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| Définitions médicales du coma et de la mort | |
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| Sujet: Définitions médicales du coma et de la mort 23.06.12 11:13 | |
| Moubarak : mort clinique ou cérébrale, deux états distincts Par Pauline Fréour, Cyrille Vanlerberghe - le 20/06/2012 Les incertitudes sur l'état de l'ex-président Hosni Moubarak, annoncé mardi en état de «mort clinique», puis ce matin comme étant dans le coma illustrent les difficultés de définir avec précision ce qu'est la mort. Hosni Moubarak, l'ancien dictateur égyptien renversé l'année dernière par le grand soulèvement populaire au Caire, est-il vraiment mort? Il a été déclaré «cliniquement mort» selon l'agence officielle Mena lundi soir, mais serait dans le coma d'après des sources médicale et militaire. Souffrant de dépression aiguë, de difficultés respiratoires et cardiaques et d'hypertension, selon des sources médicales et ses avocats, il a été victime mardi d'une attaque cérébrale et a dû subir une nouvelle défibrillation cardiaque. Un accident vasculaire cérébral survient lorsque l'irrigation sanguine du cerveau est brutalement interrompue, privant d'oxygène les zones cérébrales touchées. Dans 80% des cas, l'origine est un caillot qui obstrue une artère. On parle alors d'infarctus cérébral ou d'AVC ischémique. Dans les 20% restants, un vaisseau se rompt, entraînant une hémorragie cérébrale. Compte tenu de l'âge avancé (84 ans) de Hosni Moubarak et de son état de santé général, le recours à une défibrillation apparaît comme le signe d'un pronostic grave. Il est toutefois difficile de se prononcer sur ses chances de survie. Depuis l'apparition des méthodes de réanimation artificielle, il n'existe plus de définition unique de la fin de vie. Les termes de «mort clinique», de «mort cérébrale», de «coma» décrivent des états différents et précis. Mort clinique, ou mort apparente. Un médecin constate qu'une personne est dans un état de mort clinique quand elle n'a plus d'activité musculaire spontanée, qu'elle ne respire plus et n'a plus de réflexe. Cet état est parfois réversible, grâce aux techniques de réanimation cardiaque et respiratoire. Le coma se définit par une perte de conscience de plus de six heures, pour des causes qui peuvent être diverses, pendant laquelle la personne ne peut être réveillée. La gravité va du stade I, où la personne réagit à une stimulation douloureuse, jusqu'au stade IV, aussi appelé coma dépassé, qui est irréversible et correspond à l'état de mort cérébrale. La mort cérébrale correspond à l'arrêt définitif de toute activité cérébrale, souvent caractérisé par un électroencéphalogramme plat. Comme le cerveau contrôle toutes les fonctions vitales, cet état est en général constaté sur une personne placée sous respiration artificielle. La mort administrative. En France, la mort ne peut être officiellement déclarée que si trois critères cliniques sont simultanément présents: 1- Absence totale de conscience et d'activité motrice spontanée; 2- Abolition de tous les réflexes du tronc cérébral; 3- Absence totale de ventilation spontanée. Mais ces critères ne sont pas universels et varient selon les pays.
Dernière édition par PAT le 23.06.12 12:08, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Définitions médicales du coma et de la mort 23.06.12 11:23 | |
| Je sais bien ce qu'est la mort,j'ai déjà vu des cadavres humains ou animaux à des stades de décomposition différents Mais ce qui me pose un problème,c'est la définition de la mort du point de vue médical car selon les médecins si j'ai bien compris il y a plusieurs genres de mort clinique ou cérébrale.Alors j'ouvre ce sujet en essayant de piger davantage leur point de vue.. |
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| Sujet: Re: Définitions médicales du coma et de la mort 23.06.12 11:51 | |
| REUTERS/Amr Abdallah Dalsh. - «Mort clinique.» «Mort cérébrale.» «Coma.» «Coma dépassé.» «Mort artificielle»... La plus grande confusion régnait toujours, dans la matinée du 20 juin, quant à l’état dans lequel se trouvait l'ex-président égyptien Hosni Moubarak, 84 ans. L'agence officielle Mena a annoncé sa «mort clinique» dans la soirée du 19 juin tandis qu’une source médicale indiquait, selon l’Agence France Presse, qu’il se trouvait «dans le coma» et placé sous «appareil respiratoire».
Peu auparavant, l’ancien président avait été admis à l'hôpital militaire de Maadi, dans la banlieue du Caire, à quelques kilomètres de la prison de Tora où il était détenu dans une aile médicalisée. Hosni Moubarak avait été condamné à la réclusion à vie le 2 juin pour la répression de la révolte contre son régime au début de l'année 2011, répression qui avait officiellement été à l’origine d’environ 850 morts.
publicité Le tribunal ne l'a pas condamné pour une responsabilité directe, mais pour ne pas avoir alors pris les dispositions nécessaires pour prévenir ces morts violentes. Son état de santé se serait brutalement aggravé peu après l’annonce de son verdict.
Derniers jours de Franco et BoumedieneOn indique de source officielle que deux défibrillations avaient dû être pratiquées le 11 juin après constatation d’arrêts cardiaques. «Dégradation de l'état de santé de Moubarak, victime d'une attaque cérébrale», a ensuite fait savoir la télévision publique égyptienne. Des sources de sécurité avaient aussi fait état de dépression aiguë, de difficultés respiratoires et d'hypertension artérielle.
