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| L'Eglise et la fin de vie | |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 13.03.14 13:38 | |
| L'Eglise,un bien de consommation comme un autre ? Je choisis ma paroisse si je suis dans une grande ville,le curé qui me parlera à travers ses homélies,etc etc Si l'Eglise est un bien de consommation comme un autre,peut-on en dire autant au moment de la mort,cet instant crucial où tout culmine pour renaître ? |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 14.03.14 16:45 | |
| quand je parcours le web en long, en large, et en travers,j'ai l'impression que pour l'Eglise, une légalisation de l'euthanasie sera un moyen de se débarrasser des patients encombrants,alors évidemment l'Eglise est contre. Mais je me demande si l'Eglise ne prône que cette interprétation de l'euthanasie uniquement pour justifier son attitude,le fait d'être contre parce qu'elle a de bonnes raisons d'être contre.En même temps,elle est sous pression ( récupérer les intégristes ) et ( faire vivre les soins palliatifs ). Le mot euthanasie est exploité dans tous les sens et à toutes les sauces. Le plus drôle,c'est que le Gouvernement ne le dit pas,ne l'écrit pas,ce mot. |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 14.03.14 17:22 | |
| Je suis tout de même frappée de lire sur le web à propos de la loi Léonetti et de l'euthanasie un son de cloche intégriste et un son de cloche Vatican II. Ces deux sons de cloche ne s'harmonisent pas du tout entre eux. Alors quoi faire ? Mon bon sens me dit de songer à moi tout bêtement ! |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 14.03.14 17:26 | |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 26.03.14 9:55 | |
| C'est déjà assez compliqué comme cela (jusqu'à quelles limites le personnel médical doit-il soigner ), alors j'estime que l'Eglise devrait faire preuve de bon sens...et se taire... |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 29.03.14 16:09 | |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 29.03.14 16:15 | |
| Citation ="Ne faîtes pas de nous des bourreaux"... Ma remarque = les patients seraient-ils coupables de demander la mort, de vouloir mourir ? Bourreaux,..victimes,...culpabilité.. On l'aura compris,l'Eglise a pour mission de faire de la pub pour les soins palliatifs. Mais voyons,si je suis vraiment mourante,s'il me reste quelques jours ou quelques semaines à vivre,je serai vraiment pressée de frapper à la porte du Paradis !quoi de plus normal ! A moins que l'abbé Grosjean parle ici du suicide assisté.. L'euthanasie se pratique tous les jours à l'hôpital.Le corps médical fait le tri,le corps médical évalue la dignité des patients..Un mourant sur le point de mourir est bien obligé de mourir de toute façon... |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 07.04.14 15:47 | |
| Ce qui me dépasse au maximum,c'est quand les musulmans s'y mettent
De quoi se mêlent-ils ??? ??? ???
J'ai envie de dire aux musulmans qui militent contre le mariage gay et contre l'euthanasie qu'ils ne sont pas chez eux tout simplement La France a un héritage chrétien,une culture chrétienne,que l'on soit d'accord ou pas.
Il faudrait être cohérent.Les musulmans ont voté PS pour ensuite militer contre les projets sociétaux de la Fance ?
On doit se farcir le vacarme du ramadan... |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 08.04.14 22:54 | |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 12.04.14 18:16 | |
| Il paraît que le pape François aurait dit au président François en janvier 2014 que si la législation actuelle de la fin de vie en France était modifiée,il réagirait par un bulletin officiel... Ma participation "ecclésiale" (sous ses formes diverses et variées... ...) est en train de diminuer de plus en plus, jusqu'au néant peut-être Pareil pour mon rapport avec l'urne ... ... ça manque de diplomatie,tout ceci. |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 12.04.14 18:26 | |
| François Hollande tient à son pouvoir Le Pape François tient à son pouvoir Moi,l'Admin,je tiens à mon pouvoir ?
J'avais écrit récemment que tout est une question d'équilibre entre le rapport de force,le jeu,et la recherche de la vérité. Pouvoir ou pas,je ne sais pas si j'ai du pouvoir,d'ailleurs je m'en fous Je songe à moi, c'est tout, égoïstement,et sans aucun regret ... ... |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 12.04.14 19:46 | |
| Quand çà ne va pas, j'ai envie d'accuser tout le monde..sauf moi !
Elle est où çà, l'Europe ??? les Belges auraient peut-être dû attendre la nouvelle loi française avant de légaliser la dépénalisation de l'euthanasie pour les enfants.La Belgique aurait dû songer à son voisin français.Il s'agissait de diplomatie intelligente pour calmer le Vatican ( le plus petit Etat du monde ). Au fait,François Hollande n'était pas obligé d'aller au Vatican. Peut-être y est-il allé pour non pas savoir la réaction du pape,mais pour l'avoir,cette réaction,ce qui justifierait son recul et le report de la légalisation de sa proposition 21 pendant son éventuel second quinquennat (il faut bien qu'il pose au moins un acte pendant le renouvellement de son mandat). Mon imagination vagabonde trop.Mais j'essaie de fuir ma réalité qui frise l'absurdité en ce moment.Je donne pas de détail tellement que c'est débile... ...Il s'agit de mon voisinage réel. |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 12.04.14 19:54 | |
| Ce rapport de force à propos de la fin de vie donnerait presque l'envie de passer froidement à l'acte.Le jeu politique serait-il dangereux ? |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 12.04.14 20:01 | |
| Le lâcher prise,son de cloche des soins palliatifs On est en loin ! A qui la faute ? |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 12.04.14 20:48 | |
| Nouvelle idée qui intéresserait les psys François Hollande depuis le 6 mai 2012 pousserait-il au suicide ? Bonne question ! Allons plus loin...Si je pouvais avoir une baguette magique,me mettre à sa place(un court instant sinon ce serait l'enfer ) afin de connaître les limites de sa volonté et l'emprise de son inconscient... |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 22.04.14 13:34 | |
| L'invité de 8h15 France Info
Monseigneur Podvin à Valls : "D'urgence, la cohésion sociale"
le Lundi 21 Avril 2014 à 08:30 . Invité de France Info ce lundi, le porte-parole de la conférence des évêques de France, est revenu sur le débat autour du mariage pour tous en particulier, les réformes de société en général. Monseigneur Podvin veut ainsi que soit suspendu le débat sur l'euthanasie.
Monseigneur Podvin, porte-parole de la conférence des évêques de France © Reuters - Charles Platiau
"Nous attendons que la société ne soit plus clivée davantage qu'elle ne l'est déjà. Elle est déjà terriblement divisée. D'ailleurs les courbes de popularité n'ont pas monté suite aux réformes sociétales, c'est bien le signe que la société n'attendait pas forcément aussi fortement qu'on le pense ces réformes sociétales" estime monseigneur Bernard Podin.
"D'urgence, d'urgence, d'urgence"
"Et il faut d'urgence, d'urgence, d'urgence une cohésion sociale et nous espérons qu'on va s'occuper des questions fondamentales, la lutte contre les précarités, le chômage. Et un minimum de paix sociale dans ce pays dont on a tous besoin. Et puisse Manuel Valls (qui a promis l'apaisement sur les sujets de société) être entendu".
Exemple le débat sur la fin de vie. Monseigneur Podvin souhaite que cette question "soit suspendue" et le "débat différé". "Et d'ailleurs pour nous, il faudrait même regarder en profondeur la loi Leonetti en tant que telle. Ne divisons pas la France davantage qu'elle ne l'est sur des questions de société." |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 22.04.14 13:39 | |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 22.04.14 13:41 | |
| Qui est RESPONSABLE de l'échec de la loi de janvier 2011 ??? |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 22.04.14 13:48 | |
| Citation= "Exemple le débat sur la fin de vie. Monseigneur Podvin souhaite que cette question "soit suspendue" et le "débat différé".
Mon commentaire= L'Eglise Catholique ne fait pas partie du Gouvernement de la République Française. |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 24.04.14 13:05 | |
| L’euthanasie, nouveau cheval de bataille des intégristes
Eric FAVEREAU 8 avril 2014 à 19:46
Dans la lignée de l’affaire Vincent Lambert, dont les parents sont très traditionalistes.
