Aide à la fin de vie : les cas belges et français à la loupe
le 21/11/2013 à 10:46 Vu 347 fois
Stéphane Bernoud, de l’ADMD 71, et Nathalie Andrews, administratrice de l’ADMD belge, donneront une conférence ce vendredi soir de 18 à 20 heures à l’amphithéâtre Guillemin.
Nathalie Andrews, quelle se la tenue de votre conférence ?
Je vais venir parler de ce qui existe en Belgique depuis plus de onze ans maintenant, c’est-à-dire une loi dépénalisant l’euthanasie, sous conditions très strictes bien évidemment. Il s’agit de dire que si cela existe dans trois pays voisins de la France, je ne vois pas pourquoi la France n’arriverait pas à se doter d’une loi semblable.
Pouvez-vous nous parler de cette loi belge ?
Il faut, pour pouvoir bénéficier de cette loi relative à l’euthanasie, avoir une affection incurable grave, due à une maladie ou à un accident, qui entraîne des souffrances physiques ou psychiques insupportables et qui ne peuvent être apaisées.
Ceux qui prennent cette décision doivent donc être considérés comme aptes à le faire ?
Absolument. Tant que nous sommes conscients, c’est à nous patients, d’en faire la demande à notre médecin. Et là il y a un cursus à suivre pour être sûr que nous rentrons dans le cadre de l’application de la loi. Il y a un dialogue avec le médecin, cela ne se fait comme ça, en deux jours. Et si jamais nous sommes inconscients de façon irréversible, dans le coma par exemple, si nous avons rempli des directives anticipées, l’euthanasie peut être possible, mais toujours sous conditions très strictes d’application de la loi.
Onze ans après, quel est le ressenti en Belgique ?
C’est quelque chose qui, déjà, semble avoir posé moins de problèmes aux citoyens belges qu’à leurs élus pour voter cette loi. Ce qui en France ne semble pas être le cas. Je suis moi-même française, je peux me permettre de le dire. Maintenant la loi est de mieux en mieux connue, tant des médecins que des malades. Elle est de mieux en mieux appliquée, sans aucune dérive. En 2012, il y a eu 1 432 euthanasies enregistrées en Belgique pour un pays qui compte plus de 100 000 décès annuels.