VIDEO.Accident vasculaire cérébral : "Une personne est touchée toutes les 4 minutes en France"
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Anna Benjaminle 29 octobre 2013 à 06h30 , mis à jour le 29 octobre 2013 à 07h02.
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Crédits : LCI
SantéINTERVIEW. L'accident vasculaire cérébral touche 155.000 nouvelles personnes par an en France. Une pathologie hyper fréquente qui demande une prise en charge spécifique, comme nous l'explique Sophie Crozier, neurologue.
En France, l'AVC - accident vasculaire cérébral - est la troisième cause de décès et la première de handicap. Chaque année, 155.000 nouvelles personnes sont touchées. Cette pathologie est souvent ignorée ou négligée, alors que près de 800.000 français sont concernés aujourd'hui et que plus de 500.000 en gardent des handicaps. L'accident vasculaire cérébral peut-être provoqué par un caillot de sang qui entraîne la diminution de la circulation sanguine cérébrale ou par la rupture d'un vaisseau sanguin dans le cerveau.
La journée Mondiale de l'AVC ce mardi est l'occasion de sensibiliser le grand public sur l'importance de la prise en charge, comme nous l'explique Sophie Crozier, neurologue au service des Urgences cérébrovasculaires de l'hôpital de la Pitié- Salpêtrière, à Paris.
MYTF1News : Y a-t'il des signes avant-coureurs de l'AVC ?
Sophie Crozier : Il y a des symptômes très brutaux qui peuvent arriver quelques secondes avant l'AVC. Les plus fréquents sont une paralysie du bras, de la jambe ou du visage, et les problèmes de langage. Ces symptômes peuvent aussi être transitoire, et durer 10 à 15 minutes. Mais il faut savoir que c'est une véritable alerte qui doit être prise en charge rapidement. Souvent les patients attendent deux ou trois jours, et finissent à l'hôpital.
MYTF1News : Que faire si l'on sent des premiers symptômes d'un AVC ou que l'on est témoin d'un accident ?
S. C. : Il faut appeler le 15 sans attendre. La régulation de ce centre d'appel est indispensable car il envoie le patient vers une unité neuro-vasculaire d'un hôpital. C'est la prise en charge idéale pour le patient. Une fois sur deux, ceux qui ont des symptômes mineurs viennent d'eux-mêmes consulter aux urgences. Ils n'ont pas de douleur particulièrement importante et ne sont pas inquiets. Mais les urgences ou le médecin traitant ne sont pas les prises en charge adéquates. Et si l'on est témoin d'un AVC, il faut penser à allonger la personne pour faciliter la circulation du sang.
MYTF1News : Quels sont les facteurs de risque de l'AVC ?
S.C. : Les causes de l'AVC sont l'arythmie cardiaque et le dépôt de cholestérol dans les artères. Il faut donc d'abord faire attention à l'hypertension artérielle chronique, qui est l'un des facteurs les plus dangereux. Elle ne doit pas dépasser 14.8. Le cholestérol, le diabète, le tabagisme et le surpoids sont eux aussi des agents à risques.
MYTF1News : Comment réduire ces risques ?
S.C. : Il faut d'abord suivre des règles hygiéno-diététique, notamment avoir une alimentation équilibrée et une activité physique. Il est aussi important de dépister les facteurs de risques et aider au sevrage du tabagisme.
S.C. : Il est difficile de répondre à cette question car s'il y une hausse, c'est aussi parce que les AVC sont mieux recensés. En 2009, le plan AVC, première estimation nationale, a chiffré à 155.000 le nombre de nouveaux cas par an en France. Ce qui est sûre est que l'AVC est une pathologie hyper fréquente. En France, elle touche une personne toutes les 4 minutes. Et si elle touche d'abord les personnes de plus de 70 ans, 25 % des patients ont moins de 55 ans et 10 % moins de 45 ans. Concernant les jeunes, c'est pareil nous manquons de données chiffrées. Mais effectivement, comme l'infarctus, le stress, l'alimentation ou la prise de drogue, sont des facteurs de risques nouveaux qu'il faut prendre en compte.