Depuis dix ans, dans les affaires d’euthanasie, le débat public était clair : on voyait s’affronter le monde des soins palliatifs et des associations de citoyens se battant pour le libre choix de la mort. Avec l’affaire de Vincent Lambert (1), tout est devenu atypique ; pour la première fois, ce sont les milieux catholiques traditionalistes qui, non seulement, sont montés au créneau les premiers, mais ont été à l’origine de la révélation de ce drame, puis des différents épisodes. Activant, pour cela, leurs réseaux sur le Net. Sur le même sujet
L’euthanasie, nouveau cheval de bataille des intégristes Par Eric Favereau
Enquête Les ressorts d’une Eglise à réactions Par Bernadette Sauvaget
EDITORIAL Foi Par François Sergent
A Lourdes, les évêques se déchirent à huis clos Par Bernadette Sauvaget
Interview «Une minorité qui impose sa loi» Par Bernadette Sauvaget
Ainsi, avant tous les médias, c’est l’Association catholique des infirmières et médecins qui a réagi la première, le 13 mai 2013, à l’audience du tribunal de Châlons-en-Champagne, demandant à l’hôpital de Reims de réalimenter Vincent Lambert : «C’est bien à une tentative d’assassinat à petit feu effectuée par des médecins qu’a échappé Vincent Lambert grâce à sa famille avec laquelle nous avions eu des contacts», dit l’association que dirige Jean-Pierre Dickes. Cet homme n’est pas seul : il est soutenu par Jeanne Smits, une journaliste franco-néerlandaise, directrice du quotidien d’inspiration catholique Présent. Elle tient un blog, extrêmement bien informé sur Vincent Lambert.
La mère de Vincent Lambert est proche de la Fraternité Saint-Pie-X, un mouvement catholique intégriste en rupture avec le Vatican, farouchement opposé à l’abrégement de toute vie. Le père de Vincent, gynécologue, est, de son côté, un opposant actif à l’IVG. Il a notamment dirigé l’association Laissez-les vivre dans l’Indre. Lui et sa femme ont appelé «les réseaux catholiques à ne pas laisser faire cette mise à mort». Leur avocat est Jérôme Triomphe, juriste bien connu des milieux intégristes. Il a défendu de nombreux militants de la Manif pour tous mais aussi l’institut Civitas, mouvement catholique intégriste qui se dit «engagé dans l’instauration de la royauté sociale du Christ» et le magazine d’extrême droite Rivarol face au FN. Il a aussi participé à des conférences organisées par l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (Agrif), mouvement proche de l’extrême droite.
(1) Vincent Lambert, 38 ans, ancien infirmier psychiatrique, tétraplégique sans espoir de récupération depuis un accident de la route en 2008, est au cœur d’une lutte entre sa femme - qui avait accepté, en accord avec le CHU de Reims, l’arrêt de son maintien en vie artificiel - et ses parents qui ont réussi à faire annuler cette décision.
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 28.04.14 14:17 | |
| je viens de m'apercevoir,grâce aux recherches sur internet, que j'ai été soignée par quelqu'un faisant partie du personnel médical classique et qui est boudhiste et je suis folle de rage tout médecin a une seule supériorité sur moi, uniquement son savoir médical. Ma fin de vie, ce sont mes affaires,et non pas les siennes.
"Mes affaires " au pluriel. Mon inconscient s'est exprimé ... |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 28.04.14 16:44 | |
| Bien.Pas de conversion bouddhiste. Fidèle au christianisme ????? |
| | | MODO
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 28.04.14 16:53 | |
| j'aurais pu convertir cette personne soignante bouddhiste au christianisme? (j'évite soigneusement de mentionner s'il s'agit d'un homme ou d'une femme ) Merci à internet de me révéler certains trucs bien réels !j'ai vérifié à droite et à gauche sur la Toile si ce n'était pas une erreur |
| | | MODO
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 28.04.14 20:46 | |
| Je soupçonne les médecins de se conduire comme ils veulent tout au long du parcours de soins de chaque patient et d'utiliser la religion en fin de vie quand çà les arrange,si çà les arrange. Personne n'est parfait de toute façon.Moi aussi,je me sers à ma manière dans l'Eglise.. Mais les docteurs n'ont-ils pas assez de pouvoir ? inutile d'en rajouter ! La personne en question a fait preuve de discrétion puisqu'il a fallu que je tape son nom dans un moteur de recherche pour connaître sa croyance.On se doute bien qu'elle pratique les soins palliatifs (selon sa croyance ? ).De toute façon,j'ai arrêté les consultations avec elle depuis un bout de temps déjà !je n'ai rien contre les bouddhistes..Peut-être ai-je été aussi soignée par des cathos intégristes?Ils ne m'ont pas transmis leur virus hihihi ! ! !.... |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 04.05.14 13:55 | |
| copié-collé trouvé par hasard
Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, concernant le débat sur la fin de vie 16 janvier 2014 « L’avis rédigé par un « panel de citoyens » [1] propose de légaliser le « suicide médicalement assisté », sous condition d’une demande expresse d’une personne en fin de vie ou atteinte d’une maladie jugée irréversible.(...) Tout suicide affecte la solidarité et la volonté de vivre du corps social. Il est donc nécessaire et urgent de poursuivre un véritable engagement de solidarité et de fraternité.(...) Notre conviction profonde est qu’un changement législatif ne peut avoir pour objectif que de rendre plus manifeste le respect dû à toute personne en fin de vie. Cela passe par le refus de l’acharnement thérapeutique, le refus de l’acte de tuer ; ainsi que par le développement des soins palliatifs et le renforcement des solidarités familiales et sociales. » |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 04.05.14 13:58 | |
| Il semblerait que certains ne veulent pas ou ne peuvent pas comprendre ... Le respect dû à toute personne en fin de vie se concrétise en vérité par le respect de ses choix faits librement et en pleine conscience |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 04.05.14 15:38 | |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 04.05.14 16:05 | |
| EUTHANASIE-Quelle Pastorale de la peur de la mort-2009
Le mot «euthanasie» provoque de vives réactions y compris dans les Églises. Le pasteur Luc Olekhnovitch* essaie de clarifier le débat et de discerner les peurs qui se cachent derrière ces réactions. Cet article est issu en partie d’une conférence prononcée au temple baptiste de Compiègne le 28 mars 2009.[*pasteur, Union des Églises Évangéliques Libres, Président de la commission d’éthique protestante évangélique]
Je suis frappé du caractère péremptoire des avis sur le sujet de l’euthanasie, y compris dans les Églises. Une jeune femme d’une trentaine d’années avec qui je discutais du débat sur la légalisation de l’euthanasie me disait spontanément: «j’espère que ça n’arrivera jamais» tandis qu’une autre, protestante septuagénaire, proclamait comme un cri du cœur: «je suis pour l’euthanasie!» On peut soupçonner que l’âge n’est pas sans influencer l’opinion, la perspective de la fin de vie étant bien plus concrète dans le deuxième cas. Le mari de cette dame me citait en faveur de l’euthanasie un exemple qui, comme il le décrivait, était un arrêt de traitement et non pas une euthanasie. Ces avis péremptoires et ces confusions appellent une clarification pour faire le tri dans les croyances sur ce qu’est ou n’est pas l’euthanasie. Il faut aussi faire prendre conscience des enjeux sociaux d’une légalisation de l’euthanasie et notamment de la question de la solidarité sociale: nous ne sommes pas seuls, nos paroles, nos actes ont un retentissement social.
Mais expliquer et clarifier les notions est insuffisant si, plus profondément, on n’écoute pas les peurs. On s’aperçoit que, derrière bien des raisonnements favorables à l’euthanasie, il y a tout simplement la peur: peur de souffrir, d’être abandonné, peur de se voir se dégrader physiquement ou mentalement. Avant de débattre, il faut une pastorale de la peur qui commence par l’écoute: «De quoi avez-vous peur?». Mais en préambule, pour prendre un peu de recul, nous voudrions préalablement replacer cette idée de «bonne mort», c’est le sens du mot euthanasie, en perspective historique,en montrant le contraste impressionnant entre notre conception contemporaine de la «bonne mort» et celle qui régnait au Moyen Âge.
BRÈVE HISTOIRE DE LA PEUR DE LA MAUVAISE MORT
Si l’on parle de bonne mort, c’est bien qu’on en craint une mauvaise! Qu’est-ce que la bonne mort pour nous aujourd’hui? Rapide et sans souffrance! L’idéal serait de mourir dans son sommeil, de mourir sans s’en apercevoir. Pourtant la mort brutale n’est pas une «bonne mort» pour les proches, les études sur le deuil l’ont montré, car ils n’ont pas le temps de se préparer. Cette «bonne mort» contemporaine oublie donc l’entourage et l’effet produit sur lui, elle adopte un point de vue purement individuel. Marie-Frédérique Bacqué, professeur de psychopathologie, fait remarquer:
«Les partisans de l’autonomie absolue laissent loin derrière eux ceux qui partagent leur vie et leur lignée… ils décident de leur mort sans se préoccuper de ceux qui restent, «mort solitaire et rationnelle» le prototype de la mort moderne «mort choisie, sans dieu, rapide et sans souffrance et égoïste, sans se retourner…» (1). Dans la Bible Jacob appelle ses fils sur son lit de mort car il a une bénédiction à leur transmettre. Jusqu’au XIXème siècle encore, la bonne mort est la mort chez soi, entouré de sa famille (voir les tableaux de Greuze). Dans le film «Les invasions barbares», le héros qui a demandé l’euthanasie meurt seul; on mesure l’écart.