La famille de l'ancien président a demandé qu'il soit transféré dans un hôpital pour y être détenu, comme cela était le cas avant sa condamnation. Les autorités égyptiennes avaient alors fait savoir que Moubarak serait «traité comme n'importe quel prisonnier».
La situation de l’ancien président égyptien n’est pas sans rappeler celle des derniers jours ou des dernières semaines de plusieurs anciens dirigeants politiques comme le général espagnol Francisco Franco (1892-1975) ou le président algérien Houari Boumediene (1932-1978) L’ambiguïté volontairement entretenue (pour diverses raisons politiques) sur la réalité de l’état de santé est ici la conséquence directe des progrès de la réanimation médicale, qui depuis plus d'un demi-siècle ont bouleversé la définition de la mort.
Angoisse du mort-vivantDurant des millénaires, l’angoisse, dans ce domaine, fut de déclarer comme étant mortes des personnes qui, en réalité, ne l’étaient pas encore. C’est cette angoisse qui nourrit touts les contes, légendes et histoires des morts vivants et des cercueils ultérieurement retrouvés «griffés de l’intérieur». La médecine n’ayant pas encore fait les progrès que l’on sait, la mort fut, au fil des siècles, fondée sur des caractéristiques externes au premier rang desquelles la couleur (de la peau), la chaleur (du corps) et la rigidité du cadavre, sur lequel apparaissait des lividités assez caractéristiques.
La découverte progressive du rôle éminent de la fonction cardiaque puis de celle jouée par le système nerveux central devait bientôt modifier la donne. Plus précisément, c’est la mise au point d’appareils permettant d’enregistrer ces fonctions (électrocardiographes puis électroencéphalogrammes) qui, en permettant d’objectiver publiquement leur arrêt, ont permis aux juristes de proposer les premières définitions plus ou moins légales de la mort c'est-à-dire, pour eux, le passage du statut de personne à celui de chose.
Tout fut bouleversé avec la mise au point et la diffusion (au lendemain de la Seconde Guerre mondiale) des premières techniques de «réanimation cardio-vasculaire» et de «respiration artificielle». Ces dernières permirent en effet de maintenir «en vie» des personnes qui, en réalité, ne l’étaient plus: elles donnaient l’apparence de la vie alors même que leur «débranchement» démontrait qu’elles étaient bien mortes.
Ce fut l’avènement de la «mort rose», pour reprendre la formule du Pr Etienne-Charles Frogé, ancien vice-président de la Société française de médecine légale. C’est à partir de ce moment que l’on vit apparaître des formules sources de confusion comme le «coma dépassé» ou la «survie artificielle».
Ces situations sont différentes de celle dite de «l'état végétatif chronique» (situation dans laquelle se trouve notamment depuis 2006 l’ancien responsable politique israélien Ariel Sharon) et qui se caractérise par une situation dans laquelle les fonctions cérébrales supérieures sont pour l’essentiel détruites mais où persistent (parfois durant plusieurs années voire dizaines d’années) les fonctions respiratoires et cardiovasculaires.
Des cellules continuent à vivre La volonté médicale et politique de développer les greffes (et donc les prélèvements) d’organes a conduit à multiplier ces situations et les incompréhensions qu’elles génèrent. On demande ainsi aux proches d’un défunt l’autorisation d’effectuer des prélèvements sur des personnes qui sont «cérébralement mortes» mais que l’on «maintient artificiellement en vie».
De plus, la pénurie d’organes disponibles fait que le corps médical spécialisé développe des procédures (comme celle dite du prélèvement «à cœur battant») brouillant un peu plus la confusion entre ce qui est encore la vie et ce qui est déjà la mort. C’est contre cette difficulté que luttent toutes les entreprises visant à augmenter le nombre des dons, comme celle menée actuellement en France par l’Agence de la biomédecine. Le paysage est en outre depuis peu un peu plus complexe avec une spectaculaire découverte (française): certaines cellules peuvent continuer à «vivre» plus de deux semaines dans le corps après une mort officiellement constatée.
Un consensus général veut que toute tentative médicale et chirurgicale de retour à la vie soit vaine dès lors que l’on a la preuve que les fonctions du système nerveux central sont éteintes. La démonstration en avait été tragiquement apportée au décours de la disparition de Marie Trintignant.
On estime généralement avoir la preuve de cette extinction à partir de données électriques (deux électroencéphalogrammes plats à quelques heures d’intervalle) ou via l’imagerie (disparition de toute forme de vascularisation du cerveau). Rien, pour l’heure, ne permet de démontrer le contraire.
Jean-Yves Nau
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| Sujet: Re: Définitions médicales du coma et de la mort 23.06.12 12:20 | |
| Certes,il vaut mieux "pourrir" chez soi,plutôt que d'être enfermé dans un cercueil encore vivant,pas entièrement mort.. Citation= "Angoisse du mort-vivantDurant des millénaires, l’angoisse, dans ce domaine, fut de déclarer comme étant mortes des personnes qui, en réalité, ne l’étaient pas encore. C’est cette angoisse qui nourrit touts les contes, légendes et histoires des morts vivants et des cercueils ultérieurement retrouvés «griffés de l’intérieur».
