d’un “plan global [pour] soumettre l’humanité” appelé le “Great Reset” », résume le journal.
« La Covid-19 a donné lieu à des échanges contradictoires entre médecins, spécialistes, professeurs, hommes politiques et experts, le tout orchestré et alimenté par le feu nourri des médias. Il y eut bien des résistants à cette machine de guerre : Raoult, Perronne, Toussaint, Douste-Blazy, Montagnier, Michel, etc. Ce film entend revenir sur ce hold-up incroyable », peut-on lire sur la page Ulule de présentation du projet de documentaire.
Suis-je un mouton masqué ? « C’est la base du film, nous évertuer à comprendre : les mensonges, la manipulation, l’ingénierie sociale, la corruption. Il faut bien se figurer que la privation de nos droits, de nos libertés, de nos choix est un hold-up. Nous aurions pu l’intituler “Coup d’Etat” », écrit l’un des producteurs, Christophe Cossé, dans une tribune de « France Soir », un journal déjà épinglé en octobre par l’ONG Conspiracy Watch pour ses dérives complotistes. Christophe Cossé décrit le Covid-19 comme un « virus pas plus offensif qu’un autre Covid saisonnier » et fustige une « idéologie sanitaire autoritaire » qui veut « contraindre à une société de surveillance et de soumission ».
Qui est derrière ce documentaire ? Le film a été réalisé par Pierre Barnérias, un ancien journaliste de télévision passé par les chaînes TF1, LCI et France 3. Il a également été rédacteur pendant cinq ans pour le quotidien « Ouest-France ». Ces dernières années, Pierre Barnérias s’est concentré sur la réalisation de documentaires sur les thèmes de la foi catholique, de la fin de vie ou des expériences de mort imminente. Il est également à la tête d’une chaîne YouTube – Thana TV – qui sert à la promotion de ses films.
Les anti-masques français, « une sphère étonnamment emplie de cadres et de CSP + » Le long-métrage est coproduit par Nicolas Réoutsky et Christophe Cossé. Réoutsky, directeur de production de la société Tprod, a déjà collaboré avec Barnérias sur de précédents documentaires comme « Thanatos, l’ultime passage », « première enquête cinématographique sur l’au-delà ». Christophe Cossé, quant à lui, est le directeur de la société de production Tomawak qui réalise par exemple l’émission « la Carte aux trésors » sur France 3.
Depuis quand est-il disponible ? « Hold-up » est sorti le mercredi 11 novembre sur la plateforme de VOD Vimeo. Il est disponible à la vente au prix de 4,99 euros. Un moyen « d’équilibrer les coûts engagés pour ce film, à savoir la différence entre les quelque 170 000 euros récoltés après la commission sur Ulule et les 290 000 euros de prévision de dépenses », précise l’équipe du film dans un communiqué de presse.
« A terme et dans un souci de diffuser ce film citoyen au plus grand nombre, Tprod et Tomawak s’engagent à mettre ce film en accès libre sur différentes plateformes web », peut-on lire dans le communiqué.
Comment a-t-il été financé ? Le film, produit par les sociétés Tprod et Tomawak, a vu le jour grâce à un financement participatif sur la plateforme Ulule. Le crowdfunding lancé en août 2020 a atteint un total de 182 970 euros, alors que le projet exposé sur la plateforme indiquait avoir pour objectif de récolter 20 000 euros. L’équipe de production du film a donc perçu 169 138 euros, la plateforme Ulule prélevant 10 % de la somme récoltée.
L’inquiétante galaxie des anti-masques « La très bonne surprise a été l’engouement de tout le monde sur cette campagne qui finalement nous a permis de tourner directement et de faire face à nos premières dépenses », explique Nicolas Réoutsky, directeur de production de Tprod sur une page Tipee. En effet, un nouveau crowdfunding a été ouvert en novembre car selon la société de production, le coût du hors taxe avoisine les 290 100 euros. « Et cela ne prend pas en compte les autres dépenses qui vont encore arriver et qui ne sont pas comptabilisées, c’est-à-dire les versions étrangères : espagnole, italienne, arabe, etc. avec les frais de traduction, frais de montage, frais de sortie et d’upload, frais de webmaster pour la promotion de toutes ces versions, etc. », poursuit Nicolas Réoutsky.
La page Tipee du film « Hold-up » a dépassé les 100 000 euros récoltés en deux jours.
Pourquoi est-il vivement critiqué ? Taxé de conspirationnisme et de complotisme, le film a déjà suscité de nombreux commentaires outrés dans les rangs de la majorité présidentielle.
« Ce n’est pas un docu, ce n’est pas du journalisme, c’est une propagande complotiste à budget blockbuster. Honteusement cautionné par quelques politiques en errance », dénonce la présidente déléguée des députés LREM, Coralie Dubost, sur Twitter. Selon sa collègue « marcheuse » Laetitia Avia, le film reprend « fake news sur fake news. Hallucinant. On pourrait en rire si la situation n’était pas aussi grave ».
Le ministre des Comptes Publics, Olivier Dussopt, retweete aussi une série de messages décryptant ce documentaire « délirant ». « Attention, fake news complotiste », met également en garde le député et ancien secrétaire d’Etat chargé du Numérique Mounir Mahjoubi (LREM), qui demande la « démission » de la députée Martine Wonner (groupe Libertés et Territoires), l’une des intervenantes du film.
« On reçoit des multiples messages autour du film “Hold-up”. Des gens qui sont dans un véritable déni de réalité, dans une mouvance complotiste et qui pensent sérieusement que tout ça [l’épidémie] a été fabriqué », témoigne auprès de l’AFP le président du groupe Agir ensemble, Olivier Becht, allié de la majorité.
Anti-masques, anti-vaccins, anti-contraception... Ils s’opposent envers et contre tout Le collectif Fédération Covid-19, qui traque la désinformation sur la pandémie, pointe du doigt de nombreux éléments qui devraient susciter la méfiance du public, comme le fait que de nombreuses personnes interrogées dans le documentaire sont controversées. Le collectif mentionne notamment Michael Levitt, qui prédisait « en février 2020 que l’épidémie était terminée alors que la Chine avait déjà plus de 2 660 morts », ou encore Martine Wonner qui affirme que le masque est inutile, à rebours des recommandations de l’OMS et du consensus scientifique mondial.
Le médecin Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), est également très critiqué dans le milieu médical. Il avait été démis de ses fonctions de vice-président et président du conseil scientifique de la Fédération française contre les Maladies vectorielles à tiques en octobre en raison de propos complotistes à propos de l’épidémie.
Egalement interviewé, l’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy a pris ses distances mercredi sur Twitter : « Je n’ai pas vu ce film et s’il y a le moindre caractère complotiste, je veux dire le plus clairement possible que je m’en désolidarise. La crise sanitaire que nous traversons est suffisamment grave pour ne pas ajouter de la confusion aux moments douloureux que nous vivons. »
« Je préfère courir un risque que de ne plus vivre » : on a rencontré le couple égérie des anti-masques Des extraits du long-métrage ont été partagés des milliers de fois sur les réseaux sociaux, notamment sur des groupes Facebook de « gilets jaunes » ou de soutien à Didier Raoult. « Hold-up », le nom du documentaire, figurait en tendances France sur Twitter ce jeudi. L’actrice Sophie Marceau a de son côté fait polémique sur les réseaux sociaux en postant l’affiche du film sur son compte Instagram.
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.11.20 19:46
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 15.11.20 19:18
QUAND VOUS PARLEZ A LA TELEVISION AVEC VOTRE MASQUE ( ET UN MICRO ), ON NE VOUS ENTEND PAS. (et je ne suis pas sourde, le son de la télé est " normal " ). Par exemple:
Ce qui montrerait qu'il y a bien ce qu'on dit tout fort et ce qu'on dit tout bas ( ou qu'on évite de dire ). Ce n'est pas du complot, mais une constatation.
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 18.11.20 9:48
VIDEO. Covid-19 : "On ne donnait aucune chance aux personnes âgées de s'en sortir", s'indigne une médecin d'Ehpad public En pleine première vague de l'épidémie de Covid-19, au printemps 2020, le gouvernement a autorisé le recours à des médicaments palliatifs habituellement interdits."Pièces à conviction" a recueilli des témoignages de soignants révoltés par cette décision.
France 3 France Télévisions Mis à jour le 17/11/2020 | 19:34 publié le 17/11/2020 | 09:39
En mars 2020, le Covid-19 s'est abattu sur des maisons de retraite démunies face à la virulence de l'épidémie. Des personnes âgées sont mortes par centaines dans les Ehpad, souvent à cause d'une insuffisance respiratoire, parfois dans de grandes souffrances.
C'est pour atténuer ces souffrances que le 29 mars, le gouvernement a autorisé par décret le recours à des médicaments de soins palliatifs. Parmi eux, le Rivotril, habituellement interdit en médecine de ville et dans les Ehpad. Il pouvait être prescrit en cas de difficulté d’approvisionnement de Midazolam, le sédatif recommandé "en première intention" par la Haute Autorité de santé depuis le 10 février 2020 et dont l'utilisation avait alors explosé. Cette dérogation visait à améliorer le confort du malade, parfois en détresse respiratoire aiguë, mais ne signifiait pas l’arrêt des soins.