Au Moyen Âge au contraire, la mort brutale était une mauvaise mort. On craignait une telle mort qui surviendrait sans qu’on ait eu le temps de se confesser, de recevoir les derniers sacrements etc. La bonne mort au Moyen Âge c’est donc celle pour laquelle on a eu le temps de se préparer à rencontrer Dieu. Dans la Bible, on voit le prophète Ésaïe prévenir le roi Ezéchias: «Donne des ordres à ta maison car tu vas mourir». Le Dr Isabelle Marin, formatrice en soins palliatifs, qui enseigne aux médecins à annoncer le pronostic mortel à leur malade, fait remarquer que jusqu’au XIXème siècle, on avait l’obligation morale de dire au malade qu’il allait mourir et que c’était le prêtre qui en était chargé, mais qu’à partir du XIXème le prêtre sort de la scène de la fin de vie, où il est remplacé par le médecin et, avec lui, entre le mensonge! En effet, lui ne va pas dire au patient qu’il va mourir! Et c’est un médecin qui l’avoue! (2)
Au Moyen Âge, la plus grande crainte c’était de souffrir spirituellement dans l’au-delà: on craignait l’enfer. Aujourd’hui, la plus grande crainte c’est de souffrir physiquement et/ou moralement ici-bas dans ses derniers moments. Il y a eu donc un transfert de l’au-delà à l’ici-bas. Ce transfert s’explique bien sûr par la déchristianisation, la perte de la croyance en une vie après la mort. Mais la question se pose: pourquoi la crainte n’a-t-elle pas disparue et s’est-elle simplement déplacée? Après tout, nous sommes bien mieux armés pour lutter contre la douleur que nos ancêtres, alors pourquoi cette peur panique sociale? Ne faudrait-il pas interroger cette peur? L’euthanasie comme discours des bien-portants n’est-elle pas un moyen de régler, en paroles, l’angoisse de la mort?
Continuons la comparaison historique: quel est le garant de la «bonne mort» aujourd’hui? C’est le médecin. Quel était le garant de la bonne mort au Moyen Âge? C’était le prêtre. Au XVIème, avec la Réforme protestante, se produit une rupture: le garant de la bonne mort, ce n’est plus le prêtre, c’est la foi que met le mourant dans le Christ. L’article premier du catéchisme de Heidelberg (catéchisme réformé de 1563) à la question «Quelle est ton unique assurance dans la vie comme dans la mort?» donne cette réponse:
«C'est que, dans la vie comme dans la mort, j'appartiens, corps et âme, non pas à moi-même, mais à Jésus-Christ, mon fidèle Sauveur: par son sang précieux, il a totalement payé pour tous mes péchés».
Aujourd’hui, le garant de la bonne mort c’est le médecin, mais c’est un garant à qui on ne fait pas totalement confiance. La loi Léonetti sur la fin de vie entérine d’ailleurs cette méfiance, puisqu’elle elle permet au malade de rédiger des «directives anticipées du patient» à l’intention du médecin et qu’elle instaure une «personne de confiance» que le malade peut désigner à l’avance pour s’assurer que ses directives seront bien appliquées. On se tourne donc vers la loi pour nous garantir une bonne mort. C’est d’ailleurs la démarche de ceux qui demandent la légalisation de l’euthanasie. Or cette foi en la législation est une illusion et une utopie. La loi peut limiter les excès, l’«acharnement» ou plutôt l’«abus» thérapeutique, encourager la lutte contre la douleur, les soins palliatifs… mais elle ne peut en aucun cas nous garantir une bonne mort.
Nous avons été heureux de lire une mise en garde contre cette illusion sous la plume d’une psychologue spécialiste des soins palliatifs, Murielle Jacquet-Smailovic: «l’accompagnement des personnes gravement malades…ne saurait se confondre avec la proposition d’une “bonne mort”» (3). Elle dénonce un fantasme de toute-puissance derrière ce désir d’apprivoiser la mort.
Marie de Hennezel raconte que, chaque fois que des patients en soins palliatifs interviewés s’étaient senti «l’obligation de faire bonne figure», de rendre la mort «aimable» et acceptable pour le téléspectateur, nous ne manquions pas d’observer un retour de bâton dans les jours qui suivaient» (4) sous forme d’agressivité, de délire, etc.
Un médecin suisse, le Dr Yvette Barbier, qui a accepté d’accompagner son patient dans une procédure de suicide assisté organisée par l’association «Exit», témoigne de «phrases rudes à entendre» comme: «Vous devez boire votre verre vous-même et vous devez le boire en une minute, sinon ça n’agira pas». Elle conclut: «pour moi, c’est une mort violente» (5).
Clarifications: comment définir aujourd’hui l’euthanasie?
Dans sa définition de l’euthanasie, le Nouveau Dictionnaire de bioéthique insiste sur deux notions: l’euthanasie est une action (actes positifs ou négatifs pour mettre fin à la vie) faite avec une intention (donner la mort). Il note qu’aux Pays-Bas les participants au débat se sont mis d’accord sur une définition très limitée: «L’euthanasie, c’est mettre délibérément fin à la vie d’une autre personne à la demande de celle-ci» (6).
L’euthanasie est une action volontaire avec l’intention de donner la mort
L’euthanasie est une action volontaire avec l’intention de donner la mort. Bien sûr, la vie et les situations médicales sont plus compliquées que les définitions mais ces deux éléments sont essentiels pour distinguer le «faire mourir» du «laisser mourir».
Qui implique un tiers
Cette mort est donnée par un tiers et c’est bien ce tiers qui pose problème. Le théologien et éthicien Jean-François Collange remarque qu’il est «…difficile de penser que l’on puisse considérer comme un droit exigible d’un tiers qu’il mette fin à une vie; surtout si ce tiers devait être un médecin…» (7)
Sur demande
Pourquoi restreindre l’euthanasie, à l’euthanasie sur demande? Parce que le débat éthique ne peut porter que sur l’euthanasie sur demande. Il nous semble moralement et socialement inenvisageable de donner au médecin le droit de donner la mort sans consentement. Imagine-t-on donner le droit au médecin de tuer les malades d’Alzheimer qui n’ont plus leur conscience?
Pour mettre fin à une souffrance
C’est là un point essentiel. L’euthanasie est réponse à une souffrance, mais justement est-ce la réponse? La personne qui demande l’euthanasie ne demande pas d’abord la mort, elle demande qu’on mette fin à ses souffrances! Mais la souffrance de qui? Du malade ou de son entourage ou des soignants? Ce sont parfois ces derniers, et non le malade, qui réclament l’euthanasie. Mais quelle souffrance physique, psychique, morale? L’association suisse Exit d’aide au suicide a été mise en cause pour avoir aidé des malades mentaux ou des personnes dépressives à se suicider. On sait que, dans la majorité des cas, la demande d’euthanasie cesse quand cesse la souffrance. N’est-ce pas à la souffrance qu’il faut s’attaquer plutôt qu’au souffrant? Ce n’est pas un hasard si c’est dans un contexte chrétien qu’est née la démarche des soins palliatifs qui vise à prendre soin de la personne qui souffre: «Les soins palliatifs se présentent comme des soins actifs dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave évolutive ou terminale. Leur objectif est de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres symptômes et de prendre en compte la souffrance psychologique, morale et spirituelle», Société Française d'Accompagnement et de Soins Palliatifs (1996).
L’euthanasie n’est pas 1) La limitation ou l’arrêt de thérapeutique active, (LATA)2) L’administration de traitements pour soulager la douleur qui peuvent abréger la vie (double effet), 3) Le suicide assisté.
1 – L’arrêt de traitement n’est pas l’euthanasie. La limitation ou l’arrêt de thérapeutique active (LATA) est la décision médicale d’arrêter des traitements curatifs devenus inopérants. La question clé est celle d’utiliser des moyens proportionnés aux résultats espérés. Inutile d’imposer une énième chimio à une personne en fin de vie. La proportionnalité peut être d’arrêter les moyens de maintien artificiels de la vie qui prennent provisoirement le relais d’organes défaillants. Mais cet arrêt n’est-il pas exposé à l’arbitraire médical? La loi Léonetti du 22 avril 2005 est venue encadrer cet arrêt de thérapeutique active qui n’est pas l’arrêt de soins. La décision de LATA doit respecter le choix du patient. Quand il est hors d’état de donner son avis, l’équipe doit alors s’enquérir: le patient a-t-il laissé par écrit des directives anticipées? A-t-il nommé une personne de confiance apte à décider à sa place? Sinon, elle doit consulter la famille. La décision de LATA revient à l’équipe médicale, elle doit être prise collégialement, elle doit être motivée et inscrite dans le dossier médical. Mais la décision finale, et donc la responsabilité, revient au médecin référent.