Ne pourrait-on pas faire un parallèle avec les patients "cérébralement morts"mais qu'on maintient artificiellement en vie??? ??? ???
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| Sujet: Re: Définitions médicales du coma et de la mort 23.06.12 13:10 | |
| La mort cérébrale (appelée également coma dépassé ou coma de type IV) est définie comme l’état de cessation complète et définitive de l’activité cérébrale, alors que la circulation sanguine persiste. L’absence apparente de fonctionnement cérébral ne saurait constituer le diagnostic à elle seule, la preuve devant être faite que cet état est irréversible. Elle est considérée par l’OMS comme le critère médico-légal du décès, par contraste avec un simple arrêt cardio-circulatoire. En effet, contrairement à ce dernier, un individu en état de mort cérébrale est considéré comme étant engagé dans un processus irréversible vers le décès définitif ; il n’est maintenu en vie que par les procédures de réanimation modernes.
Historique[modifier]La mort fut traditionnellement définie par l’arrêt de toutes les fonctions organiques, en particulier de la respiration et de l’automatisme cardiaque. Depuis l’avènement des méthodes médicales de réanimation permettant de faire reprendre ces activités après leur suspension, ainsi que le maintien artificiel de la ventilation et de la circulation sanguine par l’appareillage médical, une définition plus précise devint nécessaire, avec l’émergence du concept de mort cérébrale au cours des dernières décennies. Selon les critères qu’elle représente, un individu peut être déclaré mort même si son cœur continue à battre grâce à des mesures artificielles de maintien des fonctions vitales. Cet état est l’un des critères requis pour le prélèvement d’organes dans un but de transplantation. Toutefois, en France, le prélèvement d’organes à cœur arrêté est également autorisé depuis 2006.
Définition[modifier]Les critères ont été définis dès 1968[1]. L’individu en mort cérébrale n’a aucune activité électrique cérébrale et ne montre aucune réactivité à l’examen neurologique (absence de réponse à la douleur, disparition des réflexes des nerfs crâniens – pupilles fixes par disparition du réflexe photomoteur pupillaire, disparition du réflexe oculo-moteur, du réflexe cornéen, de la ventilation spontanée).
Il est important de faire la différence entre mort cérébrale et états susceptibles de l’imiter (intoxication alcoolique sévère, surdosage en sédatifs, hypothermie, hypoglycémie), les comas profonds, et l’état végétatif chronique. Certains patients dans le coma pourront en sortir sous condition d’un traitement approprié, et certains autres souffrant de lésions neurologiques irréversibles pourront tout de même maintenir une respiration spontanée, ce qui est possible lorsque les centres respiratoires restent intacts.
Dans la mort cérébrale, d’un point de vue histologique, le tissu cellulaire cérébral est nécrotique. Les causes de cette nécrose (ou mort cellulaire accidentelle) sont principalement l’œdème cérébral, l’hypertension intra-crânienne, et l’arrêt de la vascularisation cérébrale. Bien que certains physiologistes aient proposé que la perte des fonctions néo-corticales soit elle aussi intégrée à l’état de mort cérébrale, la définition requiert encore une destruction corticale et du tronc cérébral.
Diagnostic[modifier]Le diagnostic de mort cérébrale requiert une procédure rigoureuse et bien standardisée afin de s’assurer de l’irréversibilité et de l’étendue des lésions. Les critères légaux reposent généralement (quoique la définition puisse légèrement varier d’un État à l’autre) sur un examen neurologique aréactif dans toutes les sphères de l’activité cérébrale, ceci constaté par (au moins) deux médecins, ainsi que sur deux tracés plats d’EEG de 30 minutes réalisés à 4 heures d’intervalle ou une angiographie.
On doit, afin de s’assurer que les signes ne sont pas mimés par un état distinct de la mort cérébrale, pouvoir réaliser ces examens chez un patient dont la température corporelle est normale, et en dehors de la prise de psychotropes capables d’abolir temporairement l’activité corticale.
Conséquences[modifier]La mort cérébrale entraîne une cessation quasi-définitive de toute activité électrique cérébrale, telle qu’enregistrée par un électroencéphalogramme. Cependant, un tracé plat peut être rencontré de façon temporaire dans certains états d’anesthésie profonde, ou au cours d’arrêts cardio-respiratoire temporaires. La mort cérébrale se singularise par le caractère irréversible de l’arrêt des activités électriques corticales (elle-même reflet de l’activité électrique des neurones).
Selon toute vraisemblance, l’arrêt de l’activité électrique du cerveau est synonyme d’abolition de la conscience. Ceux qui considèrent que le néo-cortex est le seul siège des phénomènes donnant naissance à la conscience avancent que la destruction de cette partie antérieure du cerveau devrait suffire à définir la mort cérébrale.
Dans la plupart des pays, le don d’organe dans l’optique de la transplantation est possible dans le cadre de la mort cérébrale (certains pays font cependant encore appel à la cessation de l’activité cardiaque pour définir la mort). Le prélèvement d’organe est habituellement possible lorsqu’il n’y a pas de désaccord du sujet (loi de bioéthique). En France, les activités de prélèvements (et de greffe) sont gérées par l’Agence de la biomédecine. Les proches du défunt sont appelés à témoigner de son éventuelle opposition, exprimée de son vivant. En cas de « non opposition », le sujet en état de mort cérébrale sera gardé sous ventilation mécanique jusqu’au prélèvement chirurgical de ses organes par une équipe spécialisée.