A Buzançais, dans l'Indre, l'Ehpad public Saint-Roch a accepté d'ouvrir ses portes à une équipe de "Pièces à conviction". En six semaines, l'établissement a perdu vingt de ses résidents. Ici, deux malades en fin de vie ont reçu des injections de Midazolam. Leurs familles en ont été averties. Mais plutôt que d'abréger leurs souffrances, les soignants auraient préféré pouvoir mieux prendre soin des personnes âgées atteintes du Covid-19.
"Quand on a reçu ces directives, ça nous a choqués" "Quand on a reçu ces directives, ça nous a choqués, témoigne Sandra Rotureau, cadre de santé, de se dire que là, on ne donnait aucune chance aux personnes âgées de s'en sortir. Quand une personne âgée n'est pas hospitalisée [par manque de lits] et qu'ensuite, ce qu'on lui propose, c'est une sédation dès l'instant qu'elle va présenter une détresse respiratoire... ma première réaction, se rappelle-t-elle, ça a été : on nous demande de faire une euthanasie passive auprès de nos résidents."
Ailleurs qu'à Buzançais, une médecin d'Ehpad public partage, à visage caché, "un sentiment d'horreur". Alors qu'elle n'a "pas le droit de prescrire quelque chose qui pourrait soigner les personnes si elles étaient atteintes", elle est "autorisée à les faire partir... en douceur".
"On a abrégé les souffrances des gens. Moi, j'appelle ça l'euthanasie, poursuit-elle, extrêmement choquée. Qu'on ait osé nous demander de piquer nos patients pour les faire partir plus vite, c'est insupportable."
Extrait de "Covid-19 : que se passe-t-il vraiment dans les Ehpad ?", une enquête à voir dans "Pièces à conviction" le 18 novembre 2020 à 21h05.
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 24.11.20 13:03
[size=47]Covid-19 : cinq questions sur l'utilisation du midazolam et du Rivotril dans les Ehpad[/size]
Pauline Moullot, Emma Donada
il y a 3 jours
Le magazine de France 3 «Pièces à conviction» est revenu sur l'utilisation du midazolam et du Rivotril en soins palliatifs, relançant la polémique sur ces deux médicaments.
Le magazine de France 3 «Pièces à conviction» a consacré mercredi 18 novembre son dernier numéro à la situation des Ehpad particulièrement touchés par l’épidémie de Covid-19. Dans un court extrait mis en avant par la chaîne avant la diffusion, nos confrères se sont focalisés sur l’utilisation de deux médicaments dans le cadre de soins palliatifs chez des résidents d’Ehpad atteints du Covid-19, le Rivotril et le midazolam.
Dans l’extrait très partagé sur les réseaux sociaux, «Pièces à conviction» aborde plus spécifiquement les scrupules du personnel soignant qui a administré ces traitements «jusqu’alors interdits» selon France 3. «Quand une personne âgée n’est pas hospitalisée [par manque de lits] et qu’ensuite, ce qu’on lui propose, c’est une sédation dès l’instant qu’elle va présenter une détresse respiratoire… Ma première réaction, ça a été : on nous demande de faire une euthanasie passive auprès de nos résidents», témoigne Sandra Rotureau, cadre de santé. Une médecin d’Ehpad public parle aussi d’euthanasie – pourtant illégale en France – et se dit encore «choquée […] qu’on ait osé nous demander de piquer nos patients pour les faire partir plus vite».
Ces témoignages ont relancé la polémique autour de l’utilisation du Rivotril en Ehpad qui revient régulièrement depuis la première vague au printemps. Début novembre, le ministre de la Santé, Olivier Véran, auditionné à l’Assemblée nationale, a dénoncé un «mauvais procès honteux», sans calmer ses détracteurs. Dans Hold-Up, le documentaire qui dénonce une manipulation mondiale sur le Covid-19, Serge Rader, pharmacien et figure du mouvement antivaccin, abordait le sujet, affirmant à propos des personnes âgées en Ehpad : «On leur a préparé la seringue de Rivotril avec un arrêté à la clé, pour les achever complètement.»
1 - A quoi servent ces médicaments ?
Le midazolam est un puissant sédatif utilisé à l’hôpital au bloc opératoire, en réanimation ou encore en soins palliatifs. Selon la dose, il est possible d’endormir plus ou moins profondément le patient. Il peut ainsi être utilisé dans le cadre de la mise en place d’une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès prévue par la loi Claeys-Leonetti.
Le Rivotril composé de clonazépam, une molécule de la même famille que le midazolam (les benzodiazépines) est prescrit quant à lui pour traiter l’épilepsie. Il est dispensé sous plusieurs formes dont certaines ont fait l’objet de restrictions de prescriptions à cause d’un détournement de son usage notamment par les toxicomanes. Hors Covid, l’usage du Rivotril en soins palliatifs semble marginal. Contrairement au midazolam dont l’effet est très rapide, le Rivotril met plus de temps à agir. «C’est un médicament plus ancien et moins maniable», explique Christophe Prudhomme, médecin urgentiste du Samu 93 et responsable CGT.
2 - Le midazolam et le Rivotril étaient-ils interdits en Ehpad avant le Covid ?
Dans les premières secondes de l’extrait de «Pièces à conviction», le journaliste explique le midazolam et le Rivotril étaient «habituellement interdits en médecine de ville et dans les Ehpad».
La phrase est trompeuse. Théoriquement, un médecin traitant d’un patient résidant en Ehpad peut tout à fait prescrire du midazolam. «Aucun texte ni aucune réglementation n’empêchent un généraliste d’en faire la prescription pour une utilisation au domicile d’un patient [et donc en Ehpad, ndlr]. Ce médicament n’étant distribué que par les pharmacies hospitalières, la mention sur l’ordonnance "médicament à retirer dans une pharmacie hospitalière" doit être précisée», expliquait René Robert, professeur en médecine intensive réanimation au CHU de Poitiers et vice-président du Conseil d’orientation stratégique du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie dans Libération en janvier. Le midazolam était ainsi utilisé en Ehpad avant la crise du nouveau coronavirus dans le cadre d’hospitalisations à domicile (HAD).
Reste que ce type de procédures était assez rare. «Chaque patient en fin de vie n’a pas le droit à une HAD. Dans les Ehpad, comme il n’y a pas d’infirmière la nuit, se pose en plus le problème de la surveillance des pompes donc c’est une procédure ponctuelle et exceptionnelle. Les médecins se débrouillent plutôt avec des molécules disponibles en médecine de ville, comme le valium», explique un médecin coordonnateur en soins palliatifs à domicile, à CheckNews.
Par ailleurs, il était très compliqué dans les faits pour les médecins de ville de s’en fournir. «Le Midazolam, on y a tous droit mais on ne le trouve pas», résume-t-il. Pour assurer les soins palliatifs hors Covid, le personnel des Ehpad pouvait et peut toujours s’appuyer sur le 15, les équipes mobiles des soins palliatifs des hôpitaux, ou les réseaux de soins palliatifs (souvent associatifs) quand il en existe.
A noter aussi qu’avant la crise sanitaire liée à l’épidémie, la question s’était posée de donner des garanties de prescription du midazolam pour la médecine en ville. La mise en examen du médecin généraliste Jean Méheut-Ferron en novembre 2019 pour avoir administré du midazolam (qu’il s’était procuré par l’entremise de sa femme, médecin anesthésiste-réanimateur, elle aussi poursuivie) à certains de ses patients en fin de vie avait particulièrement ému la profession. Afin de remédier à cette situation, le gouvernement avait annoncé sur les conseils de la HAS un assouplissement des conditions de délivrances du midazolam. «La ministre des Solidarités et de la Santé précise qu’elle permettra d’ici 4 mois la dispensation en ville du midazolam injectable aux médecins qui prennent en charge des patients en fin de vie à leur domicile», apprenait-on dans un communiqué le 10 février. Cependant, «le Covid a interrompu le travail de réflexion qui était en cours», explique Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP). Et cet assouplissement n’a pas été mis en place explique la spécialiste.
Concernant le Rivotril, sa prescription en fin de vie semblait également marginale en Ehpad avant la crise, sans être totalement absente, à en croire la Haute Autorité de Santé. Celle-ci notait en janvier 2020 dans son argumentaire sur la «prise en charge médicamenteuse en fin de vie. De l’antalgie en situation palliative avancée à la sédation profonde et continue» : «Son utilisation hors AMM [autorisation de mise sur le marché, nldr] pour des pratiques sédatives en situation palliative reste peu documentée bien qu’il semble être utilisé à cette fin en France, en particulier en Ehpad et à domicile, du fait de sa meilleure accessibilité que le midazolam.»
Au début de la crise de Covid-19, au printemps, le gouvernement a décidé de faciliter les prescriptions de Rivotril injectable pour faire face à de fortes tensions sur les stocks de midazolam, très utilisé en réanimation. «La consommation est plus qu’exponentielle. En Ile-de-France et dans le Grand-Est, a été consommé 400 fois la consommation annuelle de midazolam en mars et avril», explique Gaël Durel, président de Mcoor, l’association nationale des médecins coordonnateurs en Ehpad. Avec le fameux décret du 29 mars évoqué par France 3, les médecins de ville et pharmacies de ville ont ainsi eu l’autorisation temporaire de prescrire et fournir ce médicament en dehors de l’usage prévu par l’AMM, c’est-à-dire pour «le traitement d’urgence du mal épileptique». Cette dérogation a été réactivée fin octobre au moment du regain de l’épidémie par mesure de précaution, comme nous l’expliquions dans une réponse précédente.
3 - Dans quelles conditions le Rivotril et le midazolam ont-ils été administrés pendant la crise ?