2 – Double effet: en fin de vie l’administration de la morphine peut raccourcir l’espérance de vie. Si l’intention est de soulager la douleur, cela n’est pas de l’euthanasie. Il faut reconnaître cependant que nos intentions n’étant pas toujours nettes et tranchées, il peut y avoir ambivalence. Mais c’est Dieu qui juge les cœurs, nous ne pouvons nous enquérir que des intentions explicites, pas de motivations inconscientes.
3 – Le suicide assisté n’est pas l’euthanasie. L’euthanasie n’est pas le suicide. Dans un suicide, on se tue. L’euthanasie demande l’action d’un tiers qui vous tue, c’est un homicide. La Suisse interdit l’euthanasie mais autorise des non médecins à assister des personnes qui se suicident en leur fournissant les moyens matériels pour le faire eux-mêmes. En pratique, c’est la personne elle-même qui doit exécuter l’acte, elle doit se tuer. La seule restriction, c’est que celui qui prête assistance, ou qui incite au suicide, ne soit pas «poussé par un mobile égoïste», sinon il serait passible d’une condamnation pénale (8). Il est à noter que la loi suisse, contrairement à la loi française, ne condamne pas l’incitation au suicide, si elle n’est pas faite dans un mobile égoïste!
ENJEUX SOCIAUX : NOTRE RAPPORT AUX PERSONNES AGÉES ET/OU HANDICAPÉES
On sait que la population vieillit et qu’il y a un rapport entre le vieillissement de la population et l’augmentation des réponses favorables à l’euthanasie.
Quel impact social aurait la légalisation de l’euthanasie alors que le nombre de personnes atteintes d’Alzheimer est en augmentation? L’écrivain belge Hugo Klauss, atteint de cette maladie, a demandé l’euthanasie avant de sombrer dans la démence. Il n’était pas en phase terminale et aurait peut-être pu vivre encore des années avec cette maladie. Il a été considéré comme un héros national pour ce geste. Cela ne crée-t-il pas une pression sociale sur les malades atteints d’Alzheimer: «Suicidez-vous avant de ne plus être présentables et de nous coûter trop cher?».
La philosophe Corine Pelluchon dans un livre remarquable (9) relève la dimension symbolique et la portée sociale de l’ouverture à un droit au suicide assisté et à l’euthanasie.
«Leur légalisation impliquerait la reconnaissance par la société que le suicide est une réponse naturelle et légitime à la souffrance. La banalisation du suicide est incompatible avec le courage et les valeurs d’entraide ou de solidarité intergénérationnelle que nous transmettons… Un tel droit à la mort fournirait un cadre pour le moins déstabilisant à des individus de moins en moins équipés pour survivre aux pertes… Si nous étions l’auteur de la mort d’un de nos parents, tué sur demande de la famille, un tel geste façonnerait l’histoire familiale de chacun des membres, pouvant entraîner une augmentation des suicides réussis chez les jeunes…» (10).«Le souci du bien commun exige qu’on mette des limites à une revendication individuelle qui, si elle était reconnue par la loi, ouvrirait un droit à la mort contraire aux valeurs qui sous-tendent nos institutions et incompatibles avec les sources morales de la vie en commun» (11).
Face à de tels enjeux sociaux, il faut passer de la peur qui isole à la solidarité qui console. Ce n’est pas un hasard si ce sont les chrétiens qui ont été à la pointe des soins palliatifs, ils ont une responsabilité particulière dans notre contexte occidental de perte du lien social: John Wyatt nous interpelle:
«Où sont les chrétiens qui acceptent de se trouver simplement là, d’apporter une aide pratique et un soutien émotionnel à celui qui est vulnérable, gravement handicapé ou mourant?» (12)Recadrage théologique: la mort n’est pas bonne
Si biologiquement la mort physique paraît naturelle, la Bible nous révèle qu’elle n’a rien de naturel ni de normal. Elle est entrée dans le monde humain suite au péché d’Adam, elle est la sanction, «le salaire du péché». La mort n’est donc pas bonne, elle n’est pas une alliée ou une amie, mais comme le dit Paul, le «dernier ennemi». Il est normal pour l’homme de vouloir la combattre mais il est illusoire pour lui de croire la vaincre, ou même de la contrôler, ce qui serait une forme de victoire: seul le Christ a vaincu la mort. Les lecteurs de Paul penseront peut-être à une autre expression de lui qui peut surprendre: «La mort m’est un gain» (Ph1.21). Mais Paul ne dit nullement qu’il désire mourir. Il est dans l’attente d’un jugement, il signifie simplement à ses lecteurs que même s’il est condamné à mort par César, cela lui sera profitable puisqu’il sera auprès du Christ. Face à la mort la certitude d’être accueilli par Dieu est source de paix.
Cependant Samuel Gerber dit très justement que, quand un chrétien, sur son lit d’hôpital, passe par une phase de révolte, «Il ne faudrait pas en vouloir au malade de s’élever ainsi contre la mort, ni penser que, s’il était en meilleure forme spirituelle, il aspirerait depuis longtemps à aller au ciel et se réjouirait maintenant de pouvoir s’y rendre. Notre révolte contre la mort n’est qu’une preuve de plus que, dans notre for intérieur, nous sentons qu’à l’origine, Dieu ne nous a pas créés pour mourir» (13).
QUELLE PASTORALE? DE QUELLE PEUR?
Quand je parle de pastorale, je ne me situe pas comme un religieux professionnel de l’accompagnement des mourants, je n’ai eu comme pasteur que quelques expériences dans ce domaine. Je me situe simplement comme chrétien et humain qui, au chevet du malade, n’a pas les moyens médicaux de traiter la douleur, d’anxiolytique pour faire taire l’angoisse mais qui vient à foi nue, qui n’a que son écoute et sa conviction que le Christ peut être présent là aussi et que Lui est plus fort que la mort et que la peur. Précisons et insistons: Lui mais pas moi! Moi je suis faible et démuni, mais c’est au travers de cette faiblesse même qu’il peut agir. Je le sais, mais j’ai à l’apprendre et le réapprendre toujours.
Quelle peur? Est-ce le bien portant qui, en disant qu’il est pour l’euthanasie, exprime sa peur de la mort en général? Est-ce une personne qui a vécu l’agonie traumatisante d’un proche, ou alors est-ce quelqu’un sur son lit d’hôpital qui souffre? Même si c’est le même Évangile que je porte, l’écoute et la réponse ne peuvent être que personnalisées.
Mais une question préalable se pose: dois-je d’emblée donner ma position éthique ou d’abord écouter? Le livre des Proverbes me semble donner la réponse en disant sagement: «Celui qui écoute pourra toujours parler». La première question à poser est donc: «Pourquoi?» non pas un «pourquoi, justifiez-vous» mais un «pourquoi» ouvert à l’autre comme personne, même si on est en désaccord avec son raisonnement ou qu’il nous dérange. Suivant la belle formule de Maurice Bellet: «l’écoute est hospitalité intérieure».
Ayant dit cela, je suis bien conscient que je n’ai pas toujours cette attitude mais que je dois la viser en faisant taire mes réactions, en étant aussi à l’écoute de Dieu par une prière intérieure, lui demandant de m’inspirer aussi dans mes paroles. Car comme chrétien, je ne suis pas un psychologue rogerien qui se contenterait de faire chambre d’écho, mais je suis porteur d’une Bonne Nouvelle: Jésus libère de la mort et de la peur de la mort.
Peur, angoisse ou inquiétude?
De quoi s’agit-il de peur, d’angoisse, d’inquiétude (14)? La peur renvoie à une cause précise, ce sera par exemple la peur d’étouffer, pour laquelle il y a des réponses médicales. L’angoisse est plus diffuse, c’est une peur sans objet défini, il y a aussi des réponses médicales, les anxiolytiques, mais la réponse médicale peut être trop rapide, empêchant l’angoisse de s’exprimer. Enfin, il y a l’inquiétude, sentiment de moindre intensité que l’angoisse, mais plus universel, qui saisit tout vivant à l’idée de la mort. Denis Vasse, psychanalyste et jésuite, en fait une remarquable description:
«L’inquiet ne trouve pas le repos. Il est troublé, agité. Il remue sans cesse et dans son corps et dans son esprit… l’inquiétude se caractérise par l’impossibilité de consentir au repos là où seulement l’homme peut y accéder: dans l’ici et maintenant d’une rencontre qui l’assure et le rassure en l’attirant dans l’amour» (15).
