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 Une loi fait des hors la loi

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MessageSujet: Une loi fait des hors la loi   Une loi fait des hors la loi Icon_minitime20.03.13 10:29

«Une loi laissera sur le bas-côté l’immense majorité des cas désespérés»

13 décembre 2012 à 22:06

Libération    

                                   
                                               

Par PIERRE LE COZ professeur de philosophie à la faculté de médecine de Marseille, ancien vice-président du Comité consultatif national d’éthique, auteur de Petit traité de la décision médicale (éd. Seuil)
Libération
«Je suis pour l’euthanasie, mais à condition qu’on ne me demande rien.» Tel est, en résumé, la position actuelle du citoyen français. Sans doute arrive-t-il que des patients en fin de vie formulent une demande d’euthanasie de façon rationnelle, consciente et délibérée. Mais ce ne sont pas les plus nombreux, et probablement pas ceux qui posent le plus de cas de conscience aux médecins. Nous ne sommes pas très au clair avec la mort.
On accuse volontiers le pouvoir médical de prolonger l’agonie des mourants. Pourtant, les médecins ont le pouvoir qu’on veut bien leur laisser. La législation actuelle ne nous accorde-t-elle pas le droit de rédiger des «directives anticipées» ? Chacun peut remplir un formulaire et dire ce qu’il n’a pas envie de vivre s’il perd un jour la possibilité de s’exprimer. Par exemple, je peux écrire que je ne souhaite pas être réanimé en cas de risque élevé de séquelles gravement invalidantes, ou que je ne désire pas être trachéotomisé. L’équipe médicale doit tenir compte de mon vœu. Mais dans combien de portefeuilles trouve-t-elle ce document destiné à l’éclairer en situation critique ? Il nous répugne d’imaginer le scénario de notre fin. Nous avons du mal à nous représenter allongé sur un brancard après un accident vasculaire cérébral, par exemple. Hospitalisation en urgence, soins intensifs, maladie d’Alzheimer… On préfère ne pas trop y penser.
Non à l’«euthanasie», oui à l’«assistance médicalisée»
François Hollande a été taxé d’hypocrisie pour avoir évité de prononcer le mot «euthanasie». Mais ce n’est pas son discours qui est flou : ce sont les situations. En contexte de fin de vie, on est rarement dans du noir ou blanc. Si le Président avait d’emblée employé les grands mots, il n’aurait abouti qu’à figer le débat. On aurait assisté à la foire d’empoigne habituelle entre les pour et les contre l’euthanasie. La fin de vie ne saurait s’accommoder de dichotomies tranchées. Il faut préserver une zone d’ombre, maintenir un peu de flou et d’indétermination. La prudence réclame d’éviter le mot «euthanasie» et de parler plus vaguement d’une «assistance médicalisée» en faveur des mourants. Cela aura sûrement permis à Didier Sicard d’accomplir sa mission dans un climat pacifié, en organisant des débats de bonne tenue partout dans l’Hexagone.
Si elle voyait le jour, une loi sur l’euthanasie serait assortie de critères stricts pour éviter les dérives. On ne peut pas être euthanasié sans avoir été consulté. La demande euthanasique devra émaner d’une personne en proie à des souffrances insupportables. Et, malgré tout, ses souffrances devront être suffisamment supportables pour que la personne puisse avoir la sérénité de prendre une décision posée, libre et réitérée. Gageons qu’avec un tel verrouillage juridique, la plupart des mourants n’entreront pas dans les clous. Quid de tous les patients qui ne sont plus en état de faire connaître leur volonté ? Une loi sur l’euthanasie laissera sur le bas-côté l’immense majorité des cas désespérés. C’est ce que l’on voit en Belgique, où la Commission de contrôle est bien incapable de vérifier si les déclarations d’euthanasie remplies par les médecins ont respecté tous les critères. Les Belges ou les Néerlandais ont légalisé l’euthanasie, mais ils rencontrent les mêmes problèmes que nous. Ils continuent à se demander comment aider à sortir de la vie les patients dégradés et inconscients qui n’ont eu ni le temps ni l’envie de faire connaître leur avis. C’est une hypocrisie de dire qu’une loi mettra fin à l’hypocrisie. Il y aura immanquablement des doutes autour du respect des critères…
Forcer la main aux médecins ?
On a prétendu qu’une dépénalisation de l’euthanasie permettrait de mettre tout le monde à égalité. Plus besoin d’avoir un bon carnet d’adresses pour être aidé à mourir. Encore faudrait-il que la loi ait force contraignante et que tous les médecins se reconnaissent le devoir de répondre favorablement aux demandes d’euthanasie. Or, les sondages le montrent : les médecins sont beaucoup plus réservés que leurs concitoyens sur un «droit de mourir dans la dignité». On peut le comprendre. Injecter un poison dans les veines d’un humain est rien moins qu’anodin. Imaginez une personne qui vous regarde dans les yeux et vous demande de lui donner la mort : ne ressentiriez-vous pas malaise et inconfort ? Nous serions bouleversés d’assister à son décès. Une fois accompli notre geste, nous verrions son corps pâlir en se raidissant. Ses yeux deviendraient soudain immobiles, son regard inexpressif. Comment sortir indemne d’un tel épisode existentiel ? On demande toujours aux gens s’ils sont pour l’euthanasie, mais il faudrait aussi leur demander s’ils seraient prêts à en pratiquer eux-mêmes. La majorité répondrait que ce n’est pas de leur ressort, que c’est aux médecins de le faire. Or, pour être médecin, on n’en est pas moins humain. Même chair, mêmes émotions.
Vers un dégradé euthanasique
Exceptionnellement, certes, une équipe de soin peut se résoudre à une euthanasie, pour des raisons de fraternité humaine. Mais, par essence, une loi traite du général, elle n’a pas vocation à formaliser les cas particuliers. Ce que l’on est en droit d’attendre du législateur, c’est qu’il laisse place au bon sens clinique et à la sensibilité empathique. Le terme «euthanasie» n’a rien à faire dans un texte de loi ; il est trop binaire et radical. L’acte euthanasique est instantané et direct, alors que l’accompagnement se fait tout en douceur.
A quoi servirait une loi sur l’euthanasie ? Il est peu probable que nous allions vers une société où chacun assumera son choix de mourir de façon lucide, rationnelle et responsable. L’euthanasie n’est pas l’avenir de la mort. Notre société se dirige plutôt vers un dégradé euthanasique. On négociera sa fin de vie, au sens où l’on dit qu’on négocie un virage. On s’enfoncera progressivement dans un dernier sommeil. On s’éteindra à petit feu, le temps que la famille nous fasse un dernier adieu.
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MessageSujet: Re: Une loi fait des hors la loi   Une loi fait des hors la loi Icon_minitime20.03.13 10:39