En Ehpad, le midazolam et (surtout) le Rivotril ont donc été administrés à des personnes atteintes du Covid, dont l’état ne permettait pas de les emmener en réanimation, ni même de les hospitaliser. Localement, la tension hospitalière a pu expliquer que certains patients âgés n’aient pu être hospitalisés. Mais l’idée selon laquelle la saturation des réanimations a privé ces malades de soins repose largement sur une incompréhension, selon des spécialistes.
«Rappelons qu’on parle de personnes très âgées, pour qui la réanimation serait délétère. On a vu ce qu’il s’est passé en Italie, où les réas étaient pleines de personnes âgées intubées qui ne pouvaient plus être extubées sans mourir. Et c’est la fin de la fin de vie active, c’est ce qu’on a voulu éviter» insiste Olivier Guérin, président de la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG). «Ça ne sert à rien de transporter les personnes juste pour qu’elles aillent mourir à l’hôpital. On essaie de les accompagner le plus dignement possible.»
La décision, d’hospitaliser ou non les patients, puis du traitement qui leur est administré, est censée être prise par le médecin traitant. En Ehpad, chaque résident garde son propre médecin traitant. Les établissements sont en plus suivis par un médecin coordonnateur, qui n’est pas présent à 100 %. Celui-ci peut prendre les décisions à la place du médecin traitant dans deux cas seulement : les urgences, et les soins palliatifs en stade terminal.
«Une hotline gériatrique a été mise en place dès le 15 mars», pour aider ces médecins à prendre les décisions, poursuit le président de la SFGG. Celui-ci était donc en lien avec des gériatres, ou une équipe du Samu.
Là, les équipes ont pu décider de prescrire du Rivotril pour répondre à deux situations différentes. Comme le rappelle la fiche conseil de la Sfap sur les soins palliatifs, le Rivotril peut en effet être prescrit, en tant qu’anxyolitique, pour calmer les crises de dyspnée (la gêne respiratoire) «En aucun cas les doses préconisées dans ce cas par la Sfap n’étaient des doses de sédations terminales», rappelle Gaël Durel. La décision est alors prise par le médecin de ville ou coordonnateur, en urgence, et ne nécessite pas d’avis collégial.
Dans une seconde situation, il peut être utilisé pour de la sédation profonde. Dans ce cas, la décision doit être collégiale et une fiche très complète justifiant l’arrêt des soins, telle que celle qui apparaît dans le reportage de France 3, doit être remplie et les familles consultées. Si aucun médecin n’est censé prendre cette décision seul, pendant la crise du Covid, elle a pu être prise par téléphone nous confient les soignants interrogés.
Tous insistent par ailleurs sur le fait que la «balance bénéfices/risques», comme pour n’importe quelle prescription, est prise en compte. «On parle de gens qui ne peuvent pas respirer, qui ont des lésions pulmonaires avec des trous dans leurs poumons et qui étouffent. Il faut bien les soulager», appuie une médecin coordinateur de soins palliatifs à domicile.
Si la prescription est obligatoirement faite par un médecin, c’est une infirmière qui l’administre. «Le problème, c’est que dans la plupart des Ehpad il n’y a aucune infirmière présente la nuit», poursuit cette médecin.
Surtout, ce sont donc les soignants des Ehpad, qui n’ont pas l’habitude des soins palliatifs, qui se sont retrouvés en première ligne. «Il n’y a aucune formation aux soins palliatifs dans les Ehpad, il n’y a eu aucun débriefing après la première vague. Les soignants ont été confrontés à des symptômes qu’ils ne connaissaient pas, des molécules jamais utilisées. Certains ont désormais un syndrome de stress post-traumatique, c’est normal qu’il y ait eu une incompréhension au moment de cette administration.»
Christophe Prudhomme abonde : «Ce qui a été dit [notamment dans ce reportage de France 3] par les collègues des Ehpad et qui a provoqué ce sentiment d’accélérer la fin de vie montre la nécessité de formation. On leur a dit brutalement : "On n’hospitalise pas, démerdez-vous pour assurer une fin de vie respectable." A l’hôpital, ça ne pose pas de problème on sait faire. Mais quand on demande à des gens brutalement de le faire, dans une situation dégradée, avec des médicaments de substitution parce que le midazolam est en rupture, c’est là qu’il y a un problème.»
Le désarroi de ces soignants s’explique par le manque de formation, et la violence de l’agonie des personnes en fin de vie atteintes du Covid. «En détresse respiratoire, le patient est en train de décéder par asphyxie. Cette séquence montre la confusion et le défaut de formation, on sent les soignants perdus», analyse Claire Fourcade de la Sfap.
Si des équipes d’hospitalisation à domicile, ou parfois du Samu, ont pu se rendre en Ehpad, la plupart du temps les médecins coordonnateurs et les salariés d’Ehpad se sont retrouvés seuls face à leurs patients. «Dans ce cas, le médecin coordinateur doit décider en son âme et conscience. Quand l’état s’aggrave d’un coup, on doit réfléchir très vite. Il est censé y avoir des directives anticipées dans les dossiers des patients mais dans la pratique c’est rare qu’elles soient remplies. Ceux qui n’avaient rien, ont appelé le Samu, mais les patients d’Ehpad n’étaient pas prioritaires», rappelle une médecin.
Pour Christophe Prudhomme, les Ehpad ont fonctionné en «mode dégradé». «Dans un certain nombre d’endroits ils ont pu organiser la venue d’équipes mobiles dans les Ehpad, mais c’est rare. Ailleurs, ça a été du bricolage.» Il résume : «Oui, le système de santé a délaissé les Ehpad donc il y a eu une surmortalité, mais ce n’est pas pas parce qu’on leur a injecté du Rivotril, c'était pour qu’ils ne souffrent pas trop.»
4 - Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas parler d’euthanasie ?
Pour rappel, l’euthanasie (illégale en France) et la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès sont deux actes différents (SPCMD), qui est, elle, légale. Ainsi quand l’euthanasie a pour résultat la «mort immédiate du patient», la SPCMD provoque une «sédation profonde poursuivie jusqu’au décès dû à l’évolution naturelle de la maladie», explique la HAS dans une fiche éditée en 2018 sur ce sujet. «La mort survient dans un délai qui ne peut être prévu», précise la HAS. L’intention aussi est différente. L’euthanasie «répond à la demande de mort du patient», alors que la SPCMD sert à «soulager une souffrance réfractaire». «La sédation profonde, c’est le soulagement à tout prix de la douleur chez le patient qui est vraiment en fin de vie», résumait Cédric Grouchka, à l’époque, membre du collège HAS et président de la commission stratégies de prise en charge (CSPC), dans une interview pour Allodocteurs.fr.
Dans le contexte du Covid-19, l’accusation récurrente d’euthanasie, même passive, hérisse les soignants interrogés. Tous insistent sur la souffrance des patients Covid en fin de vie. «Il ne faut pas croire qu’on s’endort sereinement, on meurt en manquant d’air, en suffoquant comme un poisson hors de l’eau. Le Rivotril permet d’éviter les agonies abominables, en les empêchant de s’étouffer, relate Olivier Guérin. Cela permet justement de les accompagner dignement. On parle de thérapeutique sur des personnes qui sont déjà en agonie.»
Gaël Durel reprend lui aussi cette métaphore du poisson hors de l’eau, et insiste sur la mise en œuvre d’un «acte thérapeutique compassionnel». «Les infirmières en Ehpad ont été obligées d’appliquer des consignes qu’elles n’avaient jamais eues jusque-là. Elles ont donc pu se trouver en porte à faux en donnant des doses qui leur semblaient fortes. Elles n’ont jamais été formées.»
«L’intention c’est de soulager les patients. J’ai des collègues qui m’ont appelée en pleurant parce qu’elles ne pouvaient rien faire, en une demi-heure, c’était fini», relate la médecin en soins palliatifs de ville, qui a conseillé par téléphone des médecins coordonnateurs en Ehpad pendant la première vague. En cas de sédation profonde, le Rivotril a été dispensé à des patients déjà en fin de vie, pour leur éviter une agonie trop douloureuse.
D’ailleurs, le Rivotril n’est pas la seule molécule utilisée. Les recommandations de la Sfap mentionnent également d’autres benzodiazépines comme le Tranxène ou le Valium. «Mais ces molécules n’ont pas fait l’objet de décret puisqu’elles pouvaient déjà être prescrites et dispensées. «Elles sont tellement utilisées par tout le monde que cela n’a pas provoqué le même débat», pointe Gaël Durel.
5 - Le Rivotril est contre-indiqué en cas d’insuffisance respiratoire. N’est-ce pas dangereux ?
Sur les réseaux sociaux, certains opposants à l’utilisation du Rivotril en soins palliatifs avancent comme argument que le médicament est contre-indiqué en cas «d’insuffisance respiratoire grave». On retrouve effectivement cette précision dans la notice du médicament.