L’inquiet est donc un agité qui refuse de se re-poser. En se projetant sans cesse dans l’avenir, il se rend indisponible au présent d’une rencontre. On pense irrésistiblement à la Marthe de l’Évangile, que son inquiétude rend agitée et indisponible à la rencontre avec Jésus. En face de cette inquiétude, Denis Vasse ne mâche pas ses mots et c’est salutaire: «Si l’homme n’abandonne pas sa prétention à sortir de l’inquiétude par lui-même, s’il ne change pas pour devenir comme un petit enfant, il n’entrera point dans le Royaume des cieux, il n’entrera pas dans le repos…» (16); la prétention à se garantir une bonne mort est comme la prétention à se sauver soi-même, elle empêche de reconnaître sa faiblesse et de recevoir du Christ le repos.
De crainte, il n'y en a pas dans l'amour
Le Dr Catherine Leguay, militante pour l’Association pour le Droit de Mourir dans la dignité, oppose la mort atroce de sa mère qui l’a rendue hideuse à ses yeux, à la mort paisible de son père qui a gardé un beau visage et elle conclut: «moi aussi, je veux laisser un beau souvenir» (17). Par rapport à cette peur de la dégradation physique, argument fréquent en faveur de l’euthanasie, une réflexion de Jean-Yves Leloup nous a été utile. Il fait remarquer que, pour accepter les pertes liées au processus de mort, «il faut sentir qu’on est aimé au-delà des fonctions ou de l’image auxquelles on s’était identifié. Et souvent cette confiance dans l’amour manque» (18). Il remarque très justement que Jean oppose amour et peur. Avoir peur de ne plus être aimable, c’est ne pas croire en l’amour d’un Dieu qui nous accueille dans notre misère même. «De crainte, il n'y en a pas dans l'amour» 1Jean 4.18.
Je vous donnerai du repos
Le chrétien à l’écoute doit, que ce soit dans un dialogue avec un bien portant ou un malade, aider à l’accouchement des peurs, à passer d’une angoisse diffuse à nommer précisément la peur, et face à l’inquiétude fondamentale que crée la mort, inviter à redevenir confiant comme un enfant. Mais pour cela, il doit être confiant lui-même que ce que le Christ promet, «je vous donnerai du repos», il l‘accomplit!
J’ai accompagné une personne qui se mourait d’une tumeur au cerveau; elle ne souffrait pas mais en revanche elle était angoissée. Derrière cette angoisse, notre dialogue lui a permis d’énoncer clairement sa peur de la mort, peur de l’inconnu. Cette dame étant protestante, il était naturel de l’inviter à se confier à Jésus comme le bon berger qui donne la vie éternelle, de présenter en Dieu un Père qui accueille ses enfants. C’était un dialogue ténu, dans un souffle, qui n’avait rien d’extraordinaire, il y a des moments où je me tenais simplement à ses côtés sans parler, mais elle est arrivée, me semble-t-il, à un apaisement.
Comment parler en vérité?
Pour pouvoir répondre à la peur, il faut pouvoir parler en vérité. Ce dialogue en vérité est rendu difficile quand la personne est inconsciente de son état et que personne, ni les médecins, ni la famille n’ose lui dire la vérité: qu’elle va mourir. De plus les infirmières qui sont souvent plus proches des malades et des familles n’ont pas le droit de livrer le pronostic. Une infirmière m’a confié qu’interrogée par une épouse, elle avait eu le malheur de lui dire la vérité, à savoir que son conjoint était en fin de vie, et l’épouse ayant eu une réaction très angoissée, elle s’était faite sévèrement reprendre par sa hiérarchie. Une autre infirmière qui l’avait annoncé au contraire avec l’accord du médecin et de l’équipe, a violemment été prise à partie par la fille, pour qui cette réalité était insupportable.
Il y aussi une difficulté liée au fait que les pronostics médicaux ne sont pas infaillibles. Je me souviens d’une personne âgée, une chrétienne évangélique fervente mais d’un tempérament très anxieux. Le médecin avait dit à son neveu qu’elle avait un cancer et qu’elle en avait pour six mois. Comme je la visitais, son neveu m’avait recommandé de ne lui rien en dire; a posteriori je pense qu’il n’était pas bon de me communiquer l’information et de m’intimer le silence. Car tout secret transpire! Toujours est-il qu’elle a vécu ensuite plusieurs bonnes années. Cette histoire m’a rendu prudent, j’ai toujours la conviction qu’il faut dire la vérité, mais je me suis aperçu que la vérité en médecine était relative. En le lui communiquant, même avec ménagement, ce pronostic ne lui aurait-il pas ôté ces bonnes années? Par ailleurs, son anxiété n’était-elle pas significative d’un savoir inconscient sur son état?
Comment parler en vérité de la fin quand les médecins n’ont pas le courage de le dire ? Comme pasteur, est-ce à moi de le dire? Je peux faire des sondages: Êtes-vous inquiet? Mais quand la personne nie manifestement la gravité de son état, que faire? Que dire? Il n’y a pas que l’annonce brutale ou le silence, il y a des gestes et une Parole qui nous permettent de dire l’indicible. Je pense à cette personne qui, sur son lit d’hôpital, nie verbalement la gravité de son état. Je prends le temps de la questionner sur son état et sur la perception qu’elle en a, elle sait que je suis pasteur; spontanément elle m’affirme: «j’ai une dévotion particulière pour le Christ». Je lui propose trois choses: une lecture de l’Évangile, prier pour elle et lui tenir la main. Elle consent à ces propositions, pourquoi? Est-ce une reconnaissance implicite de la gravité de son état? Ce qui m’impressionne, c’est la force avec laquelle elle serre ma main comme si elle se raccrochait à moi. C’est le souvenir le plus fort que je garderai de cette visite qui sera la première et la dernière. À la fin de la visite, elle dira «vous m’avez fait du bien» alors que, pourtant, après la prière on a dû appeler l’infirmière car elle était douloureuse... Bien sûr, ce que j’ai fait n’est pas une recette. Bien sûr, je me suis posé la question: n’aurais-je pas dû être plus explicite? La réflexion d’une psychologue catholique sur le sujet m’a éclairé a posteriori: «Finalement c’est la relation qui dit la vérité» (19). Cela m’a rappelé l’expression johannique, «pratiquer la vérité»: la vérité n’est pas seulement à dire, elle est à pratiquer, et cette pratique, c’est l’amour.
Une infirmière chrétienne me disait qu’au chevet d’une personne non-croyante elle priait intérieurement. Après sa mort, sa fille a dit: ma mère savait que vous priiez pour elle.
La rencontre est toujours singulière, il faut se laisser guider par l’Esprit de Dieu et le respect de la personne qu’il nous commande. L’Évangile ne peut être plaqué, la Parole doit être précédée d’une vraie écoute. La proposition de foi doit être vraiment une proposition. Quand on a peur, qu’on a mal, le contact physique est important mais délicat, on ne doit pas l’imposer mais être sensible aux réticences. Par exemple, poser une main sur l’épaule est moins chargé que prendre la main. La prière avec onction d’huile peut aussi être proposée si elle a un sens dans la culture du malade. C‘est d’abord une prière de demande de guérison, mais elle comporte aussi une gestuelle qui relie, alors que la maladie isole. L’huile redit l’appartenance à Dieu, l’onction symbolise la consécration à Dieu, et la présence des «anciens», qui, dans une chambre d’hôpital ne doivent pas être nombreux, redit l’appartenance du malade à l’Église.
Annoncer à quelqu’un qu’il va mourir, c’est comme prononcer une malédiction. Si on évite de dire à quelqu’un qu’il va mourir, c’est qu’on a peur que cette parole se réalise. Le chrétien peut être au contraire porteur d’une parole de vie, de bénédiction, dont il espère dans la foi qu’elle se réalise. Le pasteur Samuel Gerber a remarqué que des mourants ont été réconfortés quand il a posé la main sur leur front en disant à mi-voix: «que le Seigneur te bénisse et te garde» (20).
La foi au Christ, seul remède
Le remède à la peur de la mort et de ce qui l’entoure, ce n’est ni l’euthanasie ni même les soins palliatifs. Le seul remède à la peur c’est la foi, foi en l’amour d’un Dieu qui nous accueille comme un Père à cause de son Fils Jésus. Notre culture occidentale sécularisée, parce qu’elle rejette cette foi, vit dans la peur de la mort. C’est bien le rejet de Dieu qu’il y a derrière la revendication d’euthanasie dans nos sociétés, que je distingue de la demande de mort de celui qui souffre. Des croyants aussi ont demandé la mort.