La mort cérébrale mène inéluctablement à la mort des autres organes lorsque les mesures de réanimation sont suspendues, entraînant l’arrêt respiratoire, puis l’arrêt cardiaque, et enfin la mort de tous les tissus et organes par défaut d’apport en oxygène et nutriments.
Question du don d’organes[modifier]Aborder cette question en annonçant le décès à l’entourage et aux membres de la famille, affectés par une disparition souvent brutale, réclame avec la délicatesse nécessaire, de pouvoir assurer la fiabilité du diagnostic de mort cérébrale. Aux États-Unis, par exemple, la procédure établie en 1995 par les comités d’experts de l’American Academy of Neurology (en) oblige à une réévaluation clinique 6 heures après la première constatation de mort cérébrale.
De juin 2007 à décembre 2009, une équipe a effectué une étude dans 100 hôpitaux de New York (inclus dans le New York Organ Network) qui a recueilli les données de 1 229 adultes et 82 enfants, chez lesquels un état de mort cérébrale a été déclaré, corrélant le délai entre les deux examens cliniques de mort cérébrale au jour de la déclaration, la taille des hôpitaux avec la fréquence des dons d’organes, aucun diagnostic de mort cérébrale n’ayant été réfuté lors du deuxième examen.
Le délai avant le second examen clinique dans les hôpitaux de moins de 750 lits était plus important (19,9 heures) que pour les structures de plus de 750 lits (16 heures), la fréquence du diagnostic de mort cérébrale étant, elle, plus faible de 26 % le week-end que pendant la semaine, et 170 patients (12 %) ayant présenté un arrêt cardiaque entre les deux examens ou après le second. le taux de consentement au don d’organes baissait, lui, de 57 % à 45 % avec l’allongement du délai entre les deux examens et, inversement, le taux de refus augmentait, bien sûr, de 23 % à 36 %. le délai moyen avant la réalisation du second examen clinique étant trois fois plus long que celui recommandé (19,2 heures d’intervalle moyen entre les deux examens pour les 6 heures obligatoires), ces constatations font apparaître, pour l’équipe, la nécessité du « principe de simplicité de la fiabilité » dans l’élaboration des procédures des activités médicales afin d’éviter les effets pervers comme les conséquences préjudiciable pour le don d’organes, et soulignent la nécessité de mieux réfléchir aux critères de diagnostic de mort cérébrale[2]. |
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| Sujet: Re: Définitions médicales du coma et de la mort 23.06.12 13:58 | |
| Blog "l'ordonnance ou la vie"
Coma, mort cérébrale, état végétatif : quand est-ce qu’on est vraiment mort ? Je discutais hier avec un ami du don d’organes, et il me disait que les familles refusent souvent le don d’organes car elles pensent que leur proche n’est pas vraiment mort, qu’il peut encore se réveiller. Est-ce votre cas ? Sauriez-vous dire quelle est la différence entre un état de coma, de coma dépassé, un état végétatif et une mort cérébrale ? Si tous ces mots sont un peu confus pour vous, lisez ce qui suit.
L’eau du cerveau Avant toute chose, vous devez être au clair avec un point important. Le cerveau est principalement composé d’eau, ce qui lui donne une texture similaire à de la gélatine. Lorsqu’une partie du cerveau meurt, quelle que soit la cause de cette mort ; le morceau de cerveau mort se liquéfie et disparait, réabsorbé par les cellules aux alentours. Il se forme donc un “trou” dans la structure du cerveau. Cette disparition d’un bout de cerveau est irréversible. C’est ce qui se passe par exemple dans le cas des AVC (accidents vasculaires cérébraux) où une parcelle de cerveau meurt en raison de l’arrêt brutal de l’approvisionnement en sang. Ce morceau manquant peut alors être vu comme un trou, sur une imagerie cérébrale telle qu’un scanner ou une IRM.
La réanimation c’est par où ? Si le cerveau est blessé par un mécanisme ou un autre et que vous en arrivez à un état de coma, vous allez généralement être hospitalisé dans un service de réanimation. Cette partie de l’hôpital s’occupe des personnes en train de marcher sur le fil où d’un côté il y a la mort et de l’autre la suite de leur vie. Pourtant, ce n’est pas vraiment un fil, c’est plutôt un épais brouillard qui sépare les deux, avec une palette d’états intermédiaires, composés des divers stades de coma, du coma léger au coma dépassé, des états végétatifs et de la mort cérébrale (= mort encéphalique).
Dans ce monde psychique, les issues ne sont pas toujours celles que l’on peut projeter.
Esprit es-tu là ? Admettons qu’une personne éveillée perde brutalement connaissance, que ce soit suite à un coup porté sur sa tête (accident de voiture par exemple), un problème avec son sang, une crise d’épilepsie etc. Cette personne se retrouve dans le coma, c’est à dire un état où elle n’a plus de contrôle sur son corps physique. La personne ne répond pas aux questions, n’ouvre pas les yeux, n’obéit pas aux ordres qu’on peut lui donner (serrer la main, lever la jambe etc.), mais elle ressent ce qui se passe autour d’elle. La personne dans le coma n’est donc pas morte, elle peut théoriquement se réveiller à tout moment.