Interrogés sur ce point par CheckNews, les soignants expliquent que l’effet du clonazepam (la molécule présente dans le Rivotril) est au contraire bénéfique pour le confort respiratoire du patient en fin de vie. «Le Rivotril n’est pas adapté pour l’insuffisance respiratoire chez les malades pulmonaires avec des difficultés à respirer car il ralentit le rythme respiratoire. Au contraire, [avec les patients Covid, ndlr] il va y avoir un bénéfice à ce que la respiration soit ralentie», indique Claire Fourcade. «On ralentit la fréquence pour que les personnes soient plus calmes. C’est un anxiolytique, le diaphragme se détend, les muscles intercostaux aussi. On ne fait que ralentir la fréquence pour éviter la saturation et ralentir la polypnée. En temps normal, la fréquence respiratoire est de 15 cycles par minute, avec le Covid, cela peut monter à 50 cycles», explique une médecin. En résumé, le Rivotril ralentit le rythme de la respiration, c’est pour ça qu’il n’est pas prescrit pour traiter de l’insuffisance respiratoire. Dans le cadre des soins palliatifs, il ne s’agit pas de traiter une insuffisance respiratoire mais au contraire de servir de son pouvoir sur le rythme de la respiration pour calmer le patient qui est en train de s’asphyxier. «Rivotril c’est un dépresseur respiratoire. C’est justement pour ça qu’on l’utilise», insiste Olivier Guérin.
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 24.11.20 15:58
VIDEO. Confinement : à Noël, "on coupe la bûche en deux et papy et mamie mangent dans la cuisine", préconise le professeur Salomon "Si je transmets le virus à papy et mamie, c'est pire que tout", s'est justifié le président de la commission médicale d'établissement de l'AP-HP.
Et si papy et mamie veulent passer un Noël comme les autres Noël pour ensuite mourir, c'est interdit ? au nom de quoi ? parce que le roi Macron l'a décidé ?
Faîtes ZERO DON pour le covid-19 ( ainsi que pour la recherche médicale en général et bien sûr pissez, chiez, vomissez sur les soins palliatifs de fin de vie qui pratiquent le palliativisme, l'acharnement palliatif obstinément déraisonnable ).
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 28.11.20 21:50
Covid-19 : une nouvelle mutation du virus inquiète les chercheurs
[*]
Par Apolline HenryLe 28 nov 2020 à 14h58[/size][/right]
Une nouvelle version du coronavirus Sars-Cov-2 a été identifiée cet été en Écosse. Elle inquiète les chercheurs car elle pourrait limiter l'efficacité d'un futur vaccin...
Les mutations du coronavirus Sars-Cov-2 inquiètent les scientifiques du monde entier : au début du mois de novembre 2020, le Danemark a d'ailleurs annoncé avoir abattu plusieurs milliers de visons car certains de ces petits rongeurs étaient porteurs d'une mutation du virus potentiellement transmissible à l'Homme...
Cette fois, c'est une autre mutation du virus à l'origine du Covid-19 qui fait l'actualité : découverte cet été en Écosse, cette "nouvelle version" du coronavirus (baptisée N439K) a aussi été repérée dans d'autres pays européens ainsi qu'aux États-Unis.
UNE MUTATION DU VIRUS QUI POURRAIT RENDRE LE VACCIN CONTRE LE COVID-19 INEFFICACE
Pourquoi la mutation N439K est-elle inquiétante ? Comme l'explique un article paru dans Le Figaro ce samedi 28 novembre 2020, cette mutation du coronavirus Sars-Cov-2 touche particulièrement la protéine Spike : c'est elle qui permet au virus de rentrer dans les cellules humaines, et c'est aussi à partir d'elle que fonctionnent les différents vaccins contre le Covid-19 actuellement en cours de développement. La mutation N439K pourrait-elle compromettre l'efficacité des futurs vaccins contre le coronavirus Sars-Cov-2 avant même leur commercialisation ? "C'est une possibilité qu'on ne peut malheureusement pas écarter, estime Pascal Meylan, infectiologue et professeur à l'Université de Lausanne (Suisse) à nos confrères du Figaro. Mais il y a plusieurs raisons qui permettent de penser que N439K, ainsi que les autres mutations, pourront être contrôlées." Pour l'instant, il n'y a toutefois pas de quoi paniquer. Car, selon une étude publiée dans le journal scientifique Nature Communications, sur les 12000 mutations du coronavirus Sars-Cov-2 actuellement répertoriées, aucune ne facilite sa transmission à l'Homme...
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 02.12.20 14:31
"Je ne vous verrai plus, au revoir mes chéries" : Edith ne peut plus voir sa tante en Ehpad 11h00, le 02 décembre 2020 , modifié à 13h18, le 02 décembre 2020
Placée en Ehpad, la tante d’Edith a dû être isolée dans une unité Covid. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Edith s’insurge contre cette mesure qui a beaucoup angoissé et affaibli sa tante qui, étant en fin de vie, demandait à mourir dans sa chambre entourée de ses effets personnels. TÉMOIGNAGE La tante d’Edith est une religieuse âgée de 87 ans et placée en Ehpad. L’une des religieuses de la communauté ayant été testée positive à la Covid-19, l’Ehpad a décidé d’isoler sa tante dans l’unité Covid. Un choc pour cette dernière qui, étant en fin de vie, demandait à mourir dans sa chambre entourée de ses effets personnels. Selon Edith, ce changement de chambre précipité et forcé a accéléré la dégradation de l’état de santé de sa tante. Étant elle-même infirmière, Edith remet en question, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, les dispositions prises par l’Ehpad pour lutter contre la propagation du virus.
>> Écoutez le témoignage d’Edith en intégralité ici
"Dans ce contexte de confinement et de Covid, il faut réfléchir à la façon dont on s'occupe de nos anciens, parce que ça sera nous demain. Je voulais vous raconter l’histoire de ma tante. Elle a 87 ans. Elle est religieuse depuis l'âge de 18 ans. Elle a consacré sa vie aux autres. C’est une infirmière qui a travaillé un peu partout. Il y a 8 ans, elle était encore en grande forme. Elle a été envoyée dans un Ehpad pour s'occuper de la petite communauté de religieuses qui s’y trouve. Une fois de plus, elle s'est occupé des autres.
Il y a un an, elle est tombée malade. Son taux d'hémoglobine chute et elle perd petit à petit ses forces. Elle m’a dit : 'Je ne veux pas qu'on cherche pourquoi j'ai cette maladie et je ne veux pas de soins. Je suis prête à partir, ma vie a été bien remplie'. J’ai accusé le coup, et je lui ai dit que je serai sa personne de confiance. Le premier confinement est arrivé. On ne pouvait plus beaucoup se voir. Elle adorait que je l'emmène au restaurant une fois par mois. Ces moments étaient autant de récompenses par rapport à cette vie qu'elle a donnée aux autres.
" Elle était catastrophée à l'idée de changer de chambre " Il y a huit jours, on a découvert qu'il y avait un cas de Covid parmi la communauté religieuse, on leur a donc interdit de descendre à la salle à manger. Ma tante m’explique qu’on lui a dit que vu son état de santé, on ne la placera pas dans une unité Covid. Elle était donc rassurée. Samedi dernier, elle m'a appelée et j'ai eu le choc de ma vie parce qu'elle sanglotait, elle avait du mal à parler. Elle m’a dit : 'On va me changer de chambre, mais je ne veux pas. Je veux mourir dans ma chambre. Je ne vous verrai plus, au revoir mes chéries'.
Elle était catastrophée à l'idée de changer de chambre et de ne plus avoir son téléphone. Époustouflée par ce que je venais d'entendre, j'ai appelé l’Ehpad. Je suis tombée sur des soignants bienveillants qui ont accepté de la laisser dans sa chambre. Elle était soulagée. Le dimanche soir, elle m’a rappelée à nouveau paniquée, en me disant que finalement elle allait changer de chambre. Ce week-end, elle a eu un stress absolument épouvantable. J'ai appelé le directeur de l’Ehpad qui m’a expliqué qu’on ne pouvait pas faire autrement que de la mettre dans l'unité Covid.
" Elle aurait pu avoir droit à une fin de vie apaisée dans sa chambre " Je lui ai donné tous mes arguments : "Ma tante ne sort pas de sa chambre, elle ne risque pas de contaminer qui que ce soit. Elle est en fin de vie. Vous lui aviez dit qu'elle pourrait rester dans sa chambre. Ne faites pas ça par pitié, un peu d'humanité ! Laissez-là avec ses petites affaires et ses photos dans son lieu de vie." Malgré tout ce que j'ai essayé de faire, elle a été changée de chambre. Dans la nuit de lundi à mardi, elle a pleuré. Dans la nuit de mardi à mercredi, son état de santé s'est terriblement aggravé. On a été obligé d'appeler le 15.
J'ai enfin eu la permission d'aller la voir aujourd’hui. Elle m'a confirmé qu'elle resterait là. Elle trouve que les soignants autour d'elle sont formidables. Elle se sent apaisée et bien entourée. Elle sait qu'on fera ce qu’il faut pour elle et j'ai pu lui dire au revoir. J’ai expliqué au directeur que ce qui s'était passé ce week-end avait été inhumain. Je pense que le stress qu'elle a eu ce week-end a probablement précipité son état. Elle aurait pu avoir droit à une fin de vie apaisée dans sa chambre.
>> Retrouvez la Libre antenne d'Olivier Delacroix en replay et en podcast ici
Je suis moi-même infirmière, donc je suis capable de comprendre. Aujourd'hui, nous croulons sous les protocoles et les injonctions des uns des autres. Les directeurs d'Ehpad diront c'est l’ARS qui leur dit de faire ça. Le médecin veut qu'il y ait le moins de cas de Covid dans son établissement, donc il isole toutes les personnes. C’est louable. Ma tante est en train de mourir, mais pas du Covid. Elle sera sûrement comptée parmi les gens qui sont morts dans l’unité Covid, mais ce n'est pas le cas.