Même si nous sommes chrétiens, qui nous garantit que notre fin sera paisible? Dieu ne nous dit pas que ne nous ne serons pas éprouvés mais il nous promet que nous ne serons pas éprouvés «au-delà de nos forces», et par-dessus tout, il nous promet de ne pas nous abandonner, la grande angoisse du mourant. Comme le dit le pasteur Samuel Gerber: «Nul de nous ne peut prévoir comment il finira ses jours. J’ai eu connaissance du cas de plusieurs hommes de Dieu dont le ministère béni prouvait que Dieu agissait par leur intermédiaire, mais qui, avant de passer dans l’autre monde, ont sombré dans la mélancolie ou dû livrer de rudes conflits intérieurs. On aurait dit que Dieu était obligé de les soumettre à un ultime nettoyage douloureux, de les débarrasser des derniers vestiges de leur “moi”, avant de les revêtir du vêtement blanc de la perfection» (21). Ce que dit Paul sur le combat spirituel dans sa lettre aux Éphésiens, s’applique très bien aux derniers moments de notre vie qui peuvent être des «jours mauvais» où il faut saisir «le bouclier de la foi». Il ne faudrait pas cependant revenir à la crispation médiévale sur le moment de l’agonie comme si tout se jouait là, le salut ou la damnation. J’ai la conviction qu’on meurt comme on a vécu, ma conviction a été confortée par plusieurs personnes, qui, elles, sont vraiment impliquées dans l’accompagnement des mourants, et qui disent la même chose. Donc si l’on meurt comme on a vécu, la meilleure préparation à la mort est de vivre!
Mais vivre vraiment, c’est aimer «Vivez dans l’amour comme le Christ nous a aimés» Éphésiens 5.2 (Parole de Vie).
Le plus souvent la mort est un processus mais la foi chrétienne aussi est un processus où nous avons à nous dépouiller des pensées de mort et des actes de mort spirituelle car c’est bien de ce qui tue notre âme et non d’abord de ce qui tue notre corps qu’il faut nous préoccuper pour pouvoir revêtir la vie nouvelle que donne l’Esprit Saint.
Bibliographie
– SamuelGerber, Mourir s’apprend, Bâle, EBV, 1984.– MariedeHennezel, Nous ne nous sommes pas dit au revoir, la dimension humaine du débat sur l’euthanasie, Paris, Laffont, Pocket, 2000.– CatherineLeguay, Mourir dans la dignité, quand un médecin dit oui, Paris, Laffont pocket, 2000.– C.S.Lewis, Apprendre la mort, Paris, Cerf, 1974. – CorinePelluchon, l’autonomie brisée, bioéthique et philosophie, Paris, PUF, 2009.– MurielleJacquet-Smailovic, Avant que la mort nous sépare… patients, familles et soignants face à la maladie grave, Bruxelles, De Boek Université, 2006.– PatrickVerspieren et Marie-SylvieRichard (dir.), L'inquiétude en fin de vie, Cahier Médiasèvres 2009, n°150.
Luc Olekhnovitch |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 04.05.14 16:22 | |
| Fin de vie : les protestants restent divisés
Le Mardi 14 mai 2013 à 14:48 par Jean Baptiste Le Roux dans Société
C’est un sujet qui pourrait bien revenir sur la table du Conseil des ministres dans les prochains mois. Et bien que François Hollande semble hésitant sur la question, l’euthanasie avait fait sa première apparition au tout début de la nouvelle législature, mais certainement pas la dernière avant la fin du mandat présidentiel. Aujourd’hui, alors que l’Eglise catholique semble relativement unie sur le sujet, les protestants préfèrent ne fermer aucune porte.
En témoigne un texte sur la fin de vie, adopté ce dimanche à l’issue du synode national de l’Eglise protestante. Elle refuse de prendre position sur le sujet de la fin de vie, a priori, mais encourage toutefois l’accompagnement des malades.
Le document, qui sera très prochainement envoyé aux paroisses, témoigne de fait de la réelle volonté de montrer la complexité d’un tel sujet. Sans toutefois prendre de position claire… En particulier sur la dignité de la personne humaine. Selon le texte, elle relèverait aussi bien du respect du choix de la vie, comme du fait de décider de mourir. C’est en cela que le document du synode ne ferme donc pas la porte d’une loi permettant « d’accélérer la survenue de la mort, pour répondre à une situation exceptionnelle. »
La vie, pour les protestants, n’est pas sacralisée à la différence des catholiques. Le mot d’ordre ici est plus d’encourager l’accompagnement du malade, quel que soit son choix. Ainsi, la dichotomie "licite/illicite" n’entre pas en ligne de compte sur le sujet de l’euthanasie. C’est pourquoi l’Eglise protestante ne s’opposera pas à une légalisation si jamais elle devait advenir. En revanche, elle met très clairement le gouvernement en garde sur l’importance de l’accompagnement et le choix des malades.
Des ambiguïtés demeurent donc. Mais elles sont justifiées en l’occurrence par celles qui existent au sein même du débat sur ce sujet si délicat, comme l’indique notamment le pasteur Laurent Schlumberger, le président de l’Eglise protestante unie de France. Tout en précisant également qu’il n’existe pas « une seule éthique protestante ». C’est en effet le constat que l’on peut faire, quand on sait que le Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine s’oppose très clairement à l’euthanasie en y voyant un acte délibéré de donner la mort…
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 09.05.14 19:32 | |
| par Jean-François ClerC, publiée le 27/04/2014 à 09:40 | Religion Églises protestantes UEPAL« La fin de vie est la vie » Présidée par le pasteur Isabelle Gerber, une commission de l’Union des églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (Uepal) a rendu un rapport sur la réalité souvent douloureuse de l’accompagnement en fin de vie. Alors qu’un débat législatif est en préparation, l’Uepal présidée par Christian Albecker affirme ses convictions. Longtemps sujet tabou et abandonnée à la médecine, la fin de vie est devenue une préoccupation du public, largement entretenue ces derniers mois par la médiatisation de quelques affaires exceptionnelles. Souhaitant contribuer au débat national sur l’accompagnement en fin de vie, ouvert par le président François Hollande, l’Uepal a créé en octobre 2012 un groupe de travail présidé par Isabelle Gerber, inspecteur ecclésiastique de Bouxwiller. Composée de six personnes, dont un médecin, un pasteur, une infirmière, un aumônier d’hôpital, cette commission a rendu en mars son rapport dans lequel elle analyse la situation de la fin de vie en France et définit la position de l’Église en apportant quelques convictions. « L’Église accompagne la fin de vie, mais on meurt de façon unique » « L’Église est appelée à beaucoup d’humilité. Elle accompagne la fin de vie, mais on meurt de façon unique », prévient Isabelle Gerber avant d’évoquer la préoccupation grandissante des Français pour la question de la fin de vie. « C’est un phénomène de société qui reflète une angoisse. L’angoisse de la non-maîtrise, même si on ne maîtrise pas grand-chose dans son existence. » Au cours de ces trois dernières années, le pasteur a senti monter la revendication de « vouloir mourir comme je veux ». Mais « la mort, comme la vie, n’est pas seulement individuelle, car on entraîne son entourage. Une vie humaine trouve son sens avec le relationnel. » En France, la loi Leonetti de 2005 permet de résoudre la grande majorité des situations de fin de vie en préconisant le développement des soins palliatifs et l’abandon de l’acharnement thérapeutique. « Mais elle ne répondra jamais à tout », souligne Isabelle Gerber, qui regrette que cette loi soit « méconnue et pas totalement appliquée ». Lors de son séjour en Suisse, le groupe de travail de l’Uepal a été confronté à l’association Exit, une des deux grandes associations qui organisent le suicide assisté, dans un pays qui punit l’euthanasie active. Inscrite dans la Constitution, l’assistance au suicide est justifiée par des raisons historiques, explique Isabelle Gerber. « 80 % des Suisses estiment que le suicide assisté n’est pas un problème. Les associations ont beaucoup d’adhérents, mais la plupart ne vont pas au bout de la démarche. Ces associations renvoient vers la vie », témoigne Isabelle Gerber. Autre exemple, dans l’État de l’Oregon aux États-Unis, les citoyens peuvent obtenir, sous certaines conditions restreintes, une pilule mortifère. « Mourir est un lâcher prise. C’est cela que nous devons accompagner » « Parmi ceux qui vont au bout de leur démarche en choisissant de mourir à une date précise, certains vont mourir avant, naturellement, car mourir est un lâcher prise. C’est cela que nous devons accompagner », estime le pasteur : « Le lâcher prise devient plus facile lorsque l’on a pu jeter un regard sur son existence et qu’on y trouve un sens. Lorsque l’on a le sentiment d’avoir fini quelque chose. » Plaidant sans réserve pour le développement des soins palliatifs, pour le droit de chacun