Voyons quelques subtilités :
1. une personne diabétique perd connaissance parce qu’elle fait une hypoglycémie (taux de sucre dans le sang trop bas) : elle ne se réveille pas spontanément, c’est un état de coma ; mais un coma réversible. Le corps n’obéit plus mais on peut garder un certain état de conscience sur ce qui se passe autour de nous en continuant à entendre etc. Dans ce cas, dès que l’hypoglycémie est réversée par une injection d’un produit sucrant, le coma est levé et la personne se réveille. Ce type de coma est donc lié à un problème de régulation des constantes du corps (ici problème de régulation du sucre), et dès que le problème est réglé, le réveil est immédiat. Le cerveau est donc resté “intact”, c’était juste un problème de réglage interne.
2. vous faites un malaise dans le cadre d’un AVC (attaque cérébrale) ou dans le cadre d’une crise cardiaque (infarctus du myocarde). Vous perdez connaissance, vous plongez dans un état de coma, mais cette fois-ci le problème est totalement différent, car il y a dans votre corps une lésion, une blessure d’un organe. Cette blessure si elle n’est pas prise à temps par une équipe médicale, sera irréversible. Pour un AVC, c’est le cerveau qui est blessé, une partie des cellules du cerveau n’étant plus approvisionnées en sang. Pour la crise cardiaque, c’est le cœur qui est blessé, mais du fait de l’arrêt du cœur, l’approvisionnement du cerveau ne tardera pas à s’arrêter, causant à son tour des lésions dans le cerveau.
Attention, toutes les crises cardiaques et tous les AVC ne mènent pas à une perte de connaissance ; c’est seulement dans le cadre d’un malaise suivi d’un coma que la suite des explications s’applique !
3. Enfin, dernière subtilité, le coma est différent de ce que l’on appelle la syncope et qui correspond à une perte de connaissance, très brève, spontanément réversible sans aide médicale. C’est par exemple le cas des personnes qui se lèvent un peu trop vite de leur lit, de leur chaise et qui ont la tête qui tourne au point de « tomber dans les pommes ». Dans ce cas, le corps a été surpris du changement de position rapide, et n’a pas eu le temps d’ajuster la tension (pression artérielle). Du coup, la pression dans les vaisseaux (artères) est insuffisante pour amener le sang au cerveau, d’où le malaise. Heureusement, ce type ce malaise ne dure que quelques secondes, le temps que le corps corrige les paramètres et augmente la pression du sang dans les vaisseaux. A la différence du coma, la syncope se corrige toute seule.
Coma dépassé, état végétatif ou mort cérébrale ? Une fois dans le coma, la personne est transférée en réanimation pour que ses paramètres internes (= constantes comme température, tension, respiration, etc.) puissent être surveillées afin de détecter et intervenir immédiatement devant toute dégradation supplémentaire. Seulement voilà, il arrive régulièrement que les secours ne soient pas arrivés assez vite, que l’entourage n’ait pas su comment faire un massage cardiaque ou tout simplement que les blessures internes aient été trop importantes, trop vite constituées etc.. Dans tous ces cas, les lésions dans le cerveau sont trop graves et la personne ne se réveillera pas.
Mais comment peut-on faire la différence entre un coma réversible et une mort cérébrale (coma irréversible) ?
Reprenons l’histoire précédente. Imaginons qu’une femme est victime d’une crise cardiaque et qu’elle perde connaissance. Lorsque la crise cardiaque survient, cette personne est avec une amie, qui appelle immédiatement le 15. Malheureusement l’amie n’a pas fait de massage cardiaque. Les secours arrivent rapidement, commencent le massage et le cœur repart. Pourtant, elle ne se réveille pas, reste dans un état de coma et est hospitalisée en réanimation.
Que s’est-il passé dans son corps ? La crise cardiaque a fait défaillir son cœur qui s’est mis à battre de manière irrégulière, puis trop faiblement. Les organes ont donc été moins bien approvisionnés en sang ainsi que le cerveau. On dit généralement que le cerveau a 3 minutes de réserve en oxygène et peut donc être privé de sang durant environ 3 minutes sans souffrir. Sauf que dans le cas de cette patiente, les secours sont arrivés après plus de 3 minutes. Son cerveau a donc été privé d’oxygène pendant plus de 3 minutes et des cellules sont mortes, puis se sont liquéfiées. Seulement, on ne sait pas lesquelles.
Maintenant, imaginez-vous devant cette personne qui est dans le coma. Comment savoir si son cerveau a encore une chance de récupérer ? On ne peut pas le savoir en regardant une personne dans le coma. En apparence elle vit, et c’est cela qui est troublant. Son cœur bat spontanément, et au début, lorsque le cerveau n’a pas encore liquéfié les zones mortes, le corps semble fonctionner normalement. Mais petit à petit, le coma devient plus profond et on arrive à l’état de mort cérébrale.
Pour savoir à quel moment on quitte le stade de coma pour arriver au stade de mort cérébrale, on cherche différents signes :
- disparition des réflexes ou réponses nerveuses. L’absence de réflexes témoigne de la disparition de la communication entre le cerveau et le reste du corps, qui est due à la mort du cerveau lui-même.