Parmi toutes les injonctions et toute la sécurité mise en place pour isoler les personnes, je pense que beaucoup de choses manquent de bon sens et d'humanité. Chaque cas est particulier. Pourquoi cette pauvre sœur, qui est en fin de vie et ne quitte pas sa chambre, doit aussi déménager ? Ça n'a pas de sens. Nos anciens sont vulnérables, ils ne peuvent pas s'exprimer. Donc si on ne le fait pas, qui va le faire ? On parle de semaines de confinement, mais pour les anciens, ce sont des semaines de vie perdues."
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 02.12.20 14:51
CHIFFRES SOUS-ÉVALUÉS, TESTS INEFFICACES : DES DOCUMENTS CHINOIS CONFIDENTIELS RÉVÈLENT LES ERREURS DE PÉKIN À L'APPARITION DU COVID-19 Robin Verner Robin Verner Le 01/12/2020 à 19:18
et le commerce continue de venir de Chine de quoi rire bien jaune si on veut crever avec ce virus, qu'on ne soit pas réanimé contre notre volonté tout le monde en a marre "laissez-nous" tranquilles, foutez-nous la paix STOPdonsSTOPvotesSTOP stop stop stop
Covid-19 : la contre-offensive de la Chine sur l’origine du virus Le pays multiplie les communications remettant en cause l’origine géographique du SARS-CoV-2 alors que la mission d’enquête de l’OMS peine à avancer sur le terrain. Décryptage. ( article sous abonnement ).
VOUS ETES DES CINGLES, Chine, USA, Afrique, Europe... recherche médicale, soins palliatifs... des dingues en liberté qui nous prennent en otage
Eric Ciotti, rapporteur LR de la mission parlementaire mise en place dès le début de la crise sanitaire, a présenté mercredi les conclusions de son rapport. Il y dénonce le manque d'anticipation des autorités sanitaires et un défaut de pilotage pendant la crise. 02 déc. 12:42 - Vincent Michelon source LCI
"toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" (proposition 21 du candidat Hollande ).
De toute manière, la situation économique se chargera du reste... c'est ce que tout le monde voulait visiblement, non ? Un peu con, Macron, pour avoir fait l'inverse depuis mars 2020 !
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 02.12.20 16:07
N° 131 SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2020-2021
Enregistré à la Présidence du Sénat le 17 novembre 2020 PROPOSITION DE LOI
visant à établir le droit à mourir dans la dignité,
présentée Par Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, MM. Patrick KANNER, Rémi FÉRAUD, Maurice ANTISTE, Mme Viviane ARTIGALAS, MM. David ASSOULINE, Joël BIGOT, Mmes Florence BLATRIX CONTAT, Nicole BONNEFOY, MM. Denis BOUAD, Hussein BOURGI, Mme Isabelle BRIQUET, M. Rémi CARDON, Mmes Marie-Arlette CARLOTTI, Catherine CONCONNE, Hélène CONWAY-MOURET, MM. Thierry COZIC, Gilbert-Luc DEVINAZ, Vincent ÉBLÉ, Mme Corinne FÉRET, M. Jean-Luc FICHET, Mme Martine FILLEUL, M. Hervé GILLÉ, Mme Laurence HARRIBEY, M. Olivier JACQUIN, Mme Victoire JASMIN, M. Éric KERROUCHE, Mme Annie LE HOUEROU, M. Jean-Yves LECONTE, Mmes Claudine LEPAGE, Monique LUBIN, MM. Victorin LUREL, Didier MARIE, Serge MÉRILLOU, Mme Michelle MEUNIER, M. Jean-Jacques MICHAU, Mme Marie-Pierre MONIER, MM. Franck MONTAUGÉ, Sebastien PLA, Mme Angèle PRÉVILLE, MM. Claude RAYNAL, Christian REDON-SARRAZY, Mme Sylvie ROBERT, M. Gilbert ROGER, Mme Laurence ROSSIGNOL, MM. Lucien STANZIONE, Jean-Pierre SUEUR, Rachid TEMAL, Jean-Claude TISSOT, Mme Sabine VAN HEGHE et M. Yannick VAUGRENARD, Sénateurs
(Envoyée à la commission des affaires sociales, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)
Proposition de loi visant à établir le droit à mourir dans la dignité Article 1er L’article L. 1110-5 du code de la santé publique est ainsi modifié : 1° Le second alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ce droit comprend celui de bénéficier de l’aide active à mourir dans les conditions prévues au présent code et entendue comme : » ; 2° Sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés : « 1° Soit le suicide assisté, qui est la prescription à une personne par un médecin, à la demande expresse de cette personne, d’un produit létal et l’assistance à l’administration de ce produit par un médecin ou une personne agréée ; « 2° Soit l’euthanasie, qui est le fait par un médecin de mettre fin intentionnellement à la vie d’une personne, à la demande expresse de celle-ci. » Article 2 Après l’article L. 1110-5-3 du code de la santé publique, sont insérés des articles L. 1110-5-4, L. 1110-5-5 et L. 1110-5-6 ainsi rédigés : « Art. L. 1110-5-4. – Toute personne capable, selon la définition donnée par le code civil, en phase avancée ou terminale, même en l’absence de diagnostic de décès à brève échéance, atteinte d’au moins une affection, accidentelle ou pathologique, aux caractères graves et incurables avérés et infligeant une souffrance physique ou psychique inapaisable qu’elle juge insupportable ou la plaçant dans un état de dépendance qu’elle estime incompatible avec sa dignité, peut demander à bénéficier dans les conditions prévues au présent titre d’une aide active à mourir. « La présente disposition s’applique également dans le cas de polypathologies. « Art. L. 1110-5-5. – Le médecin à qui est présenté une demande d’aide active à mourir s’assure que les conditions prévues à l’article L. 1110-5-4 sont remplies. « S’il estime que ces conditions sont remplies, il fait appel, pour l’éclairer, dans un délai maximum de quarante-huit heures, à un confrère accepté par la personne concernée ou sa personne de confiance. « Les deux médecins informent l’intéressé des possibilités thérapeutiques, ainsi que des solutions alternatives en matière d’accompagnement de fin de vie. « Ils peuvent, s’ils le jugent souhaitable, renouveler l’entretien dans un nouveau délai de quarante-huit heures. « Les médecins rendent leurs conclusions écrites sur l’état de l’intéressé dans un délai de quatre jours ouvrés au plus à compter de sa demande initiale. Lorsque les médecins concluent que les conditions prévues au même article L. 1110-5-4 sont remplies, l’intéressé doit, s’il persiste, confirmer sa demande d’aide active à mourir. « Le médecin doit donner suite à cette demande en pratiquant l’aide active à mourir ou en précédant conformément aux dispositions de l’article L. 1110-5-6. « L’aide active à mourir ne peut avoir lieu avant l’expiration d’un délai de deux jours à compter de la date de confirmation de la demande en milieu hospitalier ou au domicile du patient ou dans les locaux d’une association agréée à cet effet. Toutefois, ce délai peut être abrégé à la demande de l’intéressé si le médecin estime que cela est de nature à préserver la dignité de ce dernier telle que celui-ci la conçoit. « L’intéressé peut, à tout moment et par tout moyen, révoquer sa demande. « Les conclusions médicales et la confirmation de la demande sont versées au dossier médical. « Dans un délai de huit jours ouvrables à compter du décès, le médecin qui a apporté son concours à l’aide active à mourir adresse à la commission régionale de contrôle prévue au présent chapitre, un rapport exposant les conditions du décès. À ce rapport sont annexés les documents qui ont été versés au dossier médical en application du présent article. La commission régionale contrôle la validité du protocole. « Art. L. 1110-5-6. – Un médecin n’est jamais tenu d’apporter lui-même une aide active à mourir. « Il doit informer, sans délai, l’intéressé de son refus et lui communiquer immédiatement le nom de praticiens susceptibles de la réaliser. « Aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu’il soit, n’est tenu de concourir à une aide active à mourir. « Un établissement de santé privé peut refuser que des aides actives à mourir soient apportées dans ses locaux. Toutefois, ce refus ne peut être opposé par un établissement de santé privé habilité à assurer le service public hospitalier que si d’autres établissements sont en mesure de répondre aux besoins locaux. « Les catégories d’établissements publics qui sont tenus de disposer des moyens permettant d’apporter une aide active à mourir sont fixées par décret. » Article 3 Est réputée décédée de mort naturelle la personne dont la mort résulte d’une aide active à mourir mise en œuvre selon les conditions et procédures prévues par le code de la santé publique. Article 4 I. – Le code de la santé publique est ainsi modifié : 1° Le premier alinéa de l’article L. 1111-6 est remplacé par cinq alinéas ainsi rédigés : « Toute personne majeure peut désigner la ou les personnes de confiance qui peuvent être consultées au cas où elle-même serait hors d’état d’exprimer sa volonté et de recevoir l’information nécessaire à cette fin. « La personne de confiance rend compte de la volonté de la personne. Son avis ou son témoignage prévaut sur tout autre. La personne de confiance a accès à son dossier médical. « Cette désignation est faite par écrit et cosignée par la ou les personnes désignées. Elle est révisable et révocable à tout moment. « Les personnes de confiance sont classées par ordre de préférence. Chaque personne de confiance remplace celle qui la précède dans la déclaration en cas de refus, d’empêchement, d’incapacité ou de décès. « Une personne de confiance peut être un parent, un proche ou le médecin traitant. » ; 2° Au 3° du II de l’article L. 1541-3, le mot : « troisième » est remplacé par le mot : « septième ». II. – À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 311-5-1 du code de l’action sociale et des familles, les mots : « au premier alinéa de » sont remplacés par le mot : « à ». Article 5 L’article L. 1111-11 du code de la santé publique est ainsi rédigé : « Art. L. 1111-11. – Toute personne capable selon la définition donnée par le code civil peut rédiger des directives anticipées pour le cas où elle serait un jour hors d’état d’exprimer sa