à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité, « la vocation de l’Uepal n’est pas de condamner une demande de suicide assisté, voire d’euthanasie, dans la mesure où elle témoigne d’abord d’une souffrance. Les Églises se doivent d’accompagner les personnes en fin de vie et leur famille, quelle que soit leur décision », affirme l’Union. « Comment condamner ce que Dieu ne condamne peut-être pas », insiste Isabelle Gerber. « La sollicitude est d’être là, de témoigner d’une présence qui est celle de Dieu. Ce qui nous grandit est l’amour qui peut conduire à des conclusions totalement diverses. » La question du coût de la dépendance Si l’Uepal plaide pour le développement des soins palliatifs, dans les faits, sur les 525 000 personnes mortes en France en 2012, 300 000 auraient pu bénéficier des soins palliatifs, mais seuls 100 000 y ont eu accès. Ce qui pose le problème du coût des soins palliatifs et de la dépendance : « 75 % des dépenses de santé se concentrent dans les trois derniers mois de l’existence », note le rapport de l’Uepal, qui constate également que « la majorité des patients ont intégré l’argument financier récurrent avancé par la société, les autorités sanitaires, la famille et les institutions ». Isabelle Gerber met en garde contre la confusion que la population peut faire entre dignité humaine et dépendance. « Ce n’est pas parce que je suis un vieillard, une personne handicapée que je ne suis plus digne », alerte le pasteur « À Lausanne, des personnes âgées souffrent d’énormes dépressions, se suicident car elles considèrent qu’elles coûtent beaucoup à la société, humainement et financièrement. Mais la dépendance fait partie de la vie. Cela nous renvoie à notre premier devoir d’humanité. Nous devons aider les gens à vivre le mieux possible leur fin de vie, parce que la fin de vie est la vie ». Le débat sur l’accompagnement en fin de vie reste ouvert à l’Uepal. Vous pouvez écrire à l’Uepal : communication@uepal.fr ou au pasteur Isabelle Gerber : inspection.bouxwiller@orange.fr |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 09.05.14 19:44 | |
| CITATION=
"« Mourir est un lâcher prise. C’est cela que nous devons accompagner » « Parmi ceux qui vont au bout de leur démarche en choisissant de mourir à une date précise, certains vont mourir avant, naturellement, car mourir est un lâcher prise. C’est cela que nous devons accompagner », estime le pasteur : « Le lâcher prise devient plus facile lorsque l’on a pu jeter un regard sur son existence et qu’on y trouve un sens. Lorsque l’on a le sentiment d’avoir fini quelque chose. » |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 09.05.14 19:54 | |
| Mourir est une récapitulation de sa vie Mourir,c'est regarder à la fois derrière et devant On peut trouver un sens sur son existence sans pour autant avoir le sentiment d'avoir fini quelque chose.. |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 09.05.14 20:03 | |
| Ceci est valable pour les personnes en fin de vie et aussi pour les personnes qui se suicident avec lucidité Mais pas pour les morts accidentelles,spontanées et brutales car la mort vient quand on s'y attend le moins |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 17.05.14 19:24 | |
| J'ai soif...! Publié le lundi 3 février 2014 18:23 par Pierre Menhir
Question :
Rien que les aspects médicaux de la mort par déshydratation sont effrayants !
Réponse :
En effet, cela a de quoi faire mal et aux malades et aux soignants, médecin compris jusqu'à le faire douter de sa vocation de médecin. Cette mort-là n'a rien de digne : c'est un meurtre par omission volontaire.
Vous allez me dire "oui mais le malade est sédaté". La sédation en la circonstance lui enlèvera la possibilité de s'exprimer, exprimer sa souffrance et son angoisse. Mais elle n'enlève pas ses souffrances et ses angoisses. La preuve : les malades se réveillant pour un court instant, ont tous le même geste : buste et bras projetés en avant, yeux exorbités, expression de terreur.
On peut relever quelques uns des aspects sans sédation - en sachant donc que du côté du malade le même sentiment sera vécu - sans l'exprimer - sous sédation :
D'abord, il y a la torture par la soif elle-même.
Le malade va demander de l'eau, il va sonner, l'infirmière qui va venir ou pas venir, et qui va lui dire l'une des deux choses : "Oui, madame, je vous en amène tout de suite" - mais sans le faire - ou bien "Madame, le médecin a dit que vous ne pouvez pas maintenant, c'est pas bon pour vous". Ou encore tout simplement, elle ne répond pas.
Donc tôt ou tard, le malade va comprendre que quoi qu'il fasse, il n'aura pas d'eau. Et le malade, aussi Alzheimer soit-il, comprendra que s'il n'a pas d'eau, il va mourir et mourir dans d'affreuses souffrances. Parce que la soif est torturante... la faim est beaucoup moins impérieuse que la soif. Après l'asphyxie, la mort par la soif est la plus terrible. L'homme réclame l'oxygène, donc il y a un instinct très fort qui déclenche le réflexe respiratoire, et l'homme réclame à boire.
Le malade va comprendre qu'il y a eu contre lui une sentence par les autres, par le médecin, par les soignants, par ses proches... sentence de condamnation à mort.
Alors que se passe-t-il ?
1- il est torturé par la soif
2- il se rend compte qu'il n'en aura pas, ce qui ajoute à l'angoisse qui va le mettre très vite en alcalose respiratoire et en acidose métabolique. Donc il va y avoir très rapidement un déséquilibre acido-basique et hydro-électrolitique. Ce qui veut dire que très vite, l'organisme ne sera plus comme un organisme humain en bonne santé mais il y aura des désordres qui se créent par exemple en cas de coma diabétique, qu'on fait tout pour soulager, acido-cétosique, ou lactique. Mais plutôt acido-cétosique.
Seulement ça n'ira pas assez vite, ça ne sera pas tout de suite ça... si seulement ça l'était, mais ça ne l'est pas. Il y a, parallèlement à l'exacerbation de la soif, il y a l'hémoconcentration, la coagulation progressive, si vous voulez, la diminution progressive de la fluidité sanguine. C'est du feu dans les veines et dans les artères, la langue colle au palais, les yeux se dessèchent, les oreilles ne sont plus bien non plus hydratées, le cœur souffre dans son travail parce que le sang n'a plus la viscosité normale. Quand on a soif, le cœur a plus à travailler. Souvent, des troubles du rythme interviennent, mais qui ne sont pas mortels, mais qui réclament, qui font réclamer à boire - en vain...
Et donc la soif torturante, les premiers symptômes de la soif, d'affreux maux de tête... la glycémie, si tant est qu'il y en avait un petit peu avant, alors là n'en parlons pas comment elle va monter, elle va gréver encore de beaucoup le tableau. Si jamais la pauvre dame avait encore sucé un bonbon avant que l'hydratation s'arrête, alors là, malheur à elle... pire encore que le sel. Ne pas boire quand on a quelque chose de sucré dans la bouche, mais c'est effroyable... elle va perdre la vue... d'abord des maux de tête effroyables, torturants... ensuite, comme je vous ai dit, les yeux, les oreilles, des crampes musculaires... donc elle va mourir dans des souffrances !... et accompagnée par l'abandon, elle sonne, elle sonne, tant qu'elle est encore consciente ou elle hurle, et puis alors évidemment, on la sédate pour qu'elle ne dérange pas. Et elle va vivre le feu qui lui arrive dans le « tchouc, tchouc, tchouc, tchouc », les battements de plus en plus accélérés, déséquilibrés et arythmiques de son cœur, qui vont lui taper dans la tête, la tension monte et qui finalement lui font éclater. C'est vivre en fait la mort par pendaison par des moyens chimiques. Et qui, au lieu de durer vingt minutes, va durer pendant des jours.
Très vite le rein va entrer en insuffisance terminale avec une possible encéphalopathie urémique.
Donc la mort par la soif... d'abord par la torture de la soif, deuxièmement par la perception de l'abandon par l'entourage... donc la condamnation à mort... et cela, la France va le proposer la bouche en cœur, à des Alzheimer ? alors que la Belgique, qui depuis 12 ans déjà, a légalisé l'euthanasie, la Belgique se refuse encore à le faire.
Voilà la torture à laquelle dans le « pays des Droits de l'Homme », les médecins maudits veulent soumettre les malades atteints d'Alzheimer. Ou d'autres "détériorations cognitives"...
Au fond, la société vous dit : « ou on vous tue comme ça, dans la torture de la soif et de la solitude, ou vous vous tuez vous-mêmes ». Sauf si vous êtes en intergénérationnel. Parce qu'il n'y a pas que les Alzheimer qui peuvent être "détériorés"... On vous donne un calmant un peu costaud et vous êtes gaga ! Et c'est mourir vraiment dans la torture. C'est effroyable, effroyable ! Et je n'ai pas tout dit !
