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| Sujet: Portrait de Jean Léonetti 03.04.15 16:11 | |
| Les tourments de Leonetti Le Point - Publié le 27/03/2008 à 00:00 «L a loi Leonetti, c'est du bidon. » Ses amis lui rapportent depuis quelques jours ce genre de commentaires, glanés au hasard des zincs et des jardins publics de la Côte d'Azur. Jean Leonetti encaisse avec le sourire. Mais, lorsqu'on prononce devant lui le nom de Chantal Sébire, lorsqu'on évoque le témoignage des époux Pierra, qui viennent de raconter dans Le Monde l'effroyable agonie de leur fils, le sourire s'évanouit et la silhouette du député maire d'Antibes, imperceptiblement, se tasse. Contestée par la médiatisation de ces décès tragiques, la loi sur la fin de vie qui porte son patronyme pèse lourd, très lourd, sur les épaules de ce petit homme. Il s'en défend, il fait le vaillant, mais semble indifférent au soleil radieux qui inonde aujourd'hui sa ville, impatient de se remettre au travail. Le gouvernement vient à nouveau de le réclamer sur ces questions impossibles. « Au fond, cela me soulage.» En 2003, alors que la France est traumatisée par l'affaire Vincent Humbert et que l'opinion est mise sous pression par les partisans de l'euthanasie, c'est à lui, discret député des Alpes-Maritimes, que Jean-Louis Debré confie une mission parlementaire sur la fin de vie. La charge est écrasante. Mais le Méditer-ranéen a les épaules larges. Il est cardiologue, converti sur le tard à la politique. Il se méfie de la lumière. « J'ai réclamé du temps et du silence : il fallait à tout prix échapper à la pression médiatique », dit-il. Dix mois de débat, plus de quatre-vingts personnes auditionnées, le tout presque exclusivement à huis clos. Cinq ans plus tard, ses adversaires les plus acharnés lui tirent encore leur chapeau. « Je ne partage pas ses options et je ne crois pas qu'il soit le mieux placé pour évaluer l'application de sa propre loi, dit Gilles Antonowicz, avocat de Chantal Sébire et militant de l'euthanasie, mais je reconnais qu'il a fait à l'époque un travail remarquable. » Formé à sauver des vies. Une trentaine de parlementaires participent à la mission. Mais beaucoup déclarent forfait au bout de quelques mois. Les auditions sont bouleversantes, le sujet est lourd. «Parler de la mort quatre heures par semaine, certains n'ont pas supporté. Pour moi, c'était plus facile : je suis médecin, et à certaines périodes de ma vie je rentrais tous les soirs avec un deuil sur le dos.» Chacun se met à raconter le décès d'un proche, le départ plus ou moins traumatisant d'un père ou d'un frère. « Je ne les en empêchais pas : il fallait en passer par là pour faire le vide, prendre de la hauteur. Entre nous, le clivage n'était plus politique, il dépendait de la façon dont la fin des proches avait été vécue. » Lui, le centriste, se découvre des liens avec le socialiste Gaëtan Gorce et de grandes affinités avec le communiste Michel Vaxès. La mort, il l'a affrontée en tant que cardiologue et à l'âge de la médecine triomphante. Il est de cette génération de médecins qui ont repoussé très loin les limites de la réanimation des corps et les lignes de combat avec la mort. Une génération qui a exclusivement été formée à sauver des vies, mais qui n'a pas appris son rôle lorsque le combat est perdu et qu'il faut répondre à la douleur du patient et au vertige des questions éthiques. « Vous savez, en réanimation, j'ai fait comme tous mes collègues, j'ai arrêté des respirateurs. Souvent sous la pression, parce qu'une nouvelle urgence arrivait et qu'il fallait libérer un lit. C'était illégal, mais le plus terrible, même s'il n'y avait plus aucun espoir pour ces individus, était que nous mentions à leurs familles. Nous disions "il est mort", comme si le décès était survenu naturellement. » Le genre de souvenirs qui balaie à jamais les certitudes. Lorsqu'il prend la tête de la mission, Jean Leonetti, lecteur d'Alain et de Camus, croyant «mais pas pratiquant» , n'a qu'une seule conviction chevillée au corps : il faut s'extraire des évidences tranchées, sortir de la polarisation du débat qu'a provoquée l'affaire Humbert. Entre la légalisation de l'euthanasie et la pratique clandestine du débranchement et des injections létales, il croit, lui, à une troisième voie. Il va falloir trouver un terrain d'entente, et il a justement l'art du compromis dans le sang. Chez les Leonetti, le père est athée et franc-maçon, la mère est croyante, institutrice dans l'enseignement catholique : « A table, on pouvait parler de tout, sauf de politique et de religion, sourit-il. Les convictions de mes parents étaient divergentes, mais ils se retrouvaient dans l'humanisme, la fraternité. » « C'était une militante. » Cosigné par des personnalités aussi opposées que Christine Boutin et Jean-Marie Le Guen, le rapport Leonetti réussit le tour de force de concilier les extrêmes dans une voie « à la française ». Inspirée de ses conclusions, une loi est proposée par les parlementaires et votée à l'unanimité, en novembre 2004 : le cas est exceptionnel sous la Ve République. Chef-d'oeuvre d'équilibre-d'hypocrisie, diront certains-, la loi Leonetti instaure le fameux droit au laisser-mourir mais n'autorise pas l'aide active au décès. C'est la mort acceptée, non pas la mort donnée. La nuance est subtile, mais Leonetti s'y cramponne. « On me dit : pourquoi laisser cet homme mourir en cinq heures alors que l'on pourrait, le sachant condamné, le faire partir tout de suite en poussant une seringue ? A quoi servent ces cinq heures qui restent ? A rien, je l'admets. Mais, à condition que la douleur soit soulagée, c'est