Argentine
Soins de fin de vie: la Cour suprême établit un précédent
7 juillet 2015 16h43 |
Agence France-Presse |
Actualités internationales Buenos Aires — La Cour Suprême d’Argentine vient de légaliser, pour la première fois, l’arrêt des soins maintenant en vie un homme se trouvant dans un état végétatif, depuis un accident de moto en 1994.
Dans son arrêt rendu public mardi, la plus haute instance judiciaire du pays a déterminé que les proches d’un malade peuvent
« fournir un témoignage de la volonté du patient concernant des traitements médicaux qu’il souhaite recevoir ou ne pas recevoir » dans le cas où il ne serait pas en mesure de l’exprimer.
« Tout individu est libre de faire des choix sur sa propre vie sans interférence de l’État tant que cela n’affecte pas la morale, l’ordre public, ni de tiers », dit le texte.
Marcelo Diez avait trente ans et se rendait à un repas de famille dominical quand sa moto a percuté une voiture. Depuis vingt ans, il est hospitalisé dans un hôpital de la province de Neuquen.
Un sujet controversé Sur Facebook, un profil baptisé
« Ne tuez pas Marcelo Diez » illustre l’opposition, au sein d’une partie de l’opinion publique argentine, au processus engagé par ses frères et soeurs.
D’après les proches de Marcelo Diez, ce dernier avait manifesté son désir que sa vie ne soit pas prolongée artificiellement.
Il n’avait en revanche pas laissé de trace écrite en ce sens.
« Dans ce cas, les plus proches parents sont en mesure de donner le consentement », explique Lucas Pica, l’avocat de la famille du motard.
Cette décision judiciaire intervient alors que le pape François, qui est argentin, effectue une visite en Amérique du sud.
L’Argentine a souvent été à l’avant-garde sur des questions de société polémiques. Elle a notamment légalisé le mariage homosexuel en 2010 et le changement de sexe à l’état civil pour les travestis, même si l’avortement y reste interdit, sauf en cas de viol ou de risque pour la vie ou la santé de la femme enceinte.