- la température du corps diminue (hypothermie)
- les organes se dérèglent en raison de l’absence d’informations cohérentes envoyées par le cerveau, la composition du sang se modifie
- la respiration s’arrête lorsque l’on débranche le respirateur
- la tension artérielle augmente, le cœur bat très lentement
- enfin, l’activité du cerveau et la circulation du sang dans le cerveau s’arrêtent. Pour vérifier ces deux points, on réalise un électroencéphalogramme (EEG) ainsi qu’une imagerie “dynamique” du cerveau qui permet de voir si le sang circule encore à l’intérieur du cerveau ou non.
Quant tous ces signes sont réunis, on sait que l’on a dépassé le stade du coma et que l’on est dans un état de mort cérébrale. Et cela est irréversible.
Combien de temps… ? Lorsque la mort cérébrale est sûre, peut-on attendre, faut-il attendre avant de débrancher ? Ce choix est bien entendu hautement difficile, mais du moment que l’on est certain que la mort du cerveau est définitive, attendre ne sert à rien, car la situation ne va faire qu’empirer. Si on attend, le corps ne recevant plus d’informations en provenance du cerveau ni du reste des organes, va commencer à se décomposer de l’intérieur. C’est un processus normal et naturel en ce sens que le cerveau n’est plus là pour maintenir un niveau de cohérence informationnelle dans le corps. Le cerveau va continuer sa liquéfaction pour disparaître petit à petit. Les organes vont suivre à moyen terme. C’est réellement un état de mort et c’est pour cette raison, que les dons d’organes peuvent se faire, et doivent se faire le plus rapidement possible.
Les limbes Existe-t-il autre chose alors que le coma, ou la mort cérébrale ? Il y a-t-il un troisième état possible ? Oui. Entre le coma et la mort cérébrale, se trouve l’état végétatif. Et c’est lui qui est souvent confondu avec l’état de mort cérébrale, irréversible. Lorsqu’une personne est dans un état végétatif, elle semble dormir. Le cerveau a préservé les fonctions “de base” ; le cœur continue à battre seul, la respiration est spontanée. De la même manière, les autres organes tels que les intestins, les reins, fonctionnent de manière autonome. Le cerveau lui-même semble communiquer avec le reste du corps. L’examen du système nerveux de la personne retrouve des réflexes qui témoignent d’un certain niveau de fonctionnement du cerveau et des nerfs. Du moment que l’on nourrit la personne (par le biais d’un petit tuyau dans l’estomac), qu’on lui apporte de l’eau et qu’elle bénéficie de soins d’hygiène et de préservation des articulations et muscles, elle continue à vivre dans cet état.
Le seul problème est que la personne ne se réveille pas. Pourtant, elle pourrait théoriquement. L’état végétatif peut se poursuivre des années, mais on considère généralement qu’il est “définitif” après 3 mois et ne s’améliorera plus, diminuant ainsi drastiquement les chances de réveil. Dans d’autres cas, la personne peut se réveiller des mois plus tard, mais malheureusement le plus souvent, elle meurt du fait d’une complication liée à la position couchée permanente (infection, embolie etc.). Voir ici un article très intéressant sur les limites des connaissances actuelles sur les états végétatifs.
L’état végétatif est donc un état totalement différent de la mort cérébrale car sans les machines, le corps survit, ce qui n’est pas le cas lors de la mort cérébrale. Lors d’un état de mort cérébrale, on ne peut maintenir le corps en état de vie apparente que quelques jours, du fait du dérèglement progressif et irréversible du corps, qui commence à se décomposer. C’est dans cette situation uniquement que l’on peut envisager le don d’organes et que l’on vous le proposera si la situation s’y prête. Il n’y a pas de don d’organes dans le cas d’un état végétatif.
Si on vous propose un don d’organes, c’est que l’on est sûr que la personne est morte grâce aux points que nous avons vus plus haut.
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| Sujet: Re: Définitions médicales du coma et de la mort 28.01.13 17:32 | |
| Actualité Monde RSS Israël : Ariel Sharon peut-il sortir du coma ?
Le Point.fr - Publié le 28/01/2013 à 14:34 Après 7 ans, une IRM a relancé chez certains l'espoir que l'ancien Premier ministre puisse recouvrer une partie de ses facultés.
Est-ce la campagne électorale ou le temps qui passe ? Le 4 janvier dernier, jour anniversaire de l'hémorragie cérébrale massive d'Ariel Sharon, aucun média n'avait fait allusion à l'ancien Premier ministre dans le coma depuis sept ans. Mais, jeudi dernier, un examen IRM montrant "une activité cérébrale significative" a remis l'état de santé de Sharon dans l'actualité.