La sécheresse de la bouche ! qui rend difficile la respiration. La sécheresse de la trachée artère... les sécheresses des bronches... le dessèchement de tous les organes... occlusion intestinale par non-hydratation des selles qui deviennent des bouchons... l'arrêt des matières fécales, peut-être remontée des sécrétions dans la bouche...- en voilà une mort "digne"... et je parle de ce que j'ai vu et entendu !
Voilà donc ce que cela veut dire (et je ne suis pas dans l'exhaustif ! loin de là) : « on arrête l'hydratation » ! Au lieu d'arrêter simplement l'alimentation et de laisser deux, trois mois, pour mourir simplement...
Voilà ce que vous voulez pour mourir dans la dignité !!
Alors, ce malade, cette personne humaine, votre bien-aimé, puis vous, demain, allez vous engager dans l'agonie avec l'expérience et la torture de l'abandon de tous. Puisqu'aucun ne va répondre à la seule chose qu'il réclame : "J' AI SOIF !"
Les Juifs ont proposé une boisson mélangée pour adoucir la torture de la soif des condamnés. Ils l'ont proposée à Jésus qui criait sa soif.
Et vous ?
"On a voulu me faire mourir hypocritement de soif (pour pouvoir dire que l'euthanasie n'a pas été votée) - et vous ne vous êtes même pas manifestés !"
"C'est à Moi que vous ne l'avez pas fait..."
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 17.05.14 19:46 | |
| "Et donc la soif torturante, les premiers symptômes de la soif, d'affreux maux de tête... "
C'est vrai,j'ai expérimenté cela volontairement bien avant 2005.Les maux de tête sont insupportables.
Ceci dit,quand on vieillit,on perd naturellement la sensation de soif,on est déjà affaibli par l'âge et la maladie
Comment survivent-ils,les rescapés des tremblements de terre ? je ne sais pas. |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 17.05.14 20:04 | |
| Faîtes l'essai,arrêtez de vous hydrater pendant plusieurs heures, pendant un ou deux jours ... ... Rien que pour voir l'effet physique |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 20.05.14 17:58 | |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 20.05.14 18:05 | |
| Etre à côté de celui ou celle qui agonise sans alimentation,sans hydratation ? Si on veut vraiment,réellement, être à côté,je suggère que les accompagnants fassent aussi un jeûne au même moment, par solidarité ! ! ! ! ! ... ... ... |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 20.05.14 20:21 | |
| Je reconnais que mourir entouré des proches avec une coupe de champagne,c'est quand même un peu exagéré ! Mais reconnaissez que mourir lentement sans boisson ni alimentation,c'est tout autant exagéré ! ! ! et ceci au nom du principe " Tu ne tueras pas " ! Qu'est-qui se passe le dimanche matin,dans l'Eglise catholique ? Il s'agit d'un "repas" autour de la commémoration de la Passion,de la mort et de la Résurrection du Christ. Il s'agit de la mort,de la vie,et de la nourriture. Ce n'est pas que je fasse une obsession sur la nourriture ou la boisson ! Je ferais plutôt une obsession sur le fait de manger ou de boire avec les autres ( devant les autres,dans ma situation de handicapée motrice ) Mais jusqu'à présent, en France,en fin de vie, on supprime nourriture et boisson et on rallonge exagérément le dernier sommeil tout en refusant de " tuer ". Plus exactement,la morphine ou autre chose du même genre remplace la nourriture et la boisson et rallonge le dernier sommeil. Où est-ce que je veux en venir ?quelque part, je ne sais pas trop où Quand on meurt, on s'endort sans se réveiller (du moins physiquement). Je peux très bien mourir cette nuit,dans mon sommeil,l'estomac plein,çà arrive à plein de gens depuis la nuit des temps. Quelque part, je ne comprends pas la loi Léonetti.Quand on est malade ou âgé,on perd l'appétit et la sensation de soif.Mais pourquoi cette obstination sur cet ultime jeûne ? J"essaie de comprendre le fait de vouloir garder un corps pas encore mort mais vide de toute substance et la théologie bancale qui pourrait en découler (qui existe puisque l'Eglise approuve çà ). Mon non-dit finira bien de s'écrire |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 24.05.14 10:15 | |
| Dans l'ancien temps,il fallait souffrir comme le Christ sur la Croix sinon on avait pour destin les flammes de l'enfer éternel Maintenant,on évoque de moins en moins l'enfer après la mort Mais du côté catho comme du côté protestant,une conduite exemplaire chrétienne consisterait à obéir aux autorités ( aux médecins par exemple ) Depuis le 22 avril 2005 en France,c'est permis de mourir sans souffrir physiquement J'écris spontanément ce qui me vient à l'esprit, mon post peut avoir l'air alors incohérent Dans les années 1980, il n'y avait pas de loi Léonetti.Comment les toubibs se débrouillaient avec les moribonds à cette époque ?pour avoir la paix, on peut penser qu'ils piquaient les patients en fin de vie en France, mais naturellement ce n'était ni dit ni écrit puisque c'était interdit de tuer en fin de vie.Et puis il y eu le développement des soins palliatifs avec le combat contre la douleur..cela ne suffisait pas,on a eu besoin d'une nouvelle loi en 2005 pour lutter contre l'acharement thérapeutique irrationnel en fin de vie.Laissons les mourants mourir en paix pour pouvoir reposer en paix ! je fais une pause |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 24.05.14 16:49 | |
| oh je n'en sais rien,je ne sais plus rien.J'ai écrit que depuis 2005 c'est permis de mourir sans souffrir physiquement grâce à Léonetti.Ben voyons ! si dehors on me plante un couteau dans le cœur, je vais hurler de douleur,et le temps que le Samu arrive,je serai déjà morte,ce sera trop tard pour eux,il reste la problématique de l'avenir de mon assassin.Mais si par mégarde,une voiture me renverse gravement sans que je meurs immédiatement,le Samu va m'emmener d'office à l'hosto,pour que je sois rafistolée de toute part,çà va prendre du temps et de l'argent.Soit je m'en sors,soit ils me mettent d'office dans le parcours palliatif avec le jeûne comateux du laisser mourir de Léonetti,trois semaines à agoniser à petit feu..Je préfère être tuée d'un coup de couteau en plein cœur, une immense douleur puis enfin la délivrance,le passage de l'autre côté.Mon avenir de l'autre côté ?j'estime que ce n'est le problème de personne....J'écris cela sans réfléchir,il pleut et je fais du ménage dehors car j'y suis obligée,l'ordinateur me permet de m'asseoir un moment,bien au chaud. |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 24.05.14 17:33 | |
| je sors du sujet,tant pis. C'est préférable d'avoir une mort douloureuse mais rapide, plutôt qu'une mort lente et indolore Serais-je maso ? sans doute rationnelle ! |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 25.05.14 10:14 | |
| Allez lire le Décalogue ! tous les commandements ne sont ni respectés, ni sanctionnés,neuf commandements sur dix Il est temps que le "Tu ne tueras pas" rentre dans la même valse que les autres commandements ! Pied de nez à ceux qui font figure d'un conservatisme rétrograde en citant l'Ancien Testament |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 25.05.14 10:17 | |
| Combien de fois j'ai tué, en pensée exclusivement ! |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 05.06.14 10:35 | |
| Le diacre de Wevelgem arrêté pour euthanasie active illégale SOCIETE | Mis à jour le jeudi 5 juin 2014 à 7h07 Le diacre de Wevelgem arrêté pour euthanasie active illégale Le diacre de Wevelgem, âgé de 57 ans, a été emprisonné pour pratique d'euthanasie active illégale sur plusieurs personnes, rapportent jeudi Het Laatste Nieuws et La Dernière Heure. Dix cas seraient recensés. Le diacre de Wevelgem arrêté pour euthanasie active illégale Le diacre de Wevelgem arrêté pour euthanasie active illégale - OLIVIER VIN - BELGA Mots clés Judiciaire, Religion, Santé, Faits divers Le diacre est détenu depuis la semaine dernière. La chambre du conseil a prolongé son mandat d'arrêt lundi. Les faits remonteraient à plus de dix ans. L'homme travaillait jusqu'en 2002 comme infirmier à l'Hôpital du Sacré-Coeur de Menin. L'hôpital, averti de l'arrestation de son ancien employé, a annoncé sa pleine coopération à l'enquête judiciaire et a lui-même ouvert une enquête interne. "Euthanasie et diacre: ce sont deux mots qui ne devraient pas se retrouver dans la même phrase", a réagi le diocèse de Bruges. Belga http://www.rtbf.be/info/societe/detail_le-diacre-de-wevelgem-arrete-pour-euthanasie-active-illegale?id=8284983 |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 14.06.14 11:13 | |
| j'ai trouvé cette vidéo ci-dessous et elle me dérange,vous comprendrez pourquoi |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 14.06.14 11:13 | |
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| Sujet: Re: L'Eglise et la fin de vie 27.06.14 15:10 | |
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