CITATION=
"Injecter un poison dans les veines d’un humain est rien moins qu’anodin. Imaginez une personne qui vous regarde dans les yeux et vous demande de lui donner la mort : ne ressentiriez-vous pas malaise et inconfort ? Nous serions bouleversés d’assister à son décès. Une fois accompli notre geste, nous verrions son corps pâlir en se raidissant. Ses yeux deviendraient soudain immobiles, son regard inexpressif. Comment sortir indemne d’un tel épisode existentiel ?".
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MessageSujet: Re: Une loi fait des hors la loi   Une loi fait des hors la loi Icon_minitime20.03.13 10:52

MON COMMENTAIRE=
Le mourir n'est rien quand on a vu le cadavre décomposé de plusieurs jours d'un proche.Il faut relativiser et être mâture...Par ailleurs,en Suisse par exemple,on n'injecte aucun produit,la personne boit elle-même un liquide qui l'endort en quelques minutes...et non pas en quelques heures ou quelques jours... ... ...
Si la mort n'est pas rien,autant pîquer,c'est plus rapide qu'un très long sommeil.
Une bouteille de champagne partagée avec les proches avant l'ultime piqûre,pourquoi pas ???
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MessageSujet: Re: Une loi fait des hors la loi   Une loi fait des hors la loi Icon_minitime20.03.13 10:56

On pîque bien nos chiens et nos chats,et personne n'en meurt
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MessageSujet: Re: Une loi fait des hors la loi   Une loi fait des hors la loi Icon_minitime20.03.13 11:07

Mon commentaire=
Dans la vie,qui n'a pas eu l'impression de perdre son temps à un moment ou à un autre???
Je considère que le dernier sommeil à l'hosto ou en soins palliatifs,c'est une perte de temps D'ABORD POUR LE PATIENT,ensuite pour l'entourage.
C'est ce que je pense personnellement.
Maintenant,si les gens veulent mourir en s'endormant dans un très long sommeil,IL FAUT RESPECTER LEUR CHOIX.
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MessageSujet: Re: Une loi fait des hors la loi   Une loi fait des hors la loi Icon_minitime20.03.13 11:24

J'aurais toujours ce phantasme d'être manipulée(d'une façon ou d'une autre..) à l'hosto..si je meurs dans un très long sommeil.D'ailleurs,j'occuperai un lit,çà coûtera des sous à la Sécurité Sociale,ce qui est idiot !
Comme d'autres ont le phantasme d'être mis dans un cercueil pas tout à fait morts.
C'est pour cela que j'ai l'obsession d'un arrêt cardiaque définitif
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MessageSujet: Re: Une loi fait des hors la loi   Une loi fait des hors la loi Icon_minitime11.08.13 20:11

Ce n'est pas idiot,çi-dessus..Depuis un certain temps,j'imagine que j'ai(en secret ! ) le nom d'un toubib qui accepterait de m'euthanasier à domicile.Est-ce que je le ferais venir?ce n'est pas sûr et certain,effectivement..Quand je lis(un peu trop)les délires des pro-vies extrêmistes,cela m'inciterait à l'appeler...(très sérieusement,en plus).(les pro-vie provoqueraient quelque part l'effet inverse de leur but,mais ils n'en ont pas conscience).Bon,si j'étais réellement dans ce genre de situation,je ne saurais pas trop s'il faut que je regarde en avant ou en arrière(au sens figuré).Je serais aussi curieuse de savoir ce que je ressens physiquement au moment de l'acte.
Pareil pour le suicide assisté.Si j'avais,au fond d'un tiroir,un comprimé qui me ferait basculer en quelques minutes de la vie à la mort,comment je réagirais?Serais-je capable de vivre avec ce cp au fond d'un tiroir...oui,je crois,il me semble que cela me ferait davantage vivre!mais,ce serait trop facile,dans une situation qui m'emmerde réellement,comme l'ordinateur ou certains voisins..bien réels qui me font péter les plombs !Plus sérieusement,c'est tout à fait normal d'être ambigü face à la mort car on n'en revient pas.Mais qui n'est pas ambigü tout au long de la vie?
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