C'est dans le plus grand secret qu'il a été transporté en ambulance à l'hôpital Soroka de Beer-Sheva, la capitale du Néguev, pour passer, au scanner, une batterie de tests. L'objectif était de déterminer l'étendue et le niveau d'activité de son cerveau. L'équipe de médecins et de chercheurs l'a donc fait réagir à diverses stimulations : photos de ses proches, voix de son fils Gilad qui, entre autres phrases, lui aurait dit : "Papa, tu nous manques" et, enfin, stimuli tactiles. Sont venus ensuite des examens plus sophistiqués comprenant des questions simples sur divers sujets avec réponse par "oui" ou par "non". Dernière étape : la comparaison entre son activité cérébrale et celle de personnes en bonne santé. Débats
Pour le docteur Ilan Schelef, le directeur du centre de résonance magnétique, de l'hôpital Soroka, il est clair, au vu des résultats, qu'il existe chez Ariel Sharon une activité significative dans certaines régions cérébrales, ce qui témoigne d'une mise en oeuvre de l'information sensorielle. En revanche, il est impossible à ce stade de déterminer s'il comprend le sens des phrases auxquelles il réagit. "De même qu'on ne peut pas savoir s'il est conscient de ce qui se passe autour de lui", déclare le professeur Martin Monti, un neurochirurgien d'UCLA, l'université de Los Angeles, père des méthodes IRM de pointe qui viennent d'être utilisées par l'équipe médicale et scientifique de Soroka.
Cela étant, tous les médecins qui soignent l'ancien homme fort d'Israël ne sont pas d'accord. À Tel HaShomer, près de Tel-Aviv, le centre hospitalier où se trouve Sharon depuis près de sept ans, l'équipe médicale a très vite douché l'enthousiasme de certains en soulignant que rien n'avait changé dans l'état du patient, toujours à un "niveau de conscience très bas". Et d'ajouter : "Voilà des années qu'il réagit par des mouvements oculaires ou des doigts à des stimulations par la voix et par l'image."
Bref, comme durant sa vie politique, celui que ses fans ou ses détracteurs surnommaient le "roi d'Israël", le "lion" ou le " bulldozer" crée encore la polémique. Dans tous les cas, les tests de jeudi dernier ne peuvent que renforcer la volonté des fils d'Ariel Sharon de le maintenir en vie, quoi qu'il arrive et quoi qu'il en coûte. Même si pour de nombreux spécialistes de l'IRM en Israël, les chances de voir un patient sortir d'un état végétatif de sept ans et recouvrer, même en partie, ses facultés sont quasi nulles.
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| Sujet: Re: Définitions médicales du coma et de la mort 28.01.13 17:42 | |
| çà me tue. Pour moi,c'est aussi grave que les camps de concentration sous Adolf Hitler Au nom de quoi?de la politique?de la religion?de la recherche médicale? Je ne pige pas. Elle est où çà,l'humanité ??? C'est de la "sous-humanité'au nom de certaines valeurs en plus... çà me fait peur et çà m'écoeure à la fois Ariel Sharon a 84 ans.Victime de fous démoniaques. |
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| Sujet: Re: Définitions médicales du coma et de la mort 13.09.13 8:46 | |
| Ariel Sharon, le mort-vivant Tel Aviv(35) - ariel sharon(14) - Shabak(3) - Tel Hashomer(1)10/09/2013 à 16h:59 Par Maxime Perez, à Jérusalem Installation de l'artiste israëlien Noam Braslavsky, représentant l'ex-champion de la droite. © Levine/Sipa Plongé dans le coma depuis son accident cérébral en 2006, l'ancien Premier ministre vient de subir une intervention chirurgicale à l'estomac. Objectif : continuer à le nourrir grâce à une sonde. L'opération, prévue de longue date, a duré quatre-vingt-dix minutes et s'est déroulée sans encombre. Le 3 septembre, c'est en ces termes laconiques que la direction de l'hôpital Tel Hashomer, dans la banlieue de Tel-Aviv, a rendu compte de la gastrostomie pratiquée sur son plus célèbre patient : Ariel Sharon. Par voix nasale, les médecins ont introduit dans son tube digestif une sonde permettant d'instiller des liquides nutritifs essentiels à sa survie. L'ancien Premier ministre israélien, naguère obèse mais dont le poids avoisinerait aujourd'hui les 50 kg, a ensuite été placé quelques heures en soins intensifs, avant d'être ramené dans sa chambre, dans le service de réhabilitation respiratoire. >> Lire aussi : Ariel Sharon, une si longue agonieSept ans et demi après avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral foudroyant, "Arik" Sharon, 85 ans, se trouve toujours dans le coma même si les spécialistes préfèrent parler d'"état de conscience minimal". "Le patient est, dans une certaine mesure, "enfermé" : il comprend et répond avec son cerveau, mais ne peut activer ses muscles. Cependant, les chances de le sortir de son lit sont très minces", expliquait fin janvier le professeur Alon Friedman, neurologue à l'hôpital Soroka de Beer Sheva, après avoir procédé à une série d'examens au scanner. Bien qu'en principe les rabbins s'opposent à l'euthanasie, le maintien en vie de l'ancienne figure de la droite nationaliste n'est pas lié à des motifs religieux. Il résulte de la volonté de ses deux fils, intimement convaincus que son état n'est pas irréversible. Dans une biographie consacrée à son père - parue en 2011 - Gilad, le cadet, évoque "une décision instinctive et dictée par l'amour filial qui, par la suite, s'est révélée médicalement justifiée". Il poursuit : "Quand il est éveillé, il me regarde et, à ma demande, il