volonté. « Ces directives anticipées expriment les souhaits de la personne relatifs à sa fin de vie. L’absence de mention du souhait de bénéficier de l’aide active à mourir fait obstacle à ce qu’elle soit demandée, le cas échéant, par la personne de confiance désignée en application de l’article L. 1111-6. « Ces directives sont, à tout moment et par tout moyen, révisables et révocables. « Elles s’imposent au médecin sans condition de durée. « Lorsqu’une personne fait l’objet d’une mesure de tutelle, au sens du chapitre II du titre XI du livre 1er du code civil, elle peut rédiger des directives anticipées avec l’autorisation du juge ou du conseil de famille s’il a été constitué ; le tuteur ne peut ni l’assister ni la représenter à cette occasion. « Le médecin traitant informe ses patients de la possibilité de rédaction de directives anticipées. « Les directives anticipées sont inscrites sur un registre national automatisé tenu par la Commission nationale de contrôle des pratiques relatives au droit de mourir dans la dignité mentionnée à l’article L. 1111-11-1 du présent code. Toutefois, cet enregistrement ne constitue pas une condition nécessaire pour la validité du document. « En complément, il est créé un fichier national des directives anticipées géré par un organisme indépendant des autorités médicales. Une association peut être habilitée par arrêté des ministres chargés de la santé et des affaires sociales à gérer ce fichier national. Les autorités médicales ou tous médecins ont l’obligation de consulter ce fichier dès lors qu’une personne est en phase avancée ou terminale d’au moins une affection grave et incurable, ou dans un état de dépendance incompatible avec sa dignité ou est admise dans un service hospitalier. « La mention des directives anticipées est faite sur la carte électronique individuelle inter-régimes mentionnée à l’article L. 161-31 du code de la sécurité sociale. « Le document doit être daté. En cas de pluralité de rédactions, seul le dernier document en date est reconnu comme exprimant la volonté de la personne. « Un décret en Conseil d’État fixe les conditions d’application du présent article. » Article 6 Après l’article L. 1111-11 du code de la santé publique, il est inséré un article L. 1111-11-1 ainsi rédigé : « Art. L. 1111-11-1. – Il est institué auprès du ministre chargé de la santé, qui en nomme le président, une Commission nationale de contrôle des pratiques relatives au droit de mourir dans la dignité chargée de tenir le registre national automatisé mentionné au septième alinéa de l’article L. 1111-11 et d’émettre des avis et recommandations sur les droits des malades et fins de vie et la mise en œuvre du droit mentionné à l’article 1110-5. Elle est consultée sur tout projet de loi ou de décret relatif à ces droits. Elle participe à l’élaboration du rapport prévu à l’article 10 de la loi n° du visant à établir le droit à mourir dans la dignité. « La commission nationale mentionnée au premier alinéa du présent article est composée de professionnels de santé, de représentants d’usagers et de personnes qualifiées nommés dans des conditions fixées par décret. « Le président de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, ou son représentant, peut assister en tant qu’observateur aux réunions de la commission nationale portant sur le registre national automatisé. » Article 7 L’article L. 1111-12 du code de la santé publique est ainsi rédigé : « Art. L. 1111-12. – Lorsque la personne mentionnée à l’article L. 1110-5-3 n’est plus en état d’exprimer une demande libre et éclairée, en l’absence de directives anticipées, et en l’absence de désignation d’une personne de confiance, pour établir et respecter sa volonté, le témoignage de la famille est demandé. « L’ordre de primauté à respecter est le suivant : « 1° Le partenaire de vie ; « 2° Les enfants majeurs, conjointement ; « 3° Les parents, conjointement ; « 4° Les frères et sœurs, conjointement ; « 5° Les neveux et nièces, conjointement ; « 6° Les oncles et tantes, conjointement ; « 7° Les cousins et cousines, conjointement. » Article 8 Le code de la santé publique est ainsi modifié : 1° Au début du premier alinéa de l’article L. 1111-13, sont ajoutés les mots : « Sans préjudice des dispositions de l’article L. 1111-13-1, » ; 2° La section 2 du chapitre Ier du titre Ier de la première partie est complétée par un article L. 1111-13-1 ainsi rédigé : « Art. L. 1111-13-1. – Lorsqu’une personne hors d’état d’exprimer sa volonté a rédigé des directives anticipées mentionnées à l’article L. 1111-11 dans lesquelles figure son souhait de bénéficier de l’aide active à mourir, la personne de confiance saisit le médecin ce cette demande. Après examen de la personne concernée, et étude de son dossier, le médecin établit dans un délai de quatre jours au plus à compter de la saisine pour avis, un rapport indiquant si l’état de la personne concernée correspond aux directives anticipées. Dans ce cas, le médecin doit donner suite à la demande en pratiquant l’aide active à mourir ou en procédant conformément aux dispositions de l’article L. 1110-5-6. » Article 9 L’article L. 1110-9 du code de la santé publique est ainsi rédigé : « Art. L. 1110-9. – Toute personne en fin de vie, dont l’état le requiert et qui le demande, a un droit universel d’accéder à des soins palliatifs et à un accompagnement. Ce droit devra être effectif dans les trois ans suivant la publication de la loi. « Chaque département français et territoire d’outre-mer doit être pourvu d’unités de soins palliatifs en proportion du nombre de ses habitants dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État. » Article 10 Le Gouvernement présente annuellement un rapport sur l’application de la présente loi et sur la mise en œuvre de l’accès universel aux soins palliatifs.
Pouvoir bénéficier d'une fin de vie apaisée et digne est un souhait partagé par la quasi-totalité de nos concitoyens. Or, comme nous le rappelle régulièrement l'actualité, nombreuses sont les personnes qui décèdent encore à l'hôpital dans des conditions souvent très éloignées de ce qu'elles avaient espérées.
Depuis le début des années 2000, la législation française a déjà connu à plusieurs reprises des évolutions législatives. Pourtant, les questions liées à la fin de vie n'ont pas toutes trouvé une réponse.
La dernière loi, dite Léonetti-Claeys, votée en 2016, reste encore insuffisante, se bornant à autoriser dans certains cas la sédation profonde. La législation encadrant la fin de vie est mal connue, tant par les patients que par les soignants et les directives anticipées sont rares.
L'accès aux soins palliatifs reste également imparfait comme en atteste un rapport du Conseil économique social et environnemental du 10 avril 2018, selon lequel « l'offre de soins palliatifs demeure en France quantitativement insuffisante au regard des besoins actuels et de leur évolution prévisible à moyen terme ».
Ce même rapport faisait état des difficultés de mise en oeuvre du droit à la sédation profonde et continue instaurée par la loi de 2016, en raison notamment de difficultés d'ordre médical, juridique et éthique.
Dans l'état du droit actuel, de nombreuses personnes sont amenées à partir à l'étranger, quand elles en ont les moyens, pour y terminer leur vie conformément à leurs souhaits. D'autres parviennent à obtenir d'un médecin une assistance active à mourir. Cela conduit à des inégalités considérables face à la fin de vie.
Cette proposition de loi répond à la nécessité de faire évoluer la législation vers une aide active à mourir, seule voie permettant d'ouvrir et de faciliter le libre choix de nos concitoyens pour leur fin de vie. Elle s'inspire des travaux réalisés par l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).
Cette proposition de loi répond également à une forte demande des Français. Dans un sondage IFOP réalisé en décembre 2017, 89% des personnes interrogées se déclaraient favorables à une évolution de la législation sur la fin de vie et 95% considéraient que la législation devait autoriser les médecins à mettre fin sans souffrance à la vie des personnes qui en font la demande. Les résultats de ce sondage étaient comparables aux précédents (2010, 2011, 2013, 2014).
L'article 1er vise à inscrire dans le code de la santé publique le droit à l'aide active à mourir, ainsi que sa définition.
L'article 2 vise à poser un cadre juridique rigoureux permettant de rendre effective l'aide active à mourir dans le cas de pathologies aux caractères graves et incurables avérés et infligeant une souffrance physique ou psychique. Il vise également à garantir que le libre choix du patient sur sa fin de vie soit respecté.
L'article 3 précise que les décès s'inscrivant dans le cadre de cette aide active à mourir sont considérés comme de mort naturelle.
L'article 4 précise les conditions dans lesquelles une personne de confiance peut être désignée et intervenir lorsque le patient ne peut exprimer sa volonté.
L'article 5 précise, afin de permettre leur développement, le cadre juridique et les modalités de rédaction des directives anticipées. Il prévoit également un registre national et un fichier recensant ces directives anticipées.
L'article 6 instaure une Commission nationale de contrôle des pratiques relatives au droit de mourir dans la dignité chargée de tenir le registre national automatisé
L'article 7 instaure un ordre de primauté dans les personnes appelées à témoigner pour exprimer les volontés d'un patient qui n'est pas en état de les exprimer lui-même et hors désignation d'une personne de confiance
L'article 8 permet, dans un cadre précis, à une personne de confiance désignée de demander pour un patient l'aide active à mourir en l'absence de directives anticipées.