un rien qui change tout pour notre société, parce qu'il permet de ne pas franchir le fossé du pénal, de ne pas se lancer dans la codification impossible de la mort donnée. Si l'on évite ces cinq heures d'agonie à M. Durand, comment résister à la demande de M. Dupont, qui, lui, souhaite avancer sa fin ? » On lui renvoie l'histoire du jeune Pierra : il se contracte. Ce jeune homme que les médecins ont laissé mourir de déshydratation, en application de la loi qui porte son nom, a infligé à sa famille le spectacle d'une agonie dont aucun de ses proches ne se remettra. « Cela aurait pu se passer autrement, il était si simple de le plonger dans un sommeil profond, se désole-t-il. Vous savez, cette loi impose une vraie mutation au corps médical, elle l'oblige à reconnaître les limites de la médecine toute-puissante, à accepter qu'un patient refuse un traitement mais exige d'être accompagné, sans douleur, vers la mort. C'est sans doute pour cette raison qu'elle est si mal appliquée.» Il fait de louables efforts pour dissimuler sa colère à l'évocation du cas de Chantal Sébire, mais y parvient mal. « C'était une militante, elle refusait les soins palliatifs ! C'était son droit le plus strict, mais elle aurait pu être soulagée. Une fois de plus, ce genre de médiatisation sème la confusion dans l'esprit des gens. » Cette loi était un aboutissement pour l es uns, une étape vers l'euthanasie pour les autres, alors il savait bien qu'il faudrait y revenir. Mais si vite, et sous la pression de cette dramatique affaire, c'est tout de même un coup dur. Il plaide pour un observatoire de la fin de vie en France, supporte mal d'avoir à caricaturer en deux phrases, devant les caméras, toute la subtilité de cette question difficile. « Ce visage a semé la panique. Dans une société qui nie la mort, ce genre d'histoire nous renvoie à notre propre finitude. Alors, les gens réclament des réponses, tout de suite. Pourtant, aussi loin que nous allions, aucune loi ne pourra jamais répondre parfaitement à leur angoisse, mais ils ne peuvent pas l'entendre.» Il se souvient avec un peu d'amertume de ces conférences auxquelles il s'obligeait à se rendre après le vote de la loi. « J'ai parfois eu de bonnes suprises, mais en général je savais que je ne trouverais dans l'assistance que les éternels militants pro-euthanasie et les cathos de service. Quand le visage de Chantal Sébire sera oublié, je ne me fais aucune illusion, le sujet n'intéressera plus personne. » Depuis la fenêtre de son bureau de maire, il jette un oeil au vieil Antibes. Des insouciants s'installent en terrasse. Des femmes papotent en sortant du marché. Et puis là-bas, derrière les toits, il y a la Méditerranée. « Au fond, plutôt que de jouer les Sisyphe, je ferais mieux d'aller me prélasser aux îles de Lérins », dit-il en riant. Longtemps il a conservé ses consultations au service de cardiologie de l'hôpital. Entré en politique par accident-il était le cardiologue du précédent maire, qui le persuada de se présenter à sa suite-, Jean Leonetti a nourri jusqu'à récemment l'espoir de revenir à la société civile. « J'étais convaincu que le métier de médecin avait plus de noblesse que celui de responsable politique. » Depuis 2003, il a changé d'avis. http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2008-03-27/les-tourments-de-leonetti/920/0/232672 |
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| Sujet: Re: Portrait de Jean Léonetti 12.08.15 19:25 | |
| Extrapolitiques Jean Leonetti, l’opéra italien comme vecteur d’émotion (09/10)
Le député LR des Alpes-Maritimes se fait encore surprendre par les sensations que lui procurent les grands airs du répertoire
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| Sujet: Re: Portrait de Jean Léonetti 12.08.15 19:34 | |
| " croyant, mais pas pratiquant " flûte et zut, un point commun entre lui et moi Une langue se pratique l'informatique se pratique une religion se pratique la médecine se pratique ? mais Dieu étant quelqu'un, on se laisse pratiquer par Dieu, mais on ne pratique pas Dieu |
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| Sujet: Re: Portrait de Jean Léonetti 28.10.15 19:01 | |
| la sédation, vecteur d'émotion ? Effectivement, l'idée de la sédation peut être vecteur d'émotion mais pas la sédation elle-même. |
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| Sujet: Re: Portrait de Jean Léonetti 27.04.16 21:00 | |
| Jean Léonetti est maintenant Président de la Fondation des usagers du système de santé...
Quelle magouille
NE versez PLUS aucun euro aux associations ayant un lien avec la médecine et la santé
Ne versez aucun euro aux associations et mouvements à caractère religieux ou spirituel
Ne versez aucun centime d'euro à tous les partis politiques qu'ils soient de gauche, du centre ou de droite.
Ne pas verser le denier de l'église.
Pratiquez le jeûne du don financier.
Pratiquez aussi le refus du don d'organe post-mortem: s'inscrire sur le registre du refus du don d'organe post-mortem suite à l'abandon de la proposition 21 sur le droit de mourir dans la dignité et pour ne pas rentrer dans le jeu de Jean Léonetti.
Ils sont trop liés les uns aux autres pour imposer une espèce de dictature camouflée
Laissez-les mourir financièrement tout en douceur afin que leur idéologie ne soit plus ce qu'elle est
Réagissez, quitte à payer plus d'impôts.
Pratiquez un jeûne absolu électoral.
Ils nous emmerdent, emmerdons-les !
ils nous feront crever de faim et de soif alors qu'ils pratiqueront entre eux ou sur eux-mêmes le droit de mourir dans la dignité..
Aux armes, citoyens ... |
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