bouge les doigts... Je suis certain qu'il m'entend." Une mise en place lourde et coûteuseCet acharnement thérapeutique qui dépasse de loin celui qui maintint artificiellement en vie d'autres dirigeants (du Yougoslave Tito à l'Algérien Boumédiène en passant par l'Espagnol Franco) coûte près de 300 000 euros par an, dont la moitié est prise en charge par le gouvernement israélien. Il nécessite en outre le déploiement permanent d'agents de sécurité du Shabak, chargés de veiller à l'entrée de la chambre comme devant un mausolée. Un dispositif lourd, complété par des caméras de surveillance, que l'entourage de Sharon a finalement renoncé à mettre en place dans le ranch des Sycomores, la résidence familiale située en plein désert du Néguev. À l'hôpital Tel Hashomer, une myriade d'infirmières, de médecins, ainsi que les proches d'"Arik", tous acteurs de ce huis clos tragique, continuent de se relayer jour et nuit à son chevet. Pour combien de temps encore ? |
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| Sujet: Re: Définitions médicales du coma et de la mort 13.09.13 8:50 | |
| Il faut que l'enfer existe pour que certains médecins puissent s'y retrouver |
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| Sujet: Re: Définitions médicales du coma et de la mort 13.09.13 9:00 | |
| Ariel Sharon,une si longue agonie Plongé dans le coma depuis plus de quatre ans, l’ancien Premier ministre glisse peu à peu des portes de l’Histoire à celles de l’oubli. Jour et nuit, le même va-et-vient s’opère autour de lui, ininterrompu et répétitif. Cette fois, point de ministres et de commandants de l’armée, mais une myriade d’infirmières et de médecins, des proches et des amis d’Ariel Sharon. Tous se succèdent inlassablement à son chevet, acteurs d’un huis clos tragique dont l’issue ne fait illusion pour personne. Dans cet univers de l’entre-deux mondes, le décor est immuable : une grande chambre blanche dont l’entrée est minutieusement gardée par des hommes du Shin Bet. Pas un mausolée, mais presque. À 82 ans, « Arik » rêvait certainement d’une fin plus digne que celle d’un patient inerte qui se refuse à choisir entre la vie et la mort. L’ancien chef du gouvernement israélien repose toujours au département de réhabilitation respiratoire de Tel Hashomer, près de Tel-Aviv, l’un des centres hospitaliers les plus réputés d’Israël et du Moyen-Orient. « Son état s’est complètement stabilisé, assure Amir Maron, porte-parole de l’hôpital. Depuis de longs mois, on ne signale aucune évolution. » Peu d’informations filtrent sur la santé d’Ariel Sharon, qui a été terrassé par une attaque cérébrale il y a quatre ans et demi. Gilad, son fils cadet, y veille avec attention : « Sa famille est chaque jour auprès de lui. Le reste ne regarde personne. » Sauf que la prise en charge médicale du vieux général coûte chaque année près de 400 000 dollars au contribuable israélien. Bien que ses chances de sortir du coma soient infimes, Sharon est toujours vivant et parviendrait même à respirer sans assistance. Régulièrement, les neurologues et réanimateurs du Premier ministre s’efforcent de stimuler ses sens. Dans les couloirs de l’hôpital, la rumeur veut qu’on lui projette les images du journal télévisé et qu’on lui fasse écouter du Mozart. Pour éveiller son odorat, les médecins iraient même jusqu’à lui faire humer son plat favori, le shawarma. Sharon peine pourtant à retrouver l’appétit. Nourri par une sonde gastrique, il ne pèserait qu’une cinquantaine de kilos, bien loin de sa légendaire corpulence qui, jadis, lui a valu le surnom de « bulldozer » et une caricature d’ogre sanguinaire dans la presse arabe. IndifférenceL’acharnement thérapeutique voulu par les proches d’Ariel Sharon prive ce dernier de toute gloire posthume. En Israël, pas une rue ne porte son nom, tandis que son héritage a sombré dans l’oubli. Aujourd’hui, aucun dirigeant politique ne reprend à son compte le « plan de séparation unilatérale » avec les Palestiniens, dont le retrait de Gaza, en août 2005, ne devait constituer que la première étape. Seul le parti centriste Kadima, que Sharon a créé, ose encore encenser son esprit visionnaire. Ses anciens collaborateurs sont également convaincus que, s’il était resté au pouvoir, son charisme aurait permis d’éviter l’isolement croissant de l’État hébreu sur la scène internationale. Indifférents, les Israéliens préfèrent répandre des blagues sur le sort de leur ancien Premier ministre. Un beau matin, Ariel Sharon ouvre les yeux et découvre son environnement hospitalier. Il interpelle une infirmière et lui demande de lui expliquer pour quelle raison il se trouve là. Celle-ci s’exécute, soucieuse de ne pas le brusquer. Elle lui raconte d’une voix douce les événements qui sont survenus depuis son accident cérébral : l’ascension, puis la chute de son protégé Ehoud Olmert, les ratés de la guerre du Liban en 2006, le pilonnage de la région sud par les roquettes du Hamas, la victoire électorale de son rival Benyamin Netanyahou et la crise avec les Américains. Le regard figé, Sharon médite quelques instants, puis dit à l’infirmière : « Tout compte fait, remettez-moi dans le coma ! » |
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| Sujet: Re: Définitions médicales du coma et de la mort 13.09.13 9:02 | |
| Une si longue agonie
et à quel prix ... |
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