L'article 9 vise à rendre effectif dans un délai de trois ans l'accès universel aux soins palliatifs pour la mise en oeuvre duquel le gouvernement devra rendre annuellement un rapport (article 10).
PARIS : Proposition de loi visant à établir le droit de mourir dans la dignité L’ADMD se réjouit de cette initiative en faveur de la liberté.
La sénatrice de Paris, Mme Marie-Pierre de la Gontrie, a déposé une proposition de loi visant à établir le droit de mourir dans la dignité ; proposition de loi cosignée par 50 de ses collègues socialistes siégeant dans la Haute Assemblée.
L’ADMD, par la voix de son président, Jean-Luc Romero-Michel, se réjouit de cette initiative qui vise à ouvrir un nouveau droit qui permettra à chacun de choisir, en conscience, les conditions de sa propre fin de vie : « Un nouveau droit enrichit la société et ne sera jamais, pour quiconque, une obligation. Mais de la même façon que notre corps nous appartient, notre mort nous appartient et ne peut pas nous être confisquée comme c’est le cas aujourd’hui avec la loi Leonetti de 2016. »
Jean-Luc Romero-Michel a tenu à féliciter les cosignataires de cette proposition de loi, au premier rang desquels Marie-Pierre de la Gontrie, Patrick Kanner, président du Groupe Socialiste et Républicain au Sénat, et Rémi Féraud, premier secrétaire de la Fédération socialiste de Paris, et encourage toutes les sénatrices et tous les sénateurs, quelle que soit leur étiquette politique, à partager cette initiative de liberté en cosignant cette proposition de loi.
Euthanasie: Le Sénat fait un pas vers la légalisation SOCIETE La Commission des Affaires sociales a adopté un texte...
2011 AFP Publié le 19/01/11 à 00h00 — Mis à jour le 19/01/11 à 07h31
La commission des Affaires sociales du Sénat a adopté mardi une proposition de loi visant à légaliser l'euthanasie, «un grand succès» pour Jean-Luc Romero, président de l'association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) et conseiller régional PS d'Ile-de-France.
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La proposition adoptée en commission sera discutée en séance au Sénat le 25 janvier et son passage au Parlement semble difficile à envisager.
Une «première victoire de la liberté face à l'obscurantisme» L'article premier indique que «toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable, peut demander à bénéficier (...) d'une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur».
Le texte a été adopté par 25 voix contre 19 et 2 abstentions.
Jean-Luc Romero a applaudi à ce vote. «Ce n'est jamais arrivé, un texte pourrait aboutir au Sénat!», s'est-il réjoui auprès de l'AFP. «Pour la première fois de l'histoire de notre pays, une première étape parlementaire est franchie en faveur d'une loi de légalisation d'une aide active à mourir», a renchéri l'ADMD dans un communiqué, parlant de «première victoire de la liberté face à l'obscurantisme».
Les membres UMP de la commission opposés Les membres UMP de la commission ont manifesté leur désaccord avec le texte, voté y compris par des sénateurs de la majorité de droite.
Dans un communiqué, ils ont dit «regretter» ce vote, dans la mesure où ces propositions de loi «vont à l'encontre de notre droit qui vise à protéger les plus faibles, les plus vulnérables et à porter assistance à celles et ceux qui sont en situation de danger».
Les sénateurs UMP jugent aussi que ces propositions de loi «vont à l'encontre de la mission du médecin et risquent de rompre la confiance nécessaire entre le médecin et son patient».
Les sénateurs plus «libres» que les députés Pour Jean-Luc Romero, face à ce qu'il appelle «un déchaînement des ultras» contre l'euthanasie, les sénateurs se sont montrés «plus libres» que les députés. Un texte similaire présenté à l'Assemblée nationale n'avait pas été adopté.
«On veut marcher sur les deux jambes, on veut une loi qui permette l'accès universel aux soins palliatifs, alors que seulement 20% des gens qui en ont besoin en bénéficient, et aussi une qui légalise l'euthanasie», a-t-il expliqué.
Jean-Luc Romero a dit espérer que le texte «aille jusqu'au bout». «Les clivages politiques ne se retrouvent pas au Sénat», a-t-il souligné. Il a relevé aussi que «pour la première fois» deux partis de gouvernement, le PS et les Verts-Europe écologie, l'avaient mis dans leur programme.
Un acte «volontaire» L'ADMD a rappelé que «l'aide active à mourir» qu'elle préconise ne concernera «que de manière volontaire» ceux qui sont atteints d'une pathologie grave et incurable, en phase avancée ou terminale, permettant aux Français de «devenir maîtres de leur propre parcours de fin de vie».
Pour sa part Xavier Mirabel, président de l'Alliance pour les Droits de la vie, s'est insurgé contre ce vote, qui montre selon lui qu'«une partie de la classe politique se montre capable de brader les efforts indispensables faits en faveur des soins palliatifs pour prôner la solution de l'euthanasie, qui est à la fois expéditive et indigne».
Fin de vie: la députée Marine Brenier (LR) a déposé une proposition de loi
PAR LA RÉDACTION NiceMatin Mis à jour le 18/12/2020 à 14:50 Publié le 18/12/2020 à 14:48
La députée de la 5e circonscription des Alpes-Maritimes a déposé jeudi une proposition de loi visant à légaliser le libre choix de la fin de vie et à assurer un accès universel aux soins palliatifs.
Choisir sa fin de vie.
Extrêmement sensible, le sujet revient souvent sur la table en France.
Ainsi, Marine Brenier, députée LR des Alpes-Maritimes, a déposé jeudi matin une proposition de loi visant à "légaliser le libre choix de la fin de vie et à assurer un accès universel aux soins palliatifs."
"La question de la fin de vie nous concerne tous et doit être traitée avec prudence et respect des opinions de chacun,explique l'élue.L’objet de cette proposition de loi est donc de laisser le choix au patient de sa fin de vie, dans le respect de ses croyances et de sa dignité."
"Les lois Leonetti ont ouvert la porte à une réflexion sur la fin de vie. Il est temps désormais de pouvoir franchir un cap supplémentaire pour éviter des drames comme l’affaire Coq ou Lambert."
"Par cette proposition de loi,poursuit la parlementaire, je propose un dispositif encadré à l’instar de la Belgique, avec quelques restrictions. Il est temps d’avancer. L’Autriche, l’Allemagne, le Canada et l’Espagne ont décidé de franchir le pas cette année. Dans le pays des Droits de l’Homme, ne passons pas à côté de cette opportunité."
"Ce texte propose de légaliser l’aide active à mourir, en laissant le choix au patient de sa fin de vie du patient et garantir l’accès universel aux soins palliatifs. Un protocole médical strict est proposé, tout comme des modalités de désignations des personnes de confiance et de prises de directives anticipées.
Et Marine Brenier de conclure: "Les praticiens doivent garder le choix de pratiquer ou non cet acte, mais le patient doit aussi avoir son mot à dire sur la manière dont il souhaite partir. Il n’y a rien de plus mortel que la vie. Laissons les hommes choisir leur fin."
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 21.12.20 21:13
"Fin de vie : ne vaut-il pas mieux mourir du Covid, entouré, que mourir seul en EHPAD ?" Une Bretonne pose la question Difficile pour les actifs, cette épidémie de Covid l'est aussi pour les personnes âgées qui résident en EHPAD. Tout particulièrement lorsqu'elles arrivent en fin de vie. Voici le témoignage d'une Bretonne qui estime que la fin de vie devrait ouvrir un droit de visite exceptionnel.
Publié le 21/12/2020 à 16h52 • Mis à jour le 21/12/2020 à 18h08 Comme un parloir de prison : chacun de son coté du plexiglas avec un micro Comme un parloir de prison : chacun de son coté du plexiglas avec un micro • DR À l’approche des fêtes de fin d’année, nombreux sont ceux qui rêvent de retrouver leurs proches pour quelques moments en famille. Avec les anciens, ils sont prêt à multiplier les précautions pour y parvenir sans leur faire prendre de risque. Faute de certitudes, ils acceptent même de différer encore ces retrouvailles; un petit sacrifice plutôt que de jouer la vie des leurs à la roulette russe. Il est un cas cependant où l'enjeu peut mériter exception : la fin de vie.
Privés de visite et d'affection par précaution sanitaire
L'épidémie empêche les enfants de visiter leurs parents qui résident en EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), car ces établissements ne peuvent pas prendre le risque de contaminer toute une population fragilisée par l'âge. Situation encore plus difficile du point de vue des résidents qui n'ont d'autre horizon que le mur de leur chambre ou la télévision. En effet, réfectoires, couloirs et salons sont souvent interdits parce que les personnels eux-mêmes ne sont pas à l'abri de faire entrer le loup dans la bergerie.
À ce sujet, la rédaction vous recommande Covid-19 dans les EHPAD à Noël : "On est tiraillé entre le bien-être individuel et la sécurité sanitaire de tous"
Obtenir un droit de visite exceptionnel, en situation de fin de vie
Ce qui peut se comprendre pour tous ceux qui ont encore de beaux jours à vivre, devient discutable quand on n'a plus autre chose à espérer qu'une présence rassurante et un peu d'affection, avant d'être emporté par la mort. Un réconfort pour celui qui s'en va et aussi un élément de deuil pour la famille directe. Alors aujourd'hui, des enfants de résidents poussent carrément un coup de gueule.
C'est le cas de cette femme qui souhaite simplement témoigner des conséquences dramatiques que des précautions sanitaires trop strictes peuvent engendrer quand la mort approche. Elle n'a pas souhaité donner son nom, ni révéler l'établissement où réside son père, un EHPAD qui obéit aux mêmes règles que les autres en France. Elle veut simplement sensibiliser ses concitoyens et alerter le gouvernement.
D'emblée, au sortir de l'EHPAD, elle dénonce le caractère carcéral du parloir où elle vient de voir son père :
"Utiliser le terme de parloir et de droit de visite pour des résidents en Ehpad, moi ça m'a juste évoqué la prison. Je n'y ai jamais mis les pieds, mais pour autant on se dit : Ben zut alors… on les a enfermés là, pendant 2 mois! On se demande ce qu'il a fait pour mériter ça, vraiment... C'est quelqu'un qui a été honnête toute sa vie, il a travaillé toute sa vie: résultat... non quoi, enfin! Ce n'est pas acceptable. Une visite de 30 minutes maximum par semaine avec des vitres et une distance de sécurité très maximale… au point qu’on utilise des micros pour se parler!"
Des micros pour parler à un père qui donne des signes d'apathie ; peu de réaction et le silence en retour :
"Papa n'entend pas bien et ne voit pas bien et il est vraiment grabataire. Il n'a rien vu de l'autre côté de la vitre, voilà ! Il a bien entendu des choses il nous a semblé à certains moments, le temps de la visite. Pour autant notre présence n'était pas réelle. Je ne sais même pas [...] si il a eu la conscience à un moment, qu'on était là quoi! Qu’on était à côté de lui…"
Les EHPAD sont des établissements médicalisés, normalement dotés de moyens pour les derniers stades de la vies.
"Est-ce que les moyens qu'on donne à droite à gauche, est-ce qu'il ne faut pas aussi les déployer dans les EHPAD? Il faut vraiment se poser les bonnes questions. Ça suffit ! il est temps que le gouvernement prenne ses responsabilités et ne laisse plus nos aînés tout seul dans leur coin, et mourir seul."
À ce stade on comprend que la communication tactile serait un réconfort partagé, qu'elle voudrait lui tenir la main, peut-être le prendre dans ses bras.
"Vaut mieux qu'il meurt entouré, tant pis: on fait des gros câlins... mais c'est la vraie vie. Quel goût peut-elle avoir la vie quand on reste dans sa chambre toute la journée?
Il vaut peut-être mieux mourir avec le Covid mais mourir entouré que d'être délaissé comme ça…"
Admin
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Sujet: Re: 2020 fin de vie 29.12.20 15:45
[size=49]La fin de vie : un débat sans fin ?[/size]
Quelles formes prennent les soins palliatifs ? Comment les familles sont-elles associées et comment l’avis du patient est-il pris en compte ? Impliquée dans ce débat de société qu’est la fin de vie, la Mutualité Française Bretagne a permis aux échanges de se poursuivre en ligne lors d’un webinaire. Regard sur les différents points de vue.
La loi Leonetti précise que « toute personne a le droit à une fin de vie digne et apaisée ». | ISTOCK
Ouest-France Ouest-France Communication pour Mutualité Française BretagnePublié le 29/12/2020 à 10h26
La « fin de vie », ce sont ces derniers moments de la vie d’une personne qui arrive en phase avancée ou terminale, à la suite d’une infection ou d’une maladie grave et incurable. Pour la Mutualité Française Bretagne, il est essentiel de se poser, ensemble, avec la personne malade, les questions clés avant d’entamer la prise en charge palliative. Que souhaite mon proche ? « Ce sujet éthique, qui réclame courage et engagement, suscite des débats passionnants et passionnés, confie Fabienne Colas, présidente de la Mutualité Française Bretagne. Il est question de respect de la personne, de dignité, d’humanité et de fraternité. Aussi appelons-nous les pouvoirs publics à développer de manière urgente les soins palliatifs pour assurer leur égal accès sur l’ensemble du territoire, à créer un droit effectif à pouvoir choisir sa fin de vie. Nous nous engageons à développer ces services et à améliorer la formation des équipes soignantes, à favoriser le recours aux directives anticipées. »
[size=39]Que sont les soins palliatifs ?[/size]
La loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite loi Leonetti, précise que « toute personne a le droit à une fin de vie digne et apaisée ». Mais qu’est-ce qu’une fin de vie digne et apaisée ? Des nuances existent et parfois, la loi qui repose exclusivement sur l’accès aux soins palliatifs pour tous, allant si besoin jusqu’à la sédation profonde et continue jusqu’au décès, paraît insuffisante. « Les soins palliatifs sont des soins actifs, continus, rappelle Anne-Marie Colliot, cadre de santé et chargée de mission à la CARESP (Cellule d’animation régionale des soins palliatifs). Ils visent à soulager la douleur, apaiser la souffrance, soutenir l’entourage. On dit souvent que c’est lorsqu’il n’y a plus rien à faire que l’essentiel reste à entreprendre. » Le rapport national de la fin de vie révèle que seulement 20 % des malades ont eu accès aux soins palliatifs. Il révèle aussi d’importantes inégalités selon les situations sociales ou territoriales. « Depuis deux ans, il n’y a plus de plan de développement de soins palliatifs, s’insurge Jean-Luc Romero-Michel, président de l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité). Il n’est pas question non plus de soins palliatifs malgré la crise sanitaire que nous vivons. C’est révélateur d’un manque d’intérêt sur la fin de vie ! »
[size=39]Des directives anticipées pour dire ses dernières volontés[/size]
Pour les intervenants, il est important d’intégrer l’idée de l’accompagnement palliatif très précocement. À l’annonce du diagnostic et quelles que soient les pathologies. Les directives anticipées et la nomination d’un tiers de confiance, tel que cela est prévu dans la loi Kouchner, sont primordiales pour se faire l’écho des volontés de la personne. On peut les écrire sur un papier libre ou les enregistrer sur le dossier médical partagé. Il existe aussi des modèles téléchargeables sur les sites des associations. La personne choisit une personne de confiance qui intervient lorsque l’on n’est plus en capacité de dire ce que l’on souhaite. La troisième mouture de la loi Leonetti, parue en 2016, indique que désormais, la volonté du patient doit enfin être respectée : « Le problème est que ces directives ne sont pas obligatoires, juste contraignantes, poursuit Jean-Luc Romero-Michel. Un médecin peut donc décider de ne pas les appliquer estimant qu’elles sont manifestement inappropriées, un terme qui ne veut rien dire en termes juridiques ! » Pourtant, les directives anticipées sont obligatoires dans la plupart des pays qui nous entourent.
[size=39]Mettre la personne au centre de la décision[/size]
Quelles que soient les directives laissées par le patient ou les demandes de la famille, c’est au médecin que revient la décision de les appliquer ou non. | ISTOCK
Les lois se succèdent, évoluant au fur et à mesure des situations. Pas assez vite au goût des intervenants : « Elles sont d’abord faites pour ceux qui sont autour du lit. Au final, c’est toujours le médecin qui décide, estime Jean-Luc Romero-Michel. Nous voulons faire modifier cette loi pour mettre la personne au centre de la décision. Faire en sorte que chacun puisse choisir le moment et la manière de mourir. » D’importants moyens ont été consacrés par l’Agence régionale de santé, notamment en Bretagne, à la constitution d’équipes mobiles en soins palliatifs. Mais, pour Anne-Marie Colliot, la situation reste fragile et un travail important de formation reste à mener auprès des professionnels : « La crise que nous traversons devrait nous apporter beaucoup d’informations et d’enseignements. Pour les professionnels en soins palliatifs, ces directives anticipées sont un socle essentiel de réflexion. Nous pouvons peut-être aussi imaginer des maisons de répit lorsque le maintien à domicile n’est plus possible ou qu’un séjour à l’hôpital paraît prématuré. »
[size=39]« Laisser mourir » ou « faire mourir ? »[/size]
La société est-elle prête à aller plus loin pour passer de l’autorisation du « laisser mourir » à celle du « faire mourir ? » La cinquième loi votée sur cette question donne bien ce droit mais il n’est jamais appliqué : « Des milliers de personnes sont décédées dans des conditions inqualifiables et cela n’est sans doute pas fini, constate Philippe Bataille, sociologue et directeur d’études à l’EHESS. Oui, les Français sont très favorables et depuis longtemps à l’aide active médicale à mourir. » Le droit de mourir chez soi ne serait possible que pour 30 % des Français. Il paraît en effet difficile d’installer une chambre médicalisée dans un appartement en ville ou de solliciter l’HAD (hôpital à domicile), en milieu rural. L’important, pour Jean-Luc Romero-Michel, est avant tout d’offrir la possibilité de mourir dans la sérénité et dignité : « Je suis d’abord un militant du choix et de la liberté et pour cela, il faut permettre à tous de bénéficier d’une euthanasie ou d’un suicide assisté, solution qui évite l’implication d’un soignant. » On sait que 30 % des suicides sont le fait de personnes âgées, souffrant de maladies incurables ou en situation de handicap irrémédiable. On sait aussi que 85 % des suicides en France sont pratiqués de manière violente. En Belgique, le taux de suicides a diminué dès lors qu’il y a eu possibilité de pratiquer le suicide assisté. Pour Philippe Bataille, « choisir le moment et l’heure de sa mort, ne doit pas être une situation d’urgence ni de panique. Il faut donc y mettre de la temporalité et de l’humanité. Et pour cela, il n’y a qu’un curseur possible, c’est la personne ».